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Critiques de Jean Ray (328)
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Malpertuis

Un livre-labyrinthe qui mérite plusieurs tours pour en apprécier la lumineuse conclusion, après son cortège d'ombres et de créatures infâmes. On passe le "seuil mauvais" pour ne pas en sortir indemne. La prose ardue est un plaisir pour les amateurs de richesses littéraires. Jean Ray signe son œuvre-somme, dont de nombreux passages (les repas, le grenier, les premières nuits) sont des classiques du genre. Embarquez à bord du navire fantôme le plus surchargé de tous les temps..
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La croisière des ombres

Le psautier de Mayence et la ruelle ténébreuse sont des chefs d’œuvres de chevet pour les amateur du très mauvais genre, dénommé le fantastique. Chaque lecture permet de découvrir des tournures, du vocable maudit, des recoins poussiéreux. Le mal surgit sans prévenir, étouffe et renifle le pauvre lecteur. Très belle initiative de rééditer presque les livres du mytho et maître de Gand (hors Harry Dickson). Quelle richesse où il fait bon de puiser et de pêcher !
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Les contes du whisky

Ambiance troquets, marins, vieilles histoires, surnaturel effrayant et brumeux avec ce recueil de contes embrumés de l’écrivain belge Jean Ray (1887-1964).



L’entrée en matière choisie pour plonger dans ce recueil est audacieuse, car l’on ressent très vite l’impression d’avoir autant picolé que les protagonistes du récit. Par la suite, ça devient bon, on navigue parfois à vue mais l’on se laisse porter et l’on s’amuse même, au même titre que l’écrivain, des constructions alambiquées de certains textes. Car Jean Ray était un as en la matière, jouant avec les ellipses, les hypothèses, le surnaturel. Et ça fonctionne parfaitement. Ruelles londoniennes, abords des docks, noirceur chimérique, l’atmosphère est bien sentie, pesante, oppressante, progressive. On entend les verres claquer, on ressent la brume et l’effroi qui grimpe dans le dos des personnages. Nous baignons dans les croyances populaires, les légendes urbaines, les hallucinations, sans jamais les nommer, comme dans toute bonne histoire extraordinaire, aussi fantaisiste soit-elle, jamais l’on ne démordra de sa véracité.



Nous voguons ainsi entre les vapeurs d’alcool et l’épaisseur du brouillard, avec cette agréable sensation de flottement, liée très certainement au caractère vaporeux des atmosphères posées et à l’exigence des textes.



Comme souvent avec les recueils de contes, nouvelles et textes courts, on le garde à portée de main, pour s’y replonger de temps en temps. On en lit deux ou trois pour se mettre dans le bain, se laisser envoûter, surprendre, et puis on laisse poser. Les textes restent, mijotent, s’accrochent, il faut savoir être patient.



La postface permet d’avoir des précisions biographiques, bibliographiques et littéraires, de faire la lumière sur certains points restés trop brumeux, c’est très intéressant et instructif. L’éditeur précise par-ailleurs la traduction choisie, fidèle à l’original, sans caviardage. Effectivement, certaines remarques envers le peuple juif piquent un peu. Nous sommes plus dans de la remarque vaseuse que dans de l’antisémitisme pur jus mais bon, tout de même, disons que ça donne le ton sur l’esprit de l’époque…


Lien : http://casentlebook.fr/les-c..
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Les contes du whisky

Quand l'inexplicable devient tout à coup plausible, mais seulement embrumé dans les vapeurs de whisky servi au comptoir de vieux bistrots aux relents de la marée...
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Les contes du whisky

Laissez-vous emporter par les vapeurs de whisky et d'écume dans les recoins sombres d'un bar de marins. Étranges apparitions, démons intérieurs et extérieurs, brumes possédées et fantômes vengeurs seront vos compagnons de voyage... Laissez-vous bercer par ces récits fantastiques, sombres et envoûtants.

Jean Ray est un auteur que j'aime beaucoup. J'ai lu Malpertuis très jeune et ce livre a profondément marqué ma vie de lectrice. Plusieurs années plus tard, ses livres restent pour moi des pépites de lecture.

