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Critiques de Jean-Claude Izzo (262)
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Total Khéops

Ce livre a une petite histoire. Je vous l’explique : il y a quelques temps, mon Jules avait rapporté une grande quantité de livres. Compliqué, car besoin de faire de la place sur les étagères, de répartir différemment certains livres d’une pièce à l’autre… mais on y est arrivé. Parmi ces livres, deux romans de Jean-Claude Izzo : Chourmo et Solea.

Un jour que Jules s’interrogeait sur sa lecture suivante, je lui suggère donc : « pourquoi ne lirais-tu pas un des livres de Jean-Claude Izzo ? » Il m’a répondu qu’il préférait attendre d’avoir le premier tome de la série, puisque nous avions les tomes 2 et 3. Ah ! Avec tous les livres qu’il a rapporté, il faut encore s’en procurer pour pouvoir les lire dans le bon ordre. J’en prends bonne note, dans un coin de mon esprit.



Quelques temps plus tard, au moment d’offrir à Jules un ou des livres, je regarde ce qui est proposé dans un petit magasin que nous fréquentons et qui a un rayon librairie plutôt bien achalandé. Je me fais la réflexion en regardant les romans proposés qu’il doit y avoir là un bel échantillon des livres à avoir dans sa bibliothèque, livres marquants de toutes époques et tous genres. En parcourant le rayon, mon regard accroche un roman à la couverture jaune, bien flashy : Jean-Claude Izzo, Total Khéops. Bien sûr je n’ai pas pensé à me renseigner sur le titre du livre que nous devions nous procurer de l’auteur. Je réfléchis un instant, mais me dis qu’avec un titre pareil, Total Kheops, il ne s’agit certainement pas du début d’une histoire qui se poursuivrait avec Chourmo et Solea. Je me rabats donc sur d’autres choix.



Vous l’aurez deviné, Total Khéops était bien le titre qu’il me fallait et je suis retournée l’acheter par la suite.



Je découvre donc Fabio Montale, que je connaissais de nom seulement (jamais vue la série du même nom).

Avec Total Khéops, on est dans le roman noir. Fabio Montale est un flic atypique, à la croisée des chemins entre voyou et force de l’ordre. Il oscille donc entre les deux milieux, tout cela sur fond d’ambiance marseillaise.

L’intrigue n’est pas l’essentiel. L’enquête implique directement notre personnage principal - le mot héros ne lui sied pas forcément - et c’est indéniablement lui qui colore le roman de sa présence, de son caractère, de ses choix, de ses réactions.



Un roman qui mérite qu’on y revienne et ça tombe bien, le reste de la trilogie est déjà sur mes étagères !

Alors au suivant !


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Total Khéops

Jean-Claude Izzo est Marseillais et on n'en doute pas en le lisant. À l'image de son héros, Fabio Montale, ce français issu d'une famille d'émigrés italiens vit sa ville et connait tous les quartiers.

"Total Khéops" est le premier volet d'une trilogie de polar marseillais.

Fabio est un flic qui va enquêter pour venger la mort de ses deux amis d'enfance, Manu et Ugo puis de la jeune Leïla qui était amoureuse de lui.

Il le fait par amitié mais aussi par amour pour Lole, la fille aimée par les trois copains depuis leur enfance.

Il dépend de la brigade de surveillance de secteurs, une unité chargée de faire régner l'ordre dans les banlieues. L'enquêteur va déambuler dans les hauts lieux de sa ville, de jour comme de nuit, mais on est loin de Pagnol et ça ne rigole pas car il va devoir se frotter à la mafia.

Fabio va jouer un jeu dangereux car deux organisations se disputent Marseille depuis dix ans, La Nouvelle Camorra et la Nouvelle Famille. Entre prostitution, trafics de drogue et d'armes, il dérange et va se trouver dans le merdier, « Total Khéops » comme disent les rappeurs d'IAM. Il faut dire que la bonne sonore de ce polar est exceptionnelle. Entre le rap et le jazz, il y en a pour tous les goûts. J'adore.

Pour autant, il y a un peu trop de violence mais Marseille est sans conteste une ville bouillonnante et un théâtre idéal pour un policier.





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La Trilogie Fabio Montale, Intégrale

Et voilà pourquoi, marseillaise de coeur et d'adoption, je bois du Lagavulin les soirs de spleen...

Trois livres magifiques, avec leur flic désabusé (j'adore) et Marseille en vedette, ses quartiers nord, ses calanques, ses belles cagoles, son quartier du Panier, sa multiculturalité et son désespoir.
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Total Khéops

Je ne raconterai pas l'intrigue policière que d'autres babélionautes ont résumée avant moi, surtout parce que ce n'est pas l'essentiel. La vie de Marseille et la psychologie et sociologie des divers protagonistes font, à mon sens, la force de ce livre.

