Jason Shiga

Cet album de Jason Shiga, publié après la série Demon en français lui est antérieur dans la version originale. C’est un récit plus intimiste, plus personnel. On retrouve son dessin schématique, et bien sûr cette autodérision qui lui est propre.

Jimmy est un geek vivant à Oakland. Quand Sara, sa meilleure amie, part s’installer à New-york, il se rend compte de la nature de ses sentiments pour elle. Dans un élan romantique, il part la rejoindre. L’humour est toujours dans le même ton que dans ses autres œuvres, pince-sans-rire, jouant des références à la pop culture, mais par contre, il va dans un sens plus inhibé, dans la retenue pour un résultat touchant, avec un personnage un peu pathétique et maladroit avec des petites manies. Il y a sans doute une part autobiographique dans ce récit, et aussi une vision de la société américaine plus détaillée, moins caricaturale que dans ces autres œuvres.

Empire State dévoile un Jason Shiga moins exubérant, assez proche de son compatriote Chris Ware où la parenté artistique semble plus évidente. C’est une lecture assez déconcertante, touchante et fine, une autre Jason Shiga à découvrir.

Huis clos, mais alors vraiment très clos, on ne peut pas faire plus clos, un personnage seul dans une cabine téléphonique, cette cabine est bloquée par des murs en béton, il a perdu la mémoire et doit se débrouiller pour s’en échapper avec un stylo bille, du fil dentaire, un téléphone à pièces, trois pièces de monnaie, un dictionnaire russo-simbianais, un annuaire simbianais et bien sûr une quantité limitée d’air. On suit ses réflexions en voix off. C’est une bande dessinée de ses débuts, mais toute la particularité de l’œuvre de Jason Shiga est déjà là, cette froideur millimétrée, le trait minimaliste (bien qu’un peu plus brut ici), cette logique implacable dans une situation absurde et l’ambiance de thriller scientifique. il y a un peu de Mission impossible, des séries Les Experts, et aussi le film Le Cube, du thriller tellement technique que ça en devient drôle, il joue sur cette technicité avec une ironie fine, beaucoup de second degré. Fleep est un petit avant goût de ce qu’il produira ensuite, génialement paranoïaque.

“Les Expert” version bibliothécaires.

C’est une brigade spéciale, scientifico-policière, à la manière des séries télévisées “Les Experts”, mais qui sont chargés des vols de livres dans les bibliothèques. Donc gare à vous si vous ne rendez pas vos livres dans les délais ! L’enquête porte sur le remplacement d’une bible du XIXe siècle par un faux.

Le dessins est un peu grossier, les personnages ont des têtes rondes, les décors sont raides, les dialogues au contraire sont très savants, documenté sur la reliure, l’imprimerie, dans des détails très techniques, la composition chimique des encres, du papier, le type de coffre-fort, le profil psychologique de l’emprunteur de livre... et en même temps très testostéroné à la sauce américaine. Il y a un décalage vertigineux entre l’atmosphère, le propos savant, policier hi-tech et le contexte de l’histoire elle même, le monde de la bibliothèque. Les moyens employés pour résoudre l’enquête sont totalement démesurés. Une manière ironique de comparer les clients de bibliothèques à de vieux dinosaures, comme ceux qui sont exposés dans la vitrine de cette même bibliothèque, et de les confronter aux séries TV. Le ton est, tout au long du récit, très sérieux, pas le moindre gag au premier degré, et pourtant c’est totalement réjouissant et drôle. L’ironie est exclusivement basée sur le décalage et la démesure, et en fin de compte, les séries TV finissent bien plus égratignées que les bibliothèques.

Début d'histoire très déconcertant, le personnage se suicide cinq fois d'affilée et de façons différentes... Avec un trait simple, presque naïf, schématique, et une bichromie minimaliste, Jason Shiga crée une ambiance mystérieuse, il nous amène là où on ne s'attend pas. D'une ambiance chirurgicale et froide, triste et morbide, on évolue vers un road movie ébouriffant digne d'un Tarantino, je vais me précipiter pour lire la suite.

