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Critiques de Jean Ray (327)
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Le grand Nocturne

En grande difficulté de lecture, je me suis lancé dans un petit recueil de nouvelles de Jean Ray. Avec ces quelque deux cents pages, je n’imaginais pas caler deux semaines dessus. Mon ressenti ne sera donc pas aussi complet.



Bien moins connu que H.P. Lovecraft, Jean Ray n’en demeure pas moins un grand auteur de fantastique du début XXe Siècle. « Le Grand Nocturne », en plus d’être une nouvelle, est le nom du recueil qui regroupe 7 titres inégaux en qualité et en consistance. « La Ruelle ténébreuse » est le récit le plus long. J’ai bien aimé deux ou trois passages.



Écrit bien souvent à la première personne, les histoires de Jean Ray sont avant tout une atmosphère. L’auteur possède une belle écriture, mais l’ensemble manque de rythme.
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Malpertuis

Si on peut trouver l’issue de l’histoire un peu déroutante, voire facile à la première lecture, on admettra, après réflexion ou relecture, que tout avait raison d’être. Ces personnages grinçants, étranges, et l’atmosphère de Malpertuis, cette lourde maison qui mange la lumière, vous suivent, vous sifflent à l’oreille. L’horreur est atténuée par une étrange fascination, et il semble que tout le talent de l’auteur est là; il imprime sur nous la marque de Malpertuis comme il l’a imprimée sur ses personnages; ainsi, chacun de leurs pas les ramènent devant la porte de la maison.

Et chacun des nôtres; plus tard, on attendra de trouver, aux abords d’un village, non loin d’une falaise, les fenêtres aux balconnets gris de la demeure maudite.
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Malpertuis

J'aime Jean Ray même dans sa littérature alimentaire .mais ici ,c'est le top :construction complexe (patchwork de textes d'époques et d'auteurs différents) ,ambiance hyper-glauque et idée géniale mêlant la mythologie grecque (l'Olympe presque au complet) et le folklore européen (loup-garou).Très réussi.
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Malpertuis

Malpertuis. C'est une maison, étouffante, spacieuse, hantée par des êtres qui ne sont qu'à moitié vivants. Tous sous le férule du vieil oncle Cassave. Lorsqu'il meurt, chacun est livré à son destin, forcément tragique et les meurtres se multiplient. Jusqu'à l'instant final ou révélation. Jean Ray signe ici un livre ingénieux, rempli de malice et de violence. Sans doute son meilleur manuscrit, avec des rebondissements, du suspense, du fantastique et la mort qui rôde fatalement.
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Malpertuis

L’écriture de Jean Ray est hypnotique. Le vocabulaire est fouillé, la langue travaillée sans être indigeste, les paragraphes aérés. Le récit coule, littéralement, il s’avale. Le narrateur principal restant Jean-Jacques, le récit trouve d’autres voix; de nouveaux personnages prendront le relais. Curieusement, l’histoire, au lieu de s’élargir grâce à ces différents points de vue, se resserre un peu plus sur Malpertuis. La maison absorbe tout, l’intérieur comme l’extérieur; le couvent, la taverne ou la maison du bord de mer sont des lieux eux aussi maudits, contaminés, où les visions d’horreur ne cessent pas.
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La malédiction des vieilles demeures

Ce fut pour moi un vrai petit bonheur que de retrouver la plume de l'un de mes auteurs favoris depuis mon adolescence : John Flanders, alias Jean Ray.



Ce volume rassemble quatre textes, dont le court roman qui donne son titre à l'ouvrage : "La malédiction des vieilles demeures".

Nous y faisons la connaissance de Hilduard Syppens, détective amateur, et suivons ses aventures et son histoire personnelle.



Syppens, homme d'origine modeste est féru de romans policiers qu'ils découvre avec son meilleur ami sous la plume de Gaboriau, peut, une fois devenu riche héritier s'adonner à sa passion pour le mystère..



Mystères (au pluriel) est d'ailleurs ce qui peut le mieux définir ce texte.

