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Citations de Jean Giono (2688)


Extrait de la préface de Mireille Sacotte :
Car déjà dans ces quelques contes, rêvant sous le signe des [Mille et Une] Nuits, Giono amorce une réflexion sur la puissance du désir et sur le peu de poids de sa satisfaction en regard de cette puissance. La mélancolie de Dzïss et l’évocation « des tristes sagettes que dardent les désirs à l’heure de la mort » ne sont-elles pas l’esquisse de ce qui tourmentera un jour le capitaine de gendarmerie Langlois ? Giono appellera cela divertissement et ennui, disciplines dans lesquelles il deviendra de plus en plus savant, lui qui peindra des désirs de plus en plus subtils, sauvages et impérieux jusqu’à ceux de perdre et de se perdre.
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Maintenant, il va falloir vivre avec ce qui est désormais éclairé et c'est cruel!
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Il n'est rien venu, ni le chat, ni rien d'autre. Mais, le malheur est il obligé de passer par les routes? N'y a t il pas assez d'espace au dessus de la tête des hommes,entre leurs cheveux et les nuages?
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"Quand on avait vu la lumière de la nuit, comme ça, sans vitre entre elle et les yeux, on connaissait tout d'un coup la pureté, on s'apercevait que la lumière du fanal, avec son pétrole, était sale, et qu'elle vivait avec du sang charbonné."
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Et si l'on est ridicule dans son métier, dans quoi sera-t-on élégant ?
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Prends donc l'habitude de considérer que les choses ordinaires arrivent aussi.
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Le Panturle est un homme énorme. On dirait un morceau de bois qui marche. Au gros de l’été, quand il se fait un couvre-nuque avec des feuilles de figuier, qu’il a les mains pleines d’herbe et qu’il se redresse, les bras écartés, pour regarder la terre, c’est un arbre. Sa chemise pend en lambeaux comme une écorce.
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- Je vais voir si vous êtes un menteur, dit la voix d'ombre. Vous vous criez en vous-même : "Dieu, que je fasse un pas !" Mais la lumière qui éclaire de plus en plus le monde vous enlève toute espérance. Et voilà ce que vous avez pensé tout de suite après votre cri désespéré : j'irai là-haut tout droit avec des ailes. Là-haut, ce sont les cimes où vous dites que la lumière saute comme une chèvre blonde, n'est-ce pas vrai ?
- C'est vrai, dit-il, on ne perd jamais tout espoir.
- Et c'est pour moi un mystère, dit-elle.
- C'est la vie qui le veut.
- Je ne peux pas savoir, dit-elle.
- Vous êtes malheureuse ?
- Oui.
- De ce grand malheur que vous dites ?
- Oui.
- Expliquez-le moi, dit Bobi, il y a peut-être des moyens de faire pousser des ailes à votre corps.
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Ca n'est pas difficile de vivre seul, fiston. Le difficile, c'est de souffrir seul. C'est pourquoi il y en a tant qui cherchent Dieu. Quand on l'a trouvé, on n'est plus seul, plus jamais seul. Seulement, écoute bien, on ne le trouve pas, on l'invente.
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Si encore tu étais mort pour des choses honorables : si tu t'étais battu pour des femmes, ou en allant chercher la pâture de tes petits. Mais non, d'abord on t'a trompé, et puis on t'a tué à la guerre.
Qu'est-ce-que tu veux que j'en fasse de cette France que tu as, paraît-il, aidé à conserver, comme moi ? Qu'est-ce que tu veux que nous en fassions, nous qui avons perdu tous nos amis ? Ah ! S'il fallait défendre des rivières, des collines, des montagnes, des ciels, des vents, des pluies, je dirais "D'accord, c'est notre travail. Battons-nous, tout notre bonheur de vivre est là." Non, nous avons défendu le faux nom de tout ça. Moi, quand je vois une rivière, je dis "rivière" ; quand je vois un arbre, je dis "arbre" ; je ne dis jamais "France". Ca n'existe pas (...). Il n'y a pas de gloire à être français. Il n'y a qu'une seule gloire : c'est être vivant.
