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Critiques de Jacques de Loustal (131)
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Un nouveau dans la ville

Un roman noir de Simenon, toujours bienvenu pour interrompre une autre lecture, plus ardue. C'est comme si j'avais besoin de prendre de l'air. Un nouveau dans la ville fait l'affaire, et Simenon m'emmene en Amerique, pour mieux me depayser.



Dans une petite ville des Etats Unis debarque un bonhomme a l'allure de monsieur tout le monde mais au comportement on ne peut plus bizarre. Il passe ses journees dans un bar a decortiquer des journaux. Il ne parle pratiquement a personne et seme de la gene autour de lui. Il paye tout de billets qu'il tire d'une grosse liasse dont il ne se separe jamais. Il rachete un bar-billard en decrepitude, mauvaise affaire que personne ne peut comprendre. Il ne livre rien de son passé, et personne n'est sur que le nom qu'il donne soit sa vraie identite. La curiosite des habitants du quartier ou il s'est installe devient vite de la mefiance, voire de la crainte, et carrement de l'hostilite quand ils s'apercoivent de la mauvaise influence qu'il a sur un emigrant yougoslave qui se tenait tranquille juaque la. le tenancier du bar qu'il frequente, qui l'a trouve antipatique au premier contact, commence a croire qu'il est dangereux, et essaye de percer le secret de sa vie anterieure. S'aidant d'anciens contacts de gangs de jeunesse, il apprendra que le nouveau est mele a la disparition d'un maffieux. En fait, par ces recherches, il declenche sa poursuite renouvelee et sa possible elimination. le sauvera-t-il au dernier acte ou le l'abandonnera–t-il a son destin, pour la quietude du quartier?



Il n'y a pas de reel suspense dans ce recit, mais ses pages regorgent de l'atmosphere oppressante, etouffante a laquelle nous a habitués Simenon. C'est pas mal, mais comme je l'ai déjà ecrit ailleurs (dans une vie anterieure), j'ai toujours l'impression que Simenon est moins a l'aise quand il decrit des decors americains. Mon jugement est donc mitige. Il aurait du rester en Europe.

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Un nouveau dans la ville

Un des 550 millions de bouquins vendus de Georges Simenon, si l'on prend les tirages cumulés de ses 193 romans et 158 nouvelles. Si l'on ne compte que ses histoires du commissaire Maigret on en arrive déjà à 103 titres. J'ignore si les staticiens ont tenu compte de ses oeuvres autobiographiques comme "Je me souviens" de 1945 et "Mémoires intimes suivis du livre de Marie-Jo" de 1981... ? Il est aussi l'écrivain francophone le plus traduit après Jules Verne.

Selon Wikipédia, 187 films sont basés sur ses oeuvres.



Cela va faire 55 ans que je lis des livres de mon compatriote prolifique et je me réjouis lorsque je découvre de nos jours un ouvrage pas encore lu de ce Liégeois des records.



Tout au long de sa carrière et de sa vie, il y a eu la controverse si oui ou non ce que Simenon écrivait pouvait être considéré de la littérature ou pas. Un faux débat, auquel je ne tiens pas à me mêler. Tout ce que je sais c'est que, sans grande prétention, il m'a procuré, comme à des milliers d'autres lectrices et lecteurs je présume, quelques agréables heures d'évasion.



"Un nouveau dans la ville" de 1950 s'inscrit dans cette réalité.



Avertissement : Ne lisez surtout pas la présentation du livre par chachoura, okta et poppy64 de Babelio, qui est tellement détaillée qu'elle enlève, malheureusement, toute curiosité et toute envie de se plonger dans ce roman. Je me demande ce que l'auteur aurait dit d'un tel résumé totalement contreproductif !



Quelque part dans une ville au nord des États-Unis dont le nom n'est pas spécifié, mais qui se trouve près de la frontière canadienne, avec sa "main street" (rue principale), son shérif, son hôtel douteux, ses petits magasins, bars et snacks, où tout le monde se connaît, un beau jour d'hiver un nouveau se pointe, qui dit s'appeler Justin Ward. Son allure est d'une banalité inquiétante : la quarantaine, gras sans être gros, mal fagoté et peu soigné de sa personne, mais nonchalamment il trimbale en poche une belle liesse de billets de dollars.



