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EAN : 9782258202542
576 pages
Omnibus (28/09/2023)
4.5/5   4 notes
Résumé :
L’année 2023 marque le 120e anniversaire du prix littéraire créé par Edmond de Goncourt par voie de testament : le premier prix Goncourt a en effet été attribué le 21 décembre 1903 à John-Antoine Nau pour son roman Force ennemie. Il paraissait donc pertinent de célébrer cet anniversaire par un ouvrage s’attachant à retracer l’histoire de ce prix qui s’est rapidement imposé comme le plus prestigieux et le plus convoité des prix littéraires français.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
En des temps fort fort lointains où le Théâtre et la poésie régnaient en maîtres en terre de France, gens de lettres et de plumes avaient pris l'habitude de somnoler en habits verts sous une coupole dans des fauteuils numérotés.
C'était là la moindre de leur excentricité.
Puisque jamais ils n'avaient cru au roman !
Mr Edmond, lui, y croyait, et tenait salon dans son grenier.
Lorsqu'il mourût, il envoya le bon Alphonse, juché sur la mule du pape, chez un notaire parisien afin de fonder une académie de dix membres qui seraient chargés de récompenser chaque année le meilleur roman ayant paru durant les douze derniers mois.
Ainsi naquit le prix Goncourt, ... ou presque !
"120 ans de prix Goncourt" est une histoire littéraire française écrite par Catherine Valenti et Jean-Yves le Naour, parue à la collection "Omnibus" des "Presses de la Cité, et Perrin" le 28 septembre 2023.
Le testament d'Edmond Huot de Goncourt fut déposé en mai 1892 chez un notaire parisien, mais ce n'est qu'en 1903 que le prix fût attribué pour la première fois ... à "Force ennemie" de John-Antoine Nau, une espèce de récit fantastique fumeux où un extra-terrestre avait pris possession du corps d'un humain interné dans un asile.
Cela n'a pas fait un pli, au deuxième tour, le livre de Nau l'a emporté avec six voix sur dix.
Au menu bisque de homard, barbue à la sauce hollandaise, cuissot de chevreuil à la purée de marrons , dinde de Houdan au cresson et traditionnel foie gras ...
Et voilà le prix Goncourt lancé pour son premier siècle d'existence !
Sur le Goncourt, on a tout dit, tout écrit et tout lu, sauf l'essentiel qui est venu se nicher tout naturellement dans les pages de ce livre.
Le livre, "120 ans de prix Goncourt" est un roman-fleuve où Catherine Valenti et Jean-Yves le Naour ont donné le premier rôle au prix Goncourt.
Ourdiraient-ils tous les deux le fol et secret complot d'obtenir le prix Goncourt d'un de ces jours ?
Ce dernier n'en est pas à un rebondissement près !
Il a été espéré, attendu, critiqué, espionné, refusé, donné et redonné.
Il a été l'espoir de tant et tant de jeunes écrivains, qui parfois pourtant prenaient la posture de le dédaigner.
Il a même été parfois préféré au Loto ...
Catherine Valenti et Jean-Yves le Naour nous offrent ici une histoire complète, détaillée et érudite de plus de 500 pages sur l'histoire la plus extraordinaire de la littérature française.
On y retrouve bien sûr nombre des écrivains que l'on a appréciés, de ceux dont on a aimé détester les livres et ceux que parfois sans même connaître l'on a accrochés au panthéon des gloires oubliées.
Plus d'un siècle de Littérature, c'est dense et mouvementé.
C'est passionnant.
Ce livre vient éclairer quelques uns de ceux qui l'avaient précédé : "Mes Goncourt" de Pierre Descaves et "L'Académie Goncourt en dix couverts" de Georges Ravon bien sûr, mais surtout "la galère des Goncourt", le livre plein du fiel de l'écrivain meurtri René Benjamin, rejeté par l'Académie pour son attitude durant la seconde guerre mondiale.
En complément de la lecture de ce livre, "120 ans de prix Goncourt", on peut s'offrir, pour le plaisir, "Les infréquentables frères Goncourt" de Pierre Ménard.
Et voilà que les fêtes de fin d'année viennent s'illuminer de Littérature.
Que Dieu me savonne et que Lucien Descaves me pardonne, elle n'est pas belle la vie ?
Du premier prix en 1903 à celui de l'année 2022, attribué à "Vivre vite" de Brigitte Giraud, le voyage proposé est vertigineux et sensationnel.
Ce livre est captivant et palpitant.
Il est aussi parfois subjectif.
Il est bourré d'anecdotes oubliées et pittoresques, de détails retrouvés.
C'est sûr, dès le premier tour, il va remporter tous les suffrages ...


