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Citations de Jean-Côme Noguès (120)


Les doigts de Plume-Noire allèrent de la place de son cœur à celle du cœur de Finn. Et Finn comprit que le petit Indien lui rendait son amitié. Puis les doigts affleurèrent le sol avec vénération, comme on s’approche d’un lieu sacré, avant de désigner le campement et enfin de montrer le ciel dans son immensité.
Finn interpréta chacun de ces gestes et crut ne pas se tromper. S’il respectait la terre des tribus indiennes et de leurs ancêtres, elle serait assez vaste pour l’accueillir, car elle avait toujours été généreuse.
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- Je viens vous remercier pour le sac de blé, […] Le problème, c’est que je ne peux pas vous le payer.
- Qui vous en parle ?
L’homme regarda les bois à travers la porte restée ouverte, avant d’affirmer :
Ici, on a besoin de tout le monde. Et tout le monde, ça fait pas beaucoup de gens. Vous serez nos plus proches voisins. Au Québec, deux heures de marche, c’est tout à côté.
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Le Canada parviendrait-il à faire cohabiter le défricheur avide de creuser toujours plus loin ses labours et l'homme-premier qui se sentait le fils de cette terre? Un jour, peut-être...
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L’aventure de Martin commençait
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Martin étouffa un cri. Son cœur lui faisait si mal qu'il ne sentait pas la brulure d'une longue estafilade rouge sur son bras. Il se jeta à plat ventre au milieu du sentier et pleura jusqu'à l'épuisement de ses forces.
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On ne remplace pas un ami perdu, mais est-ce une raison pour rejeter une autre amitié ?
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L'enfant

Iasnaïa Poliana, dans la province de Toula, était l'orgueilleuse retraite du prince Nicolas Serguéïevitch Volkonsky. Pour avoir refusé d'épouser la nièce de Potemkine, le favori de Catherine II, il avait été relégué au poste de général gouverneur militaire d'Arkhangelsk. Lorsqu'il demanda sa mise à la retraite, il se retira et consacra beaucoup de temps à l'éducation de sa fille Marie. Son épouse, la princesse Dmitrievna Troubetzkoï, était morte lorsque l'enfant avait à peine deux ans.
JC Noguès

C'est cruel mais c'est ainsi : à deux ans on ne se souvient de presque rien au point de craindre de trop s'y pencher pour garder intact le moindre souvenir qui reste, si flou, si ténu .. Tolstoï en souffrira toute sa vie dans un quasi silence, esquissé dans ses premiers écrits de jeunesse sous l'angle de la mi-fiction...

Y-a-t-il un âge d'ailleurs pour perdre bien sa mère étant jeune, je ne le pense pas !
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Les trois caravelles retournèrent à La Gomera pour y remplir leurs cales de ce qui était nécessaire à une longue navigation. Sur les quais s'entassaient des barils d'eau, des tonneaux de viande salée, des sacs de toutes sortes et, vidé à pleins tombereaux, du bois de chauffage aussi encombrant qu'indispensable.
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Jordi prit son luth, en tira des notes gaillardes et puis s’interrompit.

- Messire, risqua-t-il, j’ai une grâce à vous demander.

Amiel s’enfonçait dans l’eau dont il avait apprivoisé la brûlure. Après les vigoureux assauts maltraiteurs de quintaine et la chevauchée dans le lourd équipement guerrier, il goûtait le plaisir du corps libéré. Il posa la nuque sur le bord de la cuve et ferma les yeux. Jordi comprit que c’était sa façon d’écouter.

- Vous aviez une vieille serve, au bout du village. Depuis longtemps elle ne pouvait plus travailler beaucoup, mais elle élevait un enfant trouvé un soir au pied de la fontaine. Cette femme est morte.

- Tu parle de la Ragonne ?

- Tout juste, messire. L’enfant est jeune encore…

Jordi semblait hésiter maladroitement et puis il ajouta :

- Onze ans, peut-être… Peut-être douze.

Amiel ne disait rien.

- Donnez-le-moi, messire.

- Ce sont deux bras que tu m’enlèves, répliqua le seigneur.