C'est surtout l'exploitant du plus important débit de boissons, Charlie, d'origine italienne malgré son nom, qui s'inquiète. D'autant plus que peu avant l'arrivée du nouveau, le riche fermier, Morton Price, avait été tué, derrière le volant de sa bagnole d'une balle de revolver en pleine poitrine !



Charlie est tellement intrigué et soupçonneux qu'il éprouve le besoin d'en référer d'urgence au shérif, Kenneth Brookes, qui amène Justin au poste pour un interrogatoire. Mais comme il n'y a strictement rien qui permettrait de l'enfermer, il le relâche à la grande consternation de Charlie de plus en plus méfiant.



Georges Simenon, à son habitude, réussit à créer une certaine atmosphère pleine de tension, bien que rien de très important ne se passe et que l'auteur nous présente paisiblement toute une équipe de personnages colorés, soit des habitants, soit des visiteurs du bled.



Nous faisons la connaissance du vieux et gâteux Scroggins, qui loue des billards quasi aussi antiques que lui-même ; du Yougoslave Mike Mlejnek qui est souvent ivre et vie avec une Maria et une Ella ; du plâtrier Jef Saounders ; du monumental Jim Coburn, boxeur ; du fermier des "Quatre-Vents" Dwight O'Brien et son épouse Lemma, de la logeuse de Justin, la veuve Eleanor Adens etc.



Dans la célèbre série télévisée "L'Heure Simenon", créée par Pierre Grimblat et diffusée en 1987 et 1988, "Un nouveau dans la ville" constituait le 7e des 13 épisodes.



Je vous souhaite bonne chance dans votre découverte des mystères et énigmes qui entourent le personnage central de ce court roman (191 pages) de Georges Simenon.

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Le roi du jazz

C'est l'histoire d'un petit garçon Noir et de son ami Blanc qui, enfants, se retrouvaient tous les dimanches devant la vitrine du magasin « Steve's musicstore » pour admirer un magnifique instrument : le cornet à piston. Un jour ce fut l'anniversaire de Noël ( le Blanc ); il reçut comme cadeau... le fameux cornet à piston. Noël demanda à ce que ce soit Léon ( le Noir ) qui y joue en premier, ce dernier essaya et un très joli son en sortit. Noël essaya à son tour mais aucun son n'en sortit. Il fut très déçu et l'offrit à Léon . Mais un jour quelqu'un vit Léon, qui était Noir, jouer de l' instrument et crut qu'il l' avait volé à un Blanc, ce qui est plus grave que l' inverse. Alors il y eut un procès et il alla en prison pour enfant.Sur le chemin il croisa Noël qui le traita de voleur comme les autres.A ce moment là il devint tout de suite son pire ennemi.Dans la prison le gardien était très gentil et lui apprit à jouer du cornet à piston.A la fin de sa peine,dans la rue il vit une affiche disant qu'il y avait un concours de cornet à piston en ville.Il perdit mais une des célébrités de cornet à piston le reconnut et l'embaucha. Ils firent une grande tournée tous les deux. Il y retrouva son père et son ami Noël, qui découvrant la vérité, lui pardonna.

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Coronado (BD)

une bière mexicaine + un zeste de musique ♪



▼Cette bande-dessinée de Jacques de Loustal, dessinateur français, est une

adaptation, datant de 2009 aux éditions Rivages, d’une nouvelle « Avant

Gwen » de Dennis Lehane, le dieu vivant du polar américain.



▼Organisée en 5 actes comme une pièce de théâtre, l’album met en scène la

sortie de prison de Bobby, après quatre années passées derrière les

barreaux, accueilli par son père et une prostituée qu’il a réservée

spécialement pour la soirée.



▼Ressassant le passé, Bobby est obnubilé par sa petite amie Gwen dont il n’a

plus signe de vie depuis son passage en prison et n’a aucune envie de

se «taper» une prostituée le soir de sa sortie.



▼Oubliant totalement ce qu’il lui est arrivé avant son arrestation, Bobby décide

de retourner avec son père sur les lieux habituels qu’il côtoyait avec Gwen

pour tenter de recouvrer la mémoire.



