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Critiques de Jaroslav Hašek (64)
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Le brave soldat Chvéïk

Quel bon moment de lecture en compagnie du soldat Chvéïk.

Jarosaslav Hasek, nous emmène avec son soldat, un personnage burlesque, un être naïf, considéré comme " un imbécile épique" dans l' odyssée ou ses tribulations cocasses au lendemain de l'attentat de Sarajevo qui a coûté la vie à l'archiduc Ferdinand.

Jaroslav Hasek, tout come son héros le soldat Chvéïk sont tous les deux tchèques et sont coincés dans ces états centraux sous la férule de l'empire Austro-hongrois.

Notre auteur avec un humour mordant et incisif se moque de cette monarchie Austro-hongroise qui sombrera dans la première guerre mondiale.

N'hésitant pas à railler l'empereur, le traitant d'idiot, cette belle réplique : " Probable qu'il ne sait même pas qu'il y a une guerre... Il a la tête fatiguée, le vieux"

Tout le talent de Hasek est de nous faire rire ou sourire de l'idiotie. Car c'est le même trait commun de notre soldat qu'on traite d'idiot notoire. Sauf qu'on comprend bien que Chvéïk n'est pas si idiot que ça.

Il y a des moments savoureux dans les tribulations de notre homme, notamment quand il devient l'ordonnance d'un prêtre militaire.

Hasek n'y va par quatre chemins pour dénoncer tout ce que l'on peut faire avaler aux soldats pour partir à la guerre la fleur au fusil. La messe sur le champ militaire vaut son pesant d'or.

Au final, un très bon livre qui manie une langue et une verve aïgue pour dénoncer les boucheries et tueries des guerres au détriment de " la chair à canon".



Je vous recommande vivement cet petit opus.





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Le brave soldat Chvéïk

Ce roman picaresque à l’humour grinçant est un régal à découvrir.



L’archiduc François-Ferdinand vient d’être assassiné et les autorités austro-hongroises arrêtent à tour de bras tous ceux qui émettraient la moindre critique politique contre la monarchie. Evidemment, ce qui est considéré comme une « critique » est très subjectif. Et évidemment, Chvéïk, l’anti-héros de cette histoire, qui a toujours quelque chose à dire sur tout, est embarqué.



Considéré comme un idiot, réformé par le passé pour ce même motif, c’est un peu l’archétype de l’imbécile heureux. Il s’accommode des événements avec bonhomie et bonne humeur mais l’enthousiasme zélé avec lequel il s’empresse d’obéir aux ordres l’entraine (et le lecteur avec) dans un tourbillon de situations absurdes qui s’enchainent comme de petits épisodes.



Paru en 1921, ce brave soldat Chvéïk est impayable. Il n’existerait pas, il faudrait l’inventer ! Il est même devenu au fil du temps (cela n’a pas toujours été le cas) une figure nationale en Tchéquie. Par certains aspects, il m’a rappelé Sancho Panza, le fidèle compagnon de Don Quichotte, avec sa naïveté et ses innombrables anecdotes aux messages pleins de bon sens.



Mais est-il réellement l’idiot qu’il prétend être ? Son regard de grand enfant innocent ne cacherait-il pas au contraire un habile mystificateur ? Car Chvéïk peut aussi être parfois amoral, égoïste, roublard. C’est un personnage plus ambigu qu’il n’y parait dont la sottise peut tout aussi bien être perçue comme une forme d’échappatoire salvatrice à toutes formes d’autorités ou, au contraire, comme une arme pour lutter contre elles, une lutte où tous les coups seraient permis…



En tout cas l’idiotie de Chvéïk est un catalyseur pour mettre en lumière celle de la société qui l’entoure et il est accompagné d’une palanquée de personnages secondaires hauts en couleur qui lui répondent à merveille. Par le biais de la dérision et de l’absurdité, l’auteur s’en donne à cœur joie pour ridiculiser et fustiger toutes les formes d’autorités et de pouvoir : les règlements militaires, la religion, la justice, la monarchie. etc. Tous en prennent pour leur grade. Plusieurs niveaux de lecture donc et une certaine liberté d’interprétation, à commencer par la personnalité de Chvéïk lui-même. Savoureusement pimenté.

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Le brave soldat Chvéïk

Jaroslav Hasek avec le brave soldat Chvéïk a écrit un pamphlet contre la police, la religion et l'armée. Pour les cents ans de la première guerre mondiale, ce pamphlet donne le point de vue de l'auteur qui l'a vécu.

Ce pamphlet ne me fait pas rire, car la révolte de Jaroslav Hasek est trop présente. Avec les boniments et les expériences et des rencontres du soldat Chvéîk, je retiens la vie difficile de des Pragois durant l’Empire Austro Hongrois.

La crainte était d’une lire une farce, mais sans doute parce que Chvéïk n’est pas omniprésent, que la vie des autres personnages est développée, la lecture est intéressante, et même si le métier de vendeur de chien a disparu.