Des phrases souvent réduites à l'essentiel, nominales parfois,qui impulsent un rythme puissant et de la vie. On sent Marseille vibrer sous la plume de Jean-Claude Izzo.

Une belle écriture bien que l'auteur y mêle le langage des truands, des jeunes, des prostituées et de la police. La puissance évocatrice de cette prose m'a surprise et séduite, moi qui ne connais pas Marseille. L'auteur parvient à mettre de la poésie dans la misère et la noirceur: "le soleil lapait l'eau de pluie à même les trottoirs". Joli, non? Il truffe aussi son texte de nombreuses références musicales,:du jazz bien sûr, quoi d'autre?

Un beau roman que je vous recommande. Je vais de ce pas me procurer la suite de cette trilogie marseillaise.



PS: Je ne comprends vraiment pas pourquoi ce rôle a été donné à Alain Delon dans la série télévisée! heureusement pour le film, le rôle est revenu à Richard Bohringer.
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Total Khéops

Un Polar social bien noir et pessimiste avec deux personnages principaux Montale Fabio policier relégué aux affaires mineures et la ville de Marseille .

Izzo dépeint un milieu marseillais gangrené socialement par la drogue, la prostitution et le jeu, milieu qui n’offre à sa jeunesse populaire issue principalement de l’immigration, aucune porte de salut.

Un policier sur une voie de garage, désabusé et bien tanné par la vie la cinquantaine fatiguée. Pourtant bien entouré de femmes de caractère il vit dans une solitude sentimentale désespérée ressassant ses souvenirs sur les chemins qui ont été ratés

Indécrottable sentimental il n’est pas fait pour le métier de policier

Marseille melting-pot depuis toujours de l’immigration dont le coeur se vide sous l’effet de la violence qui progresse de manière inexorable depuis qu’un chômage sévère s’est installé. Marseille dont le soleil n’atténue pas la pauvreté des couches populaires et la peur dans le centre ville.

Un milieu policier qui n’a rien a envier à celui des maffieux., terriblement efficace et meurtrier la compréhension passe après l’action autrement dit la vie humaine n’a pas sa place ici. On tire, on magouille et on marche et fait des croche-pattes au policier compréhensif

Un policier bien emmené et terriblement vrai et efficace



Quelques apartés  pour le plaisir !

Delon incarnait au cinoche le personnage Izzo ! Delon en Montale c’est une erreur monumentale , un péché de vanité (pauvre Izzo) Montale c’est un Patrick Dewaere un sensitif, pas un barbot comme Delon juste capable de promener Delon dans sa gabardine sur la canebière  (can-o-beer) avec son regard de dur tout juste capable d’émotionner une midinette. Enfin tant pis .

Brèves sur des roussins du sud : en Provence, en Sicile et à Marseille

le commissaire Laviolette naît en 1977 à Digne créé par Pierre Magnan qui a cinquante cinq ans

Fabio Montale naît en 1995 à Marseille créé par Izzo qui a cinquante ans

Salvo Montalbano naît en 1998 à Vigata (Sicile) créé par Camilleri qui a soixante treize ans

Le lien ?

De très bons, « aimables » et sympathiques personnages :

ils sont du sud, italiens ou d’origine italienne ou presque italiens (la Provence a connu bien des bandes de Piémontais en transit),

Ils ne sont pas tout jeunes

Ils ont été créés par des écrivains âgés c’est à dire à maturité bien sonnée et tempérée.

On en déduit que pour créer un très bon personnage policier il faut avoir de la bouteille Les années 1990 un bon cru pour le « petit noir »

Le lien ?

Amateurs de musique,

Montale aime IAM le rap et Ray Charles, Laviolette amateur de spectacles vivants aux «  les nuits de la citadelle » aime la musique classique et Montalbano ? le chant des mouettes ?

Le lien ?

Amateurs de bonnes cuisine, Montalbano, en bon sicilien,  idolâtre la caponata et les pâtes ‘ncasciata avec courgettes fromage et viande hachée, Laviolette les paupiettes à la financière et grives mouillées de champagne blanc de blanc et Montale le poisson langue de morue avec clovisses et quelques lamelles de truffes et champignons arrosée d’ une bouteille de Bandol



Ils sont célibataires mais avec des amantes par-ci par-là ...du très sérieux mais ...mais il y a toujours quelque chose qui va pas ! Amantes qui précisons-le ont du caractère et il y’en faut pour supporter ces grands garçons.