▼Non sans difficulté, Bobby découvre ainsi qu’une femme a été tuée durant les

derniers instants de sa liberté et qu’un diamant de valeur reste introuvable

même encore aujourd’hui.



▼A vous de découvrir la suite de cette histoire de famille très noire…



▼Durant le temps d’une journée seulement, les personnages de Lehane

prennent vie sous les traits de crayon assez lisses et colorés de Loustal et

instaurent immédiatement une atmosphère malsaine.



▼Outre l’histoire sympathique mais plutôt convenue, encore frappé par la

noirceur du récit et l’absence totale de concession de Dennis Lehane, cet

album s’apparente parfaitement à la dégustation d’une corona, certes

agréable mais loin d’égaler les grandes bières bavaroises ou tchèques !





PS : je ne pouvais pas citer les bières de tous les pays ; belges, français, canadiens et anglais m’excuseront.

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Coronado (BD)

Son père est venu le chercher à sa sortie de prison. Au volant d'une Buick Skymark volée. De la coke dans la boîte à gant. Une pute au doux nom de Mandy sur la banquette arrière. Comme une sorte de cadeau. Alors que leurs genoux se frôlent, lui pense à Gwen qu'il n'a pas vu depuis 4 ans. Depuis son entrée en prison. Sur le chemin qui les mène à l'hôtel, elle le soûle avec ses histoires de scénarios qu'elle écrit en plus de tapiner. Une fois dans la chambre, alors qu'elle commence à le sucer, elle le bassine à nouveau. Aussitôt, il la fout dehors et s'endort devant la télé, avec cette impression d'avoir le goût de Gwen dans la bouche. Le lendemain matin, son paternel vient le réveiller. Il lui dit qu'ils ont plein de choses à faire aujourd'hui, notamment aider le fiston à se rappeler ce qu'il s'est vraiment passé il y a 4 ans, ce qu'il a pu faire du gros caillou...



Avec Coronado, Jacques de Loustal met en image la nouvelle de Dennis Lehane, Avant Gwen. L'adaptation est plutôt bien réussie et l'on retrouve les thèmes chers à l'auteur à savoir la vengeance, la culpabilité ou les secrets. L'on retrouve Bobby et son paternel, pas vraiment enclin aux effusions chaleureuses dès que le rejeton sort de prison mais plutôt désireux à ce que celui-ci retrouve la mémoire afin de localiser le diamant. D'ailleurs, Bobby semble, dès leur rencontre, se méfier de lui. Une sorte de huis-clos sans grande surprise mais efficace et bien ficelé. Le dessin de Loustal ne dessert pas au mieux ces sombres retrouvailles, le trait manquant parfois de finesse et les couleurs aussi vives détonnent.



En route vers Coronado...
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Cartes postales

Yvon, Iris, Cim, Cap ou Jack… Ces quelques noms de marques ne vous rappellent-ils pas des petits bonheurs de carton glacé reçus détachés comme des feuilles dentelées de l’arbre-monde pour vous procurer un peu de fraicheur de contrées reculées ?

Je me prenais souvent à rêver sur ces jolies cartes postales envoyées par mes proches, plaisir d’un instant d’une image d’ailleurs.

M. Henry Levet, Vice-Consul de France, dans un élan poétique a semé à la postérité de 1900 à 1902 dix de ces cartes postales qui m’ont toutes faites rêver et le feront à d’autres pour l’éternité.

Toutes distillent une douce mélopée au charme patiné par les années.

Chacune sont illustrées par les dessins à la palette chaleureuse de M.Loustal qui a su rendre l’ambiance langoureuse de ces territoires coloniaux, de ces bouts du monde orientaux.

Mélancolie, spleen, nostalgie, voilà une trilogie parfaitement décorée par cette poésie d’un diplomate à la santé fragile mais amoureux de ces moments suspendus du Japon au Congo et de l’Egypte à l’Argentine en passant par l’Algérie entre La Plata, Port-Saïd, Biskra, Brazzaville et Nagasaki.

L’amour et la mort bercent ses lignes, je m’y suis senti apaisé et serein comme attiré, absorbé dans une ambiance soyeuse.



Monsieur le Vice-Consul de France

Ne pourra qu’en mourir, dès ce soir,

Et pourtant, il avait voulu vivre

Un jour éperdument

Même jusqu’au tourment

Tout cet amour perdu.



