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Critiques de Jean-Claude Izzo (264)
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Total Khéops

[la Trilogie Fabio Montale T1] Avec cette trilogie,Jean Claude Izzo livre des polars d'ambiance délectables. le personnage du flic, Fabbio Montale est très attachant, désabusé, fan de poésie et de jazz, pêcheur. Il fait vivre le lecteur au rythme de la Provence et l'initie à ses plaisirs, la nourriture, les paysages... L'intrigue est, pour moi, moins importante.
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La Trilogie Fabio Montale, Intégrale

Un flic, ayant dans sa jeunesse flirté avec la loi, va se retrouver pris dans la tourmente, lorsque l'un de ses anciens amis est tué !



L'expression total Khéops - tirée d'une chanson de l'album Sad Hill du groupe Marseillais IAM - signifie qu'on est plongé au sein d'une situation particulièrement complexe. Et complexe est sûrement ce que voulait créer l'auteur. Sauf que je n'ai pas été déroutée, trouvant l'intrigue d'une facilité déconcertante. Mais, je pense que ce livre n'est pas voué à une intrigue insondable, introuvable. Nous sommes dans autre chose, et finalement, le fait que ce soit un policier n'est qu'un prétexte.



Ce qui m'a le plus gêné, dans les premières pages, c'est le style ! quelle claque. J'aime les phrases rondes, les mots qui coulent, qui emportent le lecteur vers le rêve, et là, J-C Izzo bouscule tous mes préceptes. Il utilise des phrases courtes. Dynamiques. sans aller jusqu'au mot isolé, il se sert de petites touches, de trois ou quatre mots précisant ses sens, appuyant les actions. C'est très fort, c'est brillant, et au final j'ai beaucoup aimé. Comme quoi, quand le talent est là...



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Chourmo

« L’essentiel [du chourmo], c’était que les gens se rencontrent. Se ‘mêlent’, comme on dit à Marseille. Des affaires des autres, et vice versa. Il y avait un esprit chourmo. On n’était plus d’un quartier, d’une cité. On était chourmo. Dans la même galère, à ramer ! Pour s’en sortir. Ensemble. »



Quelques années on passé, Fabio n’est plus dans la police maintenant, il a jeté l’éponge, n’en pouvant plus de la saloperie du monde, de l’odeur de la mort et de cette haine à laquelle il était si souvent confronté. Il partage paisiblement sa vie entre son petit deux pièces en front de mer et son bateau amarré juste en dessous. Prendre le temps de faire le point, sur sa vie, ses échecs amoureux. Essayer de donner un sens à tout cela, de rattraper le temps qu’on imagine avoir perdu, reconstruire, même si il semble impossible de recoller les morceaux parfois…



Mais toutes les bonnes choses ont une fin, Gelou, la cousine, va resurgir dans la vie de Fabio, et pas forcément pour le meilleur. Son fils, Guitou, a disparu depuis deux jours, et c’est anormal, le retrouver est une priorité. Un prétexte comme un autre pour entrainer une nouvelle fois le lecteur au coeur de la cité phocéenne, dans tout ce qu’elle a de plus sordide, mais aussi de plus magique, riche et coloré.



Des meurtres à tour de bras, sur fond d’islamisation des banlieues, de front national rampant, de police corrompue et de mafia marseillaise. Une galerie de personnages hauts en couleur et attachants. Un lecteur englué dans un Marseille foisonnant et décadent à la fois. C’est une intrigue qui fait bien son boulot, comme dans le précédant opus, il est particulièrement compliqué de se détacher du roman un fois la première page tournée. Certain parleront d’un roman noir classique, comme il en existe déjà des milliers, moi je trouve qu’il a ce petit quelque chose en plus qui me fait le classer tout en haut de la pile de mes polars favoris.



« Chourmo » est le deuxième volet de « La trilogie Fabio Montale ».


Lien : http://testivore.com/chourmo/
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Vivre fatigue

Des nouvelles de bonne qualité. A découvrir.
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Les Marins perdus

Jean Claude Izzo nous emporte toujours dans des histoires magnifiques et intenses.



Ces trois marins qui survivent et esperent dans le port de Marseille ont chacun un parcours et un bagage emotionnel differents. Tous les trois sont à la recherche de quelque chose de particulier qui leur permettra de retrouver leur équilibre..