Célibataires entourés par de maîtresse femmes tout à la fois mères, gouvernantes et cuisinières. La Chabassut pour Laviolette, Honorine pour Montale et Adelina pour Montalbano

Des grands garçons avons-nous dit !

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Total Khéops

Laissez tomber le Marseille de Marius, faites de même avec celui de la série Poubelle La vie et entrez – si vous l’osez – dans une ville qui a tout d’un enfer annoncé.



La plume d’Izzo a un léger accent du Sud, vé, additionnée de quelques mots d’argot et elle t’entraine, avec son Fabio Montale de flic, à travers un Marseille qui a tout du 93 d’Olivier Norek !



Ici, on vote communiste, le FN fait son business et tout le monde en à après l’Arabe (Algérien), le Noir, le Jaune.



Bref, ils voudraient bien n’avoir que du Dash : le Blanc de Blanc. Ici, l’immigré, c’est de travers qu’il est regardé et bien entendu, parqué dans des Cités, terreau du banditisme.



Sans sombrer dans le pathos, l’auteur, au travers de son flic désabusé, nous montre une ville gangrénée par son racisme ambiant, violent, par son Histoire, aussi, pas très nette durant la Seconde Guerre Mondiale.



Izzo, il n’y va pas par quatre chemins et appelle un chat, un chat et le texte est ponctué de gros mots tels que bougnoule, crouille (terme raciste et injurieux utilisé pour désigner une personne d’origine maghrébine) ou niaquoué.



Je déteste ces mots, mais quand un raciste parle, il ne met pas des gants et cela aide à vous plonger encore mieux dans l’ambiance sombre et sordide de ces quartiers mal notés.



Fabio Montale non plus ne fait pas dans la dentelle, bien que lui, le racisme, il n’aime pas ça. Flic un peu trouble, au passé peu glorieux, voyou avant d’être flic, il est désabusé, a peur de s’engager, peur d’aimer. Un flic brisé mais on l’aime de suite, le Fabio.



Cette enquête qu’il réalisera moitié en sous-marin, moitié en officiel, est aussi un bon prétexte pour nous faire découvrir la vile de Marseille au travers de ses banlieues, ses truands, ses petites frappes, sa zone, ses exclus, ses flics violents, ces parents qui ont démissionné, ces jeunes qui ne savent pas quoi faire et qui ne connaissent pas leur identité.



Bien que nous soyons dans les années 1995, rien n’a changé depuis, hormis le Minitel qui est mort et les smartphones qui ont fait leur apparitions.



C’est un roman brut, un récit sans une once de lait (mais avec une pointe de sexe) rempli de misère sociale, économique, de racisme, de cadavres, c’est une enquête parmi les truands, le tout avec une touche de cuisine, de philosophie de la vie et de farniente. Oui, Fabio aime la cuisine, les calanques, la pêche et pas qu’au voyou.



Un putain de bon roman noir qui m’a enchanté, transporté, fait grimacé, serré les tripes devant certains faits. Dans ce roman, Fabio n’est pas le personnage principal, la ville de Marseille l’est aussi, ainsi que tout ce qui gravite dans ses ruelles.



— Fabio, j’aime les mojitos, mais je sens bien que je ne tarderai pas trop à aller me boire quelques pastis avec toi ! Vé !


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La Trilogie Fabio Montale, Intégrale

J'ai des aprioris plus gros que l'Everest.

Pour moi, le genre policier à la française, c'est comme la bouillabaisse moscovite : ça craint.

Le roman policier, c'est nord-américain par essence. Vouloir y coller un décor franchouillard, c'est comme vouloir tourner un épisode de Rambo dans le Poitou.



La trilogie Fabio Montale avait un deuxième défaut de taille : pour moi, elle était indissociable d'Alain Delon. Pas le Alain Delon façon Borsalino ou Rocco et ses frères, mais l'acteur finissant qui parodie sa marionette des Guignols de l'info.



D'où des attentes très faibles concernant les trois romans de Jean-Claude Izzo.



Une fois n'est pas coutume, j'avais tort.

Fabio Montale est un personnage très intéressant, Marseille fait un décor très sordide pour du bon polar et Izzo démontre à chaque page que sa ville est digne d'Isola ou de Los Angeles niveau crasse et saloperies.

Le Front national, la mafia, les milieux interlopes algériens... tout ce merdier marseillais explose à la gueule du lecteur à mesure que Jean-Claude Izzo lève le voile sur Marseille. Il est sans concession dans sa mise en scène : le réalisme social de ses bouquins est à l'image de son engagement politique (c'est un ancien militant communiste). Adieu Fanny, Marius et Panisse, place aux fils d'imigrés qui manquent d'espoir, aux politiciens qui fricottent avec le Milieu et à cette Marseille façon Babel.