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Le brave soldat Chvéïk

Ce roman est un pamphlet burlesque et hilarant contre la guerre, l'armée, le pouvoir, et la religion. Le personnage du Soldat Chveik me fait penser à ces personnages du cinéma muet de la même époque, des Charlie Chaplin, Buster Keaton, Laurel et Hardy... Un benet plein de bonne volonté, qui n'en rate pas une. L'histoire se passe en 1914, un praguois se retrouve après maintes péripéties enrôlé dans l'armé austro-hongroise. Jasroslav Hasek joue sur le côté idiot du personnage, sorte de grand naïf un peu simplet, Panurge, Candide, Charlot... qui trouve toujours une anecdote à raconter dans chaque situation, le burlesque dérive régulièrement vers l'humour noir. Les personnages secondaires sont aussi délirants, en particulier l'aumonier ivrogne qui ne crois pas en Dieu. Les beuveries s'enchaînent à un rythme effréné. Certains aspects de l'histoire ont une part d'autobiographique comme les dérives alcooliques et les vols de chiens. Derrière cette suite de situations loufoques et rocambolesques, ressort un petit bijou de satire politique et sociale totalement désopilante.
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Les aventures du brave soldat Svejk pendant..

« Pendant ce temps, la baronne se mit à extirper du panier divers cadeaux : d’abord une douzaine de poulets grillés, emballés dans du papier de soie rose et garnis d’un ruban jaune et noir, puis deux bouteilles d’une quelconque liqueur destinée aux soldats. Les bouteilles portaient, d’un côté, une étiquette sur laquelle était inscrit « Gott strafe England ! », et, de l’autre, une étiquette représentant les empereurs François-Joseph et Guillaume II main dans la main, comme s’ils allaient jouer à « Mon petit lapin a bien du chagrin, il ne saute plus dans son p’tit jardin ».



J’ai abordé ce classique de la littérature tchèque, paru en 1921, sans chercher, dans un premier temps, des renseignements biographiques sur son auteur. Pour me confronter au texte sans préjugés.



J’ai été immédiatement séduit par le personnage de Švejk, son ingénuité apparente qui cache des océans de filouterie sympathique, malgré les épreuves incessantes et souvent absurdes, qu’il traverse.



En 1914, à Prague, alors que l’archiduc François-Ferdinand vient d’être assassiné à Sarajevo, Švejk, qui est un véritable moulin à paroles, est victime dans un café d’un agent provocateur de la police politique de la monarchie austro-hongroise. Même s’il a été réformé quelques années plus tôt de l’armée, pour motif médical de « crétinisme », il est arrêté pour avoir critiqué le pouvoir en public. Dans ce premier volume, il sera question de ses tribulations à l’arrière du front. D’asile d’aliénés en prison, il finira par être l’ordonnance d’un aumônier militaire, puis d’un officier avant que les choses ne se gâtent pour lui par un départ vers le front.



Je pensais que les aventures de Švejk étaient pure œuvre de fiction, drolatiques comme elles le sont, avec toutefois aussi une dose non négligeable d’amertume (et de pauvres toutous bien maltraités). Il s’avère pourtant que son parcours a plus d’un point commun avec l’existence trop brève de son auteur Jaroslav Hašek, ce qui m’a réellement surpris. Ce roman piquant et dénonciateur de tous les pouvoirs n’a de mon point de vue rien perdu de son acuité.



Cette édition folio intègre un appareil critique et surtout les illustrations d’époque de Josef Lada. Pour ma part, j’ai sauté la préface, pour la lire une fois le roman terminé. Et je pense avoir bien fait car elle en dit beaucoup trop !

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Le brave soldat Chvéïk

Je viens de relire ce brave soldat Chvéïk. J'ai parfois ri jusqu'aux larmes. C'est dire combien le livre est réjouissant.

Je vous déclare avec obéissance Monsieur Hašek que je vous accorde les cinq étoiles.
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Le brave soldat Chvéïk

Ah ! Ah ! Ce brave soldat Chvéïk ! Quand on se rend en Tchéquie, on voit son image à peu près partout, et combien de restaurants portent son nom ! Au fil du temps, il est devenu une icône de l’humour tchèque. Il a abandonné le livre, il vit en dehors de l’œuvre même !



Moi qui habite au bord de la Belgique, il me fait penser au célèbre

« Manneken Pis » (« le petit homme qui pisse ») de nos amis belges, lui aussi très populaire et représenté partout, sous forme de statuettes, de magnets, etc. Il a aussi ce côté naïf, cet humour caractéristique, irrévérencieux, si cher au cœur des habitants de Bruxelles. On raconte qu'il s'agit d'un jeune garçon qui a sauvé la capitale de la débâcle. L'ennemi assiégeait la ville et voulait faire exploser ses murs épais à la poudre à canon. Heureusement, un petit garçon pris d'un besoin urgent passa par là et éteignit la mèche en urinant dessus. Ce geste redonna courage à ses troupes qui vainquirent l'ennemi !



