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Critiques de Jean-Claude Izzo (264)
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Total Khéops

Il y a tout de ce qu'on peut attendre d'un roman policier dans ce livre, tout et plus encore. C'est une immersion totale dans une ville, Marseille. Ces rues, sa langue, le peuple, italien espagnol arabe, tout ça sent mauvais et bon aussi, la cuisine, la mer. Si vous avez oublié un peu le roman noir comme moi au moins depuis le dernier Dennis Lehanne ("le silence" une merveille) plongez vous dans ce merveilleux livre d'un auteur que je découvre, mort trop tôt.

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Le soleil des mourants

Le sujet est loin d'être facile : la vie des SDF... avant qu'ils ne le deviennent,pendant... et leur mort.

Et pourtant, le livre est beau. Le style simple et efficace.

Emouvant, touchant, plein de tendresse...malgré la violence, le froid, la détresse, les vengeances et trahisons.

On sent la chaleur du soleil de Marseille.
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Le soleil des mourants

J'ai lu e livre à l'occasion d'un challenge.

J'ai eu beaucoup de mal à aller jusqu au bout.

J'ai été déçue suite à la lecture du quatrieme de couverture.

J'ai sympatisé avec les personnages mais j'ai trouvé qu'il y avait trop de scènes de sexe qui n'apportient rien au récit

Le coté qui m' a beaucoup intéréssée par contre est la description du mode de vie des gens qui vivent dans la rue .Leur philosophie de la vie est bien complexe mais leurs réflexions sur la société qui les entoure et pleine de philosophie.

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Total Khéops

Total Khéops, c'est le titre d'une chanson d'IAM, qui fait référence au chaos, au désordre. Ici, le désordre, c'est le flic Fabio Montale qui le sème en allant fouiner pour découvrir la vérité sur la mort de ses deux amis d'enfance, Manu et Ugo. Et il va lever plus gros que lui, se prendre des coups, moralement et physiquement.

Un très bon polar par son personnage Montale, flic qui n'est pas aimé de sa hiérarchie car il ne cogne pas assez et discute trop, car il comprend les voyous; mais aussi par Marseille, ses odeurs , son métissage.

Je ne suis ps très roman policier mais celui-ci m'a vraiment accrochée et je crois que j'ai un faible pour le héros, gueule cassée au cœur tendre (oui, je sais, je suis une midinette...)
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Chourmo

Deuxième roman de la trilogie marseillaise, Chourmo commence par l'enlèvement et l'assassinat du fils de la cousine de Fabio Montale et de celui d'un historien algérien anti-FLN, le tout dans une villa marseillaise appartenant à un architecte qui blanchit l'argent de la mafia.

Pris à partie personnellement dans cette affaire, Fabio Montale mène son enquête entre deux verres de whisky et quelques poissons dégustés sur son balcon méditerranéen. Montale y démêle une affaire complexe qui mêle le Milieu, l'islamisme radical, les souvenirs douloureux du FLN et le trafic de drogue.

Comme dans Total Khéops, Chourmo est une plongée véritable dans Marseille, ville méditerranéenne par excellence, melting-pot de cultures où se donnent rendez-vous les Italiens, les Grecs, les Algériens, les Arméniens. On y voit une ville en crise, car le port déménage à Fos, on y voit une ville éclatée en anciens villages et en quartiers aux identités bien affirmées : les quartiers Nord, la Belle de Mai et Euroméditerranée qui sort de terre. Mais Marseille change, et le cosmopolitisme et les trafics en tout genre sont moins bien acceptés par une partie de plus en plus large de la population qui se tourne vers le FN.

Dans cet univers, Montale est un humaniste pessimiste : conscient des passions humaines, il ne parvient pas à s'habituer aux violences quotidiennes et aux luttes de pouvoir. Lui, comme les autres Marseillais, en est réduit à la chourme, c'est-à-dire la galère, ce qui signifie la débrouille, érigée au rang de mode de vie. Définitivement, Marseille y apparait comme une ville pleinement vivante.
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Les Marins perdus

Si vous ne connaissez pas Izzo, vous en avez vaguement entendu parler à la télévision lors de la diffusion de la trilogie, piteuse et pas vraiment fidèle à mon avis, de Fabio Montale. Izzo est bien le créateur de ce personnage à la dérive si attachant, bien plus attachant qu’Alain Delon qui prétend incarner le personnage. Le vrai succès vient du créateur originel, Jean-Claude Izzo, même trahi, et non de la pseudo-performance de l’acteur…

Les marins perdus, c’est une histoire de désespérance. Izzo y campe la vie de trois marins bloqués dans le port de Marseille. Déracinés, ayant perdu le sens de leur vie en perdant la mer, ils vont se raconter dans un huit clos implacable où se mêlent souvenirs, raisons de vivre, amours oubliés ou perdus, vie de marins dans les ports, espoirs déçus ou perdus.

