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Critiques de Jean Racine (763)
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Alexandre le Grand

Je vais faire très court.



Je n'avais jamais lu Racine. Le podcast écouté en amont de la lecture m'a refroidi dès lors qu'on a évoqué la galanterie dans la tragédie mais il ne faut jamais rester sur un à priori.



Il semble que la pièce Andromaque soit plus qualitative toutefois, j'ai bien du mal à me projeter car je n'ai pas détesté ma lecture... non c'est juste que la rencontre ne s'est pas faite. Peut être aussi que le timing n'était pas le bon.



J'ai trouvé de la mollesse dans le texte même si j'ai aimé plusieurs formules (dirons nous).



Un auteur classique à retenter pour moi.
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Bajazet

Une tragédie où les héros ne meurent plus amoureux de l'honneur, mais meurent amoureux et c'est déjà le point culminant des passions raciniennes. Si l'on pensait agoniser avec Bérénice ou Phèdre tant le pathos absorbait l'ethos, ici, on n'entend même plus le silence de valeurs héroïques. Et c'est peut-être parce que le Sérail nous en empêche : tout se fait savoir, c'est le lieu où l'on est vu et où l'on voit, force est de constater qu'il ne reste plus que l'héroïsme de la transparence et de la patience au triangle amoureux. Pourtant le temps presse, on aimerait se déchirer entre eros événement et eros sororal, mais le péril d'État, comme toujours, dépasse même la course de Phébus. Roxane est la femme trahie qui trahit en première, furie amoureuse et furie érinye, Bajazet est moins un homme qu'une femme dans cet environnement féminin peuplé d'hommes castrés, sa parole est vaine et ostentatoire, Atalide est le double de sa rivale, victorieuse de l'amour. Tous trouvent la mort, bien entendu, pour autant ils ont battu le temps comme Racine parvint à battre les codes tragiques de cette turquerie bien loin de la Cour.
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Phèdre

Hippolyte voit sa belle-mère lui avouer son amour mais alors que tous le monde croit son père mort, le voici qui revient sur le devant de la scène.



Une lecture laborieuse mais dans laquelle j'ai quand même retrouvé un florilèges de sentiments qui étaient assez bien mis en avant. Je suis finalement contente de l'avoir découvert.
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Britannicus

Pièce de théâtre étudiée au lycée.

Elle mêle tragédie, luttes de pouvoir, trahison, tyrannie, meurtre et passion. Sur fond de romance tragique, ce sont bien les intrigues du pouvoir politique qui sont dénoncées par Racine. Les chemins tortueux qui conduisent les hommes despotiques à la manipulation, au mensonge, à la défiance, à la domination, à la perversité et enfin au crime...

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Athalie

Belle pièce de Racine uniquement lisible (je pense qu’il n’est pas possible de la mettre en scène, ou alors il faut énormément l’arranger). Cependant, elle est truffée de références bibliques que tout le monde (d’où la nécessité des notes de l’édition). Ce côté biblique peut en rebuter certains. Mais je conseille de faire l’effort de lecture.
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Iphigénie

Iphigénie /Jean Racine (1639-1699)

Petit rappel historico-mythologique.

L'histoire se déroule sur les rivages d'Aulis ville de Grèce, où les Grecs coalisés se préparent à aller attaquer Troie. Mais ils ne peuvent atteindre Troie, car les dieux retiennent les vents nécessaires au départ de l'expédition.

Agamemnon, leur chef, roi de Mycènes et d’Argos, est donc contraint de consulter l’oracle Calchas, qui lui ordonne de sacrifier sa fille, Iphigénie, afin d’apaiser la déesse Artémis.

Dans le chaos provoqué par les indécisions d'Agamemnon, Iphigénie se soumet aux volontés de son père.

Ambition d'Agamemnon, désir de gloire d'Achille le fiancé d’Iphigénie, orgueil de Clytemnestre la femme d’Agamemnon et sœur d’Hélène femme de Ménélas le frère d’Agamemnon, dont l’enlèvement par Hector est la cause de la guerre de Troie, jalousie d'Ériphile, une princesse qui a été faite prisonnière par Achille dont elle est éprise, ainsi la rivale d’Iphigénie : la pièce montre des passions déchaînées qui, toutes, font d'Iphigénie leur victime préférée.

