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Critiques de Jean-Claude Izzo (261)
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Le soleil des mourants

Lorsque Léa, son grand amour, le quitte, Rico n'est plus que l'ombre de lui-même. C'est désormais en fantôme qu'il avance dans la vie. Il se retrouve subitement au pied du mur, au sens propre du terme.

De cadre bien intégré dans la société il passe au statut de SDF. On va suivre sa triste trajectoire de Paris à Marseille, ville qui constituera la fin de son périple et de son calvaire. N'est-il pas dit dans la chanson que "La misère est moins pénible au soleil."

L'histoire de ce personnage m'avait profondément émue lors de sa lecture. On ne peut s'empêcher de s'identifier à la trajectoire de Rico que beaucoup connaissent à l'heure actuelle, malheureusement, à cause de l'impératif de la course au "toujours plus"

car on est bien est confronté dans ce livre à l'antithèse entre l'injonction de l'adaptation au social et au capitalisme et la fragilité de l'individu.

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Total Khéops

Les meurtres de Manu puis d’Ugo, amis d’enfance de Fabio Montale, ex voyou reconverti en flic rebelle et désabusé, déclassé à la brigade de prévention dans les quartiers difficiles de Marseille, le plongent dans le plus grand désarroi ! Au nom de leur amitié de jeunesse, au nom de leur enfance d’émigrés dans les quartier populaires de Marseille, que doit-il faire ? Lorsqu'une étudiante maghrébine qu'il aimait est retrouvée morte et violée, Fabio se lance dans la recherche de la vérité pour la mémoire de ses amis disparus. Du Panier aux quartiers nord, du Vieux Port à l'Estaque, Fabio Montale nous plongent dans le Marseille du 20éme siècle contrasté entre une douceur de vivre toute méditerranéenne rythmée par la pêche, les potes, les femmes, la poésie et le bon vin et un monde de violence et de mort régie par la mafia et les jeunes désœuvrés des cités à qui il ne reste que peu d’espoir et d'avenir. A lire sans hésiter, l'écriture cinématographique de Jean Claude IZZIO rend cette tragédie profondément humaine .... et nous fait mieux comprendre le Marseille de 2014
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Total Khéops

Ex-malfrat devenu flic « social », grand buveur et fin gourmet, Fabio Montale est rattrapé par sa jeunesse suite à la mort de ses deux copains d’enfance : Ugo et Manu. Tous trois, fils d’immigrants, ont grandi ensemble et ont commencé à truander plus soudés que jamais. Au milieu : Lole, une Gitane, celle dont tout le monde est épris. Manu est mort le premier, Ugo a suivi en voulant le venger, laissant Lole seule. Fabio veut alors comprendre et venger à son tour ses amis. Lole est loin, mais reste dans le cœur de Fabio. Au même moment, Fabio Montale apprend le viol et la mort d’une jeune femme qu’il aimait en secret : Leila, une étudiante maghrébine. Quel rapport avec les assassinats de Manu et Ugo ? Quel rapport avec Marie-Lou, la prostituée que Fabio a pris sous son aile. Autant de questions qui donnent du fil à retordre à ce policier hors pair, homme sensible qui ne sait aimer. Détour au sein de la pègre et la mafia marseillaise... Total Khéops ou autrement dit « Bordel immense » !



Voyagez au cœur de Marseille sans vous déplacer. Vous découvrirez ses traditions, le charme de ses quartiers, de ses bars, sa cuisine et son histoire. L’auteur, marseillais (qui pourrait en douter ?), décrit avec précision sa terre natale. Il l’a dépeint ainsi comme un lieu regroupant toutes les cultures, mais où la mort n’est qu’un détail et l’argent, une obsession. À travers les ruelles de Marseille, Jean-Claude Izzo entraîne ses lecteurs dans une histoire sombre et bien ficelée. Le suspens est conservé jusqu’à la fin du roman. Même lorsque nous pensons avoir compris, un détail surgit et remet en question notre interprétation. Pourtant l’intrigue semble passer au second plan, après les émotions des personnages. De Fabio Montale, on ne sait pas grand chose, hormis quelques épisodes de son enfance, ses goûts pour la cuisine, la poésie et le whisky. En revanche, l’auteur s’attache à ce qu’il ressent, à ses amours perdus et ses amours enfouis, à son désir de vengeance et celui d’aider ceux qui l’entourent. Jean-Claude Izzo écrit avec ses mots, avec les mots des quartiers marseillais. Son langage peut paraître grossier ou choquant, mais l’auteur le maîtrise et va même jusqu’à se permettre de reprendre des passages de la poésie ou du rap français.

