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Critiques de Jean-Pierre Andrevon (381)
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Le temps des grandes chasses

Daté de 1973, « Le temps des grandes chasses » est seulement le deuxième roman de Jean-Pierre Andrevon. On y trouve pourtant déjà ce qui fera la force de son œuvre : une écriture solide et fortement évocatrice ainsi qu’un intérêt pour l’écologie et la chose sociale qui ne se démentira jamais. Deux thèmes qui sont cœur de ce récit même s’ils sont exploités ici de façon très manichéenne avec d’un côté de bons sauvages qui mènent une vie saine au plus près de la nature et de l’autre une société ultra sophistiquée, aliénante et ecocidaire.

Pour simpliste qu’elle soit, la démonstration de l’auteur est néanmoins bien amenée. Ses descriptions d’une Terre retournée à sa sauvagerie originelle sont bien tournées tout comme est bien rendu le désarroi de Roll et de ses compagnons face à l’irruption dans leur quotidien des habitants de la planète Orum. Leur transfert sur ce monde lointain est également bien vu, riche de scènes tantôt drôles et tantôt déchirantes.

Suite de la chronique sur mon blog :


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Sortilèges nocturnes

En minutieux facteur de lettres, Andrevon taille avec soin des textes qui laissent au fantastique le temps de se déployer au fil des mots, comme s'il cherchait lui-même, en développant un champ lexical dans toute son étendue, par où l'étrange pourrait surgir. Il a compris que la véritable source du fantastique, son matériau premier et inaliénable, était la langue elle-même, et qu'il fallait la brosser dans le sens du poil plutôt que de vouloir obtenir d'elle un résultat à tout prix. Ce faisant, il nous entraîne d'autant plus volontiers dans son monde qu'il semble le découvrir avec nous. Le ressort de ses récits est souvent ténu, mais leur traitement patient tient en haleine jusqu'à un dénouement qui, malgré tout, ne laisse pas le lecteur sur sa faim. Respectueux des prédécesseurs du genre, il sertit son recueil de pierres certes connues mais dont l'agencement parvient à surprendre encore, comme ces vieux bijoux auquel on redonnerait leur lustre d'antan.



(C'est la critique de mon amoureux, auquel j'ai offert ce livre reçu lors de Masse Critique^^)
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Sortilèges nocturnes

Lors de la Masse Critique, j'avais été autant attiré par le titre que par la couverture. C'est ce livre que j'ai remporté et je vais avouer que j'ai passer un délicieux moments de sortilèges fantastiques.



Jean-Pierre Andrevon, je ne le connaissais pas. Jamais entendu parler de lui. Il faut dire que je ne suis pas un grand lecteur de fantastique, mais après avoir lu son recueil de nouvelles, j'ai envie d'en découvrir bien davantage. Ensorcelé ? Oui probablement. J'ai été envouté par les thèmes récurrents de son œuvre comme le rêve, la mort, le cauchemar, l'enfance. Les nouvelles parfois se ressemblent et apportent une vision nouvelle. J'ai beaucoup aimé - Un train à prendre, le téléphone sonne. J'ai trouvé l'ambiance blafarde, suave et mystiquement angoissante.



D'autres nouvelles m'ont donné l'envie d'être chez moi et non pas dehors comme l'inondation. Cette nouvelle était assez sombre. Et les crocs de l'enfance a défilé sous mes yeux comme un film sur mes rétines. Toutes les nouvelles apportent un petit côté ténébreux. Tout au long de ma lecture, j'ai eu l'impression d'être enveloppé dans un châle de brume.



C'est un auteur que je vais chaudement recommander, il s'agit d'une belle découverte de cette année 2023 et j'ai vraiment passé un bon moment de lecture. Je remercie encore les éditions Flatland qui comme l'indiquent sur la couverture du livre ont élargi mon horizon et Babelio.
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Sortilèges nocturnes

Merci à Babelio et aux éditions Flatland pour l'envoi du livre dans le cadre de l'opération "Masse Critique".

L'auteur, Jean-Pierre Andrevon est né en 1937 dans l'Isère. A 85 ans, c'est un véritable touche-à-tout puisqu'il est à la fois écrivain, peintre, musicien et j'en passe ...