Pour le Bruxellois, se réclamer de ce petit personnage gentiment provocant, contribue à l’élaboration d’une représentation de soi comme d'un être espiègle, moqueur, libre et doté d’un grand sens de l’humour. Je vois dans cette représentation de l’humour belge quelques similitudes avec celle de l’humour tchèque. Philippe Geluck, célèbre bédéiste, dit que « L’humour belge est unique en son genre ». Je pense que l’humour tchèque l’est tout autant, et bien spécifique lui aussi pour d’autres raisons. Les Tchèques ont toujours le mot pour rire, sûrement parce que l'histoire de leur pays est tragique. Les pérégrinations de ce brave soldat Švejk (« Chvéïk » en français) nous mènent à rire du début à la fin du roman !



Il y a dans ce livre cultissime, hautement humoristique, un sacré mélange de burlesque et d'absurde, et aussi une très savoureuse satire du militarisme !

Le brave soldat Chvéïk est sorti de la plume de Jaroslav Hašek (1883-1923) et il ne fait aucun doute que Josef Švejk (Joseph Chvéïk) ressemble en de nombreux points à son inventeur !

Hašek a créé un personnage représentatif du petit peuple tchèque mobilisé par l’armée autrichienne et exécutant les ordres avec une telle précision que leur absurdité en devient évidente, ridicule et déplorable à la fois, le roman visant la médiocrité suffocante de la bureaucratie militaire.

En 1915, Jaroslav Hašek a été lui-même enrôlé dans l’armée autrichienne et a servi dans une compagnie de fantassins. Après avoir été capturé en tant que soldat de l’armée autrichienne, il a eu à choisir entre les légions et l’armée rouge et il s’est rendu aux Russes. Engagé volontairement au service des bolcheviks, il a été fait commissaire politique dans l’armée russe. Mais avant cela, la peine de mort avait été prononcée contre lui. Difficile de comprendre ces péripéties, mais il paraît que tout était possible à l’époque en Russie ! (Et aujourd’hui ?!!)

La guerre terminée, Hašek est de retour à Prague en 1920, mais l’ambiance dans la capitale de la nouvelle Tchécoslovaquie ne lui est pas favorable. Beaucoup le condamnent pour avoir servi dans l’armée russe. Il n’hésitera pas plus tard à ridiculiser ses supérieurs dans son roman, qu’il achève en 1921, après plusieurs années de gestation, pendant ces terribles années de guerre qui ont constitué pour lui un tournant existentiel entre la vie et la mort. Il a subi l’expérience horrible de la guerre des tranchées et de la détention dans un camp où plus d’un tiers des prisonniers ont succombé à la fièvre typhoïde. Tout cela a donc abouti à la création de son fameux soldat Chvéïk.



Au début du roman, Madame Müllerová, la logeuse de Chvéïk, lui annonce l’assassinat de Ferdinand, l’archiduc héritier de l’Empire austro-hongrois à Sarajevo le 28 juin 1914.

Chvéïk lui demande d’abord de quel Ferdinand il s’agit. C’est une question qui constitue pour l’auteur une première occasion de se moquer des élites autrichiennes et de leur prétendue supériorité ! Car continue Chvéïk : « Des Ferdinand, j’en connais deux. Le premier, c’est le commis de chez Průša, le droguiste, et même qu’une fois, il a bu par erreur toute une bouteille de lotion capillaire. Puis y’a aussi Ferdinand Kokoška, celui qui ramasse les crottes de chien. » Ce à quoi Madame Müllerová, pas plus étonnée que ça par la réaction de son locataire, s’empresse de préciser qu’elle parle de « l’archiduc François-Ferdinand, le gros, le calotin ». Ce tout premier dialogue donne une idée bien précise du ton indéniablement drôle de ce roman ! Mais cette annonce de l’assassinat perpétré contre l’archiduc héritier de l’Empire austro-hongrois, en plus de lancer l’histoire, met aussi en scène dès l’entame du récit, un Josef Švejk dont on ne saura ensuite jamais tout à fait, jusqu’à la dernière page du roman, si le sens de la réplique et la réflexion tiennent davantage du crétinisme, de l’idiotie, de la naïveté ou de la roublardise. Ou encore d’un sens de l’humour souvent qualifié de « Tchèque » …



Chvéïk est un personnage qui m’est apparu au début un peu complexe à cerner. Je l’ai trouvé ambigu, mystérieux… On ne sait jamais très bien où il se situe… Je me suis demandé s’il était un simple d’esprit, ou bien s’il était tout simplement naïf, s’il aimait vraiment tout le monde… ou au contraire s’il se moquait des gens…

Il est farfelu, il traverse la vie en profitant de ses bons côtés sans se faire de bile, et il semble survivre à peu près à tout ! Il évolue dans un univers de la monarchie austro-hongroise marqué par un pouvoir écrasant pour les Tchèques. Et il est envoyé au combat pour défendre un empire dont il se fiche éperdument !

Cette énorme machine qui pourrait le broyer, lui le petit fantassin, elle n’arrive pas à le briser ! Chvéïk sous son apparence de simplet abruti, s’avère être un habile et rusé résistant !