Je remercie les editions espace nord, je n'avais pas encore ce titre dans ma collection!
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Les contes du whisky

On trouve quelques maladresses encore, dans les textes de ce premier recueil fantastique de 1925, mais pas suffisamment pour ne pas se laisser bercer par la langue de Jean Ray. Il a l'art des images marquantes et des métaphores qui sonnent juste, celui, également, d'insinuer un peu de poésie dans le parler populaire tout en parvenant à en rendre l'oralité.



Ce sont peut-être l'atmosphère et les visions (d'horreur évidemment) déployées dans ses textes qui m'ont le plus marquée. Si le sommeil de la raison engendre les monstres, ici l'ivresse, causée en premier lieu par le whisky, produit les spectres, les chimères, suscite aussi les haines et les violences aveugles, et finalement pour les plus malchanceux provoque la folie, l'incarcération ou la mort. Un brouillard à trancher au couteau participe à l'étrangeté de l'atmosphère et à l'incertitude des personnages quant à ce dont ils sont témoins.



J'ai apprécié la logique des récits, où l'intervention surnaturelle constitue souvent une forme de justice, ainsi que leur brièveté, qui rend les images évoquées d'autant plus fortes. J'ai aimé aussi les fins abruptes, les récits clos sur un vide ou une interrogation.



L'objet-livre en lui-même est agréable, malgré un papier intérieur peut-être un peu trop transparent. La couverture de cette toute récente édition de l'Espace Nord est sombre et élégante, à l'opposé des précédentes couvertures des éditions de l'Alma, qui donnaient une image presque enfantine des ouvrages.



Si l'appareil critique est le bienvenu, je trouve regrettable que l'analyse des particularités de l'écriture de Jean Ray soit si longue et surtout si scolaire. La longue litanie des exemples venant appuyer chacun des points semble interminable.



Enfin, je préfère prévenir les futurs lecteurs que ces nouvelles sont par places violemment antisémites, une violence ici littérale, les personnages rencontrant des fins violentes. Je vois cela comme un (triste) reflet de l'époque et comme une piqûre de rappel utile, mais cela peut évidemment heurter.



Je remercie l'Espace Nord et Babelio pour cette lecture.


Lien : https://mahautdavenel.wordpr..
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Malpertuis

Malpertuis, de Jean Ray, est un petit bijou de la littérature fantastique. Labyrinthe narratif, on y suit les aventures d'un jeune homme, qui suite à la décision testamentaire de son oncle, doit vivre, avec ses cousins et des membres éloignés de la famille, à Malpertuis, seule solution pour percevoir la rente mensuelle que le lui laisse son oncle. Prisonnier de cette maison, bientôt, des évènements inquiétants se produisent et les membres de cette famille dysfonctionnelle meurent un à un. Quelle force surnaturelle s'est mise en branle ? Et comment échapper à ce qui semble être une malédiction familiale ? Univers ambigu, peuplé de symboles et d'allégories, Jean Ray s'amuse à mettre devant nos yeux des évidences qui nous échapperont jusqu'au fin mot de l'histoire. Une petite pépite réjouissante, qui vaut le coup d'œil, d'autant plus que les éditions Alma ont enfin republié dans son entier cet ouvrage qui avait été trop longtemps charcuté par des versions incomplètes.
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Harry Dickson, tome 1 : Cric-Croc, le mort ..

Harry Dickson est un détective américain directement inspiré par le personnage de Sherlock Holmes. Jean Ray en a fait des récits de taille moyenne, redoutablement efficaces et retors avec de l'action qui vient au quart-de-tour et du suspense. Bien entendu, une pointe de fantastique vient parfois saupoudré les récits avant que la logique ne reprenne le dessus. A titre de comparaison, on se situe dans un univers beaucoup plus proche de celui d'Edward Wallace que de celui de Conan Doyle.
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La cité de l'indicible peur

