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Critiques de Jean-François Revel (69)
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Une anthologie de la poésie française - Bouquins

Jean-François Revel a été très connu en tant que philosophe, écrivain, journaliste, mais beaucoup moins comme amateur de poèmes. Il propose au public cette grande anthologie de la poésie française. Dans son introduction, il indique les principes qui ont conduit au choix présenté ici. Il insiste d'abord sur la rareté des "vrais" poètes et sur sa liberté quand il a élaboré son propre florilège poétique. Il critique les anthologies qui s'apparentent à un échantillonnage - trop équilibré et très "convenu" - des divers auteurs. Il s'est réservé le droit de privilégier certains poètes; au contraire il passe très rapidement sur d'autres qui jouissent d'une grande renommée. Enfin il a décidé de restreindre la période étudiée, en excluant le Moyen-Age (avant le XVème siècle) parce que la langue était alors trop différente de la nôtre.

Je constate que J.-F. Revel adore Baudelaire, Rimbaud, Apollinaire et surtout Verlaine par exemple - et je suis bien d'accord avec lui. Mais il n'oublie pas non plus des "inconnus" comme Arvers, Gilbert, Lély ou Muselli, etc (que j'ai ainsi découverts). Inversement, Lamartine, A. de Vigny et P. Valéry sont très vite expédiés; et Aragon n'est même pas cité: c'est surprenant.

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Le voleur dans la maison vide

Découverte positive. Je pensais ne pas m'ennuyer. Et , là, surprise, je suis conquise ! Cela se lit comme un roman...C'est une mémoire précieuse qui fait revivre des personnages d'un passé pas si lointain. En lisant, le magazine le "1" de cette période, (sur la pensée de Marx), j'en retrouve certains et des choses prennent alors un autre sens. C'est un éclairage remarquable qui m'a été donné.
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Histoire de la philosophie occidentale : De..

Si on apprécie JF Revel et qu'on souhaite acquérir une connaissance d'"honnête homme" de la philosophie classique, comme ce fut mon cas, alors la lecture de cet ouvrage compact est un vrai plaisir.

Outre la somme de connaissances sur le sujet, on y retrouve, je dirais presque à chaque ligne, l'intelligence aiguë, la vivacité et l'esprit critique de Revel face à l'establishment philosophique et aux "vérités" de l'enseignement académique.

La liberté d'esprit de cet homme qu'il a manifestée de multiples façons est une merveille.
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Le moine et le philosophe

Jean-François Revel, l’Académicien (le père), et Matthieu Ricard le Moine Bouddhiste (le fils), décidèrent en 1996 d’échanger leurs points de vue sur l’existence, dans l’isolement d’une montagne du Népal.



Le père philosophe, écrivain est agnostique. Le fils, après avoir abandonné sa très prometteuse carrière en tant que Chercheur à l’Institut Pasteur, consacre totalement son existence au Bouddhisme, depuis le début des années 70.

Dans ce passionnant échange, le père pragmatique, cartésien et le fils spiritualiste confrontent sans complaisances mais de manière respectueuse, leurs différentes « philosophies » de l’existence.



A la fin des années 60, Mathieu Ricard fut donc séduit par le Tibet et ses grands Maîtres spirituels Tibétains.

Et c’est notamment la rencontre avec son premier Maître Kangyour Rinpotché, qui l’a définitivement décidé à changer radicalement de vie.



De plus, il a été profondément marqué par la persécution endurée par le Peuple Tibétain.

A cette époque, le Tibet était en train de subir les monstrueuses invasions et répressions Chinoises du Totalitarisme Communiste de Mao, engendrant le gigantesque Génocide Tibétain.

En effet, à partir de 1959, une foultitude de Tibétains ont été emprisonnés, parqués, déportés en camps de travail, torturés, affamés…

Et presque la totalité des monastères, soit 6150, furent détruits.

Le terrible bilan humain s’élève à : 1 000 000 d’innocents Tibétains exterminés, soit 1 habitant sur 5 !



Depuis cette période, le Dalaï-Lama, le Gouvernement Tibétain ainsi que plus de 130 000 réfugiés sont, à ce jour, toujours en exil en Inde dans l’Himalaya.