Le tout se joue dans l’atmosphère étouffante de Marseille, ville fétiche d’Izzo. La détresse humaine prend le pas sur vague espoir de construire un destin réjouissant… Mais peut-il en être autrement pour ces hommes dont la vraie raison d’être est cette fuite en avant inhérente à la vie des marins ?

Jean-Claude Izzo réalise, à mon avis, un petit chef d’œuvre digne des plus grands écrivains, par l’originalité et l’actualité du sujet traité, mais aussi par la qualité de son écriture.

A lire, si ce n’est déjà fait, la trilogie Fabio Montale : Solea, Total Khéops et Chourmo parus en série noire Gallimard.

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Vivre fatigue

Portées par de très belles illustrations de Joëlle Jolivet où le noir et le blanc fait écho au soleil, de très jolies nouvelles tristes et mélancoliques qui vont au fil des pages et à juste titre désenchanter la vie.
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La Trilogie Fabio Montale, Intégrale

Le Marseille d'Izzo



Les amateurs de polar connaissent Paris comme leur poche. De Léo Malet à Didier Daeninckx, les auteurs ont arpenté les rues et les quartiers de la capitale, approché ses mystères et ses côtés les plus glauques. Rien de tout cela chez Jean-Claude Izzo. Dans ses livres, des polars vigoureux, politiques, nostalgiques, c’est Marseille et la Méditerranée qui se taillent la part du lion. Attention, pas le Marseille de Pagnol : on n’y entendra pas beaucoup de cigales... Jean-Claude Izzo s’en est allé en janvier 2000, quelques mois après la publication de son dernier roman, Le Soleil des mourants.



Le Marseille d’Izzo, c’est celui d’aujourd’hui, ouvert sur la mer et qui parle avec tous les accents du sud de l’Europe et du nord de l’Afrique. C’est celui des rappers, de IAM et du Massilia Sound System, où le Front National fait des dégâts. Mais c’est aussi celui des calanques, lieu où le héros de la trilogie la plus connue de Jean-Claude Izzo, l’ancien flic Fabio Montale, s’est installé dans son cabanon, auprès de Fonfon et Honorine, deux vieux Marseillais formidables, sortes de parents adoptifs toujours prêts à aimer, à accueillir et à réconforter. Au bord de la mer bien sûr, près de la barque de pêcheur.







Total Kheops

Dans ce livre, Fabio Montale est encore flic dans les quartiers nord de Marseille... pas pour longtemps. Le retour (bref !) d’un ancien de la "bande" du temps où il était adolescent, et de l’autre côté de la barrière, va réveiller les loups qui dorment et le plonger dans un tumulte infernal de vengeance et de souvenirs qui font mal, un enfer où même les innocents trinquent, comme Leïla, cette jeune fille d’immigrés étudiante à Aix qui va trouver une mort abominable et improbable, dont notre héros se sentira douloureusement coupable. Le dernier chapitre s’intitule "Où il est préférable d’être en vie en enfer que mort au paradis". En regardant Montale s’éloigner sur sa barque avec sa compagne, le lecteur n’en est pas si sûr. Jusqu’aux dernières lignes : "Marseille se découvrait ainsi. Par la mer. Comme dut l’apercevoir le Phocéen, un matin, il y a bien des siècles. Avec le même émerveillement. Port of Massilia. Je lui connais des amants heureux, aurait pu écrire un Homère marseillais, évoquant Gyptis et Protis (...) La ville pouvait s’embraser. Blanche d’abord, puis ocre et rose. Une ville selon nos coeurs."