C'est d'autant plus noir que le soleil de Marseille tente de nous éblouir pour faire oublier la misère. Ça parait cliché par moment, mais la réalité est encore pire que ce qu'Izzo décrit.

Et Fabien Montale, simple commissaire de police qui n'est pas taillé pour ce travail, a les mains dans ce cambouis.

Et puis merde, un auteur de polar qui cite IAM, Massilia Sound System ou les Fabulous Trobadors dans ses bouquins, il me touche forcément.

J'ai retrouvé le même plaisir qu'en regardant le film Comme un aimant d'Akhenaton et Kamel Saleh.



J'ai réellement été scotché par ces livres, les dévorants tous les trois en moins d'une semaine. Le polar français est viable, je l'ai lu. Et quelque part, je comprends désormais mieux le quotidien de mon beau-frère qui est lui-même commissaire à Marseille.



Richard Boringher a également repris le rôle de Fabio Montale en 2002. En voilà une bonne idée, lui au moins à la gueule et la personnalité pour ce personnage.



Jean-Claude Izzo est mort en 2000. C'est très con de sa part.
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Le soleil des mourants

Pourquoi ce livre ? Un challenge organisé par Calypso. Un mot est choisi et les participants sélectionnent et lisent un roman ou autre avec ce mot dans le titre. Pour cette session, le Soleil était à l'honneur. Après une petite recherche à la médiathèque, ce livre m'interpelle : Le soleil des mourants. Je ne connais pas son auteur mais qu'à cela ne tienne, je pars à la découverte...



Petit roman de 250 pages, il se lit très rapidement. On s'imprègne des premiers mots et nous voilà embarqués dans la vie ratée, gâchée de Rico. Cet homme avait tout pour être heureux mais un jour sa vie bascule. Sa femme le quitte et lui commence à boire. C'est l'inévitable descente aux enfers. Il perd son travail, ses amis et se retrouve vite à la rue. Il rejoint les nombreuses âmes errantes des rues de Paris.

La galère et la misère sont son lot quotidien. Les pauvres hères qu'il côtoie sont aujourd'hui tout ce qui lui reste. Jusqu'au jour où Titi, son meilleur pote de galère meurt dans le métro dans l'indifférence la plus totale.

Rico se raccroche donc au souvenir le plus heureux qu'il ait, son amour de jeunesse. Marseille et la belle Léa qui a fait battre son cœur. Il se dit, comme dans la chanson d'Aznavour, que la misère serait moins pénible au soleil. Il se trompe, la misère est la même où que l'on aille.

L'histoire de Rico nous est raconté par un jeune galérien rencontré à Marseille qui se prend d'affection pour cet homme qui n'est plus que l'ombre de lui-même.

Jean-Claude Izzo parle dans ce roman de la vie difficile et cruelle des SDF qui vivent dans la rue. Il explique par le biais des différents personnages, comment l'indifférence et le mépris des gens dits "normaux" sont pesants. Cette misère leur fait peur car personne n'est à l'abri. On peut tout perdre du jour au lendemain. Il est difficile, voir impossible, de remonter à la surface. Personne ne va venir à votre secours. De plus, la vie dans la rue est une roulette russe. C'est chacun pour soi. La misère ne se partage pas. Les dangers sont nombreux et la lutte est violente. La dignité est le dernier crampon qui les retient. Une fois perdue, la fin est inévitable.

Ces hommes et ces femmes, vous les croisez tous les jours dans les rues. Votre regard, votre main tendue sont le seul espoir qu'ils leur restent. Ne les jugez pas trop facilement, vous pourriez être à leur place un jour.

Le texte est écrit dans un style très simple, beaucoup de dialogues, et une écriture très parlée. Pas de grands discours sur la misère du monde, ni coup de gueule, et encore moins d'appel à l'injustice mais juste l'histoire d'un homme qui glisse, glisse, glisse pour un jour se noyer. Et le soleil ne sera pas la bouée de sauvetage qu'il espérait...



J'ai donc fait une très belle découverte avec ce roman. L'écriture est très agréable, le sujet est traité avec beaucoup d'intelligence et les personnages sont tous très attachants.


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Le soleil des mourants

Le Soleil des mourants paru en 1999 est le dernier livre de J.C. Izzo décédé en 2000. Ce n’est pas un roman policier comme la Trilogie de Fabio Montale.