Le complot et la corruption mènent Jean-Claude Izzo à nous livrer un remarquable récit noir dont nous ne pouvons décrocher avant la fin. Des répliques cinglantes et des personnages mystérieux, voilà l’ambiance marseillaise chez vous !

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Chourmo

Une relecture , avec beaucoup de bonheur à l'occasion de notre semaine de vacances à Marseille. Pas pris une ride et (malheureusement) toujours actuel...



C'est le meilleur guide touristique que j'ai trouvé pour me promener dans Le Panier, où Fabio Montale, le narrateur a passé son enfance aux Goudes où il se réfugie dans le cabanon légué par ses parents, et dans les cités des Quartiers Nord où il exerce comme policier. J'ai donc mis mes pas dans ceux du héros et cela décuple le plaisir de la touriste! 







"Le chourmo, en provençal, la chiourme, les rameurs de la galère. À Marseille, les galères, on connaissait bien.

Nul besoin d’avoir tué père et mère pour s’y retrouver, comme il y a deux siècles. Non, aujourd’hui, il suffisait

seulement d’être jeune, immigré ou pas. Le fan-club de Massilia Sound System, le groupe de raggamuffin le

plus déjanté qui soit, avait repris l’expression. Depuis, le chourmo était devenu un groupe de rencontres autant

que de supporters".



Fabio Montale a donné sa démission après le massacre qui clôt Total Khéops. Il vit dans son cabanon des Goudes, va à la pêche







"Les Goudes. L’avant-dernier petit port avant les calanques. On longe la Corniche, jusqu’à la plage du Roucas-Blanc, puis on continue en suivant la mer. La Vieille-Chapelle. La Pointe-Rouge. La Campagne-Pastrée. La Grotte-Roland. Autant de quartiers comme des villages encore. Puis la Madrague de Montredon. Marseille s’arrête là.[...]Ma maison, c’est un cabanon. Comme presque toutes les maisons ici. Des briques, des planches et quelques tuiles. Le mien était construit sur les rochers, au-dessus de la mer."



Et nous sommes allées aux Goudes en suivant l'itinéraire indiqué par Izzo et comme nous nous sommes plu nous y sommes retournées...



Sa belle cousine, Gélou débarque un jour, son fils Guitou a disparu. Fabio Montale part à sa recherche. Il a gardé des contacts chez ses anciens collègues. Une autre énigme se greffe, devant ses yeux dans une cité, Serge, un ancien animateur de quartier se fait tuer sous ses yeux. Avec l'aide des gamins du quartiers qui l'ont apprécié quand il exerçait son métier de policier de proximité, il mène une nouvelle enquête. Il ne fait plus partie de la police et ses successeurs jouent les cowboys dans les cités. Racisme et violence. méthodes expéditives.

Par ailleurs, il identifie des tueurs de la Mafia. ...

j'arrête là pour ne pas spoiler ce thriller excellent










Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Chourmo

Appelé à la rescousse par sa cousine Gélou qui s'inquiète de ne pas voir revenir son fils d'un rendez-vous galant à Marseille, Montale, qui n'est désormais plus flic, se trouve impliqué dans une sombre histoire ou la mafia et les islamistes jouent les premiers rôles. Tout comme dans "Total Khéops", l'enquête policière est complexe et est, d'une certaine manière, secondaire. Ce qui importe avant tout, c'est l'humanité de Montale, prolongement de Jean-Claude Izzo, son amour immodéré pour Marseille, les femmes qu'il aime mais ne parvient pas à combler, le whisky, le pastis, la cuisine provençale, le jazz et le tango. Merci Jean-Claude pour cette splendide déclaration à la ville de ton coeur.
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Total Khéops

Quelle magnifique ode à la ville de Marseille et à la sensualité! En prenant pour prétexte une sombre histoire de règlements de compte entre caïds du milieu, Izzo nous parle d'amour, de jeunesse, d'amitié, de nostalgie et de poésie. Fabio Montale est un personnage de flic que je n'oublierai pas de sitôt.
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Le soleil des mourants

Je n'avais lu de cet auteur que la Trilogie marseillaise, mettant en scène le célèbre Fabio Montale, du roman policier donc.