Solea

"La vie puait la mort". On ne saurait dire mieux. Montale n’est plus flic. On le retrouve dans le bar d’Hassan, un bar où se brassent tous les milieux, où le pastis se boit entre amis : "Celui qui venait boire son pastis, on pouvait en être sûr, il ne votait pas Front National". On y écoute Léo Ferré, chez Hassan. C’est le calme avant la tempête. Car dans Solea, Jean-Claude Izzo n’y va pas de main morte : c’est carrément la Mafia qui mène le jeu. Avec une journaliste qui en sait beaucoup trop et qui ne se cachera jamais assez loin, une disquette qui porte malheur... et l’irruption d’Internet au pays du polar, puisque notre héros ne se gêne pas pour publier sur le web les informations explosives détenues par Babette la journaliste. Dans Solea, il y a des coups, du whisky, du sang, de la peur. Mais à la fin : "Le bateau filait vers le large. Ça allait, maintenant. Le whisky me dégoulinait sur le menton, dans mon cou. Je ne sentais plus rien de moi. Ni dans mon corps, ni dans ma tête. J’en avais fini avec la douleur. Toutes les douleurs. Et mes peurs. La peur."



Chourmo

Chourmo démarre sur un meurtre par erreur, celui d’un jeune homme de bonne famille qui se trouve là où il ne fallait pas, en compagnie de son amie "beur" Naïma. Mais ce jeune homme, c’est le fils d’une cousine de Fabio Montale. Respectable cousine, qui ressemble à Claudia Cardinale, sent le Chanel n°5, roule en Saab et possède un magasin de vêtements à Gap. Alors bien sûr, Montale va enquêter. Et tomber sur un beau panier de crabes en pleine pourriture... L’ennemi, dans Chourmo, c’est le Front National et ses militants à l’air très "normal", tellement normal que pour un peu, on les épouserait... Montale cherche, et trouve. Désillusion, dégoût... à la fin : "J’enfilai ma vieille casquette de pêcheur et je descendis vers mon bateau. Mon ami fidèle.



Je vis mon ombre dans l’eau. L’ombre d’un être usé. Je sortis à la rame, pour ne pas faire de bruit (...) Je me mis alors à chialer. Putain, c’était vachement bon."



AMBIANCE



Chez Jean-Claude Izzo, on lit (Joseph Conrad, Saint-John Perse, toujours la mer), on boit (du vin, du pastis, du café ou du whisky Lagavulin), on mange (des farcis, de l’aïoli, des rougets grillés, de la cuisine italienne). Et surtout on écoute de la musique.



A préparer près de votre platine CD avant d’ouvrir les livres de Jean-Claude Izzo



Total Khéops



Paco de Lucia, Entre dos aguas - Santa Lucia, chanson italienne - Ray Charles, What’d say, I got a woman - Miles Davis, Rouge - Thelonious Monk - Calvin Russel Rockin’ the republicans, Baby I love you - De la musique arabe (un solo d’oud) - BB King - IAM - Massilia Sound System - Lightnin’ Hopkins, Last night blues - Bob Marley, Stir it up - Ruben Blades - Paolo Conte - Khaled - Michel Petrucciani, Estate - Astor Piazzola et Jerry Mulligan, Buenos Aires, twenty years after - Léo Ferré - Buddy Guy avec Jeff Beck, Eric Clapton et Mark Knopfler, He’s got the blues - The Doors. The End - Dizzy Gillespie, Manteca.



Solea



Léo Ferré - Mongo Santamaria, Mambo terrifico - John Coltrane, Out of this world - Ray Barretto, Benedicion -Tito Puente - Arturo Sandoval - Juan Luis Guerra - Irakere - Pinetop Perkins, Blues after hours - Lightnin’Hopkins, Darling, do you remember me ? - John Coltrane et Duke Ellington, In a Sentimental mood, Angelica - Abdullah Ibrahim, Echoes from Africa - Maruzzella, chanson italienne - Nat King Cole, The Lonesome Road - Gian Maria Testa, Extra-Muros



Chourmo



Bob Dylan, Girl from the North Country - MC Solaar, Prose combat - John Coltrane - Miles Davis - Bob Marley, So much trouble in the world - Bob Marley, Slave Driver - Los Chunguitos, Apasionadamente - Art Pepper, More for Less - Léo Ferré, Ô Marseille - Sonny Rollins, Without a Song - BB King, Rock My Baby - Lightnin’ Hopkins, Your own fault, baby - Renato Carosone, Chella lla - Edmundo Riveiro, Garuffa - Carlos Gardel, Volver - ZZ Top, Long distance boogie, Thunderbird



BIBLIOGRAPHIE



Total Kheops, Solea et Chourmo sont disponibles en Série Noire (Gallimard). Ils ont également été réédités en un seul volume chez Folio policier



Les marins perdus (Flammarion), roman inspiré d’un fait divers, raconte l’histoire de trois marins qui survivent à bord de l’Aldébaran, en espérant la reprise de leur cargo par un nouvel armateur.