Polar ou récit d'épouvante ? On ne sait pas très bien. Peut-être un mélange des deux, avec des criminels qui ne sont pas des êtres de chair, mais des monstres issus des profondeurs infernales. Tantôt voilà un mannequin animé par des forces occultes, connu sous le nom de « Pearcy-l'horrible-meurtrière-à-la-hache », tantôt c'est le « Bull », monstre à tête de taureau qui erre sur la lande maudite d'Ingers-ham, une petite cité écrasée sous un soleil de plomb, où règne la Grande Peur ancestrale... Jean-Pierre Mocky en a adapté la trame pour un film boiteux avec Bourvil, Francis Blanche et bien d’autres. Le long métrage a d’abord été distribué sous le titre « La grande frousse », avant de ressortir sous son titre premier.
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Les contes du whisky

Ce recueil rassemble des récits rédigés entre 1923 et 1925 et publiés dans divers magazines. Le whisky et le fantastique sont le fil rouge qui les lient les uns aux autres. L'occasion de découvrir une flopée de nouvelles anecdotiques à l’humour d'un noir goudronneux, récits de maraudeurs, de forbans et d’usuriers peu reluisants. On aime ou non l'écriture de Jean Ray, écrivain prolixe et au style exubérant. On raconte qu'il ne se relisait jamais. La chose est possible. Doté d'une imagination sans bornes, il s'est inventé plusieurs vies : contrebandier, pirate, trafiquant d'alcool durant la prohibition, etc. On sait que tout cela est faux, mais qu'importe. De ces voyages imaginaires, il a ramené des histoires pimentées et qui conduisent à ne dormir que d'un œil, hanté par des fantômes passés ou des malédictions vernaculaires.

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Malpertuis

Unique roman de Jean Ray, écrivain gantois à la plume ardente, Malpertuis raconte de quelle manière un vieil homme à recueilli les corps moribonds des dieux de l'Olympe pour leur donner refuge dans une grande maison. Puisque plus personne ne croit en eux, ils survivent tant bien que mal. L'écriture est volontiers exacerbée, avec des fulgurances dans les descriptions, des expressions désuètes et un découpage qui aboutit à un carnage qui renvoie chacun à ses pulsions mauvaises.
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Le grand nocturne - Les cercles de l'épouvante

Vendredi 13, le ciel s'est assombri, pluie et grisaille du nord, chuintement dans les tuiles. Les gouttes tambourinent sur la lucarne un répétitif « plus vite, plus vite ». Mes doigts sur le clavier sont pris de frénésie. En ce jour de mystère l'heure a sonné de quelques mots sur Le grand nocturne, Les cercles de l'épouvante. Les voilà qui vont s'élargissant.





Après Jean Giono, Jean Ray, il n'y a pas photo. Elle est ici la grande Littérature de la peur, au coin de la rue, le long d'un quai, sur un bateau, dans la grisaille, sous la pluie ou les embruns, au clair-obscur ou dans les fumées d'un bistro pour marins. Rien ne les relie ces deux auteurs hormis ce poème Nevermore glissé dans ma précédente chronique ; encore faut-il savoir que la presse en son temps surnomma Jean Ray « l'Edgar Allan Poë belge ». Un fantastique de gothique flamand, qui aime les mots et les mets, des termes rares pleins de saveur. (Vous savez ce que c'est, vous, un « pylore » ?) nous avertit Jean-Pierre Bours dans sa préface.





18 nouvelles, royaumes fantastiques des ellipses et hyperboles, style vif, récits haletants. 18 nouvelles toutes différentes, toutes réussies et toutes baignées (la mer n'est jamais loin avec Jean Ray) dans un halo d'étrangeté quotidienne. Je ne ferai pas secret, je n'en raconterai aucune. Quelque chose, je ne sais quoi me retient. La même chose insolite qui me pousse à déposer au plus vite dans cet abri rassurant, familier et fréquenté cette chronique. Une force étrange qui me désigne ce vendredi 13 comme la porte temporelle à vous amener dans les univers intercalaires de Jean Ray, grand maître du fantastique.