Avec Le Soleil des Mourants, j'ai pénétré plus avant dans Marseille, mais surtout dans le monde de la rue, de la grande précarité, de la survie, de la débrouille. Le point commun entre ces deux types d'ouvrages? La plume poétique de Jean-Claude Izzo, aujourdhui disparu. Heureusement qu'il nous reste ses livres. Né à Marseille, il savait mettre en valeur et rendre beau ce qui, à première vue, ne l'est pas.

Le titre interroge et semble antinomique: le soleil, c'est la vie,non? Alors comment peut-il être associé aux mourants? Vous le saurez en suivant pas à pas Rico, le sans domicile fixe alors que rien ne l'y prédestinait. Il nous fait découvrir tous ceux qui ont échoué dans la rue suite à la perte de leur emploi, ou bien parce qu'ils sont migrants, jeunes ou vieux, qui tentent de survivre comme ils peuvent, et qui, comme lui, ne trouvent plus l'énergie pour résister et noient leur échec dans l'alcool, la drogue, la prostitution, le vol... Mais ils font aussi parfois de belles rencontres.

Jean-Claude Izzo ne fait pas l'éloge des Sans Domicile Fixe, il montre simplement qu'ils sont des humains, comme vous et moi, et n'ont que rarement fait ce choix de vie. Je vous invite à découvrir ce roman émouvant.
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Total Khéops

J'ai beaucoup aimé ce roman. Une bonne intrigue, des personnages réalistes, une écriture qui nous fait voir Marseille en quelques lignes ... un délice ! Si je devais lui trouver une critique négative, je dirais que le début est un petit peu difficile pour qui ne connait pas bien Marseille car certaines descriptions d'itinéraires sont particulièrement longues. Mais je suppose que pour une personne qui connait bien la ville, à l'inverse, cet aspect est fantastique ! Je vais continuer la suite de cette trilogie avec plaisir.
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Solea



Fabio Montale est une nouvelle fois contraint de reprendre du service pour venir en aide à une amie journaliste qui, après avoir enquêté pendant des mois sur le pouvoir de la Mafia dans le sud de la France, est poursuivie par des tueurs. Chargé de la retrouver le plus vite possible, il prend conscience de l'étendue et de la force des réseaux du crime organisé, de ses liens avec le milieu des affaires et de la politique. Déjà, on égorge autour de lui..

Solea est le troisième et dernier volet d'une trilogie déjà fameuse dans l'univers du roman policier. Izzo, de livre en livre, étend une ombre de plus en plus dense sur la cité phocéenne. Et son flic déclassé, fils d'immigrés aimant les poètes, le jazz, la pêche et les femmes, se fait le témoin de cette déchéance.

Solea boucle le cycle marseillais Fabio Montale et Solea, c'est le titre d'un morceau de Miles Davis qui s'inspire du chant flamenco. Aussi à l’instar du morceau Davis il se dégage de Solèa une certaine mélancolie, un certain romantisme aussi. Izzo fait battre ici les pulsations de la ville qu’il a tant aimé.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Solea

Pour un roman noir, c’est un vrai roman noir.

Noir-noir.

Je n’avais jamais lu de romans de Jean-Claude Izzo, mais j’ai été impressionné par la noirceur de l’ambiance, des personnages et de l’action.

C’est écrit dans un style vif, enlevé, dynamique, que j’ai apprécié, car il colle bien avec l’atmosphère. Juste un défaut qui m’a agacé, c’est ce parti pris dans les dialogues de mettre à la fin de la phrase prononcée : il dit, Mavros répéta, la commissaire demanda, etc, et non pas : dit-il, répéta Mavros, demanda la commissaire, etc. C’est voulu, évidemment, mais cela ne m’a pas paru nécessaire, et même franchement inutile. Mais à part ce tic (énervant à la lecture), le style est très percutant et bien adapté au roman noir (qui finit mal comme on peut s’y attendre).

Le personnage principal (Fabio Montale) possède une véritable épaisseur psychologique, une très forte sensibilité et une grande humanité, que l’on comprend et suit parfaitement. Il déprime, hélas. Véronique Samson dirait qu’il « mène sa vie comme un radeau perdu », et ce serait tout à fait exact. Il divague, accumule les erreurs et tout part de travers. Et pourtant, on s’attache à lui (on aimerait même l’aider…).

Ce qui m’a étonné, c’est à quel point ce roman qui ne date que de la fin des années 90 (1998) parait appartenir à un vieux monde qui a en partie disparu. Dans ce roman, pas de portable, pas d’internet, pas de réseaux sociaux (Facebook, tweeter, instagram, etc), pas d’euros (des francs), pas de recherche d’ADN, pas de caméra de surveillance dans les rues, pas de badges, etc, etc, etc. Le monde s’est transformé à une vitesse folle. Un peu plus de 20 ans et tant de chose ont changé dans nos habitudes et nos comportements.