Le Soleil des mourants (Flammarion - J’ai Lu), où Izzo raconte avec émotion et sobriété la vie et l’errance d’un SDF au passé douloureux, d’un marginal malgré lui, d’un de ceux que la vie laisse au bord de la route, comme on dit. La vie oui, mais quelle vie ?



Guide "Autrement" Marseille, dirigé par Jean-Claude Izzo. Une somme d’informations pour mieux aborder la ville, en pénétrer les secrets... et en tomber amoureux.



Vivre fatigue, six nouvelles dans la collection Librio (les livres à 10 F)



Loin de tous regards, poèmes de Jean-Claude Izzo illustrés par Jacques Fernandez, éditions du Ricochet, 1998.



Jean-Claude Izzo a aussi écrit des textes, notamment pour le chanteur Gian Maria Testa, son ami du Piémont.



A visiter, le site que son fils Sébastien lui a consacré : http://www.jeanclaude-izzo.com




Lien : http://rompol.canalblog.com/..
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Les Marins perdus

J'aime lire les romans de Jean Claude Izzo. J'avais déjà adoré la trilogie avec Fabio Montale. Cette façon claire et juste de décrire Marseille, le port , les marins oubliés sur ce quai produisent dans ma tête des images précises à tel point que j'ai l'impression d'être au cinéma. J'ai été totalement embarqué dans cette histoire. Izzo montre des vies brisées, des personnages cassés, une noirceur de la vie avec des éclats de soleil. On est loin des clichés Marseillais mais surement plus proche de la vérité de la vie dans cette ville monde lourde de son passé si riche et si long.
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Chourmo

Polar noir. Je me suis surprise à lire en exagérant mon accent pour me mettre dans l'ambiance marseillaise ! C'est un chouilla caricatural mais vé, on va pas se priver non plus ! Pour l'intrigue, c'est pareil, tout y est : meurtres, mafia, intégristes musulmans, bons et mauvais flics, femmes épleurées, alcool, recettes marseillaises et histoires de famille...

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Total Khéops

J’avais commencé ce livre il y a plus de 15 ans, puis je l’avais abandonné. Me voilà en train de le relire…en fait ce livre c’est une ode à Marseille (ville que je connais pas); comme souvent dans ce genre de livre, l’histoire, particulièrement alambiquée façon Chandler, est secondaire. Le pitch c’est trois amis d’enfance, Manu (assassiné, mais par qui ?), Ugo (tué pour avoir vengé Manu) et Fabio, le flic qui mène l’enquête. Le reste ce sont les amies de Fabio et pleins de méchants…on ne dispose pas de toutes les informations donc inutile de chercher qui a fait quoi…tout est dans l’atmosphère et ce ne sont pas les polars que je préfère car on reste extérieur à la chose. Mais ça se lit, indéniablement.
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Les Marins perdus

LES MARINS PERDUS 1997

Un cargo en rade dans le port de Marseille, trois marins perdus. L’attente. Il y a du En attendant Godot dans cette histoire. Sauf que ça finit par finir.

Abdul, le Libanais, Diamantis, le Grec, Nedim, le Turc, tous trois forcés de composer, de s’aimer peut-être, s’entraider sûrement.

Un cargo, c’est fait pour naviguer, de port en port, Valparaiso, Trieste, Smyrne …Mais là, il est encalminé dans la rade, à cause d’une sale histoire d’armateur. Nos trois marins, à tour de rôle vont déambuler dans Marseille à la recherche d’amours perdus ou retrouvés Bien sûr, les balades seront loin d’être tranquilles. Prostituées, maquereaux, truands, mafias, joueront leurs parties, comme les chiens dans un jeu de quilles ; le passé revient leur taper au carreau.