Représentée pour la première fois à Versailles le 18 août 1674, Iphigénie marque le retour de Racine à des thèmes mythologiques après une série de sujets historiques (Britannicus, Bérénice, Bajazet, Mithridate).

Le personnage le plus fort moralement n'est pas Agamemnon, chef pusillanime, mais Iphigénie, qui pousse le respect filial et le patriotisme jusqu'à accepter la mort.

Extraits :

Les vents contraires empêchent la flotte d’appareiller et Arcas, domestique du roi s’exprime : Acte I Scène I

Tous ces mille vaisseaux , qui chargés de vingt Rois,

N'attendent que les vents pour partir sous vos lois ?

Ce long calme , il est vrai , retarde vos conquêtes,

Ces vents depuis trois mois enchaînés sur nos têtes

D'Ilion trop longtemps vous ferment le chemin .



Calchas, l’oracle, consulté :

Pour obtenir les vents que le ciel vous dénie,

Sacrifiez Iphigénie.



Réponse d’Agamemnon :

Non, je ne croirai point, ô Ciel, que ta justice

Approuve la fureur de ce noir sacrifice.

Tes oracles sans doute ont voulu m’éprouver,

Et tu me punirais si j’osais l’achever.



Iphigénie à son père : Acte II Scène II

Quel plaisir de vous voir et de vous contempler

Dans ce nouvel éclat dont je vous vois briller

Dieux ! avec quel amour la Grèce vous révère !

Quel bonheur de me voir la fille d’un tel père !



Ériphile à Iphigénie : Acte II Scène VIII

Orgueilleuse rivale, on t’aime, et tu murmures ?

Souffrirai-je à la fois ta gloire et tes injures ?

Agamemnon gémit. Ne désespérons point ;

Et si le sort contre elle à ma haine se joint,

Je saurai profiter de cette intelligence

Pour ne pas pleurer seule et mourir sans

vengeance.



Iphigénie à Achille : Acte III Scène VI

Cet ennemi barbare, injuste, sanguinaire,

Songez, quoi qu’il ait fait, songez qu’il est mon père



Achille à Iphigénie :

Lui, votre père ? Après son horrible dessein,

Je ne le connais plus que pour votre assassin.



Iphigénie à Achille :

C’est mon père, Seigneur, je vous le dis encore,

Mais un père que j’aime, un père que j’adore,

Qui me chérit lui-même, et dont, jusqu’à ce jour,

Je n’ai jamais reçu que des marques d’amour.



Iphigénie à son père : Acte IV Scène IV



Je saurai, s’il le faut, victime obéissante,

Tendre au fer de Calchas une tête innocente,

Et respectant le coup par vous-même ordonné,

Vous rendre tout le sang que vous m’avez

donné.



Achille à Agamemnon : Acte IV Scène VI



On dit, et sans horreur je ne puis le redire,

Qu’aujourd’hui par votre ordre Iphigénie expire,

Que vous-même, étouffant tout sentiment humain,

Vous l’allez à Calchas livrer de votre main.





Agamemnon à Clytemnestre : Acte IV Scène X



Allez Madame, allez, prenez soin de sa vie.

Je vous rends votre fille, et je vous la confie.

Cachez bien votre fille, et que tout le camp croie

Que je la retiens seule, et que je vous renvoie.



Achille à Iphigénie : Acte V Scène II



Vous, mourir ? Ah ! cessez de tenir ce langage.

Songez-vous quel serment vous et moi nous engage ?

Songez-vous (pour trancher d’inutiles discours)

Que le bonheur d’Achille est fondé sur vos jours ?

Ma gloire, mon amour vous ordonnent de vivre.

Venez, Madame, il faut les en croire, et me suivre.





Arcas à Clytemnestre : Acte V Scène V



Achille en ce moment exauce vos prières.

Il a brisé des Grecs les trop faibles barrières.

Achille est à l’autel. Calchas est éperdu.

Le fatal sacrifice est encor suspendu.





Clytemnestre à Ulysse :



Ma fille ! Ah, Prince ! O ciel ! Je demeure éperdue.