Ce roman s’attache à des hommes et ces femmes SDF : Titi, trouvé mort de froid dans le métro parisien, Rico, son copain, veut fuir le froid et retrouver le soleil et ses souvenirs heureux à Marseille, Marjana, la bosniaque a vu sa famille massacrée par un ami de la famille et vit sous la menace de son passeur/mac et, enfin, Abdou, jeune mineur algérien orphelin des violences du FIS, déjà toxico.





Roman empathique. On suit les galères de Rico qui veut rejoindre Marseille et le soleil. Rico a été un cadre commercial à Rennes, il a vécu une existence bourgeoise, est père de famille et tout s’est écroulé à son divorce. A Avignon, il partage quelques temps un abri avec Marjana, la bosniaque, survivante d’un massacre, déjà fantôme….



Je te l’ai expliqué, Rico, je suis comme si j’étais morte. Toi, je ne sais pas où tu es mort. Ni quand. Mais tu es

comme moi, ça, je le sais. On se trimballe avec nos vieilles peaux. Nous ne sommes plus que des emballages

vides.



A l’arrivée à Marseille, Izzo promène son héros dans le décor familier du port, du Vieux Port et du Panier.



Place des Moulins, dans le Panier – le vieux quartier, proche du port –, Rico découvrit que Marseille était une ville de collines. Léa lui avait fait grimper les marches de la montée des Accoules. – C’est seulement en marchant, en flânant, que l’on peut prendre conscience qu’ici on n’arrête pas de monter, de descendre, de remonter.



Ces ruelles aux noms chantants, et qui l’émerveillaient : rue du Refuge, rue de Lorette, rue des Pistoles, rue du

Petit-Puits… Place de Lenche, un orage violent les surprit, et ils se replièrent chez Léa.



Est-ce que la misère serait moins dure au soleil?








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Vivre fatigue

Pour paraphraser Corneille, je dirais bien que la grandeur ne provient pas du nombre de pages.



Tout comme les nouvelles de Maupassant contiennent la quintessence de nombreux romans, ces nouvelles de Jean Claude Izzo, traitent en quelques pages de la matière de nombreux romans policiers ! 



Des meurtres, et leur genèse, des assassinats, crimes passionnels, racistes, politiques, nés de l'inquiétude parentale ... 



En trois à cinq pages chacune ce recueil de nouvelles de 87 pages nous donne à lire plusieurs romans qui n'auraient fait que délayer ces intrigues ! 



Je m'étais régalée de sa trilogie marseillaise, j'ai adoré ces nouvelles  .... je m'en vais rechercher ses autres écrits ! 
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Total Khéops

C'est un policier hors cadre.

En effet, Total Kheops est supposé être une enquête policière. Toutefois Jean-Claude Izzo use de ce prétexte pour nous conter Marseille et ses habitants de tout horizons. Et en premier lieu son héros, Fabio Montale flic atypique car ancien malfrat. Lorsque ses deux amis d'enfance se font tuer, Montale se met en tête d'enquêter à la recherche de la vérité.

Plus qu'une enquête, nous suivons un homme à la poursuite des ombres de son passé. Le personnage de Montale devenu totalement désabusé face à l'évolution de la ville, de la police et de la société, nous offre une vision presque documentaire de Marseille au milieu des années 1990.

J'ai eu un peu de mal à entrer dans l'histoire à cause de ce parti-pris de l'auteur, néanmoins ce roman policier fût tout de même une lecture plaisante.
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Total Khéops

Une relecture donc, avec beaucoup de bonheur à l'occasion de notre semaine de vacances à Marseille.Pas pris une ride et (malheureusement) toujours actuel...



C'est le meilleur guide touristique que j'ai trouvé pour me promener dans Le Panier, où Fabio Montale, le narrateur a passé son enfance aux Goudes où il se réfugie dans le cabanon légué par ses parents, et dans les cités des Quartiers Nord où il exerce comme policier. J'ai donc mis mes pas dans ceux du héros et cela décuple le plaisir de la touriste! 



"La répression du grand banditisme est à Marseille une priorité. La seconde, c’est le maintien de l’ordre dans les

quartiers nord. Les banlieues de l’immigration. Les cités interdites. Ça, c’était mon job. Mais, moi, je n’avais pas

droit aux bavures."



TOTAL KHEOPS



Fabio Montale est policier, relégué au maintien de l'ordre dans les quartiers nord. Fabio est un enfant de Marseille, de l'immigration italienne. Avec ses copains, à l'adolescence, il aurait pu devenir voyou, braquer des pharmacies. Une de leurs expéditions a mal tourné.  Il a fui, s'est engagé, Djibouti, en rentrant, policier.