Plus on avance dans le récit, plus on s’attache à ces trois hommes, aux femmes aussi, celles qui sont là et celles qui ne les attendent plus. Izzo a un cœur grand comme ça quand il raconte leur quotidien de marin, leurs manques et leurs blessures. Mais ce qu’il sait faire très bien, c’est nous décrire Marseille. Marseille avant le Mucem mais avec le Fort Saint Jean, Marseille, la Corniche et la Cannebière, la Bonne-mère et les Bas- fonds…

Les trois marins sont tous des Méditerranéens, plongés dans le même bain civilisationnel. La Méditerranée (on voit bien que Izzo a lu Braudel) est le ciment qui soude tous ses peuples. La Méditerranée : « ce sont des routes, des routes de mer et de terre, liées ensemble autant dire des villes. Les grandes, les petites. Elle se tiennent par la main. Le Caire et Marseille, Gênes et Beyrouth, Istanbul et Tanger, Tunis et Naples, Barcelone et Alexandrie, Palerme et… »

Voilà. On a bourlingué, comme avec Conrad, on a suivi Ulysse dans son Odyssée et on n’a même pas quitté le port. Quelle aventure (comme dirait Benjamin Biolay).

J’ai aimé deux trois petits rappels de la langue occitane, les arapèdes, les cagoles, le temps immobile…La langue est aussi un voyage.

Bref, un roman que je n’avais pas envie de lire, mais qui m’a fait beaucoup de bien.

Nedim et le bonheur : « Il était fort pour ça, pour ne pas penser au lendemain. Ni même aux heures qui suivraient après l’amour. »



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Solea

Après Total Kheops (bordel total), Chourmo (frère de galère), cet opus est la fin crépusculaire de la trilogie marseillaise de Jean Claude Izzo que j'avais découvert avec les marins perdus.



Les trois histoires s'amorcent sur la disparition d'une personne que Fabio Montale va tacher d'élucider. Dans le premier polar, il démissionnera de la police après avoir enquêté sur l'assassinat d'un vieil ami pour continuer à enquêter dans le suivant, sur la disparition du fils de sa cousine et pour sauver une ancienne amie journaliste dans le dernier opus du nom d'une danse qui se danse seul.



D'un style limpide qui allie langueur, sensualité et nostalgie, Izzo donne de l'épaisseur à ses personnages et met en avant l'amitié et les bons petits plats. On y retrouve l'amertume de l'auteur face à la dégradation de sa ville comme Thierry Jonquet avec le quartier de Belleville.



Amoureux de Marseille, Izzo décrit une ville gangrenée par la corruption et la mafia. Le dernier volet documenté datant 1998, on peut imaginer que la situation de la ville n'a fait qu'empirer.
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Total Khéops

L'histoire se passe à Marseille. Fabio Montale est un flic de banlieue, fils d'immigré italien, il aime la pêche, le bon whisky, les femmes et Marseille.

Deux de ses amis d'enfance, devenus truands, sont abattus et une de ses amies se fait violer et assassiner. Montale tente de comprendre ses crimes et découvre un enchevêtrement d'intérêts et de luttes de pouvoir au sein de la pègre marseillaise et des forces de police. Une histoire parsemée de crimes et Marseille, une ville héroïne qui défie le temps.

Des quartiers nord aux ruelles du Panier, des quais du Vieux Port aux calanques les plus reculées des bords de mer, Fabio Montale en sait tellement sur Marseille qu'il sent battre en lui les pulsations de la ville. Flic déclassé, fils d'immigrés appréciant les poètes, le jazz, la pêche et les femmes, il est, à l'image de cette ville tant aimée, un homme sensible dont le passé parfois douloureux resurgit au fil des enquêtes...Et à l’instar de son créateur, il a sans doute le même engagement politique, irrémédiablement du côté des pauvres, des oubliés et des opprimés.

Jean-Claude Izzo est un Marseillais lui aussi et Total Khéops est avant tout un roman sur Marseille. A travers le destin de deux voyous amoureux d'une même femme, l'auteur fait le portrait d'une ville qui change vite mais qui lutte pour ne pas se laisser engloutir par son image. Dans une langue incisive il déclare son amour à sa ville. Pas étonnant qu’on est dit de lui qu’il était le « Chef de file du polar marseillais »

Total Khéops, écrit en 1995, est le premier épisode de la trilogie marseillaise, composée de Chourmo et Soléa.




Lien : https://collectifpolar.com/
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Total Khéops

Avis un peu mitigé sur ce roman :



J’ai aimé : les personnages Fabio Montale, Lole,Manu, Ugo....; comment est dépeint Marseille et ses habitants (j’ai eu l’impression d’entendre ma grand mère parler - Mon père est né dans le quartier du Panier en 1946, Izzo y est né en 1945)

Des recettes succulentes ...la présence de la mer et du soleil...