« Il y a quelques années, les havres hanséatiques voyaient arriver encore, sortant des brumes comme des bêtes penaudes, de bizarres petits bateaux gréés à la façon latine : tartanes, sacolèves ou spéronares. […] – Ah ! disait-on, voilà les lougres de rêve ! » p.108



« C'est fini.

Il est dans la maison. » p.246

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Harry Dickson, tome 1 : Le châtiment des Foyl..

D'un côté, j'ai apprécié le charme suranné de ces deux histoires. De l'autre, j'ai trouvé les intrigues un peu limitées.

Reste l'humour et la distance qu'a mis l'auteur dans ses nouvelles qui sont vraiment très inspirées de celles de Sherlock Holmes.

C'est assumé et sans équivoque.

Manque quand même les incontournables déductions du célèbre détective qu'on ne trouve pas chez le héros de Jean Ray.
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Harry Dickson - Intégrale, tome 1

Un régal ces aventures du Sherlock Hommes américain. Le vocabulaire est parfois un peu désuet mais c'est compréhensible. Une bonne lecture pour les amateurs de mystères.
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Malpertuis

Malpertuis n’est pas seulement l’oeuvre fantastique la plus célèbre de Jean Ray mais aussi l’un des tout premiers titres à être publié par les éditions Denoël, adapté au cinema par Harry Krümel et, bien que le nom de Jean Ray ne soit connu du lecteur lambda, un ouvrage incontournable pour les amateurs et spécialistes de ce genre littéraire. Et cela n’a rien d’étonnant.



Car Malpertuis n’est ni plus ni moins qu’un chef-d’œuvre, une petite merveille, un prodige de la littérature déployant les techniques narratives du fantastique de manière ingénieuse pour garder la tension intacte tout au long du roman jusqu’à l’ultime révélation. Roman double sémantiquement parlant, Ray joue (et vraisemblablement s’amuse comme un petit fou) d’ambigüité, d’allégories et de paraboles avec ses personnages. Nous entrainant dans un tourbillon de symboles – on en serait presque au bord de la nausée, il nous offre un voyage à travers le temps qu’il abolit, sans sourciller et avec tant de naturel que jamais il ne nous viendrait à l’esprit de le remettre en question.
Lien : http://cultureremains.com/je..
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Les Feux Follets de Satan

Un peu déçue car le résumé semblait prometteur de frissons et finalement on est plus sur un roman d'aventure que de vraiment fantastique. Un bon moment de lecture mais sans plus.
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Les contes du whisky

Indiscutablement l'un des recueils les plus extraordinaires qu'il m'ait été donné de lire à cause de la puissance d'évocation de Jean Ray, de sa "poésie efficace", qui envoûte, piège et réussit à surprendre n'importe qui et à lui glacer le sang, ne serait-ce qu'un fugitif instant. Jean Ray n'a rigoureusement aucun équivalent sur la scène littéraire. Aucun. "Je suivais sans hâte une longue drève de peupliers d'Italie, toute droite, se soudant à l'horizon..." Jusqu'aux phrases qui vous hantent, avec leur lancinance incantatoire.



Extraordinaire.
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Jack de minuit

Jean Ray restera à jamais pour tous ceux qui le connaissent le créateur d’Harry Dickson, même si certains aujourd’hui contestent cette paternité, avec juste raison. Mais comme il a tout réécrit, qu’il a imaginé des aventures à partir des couvertures originales, Harry Dickson, c’est bien Jean Ray.



Jean Ray c'est également l’auteur de ces chefs-d’œuvre immortels que sont Malpertuis, La Cité de l’indicible peur, Les contes noirs du golf, ou encore Les contes du whisky. Des romans imprégnés de fantastique et de policier, dans lesquels l’atmosphère joue un rôle prépondérant.



Mais Jean Ray a écrit bien d'autres œuvres méconnues, oubliées, perdues, disparues jusqu’à aujourd’hui. Ainsi ce Jack de Minuit, plus policier que fantastique mais dans lequel on retrouve la patte, le style du grand maître. Un roman qui reprend les thèmes chers à l’auteur : la mer, l’exotisme, mais également les sociétés secrètes, Londres et son smog, les bouges, le mystère sous toutes ses formes. Des thèmes qui firent les délices de nos lectures enfantines et dans lesquels puisèrent abondamment les écrivains populaires.