Ses copains ont eu un autre destin. Quand s'ouvre Total Khéops, Manu, l'espingouin, est mort, exécuté. Ugo sous les balles de ses collègues, une bavure? Trois mousquetaires et Lole, dont ils sont tous les trois amoureux. Fabio va chercher à comprendre ce qui est arrivé à ses amis, ses frères. Et cela tournera à la tragédie...C'est un roman d'amitié, de fidélités, de trahisons accompagné de jazz et de rap marseillais, de poésie aussi. 





Thriller, guide touristique de Marseille, analyse socio-politique....cuisine méditerranéenne.. J'ai oublié la musique, les livres..et la célébration de l'amitié, de la chaleur humaine. 
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Solea

Marseille+Mafia+Mort. Trois mots pour clore cette trilogie.

On pourrait croire à du répétitif dans le lourd et le noir, à du micromètré dépersonalisé à la Ducasse, si gourmand soit'il.



C'est une bonne vieille bouillabaisse. Une bouillabaisse c'est toujours une bouillabaisse. Mais c'est jamais la même.

Et avec de l'aioli, qui emporte de plus en plus.



L'adieu d'Izzo.



C'est assez rare une suite dans le polar de cette puissance en France. Alors de la loupez pas. Ce n'est que mon humble avis.





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Chourmo

"Qu'elle est loin Marseille qu'elle est loin

Cette fois au fond de moi se ranime

L'eau tranquille de la calanque

Et le souvenir des cites devastees

Ô Notre Dame, ô Saint Charles, ô mon Pais

Je reprends le service, ma famille

Gare la canaille, mes coups de poings..."



Meme veine, même deveines. Merci Izzo pour cette nouvele nuit blanche. Je te recommande.



Déjà en 1996. Quelle prévoyance, l'Islamisme vs le Rassemblement National, se nourrissant aux mamelles de l'autre.



Même année 1996, voyage professionnel je me souviens a Londres, Southall-Ealing, un petit resto Paki pour son Haleem que l'on nous avait vanté, à la table d'à coté, deux jeunes magrebins sans doute algériens qui chuchotaient mulsulmans en Francais se croyant incognitos, organisation de manif devant une ambassade, Inde ou Népal. Froid dans le dos par leur détermination et leur froide gravité.

Depuis 1996, il y a tant eu de fait et méfaits...



Reviens pas Izzo, faudra que tu changes ton scenario.



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Total Khéops

Ah, le Marseille de J.C. IZZO ! Là, tout de suite, je n'ai qu'une envie : aller y faire un tour , y découvrir le Vieux Port, et la faune de ses rues, déguster des farcis à la terrasse d'un café, avec peut-être un lagavulin !

Bon trève de rèveries, ce roman, sous couvert de roman policier, est une critique sans pitié de la société marseillaise multi-culturelle, multi-ethnique et multi- raciale, ainsi que de l'errance de sa jeunesse prise en étau entre la mafia locale, et le poids de ses origines.

C'est aussi une ode d'une très grande force à Marseille.
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Le soleil des mourants

Un divorce, un fils qui ne veut plus le voir et Rico a sombré. Alcoolisme, perte du travail,perte du logement...Rico s'est retrouvé SDF. Chaque jour qui passe le laisse un peu plus au bord du désespoir.Après que son meilleur ami Titi,SDF comme lui, ait succombé au froid sur le quai du métro,Rico part pour Marseille à la recherche de Léa,heureux souvenir de jeunesse.Sur la route il croise d'autres écorchés de la vie -Mirjana, Abdoul -accablés eux-aussi par le poids des chagrins et des souffrances.



J.C. Izzo colle au plus près du réel dans ce roman-reportage émouvant, inspiré en grande partie d'articles de journaux et d'ouvrages sur les sans-abri. A travers l'histoire de Rico, Félix, Mirjana ou Abdoul, l'auteur tente de faire entendre les voix de tous ceux - clochards, prostitués ou clandestins - pour qui la vie est devenue un long chemin de croix et montre combien il est facile de sombrer dans la misère sociale et morale.Un sujet qui reste hélas ! encore bien trop d'actualité.

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Total Khéops

Ce livre fut écrit en 1995. Avant le passage à l’euro. A Marseille, la Charité vient juste d’être rénovée, le Panier est moins craignos qu’avant, mais il n’y a pas encore le Mucem.