Ces quelques lignes de Philippe Léotard émaillent mon ressenti de cet album classieux gracieusement envoyé par les éditions Martin de Halleux dans le cadre de la masse critique Babelio. Je remercie vivement les deux.





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Un nouveau dans la ville

Je ne lis pratiquement jamais de polars, je ne m'aventurerais donc pas à juger ce livre en tant que tel.

À dire vrai, je l'ai acheté parce que j'ai flashé sur sa couverture. J'aime beaucoup les lignes nettes et les tons contrastés des dessins de Loustal et ses illustrations m'ont vraiment aidée à m'imprégner de l'ambiance du roman.



Une de mes amies m'a confié avoir un peu de mal avec Simenon en raison de l'atmosphère sombre, pesante, cafardeuse, de ses romans. Bizarrement, cela ne m'a pas dérangée, bien au contraire, car j'ai trouvé que cette ambiance collait parfaitement à l'intrigue.

J'ai, par contre, été gênée par certains effets de style dans son écriture qui ont fait que quelques passages ne m'ont pas semblé très clairs, voire même inachevés.

Mais bon, dans l'ensemble, j'ai passé un agréable moment bien qu'il faille reconnaître que l'action n'était pas franchement haletante.
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Coronado (BD)

J'adore Lehane, si, si.

Par contre, je trouve que le travail de de Loustal, c'est pas vraiment d'la balle.

Bêtement, je me suis dit que le récit du premier allait prendre le pas sur le style pour le moins approximatif du second.

J'avais tort.



L'adaptation d'un polar dans la collection Rivages/Casterman/Noir fait toujours l'objet d'une curiosité bienveillante.

Rien de plus agréable que de découvrir un récit confirmé fusionner avec un auteur de BD chevronné.

Pour peu que leurs deux univers cohabitent en parfaite symbiose...



Attention, tout n'est pas à jeter! Faites-moi pas dire qu'est-ce que j'ai pas dit.

L'adaptation reste fidèle à cette courte nouvelle et possède le bon goût de se lire très rapidement, toujours plus pratique lorsque l'on accroche que très moyennement. Une voire deux images par planches, le format est d'une lisibilité confondante et devrait convenir aux myopes, frôlant la canne blanche ou le chien d'aveugle, dont je fais partie.



Oui mais non.

Pas accroché une seule seconde au coup de crayon de de Loustal qui a du sécher les cours concernant le respect a minima des proportions.

Pour tout dire, j'ai trouvé un complet décalage entre un récit normalement anxiogène et son pendant graphique pas vraiment au niveau.

Dommage.



Plus qu'à aller me torcher une petit binouse histoire de faire passer la pilule.

Laissez la Coronado au frais, ce coup-ci, je passe mon tour...

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Les amours insolentes : 17 variations sur l..

J'ai dégusté Les amours insolentes, sitôt revenu de l' Emmaüs où j'ai trouvé ce bel album en format dit "à l'italienne"....Format "carnet de chant", dirais-je, puisque l'on se situe un peu tout de même et même quasiment dans la chanson d'amour.

Beau travail des éditions Casterman, sous une jolie couverture bleutée.

Les compères Loustal et Benacquista se montrent à la hauteur d leurs arts respectifs, dans une osmose de fort bon aloi: Ces dix-sept histoires de couples m'ont ravies sans me rendre triste.... C'est futé, divers et limpide, ces vies à deux parfois étranges... Je demande du rab, et puis non. n'abusons point de ces mets raffinés!

Loustal est le maître de ces images au-dessus du texte, qui est sa marque de fabrique. Il enlumine parfaitement ce que Benacquista a écrit.

Les amours insolentes sont comme une boîtes de dix-sept excellents chocolats... À ceci près que les chocolats sont toujours là lorsqu'on rouvre la boîte pour les déguster.
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Bijou

Antoine Laurain nous a fait suivre le parcours d’un objet avec ´Le chapeau de Mitterrand’. Dans cette BD c’est le cheminement, durant 102 ans, de ce diamant découvert en Afrique du Sud en 1907. Quel parcours incroyable ! Offert, perdu, volé, oublié, etc. Je ne sais pas ce qui est vrai. A découvrir pour son originalité et ses couleurs lumineuses. L’histoire prend fin sur la mort de Bashung que l’on aurait pu entendre chanter Bijou, bijou.
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Un nouveau dans la ville

Commencer l'année avec un bon Simenon des familles, voilà qui met de bonne humeur !