L'atmosphere de ce bateau échoué, de ce quai où l'espoir s'amenuise à chaque intant, et le destin qui mettra un coup fatal à l'avenir des personnages font de ce roman une lecture terriblement prenante..
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Total Khéops

J’ai aussi lu il y a quelques années « Total Khéops » de Jean-Claude Izzo, un excellent roman policier qui se déroule à Marseille. En me les remémorant côte à côte, je suis frappé par certaines similitudes avec le roman d’Alexandre Dumas. Ugo, Manu et Fabio sont trois amis inséparables qui ont grandi dans les quartiers durs de la ville. Bien des années plus tard, Manu a été assassiné et personne ne comprend pourquoi. Ugo revient à Marseille, sans doute pour venger Manu. Il tue un des caïds du milieu marseillais avant de se faire descendre lui-même. Fabio Montale, lui est devenu un policier sans trop de relief. Mais il va mener son enquête parallèle pour apprendre ce qui se cache derrière la mort de ses deux amis d’enfance. Il va ainsi retrouver Lole, la belle gitane qui les affolait quand ils étaient adolescents. Cet amour commun les unissait mais contribua aussi à ce que leurs routes se séparent. Elle a vécu avec Manu et puis avec Ugo, et c’est au tour de Fabio de se rapprocher d’elle. J’ai beaucoup aimé ce roman, qui au-delà de l’intrigue policière et de la plongée dans les milieux troubles de la ville, met en valeur la magie ensoleillée de Marseille.
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Le soleil des mourants

Après le noir de la Trilogie Fabio Montale, le noir de la rue des SDF qui crèvent tout doucement sans faire de bruit au coins des rues. Izzo change de paradigme: on ne se situe plus dans un polar de personnages avec trame policière mais dans un roman social misérabilisme très noir mais très proche de la réalité qu’un Zola n’aurait pas renié. Pas de Montale qui traîne son spleen mais un personnage principal Rico qui traîne la mort avec lui, un SDF, sigle déshumanisant pour «sans domicile fixe» qui déjà en dit beaucoup sur la façon dont on nie la qualité d’un être humain puisqu’il n’est même pas mentionné et que la qualification lexicale de son statut elle-même est complètement négative.

Rico, Titi, Dédé sont des SDF qui vivent dans des masures en carton quand ils en trouvent

L’un deux décède, en autre, du froid et Rico malade décide que, quitte à crever, il vaut mieux le faire au soleil à Marseille où il lui reste quelques souvenirs.

Izzo a le don de parler des choses simples sans transcender la réalité. Ici il ne parle pas de «Clochards célestes» comme Kerouac mais de clodos qui ont du mal à survivre. Pas de littérature ou à peine quelques références juste pour l’histoire et pourtant les personnages ne sont pas des sots mais des êtres qui ont dévissé à un moment de leur vie sans pouvoir remonter la pente: des morts-vivants.

Un auteur qui se situe entre un Thierry Jonquet pour la qualité littéraire du polar ou roman noir et Louis Calaferte avec son «Requiem des innocents», entre autre, pour le réalisme où il n’est plus question d’imagination de la narration mais de tangibilité de la vie.

On a là une œuvre littéraire assez loin de la littérature noire confortable et BCBG des grands auteurs à succès du polar noir qui utilisent la pauvreté et le monde interlope pour noircir à l’envie leurs narrations et les rendent plus croustillantes: ici on est dans la noirceur elle-même on ne peut que constater et déplorer.

L’œuvre d’Izzo est tellement empreinte de cafard, de dégoût et de fatigue de la vie qu’il est difficile de le lire: jamais d’éclaircie et de lueur d’espoir. Il nous met le moral dans les chaussettes!

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Solea

Dernier volet et point culminant de la trilogie Fabio Montale, Solea est une fois encore un magnifique roman. Sur le plan de l'intrigue, la mafia, encore et toujours. Rien de neuf sous le soleil. Dans cet opus, Montale, toujours aussi incapable d'exprimer ses sentiments, se fait philosophe. La mort est omniprésente et la beauté de Marseille ne suffit plus à l'éclipser. Les amours mortes se ramassent à la pelle. Les cadavres aussi. Une splendide atmosphère crépusculaire en point d'orgue de la trilogie.
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Vivre fatigue

Un titre magnifique

Des nouvelles brèves mais intenses. À déguster lentement pour en apprécier l'amertume. Un goût complexe et long en bouche, contrepoint subtil de la courte douceur du bonheur. Avec une ville ensoleillée, des alcools parfumés, une brise salée et des crânes rasés, empoisonnés par des théories aussi fumeuses que mortifères.
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Total Khéops

"Total Khéops", ainsi que le précise le héros du roman éponyme de Jean-Claude Izzo qui constitue le premier volet de sa trilogie marseillaise, est le titre d'une chanson du groupe de rap marseillais IAM.