Quel miracle, Seigneur, quel Dieu me l’a rendue ?





Iphigénie est avec Bérénice la pièce de Racine que je préfère. Le tragique de la raison d’État face au tragique de la passion amoureuse, elle-même face au tragique de la fatalité divine fait de cette pièce une réussite totale. L’héroïne Iphigénie est au cœur de l’intrigue, innocente naïve au début, amoureuse d’Achille, puis offre un comportement sublime et noble, faisant de sa mort annoncée un sacrifice mis au service de la gloire de son fiancé. Acceptant le sacrifice de sa vie elle donne à son amour pour Achille une dimension éternelle.















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Phèdre

Une pièce de théâtre écrite par Racine qui aborde des thèmes comme l'amour, l'interdiction et la fatalité dans un univers mythologique, que demander de mieux



On fait la rencontre d'une myriade de personnages qui se voit enchaîner par leur désir impossible, et d'autres qui joueront alors rôle d'allier afin que cette tragédie n'en devienne pas une



Le personnage de Phèdre passera par plusieurs étapes qui la mèneront à évoluer, mais on ressent surtout que la Passion qu'elle vit la submerge totalement, ce qui a terme finira par noircir le tableau



La plume poétique de Racine quoi que parfois complexe, arrive à faire transmettre son message et sa morale avec une simplicité maîtrisée



Ce que j'ai beaucoup apprécié, c'est surtout la psychologie des différents personnages et les sentiments dichotomiques qu'on ressent pour eux à travers l'histoire



Note : 🥀 / 20
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Bérénice

Qui n'a jamais entendu parler de l'histoire d'amour entre Titus et Bérénice ? L'action se passe à Rome, on y suit un triangle amoureux. Bérénice, princesse de Judée à l'origine est ici reine de Palestine, elle est courtisée indirectement par Antiochus. Les confidents des deux personnages ont un rôle important, ils sont sages et humbles. J'ai lu l'incipit d'Aurélien de Louis Aragon, la phrase "Je demeurai errant dans Césarée" est restée dans ma tête comme une parole marquante de chanson. Antiochus, roi de Comagène, n'a qu'un seul désir : se marier avec la belle et douce Bérénice. Titus emmène la reine à Rome après être sorti vainqueur d'une bataille, il espère se marier avec sa belle. le roi de Comagène cache son amour au début, en espérant que l'amour entre Bérénice et Titus devra surmonter des obstacles imprévus et destructeurs. L'originalité de cette pièce a été reprochée mais aussi admirée par beaucoup. La versification racinienne en cinq actes relève d'un coup de maître. Il n'y a pas beaucoup d'actions mais une confuse de sentiments est perceptible ici. le succès de Racine a été si grand que son oeuvre a été considérée supérieure à celle de Corneille. Cette pièce de théâtre est à lire pour tous les amateurs de tragédies classiques avec une fin prévisible et touchante.

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Phèdre

-PHÈDRE-



Après avoir Phèdre par Sénèque, c'est avec plaisir que j'ai découvert cette tragédie, Sénèque est connu pour sa violence sur scène comme Thésée qui découpe la tête de son fils et il sait que ce n'est pas la faute de Hippolyte à a partir que Phèdre s'est confié alors qu'ici s'est différent.



C'est plus beau moins violent, le suicide de Hippolyte est magnifiquement bien écrit mais aussi les dialogues avec son père. Dans Racine, tout est dans la beauté des mots et des scènes.



Et découvrir des tragédies gréco-latine sous une autre forme que la plume de Sénèque qui est beaucoup plus violente ou la plume de Sophocle qui est plus sur la psychologie des personnages.



Je vous conseille de découvrir le français sous une autre forme avec Racine.



Carlaines
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Bérénice

"Bérénice" de Jean Racine, tragédie classique par excellence, se distingue par sa profondeur émotionnelle et sa maîtrise impeccable de la langue. Composée au XVIIe siècle, cette œuvre théâtrale explore les méandres de l'amour contrarié et des conflits intérieurs. Racine, dans un style sobre et élégant, captive l'attention du lecteur en dépeignant les tourments des personnages pris dans les filets de leur passion et de leur devoir.