- Je lui apprendrai de belles jongleries et toutes les chansons de Quéribus, de Puivert et de Peyrepertuse.

- Comment me paieras-tu, vagabond ?

- En chansons, gentil sire, autant que de vie j’aurai.

- D’accord, mais tu y ajouteras un faucon.

- Un faucon ! Aurait-on pu imaginer qu’un serf eût tant de prix ?

Le châtelain jeta un regard au jongleur.

- Que tu dénicheras hors de mon fief, brigand !

- Messire, vous connaissez la loi féodale. Nul ne peut dénicher un oiseau de proie s’il n’est fauconnier ou maître des autours.

- Te voici bien scrupuleux pour un baladin ! Vous autres, gens de passage, ne nous avez guère habitués à ce genre de protestations. Allons, tiens, bois ce vin et ne te fais pas plus honnête que ne le veut ta condition. Ce sera un faucon tiercelet.
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« Mais est-ce vraiment mon fils ? » pensa-t-elle tout haut ?
« Oui, mamma, C’est Silvio », dit-il tout bas avec un sourire.
Puis il ajouta :
« Et pour vous, ce sera toujours le même Silvio. »
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je ne sais pas qui a fait des illustrations ? pouvez vous m'aider ?
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C'est souvent ainsi que commencent les aventures, par une idée inattendue, un petit rien qui vous entraîne au loin.
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On pouvait être serf à l'échine douloureuse de trop porter des fagots et se sentir prince au milieu des feuillages neufs, des fleurs écloses toutes en une même aurore comme pour une fête seigneuriale, des chants d'oiseaux qui vous escortaient de branche en branche. Tant de petits coeurs gonflés d'amour sous les plumes ébouriffées à la saison des nids se gorgeaient de soleil, de vent léger dans une activité incessante et fébrile !
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Tourgueniev était à Paris quand il apprit qu'il avait une maladie grave.

Tolstoï étant à Moscou l'apprit à son tour, nous sommes fin 1882, Il lui écrivit avec une sincérité qui ne s'embarrassait pas de nuances. Et Tourgueniev lui répondit en lui adressant cette lettre comprenant une exhortation désormais célèbre :
" Mon bon et cher Léon Nicolaîévitch (..) Je ne puis guérir. Il est même inutile d'y penser. Je vous écris sutout pour vous dire combien je suis heureux d'avoir été votre contemporain et pour vous adresser ma dernière et sincère requête. Mon ami, revenez à votre travail littéraire ! (..) Mon ami, grand écrivain de la terre russe, écoutez ma prière. Faites-moi savoir si vous avez reçu ce bout de papier et permettez-moi de vous embrasser, encore une fois, fort, très fort, vous, votre femme, tous les vôtres. Je ne puis continuer, je suis fatigué .." Lettre du 27 juin 1883

Tolstoï était à Samara lorsque la lettre arriva à Moscou. Il revint en juillet à Iasnaïa Poliana, s'occupa de faucher avec les paysans, pesta contre les fariboles des invités dans la maison et ne répondit pas. Quand il apprit la mort de Tourgueniev, survenue le 22 août, il regretta de ne pas avoir compris que ces lignes avaient été le dernier signe de l'ami le plus fidèle. Alors, il relut les oeuvres de Tourgueniev, les trouva admirables et pleura.."
JC Noguès

Que comprendre là dedans, dans cette attitude de Tolstoï envers Tourgueniev qui se mourait. Quoiqu'il en soit, de nouvel orage parfois chargé d'une incompréhension totale entre les deux hommes, il n'y en eut plus. C'était l'épilogue d'une relation tumultueuse avec des hauts et des bas entre deux géants de la littérature russe du 19 e siècle qui dura plus de trente ans.

On peut imaginer dès lors les conséquences pour Sophie et pour les enfants !

Tolstoï changeait alors beaucoup dans son style de vie, il se rapprochait de plus en plus des moujiks. Cette disparition de Tourgueniev fut comme un mauvais signal pour Tolstoï qui l'invitait somme toute à aller plus encore dans la voie du dépouillement. Il est fort dommage que Tolstoï n'ait pas pris au pied de la lettre les mots salutaires et épistolaires de son illustre aîné et ami, n'ait pas pris la mesure aucunement de l'appel renouvelé de Tourgueniev cette fois avec une tonalité vibrante d'émotion pour que son protégé pense à sa famille, à Sophie à sa littérature et arrête de se prendre pour un moujik, chose qu'il n'était pas et qu'il ne fut jamais : l'habit ne fait pas le moine.