"Total Khéops" est synonyme de bourbier...



Fabio Montale est flic à Marseille. Plus jeune, il s'est trouvé de l'autre côté de la barrière : en compagnie de ses amis d'enfance Ugo et Manu, il faisait dans le braquage, jusqu'au jour où cela a mal tourné... Les trois garçons ont alors emprunté des chemins différents et Fabio a plus ou moins perdu contact avec ses amis.

Maintenant âgé de la quarantaine, il vit seul. Considéré comme inadapté aux "nouvelles" méthodes policières, qui préconisent l'efficacité -le "nettoyage" !- avant tout, et la sanction plutôt que la prévention, il a été relégué par ses supérieurs à la surveillance des banlieues. Fabio est un homme désabusé, qui en vient à ne plus voir que le côté négatif de son existence, de la société et de sa ville natale, gangrénée par le chômage, la délinquance, la violence, la mafia et la corruption.

Trois mois auparavant, son vieil ami Manu est mort, probablement suite à un obscur réglement de comptes. Et c'est maintenant au tour d'Ugo, abattu par les collègues de Montale alors qu'il venait tout juste d'assassiner le commanditaire de la mort de Manu...

Fabio ne peut pas rester sans réagir face à ces événements, c'est pour lui une question de dignité et d'amour-propre. A l'approche de la cinquantaine, rattrapé par ses souvenirs, ses regrets, ayant le sentiment de n'avoir rien fait de sa vie, il s'agit de lui donner enfin un sens en recherchant la vérité sur les meurtres de Manu et d'Ugo.



L'autre personnage phare de ce roman, c'est Marseille... le parcours des divers protagonistes qui traversent "Total Khéops" est en effet l'occasion pour l'auteur d'évoquer des pans de l'histoire de cette ville pour laquelle on devine son attachement.

Marseille, la fin du voyage pour des vagues successives d'immigrés fuyant les massacres en Arménie, puis les dictatures de l'Europe de la moitié du XXème siècle (celle de Mussolini, ou de Franco), puis l'Algérie déchirée, ou pour ceux qui ont tout simplement fui la misère.

Marseille, ville des nouveaux départs, Marseille et son quartier du Panier, considéré comme celui de la honte, parce qu'il fût celui des putes et des marins, et qu'il est resté de toutes façons celui des miséreux..

Marseille et son port, noyau de son âme, carrefour de tous les brassages humains depuis toujours...

...et enfin le Marseille d'aujourd'hui, qui semble vouloir renier cette histoire, son essence, qui délaisse son port, qui sépare ses citoyens, les cloisonne, où la haine de l'autre progresse proportionnellement à la dégradation des conditions de vie, où la peur est devenue omniprésente.



Profondément pessimiste, constitué de phrases souvent courtes, percutantes, "Total Khéops" est un récit qui ne laisse pas indifférent, mais c'est surtout un roman très fort, grâce à l'écriture de Jean-Claude Izzo, qui a le pouvoir de vous étreindre le cœur. Il y a une sorte de beauté douloureuse dans la façon dont il évoque, amer, l'évolution de sa ville natale, ou les états d'âme de son héros, qui en devient extrêmement attachant. Sa plume, sensible, poignante, vous touche et vous émeut, au point, lorsque vous refermez ce roman, d'en garder bien longtemps des échos en vous...
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Total Khéops