Chvéïk est un personnage unique dans la littérature mondiale. On ne sait pas vraiment s’il s’agit d’un personnage positif ou négatif. Dans toutes les situations et lors de toutes rencontres, il réagit immédiatement en racontant un tas d’anecdotes, des balivernes qui arrivent à dérouter ses interlocuteurs même les plus difficiles à tromper ! Avec son visage angélique qui affiche l’honnêteté, avec sa bonhomie et son respect permanent, son calme, il arrive facilement à embobiner même les plus réfractaires !

Non, Chvéïk n’est pas un naïf. Ce n’est pas un idiot. Au long du récit, on voit qu’il garde la raison. Chvéïk est un personnage qui démasque l’ampleur de la bêtise humaine.



Hašek était un homme « génial », il parlait le russe, le mongol, le latin et beaucoup d’autres langues encore. Dès les années 1906-1907, il s’était affirmé en tant qu’anarchiste impétueux, fondateur du Parti du lent progrès dans les limites de la loi. Sa vie faite d’excès et d’extravagance aura été courte et mouvementée, piètre mari, trafiquant de chiens, locataire d’une chambre dans un bordel de Prague et noceur invétéré ! Il a à peine 39 ans quand il décède, son amour de l’alcool finissant de l’emporter…

Avec son roman « Le brave soldat Chvéïk », Jaroslav Hašek a ridiculisé les grandes idées qui ont poussé les gens à faire la guerre. Ce roman est une satire toujours très actuelle de l’autorité et de la bêtise, et il a encore énormément de choses à dire ! Il n’a pas pris une ride !

Se tourner vers « Le brave soldat » devrait aider certains à prendre du recul à l’heure où l’Europe est une nouvelle fois meurtrie de manière effroyable !!!

« Le brave soldat Chvéïk » est un roman incontournable de la littérature tchèque. La gloire de cette œuvre a dépassé les frontières de la Tchéquie, avec des traductions dans pas moins de 58 langues, dont le français ! J’en recommande vivement la lecture ! C’est un délice !

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De Prague à Budapest

L’auteur de ce recueil de nouvelles est Jaroslav Hasek, anarchiste, mystificateur professionnel, fondateur d’un parti pataphysique, artiste de cabaret, vagabond et bohème !

C’est lui qui a écrit l’un des plus grands succès romanesques internationaux, « Le brave soldat Chvéïk », ce drôle de personnage, très fûté sous des apparences de naïveté.



Ce recueil « De Prague à Budapest » qui compte douze nouvelles, nous livre un panel des talents de conteur et d’humoriste de J. Hasek.

Dans chacun de ces textes, on reconnaît tout de suite son style.



Hasek était un grand voyageur. Il avait une bonne connaissance des pays de l’Europe Centrale et de la Russie. Ca se ressent bien dans ces histoires, où il tourne en ridicule la vie politique en Bohème, et où il se moque de la mentalité des gens de ces différents pays, y compris de celle des communistes russes.



La nouvelle qui s’intitule « Fiançailles dans notre famille » (Extrait du journal d’un enfant sage), met en scène un couple de tchèques avec 3 enfants (2 filles et 1 garçon).

Une fille à marier (la + âgée des deux) = « une jeune fille de bonne famille », des prétendants, des parents qui s’énervent et un observateur, le jeune garçon qui est le narrateur. On se croirait dans une pièce de Feydeau !

La bien-pensance, la chasteté, le « qu’en dira-t-on », des dialogues et des attitudes maniaco-nerveuses des personnages écrits et décrits avec justesse, tout y est, on tourne les pages, on rit crescendo, et arrivés à la chute remarquable, on rit à gorge déployée !



Dans « Comment j’ai rencontré mon nécrologue », l’humour devient grinçant.

A son retour de Russie, à Prague, notre narrateur découvre dans le journal, qu’il est mort.

Il retrouve le journaliste nécrologue, auteur de l’article…



Avec « La course », là, on est en Hongrie. Le narrateur vadrouille dans ce pays, où il se présente comme étant un millionnaire voyageant à pied à travers l’Europe. Il rencontre une jeune fille, se fait inviter à dîner par ses parents, promet au père de se marier avec sa fille, demande au père de l’accompagner dans un voyage à pied à travers la Hongrie, jusqu’en Turquie, puis de là, encore plus loin, bien plus loin, pour finalement imaginer faire le tour du monde ! A pied !

Le narrateur, baratineur, fait penser au personnage d’Alphonse Daudet : Tartarin de Tarascon !

Des notions de géographie très approximatives… Et ces personnages hongrois qui apparaissent comme étant des gens naïfs et bêtes, d’une bêtise proche de la débilité profonde…

Ici aussi on rit beaucoup !



Dans « La malheureuse histoire des chats », un chat fait les frais de la bagarre entre deux hommes qui sont des adversaires politiques. Le chat est personnifié : « Il ne dormait que d’un œil. Il trichait. On ne saurait lui en faire grief ; il n’a jamais été en classe, et personne ne lui a expliqué que tricher est un péché. » Cette nouvelle est originale, avec une belle chute. Et elle est tout à fait loufoque !



