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Citations de Jean-Claude Mourlevat (773)


Dès le samedi, à ma mère s’inquiétant de savoir si je m’étais déjà fait des amis, j’ai pu répondre que oui j’en avais un. « Comment s’appelle-t-il ? Il s’appelle Jean. » J’étais tombé ami comme on tombe amoureux. Après cela je n’ai plus jamais été seul dans ma vie et cinquante ans plus tard, c’est ce même Jean que j’attends, accoudé à une barrière métallique, sur l’embarcadère du port d’Ouessant, en cet après-midi d’octobre.
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On découvre le paradis quand on le perd, et le nid quand on en tombe.
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Je ne sais pas quel ami mon père a choisi comme témoin lors de son mariage avec Suzanne, il faudra que je lui demande à l’occasion, mais dans tous les cas celui-ci n’aura eu de fonction qu’administrative.

Le vrai témoin, ce fut ma maman Jeanne bien sûr. Car peut-on se marier, perdre sa femme aimée au moment où elle vous donne un fils, se remarier deux ans plus tard seulement et faire, le jour de la cérémonie, comme si elle n’avait jamais existé ? Nul doute qu’elle lui aurait donné sa bénédiction, mais de là à se laisser oublier si vite...

J’imagine volontiers que le cortège qui se rendit à pied de notre ferme jusqu’à la mairie du village a été escorté par elle, par son évanescent petit fantôme.
Elle aura suivi la procession tantôt en contrebas, tantôt sur le talus en surplomb, silencieuse et bienveillante.
Les mariés, d’accord là-dessus, l’auront sans doute secrètement conviée à la condition qu’elle soit plus que discrète : invisible.
Elle aura assisté à tout : à la messe depuis le banc du fond de l’église, aux échanges de consentements près de la porte entrouverte de la salle de la mairie, au banquet.
Elle aura été de la fête, tantôt à l’écart et mélancolique, tantôt se mêlant aux danses et aux jeux.
Et elle aura attendu que les deux mariés regagnent leur chez-eux, à la nuit tombée, pour regagner elle-même son chez-elle, le cimetières de la ville voisine et la modeste tombe sur laquelle il est inscrit : Jeanne Benoit née Roche 1933 - 1952.