Il faudrait avoir le plan de la ville si on veut le suivre le Fabio. En fait avec la Canebière, le port, le fort Saint-Jean, la gare Saint Charles, l’Estaque, on se débrouille déjà. Et puis il y a les Goudes, les Acoules, les calanques…Bref, c’est Marseille, la mer, la pêche, la bouillabaisse…

…Et tout ce qu’on ne voit pas quand on est touriste, les petits malfrats, les grands truands, «la voyoucratie » la Mafia ou la Camorra, on s’y perd. Et toujours ces relents nauséabonds de racisme, anti arabes, anti blacks, anti gitans, anti juifs, anti tout, et déjà le Front national (j’écris ceci en avril 2022, )

Fabio Montale est un fils d’immigré italien. Ses meilleurs potes sont fils, qui d’un portugais, qui d’un espagnol, ils jouent avec le feu. Ils se brûlent, même. C’est la Coloniale, c’est la Légion, c’est Djibouti, à droite, à gauche, toujours là où ça castagne. Mais Fabio va choisir autre chose. Flic. Comme une trahison pour Manu et Ugo.

Et les filles, ça va rien arranger.

Arrive ce qui devait arriver. C’est tout le sujet du livre que je ne vais pas raconter bien sûr.

Mais je vais vous parler de Fabio. C’est un personnage d’une grande humanité. Il est pas anti tout, lui, il aime tout le monde, surtout les filles qui le lui rendent bien. D’ailleurs, ses filles sont toutes intéressantes, Honorine et Babette, Lole, Marie Lou et Leila. Je crois que celle que je préfère, c’est Leila. Leila est le symbole de l’immigration réussie (on était en 95, n’oublions pas) un mélange d’Ulysse et des Mille et une nuits. Bref, vous verrez bien.

Et pourquoi Total Khéops ? La musique. Vous avez sûrement oublié ce groupe de rap marseillais, IAM, qui a écrit ce titre. (j’aime pas le rap) Mais j’ai aimé plein de musiques qu’il aime Fabio. Du jazz, du reggae, de la pop, il met les cassettes en buvant du whisky. Et puis, il fait la cuisine, on a même les recettes et ça sent bon jusqu’ici. Sans oublier les livres, la poésie. Oui Fabio est un mordu de poésie. J’aime bien les soliloques de Fabio. Ou peut-être bien que c’est Izzo que j’aime, ses phrases percutantes, ses dialogues qui se catapultent, ses incises occitanes, cagou, engatse, ses déambulations dans Marseille. Izzo, il est mort trop tôt. Rien n’a vraiment changé depuis…

Alors, si vous aimez Fabio, courez vite chercher les deux autres volumes de la trilogie : Chourmo et Solea. Moi, j’y vais de ce pas.

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Total Khéops

cc les amis , que dire de ce livre . premier tome d'une trilogie ce livre en pose le décors et nous présente son personnage principal le commissaire Fabio Montale petit flic des quartiers de Marseille . l'auteur anciens journaliste nous propose un livre de grande qualité en matière d'écriture et il nous offre un grand polar français digne de Gaston leroux ou de Alain page et son "tchao pantin " . si vous aimez les polars classique foncé sur ce premier tome et sur cet auteur oublier d'une partie des lecteurs et disparu des librairie ce qui est dommage pour moi . pour ma part j'ai vu Marseille et sa beauté a la lecture de ce livre et je peux dire que j'ai vu le commissaire Montale dans mes rêves , ce qui me permet de vous dire que c'est un livre de grande qualité pour moi . bonne lecture les amis
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Le soleil des mourants

Lorsque Léa, son grand amour, le quitte, Rico n'est plus que l'ombre de lui-même. C'est désormais en fantôme qu'il avance dans la vie. Il se retrouve subitement au pied du mur, au sens propre du terme.

De cadre bien intégré dans la société il passe au statut de SDF. On va suivre sa triste trajectoire de Paris à Marseille, ville qui constituera la fin de son périple et de son calvaire. N'est-il pas dit dans la chanson que "La misère est moins pénible au soleil."

L'histoire de ce personnage m'avait profondément émue lors de sa lecture. On ne peut s'empêcher de s'identifier à la trajectoire de Rico que beaucoup connaissent à l'heure actuelle, malheureusement, à cause de l'impératif de la course au "toujours plus"

car on est bien est confronté dans ce livre à l'antithèse entre l'injonction de l'adaptation au social et au capitalisme et la fragilité de l'individu.

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Solea



N°805 – Septembre 2014.



SOLEA - Jean Claude Izzo- Gallimard.



J'avoue à ma grande honte que jusqu'à ce que j'écoute un disque du chanteur-poète italien Gianmaria Testa qui fut son ami, je n'avais jamais entendu le nom de Jean-Claude Izzo (1945-2000). J'ai bien, comme toute le monde, vu à la TV la série policière de Fabio Montale mais en dehors des adaptations à l'écran de Simenon, d’Agatha Christie ou de Léo Malet, fait-on vraiment attention à l'auteur du roman qui en est à l'origine ? Et puis cette adaptation télévisuelle n'avait pas vraiment retenu mon attention.



