AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de James Baldwin (443)


- Vous venez souvent ici ? demanda Giovanni soudain, après un moment de silence.

- Non, pas très.

- Mais vous viendrez plus souvent maintenant, dit-il le visage illuminé d'un air de moquerie irrésistible.

- Pourquoi? bredouillai-je.

- Ah ! s'écria-t-il, est-ce que vous ne vous rendez pas compte quand vous vous faites un ami?

Je ne savais que je devais avoir l'air idiot et que ma question était idiote aussi.

- Si vite ?

- Pourquoi pas ?

Il dit cela comme une évidence, puis ajouta, jetant un coup d’œil à sa montre : on peut attendre une heure si vous préférez. On pourrait devenir amis dans une heure. Ou attendre jusqu’à la fermeture. On pourrait devenir amis à ce moment-là. (...) Les gens disent toujours ça, il faut attendre, il faut attendre. Qu'est-ce qu'ils attendent ?
Commenter  J’apprécie          20
Il s'efforça de fuir ces ténèbres, ces gens pour gagner la terre des vivants, là-haut, si loin. La peur était sur lui, une peur plus dévastatrice que tout ce qu'il avait connu jusque-là, tandis qu'il se tournait et se retournait dans les ténèbres, tandis qu'il se lamentait, chancelait et rampait à travers les ténèbres sans trouver la moindre main, la moindre voix, la moindre porte. Qu'est-ce que c'est que ça ? Qui sont ces gens ? C'étaient les méprisés, les réprouvés, les misérables, les pestiférés, les parias de la terre; et il était l'un des leurs, ils allaient absorber son âme.
Commenter  J’apprécie          10
Je peux certifier que le monde n'est pas blanc. Il ne l'a jamais été, ne peut pas l'être. Le blanc est une métaphore du pouvoir, juste une manière de décrire la Chase Manhattan Bank.
Commenter  J’apprécie          20
Vous ne pouvez pas me lyncher et me garder dans des ghettos sans devenir vous-même des monstres. De plus, vous me donnez un terrible avantage. Vous n'avez jamais eu à me regarder. Moi, j'ai dû vous regarder. J'en sais plus sur vous que vous sur moi. On ne peut pas changer tout ce qu'on affronte, mais rien ne peut changer tant qu'on ne l'affronte pas.
Commenter  J’apprécie          20
L'histoire des Noirs en Amérique, c'est l'histoire de l'Amérique. Et ce n'est pas une belle histoire.
Commenter  J’apprécie          30
Je ne sais pas ce qu'ont dans la tête la plupart des Blancs de ce pays. Je peux seulement le déduire de l'état de leurs institutions. J'ignore si les chrétiens blancs haïssent les Noirs ou non, mais je sais que nous avons une Eglise chrétienne qui est blanche et une Eglise chrétienne qui est noire. Je sais, comme l'a dit un jour Malcolm X, que l'heure où la ségrégation est à son comble dans la vie américaine, c'est le dimanche à midi. Ca en dit long sur une nation chrétienne. Ca veut dire que je ne peux pas me permettre de faire confiance à la plupart des chrétiens blancs, et, à coup sûr, que je ne peux pas faire confiance à l'Eglise chrétienne. Je ne sais pas si les syndicats ouvriers et leurs dirigeants me détestent vraiment - ça n'a aucune importance - , mais je sais que je ne suis pas dans leur syndicat. Je ne sais pas si le lobby de l'immobilier a quelque chose contre les Noirs, mais je sais que le lobby de l'immobilier me maintient dans un ghetto. Je ne sais pas si l'Education nationale déteste les Noirs, mais je vois les manuels scolaires qu'elle donne à lire à mes enfants et les écoles où nous devons aller. Ca, ce sont les faits. Et vous attendez de moi un acte de foi, que je risque ma personne, ma femme, ma sœur, mes enfants au nom d'un idéalisme dont vous me certifiez qu'il existe en Amérique et que je n'ai jamais vu.
Commenter  J’apprécie          40
James Bladwin : Je ne voudrais pas qu'on me comprenne mal, je ne suis pas antisémite. Mais, voyez-vous, quand les Israéliens prennent les armes, ou quand les Polonais le font, ou les Irlandais, ou quand n'importe quel Blanc, dans le monde s'écrie : "La liberté ou la mort!", c'est le monde blanc tout en entier qui applaudit. Quand un Noir dit exactement la même chose, mot pour mot, on l'accuse d'être un criminel, on le traite comme tel et on met tout en œuvre pour faire un exemple de ce mauvais nègre, de façon à ce qu'il n'y en ait plus comme lui.
Commenter  J’apprécie          10
Rien, dans les faits que nous présente l'histoire de la République américaine, ne me permet de contredire vraiment le type qui m'affirme : " Ils avaient besoin de nous pour cueillir le coton, mais maintenant ils n'ont plus besoin de nous. Et puisqu'ils n'ont plus besoin de nous, ils vont tous nous tuer. Comme ils ont tué les Indiens." Je ne peux pas répondre non plus que c'est une nation chrétienne, que tes frères ne te feront jamais ça, parce que les preuves du contraire sont trop longues et pleines de sang. On n'a rien fait d'autre. Tous vos cadavres enterrés commencent maintenant à parler.
Commenter  J’apprécie          10
Il en résulte entre autres que l'on en vient aussi à considérer l'immaturité comme une vertu. De sorte que quelqu'un comme, disons, John Wayne, qui, dans ses films, a passé le plus clair de son temps à faire la leçon aux Indiens, n'a jamais été obligé de grandir.
Commenter  J’apprécie          20
Je suis sûr qu'ils n'ont rien du tout contre les Noirs, mais ce n'est pas la question. La question, c'est vraiment une sorte d'apathie et d'ignorance qui est le prix de la ségrégation. C'est ce que signifie la ségrégation. Vous ne savez pas ce qui se passe de l'autre côté du mur parce que vous n'avez pas envie de savoir.
Commenter  J’apprécie          10
The American Negro is a unique creation ; he has no counterpart anywhere, and no predecessors.
Commenter  J’apprécie          00
L'histoire des noirs en Amérique, c'est l'histoire de l'Amérique. Et ce n'est pas une belle histoire.