Ce livre est un mélange entre la bande dessinée, et les albums de labyrinthes, on est obligé de se servir de son doigt pour suivre l’histoire. Vous devez choisir au départ entre la glace à la vanille ou celle au chocolat, par la suite, il y aura encore plusieurs bifurcations possibles, et vous voilà embarqué dans une histoire de machine à remonter le temps, de machine à lire dans les pensée, ou de fin du monde, alors faites attention où vous mettez les pieds (ou le doigt). Cette bande dessinée contient une quantité d’histoires différentes. Le dessin est naïf et simple, les couleurs sont en aplats intenses, des onglets permettent de passer d’une page à l’autre. Hormis l’originalité du concept, ce livre propose une aventure tout aussi étonnante, on s’emmêle parfois les pinceaux, mais les surprises sont à la hauteur, jouant avec les paradoxes des histoires de voyages dans le temps. Bref, à lire et à relire des dizaines de fois, un bon délire drôle et déjanté.

Cet ouvrage s'éloigne des standards de la BD commerciale habituelle. C'est pour un public qui recherche des comics indépendants traitant de scène de vie commune.



En l’occurrence, cela concerne le trajet entre deux villes à savoir Oakland en Californie où notre auteur a grandi et New-York où est partie sa meilleure amie un peu grunge. Il a a effectué ce trajet en autobus au lieu de prendre l'avion faute de moyen. Cela a pris plusieurs jours.



Au-delà de cet aspect, c'était pour pouvoir tenter un rapprochement amoureux mais il va avoir une sacrée surprise en arrivant sur place. La vie n'est pas une comédie romantique à la Tom Hanks.



J'avoue ne pas avoir aimé le début car les dialogues reflètent vraiment ceux d'un adolescent attardé. Cependant, petit à petit, on va s'attacher à ce curieux personnage qui mène un projet des plus sentimentaux. Il y aura bien sûr toutes ces références à la culture pop ainsi qu'un peu d'humour et d'autodérision.



Au final, j'ai aimé alors que ce n'était pas gagné d'avance , loin de là.

Dans ce troisième tome, Jason Shiga rajoute encore une couche dans la surenchère holywoodienne, violente, trash, gore, avec ses petits bonshommes au look anodin, et pourtant criminels sanguinaires et immortels sans déontologie. le second degré bien sûr présent, et ce qui me fait jubiler avec cette lecture, c'est qu'à chaque fois qu'on se dit qu'il est allé au maximum, il trouve toujours le moyen de nous surprendre et d'aller encore plus loin.

Les experts bibliothèque.

Suivez les aventures de notre unité spéciale, à la pointe de la technologie, qui identifie grâce à des techniques hyper-pointues les faux les plus réussis en matière d'incunables et autres livres anciens.

Les faussaires et bouquinistes véreux n'ont qu'à bien se tenir, les membres de l'unités ne s'embarrassent pas de scrupules quand il s'agit de sauver un livre ancien.

C'est décalé, c'est très drôle!

Ce pastiche des séries policières américaines à la sauce bibliothèque est vraiment jouissif pour tous les amateurs de ces deux univers dotés d'humour.

Côté dessin, c'est assez minimaliste mais très réussi.

J'ai passé un très bon moment!

Amérique, années 70... On ne plaisante pas avec les voleurs de livres, et en cas de coup dur on fait appel aux meilleurs des meilleurs : la Police de Bibliothèques.

Et justement une Bible a été dérobée à la bibliothèque municipale d'Oakland... Mais heureusement l'inspecteur Bay est sur le coup, et lui et son équipe de choc vont tout mettre en oeuvre pour ramener les précieuses pages à la maison.

Car oui, Bookhunter est un polar scientifique dans la meilleure lignée des Experts ou de CSI et déroule sans ciller tous les clichés du genre : enquêtes minutieuses, examens scientifiques ultra poussés et jargon technique, courses poursuites haletantes et trahisons au dernier moment, le tout servi par un humour bibliophile pince-sans-rire et un dessin de style très cartoonesque, dont les couleurs sépia volontairement un peu désuètes renforcent l'ambiance de ce polar pas comme les autres !

On aurait toutefois pu souhaiter un humour parfois plus franc, car le discret humour lié à la subversion des poncifs du genre n'est pas toujours suffisant apporter une vie suffisante au récit.

Au début, malgré le titre, je n'ai pas trop compris ce que je lisais.

Rodée aux films de SF et aux paradoxes des voyages dans le temps, je ne comprenais pas la logique des premières planches.

Et puis, tout s'éclaire...et c'était génial.

Quelle bonne idée, bien menée, bien rythmée et très addictive. C'est très inventif et la BD se dévore à une vitesse folle.

Bon, c'est plutôt trash et il ne faut pas être vite choqué.

Moi, j'ai passé un très bon moment et je regrette de ne pas avoir la suite à disposition.

Violent, fou et déjanté !