Puis, ces deux intellectuels argumentent sur le fait que le Bouddhisme relève plutôt de la philosophie, ou plutôt de la religion.



Ensuite, Matthieu Ricard présente à son père les principales questions que se pose le Bouddhisme, pages 49 et 50 :



« Le bouddhisme analyse et démonte les mécanismes du bonheur et de la souffrance. D’où provient la souffrance ? Quelles en sont les causes ? Comment y remédier ? Peu à peu, à la fois par l’analyse et la contemplation, le bouddhisme remonte aux causes profondes de la souffrance. C’est une recherche qui intéresse tout être humain, qu’il soit bouddhiste ou non ».



Puis également, pages 31 et 32 :



« Mais la science « majeure », c’est la connaissance de soi et de la réalité, la question essentielle étant : « Quelle est la nature du monde phénoménal, de la pensée ? » et, sur un plan pratique : « Quelles sont les clefs du bonheur et de la souffrance ? D’où provient la souffrance ? Qu’est-ce que l’ignorance ? Qu’est-ce que la réalisation spirituelle ? Qu’est-ce que la perfection ? » C’est-ce genre de découvertes que l’on peut appeler connaissance (…). La souffrance est le résultat de l’ignorance. C’est donc l’ignorance qu’il faut dissiper. Et l’ignorance, en essence, c’est l’attachement au « moi » et à la solidité des phénomènes ».



Voici quelques exemples d’origines de la souffrance pour le bouddhisme, pages 50 et 51 :



« En première analyse, le bouddhisme conclut que la souffrance naît du désir, de l’attachement, de la haine, de l’orgueil, de la jalousie, du manque de discernement et de tous les facteurs mentaux que l’on appelle « négatifs » ou « obscurcissants » parce qu’ils troublent l’esprit et le plongent dans un état de confusion et d’insécurité ».



Pour Jean-François Revel il n’est pas nécessaire d’appartenir à une religion ou à une organisation de la « Pensée » quelle qu’elle soit, pour apprendre à réfléchir par soi-même, approfondir la découverte de son « moi », afin de mieux connaître les autres.

Pour lui, les préceptes de : prières, de réincarnations, etc., sont de totales abstractions inutiles.



Matthieu Ricard, lui, nous explique les terminologies les plus connues dans le Bouddhisme, comme : l’Eveil, le karma, le samsara, le nirvana, le mandala, le Petit Véhicule (ou Théravada), le Grand Véhicule, le troisième Véhicule (adamantin ou Vajrayana), la « voie du milieu », etc.

Puis, il expose également les différentes positions tenues par le Dalaï-Lama, sur des sujets de société, tels que : la peine de mort, l’avortement, la contraception, l’euthanasie, le suicide, etc..



La discussion entre ces protagonistes se poursuit sur les notions fondamentales du Bien et surtout…, du Mal. Ce Mal existe-t-il en chaque être humain comme à tendance à le penser Jean-François Revel ; ou provient-il plutôt d’un état de souffrance, théorie de Matthieu Ricard ?



Bref, un dialogue passionnant entre deux intellectuels qui réfléchissent sur la condition humaine. Un Jean-François Revel plutôt pessimiste sur cette nature humaine, pour laquelle qui plus est, il n’existe point de salut, de possibilité de rédemption, après la mort.

Matthieu Ricard est « philosophiquement » optimiste, car pour lui, non seulement, il est possible pour l’être humain de progresser tout au long de son existence vers le Bien et le bonheur altruistes, mais en plus, de nombreuses possibilités de « rattrapages » s’ouvrent à lui, au travers de ses multiples futures réincarnations de l’esprit, après la mort du corps.



Confer également d’autres ouvrages aussi passionnants, de Jean-François Revel :

– Le Regain démocratique ;

– La Grande Parade. Essai sur la survie de l’utopie socialiste.
Lien : https://totalitarismes.wordp..
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Le moine et le philosophe

A la première lecture, je l'ai vite abandonné car la conception métaphysique du bouddhisme était, pour moi, assez incompréhensible. Cependant, après quelques mois de lectures de philosophie occidentale, j'ai décidé de le relire. J'ai beaucoup mieux compris les concepts philosophiques. Mais ce n'est pas le plus important. J'ai vraiment été touché par le bouddhisme et par les moines bouddhistes qui vivent leur philosophie jusqu'au fond d'eux-mêmes.