Rowland Harleyson, de retour d’Australie, voyage à bord du Jurvis Bay, et regagne l’Angleterre. Au cours d’une escale à Aden il manque d’être assassiné par deux voleurs. Il est sauvé in extrémis par un mystérieux chinois, Mr Wang qui lui fait promettre de fui rendre le même service le jour où il en aura besoin.



Sur ce bateau, il tombe amoureux de la belle Betty, nièce du richissime lord Elmsfield. Mais celle-ci se montre coquette et frivole envers Rowland, et le dédaigne. Rowland sauve de la noyade Nancy Ward, une stewardesse embauchée à Aden, un acte de bravoure qui lui vaut la reconnaissance de la jeune femme.



D'autres petits faits parsèment le voyage houleux de Rowland. Une nuit ses cheveux changent de couleur. Une adresse londonienne lui est imposée. Etc. Pendant ce temps, à Londres sévit un mystérieux tueur surnommé Jack de Minuit, qui, comble de l’horreur, décapite ses victimes. Rowland Harleyson est vite soupçonné par la police d'être le fameux Jack de Minuit. Emprisonné, il risque de terminer son existence au bout d’une corde. Mais un individu, rebut de la société nommé Sol Perlmutter a décidé de venger la mort de l'unique ami qu’il ait jamais eu.







Jack de Minuit est un livre foisonnant de mystères, de péripéties, d’aventures, d’énigmes, de substitutions, d’actions d’éclat dans lequel l’amour et l’amitié font également parties du voyage. Une cure de nostalgie et de jouvence littéraire.


Lien : http://leslecturesdelonclepa..
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Les joyeux contes d'Ingoldsby

C'est impensable comme il peut se passer d'évènements dans une petite commune tout au long de l’année. De petits faits divers sordides, bizarres, farfelus, tristes ou joyeux, consciencieusement relevés et relatés par le pasteur du village. Les habitants de Tappington, petite cité du Shropshire, en Angleterre, ne diffèrent des autres communautés rurales que par leurs excès de crédulité, de naïveté, de roublardise.



Dès qu’un incident, un malheur, une catastrophe, s’abattent sur tout ou partie du village, aussitôt la cause et l’origine en sont trouvés. Ce ne peul être que le fait d’une vengeance ou de la jalousie de leurs vieux ennemis du village voisin d'Oldham, à moins que toutes les misères qui leurs tombent sur la tête ne soient générées par les farfadets, homoncules, génies et autres lutins qui vivent dans la campagne environnante.



Les Tappingtonnais sont excessivement superstitieux et entretiennent, les légendes, ce qui permet à certains de leurs concitoyens plus délurés ou madrés de se permettre quelques farces ou privautés à leur encontre. Des déboires qui entrainent bonne humeur de tout ou partie de la population, car vous en conviendrez avec moi, en général ce sont les malheurs des autres qui font rire, et qui sont gommés au fil des saisons et des mois.







Construit comme un almanach en soixante-neuf historiettes qui s’égrènent du 1er de l’An à la Saint Sylvestre, les Joyeux contes d’lngoldsby nous offrent une savoureuse incursion dans un petit village avec ses personnages et ses situations typiques à la Dickens, revus et corrigés par Maupassant.



Moi non plus je ne peux m’empêcher d’établir des comparaisons ou de rechercher des ressemblances avec tel ou tel texte ancien.



John Flanders, alias Jean Ray, aurait puisé, parait-il dans l’œuvre d’un certain Richard Harry Barham, auteur des légendes d’lngoldsby pour écrire ces petits contes drôlatiques et ruraux. Et alors ?



Comme le fait si bien remarquer Henri Vernes dans sa préface, Molière et Lesage se sont également inspirés d’œuvres antérieures. Et je pourrais citer aussi La Fontaine et ses fables adaptées de celles d’Esope.