Littérature de mystères, c'est à dire pas tout à fait récit policier, mais aussi d'aventures, agrémenté d'une touche gothique qui ajoute une légère ambiance proche du fantastique.



Rappelons que Jean Ray fut le prolifique auteur des aventures d'Harry Dickson, qui entrent bien dans ce cadre de littérature de mystères.



J'ai beaucoup apprécié l'esprit feuilletonesque de ce court roman, Gaston Leroux et son Rouletabille, et les autres grands noms du genre, ne sont pas loin.



Il faut bien sûr savoir apprécier le côté daté et le charme suranné de ce type d'oeuvres pour en goûter les vertus distrayantes.
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Malpertuis

Le fantastique est un genre auquel je n’ai pas encore porté beaucoup d’attention. J’ai lu quelques nouvelles de Lovecraft ainsi que l’entièreté de l’œuvre de Maupassant consacré à se genre. Si Lovecraft m’a laissé de glace, Maupassant m’a impressionné par sa maîtrise parfaite de l’inquiétant et du mystérieux, deux qualité que je n’avais jamais vu dans ses romans plus classiques.



C’est donc dans l’espoir de retrouver ces émotions que j’achetai Malpertuis, et je ne parle pas ici de la maison, mais bien le livre ;-)



Bien évidemment, Malpertuis n’a pas atteint les trop hautes attentes que je possédais à son égard. Toutefois, il m’a tout de même plut grâce à l’écriture de l’auteur.



J’avais déjà lu du Jean Ray à quelques reprises dans le cadre de ses romans policier, mais je n’avais jamais porté attention à sa plume qui, ici, se suffit pour rendre le livre intéressant.



Quant à l’histoire en elle même, je l’ai trouvé plutôt fade. Dans les trois premier quarts du livre, on se demande ce qui est la cause des étrangetés se manifestant dans la maison, sans vraiment pouvoir les apprécier à leur juste valeur. Certains passages sont inutilement compliqué, et l’on a l’impression que le dénouement aurait été nécessaire pour comprendre le reste du livre.



Bref, j’ai un avis plutôt mitigé sur ce livre. Je crois qu’une relecture est nécessaire pour parfaitement pouvoir apprécier ce livre, mais ma première lecture ne m’en donne pas envie.
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Les contes du whisky

Parfois, les podcasts de France Culture, dont je suis friande, me rappellent d’anciennes lectures… Ce fut le cas pour Les Contes du whisky de Jean Ray, un recueil de nouvelles fantastiques.



Des vampires…

Des marins…

Des ivrognes…

Des métamorphoses…

Des vengeances…

Des objets maléfiques…

Le whisky en filigrane, métaphore filée des effets de l’alcool et des visions de l’ivresse…



Des ambiances et des atmosphères : un bar, des récits autours des verres, des milieux populaires…

Des situations décrites avec, parfois, une certaine brutalité… Un certain sens du réalisme…

Des distorsions de la réalité, des perceptions perturbées à la mesure du whisky ingurgité…



Sans doute moins connu qu’Edgar Poe, Jean Ray nous donne à lire tout un univers d’inquiétante étrangeté que je vous invite à découvrir.


Lien : https://www.facebook.com/pir..
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Malpertuis

J’ai lu ce roman dans le cadre scolaire et je n’ai pas vraiment aimé. Sans doute notamment pour le fait de l’avoir lu dans ce cadre justement. J’ai également trouvé certaines phrases vraiment incompréhensibles au vu des digressions de l’auteur. Je ne remets pas en cause la plume de l’auteur, mais la, c’était vraiment pénible à lire...
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Par-delà les sept mers... - Dans le sillage d..

Vous aimez les aventures de mer, les pirates, les mystères difficilement explicables ? Alors ce livre est fait pour vous... si vous aimez les histoires courtes. Hé oui ! 46 contes en 280 pages desquelles il faut déduire préface, postface et autre bibliographie. Mais une bibliographie utile puisqu’elle énumère toutes les éditions des contes qui ont précéder ce recueil. Et avec Jean Ray et sa manie de publier ne français, flamand, hollandais ou allemand... et même en anglais, il est vite fait de retrouver un texte sous un autre titre sans se souvenir du recueil dans lequel on l’a lu.