Je n’ai pas trop aimé : l’intrigue qui est à la fois complexe et un peu confuse (beaucoup de personnages de la mafia que j’ai confondus) et beaucoup de violence ...trop ?



Et dire qu’à un moment je ne lisais que des polars ainsi ..tout le monde change ....
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Solea

Solea est le dernier opus de la trilogie marseillaise, le plus sombre, son avant-dernier livre (1998) ,juste avant "Le Soleil des Mourants" (1999) et son décès en janvier 2000 d'un cancer du poumon. Pressentiment de sa propre mort qui l'a amené à écrire des livres sombres?

Nous y retrouvons l'ex-policier Fabio Montale, amoureux de sa ville, Marseille, toujours incapable de vivre sereinement une relation avec une femme. Dès le début, il sent la mort:"La vie puait la mort", dit-il page 23. Pas de très bon augure.Et pourtant, comme dans ses précédents opus, il a une écriture poétique, malgré la noirceur du récit. Il est toujours amateur de musique, en particulier de jazz. D'ailleurs le titre du roman est celui d'un morceau de Miles Davis.

Le thème, c'est la puissance de la Mafia dans le sud de la France en particulier et - et c'est en cela que c'est sombre - sa collusion avec la sphère politique, économique et la police. Ce n'est ni rassurant ni optimiste, mais je crains bien qu'il ne s'agisse pas que de fiction.

Fabio est appelé à la rescousse par une amie journaliste qui a préparé un dossier explosif sur la Mafia; les menaces et les assassinats s'enchaînent. L'effet domino,, vous connaissez?

Malgré la noirceur du sujet, j'ai dévoré ce livre. je regrette beaucoup que Jean-Claude Izzo soit mort prématurément et n'ait pas eu le temps d'en écrire davantage.
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Le soleil des mourants

Un livre qui plombe un peu l'esprit. L'histoire d'un sans-abri qui va de déception en déception, qui a tout perdu, qui ne veut pas faire la manche mais qui n'a pas pas vraiment le choix...difficile de garder espoir dans ces conditions de misère.

Heureusement qu'il existe une certaine solidarité entre eux, parce que oui c'est un fait ces gens là sont "invisibles" aux yeux de la société qui les a rejeté.

Je trouve que le livre rend un bel hommage à ces personnes dans leur combat quotidien. Et l'on se rend compte que la descente aux enfers peut arriver à tout le monde.



L'auteur s'est inspiré de faits réels.

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Le soleil des mourants

Jean-Claude Izzo est un auteur d'une grande sensibilité. Il a aussi la retenue de ceux qui décrivent mais ne jugent pas. C'est cette pudeur, qui fait du Soleil des mourants un grand roman.



Ce livre m'a beaucoup touché tant par son sujet que par le style de l'auteur. Izzo nous prend par la main pour nous montrer la misère des êtres qu'on se force habituellement à ne surtout pas regarder. Qui sont ces hommes qui vivent dans la rue? Jean-Claude Izzo est bien-sur beaucoup trop subtile pour nous livrer une réponse toute faite... Il nous rappelle aussi que dans la vie, ce qu'on peut croire définitivement acquis ne l'est jamais vraiment et que tout peut nous glisser entre les doigts. C'est peut être de ce constat que l'auteur tire son empathie et son respect pour tous ses personnages...



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Vivre fatigue

Une pépite! Personne ne décrit la misère et les bas fonds de Marseille comme Jean-Claude Izzo. Ce recueil de nouvelles ne fait que le confirmer: c'est poisseux, âpre et triste...Je vous conseille de ne pas être trop déprimé avant de le lire, sinon il pourrait bien vous achever...
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Total Khéops



Ce roman n’est pas du tout fait pour moi.

Ma critique ne sera donc peut-être pas très objective.

Je n’ai pas apprécié le style très oral de l'auteur, mais ce style convient très bien au récit qui se déroule dans la banlieue marseillaise et par le fait que le narrateur y ait grandi.

Je trouve ce roman trop violent….

Il ne m’a pas convenu, mais il conviendra certainement à des lecteurs pour lesquels la violence et le style oral ne gênent pas.
Lien : http://vepug.blogspot.fr/201..
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