C'est à l'écrivain que nous allons nous intéresser avec ce recueil de nouvelles. Pour être honnête, j'ai pensé me faire des frayeurs en me lançant dans cette lecture 😭 Et au final, non ! En revanche, on rentre dans un univers où le fantastique est roi et j'ai adoré ! 18 nouvelles déconcertantes, étonnantes, incroyables ...



Pour ne pas gâcher la surprise de la découverte, je vous propose d'en découvrir quelques unes, mes préférées.



👉 Une mort bien ordinaire.



Un homme, François, réapparait chez lui après une longue absence. Sa famille veut -il encore de lui ? Pourquoi ce malaise ?



On aborde ici la mort mais pas la mort associée au décès. Il y a des vivants que l'on préfère considéré comme disparu à jamais.



👉 Yeux de verre.



Des animaux empaillée prennent vie dans un musée et un père doit protéger sa fille à tout prix. Mais n'est -ce pas lui qui se protège d'une crainte ?



Cette nouvelle, purement fantastique, nous plonge dans les angoisses d'un père de famille à l'aube d'être séparé de son enfant par décision de justice. Une référence, selon moi, à la mort, de nouveau mais cette fois - ci du couple et de la famille.



👉 La jeune morte du cinquième.



Un jeune couple sans histoires, aimés de tous dans un petit immeuble. Un jour, on le croise plus la dame, elle est malade, il paraît ! Puis, elle réapparaît mais son pas ne fait plus de bruit ...



Une jolie histoire d'amour selon moi qui va au - delà des frontières de la raison !



👉 Un enfant solitaire.



Ludovic, un enfant landa va vivre une expérience bien étrange. Le temps s'arrête et il est le seul à s'en rendre compte. Il va donc continuer à vivre mais à quel prix ?



J'aime bien cette nouvelle où le temps est au centre de l'histoire. Ils passent plus ou moins vite selon les jours mais il ne fait pas toujours souhaiter qu'il passe trop vite ...



👉 Le jour des Morts.



Imaginer un instant que pendant une journée de l'année, les personnes décédés puissent venir vous rendre visiter et prendre le thé ...C'est ce qui se passe pour Alain qui reçoit en grande pompe ses grands - parents, sa maman et même une amie disparue ...



Un sujet intéressant et qui n'est pas sans rappeler une coutume mexicaine ( Dia de los Muertos) qui célèbrent les morts en faisant la fête.







Bref, c'est un excellent livre à découvrir ! On entre dans un univers "parallèle" très agréable et captivant.
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Cauchemar, cauchemars !

Jean-Marie Perrier est à moitié assoupi dans un train et sa mémoire flanche. Des hallucinations s'ajoutent à l'amnésie, renforçant sa paranoïa. Son billet de train l'a mené à Saint-Expilly qui est censée être sa ville d'origine et il se rend compte que son nom sur sa carte d'identité est Hubert Kempf. Il reprend donc le train direction Poigny, sa nouvelle ville natale.

Le personnage principal est dans un doute perpétuel, une routine circulaire angoissante. La répétition sans logique temporelle ou spatiale amène une dimension quantique existentielle. L'ubiquité des personnages et l'état de chat de Schrödinger de sa mère renforcent l'impression de torture mentale pour un homme manipulé psychiquement par des savants fous présents dans un autre plan de réalité. Dans ce carrousel d'occurrences la pression est aussi physique par la fatigue et la douleur d'un homme qui vieillit trop vite. Comme un éternel voyageur dans une spirale qui brouille les sens, il est au centre d'une machine à produire de la paranoïa dans les échos de ses cris de terreur. Cette vision cybernétique de la composition d'une conscience, qui date de 1982, contient la crainte sociopolitique de la manipulation de l'esprit et de ses dérives.
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Les rebelles de Gandahar

Sur Tridan, un objet céleste en orbite autour de la planète est repéré. Après concertation la reine Myrne Ambisextra charge ses scientifiques et Sylvin Lanvère, accompagné d’Airelle, de concevoir un moyen de l’intercepter. Dans la tradition des animaux-véhicules, ils utilisent un outréiforme, poisson sphérique et hermétique, pour s’envoler grâce à des feux d’artifice, s’inspirant de Cyrano de Bergerac. Ils visitent alors une nef de colonisation venue de la Terre et rencontrent Athna, la seule survivante, qui les ramène à Gandahar à bord de son petit astronef. Sylvin l’escorte ensuite dans une visite du royaume.