J’ai donc dévoré ce volume — même si j’ai entrecoupé sa lecture par d’autres pour faire durer le plaisir. Car ils deviennent rares, les textes de cet écrivain que je n’ai pas lus au moins une fois ! Et ici, il n’y a qu’un texte que je suis certain d’avoir lu ailleurs. Je suis donc satisfait de mon achat. Mais j’aimerais que l’éditeur tienne compte pour de futurs volumes de deux remarques : Une coquille par page, c’est trop. Je ne les ai pas comptées mais le compte exact ne doit pas être loin. La plus remarquable : ne je à la place je ne. Pour les autres ; c’est principalement des lettres oubliées. Deuxième point, et non des moindres : mesdames et messieurs des éditions Terre de brume, changez d’imprimeur ou laissez tomber le flocage. Car est-ce bien normal que celui-ci commence à se décoller avant même la fin de la première lecture ? Non. Je sais bien qu’il me sera répondu par certaines personnes que, pour 19 €... Hé bien pour 19 €, je n’ai pas ce problème sur les livres que je fais imprimer par lulu.com. Qu’on ce le dise. Mais c’est quand même les coquilles qui me sont le plus désagréables.



En bref : Malgré mes récriminations, j’attends avec impatience un éventuel nouveau volume de cette collection des inédits de Jean Ray/John Flanders. Et pas comme Le Monstre de Borough qui contient un court roman déjà publié par Casterman et deux nouvelles peut-être inédites.
Lien : http://livres.gloubik.info/s..
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Les contes du whisky

Jean-Marie de Kremer alias Jean Ray possédait de grandes facilités et était un narrateur hors-pair. le hic, il écrivain presque aussi vite qu'il respirait, sans toujours se relire avec pour résultat des nouvelles intéressantes mais parfois molles au niveau de la consistance du scénario. Ces contes du Whisky servent de prétexte à des récits de fantômes, de nuits brumeuses, de personnages torturés et de fantasmes sortis de cauchemars crus. Une bonne cuvée, mais pas de grande surprise si on tient MALPERTUIS comme étant son chef-doeuvre.
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Harry Dickson, tome 2 : Les étoiles de la mor..

Harry Dickson a été longtemps présenté comme le « Sherlock Holmes américain ». On sait également depuis des années la méthode employée par Jean Ray : ne pas traduire les fascicules originaux mais laisser libre cours à son imagination pour développer une intrigue à partir des illustrations. Alors celui qui attend des enquêtes rigoureuses à la Holmes risque d’être déçu. En réalité, Harry Dickson, enquêteur de Baker Street, est bien plus proche du Holmes passé dans l’imaginaire collectif que du détective créé par Conan Doyle. Car Harry Dickson résout des énigmes complètement farfelues, dignes du serial ou des romans pulp, nous sommes davantage dans l’esprit d’un Doc Savage que du « canon » holmésien. Dans ce recueil, l’enquêteur se confronte à des singes dressés transformés en pyromanes, à des savants fous mi-homme mi-primate, à des cabinets de magie secrets,… Il recherche également le « miroir noir » du mage John Dee, etc. Bref, nous sommes loin, très loin, du « vrai » Sherlock Holmes…et finalement plus proche du Sherlock des continuateurs de Conan Doyle, celui qui se confronte au surnaturel, au rat géant de Sumatra et identifie le coupable à partir d’un grain de terre qui ne peut provenir que d’une région particulière.