Marseille, années 90, quartier du Panier et autres lieux populaires plus vraiment pagnolesques. Ugo revient sur les lieux de son enfance. Il est accueilli par Lole, la belle gitane qui vient de perdre Manu, l’ami d’Ugo, descendu par on ne sait qui. Ugo n’a plus qu’une idée : se venger sur la personne de l’éventuel commanditaire, Zucca, gros bonnet de la pègre marseillaise. Ugo emprunte une mobylette à de jeunes maghrébins pour aller le descendre froidement en pleine rue. Mais, l’affaire conclue, il trouve deux flics qui l’attendent devant chez Lole. Bien qu’il se soit débarrassé de son arme peu avant, les flics le croyant armé, l’abattent sans sommation. Fabio Montale est chargé de l’enquête. Celle-ci lui tient d’autant plus à cœur que les deux victimes font partie de ses amis d’enfance. Un peu plus tard, une autre amie de Montale, Leïla, une jolie beurette qui ne le laissait pas indifférent, est abattue de trois coups de révolver après avoir été violée…

« Total Khéops » est plus un roman noir qu’un roman policier. Izzo ne s’attache pas vraiment à emmener son lecteur dans une enquête classique avec suspects, hypothèses, contre-hypothèses, pistes et fausses pistes. Il préfère décrire le décor et l’ambiance de la capitale phocéenne et surtout les états d’âme et la vie quotidienne de son héros, Montale. Le lecteur saura tout de lui. Ses amours, ses emmerdes, son incapacité à garder une femme, ses goûts musicaux, ses plats, ses vins et ses alcools préférés sans oublier ses loisirs comme ses parties de pêche sur sa barcasse aux abords des îles du Frioul ! Mais comme peintre d’ambiance, n’est pas Simenon qui veut. Il importe de rester dans la réalité. Et là, Izzo nous la baille belle avec sa merveilleuse ville. Il a pour elle les yeux de Chimène. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil au royaume de la diversité heureuse… Le lecteur en arrive à se demander comment les morts peuvent s’accumuler pareillement. La réponse est évidente et bien dans la logique d’une doxa qui n’est pas à une invraisemblance près : Marseille regorge de néo-nazis et autres crypto-fascistes tous encartés dans un parti particulièrement nauséabond dont le nom rime avec « haine ». Cette conformité au politiquement correct peut agacer les uns et réjouir les autres. On ne tranchera pas. Mais quel intérêt peut-on trouver à lire une telle fable si ce n’est vouloir se contenter d’un charmant mensonge devenu une vérité d’Evangile par la magie d’une répétition « ad nauseam » ?
Lien : http://www.bernardviallet.fr
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Solea

Après Total Khéops et Chourmo, je viens de dévorer en quelques heures le dernier tome de la trilogie mettant en scène Fabio Montale, ex flic marseillais.



Sa ville est beaucoup mois présente dans cet opus que dans les précédents. 



Bien plus noir que les précédents, il montre comment la pieuvre étend son empire dans toutes les composantes de l'économie et de la société, et que, de l'Italie, elle gangrène le sud de la France t les institutions économico-financières. 



ses amis sont morts dans les tomes précédents, les survivants s'inquiètent pour leur sort quand des crimes mafieux déciment les restants ... 



Un roman qui clôt admirablement la série, sur fond de calanques et de mélancolie ... 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Total Khéops

Montale est un flic marseillais désabusé qui oeuvre dans les quartiers difficiles de la cité phocéenne. En l'espace de quelques jours, il voit les personnes qu'il aime tomber comme des mouches. Règlements de compte dans les milieux mafieux?



Total Kheops est le premier volet de la trilogie marseillaise de Jean-Claude Izzo. Et c'est vrai que Marseille occupe une place centrale dans ce roman, grâce à cette magnifique écriture de Izzo, on la voit, on la sent, on la goûte, on l'entend. Marseille est partout, dans ce qu'elle a de plus beau comme de plus sordide.

On est ici dans un polar noir qui est en somme très classique dans sa facture et dans ses personnages, l'auteur a aussi beaucoup de mal à ne pas laisser transparaître sa sensibilité de gauche à travers son héros. Ce héros qui est aussi, à sa façon, quelque peu caricatural: un flic sentimental, qui noie son blues dans l'alcool, c'est du déjà-vu. Et pourtant, il y a cette écriture qui sauve tout, qui pardonne tout, et qui fait de ce roman un classique du genre. Une perle dans la mythique série noire.



Des mafieux, des morts à la pelle, un flic revanchard, et une ville Marseille lumineuse et sombre à la fois font de ce roman un classique incontournable du polar noir made in France.
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Total Khéops

Marseille, sa racaille et sa géographie pittoresque avec un soleil d'enfer. Bon, et alors ?