“J’ai 6,12 millions de morts sur la conscience, j’ai compté, pire qu’Hitler” Toujours dans la surenchère, Jimmy Yee ne lésine pas sur les moyens pour sauver l’humanité, enfin, pas tout à fait sûr qu’il soit du bon côté. Le massacre comme forme d’humour, Jason Shiga nous sert un thriller violent, teinté de science fiction et de fantastique, avec cette histoire de démons qui passent d’un corps à l’autre en se suicidant, ou se faisant tuer. Les explications sont tout aussi tordues et déjantées que l’action elle même. Le dessin est simple, personnages à têtes rondes, dessin au trait et bichromie, et quelle efficacité. On se demande à chaque fois comment peut-il aller encore plus loin, et il trouve toujours le moyen de nous surprendre. C’est comme l’auteur le souhaitait, “Extrême”, et je suis sûr que s’il y avait eu un quatrième tome, il aurait réussi à aller encore plus loin que l’extrême.

Après un premier tome qui m’a totalement surpris, il est vrai que je ne savais pas à quoi m’attendre, le graphisme schématique m’a pris au dépourvu (ce n’est pas pour me déplaire), le second tome m’a complètement décoiffé. C’est de la surenchère hollywoodienne, du thriller fantastique moderne, intelligent, violent, drôle, qui nous amène loin. Jimmy Yee continue de voyager de corps en corps, de suicide en suicide, de meurtre en meurtre, pour retrouver sa fille qui vraisemblablement possède le même don que lui. La course poursuite avec les service secrets se développe tout au long de cet album, avec un final apocalyptique époustouflant. Je me pose deux question à la fin de cet album : premièrement, il y a encore deux tomes en français, bien plus encore en anglais, à quelle sauce le lecteur va être mangé, est-ce qu’on peut encore aller plus loin ? et deuxièmement, Hollywood ont ils acheté les droits, et s’il ne l’ont pas encore fait, qu’attendent-ils ?

Une BD qui semble parler de livre : je ne pouvais que me laisser tenter... et encore une fois j'ai mis quelque temps avant de me lancer dans cette lecture... je n'avais pas vérifier le nombre de pages avant de l'emprunter, et j'ai un peu de ma avec les BD trop épaisses en ce moment.

Et finalement cet après midi je me suis lancée... et je n'ai pas lâcher le livre avant d'avoir fini... et un large sourire s'est accroché à mon visage dès mes premières planches et n'en est plus parti.

Cette BD est un magnifique hommage aux livres.. mais c'est aussi une génial parodie de toutes ces séries scientifico-policières américaines.

Bref : une petite pépite.

Le concept est super, c'est une très bonne idée que cette bd en forme de lire dont cous êtes le héros. Par contre, suivre le fil conducteur de bulle en bulle parasite un peu la lecture et l'histoire est sans intérêt. Dommage car l'objet est vraiment très intéressant.

Parue en 2010 aux USA, cette BD renvoie historiquement au principe des livres dont vous êtes le héros, de "Cent mille milliards de poèmes" de Raymond Queneau (publié en 1961) ou encore de "La Peur du Louvre" d’Yvan Pommeaux (édité en 1986 et réédité en 1999 qui fut certainement la première bande dessinée francophone à proposer un choix de se construire une suite d’histoires différentes à partir de choix proposés successivement au lecteur). Ici c’est la sélection d’un tuyau fin plutôt qu’un autre au milieu de la double-page à plusieurs moments (mais pas systématiquement à chaque double-page) qui va nous permettre une sortie vers un nouvel épisode. Et il est annoncé sur la couverture 3 856 histoires possibles…



Nous suivons les multiples aventures de Jimmy, le point capital est sa rencontre avec un savant fou ; ce dernier, à l’origine de trois inventions extraordinaires, menace de mener le monde à la destruction. Il s’agit donc d’aider Jimmy à faire les bons choix pour éviter une catastrophe. Il est à noter que cet éditeur, a déjà proposé deux autres livres de Jason Shiga sur le même principe. Le graphisme est assez proche de celui de dessins animés tels que "Les Simpson" ou « Family Guy » de Seth MacFarlane avec toutefois un souci de rester toujours dans des ambiances colorées et harmonieuses.




Lien : http://crdp.ac-amiens.fr/cdd..

Je connaissais déjà un peu le travail déjanté et le dessin très caractéristique de Jason Shiga et j'étais très curieuse de découvrir cette étrange BD.

C'est vraiment quelque chose que je n'avais jamais vu avant. Une sorte d'aventure dont vous êtes le héros.