En deux nouvelles d’une soixantaine de pages, Jean Ray nous offre donc un pur concentré de littérature de gare « pulp » : des histoires ramassées, découpées en chapitres courts terminés par des cliffhangers ou des révélations, avec des personnages schématiques et réduits à l’état de « personnages non joueurs » permettant simplement à l’enquête de progresser. Mieux vaut d’ailleurs ne pas trop réfléchir à la méthode de Dickson ou à ses déductions tarabiscotées, l’auteur sortant de son chapeau les éléments nécessaires à la progression, finalement très linéaire de son détective : il part d’un point A (le mystère), rencontre divers protagonistes étranges, découvre des éléments fantastiques et aboutit au point B (la résolution). Les explications finales, elles-aussi, feront se hérisser les cartésiens. Une fois encore nous sommes loin de Conan Doyle. Est-ce un bien ou un mal ? Probablement un bien finalement, celui qu’on présente comme un simple clone de Holmes acquiert ainsi son identité propre et devient un détective de l’étrange à la manière du Jule de Grandin de Seabury Quinn.

Certainement suranné mais ayant aussi bien vieilli qu’un bon whisky, Harry Dickson propose un divertissement très plaisant et énergique. Alors on ne lira probablement pas toute la saga d’une traite (le côté mécanique de l’écriture apparait rapidement) mais une nouvelle de temps en temps est l’assurance d’une petite heure de distraction. Et ce recueil, qui propose deux histoires très sympas, une bonne manière de commencer son exploration.


Lien : http://hellrick.over-blog.co..
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Malpertuis

Malpertuis c'est une étrange maison... menée de main de maitre par Cassave un centenaire qui cache un terrible secret... partagé par les locataires de cette demeure familiale qui se nomme Dideloo, Sylvie Dideloo son épouse, l’étrange Philarète, Nancy la jeune soeur de Yann, Euryale sa cousine et Alice la plus jeune Dame Cormélon. Mathias Crook le beau fiancé de Nancy, Lampernisse, etc. Étrange roman qui fascine et envoûte le lecteur par son écriture remplies d’archaïsmes et de vocabulaire précieux. C’est aussi un récit original qui ne gâche pas la surprise du lecteur lors d’un épilogue cruel. Ce n’est pas pour rien que le flamand francophone Jean Ray est considéré comme un maître du fantastique.
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Par-delà les sept mers... - Dans le sillage d..

Grace au travail documentaire et éditorial de quelques amateurs de l'oeuvre de Jean Ray, dont notamment André Verbrugghen, traducteur, et Claude Deméocq, préfacier, les lecteurs francophones peuvent découvrir ces textes inédits en volume et originalement publiés en néerlandais.



PAR-DELA LES SEPTS MERS...DANS LE SILLAGE DU FULMAR, propose donc de courts contes, publiés entre 1928 et 1957 dont le thème central est la mer.



La mer et ceux qui la pratiquent, quelque soit le type de bateau sur lesquels ils voyagent, ces marins vivent des aventures souvent tragiques, où le mystère et parfois le fantastique ont leur place.



Ces contes, très courts, vont à l'essentiel, c'est le talent de conteur du prolifique Jean Ray, qui une fois encore fait son office, quand en quelques phrases, parfois quelques mots, un personnage est décrit, un décor planté.



Rien de surprenant à ce que cet auteur soit régulièrement réédité, même si c'est de manière un peu confidentielle, et qui l'ait ses fidèles, Jean Ray a gagné depuis longtemps déjà son statut d'écrivain classique dans les genres fantastique et d'aventures.
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Malpertuis

Pour les accros de fantastique, le nom Malpertuis est un peu comme celui de Ctulhu ou de Usher, synonyme de terreur . Ce titre occupe une place à part dans la bibliographie de Jean Ray résonne comme un moment capital de l’histoire littéraire belge et se hisse au rang d’un classique, roman mal connu, au suspense prenant, avec des références nombreuses et une écriture un chouia archaïque assez proche de celle de De Ghelderode. Ce livre fait partie des ouvrages majeurs du fantastique né dans le giron de la littérature francophone et est absolument à redécouvrir.
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Harry Dickson, tome 1 : Le châtiment des Foyl..