(Jean le Bleu)
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Ma nature primitive m'a empêché de connaître la femme de bonne heure. Je savais par intuition que ses gestes étaient beaux et naturels et que rien dans ces gestes n'était défendu, que toute la rondeur du monde, depuis mes pieds jusqu'aux étoiles, et dans l'au-delà des étoiles, tout le monde, tous ces fruits de lunes et de soleils étaient portés dans les rameaux des bras noués, des bouches jointes et des ventres assemblés. Je comprenais toute la beauté simple de tout ça, et que c'était juste, et que c'était bon. Tout dans tout ça. Tout dès qu'il s'agissait de ça. Mais je savais aussi que les gestes pour moi si naturels et si simples étaient pour les autres laids, hypocrites, lourds d'une espèce de boue noire.
(Jean le Bleu)
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Si l'on a l'humilité de faire appel à l'instinct, à l'élémentaire, il y a dans la sensualité une sorte d'allégresse cosmique.
(Jean le Bleu)
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Les vergers d'oliviers sont assis sur de petites terrasses soutenues par des murs de pierres sèches, blancs comme de l'os. Ce sont de petits oliviers gris, guère plus hauts qu'un homme, deux mètres cinquante au plus, plantés depuis mille ans..La terre qui les porte est très colorée, parfois d'un pourpre presque pur, communément d'une ocre légère, quelquefois sous l'ardent soleil blanche comme de la neige.. Dans l'arrière-saison, le soleil s'y attarde ; le feuillage de l'olivier ne fait pas d'ombre, à peine comme une mousseline ; on a tout le bon de la journée
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- Ces grandes bringues sont toujours des paquets de nerfs. Celui-là avait certainement ses habitudes : une petite écurie et de la compagnie, peut-être un âne ; ou même un cochon qui circulait dans sa litière. Vous le mettez ici, tout seul et dans une écurie immense, regardez-moi ça ! Il s’est fait tout de suite des idées pas très catholiques et de moins en moins catholiques. Comment voulez-vous qu’il traîne votre boggey ? Il a d’autres chats à fouetter : il vous déteste.
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Jean Giono
L'amour c'est toujours emporter quelqu'un sur un cheval.
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Jean Giono
C'est pas les sous qui font la richesse. C'est le contentement.
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Je dis : “Si vous sortez, maîtresse, prenez méfiance, la cour est pleine de branches arrachées.”
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Ce matin, on sentait que quelque chose venait de se décider.
Les autres jours il n'y avait eu, dans ces hauts parages, que cette tiédeur extraordinaire pour novembre, cette herbe qui se trompait de saison et refaisait ses feuilles et ses fleurs de printemps.
[...)

Mais, de dérèglement dont on ne s'était aperçu qu'à la longue, qui avait tout poussé hors de saison, les arbres, les herbes, les rochers qui sentaient l'oiseau comme en été, le bélier qui s'énervait à chauffer les brebis à coups de langue, ce désarroi commandait encore tous les nuages. On le voyait bien.
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Tout est venu de Césaire Escoffier. Tout est venu de ce jour de mai : le ciel était lisse comme une pierre de lavoir ; le mistral y écrasait du bleu à pleine main ; le soleil giclait
de tous les côtés ; les choses n’avaient plus d’ombre, le
mystère était là, contre la peau ; ce vent de perdition
arrachait les mots aux lèvres et les emportait dans les
autres mondes. Malgré tout ça, « on faisait foire ». On ne
peut guère abandonner une foire de mai : si la pluie
menace, on prend le parapluie en bandoulière. S’il fait ce
vent, on se jette là-dedans à la nage, on patauge à moulin
de bras, on gueule des prix, on vit tout le jour les yeux
fermés, les oreilles rompues, comme dans une mer, mais,
quand même on fait les affaires et, le soir, à l’abri des murs, on ouvre les paupières brûlées par le sel et le vent :
le sac des sous, comme une chose arrachée à un fond marin, est plein de débris d’herbe et de sable.
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Je les comprend. Il ne faut pas croire que celui qui nous donne les renseignements (un horloger, je crois ; en tout cas il était assis devant une boutique d'horlogerie), via Trotta, ait fini sa sieste. Il dort debout ; il dort les yeux ouverts ; il parle en dormant, en continuant un petit rêve d'après-midi. A-t-on remarqué que les chambres des pays du Sud et par conséquent les chambres italiennes (je ne parle pas des chambres d'hôtel mais des chambres particulières, conjugales) sont meublées à la «va comme je te pousse» avec n'importe quoi (sauf le lit). Souvent, il n'y a que le lit et une chaise ou le lit et une table de nuit ou le lit et un vase.
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