Et dans un domaine différent, que serait Walt Disney sans les histoires de Charles Perrault et confrères. Les polémiques concernant tel emprunt ou telle similitude ne sont le fruit que de jaloux.



Quant à nous, contentons-nous de lire avec ravissement ces petits contes parfois joyeusement macabres, ou en forme de règlements de contes, qu'avec simplicité et talent a écrit et légué John Flanders, plus connu sous le nom de Jean Rav.
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Saint-Judas-de-la-Nuit

Dédié à Henri Vernes, « en gage de mon indestructible amitié », paru en 1964 l’année même de sa mort, Saint-Judas-de-la-Nuit est un roman difficile à résumer en quelque lignes. Il représente en tout cas la quintessence de ce que faisait Jean Ray, immense auteur de fantastique à l’égal d’un Lovecraft ou d’un Poe, mais n’ayant malheureusement pas bénéficié d’une même couverture. C’est donc tout à l’honneur d’ Alma Editeur de nous permettre de redécouvrir enfin ses plus beaux textes que l’on ne trouve plus guère qu’en fouillant les bouquinistes à la recherche d’un exemplaire de la défunte Marabout ou NéO. Roman compliqué à lire, parce que l’auteur le découpe en 8 chapitres séparés par ce qu’il appelle des interférences, au nombre de 5. Des changements brusques dans la narration qui se révèlent assez déboussolantes de prime abord, mais qui font toute la force de ce (trop) court récit.

Une histoire qui n’est pas sans rappeler Malpertuis d’ailleurs un autre chef d’oeuvre de l’auteur Flamand.

Qu’en est-il de l’histoire en elle-même? Elle tourne autour d’un manuscrit maudit, le Grimoire Stein, et de son auteur, Judas Stein Von Ziegenfelsen, investi de pouvoirs terrifiants, d’une église à Nuremberg, l’église Saint Sebald, où un châsse (un reliquaire) est décrit dans ledit manuscrit. C’est aussi l’histoire d’un jeune garçon, Pierre-Judas Huguenin, à qui a été transmis ce terrifiant pouvoir par hasard, sans qu’il en ait réellement envie et dont on imagine facilement qu’il n’aura de cesse de s’en débarrasser.

C’est surtout l’histoire du père Tranquillin, dans le civil le théologien Daniel Sorbe, qui, étudiant a eu sans le savoir entre les mains quelques feuillets du livre de Stein, et qui se voit investi d’une mission par son supérieur : après la découverte du carnet de notes de Pierre-Judas Huguenin, il doit se rendre à Nuremberg à l’église Saint Théobald afin d’observer de plus près le châsse, mais aussi, on s’en doute, de courir après le Grimoire… Sans dévoiler la fin, on peut déjà révéler que Tranquillin sera mis lui aussi en présence de cette puissance maléfique.

Tout au long des pages, ce qui frappe surtout, c’est la dualité des personnages, en particulier les religieux. Dans le livre-mémoire qu’il consacre à Jean Ray, Henri Vernes dit de lui qu’il était sans doute croyant pour avoir longtemps fréquenté le milieu ecclésiastique. Ce qui est sûr, c’est que dans Saint-Judas, les religieux ne sont guère représentés sous leur beau rôle: la plupart sont gourmands même en carême, soumis au péché ou désireux de le commettre (pêché de chair en particulier, pour l’abbé Capade) Ray évoque même un ivrogne notoire qui aurait pu devenir homme d’église. Jusqu’à mettre en parallèle ce qu’on appelle Dieu et le Diable, le Bien le Mal, que Jean Ray se garde de nettement séparer, Faisant dire par l’intermédiaire du père Tranquillin que si Dieu ne parvient pas à apporter le bonheur aux hommes, alors il ne voit pas d’inconvénient à ce que le diable s’en charge.

Le reste du livre publié par Alma contient les travaux préparatifs à l’écriture du roman, ainsi que 11 nouvelles de qualité inégales, dont une amusante relecture d’Ulysse et Circé et une autre de Samson et Dalila, ma préférée étant sans conteste Strorchhaus ou la maison des cigognes

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