Après une première question : Vanille ou Chocolat (autant vous dire que l'un des deux choix vous mènera à l'une des aventures les plus courtes de l'histoire de la BD) nous sommes embarqués dans une (des) aventure(s) incroyable(s) truffée(s) de voyages dans le temps, de paradoxes, de meurtres et d'inventions incroyables.

Attention toutefois à ne pas perdre le fil! il faut suivre du doigt la trame que nous avons choisie, passer d'un onglet à l'autre. C'est tout simplement incroyable. Et quand l'histoire se termine (mal généralement) il suffit de reprendre le récit depuis le début et de poser d'autres choix.

Une aventure littéraire inédite et marquante!

Bookhunter est un véritable polar, une enquête haletante, scientifiquement menée, qui a pour objet... la traque d’un voleur et faussaire de livre ! Pour récupérer l’incunable dérobé, la fameuse police des bibliothèques ne recule devant rien et déploie des moyens impressionnants. Au fil des investigations de l’agent Bay et sa petite équipe, c’est toute la vie secrète d’une bibliothèque qui nous est révélée. De nombreuses scènes d’actions, dignes des meilleurs films du genre, ponctuent cet album original et drôle, on ne peut plus décalé. Cette savoureuse parodie est tirée d’un fait divers réel – même si Jason Shiga exagère légèrement, en imaginant un monde où le livre constituerait le bien le plus précieux...

L'auteur est défini comme crazy + genius par Scott Mc Cloud lui-même. Il faut dire que ce comics est très ingénieux avec la possibilité d'avoir 3856 histoires possibles. Oui, c'est une bd jeu avec même des pages secrètes selon certains codes. Il faut savoir que l'auteur était également un mathématicien.



Si le procédé était inventif, la mise en pratique s'est faite plus laborieuse. On perd vite le fil avec ce parcours fléché et cela ne veut plus rien dire au bout d'un moment par manque de cohérence. Il faut choisir entre la vanille ou le chocolat à défaut de fraise.

« _ Ça y est, je me suis décidé.

_ Alors ? »



Avant de répondre à cette première question, prédominante pour la suite de l'histoire, il faut d'abord que vous sachiez où vous mettez les pieds :

Vanille ou chocolat ? n'est pas une bande dessinée comme les autres !

Jason Shiga, le très talentueux auteur de Bookhunter, a une nouvelle fois bravé les codes usuels du comic-book pour nous présenter un récit comme vous n'en avez jamais vu ! Révolutionnaire ? Ça oui, pour sûr ! L'auteur nous l'explique en préambule, il va nous falloir faire preuve de sagesse pour ne pas nous tromper dans nos choix, car les chemins sont aussi nombreux que la vie nous réserve des surprises ! Une simple question portant sur le parfum d'une glace et vous serez propulsé dans une incroyable aventure.



Les limites, c'est vous qui les fixez !

Les règles ? Vous aurez à de nombreuses reprises des choix à faire. Selon vos envies, il faudra alors suivre le fil conducteur qui relie les cases entre elles et qui vous renverra inexorablement vers d'autres cases, sur d'autres pages.

Inutile de vous dire que vous ne devez pas espérer lire votre bande dessinée comme d'habitude, case après case, de gauche à droite et de bas en haut. Il vous faudra tourner les pages dans tous les sens pour trouver la suite de votre cheminement, la suite de l'histoire que VOUS aurez choisie ! Car ici, vous êtes le héros.





La suite à lire sur BenDis...
Lien : http://bendis.uldosphere.org..

Voici une curiosité pour tout lecteur de BD et une lecture inévitable pour les bibliothécaires.

L'intrigue se déroule au basculement des années 70 vers un monde des bibliothèques beaucoup plus technique, avec l'arrivée de l'informatique. Je parle d'intrigue car il s'agit vraiment d'une histoire policière : une police des bibliothèques contrôle leur bon usage par les usagers, réprime les vols... tout cela dans un lieu s'affiche (avec des dinosaures) en lutte contre la disparition de la lecture. L'histoire raconte le vol d'une bible dans la grande méga-bibliothèque d'Oakland...

Tout l'intérêt de cette BD est dans la forme : une narration à la manga, un dessin qui s'en rapproche, un scénario qui se déroule à la manière des séries policières américaines (ultra-technique), un monde des bibliothèques désuet, rigide.

C'est une histoire assez folle, un ovni. L'atmosphère en est très ambigüe, je dirais pessimiste à l'égard des bibliothèques.