Deux enquêtes par lesquelles nous découvrons l'astuce de ce policier américain dans un Londres énigmatique. J'ai beaucoup apprécié les enquêtes bien que le vocabulaire peu usité soit parfois difficilement accessible. La seconde partie nous plonge dans l'univers des Indes avec la légende du dieu Hanuman, et la scène des crimes, un musée, n'est pas sans rappeler les premières enquêtes des grands détectives de la littérature.
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Malpertuis

J''avais déjà entendu parler plusieurs fois de ce roman d'épouvante sans pour autant m'y attarder. En recherche de roman d'épouvante / gothiques, je suis retombée dessus et me suis laissée tenter.



Je suis forcée de constater que je n'étais pas prête à recevoir cette claque littéraire, c'est un roman que je ne suis pas prête d'oublier! Entre la multiple narration, la tension présente tout ai long du récit, l'intrigue ou les curieux personnages qui peuplent le livre, j'ai moi aussi été happée par Malpertuis. Ce roman est désorientant comme une sorte de mise en abîme par rapport à l'un des personnage principaux qui ne comprend absolument rien à ce qui lui arrive et qui découvre avec effroi, l'horrible secret qui se cache dans Malpertuis.



J'ai beaucoup aimé me plonger dans cet univers, soyons honnête, complètement surréaliste et me creuser la tête en tentant de comprendre ce qu'il se passait. Je pense qu'il me faudra plusieurs jours afin de me sortir l'histoire de la tête car c'est ce genre de livre qui nous suit.
Lien : https://cassyown.wordpress.c..
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Malpertuis

Comment parler de ce livre sans révéler tout ou partie de la fin ? Car c’est bien dans la fin que réside toutes les clés de cette histoire… Après s’être perdu dans les méandres de l’histoire, après s’être demandé où l’auteur veut l’emmener, le lecteur finit en effet, à la fin, par rassembler les fils de l’histoire, et par rester un peu ébahi. « Comment me suis-je retrouvé là ? », voilà la question qui lui vient à l’esprit au moment de refermer ce livre…



Pourtant, en chemin, on peut douter. La construction de l’histoire est, comme le domaine de Malpertuis, labyrinthique. On s’y perd, on s’y égare, la même porte ne donne jamais accès à la même pièce. On hésite, on s’égare, on tremble de ce que l’on pourrait découvrir au bout de tel ou tel passage que l’on a pourtant emprunté cent fois sans surprise.



Chaque personnage semble tour à tour bizarre, curieux, étrange, menaçant, protecteur, brutal. Aucun point fixe auquel se raccrocher ne nous est proposé, accentuant encore la double sensation, d’étrangeté et de malaise.



Rajoutez à cela un texte érudit, non seulement dans ses sources – Jean Ray, visiblement, connait bien la mythologie, les religions, les mythes -, mais aussi dans son vocabulaire. Cryptogames, spagyrie, rudéral… il ne m’arrive pas si souvent que cela de devoir consulter un dictionnaire pour comprendre ce que je lis, mais voici quelques exemples pour lesquels il m’a fallu sacrifier à l’exercice.



On se sent comme une souris, ou un lapin, entre les griffes d’un félin, comme un humain pris dans les complots des dieux. La seule chose évidente, c’est que l’on ne parvient pas à percevoir la situation d’ensemble, que nous sommes chahutés par les vents sur une surface dont nous ne pouvons qu’essayer de deviner les contours. Tout tangue, tout est mouvant. Le seul élément probable, c’est l’inévitable aboutissement. Le destin ?



Est-ce que j’ai aimé ? Pas complètement. Mais, ce qui est certain, c’est que j’ai été emporté dans cette bourrasque, baladé comme un fétu de paille. Quel art de la construction, quel sens de l’articulation : on croirait un horloger organisant le mouvement de précision d’une montre, pour que chaque détail tombe précisément au bon endroit au bon moment. Il faut cependant être prêt à se laisser promener, ce n’est donc pas le livre que je choisirai pour faire découvrir le fantastique à un esprit cartésien… j’aurais trop peur de provoquer l’effet inverse de celui attendu…
Lien : https://ogrimoire.com/2020/1..
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Edmund Bell, tome 1 : Le diable au cou

Avec cette bd, on atteint presque le summum de la kitcherie en matière d'aventures niaises. Autre temps, autre moeurs direz-vous! Tous les clichés du genre sont réunis pour former les aventures d'un très jeune détective en herbe qui n'a effectivement que 16 ans et qui parle le vocabulaire de Sherlock Holmes : on croît rêver !