C’est tout à fait comparable à ce qui s’est passé au début du XXème siècle avec l’apparition dans les maisons de l’eau courante et de l’électricité, des voitures, des avions, des téléphones et de la radio, etc. Un changement ahurissant. Eh bien, la révolution numérique que nous vivons, c’est pareil.

Quoi qu’il en soit, je vous conseille ce roman. Vous ne serez pas déçus.

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Total Khéops

"Total Khéops" permet de connaître donc Marseille, la beauté de ses cotes, son histoire peuplée de vagues d’immigrations s’échouant à cette porte de l’Orient, sa population métissée, ses vieux quartiers et ses bars nocturnes mal famés, ses zones bourgeoises ou se sont réfugiés les Blancs et aussi ses quartiers Nord principalement occupés par une très forte communauté maghrébine gangrenée par la pauvreté et la délinquance.



Les difficiles questions de la cohabitation ethnique et du racisme sont donc abordées courageusement, Montale de part sa mission étant souvent au contact des cités et de leur population.



Pas de manichéisme pourtant, comme à travers le portrait de Mouloud, habitant des quartiers Nord, ami de Montale, ancien ouvrier des chantiers navals de Fos sur Mer élevant seul courageusement ses enfants, par lequel Izzo témoigne d’un désir de sympathie.



Le fonctionnement du Milieu marseillais est également plutôt bien décrit, avec ses ramifications Corses et Italiennes, ses luttes d’influences, ses trahisons, ses règlements de comptes sanglants.



On pourra trouver quelques fois l’histoire confuse et difficile à suivre, trouver que la bouillabaisse Mafia-Flics-Front National est par instants lourde à ingérer, pourtant « Total Khéops » demeure un roman intelligent, riche en couleurs, saveurs et émotions.



En résumé, « Total Khéops » constitue pour moi le haut du « Panier » du roman policier français et on ne peut que regretter que Jean-Claude Izzo nous ait quitté si prématurément en 2000.
Lien : https://lediscoursdharnois.b..
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Total Khéops

Dans ce roman, publié en 1995, Fabio Montale est flic à Marseille. Un flic déclassé à la brigade de surveillance des secteurs, un flic de proximité en quelque sorte, un flic un peu paumé qui n'aime pas ce que devient sa ville, Marseille, où ses deux copains d'enfance, ceux de sa bande viennent de se faire assassiner ... 



Alors Fabio, il va partir tout seul à la recherche des assassins de Manu et Ugo, ses deux potes enfants d'immigrés, comme lui. Mais des émigrés d'avant, ceux qui fuyaient l'Espagne franquiste ou l'Italie fasciste ... 



Fabio a fait les 400 coups avec Ugo et Manu, et quelques braquages aussi avant de partir à l'Armée puis  de devenir flic. Ses copains, eux, n'ont pas raccroché, mais dans une Marseille qui tremble encore de la disparition de deux parrains, Fabio fera le ménage presque tout seul ... tout en  subissant des pertes collatérales importantes.



Un roman qui au-delà de l'enquête d'un flic solitaire à la Dirty Harry, est un hymne d'amour à la ville de Marseille, à ses ruelles, à ses odeurs, ses parfums, ses quartiers authentiques qui disparaissent peu à peu sous les bulldozers des promoteurs pour la transformer en ville aseptisée.



C'est aussi un hommage aux femmes, de Marseille et d'ailleurs, qui savent créer des festins avec trois fois rien, des farcis, des soupes de poisson, des salades qui portent l'odeur du sud ...   à ces femmes, les trois dames de cœur de Fabio, qui, quoiqu'il fasse, prennent soin de lui et lui redonnent la santé (ie, les bons petits plats, des infos indispensables, une nuit d'amour ...)



C'est aussi un roman à la bande son qui part du jazz (la musique de prédilection des flics de polar) pour arriver au rap, genre novateur en 1995, avec des petits groupes qui émergeaient alors comme IAM ou NTM ... 



Un roman de transition  entre la Marseille flamboyante et celle perclus des maux de la fin du siècle dernier, montée du chômage, du racisme et les premières percées du Front National ... 