Et pour terminer, voici une phrase qui résume assez bien l'opinion du bouddhisme sur le destin : "En gros, ça rejoint plutôt la compréhension du karma qu'a l'hindouisme : la façon idéale de vivre sa vie et de voir le monde, c'est d'accepter intégralement le destin qui nous est réservé, sans nous révolter. La position d'un bouddhiste est différente : il accepte le présent parce que ce qui lui arrive est le résultat de ses actes passées. Mais le futur dépend de lui. Il est à la croisée des chemins"

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Le moine et le philosophe

Matthieu Ricard, qui est devenu moine bouddhiste après avoir suivi des études scientifiques, dialogue avec son père Jean-François Revel, philosophe agnostique, à qui il expose ce qu'est le bouddhisme. Ils n'avaient jamais jusque-là éprouvé le besoin de confronter leurs points de vue. Ils abordent des thèmes tels que la métaphysique bouddhiste, la spiritualité, la psychanalyse ou l'attitude devant la mort, en suivant un modèle socratique.



Contexte[modifier | modifier le code]

Quand son fils est parti au Tibet en 1972, Jean-François Revel (« Revel » est un pseudonyme) a cru qu'il entrait « dans une secte »2, puis il a compris que le bouddhisme était sérieux. Dans ces retrouvailles, le moine semble faire plus de pas vers le point de vue du philosophe que l'inverse, mais chacun reste sur ses positions3.
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Comment les démocraties finissent

Cet ouvrage fit un énorme buzz à sa sortie, époque où je l'ai lu. Mais je ne me souviens pas de grand-chose sur le fond, hormis un ton certes percutant. Il est vrai que l'auteur fut classé très à droite. Par ailleurs, déjà à son époque, les facteurs essentiellement d'ordre économique, qui entraîneront à leur tour des clivages d'ordre communautariste, étaient ceux à l'oeuvre qui se révéleront les plus susceptibles de mettre en danger la démocratie, par la substitution d'une nouvelle aristocratie d'ordre financier se moquant de la démocratie issue du suffrage universel. Or je ne me souviens pas que cet auteur ait mis cette problématique particulièrement en évidence. Je peux évidemment me tromper à ce sujet mais le fait que je n'aie rien retenu de ce bouquin ne m'amènerait pas à en conseiller la lecture aujourd'hui
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L'absolutisme inefficace ou contre le préside..

Voici un livre plus que jamais d'actualité, dans lequel on retrouve la puissance d'analyse de J.F. Revel, sa merveilleuse écriture et son sens de la formule.

Les changements institutionnels opérés depuis sa parution ne remettent pas en cause la nature du régime qui écorne , avec le consentement du peuple qui lui a donné quitus, les principes fondamentaux naguère édictés par Montesquieu. Cet absolutisme inefficace est bien celui qui réduit le Parlement à une chambre d'enregistrement des lois et rabaisse le pouvoir judiciaire au statut de simple autorité, tandis qu'il confère au premier magistrat du pays une omniscience et une omnipotence d'homme providentiel qui nourrissent l'inefficacité dépeinte dans ces pages.

Oui, le diagnostic posé par le regretté J.F. Revel est, hélas, toujours pertinent.
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Le voleur dans la maison vide

Lorsque j’ai lu le livre de Philippe Labro « J’irai nager dans plus de rivières », l’auteur a mentionné le titre de Jean-François Revel « Le voleur dans la maison vide » comme étant des mémoires passionnantes, une démonstration de lucidité et une verve intelligente.

Il est vrai que je me suis laissé également embarqué par le titre.

Vous l’aurez compris cette bibliographie est bien personnelle.



Il est donc difficile, à travers 650 pages, (livre commencé en 2020) et de vous parler des souvenirs d’une vie riche d’une personne.