Ecrit pendant sa "période américaine", ce court roman (qui n'est pas un Maigret) raconte une étrange histoire de haine dans un patelin du Maine : un drôle de bonhomme débarque un jour dans cette petite ville et s'y installe, sans chercher à se rendre sympathique auprès du barman chez qui il passe plusieurs heures par jour. Peu à peu, il devient l'obsession dudit barman, qui s'entête à enquêter sur lui, finissant par éveiller la perplexité des autres clients du bar.

Qui a raison ? Qui devient fou ? Qui cache des choses ? Où sont les bons, où sont les méchants ?

Comme toujours chez Simenon, la psychologie a la part belle dans cette histoire, et j'ai adoré sa façon de décortiquer les rouages du cerveau humain. J'ai également adoré l'ambiance hivernale de ce livre, la neige, le froid, l'humidité, l'obscurité -et la chaleur d'une cuisine, les loupiottes de Noël dans les rues glacées. Et puis, j'ai été touchée par la fascination (lucide) de l'auteur pour l'Amérique, notamment quand il ponctue son texte de mots anglais au charme exotique désormais désuet ("High School", "gambler", "hamburger steak") : c'est si pur !

J'ai donc passé un très bon moment avec ce roman singulier ; certains diront peut-être qu'on s'y ennuie, mais je l'ai trouvé d'une incroyable densité, mise en exergue par la redoutable simplicité du style de Simenon.



Pour finir, je suis stupéfaite de découvrir sur ce site un résumé du livre (copié-collé sur Wikipédia, ou vice-versa) qui raconte l'histoire jusqu'à la fin (sans lui rendre hommage) ! Si vous envisagez de découvrir ce roman, je vous conseille de ne pas lire ce résumé.
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Un monde plus grand

« Cet exemplaire, interdit à la vente,vous est offert par votre libraire, pour l'achat de 3 Folio ». C'est ce que l'on lire en bas de la quatrième de couverture, en tout petits caractères. Mais au-delà de la pub, chaque extrait nous emmène brièvement dans une ville décrite par un auteur célèbre. Il est intéressant de lire tout à la suite ; on a alors presque l'impression de lire un livre dans son entier. Un peu à la manière de « Si par une nuit d'hiver, un voyageur » de Calvino. le voyage littéraire est bien là, et les styles s'estompent au profit de la ville dans laquelle se déroule l'action. Concernant les illustrations qui viennent agrémenter le texte, certaines rehaussent le récit, d'autres un peu moins.

C'est un petit livre qui se lit très rapidement que j'ai retrouvé par hasard dans ma PAL.
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Un nouveau dans la ville

« Il se trouva installé dans la ville sans que personne l'eût vu arriver, et on en ressentit un malaise comparable à celui d'une famille qui apercevrait un inconnu dans un fauteuil de la salle commune sans que personne l'ait entendu entrer, ni que la porte se soit ouverte. » Qui est ce drôle de type qui traverse la ville en claudicant ? D’où vient-il et surtout que vient-il faire ici ? Pourquoi a-t-il choisi de s’installer dans ce quartier ? L’homme s’est présenté sous un nom d’emprunt : Justin Ward. Ses journées sont rythmées par lune routine immuable. Charlie le voit ainsi entrer dans son bar à heures fixes pour y commander les mêmes consommations. Ward lui est antipathique dès le premier jour. Il faut dire que ce dernier ne fait aucun effort pour paraître agréable ou se faire accepter. ‘On’ ne l’aime pas ? Il ne le leur rend bien.