« Les pouillards », c’est l’histoire de deux chiens personnifiés, Ballot, et Puntik, qui est éclopé.

Ils sont à la recherche d’une chienne du nom de Lexa. Elle a disparu, mais les « pouillards » sont passés par son chemin… Cette nouvelle-ci est plutôt terrifiante !



Avec « Souvenirs de la Sûreté pragoise », on est au temps de l’Empire de François-Joseph 1er.

Hasek tourne en dérision les actions de la police secrète en charge de la protection de l’empereur qui devient gaga.



« Le bon citoyen », c’est une histoire d’objet trouvé et de civisme. Ici Hasek se moque d’une certaine mentalité tchèque par trop naïve. Il se moque de l’honnêteté. Son personnage, qui se présente au commissariat de police est tout aussi grotesque que le brave soldat Chvéïk ! Naïf et drôle !



Dans « Le guide de voyageurs de la ville souabe de Neuburg », là, Hasek se moque de la mentalité des allemands de Bavière. Sur fond de querelles entre habitants de deux petites villes, voisines l’une de l’autre, un guide de voyageurs bavarois, corpulent, d’esprit bagarreur, fanfaron, qui aime la bière et la bonne chère, est plus préoccupé de faire visiter toutes les brasseries de la ville au touriste, plutôt que de lui montrer les curiosités de sa ville… ragots, jurons, et provocations se succèdent…



Avec les nouvelles « Gouverneur de la ville de Bougoulma » et « Aide de camp du gouverneur »,

on est en Russie et chez les Tchouvaches. Ces deux nouvelles s’enchaînent.

C’est la 1re Guerre mondiale, Hasek nous conte l’histoire d’un soldat subitement promu Gouverneur militaire d’une bourgade à moitié inconnue, Bougoulma.

C’est une histoire de pouvoir entre ce soldat qui est tchèque et son supérieur hiérarchique, qui est russe. Hasek se moque du russe. Il s’avère que le soldat tchèque est bien plus intelligent !

Quiproquos, rebondissements, renversement de situation sont au programme.

La force représente la bêtise, et la connaissance, la réflexion et le calme, triomphent.

C’est intelligemment écrit, drôle et naïf.



« Ma confession » est la dernière nouvelle de ce recueil.

Jaroslav Hasek, dans sa carrière, a aussi été un journaliste libertaire.

Dans cette nouvelle, le journal « 28 octobre » l’accable, le traitant de

« misérable » et de « vaurien », dans ses articles.

Il annonce qu’il souhaite se repentir de ses mauvaises actions et faire une confession à la nation toute entière !

En fait, il se moquera de ces attaques et arrivera à ridiculiser intelligemment et habilement les rédacteurs de ce journal.



La lecture de ces nouvelles est agréable et divertissante. On se demande comment ces histoires vont se terminer et les chutes sont souvent inattendues.

Si vous voulez faire du bien à vos zygomatiques, alors la lecture de ces histoires de Hasek devrait tout à fait vous convenir !

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Le brave soldat Chvéïk

"C' que j'endis?.....trop c'est trop" balance Le brave soldat Chvéïk (soldat praguois sous la domination austro-hongroise durant la 1° guerre mondiale,anarchiste sur les bords, idiot et rusé à la fois qui retombe toujours sur ses pattes, ivrogne notable, revendeur de biens volés..) au policier énumérant tous crimes dont il est dit coupable.

Et c'est ce "trop", ce trop plein d'âneries, cette obéissance sans bornes qui tourne au comique et a donné à ce roman (adapté en film et pièce de théâtre) une renommée internationale.Jaroslav Hasek (écrivain hongrois) a pioché dans ses propres souvenirs (d'anarchiste aimant lever le coude, de pitre débrouillard) pour écrire ce livre.Mais devenu officier de l'Armée rouge après avoir été soldat de la légion tchèque, il était, lui, érudit.C'est une satire antimilitariste que nous offre cet auteur subversif qui s'insurge contre l'autorité et tourne en dérision l'Armée et l'Etat. Bertold Brecht,par la suite a écrit: Schweyk dans la deuxième guerre mondiale, une pièce de théatre reprenant cette satire.
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Le brave soldat Chvéïk

Figure extrêmement importante en Tchéquie ; lecture obligatoire dans leurs écoles ; j'étais curieuse de montrer cette traduction à une Tchèque venue en Erasmus, et, le scandale passé, elle m'a dit que l'unique traduction disponible pour le moment est plus proche d'une réécriture totale que d'une traduction valable. De ce roman si cher à son coeur, elle n'a pratiquement rien retrouvé. On peut donc déduire, outre qu'une nouvelle traduction est on ne peut plus nécessaire, qu'au fond, nous savons peu de choses sur la véritable oeuvre ; à la rigueur, c'est une réécriture parfaitement française que nous avons là.



Cet aspect mis en évidence, que dire de cette francisation ? La lecture m'a plu. A l'absurde ambiant, se mêle une certaine intelligence, un certain paradoxe notamment incarné par le personnage de Chveïk, pourtant idiot notoire. J'ai peu de connaissances de l'Histoire de la Tchéquie, mais si elle est nécessaire pour une meilleure compréhension du texte, son absence n'entrave pas le plaisir de la lecture.