« A partir de quel moment un événement devient-il un souvenir ? Dès l’instant même où il a lieu, répondrait Bergson. Lorsqu’il est tiré d’un oubli préalable, protesterait Proust. Le philosophe parle de la formation du souvenir, de la trace mnémonique » pour employer le jargon de la tribu. Le romancier pense, de son côté, à l’effet d’éloignement qui transforme le souvenir en objet littéraire. »



Cet homme a été philosophe, écrivain et journaliste français et a côtoyé de près des hommes politiques dont il dit :



« On peut classer les hommes politiques en deux catégories : ceux qui sont faits pour le gouvernement et ceux qui sont faits pour l’opposition. Il est rare que les mêmes excellent dans les deux emplois. Le plus grand nombre, il est vrai, échoue dans les deux à la fois. »



De sa mémoire philosophique il nous communique :

« Il ne dépend pas de nous de choisir le rôle que nous attribue le Destin. La seule chose qui dépende de nous, c’est de le jouer bien ou mal. »



De son emploi de journaliste en ressort :



« Qu’il s’agisse d’investigation ou de réflexion, de découvrir des faits nouveaux ou de raisonner juste à leur sujet, n’allons pas croire que la tâche la plus rude, dans le travail du journaliste comme de l’historien, soit de décrire la vérité avec exactitude et de la commenter avec talent. Elle est de surmonter la résistance qu’opposent à sa divulgation les préjugés, les intérêts, les lâchetés et la bêtise. »



Pour son titre, il en dit ceci :



« Le titre vient d’une comparaison, empruntée au bouddhisme, entre la vie humaine éparpillée dans le monde de l’illusion, avant l’«éveil » ou, du moins, sans la recherche de la sagesse menant à l’Eveil, et la convoitise stérile d’un voleur qui s’introduit plein d’espoir dans une maison d’apparence cossue, en comptant y trouver un copieux butin pour s’apercevoir, une fois entré et l’ayant visitée, qu’elle est entièrement vide et qu’il a été dupe d’une enveloppe trompeuse. » Ce titre lui est venu ou lui a été soufflé dans le vent de son fils Matthieu, moine bouddhiste.

Je rejoins Philippe Labro, même si certains passages sont plus lourds par méconnaissance de sa vie ou de monde dont il témoigne, bien sûr !

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La grande parade

Un essai fort long sur la "survie de l'utopie socialiste - ou plutôt marxiste-léniniste -, dix ans après la chute de l'empire soviétique. Plutôt bien écrit, souvent drôle, l'essai pèche quand même par un ton polémique usant à la longue, un certain manque d'objectivité dans les reproches faits à ses adversaires (avec un paquet d'hommes de pailles, ce qui est fort dommage de la part d'un auteur qui a écrit un livre, l'année suivante, sur l'usage de ce même sophisme dans l'autre sens, contre l'Amérique libérale), et tout de même pas mal de répétitions.
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Le moine et le philosophe

Emballée par les propos de Matthieu Ricard dans "A nous la liberté!", j'ai voulu en apprendre davantage sur la philosophie bouddhiste. Cependant les propos condescendants de Jean-François Revel, le propre père du moine, m'ont rapidement agacée. On le sent très dubitatif concernant les choix de vie de son fils qu'il pousse constamment dans ses retranchements, contestant systématiquement chaque principe évoqué, ramenant toujours tout aux philosophes antiques (sous-entendu, les bouddhistes n'ont rien apporté de nouveau) et, au lieu de découvrir les principes fondamentaux du bouddhisme, je me suis retrouvée à assister à une joute verbale autour de sujets me semblant toujours plus éloignés de ce que j'étais venue chercher. J'ai abandonné ma lecture au bout d'une cinquantaine de pages.
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Le moine et le philosophe

Mon 1er livre de Matthieu Ricard après l'avoir écouté lors d'une conférence qui m'a révélé qu'il disait merveilleusement, bonne partie de ce qu'intuitivement je ressentais et pensais depuis longtemps. Une grande joie de lui avoir parlé… qui m'a procuré une grande paix intérieure.

Ce dialogue avec son père est très enrichissant, d'autant qu'ils ne sont pas toujours d'accord, et argumentent leurs divergence avec tact et une grande sagesse. Tout en finesse et intelligence, pour apprendre le respect, l'humilité, la curiosité et le partage.

La biographie et le parcours de chacun nous est progressivement révélé au fil des échanges.