Oui, si on analyse bien conséquemment l'attitude de Sophie à son égard, elle était prête et fit d'énormes concessions pour que son célèbre mari restât dans le giron familial avec une liberté domestique suffisamment souple pour le laisser aller à ses fantaisies ; mais de cela il ne fallait pas en douter, c'était plutôt de la volonté aveugle, opiniâtre de Léon de satisfaire les idéaux des tolstoïens dont il fallait s'inquiéter. On peut lire en fin de livre cette chose inouie rappelée par l'auteur fort à propos que lors de la phase ultime du Tolstoï mourant dans la petite gare d'Astapovo, dans la chambre du chef de gare, quand Sophie avait pu déjouer les ruses de Sacha sa propre fille pour que celle-ci ne vit pas son mari avant de mourir, que ce sont encore les tolstoïens qui empêchèrent Sophie de le voir, même motif, même punition pour un staretz de l'Eglise, et où avaient-ils pris leurs consignes ? Dans la lecture des journaux du Maître.

Mais que valaient les dernières volontés du Maître d'Iasnaïa Poliana, ce fameux testament plusieurs remis à l'ouvrage à cause des tolstoïens dont Tolstoï aussi finissait par en être las, à cause de leurs outrances et de leur impudence. On a trop insisté du côté de Sophie eu égard au "fugitif", pour ne pas y voir une vraie responsabilité des tolstoïens et de Tchertkov en particulier qui profita comme ce n'est pas permis des faiblesses de Tolstoï dues à l'âge essentiellement. Il est vrai que ce petit accommodement de l'histoire en défaveur de Sophie et de sa famille se conjuguait alors avec l'air du temps. Il n'est pas rare de voir encore qu'aujourd'hui, cent-dix après ans après le trépas de l'artiste célèbre, on continue d'enfourcher son cheval de bataille sur ce terrain avec autant d'inexactitude et de partialité.
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Adélaïde se demande si elle n’aurait pas dû rentrer à la maison et expliquer à sa mère la mauvaise plaisanterie.
« Ce n’était pas une plaisanterie. C’était une méchanceté ! » (p.109)
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mon moment préféré dans le livre du faucon déniché c'est quand Martin réussi a apprivoiser le faucon car sa montre que Martin qu'il est courageux et qu'il n'a peur de rien.

RISCH.E
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Il n’était pas déçu. Oh non ! il n’était pas déçu, même s’il y avait loin de la Montagne Noire aux Pyrénées. Tout lui plaisait. Il buvait l’air avec un appétit inépuisable. A Durfort, ils avaient mangé des œufs cuits sous la cendre. Jordi avait déposé quelques braises au fond d’un petit pot d’argile brute logé dans son aumônière. Jordi, le porteur de feu qui vous ouvrait la montagne ! Il allait devant, une chanson en tête. Depuis le château du Castlar, il n’avait pas dit trois mots, mais quelle importance.
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Dans ses appartements, Pénélope songeait. Toujours lui revenait cette interrogation sans réponse : que fallait-il croire des rumeurs qui disaient Ulysse prisonnier dans une île là-bas, en ces contrées où, tous les soirs, le soleil disparaît ? Avec des précautions qu'aucune hâte ne troublait, ce soir là encore, elle entreprit de défaire sa toile.
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Pénélope demanda un voile à ses suivantes et s'en couvrit le visage avant de sortir de la chambre. Lorsqu'elle quittait le lieu de sa retraite, le chagrin marquait ses traits en y inscrivant une lassitude noble, un abandon de l'éclat qui, jadis, avait séduit Ulysse... ... Elle glissa, tel un esprit furtif, le long de la galerie qui entourait la salle où prétendants festoyaient.
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C'est souvent ainsi que commencent les aventures, par une idée inattendue, un petit rien qui vous entraîne au loin.
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