Simenon excelle à créer ces hommes étranges et étrangers qui apparaissent comme un furoncle sur un corps social qui semblait jusque-là harmonieux. Sa présence gêne les croquantes et les croquants. Tous les gens bien intentionnés le regardent avec méfiance et curiosité. Ils rêvent de percer le mystère qui entoure son existence. La crise couve... le malaise gonfle au fil des jours... La société devra se purger de ce corps étranger…
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Pigalle 62.27

Si Antoine conserve toujours dans son portefeuille la lettre de suicide de son père, c'est pour ne pas oublier que l'homme est mort ruiné, abusé par un escroc qui l'a mis sur la paille. Décidé à le venger, il monte à Paris dans le but d'assassiner Robert Mondcamp, le responsable du drame. Sur place, le jeune auxerrois découvre la capitale, le Pigalle interlope et Mondcamp, un homme brillant, un séducteur qui n'hésite pas à le prendre sous son aile, à l'introduire dans le monde de la nuit et à l'inclure dans ses petites combines et autres arnaques. Antoine pourra-t-il, comme il se l'est promis, tuer de sang froid celui qui demeure malgré tout son ennemi ?



Une promenade douce-amère dans le Pigalle des années 50 : cabarets, travestis, filles faciles et filles de joies, malfrats et escrocs. Sur un scénario simple mais prenant, les dessins aux couleurs chaudes, réhaussent cette ambiance désuète et mélancolique. Un album élégant, attachant par son atmosphère qui rappelle les films de gangsters des années 50 : complets marrons, borsalinos, fines moustaches et tombeurs de filles. Sobre et efficace, à découvrir.
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I love Lyon

Bof, bof, là, franchement, déçue. Ce n'est pas le genre de nouvelle à laquelle je collerais de moi-même l'étiquette de polar si elle ne rentrait pas dans cette fameuse collection "Les petits polars" qui voit le jour pour la quatrième fois, partenariat entre Le Monde et SNCF. Série noire, je veux bien mais polar, c'est plaisant à lire mais avec trop de personnages qui prennent systématiquement la parole, le lecteur finit un peu par s'y perdre. Trois couples dont l'un qui comprend un chien, voisins qui s'entendent bien, se voient régulièrement et qui ont plus leur particularité : un couple de femmes, un couple comportant JH, le premier narrateur à intervenir ici qui est avec une femme de 38 ans son aînée et qui est atteinte, même si l'auteure ne le dit pas clairement, de la maladie d'Alzheimer, et un troisième qui comporte dons ce fameux chien. Ajoutez à cela un septième personnage, Taïkan, un japonnais hébergé par le couple JH et Dominique et vous aurez votre panoplie complète de personnages qui interviennent à tour de rôle dans cette nouvelle (à l'exception du dernier qui est bel et bien présent mais n'intervient jamais en tant que narrateur) et du chien. Alors, moi, je dis, même sans ces deux-là, cela fait tout de même cinq personnages qui interviennent régulièrement dans un ouvrage de même pas 100 pages et moi je dis Non, cela fait beaucoup trop ! L'intrigue est un petit peu difficile à saisir à tel point que l'on se concentre plus sur le fait d'essayer de retenir qui est avec qui que sur le fonds de l'histoire en lui-même.



Bon, parlons quand même du côté positif : un roman de gare rapidement lu avec des illustrations assez sympathiques et un mini-guide culturel plutôt plaisant à découvrir en fin d'ouvrage et agrémenté de quelques bonnes adresses à retenir. Là encore cependant, petit bémol, l'auteur de cette virée touristique n'a pas parlé de La Fête des Lumières...Il y a un hic là, non, vous ne trouvez pas ? C'est peut-être moi alors qui n'ai pas compris l'esprit. Au final, un petit ouvrage à découvrir par vous-même afin de me faire part de vos retours !
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Bijou

Je me délecte toujours du graphisme de Loustal, en aquarelles vives et chaudes, au traits noirs et épais, avec une ambiance rétro, années 50. Cet album est une fresque historique racontant 111 ans de notre monde, on suit le périple d’une pierre précieuse trouvée en Afrique du sud en 1898, jusqu’en 2009 à Paris. Un texte en voix off, deux images par pages, le rythme est régulier, les évènements passent, les tourments du monde ne sont qu’un bruit de fond pour cette pierre. Le lecteur se laisse bercer par le temps qui passe, par les couleurs, les visages qui se suivent au fil des ans, les lieux, et on reste là, plus de 111 ans plus tard à méditer sur notre Histoire. C’est le genre de livre qui fait du bien, un moment d’insouciance, chaque lecteur est la pierre précieuse, et le tumulte du monde s’agite autour de lui sans le perturber, le temps de cette lecture. À savourer...
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Black dog