Un ouvrage qui donne envie d'aller plus loin dans notre cheminement spirituel.
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La connaissance inutile

Ecrit voici presque trente ans, ce livre est toujours plus d'actualité. Quelle lucidité vis à vis des biens pensants et des donneurs de leçons, clique journalicarde et autre soi-disant intellectuels dont le nombril n'a d'égal que leur ignorance...
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Le moine et le philosophe

C'est un dialogue entre le père, J. F. Revel philosophe, et le fils, M. Ricard moine bouddhiste; deux hommes extrêmement intelligents qui reflechissent ensemble sur le thème: " le bouddhisme et l'Occident ". La question est née du fait que le bouddhisme, doctrine qui date de plusieurs siècles avant notre ère, a pris de plus en plus d'importance et fait de plus en plus d'adeptes, en particulier depuis le prix Nobel de la paix que le Dalaï-lama a reçu en 1989. Tous les grands problèmes sont abordés: qu'est-ce que le bouddhisme ? Religion ou Philosophie ? Pourquoi tant de curiosité à son sujet en Occident ? Après avoir parlé de son parcours, Matthieu Ricard, interrogé par son père, aborde le thème de la transformation intérieure, dont la motivation initiale est d'échapper à la souffrance - état d'insatisfaction profonde - , qui est elle-même le résultat de l'ignorance; le moi n'a aucune existence propre, il est la source de tous nos maux, et le bouddhisme offre les moyens d'atteindre la paix intérieure en relâchant cet attachement au moi; grâce à la connaissance du fonctionnement de l'esprit, on peut se libérer des émotions perturbatrices. Le bouddhisme parle d'états successifs d'existence, notre vie ne se limitant pas à l'existence présente, il y a eu d'autres états d'existence avant, il y en aura d'autres après. Le cheminement vers l'état de Bouddha, vers la perfection, est un voeu altruiste et non pas égocentrique; si j'atteins la connaissance, je serai capable d'aider les autres à se libérer des causes de leur souffrance. L'altruisme n'est pas le fait d'accomplir de temps en temps de bonnes actions, mais d'avoir un souci constant de l'autre et de son bien-être. Sont abordés également les problèmes de protection de l'environnement, des réponses à apporter à la violence, en particulier à la volonté chinoise d'annihiler les tibétains ... Le monde n'est pas mauvais en soi; pour un être éveillé, un bouddha, il est pureté infinie; le bouddhisme ne prône pas l'apathie: notre action sur le monde est souhaitable, mais pour cela notre transformation intérieure est indispensable ! Tout au long du livre, interventions passionnantes de J. F. Revel qui émet des hypothèses quant à l'expansion spirituelle du bouddhisme.
Lien : http://www.les2bouquineuses...
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Comment les démocraties finissent

Les démocraties ne sont-elles pas que de simples parenthèses de l'histoire ? Ton mordant, mais clair et très facile d'accès pour cet ouvrage qui fait réfléchir.
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Histoire de la philosophie occidentale : De..

Une histoire personnelle de la philosophie occidentale où la part belle est faite aux philosophes empiristes et sceptiques.
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La connaissance inutile

« La première de toutes les forces qui mènent le monde est le mensonge ». Jean-François Revel ne mache pas ses mots dès la première ligne du premier chapitre de son livre « La connaissance inutile » publié en 1988. Dans cet ouvrage il défend la thèse selon laquelle nous vivons une époque où le commun des mortels peut accéder sans difficulté à une masse d'information et de connaissance pour éclairer son opinion et par conséquent son action. Ce prodigieux progrès devrait engendrer une plus grande sagesse des états, un discernement sans exemples dans le passé et par conséquent une amélioration considérable de la condition humaine. Cette diffusion massive de la connaissance, c'est-à-dire l'enseignement, la science, la culture a-t-elle entraîné une gestion de l'humanité plus judicieuse que jadis ? En est-il ainsi ? L'auteur nous démontre avec exemples à l'appui que nous avons échoué sur ce plan. Ce pessimisme est toutefois pondéré par une lueur d'espoir, car des indices nous permettent d'affirmer que dans certains cas nous avons accompli des progrès dans la prise en compte de nos erreurs. La plus grande partie de l'ouvrage est toutefois consacré à démontrer la piètre capacité des hommes à tenir compte de l'expérience vécue. le XXe siècle est l'un des plus sanglants de l'histoire, il se singularise par l'étendue de ses oppressions, de ses persécutions, de ses exterminations. C'est le XXe siècle qui a inventé ou du moins systématisé le génocide, le camp de concentration, l'anéantissement de peuples entiers par la famine organisée qui a conçu en théorie et réalisé en pratique les régimes d'asservissement les plus perfectionnés qui aient jamais accablé d'aussi grandes quantités d'êtres humains.



