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EAN : 978B003NWLWCW
Eric Losfeld (30/11/-1)
3.67/5   3 notes
Résumé :
Sa Lettre aux gens malheureux et qui ont bien raison de l'être (1972) est l'éloge narquois d'un pessimisme lucide, sur notre monde...
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je poursuis "férocement" mes tris, rangements de bibliothèque... et je retombe sur des "amours de jeunesse et de rebellion"... Et avec Jacques Sternberg... nous sommes gâtés !! Je relis... J'adore et cela m'exaspère.... L'insolence, le pessimisme désespéré de Jacques Sternberg peuvent vous "plomber" assez vite ! Mais j'adore sa grande gueule qui n'a peur d'aucune vérité...et qui l'exprime haut et fort... En relisant... Je trouve beaucoup de choses exagérées... et en même temps... ses propos sont d'une actualité troublante !!

Son côté très ronchon a le mérite de nous réveiller... c'est curieux, cet écrivain atypique me plaît depuis longtemps même si je le trouve "exténuant"...il continue à me garder "en vigilance"... et son humour très noir me fait toujours rire !!!

"Inutile de désespérer, cependant. L'avenir est sombre, certes, comme le présent, mais tout n'est pas perdu. La grande relève est assurée: celle des vieux cons par les jeunes cons. Pas la peine de se leurrer ou de le nier,
il y a autant de cons parmi la jeunesse qui monte que parmi la vieillesse qui descend la pente. Je sais, depuis mai 68, quand on a le coeur à gauche et le porte-feuille à droite, il est de bon ton de mettre le Jeune sur un piédestal, de s'agenouiller devant son génie et sa flamme, de le considérer, non seulement comme un ancien combattant des barricades, mais comme la conscience du monde, la lucidité et le courage, la vérité des temps futurs et la culture sur deux pattes. N'ayant jamais eu le bon goût de respecter le bon ton, j'en profite pour avouer que, dans l'ensemble, les jeunes me font chier." (p.100)

On peut aussi lui trouver par moments un ton revanchard et aigri; assez compréhensible au vu de ses galères pour être publié, en dépit d'un vrai talent. ...
Toutefois, il y a chaque fois du VRAI dans ses coups de gueule; Coups de colère contre les voitures et leurs conducteurs, contre le conformisme, dans tout... dans le monde de l'édition, de la critique littéraire, et le niveau d'inculture ambiant, grandissant ! Personne n'échappe à sa lucidité "mitraillante" !...
Il n'empêche que c'est un écrivain qui me reste "précieux"...Une sorte de "Réveille-conscience", d'empêcheur de se "reposer sur ses lauriers" !!...

Parmi mes lectures préférées... j'ai retenu plus particulièrement une de ses publications: "SON Dictionnaire des idées revues";En effet, Sternberg avait "concocté" durant 30 ans... son dictionnaire personnel, avec évidemment des définitions et ses préférences d'artistes (peintres et écrivains)qui n'ont rien à voir avec celles du "commun des mortels "!!! Très jubilatoire et mordant, toujours...

****voir mon billet de 2013 pour son "Dictionnaire ....
https://www.babelio.com/livres/Sternberg-Dictionnaire-des-idees-revues/497732/critiques/430241
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Jacques Sternberg a (peut-être) toujours un peu forcé sur le négatif mais ce que je peux lui devoir en heures de lecture jubilatoire est sans prix. Il a fait ici une fixette sur la haine de la voiture et de l'inculture de nos contemporains d'avant-hier mais qu'en serait-il aujourd'hui !
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Inutile de désespérer, cependant. L'avenir est sombre, certes, comme le présent, mais tout n'est pas perdu. La grande relève est assurée: celle des vieux cons par les jeunes cons. Pas la peine de se leurrer ou de le nier, il y a autant de cons parmi la jeunesse qui monte que parmi la vieillesse qui descend la pente. Je sais, depuis mai 68, quand on a le cœur à gauche et le porte-feuille à droite, il est de bon ton de mettre le Jeune sur un piédestal, de s'agenouiller devant son génie et sa flamme, de le considérer, non seulement comme un ancien combattant des barricades, mais comme la conscience du monde, la lucidité et le courage, la vérité des temps futurs et la culture sur deux pattes. N'ayant jamais eu le bon goût de respecter le bon ton, j'en profite pour avouer que, dans l'ensemble, les jeunes me font chier. (p.100)
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Un peuple qui accepte de payer tous les mois 500 francs pour un misérable taudis sans vouloir égorger tous les propriétaires, qui accepte en râlant entre deux coups de blanc les scandaleux impôts et les taxes exorbitantes sans aller saccager tous les bureaux de contributions, qui accepte de voir toutes les lois sociales-Allocations et Sécu- se transformer en d'ignobles rackets d'Etat comme il n'en existe nulle part ailleurs, qui se plie joyeusement au règne cancéreux de l'automobile avec pour seul rêve d'avoir une bagnole pour crever plus vite et plus sûrement, un peuple qui accepte de voir le moindre produit suivre les lois de la hausse alors que les salaires restent singulièrement stagnants, un peuple que l'on peut à ce point pressurer, humilier, dépouiller, tracasser, exploiter sans qu'il réagisse est un peuple qui n'a plus de couilles. S'il en avait, non pas deux, mais simplement la moitié d'une, il y a longtemps qu'il serait descendu dans la rue, le revolver ou la fourchette au poing. Une révolution exige avant tout des hommes et de la hargne. (p. 57)
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Il ne faut jamais oublier qu'un vieux con a commencé par être un jeune con. Et qu'un jeune con, si Dieu lui prête vie, deviendra fatalement un vieux con. C'est dire que le jeune con à peu près idiot, inculte et hébété que papa a casé au service de presse ou à la fabrication pour se débarasser de lui à bon compte, gravira peu à peu l'échelle et terminera un jour directeur de l'ORTF (...). Quant aux jeunes vraiment contestataires, violents, révoltés, intelligents, cultivés, lucides et dépourvus de relations familiales ou tout-parisiennes, ils se retrouveront exactement dans la situation-impasse d'un artiste qui ne jurerait que par la violence, l'humour, l'agressivité, l'insolite et le génie : ils seront bien emmerdés et trouveront plus de portes fermées que de fauteuils directoriaux. (p; 101)
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En revanche, Mai 68, à défaut de sexe, le seul organe encore en vie du Français : la langue. (p. 57)
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Cinéma
- Robert BENAYOUN, Jean Louis BORY, Georges CHARENSOL, Pierre MARCABRU, débatent des films suivants : - "Le Point de non retour", de John BOORMAN - "Le Cameraman", de Buster KEATON - "Je t'aime, je t'aime", d'Alain RESNAIS (le co-scénariste du film Jacques STERNBERG prend la parole et répond aux critiques) - "Le Rapace", de José GIOVANNI - "Phantasmes", de Stanley...
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