L'intrigue, centrée sur le triangle amoureux entre Bérénice, Titus et Antiochus, révèle la complexité des relations humaines et les choix moraux auxquels sont confrontés les protagonistes. Les dialogues ciselés et les monologues introspectifs confèrent à l'œuvre une intensité émotionnelle saisissante, faisant vibrer les spectateur.



Racine excelle également dans la représentation des affres de la passion amoureuse et des tourments de la séparation. À travers ses vers magnifiquement rythmés, il exprime avec une poésie envoûtante les émotions les plus intenses, capturant ainsi l'essence même du sentiment amoureux.



"Bérénice", par sa profondeur et sa beauté formelle, demeure une œuvre intemporelle qui résonne encore aujourd'hui avec force. C'est sans nul doute mon œuvre de Racine préférée, que je relie allégrement avec Phèdre. Son exploration des thèmes universels tels que l'amour, le devoir et la souffrance en fait une pièce théâtrale d'une richesse inégalée, qui continue de fasciner et d'émouvoir les spectateurs, des siècles après sa création.
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Britannicus

Lecture qui fait suite à un petit challenge entre amies : relire des classiques, en particulier du théâtre et de la poésie. Britannicus a donc été notre 1er opus.

Comment rédiger une critique sur une telle œuvre ? Compliqué.. On ne peut juger du style et du genre littéraires, nous sommes ici au théâtre et en particulier en tragédie, on sait donc que le happy end n'existe pas. La plume de Racine n'est pas des plus aisée à appréhender mais au bout de quelques pages on décèle tout de même qui sont les personnages et quelles intrigues se mettent en place. En tout cas, une fois le style dompté, on se laisse vite happer par les intrigues ! Si bien qu'à partir de l'acte III je n'ai plus lâché l'ouvrage. En somme, lire du théâtre n'est pas si facile, assister à une pièce me plaît davantage, mais cette lecture était tout de même à la hauteur de mes attentes et m'a permis de sortir de ma zone de confort 😉
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Andromaque

Alors voilà, j'ai lu Andromaque de M. Racine, livre qu'on étudie en cours de français.

Et vous savez quoi ? J'ai bien aimé !



Il est vrai qu'il nécessite une petite préparation post-lecture pour se remémorer les principaux événements de la guerre de Troie ou le passé des personnages. Juste avoir le contexte, quoi. Parce que oui hein, Ra(t)cine part du principe que tout le monde connaît par cœur les événements de la mythologie grecque et se permet de nous jeter tout de suite dans le bain sans nous apprendre à nager ! Heureusement, la fan de mythologie grecque en moi était la pour m'aider !



Plus on avance dans la pièce, plus on en comprend les enjeux et la personnalité des personnages malgré un début fastidieux. On se laisse rapidement porter par l'histoire même si certains vers vous donneront la migraine à coup sûr. Finalement, les deux derniers actes sont assez prenants et on arrive très vite à la fin de la pièce qui est pour le moins... surprenante.



Bien sûr, j'ai adoré lire le vieux français de Racine ainsi que ses beaux alexandrins qui ne manquaient pas de rimer entre eux (quand on y pense, c'est vraiment impressionnant ! J'ai essayé plusieurs fois de démentir le respect de cette règle en trouvant le vers illégal mais, j'ai eu beau contrôler, tous les papiers de ce cher Racine étaient en règle !).



Le personnage d'Andromaque est le plus intéressant je pense, tout comme celui de Hermione même si elle est complètement bipolaire, il faut dire les choses clairement (même sous le coup de la folie, t'es pas aussi changeant !) D'un autre côté, j'ai moins aimé les personnages masculins comme Pyrrhus (surtout que j'avais déjà appris à le haïr dans Le chant d'Achille de Madeline Miller :/) et Oreste, même si j'avoue qu'il m'a fait un peu de peine à la fin...



Cette dernière, comme je l'ai dit, est assez spéciale mais quand j'y réfléchi, je me dis que pourquoi pas, et puis ça reste une tragédie. Au final, c'est une chouette découverte qui a ravi une fan de français et de mythologie grecque malgré quelques longueurs et une absence de contexte au début :)



Et c'est parti pour Phèdre maintenant !
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Phèdre

Phèdre est l'épouse de Thésée, fils du roi d'Athènes, mais amoureuse de Hippolyte, son beau-fils. Envahie par la jalousie, elle sombre progressivement dans la folie et imagine une terrible vengeance lorsqu’elle apprend que celui qu'elle aime, en aime une autre.