L'auteur dresse un tableau sombre des partis politiques et montre comment le mensonge n'a pas diminué, mais a changé de forme. le mensonge politique à l'ancienne visait à tromper d'autres gouvernements. « De nos jours, ce mensonge vise à tromper avant tout les opinions publiques. Car le mensonge entre États ne peut presque plus exister, chaque dirigeant sait à quoi s'en tenir sur les moyens de l'autre. » (Page 31).

C'est donc contre l'opinion publique, autrement dit contre l'humanité dans son ensemble, et pas seulement contre les gouvernements, que sévit le mensonge. Pourquoi ? Parce que la première de toutes les forces est l'opinion publique, c'est bien la raison pour laquelle ceux qui ont tout à redouter du fait que l'opinion publique est trop bien informée ont intérêt à faire en sorte que la première de toutes les forces qui pèsent sur elle soit le mensonge (Page 32).



L'auteur est très critique vis-à-vis de tous les totalitarismes aussi bien de gauche que de droite, mais il pense, et sans doute que le contexte politique de l'époque où il a écrit ce livre a beaucoup compté, que les dissimulations flagrantes de la vérité qu'il rencontre le plus fréquemment se trouvent pour la plupart inévitablement située du côté communiste et, de façon plus générale à gauche. S'il devait réécrire ce livre aujourd'hui le propos serait sans doute différent, en tout cas sans doute plus nuancé, depuis l'effondrement de l'URSS et l'avènement de personnalité comme Donald Trump, Poutine, Bolsonaro ou Xi Jinping. Cet ouvrage analyse aussi les mouvements politiques, FN, socialiste, droite, communiste et leurs relations entre eux et avec leur électorat. Il explique la montée du FN et la forte attirance qu'il exerce sur la population ouvrière. Il truffe son texte d'anecdotes et de citations ce qui, ajouté à la force polémique et au style incisif et précis de l'auteur confère à ce livre un atout essentiel pour maintenir l'attention du lecteur en éveil.



En tant que philosophe et bon connaisseur de la langue il pointe la difficulté que représente le manque de cohérence dans le vocabulaire politique, ainsi les mots libéral et socialisme pour ne citer que deux exemples, ont des définitions différentes suivant le pays (page 92). Il nous explique ensuite comment les forces de l'idéologie annihilent les facultés mentales et la rationalité même des plus grands intellectuels. Ce phénomène d'aveuglement mental frappe les professionnels de la vie intellectuelle mus dans leurs jugements et leurs comportements par toutes sortes de forces, sauf la force de l'intelligence. (page 184) et Jean-François Revel nous cite à propos cette pensée de Jonathan Swift : « Vous ne pouvez pas détacher quelqu'un par le raisonnement d'une conviction à laquelle il n'a pas été amené par le raisonnement ».



Dans ce livre l'auteur pose une question essentielle : « Comment se forment nos certitudes et comment se défont-elles ? Pourquoi l'individu intelligent et courageux n'est-il pas plus immunisé contre le sectarisme et le “bonheur dans la soumission” que l'individu lâche et borné ? Comment s'affranchit-on du fanatisme ? Sa conclusion est assez pessimiste : La chance que nous avons de disposer d'incomparablement plus de connaissances et d'informations qu'il y a seulement trois siècles, nous conduit-elle à prendre de meilleures décisions ? Pour l'heure, la réponse est non. Mais JF Revel garde l'espoir, dans certains cas nous avons accompli des progrès dans la prise en compte de nos erreurs par exemple la manière dont nous avons géré la crise de 1973 sans commettre à nouveau celles commises lors de la crise de 1929. Voilà donc un exemple où l'expérience acquise é tété incorporé à l'action.