ça ne vaut pas Portland et Nuits de chiens de Kent Anderson.

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Solea

Troisième volet de la trilogie marseillaise de l'auteur où Montale est cette fois inquiété par la mafia qui veut à tout prix récupérer des informations qui pourraient compromettre son activité. L'auteur en profite pour évoquer succinctement un certain nombre de mécanismes de ces organisations. J'ai trouvé ce dernier tome nettement plus noir et pessimiste que les précédents ; plus court aussi, mais haletant !
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Total Khéops

Un roman policier dont l'épicentre est constitué d'une ancienne bande d'amis. Ceux-ci, bien des années plus tard, bandits ou flics, se retrouvent pris tour à tour dans des affaires mafieuses qui les dépassent. L'intrigue et les personnages sont agréables ; le réalisme laisse parfois à désirer et le style est assez dactylographique. Bref, il s'agit d'un roman policier qui se lit très bien et qui a su me captiver d'autant mieux qu'il se déroule à Marseille au point de transpirer Marseille, sa culture, son peuple et ses innombrables us et coutumes.
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Total Khéops

Jean-Claude Izzo : "Total khéops" – Gallimard, 1995 - collection Folio policier



Premier volume de la trilogie marseillaise centrée autour de l'inspecteur Fabio Montale qui incarne le narrateur à la personne "je".



Pour ne pas décevoir le nouveau lecteur, précisons d’emblée que l’auteur cède à divers lieux communs hélas trop répandus depuis trop longtemps dans le roman policier :

- l’enquêteur est un policier atypique, né dans les quartiers défavorisés de Marseille,

- amateur de poésie, de livres, de bonne chère,

- dont les déboires amoureux (toutes les filles lui tombent dans les bras, c'est magique, mais ça se termine toujours mal, oh là là !) constituent une bonne part de la trame du récit,

- narrée sur le ton lamento de l'introspection catastrophique

- accompagnée de chansons de variété anglo-saxonne (dernier tic à la mode).

Dans ce premier volume, le lecteur a droit de surcroît à la légende des trois bons copains épris de la même nana, qui les a tous plaqué bien sûr tour à tour. Ajoutées à cela les quantités invraisemblables d'alcool que notre héros ingurgite, et nous voilà en plein milieu des pires lieux communs du roman policier.

Autre faiblesse, l’auteur utilise le genre policier pour démontrer une thèse, celle de la connivence entre la mafia, les extrémistes islamistes et l'extrême-droite méridionale : pour ce faire, il n'hésite pas à tirer un peu beaucoup sur la corde de la crédibilité.



Il convient de passer sur tous ces défauts pour apprécier l’écriture et le rendu de certaines scènes indéniablement fort bien troussées (voir citation).



Ceci étant, j’avoue n’être point marseillais, ni même originaire du grand Sud, il appartient aux lectrices et lecteurs d’apprécier ou non le charme de l’ode à cette ville, qui constitue indéniablement le personnage principal du roman.



Se lit bien.

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La Trilogie Fabio Montale, Intégrale

Avec cette trilogie,Jean Claude Izzo livre des polars d'ambiance délectables. Le personnage du flic, Fabbio Montale est très attachant, désabusé, fan de poésie et de jazz, pêcheur. Il fait vivre le lecteur au rythme de la Provence et l'initie à ses plaisirs, la nourriture, les paysages...

L'intrigue est, pour moi, moins importante.
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Chourmo

Chourmo, ce n’est pas une chanson de IAM, comme Total Keops, ça veut dire tout simplement galère. Dans quelle galère il s’est fourré le Montale ?

J’arrivais juste de Marseille, ce soir- là, quand j’ai ouvert le livre : ça commence par « Du haut des escaliers de la Gare Saint-Charles, Guitou contemplait Marseille.[…] En bas des escaliers, c’est le boulevard d’Athènes. Tu le suis jusqu’à la Canebière. Et tu arrives au vieux port » exactement ce que je venais de faire.

On dit qu’un livre est bon quand sa première phrase est bonne. Alors, quel début ! le livre m’ouvre les bras.

Et puis, Montale traîne dans les quartiers nord, et moi, j’ai été faire un petit séjour en hélicoptère à l’hôpital nord. Ce livre est fait pour moi.

