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Citations de Jean-Yves Le Naour (171)


Le problème avec la calomnie, c'est qu'il en reste toujours quelque chose.
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Pour avoir seulement exprimé de la compassion à l'égard des victimes et refusé de condamner tel ou tel camp, renvoyant dos à dos le torpillage du Lusitania et le blocus commercial de l'Allemagne, le pape Benoit XV est traité de "Boche" dans la presse française.
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Nous avons le tort de regarder le passé avec les lunettes du présent.
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Il ne fait pas bon être allemand en France au mois d'août 1914... Les habitants de la rue d'Allemagne pétitionnent, humiliés de vivre dans une rue au nom si détesté, et déjà les plaques sont brisées et remplacées par d'autres rebaptisant la voie du nom de Jean-Jaurès. Il en sera de même pour la station de métro voisine, renommée du nom du tribun socialiste en lieu et place de l'affreuse "Allemagne". La station "Berlin" et la rue du même nom connaîtront un peu plus tard un sort semblable: elles seront rebaptisées du nom de ville "Liège", la ville belge dont les forts, courageusement, ont tenu dix jours sous le feu allemand. Spontanément, les cafés viennois, qui rappellent l'Autriche-Hongrie honnie, disparaissent de la carte des salons de thé au profit du café liégeois, les enfants ne se régalent plus de berlingots mais de parigots, et les coquettes s'aspergent désormais d'eau de Pologne en lieu et place de I'eau de Cologne. Plus atterrant encore, les chiens bergers allemands changent de nom pour répondre à celui de bergers belges. Toutes ces démonstrations d'hostilité à la nation ennemie prêtent certainement à sourire, mais elles sont caractéristiques d'un esprit de haine qui envahit toutes les sphères de la société. Même les académies savantes, I'Académie de médecine ou la Société médico-psychologique par exemple, se purgent de leurs membres austro-allemands. "Ce peuple ne vaut pas même qu'on lui crache à la figure", éructe le Dr Wittry. Où il est démontré que si la science n'a pas de patrie, le scientifique en a une. Expulser la moindre trace de germanité devient sorte d'obsession, jusqu'au ridicule. Certains directeurs de salles de concert prennent ainsi l'initiative d'enlever les bustes de Mozart qui y trônaient, parce que ce génie qui appartient à l'humanité à eu le tort de naître du mauvais côté de la frontière cent cinquante ans plus tôt.
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Autrement dit, le Parti socialiste est à la fois profondément révolutionnaire et activement réformateur. Il va à l'idéal et comprend le réel.
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Barbusse a fiché le feu à l'oeuvre, et quel feu !
Anastasie* en a eu ses vieilles paupières roussies plusieurs fois.
Les prudents censeurs eurent tellement peur de s'attacher une casserole au croupion qu'ils ne portèrent que des ciseaux hésitants sur une oeuvre qui certainement la plus audacieuse qui ait été écrite pendant la guerre ...
*surnom de la censure
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Confrontés à un déferlement de troubles mentaux qu’ils ont du mal à reconnaître comme le fruit de la guerre, les médecins sont dans un premier temps interloqués et hésitent à formuler le diagnostic de l’hystérie qui, pour eux, relève avant tout de la nature féminine. Comment de valeureux soldats peuvent-ils présenter les troubles caractéristiques des constitutions débiles et efféminées ?
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Ça veut faire de la résistance et ça ne sait même pas garder une bicyclette.
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L'affaire Chapelant n'est pas unique cependant. Plus de la moitié des fusillés de la Grande Guerre l'ont été la première année, à cause notamment de la bride lâchée sur le cou des militaires par le pouvoir civil. Quand les députés se décident à supprimer les cours spéciales à trois juges, pouvant statuer sans instruction, sans appel et sans grâce, en décembre 1915, on en revient aux conseils de guerre ordinaires, ce qui fait brusquement baisser le nombre des exécutions.
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Quand on travaille durement, on ne passe pas ses soirées à réfléchir sur l’aliénation provoquée par la société capitaliste…
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L'histoire, tout le monde s'en moque. Les gens préfèrent les mensonges. Alors, si Hollywood veut bien nous accorder deux minutes de reconnaissance, tu sais...
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On n'avait rien vu venir. En six semaines à peine, du 10 mai au 22 juin 1940, malgré la mort de 120 000 soldats qu'on accuserait plus tard de ne pas s'être battus avec assez de conviction, le pays fut envahi et vaincu. Une véritable déculottée. Plus encore, une débâcle.Celle d'une armée désemparée, menée par des chefs sans stratégie. Celle d'un pays désuni qui se délita et se déversa tout entier sur les routes.
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— C’est vrai, François se méfiait d’André, professionnellement parlant, et depuis que le poste avait été ouvert au recrutement, c’était pire encore. Vous comprenez, un poste fléché « Première Guerre mondiale », il n’y en aurait pas d’autre avant longtemps.