“Phèdre” est une pièce de théâtre écrite par Jean Racine, grand poète et dramaturge français du classicisme.



La pièce, parue en 1677, est une tragédie proposée en cinq actes. Elle comprend peu de personnages, ce que j'ai trouvé appréciable car on ne se perd pas entre les dialogues et les différentes scènes. 



Aux côtés de Phèdre, il y a Thésée, son époux, Hippolyte, le fils de ce dernier, et Aricie, princesse d'Athènes. Puis, nous trouvons Oenone, Théramère, Ismène et Panope, leurs confidents.



L'histoire débute par un échange entre Hippolyte et son gouverneur dans lequel il lui confie vouloir retrouver son père pour lui parler d'un sujet important. Puis, au fil des scènes et des actes, on suit ces retrouvailles, le rôle de Phèdre puis sa descente en enfer.



Il y a longtemps que je n'ai pas lu de pièce de théâtre et renouer avec ce genre littéraire m'a beaucoup plu. Le texte se lit vraiment très bien. Je n'ai ressenti aucune difficulté à suivre le destin de ces personnages, et j'ai trouvé le contexte vraiment intéressant. J'ai également beaucoup aimé les références à la mythologie grecque.



“Phèdre” est un texte court abordant l'amour, la vengeance et la folie dans le style des tragédies grecques du 17ème siècle que je recommande. Quant à moi, j'envisage de poursuivre dans ce genre littéraire dans les prochains temps.



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Iphigénie

"Iphigénie" de Racine se profile comme une plongée abyssale au cœur des tumultes émotionnels. Je ne peut exprimer à quel point j'ai adoré cette œuvre.



Dans cet univers tragique, Iphigénie, écartelée entre son devoir sacré et les élans de son amour, se voit immergée dans une tourmente sentimentale d'une intensité déconcertante. Racine, maîtrise le mot juste à la perfection, il transcende la simple littérature pour tisser une partition où chaque dialogue devient une note, une mélodie d'une profondeur poétique inouïe.



La Grèce antique, décor théâtral, sert de toile de fond intemporelle, les dilemmes soulevés résonnant comme des questionnements éternels. La conclusion, magistrale et émotionnelle, résonne telle une symphonie finale, laissant le lecteur captif d'une réflexion étourdissante sur la vie, l'amour, et la condition humaine.



"Iphigénie", ce n'est pas seulement une pièce de théâtre, c'est un chef-d'œuvre qui perdure dans l'âme, une œuvre qui, par la plume habile de Racine, transcende les siècles pour demeurer une expérience littéraire saisissante. J'hésite entre Phèdre et Iphigénie pour décerner la palme de mon œuvre préféré (rien que ça!).
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Britannicus

"Britannicus" de Jean Racine, une tragédie classique qui éclaire les jeux complexes du pouvoir et de la passion. L'œuvre, ancrée dans l'Antiquité romaine, transcende son époque pour susciter une réflexion intemporelle sur la politique, la manipulation et les nuances subtiles des relations humaines.



La maîtrise de Racine dans la création de personnages psychologiquement complexes est évidente dans "Britannicus". Les figures tragiques de Néron, Britannicus et Junie se déploient avec une profondeur émotionnelle, dépeignant des conflits intérieurs et des dilemmes moraux qui résonnent au-delà du cadre romain.



La pièce offre une exploration captivante du pouvoir politique, mettant en scène les intrigues impériales de Néron et Agrippine. Racine transcende le contexte historique pour nous présenter une méditation intemporelle sur les méandres du pouvoir, ses abus et ses conséquences dévastatrices.



L'amour, sujet central de nombreuses tragédies raciniennes, est ici traité avec une intensité particulière. Les relations passionnées entre les personnages, notamment l'amour entre Britannicus et Junie, sont présentées avec une sensibilité qui transcende les conventions sociales et explore les limites de la loyauté et de la trahison.