Dans ce cinquième épisode du cycle de Gandahar on retrouve le même contexte prémoderne, la planète avec sa faune et sa flore, les personnages emblématiques et une candeur bucolique. La menace vient du passé en la personne d’Athna à la mentalité industrielle et accompagnée de ses robots dans l’optique de développer la société archaïque par l’électricité et le pétrole, usant de son charme pour enclencher un engrenage de production et de pollution. Dans ce roman pour la jeunesse, le message écologiste est bien présent, la démesure de la transformation de la nature assassinant la simplicité de cette sage civilisation dans un reboot de la folie terrienne. Le livre pointe la difficulté de faire marche arrière après l’escalade dans la complexité et l’arrivée d’une disharmonie provoquant dissension et violences. Et finalement, plaider pour l’indépendance d’esprit, contre la paresse et l’oubli, auprès des enfants est une belle démarche.
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Ce qu'il y avait derrière l'horizon...

Jo était parti seul pêcher et il avait fait une sieste sous un arbre. Il se réveille et décide de rentrer chez lui, retrouver sa famille. Sur la route, même pour un dimanche, il ne perçoit aucune activité humaine. Alors qu'il arrive dans l'appartement, sa petite famille comme possédée tente de le tuer.

Lorgnant d'abord du côté de l'invasion zombie, le récit est plutôt la traque d'un homme seul, survivaliste forcé et paranoïaque chassé par ses proches dans une ville fantomatique. Les confrontations sont très sanglantes, psychologiquement harassantes et nimbées d'un complotisme extra-terrestre sur fond de menace reptilienne, d'une inquiétante étrangeté. L'histoire débute dans de l'horreur aventure à la première personne puis dérive dans une science fiction action de divertissement à l'ancienne, qui s'insère ensuite dans une sorte de space opera aux préoccupations métaphysiques et cosmiques. Jean-Pierre Andrevon met de la variété dans ce livre formaté à 180 pages, ne craignant pas d'être fantasque.
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Cauchemars d'acier

Fred Carré est à une soirée entre amis dans laquelle il connait peu de personnes avec sa petite amie Karin, plus jeune que lui et qui s’amuse allègrement. Fred s’ennuie et boit plus que de raison. Lors du retour en voiture une dispute lui fait perdre le contrôle sous la pluie. L’accident est inévitable, il s’en sort avec un doigt cassé et Karin meurt.

On assiste à la descente aux enfers psychologique dans un delirium glauque, nourri par la paranoïa et la culpabilité d’un homme habité par son passé et obnubilé par l’horreur biologique, par l’alliance du métal et de la chair. L’écriture est très imagée, d’une poésie sombre et hallucinée, pour décrire cet égo-trip sur la broche métallique de sa fracture et l’image de Karin qui le harcèle. Fred sombre dans l’horreur médicale qui décuple sa psychose, des constructions mentales déraisonnées dans une angoisse extrême face à un manque de communication propice aux illusions galopantes. C’est un livre d’une tension intense parcouru par la flamboyance d’un délire cybernétique. Avec son humour et la subtilité de la narration Jean-Pierre Andrevon réclame la crédulité du lecteur pour accompagner le personnage dans ce cauchemar.
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De vagues et de brume

Habituellement, j’aime bien Jean-Pierre Andrevon pour ses histoires pleines de mystères et d’énigmes à l’instar d’un « Désert du Monde », de « La trace des rêves » ou encore de « La maison qui glissait » pour ne citer que ceux-là.





L’accroche de « De vagues et de brume » promettait un récit du même genre. Pourtant, passé les premières pages, la déception commença à s’installer. Cette enquête dans un monde post-apo insulaire s’est avéré peu inspirée et extrêmement prévisible. Pas de suspens dès lors que l’on devine vite et facilement les tenants et aboutissements du récit. Heureusement, ce court roman présente l’avantage… d’être court.