L'auteur, ayant pris des années à noter les petites histoires populaires dans des tavernes, semble se donner à coeur joie de les utiliser dans des digressions constantes ; et là réside mon premier avertissement : si vous êtes adeptes des récits allant droit au but, et clairs, vous risquez d'être frustré par cette oeuvre, car ce n'est pas du tout son propos. Un homme désireux de se battre pour sa patrie, mais sans cesse éloigné de son but ; voilà l'histoire (qui ne devait pas avoir de fin) en une phrase, et toute la raison d'être de ces digressions.



Mon deuxième avertissement : ce n'est pas un roman "fort en émotions". Si c'est ce que vous recherchez, écartez-vous-en.



Si vous aimez l'absurdité, les anecdotes populaires, l'humour, les sophismes et toute autre chose allant dans cet ordre, en revanche, essayez donc ; vous risquez de passer un bon moment.
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Le brave soldat Chvéïk

Je déclare avec respect que cela faisait au moins 20 ans que je devais lire ce livre

Je déclare avec respect que je m'y suis un peu tardivement

Je déclare avec respect ne pas avoir totalement apprécié l'ouvrage car ayant trop tardé à la lecture, je m'étais fait une idée du roman, de l'histoire qui ne correspond pas à ce que j'ai lu

Je déclare avec respect avoir tout de même pris beaucoup de plaisir à découvrir ce personnage haut en couleur

Je déclare avec respect que ce roman dénonce l'absurdité de l'administration, de la guerre et du pouvoir

Je déclare avec respect que malgré la dédicace de Kundera ce n'est pas tout à fait le dernier roman populaire mais qu'il en est indéniablement un

Je déclare avec respect avoir adoré certaines scènes, notamment la visite médicale où l'on découvre que 12 89 x 13 863 font 729

Je déclare avec respect que cet ouvrage est très ancré dans la première guerre mondiale qui malgré mon DEUG d'histoire m'échappe fortement

Je déclare avec respect que les gravures sont très belles

Je déclare avec respect que je ne poursuivrais pas la lecture des autres tomes

Je déclare avec respect que passer à côté de certains classiques est définitivement une mauvaise idée

Je déclare avec respect que définitivement et historiquement la guerre est une belle connerie
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Le brave soldat Chvéïk

Un classique de l'humour tchèque. Je ne connaissais jusqu'à maintenant ce soldat que de nom, et ma culture s'est enrichie de cet illustre personnage dans la lignée de Don Quichotte et de son Sancho. Dire que j'ai été enthousiasmé par ce comique sympathique mais désuet serait beaucoup dire, car certains passages m'ont semblé un peu long, mais l'anticonformisme qu'il dégage, d'autant plus que ce texte a été écrit après la première guerre mondiale, est rafraichissant. Si vous avez envie de " bouffer" du militaire et du curé, vous serez comblés.
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Le brave soldat Chvéïk

Dobrý voják Švejk

Traduction : Henry Horejsi



Rarement auteur aura si bien mérité le qualificatif de "pince-sans-rire." Car l'humour, chez Hašek, n'est ni lourdaud, ni grossier, ni même vraiment apparent. A l'image de son héros, ce brave homme de Chveïk, que les premières pages du roman cueillent le lendemain de l'attentat commis à Sarajevo contre l'archiduc-héritier d'Autriche-Hongrie, il avance bien tranquillement, s'arrête pour admirer les beautés du paysage, discute éventuellement le bout de gras et passe son temps à faire des "déclarations respectueuses" aux gradés qui défilent.



Il est si fin en fait qu'il contraint souvent le lecteur à suspendre sa lecture et à se relire afin de mieux le saisir.



Anarchiste, il n'épargne rien ni personne et surtout pas l'armée. Mais c'est quand il s'attaque à la religion, avec l'inénarrable personnage du Feldkurat (= aumonier) dont Chveïk est un temps l'ordonnance empressée, qu'il atteint, à mon sens, à ses plus hauts sommets, un Everest d'absurdité matoise et cynique qui aurait émerveillé Jarry.



Tout l'art de Hašek tient d'ailleurs en l'habileté avec laquelle il brosse le portrait de Chveïk, sur lequel ni ses chefs, ni ses lecteurs ne parviennent vraiment à se faire une opinion tranchée.



Chveïk est-il un benêt, un peu simplet sur les bords, qui dit et fait des choses énormes d'audace et d'insolence sans se rendre compte des dangers que cela lui fait courir ?



Ou bien est-il un phénomène de ruse et d'opportunisme qui, sachant parfaitement qu'il ne pourra échapper au conflit qui va endeuiller l'Europe entière, décide de courber les épaules, de faire le dos le plus rond possible et de mettre à profit la sottise et la rigidité d'esprit de l'administration autro-hongroise ?