L'histoire n'est pas le passé. C'est le présent.
Commenter  J’apprécie          60
Chacun des deux hommes irait volontiers en prison, ferait sauter la cervelle d'un flic ou la ville tout entière pour arracher leur progéniture à cet enfer démocratique.
Commenter  J’apprécie          10
Ce n'est pas la vengeance que je désire. Je ne veux pas être remboursé - de toute façon ce n'est pas possible. Je veux seulement que l'on fasse savoir à Lyle que ce qu'il a fait, c'est le mal. Je veux que cette ville soit forcée de faire face au mal qu'elle encourage, de s'en détourner et de faire le bien.
Commenter  J’apprécie          30
L'Histoire, je le revendique, se déroule au présent - nous, à chaque souffle, à chaque pas, sommes l'Histoire. Et tout finit un jour par se payer.
Commenter  J’apprécie          192
« Aime-le, dit Jacques avec véhémence, aime-le et laisse-le t’aimer. Tu crois qu’il y a autre chose qui comte sur cette terre ? Et combien de temps penses-tu que ça puisse durer, au mieux, considérant que vous êtes des hommes et que vous avez toute la vie devant vous ? Pas plus de cinq minutes, je te le garantis, cinq minutes, et la plus grande partie de ces cinq minutes, hélas ! dans le noir. Et si tu penses qu’elles sont sordides, elles le seront parce que tu ne donneras rien, parce que tu mépriseras ton corps et le sien. Mais tu peux faire que ce soit tout le contraire, vous pouvez vous offrir l’un à l’autre quelque chose qui vous rendra meilleurs à tout jamais, si tu abandonnes cette honte, si tu ne fuis pas le risque. »
Commenter  J’apprécie          00
« Tu crois, continua-t-il, que ma vie est honteuse parce que mes rencontres le sont. Et elles le sont. Mais tu devrais te demander pourquoi.
— Et… pourquoi ?
— Parce qu’elles sont sans affection et sans joie. C’est comme brancher un fil dans une prise sans courant. Il y a contact mais le courant ne passe pas. Pas de courant, pas de lumière.
Commenter  J’apprécie          00
Ces nuits étaient vécues sous un ciel étranger, sans observateurs, sans pénalisations possibles – et c’est cela même qui causa notre perte car rien n’est plus insupportable, une fois qu’on l’a, que la liberté.
Commenter  J’apprécie          00
I do not mean to be sentimental about suffering - enough is certainly as good as a feast - but people who cannot suffer can never grow up, can never discover who they are.
Commenter  J’apprécie          10
James Baldwin
Il faut beaucoup de souplesse spirituelle pour ne pas haïr celui qui vous hait et dont le pied écrase votre nuque, et ne pas apprendre à vos enfants à le haïr exige une sensibilité et une charité encore plus miraculeuse.
James Baldwin « La Prochaine Fois, le feu »
Commenter  J’apprécie          760



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de James Baldwin Voir plus

Quiz Voir plus

Danger au supermarché !

Roman de Sean Doolittle. Un surveillant de supermarché minable veut devenir superflic par amour. Le titre de ce livre est le nom du supermarché américain.

Bad Man
Ce qui était perdu
Le géant
Savemore

12 questions
13 lecteurs ont répondu
Thèmes : romans policiers et polars , supermarché , humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}