Ouvrage plus qu’anecdotique dans la bibliographie de l’auteur.
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Le reflux de la nuit

Long comme un jour sans pain, Merlin traîne sa peine du bureau au cimetière jusqu’au jour où il va croiser le chemin d’un certain Bornimus. 


C’est le troisième et dernier ouvrage de Jean-Pierre Andrevon écrit pour la collection Angoisse que je finis et c’est de loin, le meilleur. Loin devant, « Une lumière dans les arbres », inspiré des expériences du Dr Moreau sur son île et d’« Un froid mortel », histoire d’âme errante.

Comme dans ce dernier, l’ambiance nocturne sous une atmosphère pluvieuse, l’appartement sombre de Merlin, les rues désertes de la ville nous saisissent et il est difficile de lâcher le livre.

Le style d’Andrevon est remarquable.

Mais le fantastique doit, il me semble, garder un certain réalisme, une certaine cohérence et j’ai eu du mal à accepter le basculement de cette histoire de sa réalité objective (article dans les journaux, témoignage du gardien du cimetière) à sa seule transposition mentale et intérieure.

Travers souvent rencontré chez ces auteurs où les dénouements de leurs histoires rendent les armes à la seule raison et pourraient toujours se résumer à la formule : Tout cela n’était qu’un cauchemar quoique…

Cassant ainsi toute l’originalité de leur oeuvre.

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Anthologie des dystopies

Super liste de lecture pour tout fan de dystopies

On y trouve des livres et des films à lire/voir absolument.



J'y ai découvert d'excellents ouvrages pourtant peu connus du grand public, qui gagnent sincèrement à être découverts.

Non non je ne vous donne pas de piste, il faudra parcourir l'ouvrage vous-même !
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Un froid mortel

Il aurait été injuste pour Jean-Pierre Andrevon que je m’arrêtasse à la seule lecture de son très médiocre « Une lumière dans les arbres ».

Ce compatriote berjallien de Fréderic Dard ne pouvait démériter à ce point. Andrevon a écrit trois livres pour la collection Angoisse du Fleuve Noir, outre « Une lumière dans les arbres », « Le reflux de la nuit » et « Un froid mortel ». Ce dernier est époustouflant.

Ici, l’écriture agrippe son lecteur, le forçant à suivre l’errance glauque d’Alain. Peu importe si on se doute de son sort, si on cherche à comprendre où tout a basculé ou quelle terrifiante machination le malmène, on court derrière lui, pris dans les méandres d’une écriture hypnotique.

Sur le même thème, Pierre Pelot écrira quatre ans plus tard un « Je suis la brume », assez réussi mais un cran au-dessous de cet excellent roman.
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Anthologie des dystopies

Du tout début du XXème siècle à nos jours - notez que ce livre a été édité en février 2019, juste avant la pandémie - l'auteur recense de façon très complète les livres et les films (autant les uns que les autres) concernant la fiction d'un monde cauchemardesque.

Les quatre piliers indépassables de ces dystopies sont "Le talon de fer", "Nous", "Le meilleur des mondes" et "1984". "Métropolis" s'affiche en couverture.

Divers genres sont abordés, BD, romans "à tiroirs", films, séries, anime (japonais mais le monde entier est représenté dans ce livre), mangas et même essais. Cet écrivain de SF connaît son sujet. Il fait même revivre des films et des livres injustement oubliés.

Les faits de société sont analysés sous différents aspects : prison, informatique, dictatures, révoltes, robots, religion, téléréalité, sports, jeux, guerres, atome, rien n'échappe à la plume des auteurs de dystopie ou à la caméra des réalisateurs.

Cette anthologie est foisonnante et digne d'un cinéphile averti (même si je ne suis pas toujours d'accord avec certains passages).

Les œuvres citées par l'auteur sont hélas presque toutes visionnaires et le futur imaginaire s'avère souvent proche de la réalité actuelle.
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Une lumiere entre les arbres

La collection "Angoisse" du Fleuve Noir pouvait voir se succéder le meilleur comme le pire. Ici, il s’agit du pire.

Distinguons cependant le fond de la forme.

L’écriture d’Alphonse Brutsche est agréable, fluide, souvent enlevée, habile même car elle réussit l’exploit de nous accrocher alors que l’on se dit, dix fois, que l’ensemble est stupide.