C'est la troisième tome de la trilogie Fabio Montale, cet ex-flic marseillais qui a démissionné parce qu'il ne se reconnaissait plus dans ce métier[«  Être flic, qu' on le veuille ou non, c'était appartenir à une histoire. La rafle des juifs du Vel'd'hiv. Le massacre des Algériens, jetés à la Seine en octobre 1961 ...Toutes ces choses-là qui avaient des effets sur la pratique quotidienne de pas mal de flics, dès lors qu'ils avaient affaire à des jeunes issus de l'immigration »]. C'est un roman-noir où la mort frappe à toutes les pages[« La mort qui a pour tous un regard »], bien qu'il se déroule à Marseille où douceur du climat méditerranéen inclinerait plutôt au farniente, au pastis,à la pétanque, à l'accent de Pagnol... Je sais cela fait un peu carte postale ; Encore que cette ville phocéenne c'est tout cela mais aussi autre chose, la Mafia, la violence, l'intolérance, le crime, le trafic de drogue, la tentation du Front National...



C'est vrai que Montale répond aussi aux critères classiques du policier de triller, alcoolique, marginal, désabusé, solitaire mais perpétuellement amoureux des femmes... Lole l'a quitté pour un autre homme mais il rencontre Sonia, une belle brune avec qui il aurait bien fait un petit bout de chemin, un amour éphémère cependant puisqu'on la retrouve la gorge tranchée... la main de la Mafia ! C'est la même organisation criminelle qui recherche Babette Bellini, la journaliste « free lance », parce qu'elle enquête sur les liens que l'organisation entretient avec la finance internationale et probablement aussi avec le pouvoir politique, comme en Italie. Elle fuit de Rome à Marseille avec à ses trousses des tueurs et, en désespoir de cause, se tourne vers Montale. Et ce n'est que le début ! Quant à Hélène Pessayre, elle a beau être commissaire de Police, il n’est pas insensible à son charme. C'est lui, Fabio qui nous raconte cette histoire, à la première personne comme s'il se confiait à son lecteur.



Je l'aime bien ce Fabio finalement. A la fois pragmatique et posant sur le monde qui l’entoure un regard de plus en plus dubitatif [il parle de « la saloperie permanente du monde »], attaché à sa ville qu'il connaît et qu'il aime, à son port, ses odeurs, ses couleurs, à la mer. Il est aussi cultivé, amoureux du jazz et de la musique [ Solea est un morceau célèbre de Miles Davis], suffisamment conscient de la réalité de la société pour n'en faire partie que de loin, suffisamment humain cependant pour défendre ceux de ses amis qui sont menacés, suffisamment philosophe pour relativiser les choses de cette vie dont on a dit tout et son contraire, mais quand même capable de se battre pour l'améliorer, faire qu'il y ait plus de justice, plus d'égalité. Il aime la bonne bouffe parce qu'elle fait partie de la vie, est amoureux des femmes parce qu'elles représentent la beauté sur terre et il n'y est pas insensible, comme il aime la poésie parce que c'est bien souvent elles qui inspirent les poètes. Cet attachement à la poésie, celle de Saint-John Perse, de Cesare Pavese mais aussi celle des chansons de Gianmaria Testa, je le retrouve aussi dans l'architecture la phrase, elle en est le témoin [« Je voyais, oui. Et je sentais. L'eau coulant sur ma peau. Sa douceur. Et le sel. Le goût des corps salés. Oui, je voyais tout ça, à portée de ma main. Comme l’épaule nue de Sonia. Aussi ronde, et aussi douce à caresser, que les galets polis par la mer. Sonia »]. Il est un peu idéaliste aussi et pas mal rêveur, romantique avec sa sensibilité à fleur de peau, conscient des réalités aussi quand il comprend que son charme d'antan, même s'il a été bien réel, a maintenant disparu.



Il y a beaucoup de Jean-Claude Izzo dans le personnage de Montale et c'est en cela sans doute qu’il est passionnant. C'est plus qu'un personnage de roman, une sorte de double de l’auteur, lui-même attachant par son parcours personnel, son engagement , même si son passage sur terre fut rapide. Ce roman paraît en 1998. Il clôt sa trilogie et Montale se sent vieillir tout comme Izzo qui apprend qu'il est atteint d'un cancer. Il mourra en 2000.



« Quand on ne peut plus vivre, on a le droit de mourir et de faire de sa mort une dernière étincelle ».



©Hervé GAUTIER – Septembre 2014 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
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