A moins que Chveïk ne soit fou, purement et simplement. Mais, sur ce point-là non plus, les personnages qui l'entourent comme les lecteurs qui lisent leurs aventures ne parviennent pas à trancher.



Au-delà du mystère de la personnalité chvéïkienne, demeure un livre unique - je n'en ai jamais lu de semblable - d'une gaieté insolite, où la tragédie de la Grande guerre se dissout peu à peu dans l'absurdité des raisonnements de ceux qui la déclarèrent, et qui porte témoignage des trésors de philosophie, d'humour et de cynisme dont le peuple tchèque dut faire montre pour survivre aux longues années de colonisation qu'il traversa. ;o)
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Dernières aventures du brave soldat Chvéïk

J'ai lu cette pépite de drôlerie, de sarcasme, de loufoquerie, en 1978. Je l'ai offert à mon ami (un meilleur) en 2018. Quand il lisait, j'entendais ces éclats de rire. Mais un rire énorme et délivreur et bienfaiteur.

Aussi je le propose ici.

Ce livre n'a pas pris une ride, il est toujours aussi drôle, aussi désarmant dans la dénonciation de l'absurdité de la hiérarchie et de l'organisation faite par les plus riches, et notre brave soldat reste brave, c'est admirable, drôle et triste aussi. Lire et relire.
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Le brave soldat Chvéïk

Le héros qui donne son nom à l'ouvrage est un 'bon gars', un imbécile réellement limité mais qui se donne avec coeur et optimisme à tout ce qu'il fait.

L'histoire se passe en République Tchèque, ou ce qui en tenait lieu à l'époque (l'Autriche-Hongrie, si j'ai bien compris) et débute en 1914 à l'assassinat de l'archiduc François-Ferdinand.

Affrontant toutes les situations avec l'enthousiasme et la débilité qui le caractérise, Chveïk va être trimballé d'institution en institution, et toutes vont en prendre pour leurs grades, globalement et dans les détails : le système et les hommes, respectivement leur absurdité et leurs petitesses.



L'armée, d'abord. Les militaires sont désemparés devant le patriotisme de Chveïk qui veut absolument partir au front et gagner cette guerre.

Tout d'abord, ils le croient fou et l'envoient en asile. Chveïk/Hasek en profite alors pour tourner en dérision les institutions psychiatriques. Le brave soldat, lui, s'y trouve bien :



"Sérieusement, je ne comprendrai jamais pourquoi les fous se fâchent d'être si bien placés. C'est une maison où on peut se promener tout nu, hurler comme un chacal, être furieux à discrétion et mordre autant qu'on veut et tout ce qu'on veut. Si on osait se conduire comme ça dans la rue, tout le monde serait affolé, mais, là-bas, rien de plus naturel. Il y a là-dedans une telle liberté que les socialistes n'ont jamais osé rêver rien d'aussi beau."



Mais finalement, convaincu comme simulateur, on l'envoie en prison. Un lieu horrible et glauque où, finalement, Chveïk est la seule lumière pour le lecteur (ce qui, pour un 'imbécile épique', est un genre de performance).

De là, il atterrit comme ordonnance d'un espèce de prêtre alcoolique et dépravé, et Hasek désacralise joyeusement un certain nombre de dogmes et de mythes catholiques.



Vous avez compris le principe de cette ballade, au cours de laquelle on croise des personnages secondaires savoureux (ah le simulateur qui, pour ne pas aller au front, tentait de faire croire qu'il avait une jambe plus courte que l'autre d'un bon décimètre !), croqués d'une plume acide et tendre qui m'a fait sourire et pouffer à de nombreuses reprises. J'ai une sympathie particulière pour le juge d'instruction Bernis, qui a un peu le même système de rangement que moi :



"Le juge d'instruction Bernis était très mondain ; charmant danseur et au demeurant fêtard passionné, il s'ennuyait énormément au bureau et passait son temps à composer des vers d'albums, pour en avoir toujours d'avance. C'était lui le pivot de tout l'appareil de cette justice militaire ; sur son bureau s'amoncelaient des documents d'affaires en suspens et des paperasses dans un état de confusion inextricable. Sa manière de travailler inspirait le respect à tous les membres du tribunal militaire du Hradcany. Il avait l'habitude de perdre les actes d'accusation et au besoin les inventait de toutes pièces. Il embrouillait les noms et les causes des accusés et n'agissait jamais que par lubies. Il faisait condamner les déserteurs pour vol et les voleurs pour désertion. Il fabriquait aussi avec rien des procès politiques. Il était capable des tours de passe-passe les plus compliqués et s'amusait à accuser les détenus de crimes auxquels ils n'avaient jamais pensé. Il inventait des outrages de lèse-majesté et, quand il égarait le dossier, s'empressait de suppléer les paroles subversives."





Bien sûr, c'est cruel. La justice, la police, l'armée et l'église, et les hommes, rien ne sort indemne de cette errance absurde et féroce. Ce roman, anarchiste et drôle, est avant tout un grand pamphlet anti-militariste (rappelons qu'il a été écrit juste après la Grande guerre) qui fait froid dans le dos.