Un roman que j'ai lu d'une traite ... et je vais m'empresser d'emprunter les deux autres tomes de cette trilogie. 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Les Marins perdus

[Notes de lecture en cours, page 180] Jean-Claude Izzo me manquait déjà énormément. J'avais adoré la trilogie Fabio Montale, ce roman noir à la française (si tant est qu'un roman noir puisse avoir une nationalité).



Avec Les Marins perdus, je redécouvre à quel point Izzo est incontournable, impeccable. Et il me manque encore davantage.



Izzo nous donne à voir des marins aux prises avec eux-mêmes et avec Marseille. Il nous engloutit dans les souvenirs, les actes manqués, les regrets, les remords, les peut-être, les toujours des marins. Il nous balade ensuite dans une ville qu'il aime. Et il lui rend un somptueux hommage. De bordels en quartiers ensoleillés, du port aux abords de Marseille... nous en prenons plein la vue et plein les tripes.



C'est bien un huis clos qu'Izzo nous livre. Les marins, quand ils ne naviguent plus, se perdent. Ils se perdent dans l'immobilisme. Ils se perdent parce que l'horizon ne les invite plus à aller plus loin. Aller plus loin, pour quoi faire? Pour ne pas penser. Pour ne pas ressasser ces moments perdus, ces rendez-vous manqués, ces rencontres inutiles, ces mots dits on non dits, pensés ou pas. Un marin qui ne navigue plus, c'est comme une tortue sur le dos. Un albatros dans un endroit exigu. Le huis clos prend place à la mesure de Marseille. Car ce n'est pas une ville comme les autres, c'est elle qui décide quand on la quitte. Et quitter Marseille, c'est douloureux nous conte Jean-Claude Izzo.



Amour, amitié, désertion, abnégation... les meilleurs ingrédients du roman noir se retrouvent ici encore, dans un vibrant hommage à Braudel et aux marins pris en otage par leur armateur et qui n'ont d'autres choix que de se mettre à quai, oubliés de tous.
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Le soleil des mourants

C'est au soleil que j'ai choisi de mourir

Paumé face au Mistral et fauché face au froid



Au bout de ce chemin avec Titi Galère

Pleurant sur le bonheur, le dernier à mourir



Avachi sur un banc, matelas de misère

Là, je l'ai croisée, elle, saloperie humaine



Un emballage vide, être de nulle part

Sans domicile fixe, une nuit, l'Eternité

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Le soleil des mourants

Road-Movie de la misère et de la désespérance, avec le Le soleil des mourants on plonge brutalement dans le monde des sans-abris, de la peur, du froid et du manque d'alcool...

Une réflexion déchirante mais sans pathos sur la lente déchéance d'un monsieur-tout-le-monde qui, de galère en galère, rejoint le monde des laissés-pour-compte.

Bouleversant.
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La Trilogie Fabio Montale, Intégrale

Excellente trilogie. Les trois histoires sont indépendantes, mais le personnage principal et narrateur est le même.

C'est à la fois du polar, du roman engagé, du journalisme presque parfois.

Fabio Montale est sans doute, dans le polar français, l'un des personnages les plus vrais et les plus attachants.

Une somme à dévorer. Impossible de fermer chaque roman avant de l'avoir terminé !

(Ne vous fiez pas à la série télé si vous l'avez vue et supportée : non seulement le vieux Delon est un très mauvais acteur, mais en plus il n'a rien compris au personnage qu'il incarne et qui est l'opposé de celui qu'il incarne si laborieusement et si caricaturalement... En revanche, Richard Bohringer joue le personnage à la perfection dans le film d'Alain Bévérini adaptant le premier volet de la trilogie, Total Khéops.)
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Solea





C'est le meilleur guide touristique que j'ai trouvé pour me promener dans Le Panier, où Fabio Montale, le narrateur a passé son enfance aux Goudes où il se réfugie dans le cabanon légué par ses parents, et dans les cités des Quartiers Nord où il exerce comme policier. J'ai donc mis mes pas dans ceux du héros et cela décuple le plaisir de la touriste!









Fabio Montale a donné sa démission après le massacre qui clôt Total Khéops. Il vit dans son cabanon des Goudes, va à la pêche







"Les Goudes. L’avant-dernier petit port avant les calanques. On longe la Corniche, jusqu’à la plage du Roucas-Blanc, puis on continue en suivant la mer. La Vieille-Chapelle. La Pointe-Rouge. La Campagne-Pastrée. La Grotte-Roland. Autant de quartiers comme des villages encore. Puis la Madrague de Montredon. Marseille s’arrête là.[...]Ma maison, c’est un cabanon. Comme presque toutes les maisons ici. Des briques, des planches et quelques tuiles. Le mien était construit sur les rochers, au-dessus de la mer."