J’avoue (peut-être étais-je fatiguée de mon périple) que j’ai eu plus de mal avec ce livre-là que le précédent. L’intrigue est embrouillée. Vous allez me dire que l’intrigue n’a pas d’importance. Seuls l’ambiance est nécessaire. Alors, là, comme ambiance c'est pas mal.

Izzo, décrit finement la montée de l’islamisme radical chez des jeunes paumés. Rappelons-nous que ce livre a été écrit en 1996, c’était le début (que l’on n’a pas su voir). Depuis, il y a eu Charlie, le Bataclan, Nice…) Aurions-nous du écouter Izzo à ce moment-là ?

Il y a aussi le poids de la Mafia, tout cela mêlé, ça fait pas bon d’être à côté.

A Marseille, les règlements de compte sont légion (aujourd’hui 3/10/22, deux morts à la Belle de Mai, la veille un tué à la Kalach, le jour d’avant fusillade, etc, etc)

A Marseille (mais pas que) il y a aussi des flics pourris, alors ça n’arrange pas les choses.

Mais ce soir, j’ai pas envie d’entendre tout ça. J’ai envie de voir Montale.

Montale n’est pas un flic pourri, c’est pas un flic non plus qui dégaine son arme pour un oui, pour un nom. D'ailleurs, il n'a pas d'arme.

Comme tous ces flics de papier, il boit (trop) couche (peut-être pas assez, mais il y pense tout le temps) et fume. Et ratiocine.

Mais quel mec ce Montale. Il aime les poètes et le jazz, c’est pas si fréquent dans les polars (j’avais aimé le Suèdois Äke Edwarson dont le héros commissaire était fan de Coltrane) il peut vous réciter un dictionnaire des vins du cru, il a un petit faible pour le Lagavulin, tiens j’ai envie d’y gouter, il est accro à la nostalgie, faut dire, qu’autour de lui, il y a des manques, des ratés, des échecs et des pourquoi, il porte la poisse, Montale. Mais ce soir, j'ai rendez-vous avec lui.



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Vivre fatigue

Vivre fatigue et autres nouvelles est le titre d’un court recueil de nouvelles noires posthume de Jean-Claude Izzo. Entre le titre et le nom de l’auteur, vous aurez compris que ce n’est pas la lecture feel good de l’été.



Effectivement, toutes les nouvelles du recueil ou presque se terminent mal. Sauf que ce n’est pas de la bête littérature policière mais de la pure littérature noire. Si les nouvelles finissent mal, ce n’est pas du fait de péripéties quelconques, c’est parce qu’elles commencent mal. Elles commencent mal parce qu’elles mettent en scène des immigrés, des femmes, des ouvriers licenciés… et que face aux fachos, aux patrons et aux mecs, ça ne peut ni bien commencer ni bien finir.



Pas de voyeurisme glauque pour autant, c’est de la littérature réaliste qui nous donne à voir sans en rajouter des pans de la société du point de vue de ses marges. Marges dans tous les sens du terme, celles et ceux qu’elle relègue à ses marges mais aussi celles et ceux qui lui servent de marges d’ajustement. C’est beau, c’est bien écrit, ça sert un peu la gorge, mais sans retourner le bide et ça parle aussi d’amour, de solidarité, d’espoirs. On sent le Jean-Claude Izzo poète au fil de ces quatre-vingt-seize pages de nouvelles noires.



Jean-Claude Izzo étant Jean-Claude Izzo, c’est Marseille qui sert de toile de fond, voir de personnage, à ses nouvelles, mais loin de tout localisme grossier propre aux littératures régionales. Les fans de Jean-Claude Izzo retrouveront même au cœur d’une des nouvelles le personnage mythique de l’auteur, Fabio Montale. Techniquement, il n’y a pas dans ce recueil de nouvelles purement inédites, mais la plupart avaient auparavant été publiées de façon tellement confidentielle que c’est tout comme.



Un recueil court et dense, concentré de l’essence de la littérature noire, qui se boit d’une gorgée mais est long en bouche, plein de saveurs dont une bonne dose d’amertume, un vrai ristretto. Dernier avantage, ce recueil est paru chez Librio à 2 euros neufs, se trouve donc facilement pour une bouchée de pain, se transporte facilement et se lit sans se fouler le poignet, un bon livre d’été finalement.
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