Car, oui, l’histoire n’est qu’une reprise sans même le recul nécessaire ou même l’humour du chef d’oeuvre d’H.G. Wells : « L’île du docteur Moreau », sans sa dimension allégorique.

L’auteur s’est-il dit que peu de lecteurs français connaissaient le roman ou avaient vu le film de 1932 d'Erle Kenton avec Charles Laughton ?

Le pied de nez final et sempiternel du rêve est lui aussi un grand poncif. Rien ne peut donc être retenu d’un ensemble sans originalité, farci de coquilles dues à une relecture inexistante.

Mais la surprise la plus totale nous vient de la couverture. L'illustration n'a rien à voir avec les descriptions des personnages. A croire que même Michel Gourdon n'avait qu'une très vague idée de ce qu'il devait illustrer.



Quant à la quatrième de couverture !

Son texte est le récit complet, jusqu’à son dénouement final, du roman que l’on vient péniblement d’achever. Du jamais vu !

Donc, ultime conseil, si toutefois après ce que je viens d’écrire, l’envie vous prenait de lire « Une lumière entre les arbres », ne retournez pas le livre !
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Ce qui vient de la nuit

Il était temps que je chronique un recueil de nouvelles fantastiques de celui qui a chroniqué mes recueils de nouvelles fantastiques ; le camarade Jean-Pierre Andrevon. Un auteur qui aime expérimenter à travers le format court, alternant différents types de narration et différents styles ; épuré, classique ou poétique, toujours au service du récit. le cadre est souvent quotidien, presque anodin ; un vacancier fait un détour pour saluer une amie des études dans une campagne reculée ("La maison d'Emilie"), des enfants jouent à se faire peur ("Les crocs de l'enfance"), un narrateur se réveille la nuit à cause d'une porte qui claque ("Nocturne"). Mais souterrainement, l'horreur rôde. le lecteur sent qu'une sauvagerie terrible s'apprête à lui exploser à la figure. Les distorsions, tels ces anachronismes dans un récit à l'allure médiévale ("Les épées"), inquiètent insidieusement. L'origine du mal dérange, car elle est si humaine et si réaliste, présente dès l'enfance, sauf quand une étoile verte tombe dans un champ ("Ce qui vient de la nuit"). L'humour est caustique, il fait grincer les dents quand on suit les mésaventures d'un locataire paranoïaque, persuadé que tous les voisins de son immeuble ourdissent un complot afin de le liquider ("Et le sommeil ne reviendra plus"). Un imaginaire bouillonnant, sensuel et obscur qui donne furieusement envie de connaître le reste de son oeuvre fantastique.
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Dans les mines de Mars

Mars, la solution idéale a la misère galopante sur une terre à bout de souffle. Devenir mineurs pour un salaire de misère mais un salaire tout de même. Loin de l'image d'Épinal que nous offre Musk et consorts, l'auteur nous parle surtout de notre quotidien dans un futur très proche, une société profondément injuste où peu importe la couleur, c'est l'argent et la condition sociale qui fait la seule différence. J'aurai préféré que l'action se déroule en France plutôt qu'aux États-Unis mais c'est ce qu'il faut pour que cela se passe mieux, une situation telle que décrite est impossible dans la patrie des droits de l'homme. A réserver à celles et ceux qui n'ont plus d'espoir en l'humanité.
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Les retombées

"Nous avons la situation bien en main" Si , on m'adresse un jour une telle phrase, a fortiori si elle sort d'une bouche en uniforme, il est fort vraisemblable que je me mette à hurler. L'expression de ma terreur, d'ailleurs, prendrait plus certainement encore des formes que les conditions d'utilisation d'instagram m'interdisent de préciser ici.

Avant les retombées, il y eut l'éclair. Puis, ce furent le grondement de l'explosion et son souffle. François, sidéré, s'est presque aussitôt mis en marche, d'instinct, bientôt rejoint par quatre autres survivants sans autre projet que celui d'aller le plus loin possible.