Première scène : Stefan, un immigré polonais, est jeté du haut d'une falaise. Deuxième scène, Mme Deville, l'épouse d'un gangster, découvre le cadavre de son chien accroché au fond de sa piscine. Les planches suivantes reviendront sur la lente descente aux enfers de Stefan et permettront au lecteur de comprendre le lien entre les deux premières scènes. Le récit est placé sous le signe d'un chien noir d'une taille colossale, un animal redoutable. La bande dessinée a de faux airs de films policiers des années soixante-dix. La chaleur est étouffante et le soleil est implacable ; une impression accentuée par la palette de couleurs utilisées par Loustal. Un scenario classique, des cases elliptiques, mais le plaisir reste dans la contemplation des cases qui sont chacune des oeuvres à part entière. La bd s'ouvre sur une scène très forte et les auteurs parviennent ensuite à mettre en place une ambiance pesante. Je ne suis pas un amateur de bandes dessinées mais j'avoue avoir apprécié la qualité des illustrations de ce livre qui se trouve à mi-chemin entre cinéma et roman policiers.
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Black dog

Un coup de coeur pour le graphisme et les planches aux couleurs contrastées.

il contribue largement à nous imprimer dans une ambiance cinema noir. Loustau revisite "Noir" paru en 2012 en transposant l'ambiance dans les années 70.
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Le roi du jazz

Un beau roman jeunesse, qui peut se lire dès 10 ans jusqu'à la 6e, à la fois simple et bien écrit. Une histoire d'amitié qui permet d'aborder le jazz, l'amour de la musique, le racisme, l'injustice, les conditions de vie à la Nouvelle-Orléans au début du 20e siècle.
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Go West

Spontanément, Go West m'évoque un cover (de 1993) des Pet Shop Boys d'une chanson (de 1979) des Village People. Dans le cover, quelques paroles ont été changées mais le Canon de Pachebel est toujours là ; ces paroles me laissent toujours un peu dubitatif. Notamment, le refrain commence par un :



"(Together) We will love the beach/(Ensemble) Nous aimerons la plage"



pour se poursuivre par



"(Together) We will learn and teach/(Ensemble) Nous apprendrons et enseignerons

(Together) Change our pace of life/(Ensemble) Changer notre rythme de vie

(Together) We will work and strive/ (Ensemble) Nous travaillerons et nous acharnerons".



Quel est le rapport entre le premier vers et les trois suivants ??? Au sujet de ce premier vers me revient en mémoire ce collègue du Michigan précisant à ses étudiants qui pour la majorité n'avait jamais quitté le Michigan que je ne parlais pas de prostituées mais bien de plages - de l'intérêt de maîtriser le i bref et le i long.



Il est quelque peu étonnant que, dans un pays qui s'est constitué par le dépassement de la Frontière - puis de la Nouvelle Frontière comme la théorisa un futur président des États-Unis* - et par la conquête de l'Ouest sauvage, des étudiants d'une vingtaine d'années ne soit jamais sorti de leur (certes vaste) État/état. Certes, une amie du Texas me rappelait d'une certaine façon ma chance : en me déplaçant de 500 km, j'avais l'occasion de me retrouver en Belgique, Italie, Allemagne, Suisse, au Royaume-Uni, etc., quand en faisant la même distance elle se trouvait toujours au Texas.



Dans Go West, Loustal propose après Argentiques, Les Horizons, Cars et Zenata 82 - tous chez Alain Beaulet Éditeur - un nouveau carnet de photographies** de voyage : cette fois-ci, les photographies en noir et blanc légendées emmènent dans les canyons, les vallées de la mort ou les forêts de l'Ouest sauvage sur les traces des lieux où les protagonistes de quelques célèbres westerns américains évoluaient. Il ne manquerait presque que John Wayne pour se croire dans La chevauchée fantastique - cette fois-ci, la chevauchée (de Loustal) ne se fait pas à cheval mais à bord de belles américaines que Loustal prend aussi en photo - ou La rivière rouge. Un joli carnet de photographies qui ne remplacera certes pas le voyage mais permettra un joli voyage immobile.



* Avant qu'un voyagiste n'en fasse son nom.

** Les seuls dessins sont ceux de la couverture.

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