— Non, je ne comprends pas. Fléché !? Qu’est-ce que vous voulez dire par là ?
— Les recrutements à l’université se font sur des postes à profil avec un fléchage ou un intitulé, si vous voulez, assez précis. Histoire des techniques au xixe siècle, histoire de l’Espagne au xxe siècle, etc. Et là, il y avait un poste dont le profil portait sur la Première Guerre mondiale, c’est-à-dire la spécialité de François comme de Limon.
— Et si je comprends bien, le perdant n’avait plus aucune chance de se faire recruter ici.
— Tout à fait. Une université ne va pas recruter deux spécialistes du même sujet. Ça peut se faire, mais c’est très rare. Un poste avec cet intitulé, il n’y en aurait pas eu d’autre avant longtemps et pour tout dire, il n’y en aurait plus jamais eu avant le départ à la retraite de François, tout comme ce poste avait vu le jour parce que le professeur Denis Peyriac était lui-même parti à la retraite l’année précédente.
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Quand les obus pilonnent la position, les crises d’angoisse se multiplient et Erich Maria Remarque rapporte qu’il fallut en venir aux mains pour empêcher un soldat de sortir de l’abri : « Il n’écoute rien et donne des coups autour de lui : il bave et vocifère des paroles qui n’ont pas de sens et dont il mange la moitié. C’est une crise de cette angoisse qui naît dans les abris des tranchées ; il a l’impression d’étouffer où il est et une seule chose le préoccupe : parvenir à sortir. Si on le laissait faire, il se mettrait à courir n’importe où, sans s’abriter. Il n’est pas le premier à qui cela est arrivé. Comme il est très violent et que ses yeux chavirent, nous n’avons d’autres ressources que de l’assommer, afin qu’il devienne raisonnable. » Parce qu’ils n’ont pas eu cette présence d’esprit, des soldats français, à Verdun, voient l’un des leurs courir nu sous la mitraille, de trous d’obus en trous d’obus, en appelant sa mère. [...]
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Pour briser la peur qui serre les cœurs, rien de tel que de dénigrer l'armée allemande. Il ne s'agit pas là d'une basse propagande coordonnée par on ne sait qu'elle officine militaire ou gouvernementale, mais d'une sorte d'autopersuasion générale, un acte de foi devenu certitude générale à force d'être repris et répété. En quelque sorte, pour diminuer le péril, tout le monde cherche à se persuader que l'ennemi ne vaut rien. Le grand bal de l'inconscience est ouvert par "Le Temps" dès le 04 août : "Au moment où va débuter une tragédie dont nous ne sommes pas les auteurs, il est bon de prévenir certaines impressions d'imagination décourageantes ou des allusions aux pertes que causent la grande portée et les effets réputés meurtriers des armes modernes. On croit généralement qu'il en résultera ce qu'on a coutume d'appeler des pertes effroyables en hommes. Aussi faut-il redresser les idées à ce sujet à l'aide des statistiques établies après les dernières grandes guerres. Elles démontrent en deux mots que, plus les armes se perfectionnent, plus le nombre des morts des dernières guerres diminue. "" L'Intransigeant" n'est pas en reste : «L'inefficacité des projectiles ennemis est l'objet de toutes les conversations. Les shrapnells éclatent mollement et tombent en pluie inoffensive. Le tir est mal réglé. Quant aux balles allemandes, elles ne sont pas dangereuses. Elles traversent les chairs de part en part sans faire aucune déchirure.» Quelle chance pour les Français ! Seuls les Allemands mourront à la guerre ! Et c'est un festival : «Les projectiles de l'artillerie allemande se sont révélés jusqu'ici très peu efficaces», affirme "Le Petit Parisien" (14 août) : «Les Allemands tirent bas et fort mal ; quant aux obus, ils n'éclatent pas dans la proportion de 80 %», précise "Le Journal" (19 août) ; "Leur artillerie est comme eux, elle n'est que bluff. Les éclats d'obus ne vous font que des bleus", renchérit "Le Matin" (15 septembre). Restait donc à conclure avec "L'Echo de Paris" du 28 août que «la guerre, avec ses allures destructrices, n'a que l'apparence de la destruction». Ces sottises sont également gobées par les autorités à partir de faits partiels, notamment l'échec de l'artillerie allemande devant les forts de Liège avant que les énormes 420 n'entrent en lice et ne les écrasent méthodiquement. "II ressort que les effets obtenus par l'artillerie de campagne allemande ont été, presque nuls du fait d'éclatements trop haut", stipule ainsi un rapport du 8 août. Avant qu'ils n'aient connu l'épreuve du feu, les soldats partagent ces incertitudes qui sont aussi celles de leurs intructeurs : "Les obus allemands sont peu dangereux. Les éclats ne traversent pas le sac. Les charges à la baïonnette sont irrésistibles", note le sergent Giboulet dans son carnet. Et Olivier Guilleux, totalement privé de nouvelles et qui ne cesse de s'en plaindre, ne peut que s'être intoxiqué auprès des bobards de la presse quand, le 11 août, il déclare que "les blessures causées par les balles allemandes sont bénignes".
Le soldat allemand est à l'avenant, aussi inefficace que son matériel. C'est même un vrai poltron selon "Le Matin" :"les Allemands sont amenés au feu comme des automates, ils ne prennent pas la peine de viser et dès qu'on essaye de les aborder à l'arme blanche, ils quittent tout : tranchées, sacs, armes, leurs officiers sont, du reste, les premiers à fuir."
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Avant-propos
La machine infernale