Le Brave soldat Chveïk n'a pas vraiment d'histoire, c'est plutôt une suite de tableaux, à picorer de temps en temps, à abandonner puis à reprendre.

Les tchèques sont, paraît-il, persuadé de tenir avec Chveïk 'leur' Don Quichotte.

Quant à moi, j'ai plutôt pensé à du Courteline.

Mais c'est peut-être parce que je n'ai jamais lu Cervantès...
Lien : http://louisemiches.blogspot..
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Le brave soldat Chvéïk

Il arrive parfois d'une oeuvre qu'on se demande à regret pourquoi on a tellement attendu avant de le lire, la voir, l'écouter... tant elle s'est révélée épatante, fabuleuse, impressionnante. Don Quichotte (et son pote Sancho), les films avec Charlot (The Tramp) de Chaplin en font partie. Ces deux références sont citées quand on évoque Le brave soldat Chvéïk. Mais, pour ma part, je trouve celui-ci bien plus faible. Pas aussi drôle, pas aussi fou, pas aussi touchant, pas aussi percutant.

Une déception pour moi.

Une lecture qui, si elle a un certain poids historique, ne sera pas mémorable pour moi.
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Aventures dans l'Armée Rouge

Rafraichissant et mordant. Un court récit évoquant des situations (semble-t-il vécues) par cet étonnant nouveau gouverneur nommé par le Soviet militaire révolutionnaire en fin de 1918. Panorama bureaucratique des abus et de l'autoritarisme puissamment arbitraire conté avec un bel humour.

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Dernières aventures du brave soldat Chvéïk

C'est la suite directe de Nouvelles Aventures du Brave Soldat Chvéïk, deuxième volet de cette merveilleuse trilogie. En effet, si on sentait bien quelque chose d'inachevé dans le texte qui précède c'est que cela devait arriver dans celui-ci, c'est-à-dire toujours avec l'écriture soignée au plus haut point (sûrement bien traduite) et l'humour débridé de l'auteur dans ces autres aventures de Chvéïk, avec bien sûr ses anecdotes qui ne tarissent pas, quel que soit le moment ou la circonstance (« sa chronique des mésaventures humaines », pour reprendre les mots de l'auteur) ; on retrouve donc quelques-uns des mêmes personnages, mais aussi de nouveaux, plus originaux les uns que les autres, le point positif étant aussi que ces dernières aventures durent un peu plus longtemps dans un volume à peu près épais de 330 pages, où la Première Guerre mondiale et surtout l'empire d'Autriche-Hongrie en déclin sont tournés en dérision, mais aussi tout un pan de la bêtise humaine étalé sur un ton à la fois sarcastique et un peu moraliste. On aimerait ne pas voir finir tout ça, mais c'est bien dommage que l'exceptionnel Jaroslav Hašek soit décédé alors qu'il travaillait sur une suite.
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Le brave soldat Chvéïk

Récits, mésaventures du brave soldat Chveik, vendeur de chiens volés, candide optimiste, réformé pour cause d'idiotie, traité de simulateur.

Sa candeur, son insolence, son idiotie, dont il se réclame d'ailleurs, l'amènent à rencontrer une succession de personnages loufoques à qui il fera le récit d'histoires extravagantes.

Il connaîtra la prison, l'asile psychiatrique dont il appréciera le confort (entre fous). Il en conseille la fréquentation bénéfique à tout le personnel haut gradé pour le bien de la société.

Se voulant fidèle à l'armée, il deviendra tour à tour ordonnance d'un colonel excentrique, assistant d'un curé militaire ivrogne.

Revendu à un lieutenant qui le traitera avec indulgence malgré ses bévues : "je vous déclare obéissance. mon lieutenant ... est la phrase prononcée par ce brave soldat qui jure de ne jamais mentir à son cher lieutenant.

Les aventures, les récits de ce brave soldat feront apparaître, malgré lui, une critique antimilitariste féroce d'une armée austro-hongroise lors de la première guerre mondiale alors que l'empereur d'Autriche vient d'être assassiné.

J'ai souvent lu avec plaisir l'histoire peu banale de ce nouveau candide.
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Le brave soldat Chvéïk

Le brave soldat Chvéïk ou la vision d'un benêt sur les événements tragiques de la première guerre mondiale, vécue pour ce tome 1 depuis Prague, à l'arrière du front.

Pour dire l'essentiel, Le brave soldat Chvéïk ne s'embarrasse pas de subtilités, il porte sur le monde un regard emprunt d'une naïveté impudique, mélangeant allègrement les événements, les empereurs et les dates. Le roman est drôle, son auteur prenant soin d'illustrer par stupéfiante bêtise de Chvéïk l'absurdité de l'administration de l'armée, de l'Eglise, des conditions de recrutements, et surtout, point essentiel, du commerce des chiens volés, grande spécialité de Chvéïk.



A lire pour la première partie absolument grandissime du roman, on enchaîne un fou-rire à un autre. Le dernier tiers de ce premier tome se voulant plus classique, Chvéïk restant bête, mais d'une bêtise plus commune, moins originale.
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