Rapidement, ils sont récupérés par des soldats, embarqués dans des camions militaires et logés à titre provisoire dans un camp cerclé de barbelés. Guerre nucléaire, explosion de la centrale ? Impossible d'obtenir la moindre information. Tout ce qui touche de près ou de loin à la catastrophe est soumis au secret militaire.

On ne sait rien. Le monde, dont les contours sont rendus flous par le brouillard et la pluie de cendres, semble se résumer désormais à un camp militaire. Condamné à ne pas comprendre le présent, incapable d'imaginer le futur, on se réfugie dans les gestes du quotidien, ceux du corps, ceux de la survie. Et le passé revient par salves.

Ici, il y a la peur, la boue, les baraquements, les douches collectives obligatoires. Et les miradors pour seul horizon.



Une grosse centaine de pages pour se faire peur sur un jour d'après trop vraisemblable.
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Le temps des grandes chasses

LE TEMPS DES GRANDES CHASSES de JEAN PIERRE ANDREVON

Un des grands écrivains français de SF, un des moins connus et pourtant, quelle originalité chez cet homme qui développe toujours des univers si particuliers. Dans ce roman, le questionnement principal va tourner autour de la notion de progrès vs la nature et le bon sauvage de Rousseau.

Un clan primitif se croit seul sur terre, et, apparaît dans le ciel oiseaux de fer. La confrontation, puis l’enlèvement d’une partie du clan pour l’amener sur la planète des envahisseurs afin d’alimenter des jeux du cirque, sera l’occasion pour Andrevon de développer ses idées écologistes et humanistes.
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Les retombées

Un roman post-apocalyptique de 1979 qui n’a guère vieilli malgré quelques éléments très datés dans les références des personnages. C’est dire l’intérêt de ce roman : l'accident de Three Miles Island vient d’avoir lieu, c’est assez terrifiant, mais sans conséquence. Andrevon imagine un accident, peut-être d'origine nucléaire mais sans en être absolument certain, les circonstances sont laissées dans le flou, ce qui augmente les possibles et l’angoisse. Car l’ignorance est ici un élément majeur, qui accentue l’angoisse. Le personnage principal, François, un individu ordinaire, ignore, comme les autres protagonistes , ce qui s’est passé. On comprend qu’il pense à un accident nucléaire, civil ou militaire (mais d’autres personnages n’en sont pas là). L’armée vient à leur secours, mais les traite comme des numéros, ils sont parqués dans un camp, qui évoque les camps de concentration par certains aspects. Surtout, ils restent dans une ignorance totale de ce qu’il se passe, de la situation, de ce qu’ils risquent. Le lecteur ressent avec eux leurs interrogations et leurs incompréhensions, il baigne dans un climat étouffant, une ambiance anxiogène très réaliste. Après Tchernobyl et Fukushima ce récit n’a rien perdu de sa force tant il a pressenti l’attitude des autorités, incapables de sérieusement faire face et, du coup, choisissant de dissimuler la vérité, ce qui accentue l’angoisse autant que la situation et réduit les gens à des préoccupations immédiates faute de pouvoir les rassurer. La fin du récit, très ouverte, déçoit sur le coup, mais c’est la fin parfaite, sans issue avec au-delà le néant. Un roman d’anticipation très réussi !
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C'est arrivé mais on n'en a rien su

Ma première et précédente lecture de Jean-Pierre Andrevon, Cauchemar... Cauchemars, m'avait emmenée dans des pages passionnantes, intrigantes et prometteuses

Ces onze nouvelles d'un maître de la Science-Fiction française m'ont fait voyager dans des mondes, des évocations et des points de vues tour à tour drôles, puissants et nostalgiques... Toujours les fruits d'une imagination rare et captivante.

Noé et son Arche, vu par Andrevon, c'est tellement succulent et cela m'a évoqué parfois quelques grandes pages de Cavanna!

Et l'arche de Marcel Dupond, alors! on en reprendrait bien une deuxième fois comme un bon plat...

.. Et, et toutes les autres, et les neuf autres avec cet Anniversaire du Reich de Mille ans tellement évocateur qui clôt le bouquin.

Comme disent les enfants: "c'était trop bien"... Sans cette connotation d'excès sous-entendu qu'y mettent les adultes.

Horus Fonck, lecteur assidu et partageur, recommande donc sans restriction!
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