SOLEA 



Dernier livre de la trilogie.



Soléa est la  musique jouée par Miles Davis qui accompagnera le   roman. Solea est associé à Lole, partie à Séville.



 "La Solea, m'avait-elle expliqué un soir est la colonne vertébrale du chant flamenco"



Voila pour la tonalité.



Fabio Montale est devenu la cible de la Mafia. Son amie, la journaliste, Babette est partie en Italie pour un reportage sur la Mafia. Explosif! Se sachant menacée elle a choisi de disparaître. Des proches de Fabio Montale sont exécutés dont une jeune femme avec qui il avait ébauché une relation, un ancien copain boxeur...Fabio craint surtout pour Honorine et Fonfon, ses voisins des Goudes qui lui tiennent lieu de famille. 



Paysages urbains, musique et beaucoup cuisine. J'ai souligné avec soin les recettes:



Je m’étais mis à la cuisine tôt le matin, en écoutant de vieux blues de Lightnin’ Hopkins. Après avoir nettoyé le

loup, je l’avais rempli de fenouil, puis l’avais arrosé d’huile d’olive. Je préparai ensuite la sauce des lasagnes. Le reste du fenouil avait cuit à feu doux dans de l’eau salée, avec une pointe de beurre. Dans une poêle bien huilée, j’avais fait revenir de l’oignon émincé, de l’ail et du piment finement haché. Une cuillerée à soupe de vinaigre, puis j’avais ajouté des tomates que j’avais plongées dans l’eau bouillante et coupées en petits cubes. Lorsque l’eau s’était évaporée, j’avais ajouté le fenouil.





Honorine avait une manière incomparable de faire des poivrons farcis. À la roumaine, disait-elle. Elle

remplissait les poivrons d’une farce de riz, de chair à saucisse et d’un peu de viande de bœuf, bien salée et

poivrée, puis elle les déposait dans une cocotte en terre cuite et elle recouvrait d’eau. Elle rajoutait coulis de

tomate, thym, laurier et sarriette. Elle laissait cuire à tout petit feu, sans couvrir. Le goût était merveilleux,

surtout si, au dernier moment, on versait dessus une cuillerée de crème fraîche.



Thriller, guide touristique de Marseille, analyse socio-politique....cuisine méditerranéenne.. quelques aspects de cette trilogie. J'ai oublié la musique, les livres..et la célébration de l'amitié, de la chaleur humaine. 
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Total Khéops

Il y a tout de ce qu'on peut attendre d'un roman policier dans ce livre, tout et plus encore. C'est une immersion totale dans une ville, Marseille. Ces rues, sa langue, le peuple, italien espagnol arabe, tout ça sent mauvais et bon aussi, la cuisine, la mer. Si vous avez oublié un peu le roman noir comme moi au moins depuis le dernier Dennis Lehanne ("le silence" une merveille) plongez vous dans ce merveilleux livre d'un auteur que je découvre, mort trop tôt.

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Le soleil des mourants

J'ai lu e livre à l'occasion d'un challenge.

J'ai eu beaucoup de mal à aller jusqu au bout.

J'ai été déçue suite à la lecture du quatrieme de couverture.

J'ai sympatisé avec les personnages mais j'ai trouvé qu'il y avait trop de scènes de sexe qui n'apportient rien au récit

Le coté qui m' a beaucoup intéréssée par contre est la description du mode de vie des gens qui vivent dans la rue .Leur philosophie de la vie est bien complexe mais leurs réflexions sur la société qui les entoure et pleine de philosophie.

.
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Total Khéops

Total Khéops, c'est le titre d'une chanson d'IAM, qui fait référence au chaos, au désordre. Ici, le désordre, c'est le flic Fabio Montale qui le sème en allant fouiner pour découvrir la vérité sur la mort de ses deux amis d'enfance, Manu et Ugo. Et il va lever plus gros que lui, se prendre des coups, moralement et physiquement.

Un très bon polar par son personnage Montale, flic qui n'est pas aimé de sa hiérarchie car il ne cogne pas assez et discute trop, car il comprend les voyous; mais aussi par Marseille, ses odeurs , son métissage.

Je ne suis ps très roman policier mais celui-ci m'a vraiment accrochée et je crois que j'ai un faible pour le héros, gueule cassée au cœur tendre (oui, je sais, je suis une midinette...)
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