J’ai deux mères, donc : l’une est une image éthérée , une sorte de Sainte Vierge coquine qui m’a porté et mis au monde ; l’autre est consistante, débordante d’humanité, terriblement réelle. Je trouve que les deux constituent un bel attelage à ma charrette.
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"C'est étrange de parler avec assurance de quelque chose dont on ignore tout."
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"C'est amusant, le jeu de la séduction. Il y a une seconde précise où l'on sait que l'autre s'intéresse à vous. On se trahit sur un regard, une attitude, une inflexion de la voix."
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Quand je mourrai, Tomek, pleure un peu si tu ne peux pas faire autrement, mais pas trop longtemps, s'il te plaît. Tu viendras peut-être de temps en temps sur ma tombe, alors dis-toi bien que je ne serai plus là. Si tu veux me voir, il faudra te retourner. Tu regarderas les rangées d'arbres dans le vent, la flaque d'eau où le petit oiseau boit, le jeune chien qui joue, c'est là que je serai, Tomek.
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Je n'aurais jamais cru que je puisse être dégouté de trop de propreté, de trop de vide, de silence, mais c'est le cas.
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Septième jour
C’est étrange, je commence à aimer leur silence. A m’y sentir bien. Au fond ; il y a moins de choses à dire que l’on croit. (p. 64, Chapitre 5, “Les silencieux”).
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Aux dix commandements de Dieu, il en avait ajouté un, le onzième : "Tu accorderas correctement le participe employé avec être et avoir", qu'il situait, dans sa hiérarchie personnelle, tout juste après le "Tu ne tueras point".
("L'accord du participe")
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"Le jour d'après, il l'avait perdue à la suite d'un pari stupide dans un port de Java. Ou bien il l'avait vendue à un milliardaire à qui il en manquait une. Un ours la lui avait arrachée dans le Grand Nord Canadien. [...] Six années durant le vieil homme raconta chaque soir une histoire différente, et il le faisait si bien que chaque soir on le croyait. Jusqu'au lendemain..."
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Si je n’ai pas sauté à l’eau pour me tuer, c’est parce que je ne savais pas nager ! C’est ridicule, non ?
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Elle était là, à mes pieds, large et sereine. Silencieuse. La rivière Qjar, qui coule à l’envers… Ces mots prononcés par le conteur m’étaient destinés, je l’avais toujours su. Et j’avais cru en cette rivière prodigieuse dès la première seconde, sinon où aurais-je trouvé la force d’avancer sans cesse, de franchir la montagne, le désert, la forêt, l’océan ? Mais maintenant que je l’avais atteinte, que je la voyais de mes yeux, que je pouvais la toucher de mes doigts, boire son eau, je me sentais stupéfaite et incrédule. (p. 143, Chapitre 14, “L’eau de la rivière Qjar”).
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Dans le désert, j'ai appris que la vie dure une seconde, et qu'une seconde contient l'éternité.
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"L'argent va à l'argent, chacun le sait."
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Je suis amoureuse de cette Terre sur laquelle j'ai mes pieds. Je l'aime avec tous ses défauts, toutes ses tares. Je l'aime à cause de ça. J'aime le trop froid et le trop chaud, la pluie, la boue, les embouteillages, les examens ratés, les cartes postales moches, les mensonges, les larmes, les blessures et la mort. J'aime ce qui manquent ce qui dépasse, j'aime le trop et le pas assez, je veux me bruler aux orties et aux casseroles, ça ne me dérange pas, je veux bien égarer mes clefs, avoir mal à la tête, être trompée, être bousculée. Mais je prends aussi les bonnes choses. Je veux être caressée, je veux manger des banana split, je veux écouter de la bonne musique, recevoir des lettres, voir naître des bébés, faire la sieste, aller à Venise...
Je veux faire entrer de l'air dans mes poumons,
je veux respirer.
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Chapitre : 7. Dans la montagne
Ils quittèrent leurs manteaux d'internes et les jetèrent dans le feu. Ils les regardèrent brûler jusqu'à ce qu'il n'en reste que les boutons calcinés, puis ils sortirent et marchèrent jusqu'au petit lac voisin. Celui-ci, parfaitement rond, reflétait le vert intense des sapins qui l'entouraient. le silence et le calme étaient absolus.
- Le premier qui dit : 'C' est le premier matin du monde' a perdu, s'amusa Milena.
- 'C' est le premier matin du monde', s'écria Bartolomeo et il se précipita vers la berge.
Il ôta en un clin d'oeil tous ses vêtements et plongea dans l'eau glacée. Il nagea avec furie, fouettant l'eau de ses bras, de ses jambes.
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Ainsi allait la vie : on se sent léger, joyeux, insouciant et en cinq secondes, tout bascule.Le bonheur est bien fragile, pensa-t-il, et il s'efforça de penser à autre chose.
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Le problème avec cette stratégie est que l'ennemi public numéro un de l'humour, c'est la tension. On est drôle quand on est détendu. Or il suffisait que la distance entre elle et moi descende en dessous de sept mètres pour que je sois aussitôt noué comme un scoubidou.
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La vie a plus de fantaisie que moi, se dit-il.
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Le dur entraînement quotidien, l'épouvante de ceux qui montent dans les fourgons pour aller disputer leur premier combat, les exploits des vainqueurs, le récit de leurs exploits, la mort des vaincus et le récit de leur mort, le jaune du sable de l'arène, le rouge du sang qui coule dessus, tout ça... Je peux plus m'en passer. C'est comme une drogue.
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