La langue poétique de Racine, caractérisée par sa sobriété et sa musicalité, ajoute une dimension esthétique à la tragédie. Chaque vers est une pièce du puzzle émotionnel, contribuant à la création d'une atmosphère poignante et élégante qui imprègne la pièce de bout en bout.



La tension dramatique dans "Britannicus" est maintenue par des retournements de situation et des révélations percutantes, faisant de chaque acte un moment de suspense et d'intensité. La structure classique de la tragédie est utilisée habilement pour amplifier les conflits et les confrontations, conduisant inévitablement à un dénouement tragique.



La dimension politique et sociale de "Britannicus" offre également une réflexion sur la nature de l'autorité et les dilemmes moraux auxquels sont confrontés ceux qui détiennent le pouvoir. Les conflits intérieurs de Néron, tiraillé entre ses ambitions impériales et ses sentiments personnels, ajoutent une couche de complexité psychologique à la pièce.



"Britannicus" de Racine est une œuvre tragique qui m'a particulièrement plu, pas autant que "Phèdre", il est vrai, mais c'est tout de même parmi le peu d'œuvre que j'aime relire régulièrement. En cela, je ne peut que vous conseiller sa lecture, particulièrement si pour vous un français suranné ne vous fait pas peur!
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Phèdre

Mais quel texte, quelle richesse et quelle plaisir à lire !



La tragédie est ici connue : la mort va frapper l'innocent, emporter les coupables et le sang va couler.



Mais le génie de Racine est de modifier, de façon légère, de façon efficace la construction des personnages pour rendre la tragédie encore plus "monstrueuse". La bête va frapper et tous les personnages participent à son "appétit" et seront responsables de tout.



C'est un texte merveilleux, plein de force et qui nous emporte dans les extrémes des sentiments humains.



Un chef d'œuvre !
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Andromaque

"Andromaque" de Jean Racine est une tragédie classique explorant les méandres de l'amour, du pouvoir et du destin. Placée dans le contexte de l'après-guerre de Troie, la pièce tisse un récit de passion, de trahison et de l'emprise inexorable du destin. Je l’ai lu dans le contexte de ma classe préparatoire.



L'habileté de Racine à créer des personnages est évidente dans la représentation nuancée des protagonistes. Andromaque, veuve d'Hector, incarne le deuil et la résilience. Son conflit intérieur, déchirée entre sa loyauté envers son défunt mari et les exigences des alliances politiques, ajoute de la profondeur à son personnage. Oreste, tourmenté par son amour pour Hermione et son devoir de venger son père, est une âme tourmentée naviguant dans les eaux traîtresses d'émotions contradictoires. Pylade et Hermione, pris dans leurs propres désirs et ambitions, contribuent à la toile complexe des relations.



Le dialogue, imprégné d'une élégance classique, met en lumière la maîtrise de Racine de la langue. Le vers alexandrin, avec ses distiques rimés et sa métrique stricte, confère un rythme poétique à la pièce. La langue sert de véhicule aux émotions intenses des personnages, permettant au public de ressentir le poids de leurs dilemmes. Cependant, cette forme poétique peut représenter un défi pour des auditoires contemporains moins habitués à une expression aussi stylisée.



Une force notable d'Andromaque réside dans la capacité de Racine à explorer la profondeur psychologique de ses personnages. La pièce devient un champ de bataille psychologique, où les personnages luttent avec des désirs contradictoires, la morale et l'attraction inexorable du destin. Cette exploration de la psyché humaine élève "Andromaque" au-delà d'une simple intrigue d'intrigues politiques et d'amours tragiques.



Le scénario complexe, rempli de rebondissements, maintient l'attention du public. Racine tisse habilement des thèmes d'amour, de pouvoir et d'honneur, créant une toile d'émotions qui se dévoile à chaque acte. La tension monte régulièrement, atteignant son apogée dans une résolution dramatique qui laisse une impression durable.