"Vous serez de retour avant que les feuilles ne tombent des arbres", avait lancé Guillamume II à ses soldats en août 1914. Les feuilles, pourtant, sont tombées, et tomberont de nouveau, encore et encore, avant que les combattants ne reviennent, amers, dans leur pays vaincu. En 1918, le Kaiser déchu, en fuite vers les Pays-Bas, n'était plus là pour les accueillir. Partout, les vieilles aristocraties étaient balayées, les empires russe, allemand, austro-hongrois, ottoman s'écroulaient, la puissance américaine était révélée, le bolchevisme triomphait en Russie et bientôt le fascisme en Italie. L'ère des masses et du totalitarisme prenait corps, tandis que se dessinait déjà, dans les replis d'une paix mal ficelée, le spectre d'un nouveau conflit qui viderait définitivement la querelle des pays européens au prix de leur anéantissement, laissant place nette à l'affrontement américano-soviétique quarante années durant.
Le xx eme siècle était décidément un enfant de la Grande Guerre.
Les dirigeants de 1914 n'ont pas eu conscience qu'ils mettaient le doigt dans un engrenage qui allait les broyer.
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« Ceci est mon testament. Moi, Edmond Huot de Goncourt […] dispose de ce que je possède ainsi qu’il suit : je nomme pour exécuteur testamentaire, mon ami Alphonse Daudet, à la charge pour lui de constituer, dans l’année de mon décès, à perpétuité, une société littéraire dont la fondation a été, tout le temps de notre vie d’hommes de lettres, la pensée de mon frère et la mienne et qui a pour objet la création ci-dessous :

1° – D’un prix annuel de 5 000 francs destiné à un ouvrage littéraire.

2° – D’une rente annuelle de 6 000 francs au profit de chacun des membres de la société. »



Ces quelques lignes extraites du testament d’Edmond de Goncourt, dont la version définitive a été déposée le 7 mai 1892 chez un notaire parisien, constituent l’acte de naissance du plus prestigieux des prix littéraires français.
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Rappelle-toi de ce que je t'ai dit quand je t'ai embauché :
Si tu me voles, je te pardonne. Si tu touches à ma femme, je te tue !
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Le socialisme, c’est le partage des richesses, pas le partage de la misère !
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Non, la guerre n'a pas seulement meurtri et lacéré les chairs, elle a entaillé les âmes, elle a rendu fou. Dire cela, ce n'est pas offenser les poilus mais ramener les héros à leur dimension humaine, de chair et de sang. Les héros étant des hommes, et ce qu'ils ont vécu allait au delà de l'inhumanité.
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