La crédibilité n'est pas la qualité majeure de cette série. Si encore les auteurs s'en moquaient au second degré. Mais, non... Tout cela est prit le plus sérieusement du monde !



Dans L'Ombre rouge par exemple, notre héros s'invite au 10 Downing Street et est reçu par l'homme le plus puissant d'Angleterre comme si de rien n'était. La crétinerie a quand même ses limites même en matière d'imagination. Et puis, cet air d'autosuffisance de ce mièvre héros qui résolue les affaires en nous apportant sur un plateau des explications les plus fumeuses. Que ceux qui descendent l'excellentissime Death Note lisent cette oeuvre puérile et vous comprendrez nettement la différence !



Que je suis méchant ! Cependant dans le cas présent, c'est amplement mérité car la pilule est trop dure à avaler! Nul, nul et nul !
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Malpertuis

Jean Ray au sommet de l'Olympe de la littérature fantastique et de l'épouvante, certes disparu, oublié. Respect ! Et son esprit nous hante. "Mon coeur dans Malpertuis... pierre dans les pierres..." p.51





"Il me faut présenter Malpertuis et me voici frappé d'une singulière impuissance. L'image recule comme les castels de Morgane..." p.52 "Les hommes qui s'endorment dans ses immenses chambres s'offrent au cauchemar, ceux qui y passent leurs jours doivent s'habituer à la compagnie d'ombres atroces de suppliciés, d'écorchés vivants, d'emmurés, que sais-je encore ?" p..57 Héla ! Qui éteint les lumières ? "Je pense aux paroles de Lampernisse : "D'étranges volontés vous imposent tour à tour l'oubli et le souvenir."" p.85





"Je ne puis prétendre que les heures d'effroi se suivaient dans Malpertuis, selon une norme inexorable, qu'elles adoptaient dans l'épouvante, une régularité de marées ou de phases lunaires, comme dans la fatale maison des Atrides." p.87 "Jamais... entends-tu ? Jamais... ne prononce jamais ce nom, si tu ne veux pas que le malheur et l'épouvante soient sur toi !" p.101 Diantre ! Eh bien, ces trois divinités du Panthéon, je tairai donc leurs noms. "Je reconnus le cousin Philatère. Il marcha vers le cadavre, le souleva sans émotion et l'emporta dans la nuit." p.117





"Toute mon âme criait de crainte et de révolte et pourtant je me dirigeais vers le perron. [...] Dans la nuit noire, j'entrai dans Malpertuis." p.162 "Tais-toi... tais-toi ! Tu n'as vu que des fantômes, les reflets des choses cachées." p.174





Soit ! Je ne révélerai ni Zeus dans un éclair, ni toutes ces divinités de sinistre mémoire dont l'essence fut ramenée imprudemment par un marin véreux quitte à embraser le coeur de l'imprudent avant de le pétrifier de terreur. Je me contenterai de rendre hommage à la virtuosité de Jean Ray si habile à instaurer, à travers pas moins de cinq narrateurs, un climat d'une "vastité tourmentée" auquel il est impossible d'échapper.



Un roman aux effets cathartiques à l'heure où tant d'égos en manque de visibilité se voudraient des dieux alors qu'ils sont des poules sans tête s'agitant en tous sens, orchestrant l'anxiété pour mieux vous manipuler. Promettez ! Malpertuis comme vaccin à la peur irrationnelle !





Sans l'ombre d'un doute : Lisez Jean Ray à en devenir nyctalope !





https://www.youtube.com/watch?v=jFajJwjTNOs&list=PLBBW6-WusyfmhywzmmOll-14e0J8jl7zV



Pagination correspondant aux éditions Labor collection Espace Nord, 1993 incluant une éclairante lecture de Joseph Duhamel.
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