Malgré tout, ce n’est pas ma pièce préférée. La rigidité dans le respect des règles classiques, bien qu'elle contribue à la beauté poétique, ne m’émeut pas particulièrement ici. Les états émotionnels exaltés des personnages, bien qu'une caractéristique de la tragédie classique, peuvent sembler mélodramatiques à ceux habitués à des représentations plus contemporaines.
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Phèdre

Pétrifiant de génie! Une oeuvre que je lis et que je relis régulièrement. Tout dans cette pièce me touche, la grandeur et la bassesse se côtoient, rien n’ai laissé impuni. Un classique qui mérite votre attention, votre soin et votre concentration. J’ai pris un plaisir gratifiant à le lire, mais aussi à l’écouter et le regarder. Je conseille vivement aussi la tragédie lyrique «  Hippolyte et Aricie » de Jean-Philippe Rameau qui est son pendant musical.
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Phèdre

J'ai lu ce livre au collège est personnellement à l’époque j’ai trouver ça "difficile" à lire concernant le style d'écriture. De plus, je me suis souvent perdu dans les prénoms et le statut de chacun des personnages. Cependant, j'ai tout de même su apprécié ce livre. On reste sous le choc de ces passions interdites: l'amour désespéré d'une femme pour son beau-fils, l'amour caché d'un homme pour la fille des ennemis héréditaires de son père. Deux amours impossibles, poussés au paroxisme de leurs conséquences: trois morts.
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Andromaque

C’est ma fille qui m’a ramené ce texte d’une boite à livres. Un hasard où pas cette pièce de théâtre traite d’un sujet qui me concerne grandement actuellement à savoir l’addiction amoureuse entre des individus. Comme beaucoup le savent, l’addiction amoureuse peut détruire des vies, quand cet amour ne peut s’accomplir pour diverses raisons.



Le texte de Racine est percutant sans oublier qu’il reste très actuel. Au milieu de cette spirale amoureuse, l’auteur nous parle de la position de la femme à l’époque de l’antiquité. A cette époque la femme était plus considérée comme un objet, une chose qui devait faire ce que l’homme lui dictait de faire. « Tais-toi je suis l’homme toi la femme, obéis ! ».



Hélas à notre époque la femme est considérée toujours comme telle, par beaucoup de tortionnaires. L’homme pensa souvent à son petit confort personnel qu’au bonheur de la femme avec laquelle il vit. La femme devient alors plus une béquille émotionnelle et au fil du temps les liens de complicités deviennent des liens de pitié Et tant pis si la femme est malheureuse toute sa vie. Ce type d’homme peut-être associé à un geôlier sans cœur ni âme qui la garde dans sa prison de verre.



Ici c’est ce que l’on perçoit dans le texte de cette pièce. Andromaque qui est liée à son âme sœur par delà la distance et la mort et ne peut se résoudre à se mettre avec un autre homme, afin de ne pas trahir son amour véritable. Seulement à cette époque, les femmes devaient obéir. Malgré son statut Andromaque ne faiblira pas et restera fidèle à Hector. Plutôt mourir que de le trahir et vivre avec un homme que je n’aime pas.



On peut dire que les femmes de l’antiquité avaient plus de caractère et de conviction, malgré leur statut, que les femmes de notre époque qui se rajoutent des chaînes et qui deviennent les esclaves d’une vie de malheur plutôt que d’une vie de bonheur avec l’être aimé. Les solutions existent pour atteindre le bonheur, mais pour cela il ne faut pas fermer son cœur et s’en donner les moyens.



Fermer son cœur Andromaque s’y refuse et si c’est dans la mort qu’elle doit retrouver son amour perdu alors soit. Comme je l’ai dit une force de caractère rare à notre époque. Plutôt qu’être une femme-objet malheureuse toute sa vie, elle choisit la mort pour rejoindre son unique amour. Car il ne faut pas se leurrer, un vrai amour on en a qu’un dans sa vie. Devenir prisonnière de ses sentiments et la pire des choses sans parler du fait de vivre sous le joug d’un tyran. En tout cas, on peut dire que Andromaque a toujours su ce qu’elle voulait.



Je sais une chose en tout cas c’est que mes sentiments ne faibliront jamais pour ma Fée Stellaire (mon Andromaque). Malgré ce qui me ronge à petit feu je serais toujours là pour veiller sur toi-même si cela se fait depuis les étoiles.



Ton pirate de l’espace…

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