Un ouvrage tonifiant qui réveille les consciences et qui se lit sans difficulté. Grâce à l'érudition de l'auteur et à sa capacité de synthèse, nous faisons un tout complet des défauts de notre société et de l'incapacité de certains hommes politiques à s'écarter de leur idéologie pour gouverner.



Ce livre publié en 1988 est plus que jamais d'actualité, car le fonctionnement accéléré des techniques de transmission et l'accroissement continuel du nombre des individus qui en profitent feront plus encore du XXIe siècle l'âge où l'information constituera l'élément central de la civilisation.



En témoigne la sortie récente d'un logiciel d'intelligence artificielle CHat GPT conçu par la société Open AI. Ce logiciel de conversation est littéralement bluffant. Disponible depuis la fin de l'année 2022 il a déjà recueilli plus d'un million d'inscriptions. Il est pour l'instant gratuit et vous permet de poser n'importe quelle question sur tous les sujets, qu'il s'agisse de philosophie, d'informatique ou de science. Ses réponses sont étonnamment pertinentes et sa compréhension des questions est excellente. Il répond avec la même subtilité qu'un esprit apte au raisonnement et doté d'une connaissance infinie dans toutes les matières. Cet outil pourrait fort bien révolutionner l'enseignement et même empiéter sur certains domaines artistiques. Chat GPT est effectivement capable d'inventer des histoires, des poèmes, des sujets de thèses et même de réaliser à la demande des programmes informatiques dans le langage de programmation de votre choix : Pascal, Python, Basic, Fortran, ADA etc. Il répond aussi bien en anglais qu'en allemand, français et d'autres langues encore. Il peut sur demande rédiger des dissertations en 1 ou 2 secondes, il peut analyser un texte, le résumer et en faire une critique pertinente. À titre d'exemple je lui ai demandé d'inventer une citation de philosophe à propos de la connaissance, voici sa réponse :



“La connaissance est comme un miroir, elle ne peut refléter que ce qui est devant elle, pas ce qui est derrière.”



Je lui en demande aussitôt une autre, et il me répond à la vitesse de l'éclair :



“La connaissance est la clé pour déverrouiller les portes de l'ignorance, mais c'est l'humilité qui ouvre la porte à une connaissance plus profonde.”



La différence avec Google c'est que Google vous donnera une citation existante avec le nom de l'auteur, Chat gpt invente lui-même une citation inédite et cohérente.



Avouez qu'en la matière cela rivalise largement avec le langage parfois abscons des philosophes ? Je lui ai demandé aussi de m'écrire un discours à la manière d'Emanuel Macron sur le thème du travail et le même discours à la manière de Jean-Luc Mélanchon, les deux discours étaient parfaitement cohérents avec les idées de chacun de ces hommes politiques qui n'auraient pas mieux fait eux-mêmes. C'est prodigieux, mais à la limite un peu inquiétant. On est donc au début d'une petite révolution, espérons que l'usage de cet outil ne sera pas détourné et surtout que l'intérêt mercantile ne prendra pas le pas sur l'aspect scientifique de cette réalisation.



— “La connaissance inutile” Jean-François Revel, Grasset (1988) 402 pages.
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L'obsession anti-américaine. Son fonctionneme..

Ce livre met à mal beaucoup de préjugés sur les Etats-Unis. Il permet de prendre conscience de notre regard ambigu d'européen.
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Ni Marx ni Jésus

Montée des pouvoirs, confrontations des puissances.



Opposition des contraires Est / Ouest ou plus encore les valeurs s'affrontent et se bousculent.



Entrez dans la danse, pages après pages, sans faux pas et raison.
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L'absolutisme inefficace ou contre le préside..

Ce livre écrit en 1992 est un vivant plaidoyer pour une changement de constitution et donc pour une VI ème République fondée sur un équilibre des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire et dont l'application serait plus en coïncidence avec la lettre et l'esprit des textes fondamentaux. Bien qu'écrit il y a deux décennies, ce livre, appuyés principalement sur des exemples de l'ère Mitterrand,reste d'une actualité indiscutable même s'il peut apparaitre, à tort, qu'un changement de constitution n'est pas le problème le plus urgent que nous ayons à résoudre.
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