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On ne peut que s'incliner devant le travail effectué par Jean-Yves le Naour et Catherine Valenti.

Une véritable gageure que de présenter, réunis en ce livre « 120 ans de Prix Goncourt » les 120 auteurs ayant reçu le Prix Goncourt.

Ils sont tous là, depuis la première remise du Prix en 1903 à la dernière en 2022 : quasi cent ans d'existence, cent ans d'un aspect de la littérature française.

Des noms oubliés aux noms qui demeurent, de petites rivalités en querelles, de compromissions en coups d'éclat, le Prix Goncourt, quoi qu'on en dise, traverse les années et reste un moment crucial dans la vie littéraire.

Chaque auteur primé, souvent représentatif d'une époque (sociale, politique, culturelle), nous permet de suivre l'évolution des goûts, des mentalités, des innovations et des contradictions au sein de l'Académie.

Derrière chaque écrivain, un éditeur et la polémique qui surgit, la rivalité connue, la suprématie dénoncée par les journalistes et qui donne lieu à un savoureux mot-valise « Galligrasseuil ».
Les autres Prix, les regards qui épient, s'accordent, se désaccordent…

Des noms : du bouillant Lucien Descaves en passant par Colette au regard perçant jusqu'au médiatique Bernard Pivot et tant d'autres dont les personnalités, les interventions nous sont contées.
Des auteurs : la fabuleuse tromperie de Gary/Ajar, les déceptions voire le mépris de certains ignorés, ceux que l'on couronne par dépit, ceux qu'on n'attendait pas, ceux qui subissent les foudres de la presse, un monde, tout un monde représentatif des désirs humains voire de l'orgueil mal placé.
La souffrance générée chez certains, la difficulté de continuer à écrire pour d'autres, bref le Prix Goncourt se vit à la fois dans la joie et la crainte.

L'évolution du prix et des jurés se découvre à travers les années avec notamment une ouverture vers la francophonie (merci Hervé Bazin) et la création de bourses et de prix divers qui ont fait entrer l'Académie dans une modernité ouvrant la porte de la littérature à des genres différents.

La nécessité du Prix et des Prix en général est toujours remise en question. On y lit différentes prises de position.
A chacun sa propre idée…

Ce livre est somptueux, riche, écrit avec humour et lucidité.
Il nous raconte auteurs, membres du Goncourt, époque littéraire, société et c'est en cela qu'il constitue un recueil rare qui ne peut que passionner les amateurs de l'histoire littéraire et de lectures.


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critiques presse (1)
LeMonde
26 octobre 2023
Un prix dont l’histoire heurtée ­reflète, à sa façon, celle de la France et du monde des lettres. Au programme : passions, polémiques, politique. C’est ce que montre avec mille détails "120 ans de prix Goncourt", captivante somme de Jean-Yves Le Naour et Catherine Valenti.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
... dès 1862, les écrivains-rentiers Edmond et Jules de Goncourt participent aux «dîners Magny» qui réunissent deux fois par mois tout ce que Paris compte alors d'écrivains, d'artistes, de journalistes et de scientifiques. C'est à l'occasion d'un de ces repas que les deux frères auraient eu l'idée de créer une «société littéraire» portant leur nom et poursuivant un double objectif : d'une part, faire passer leur patronyme à la postérité - ce que leur oeuvre littéraire ne suffisait pas à leur garantir ; d'autre part, édifier une «contre-Académie française» afin de mettre en valeur le genre romanesque qui était alors méprisé par les Immortels du quai Conti. Les frères Goncourt se posent en effet comme les défenseurs du roman, et notamment du roman naturaliste : Germinie Lacerteux, qu'ils rédigent à quatre mains en 1865, se veut un véritable manifeste en faveur du naturalisme. Après le décès prématuré de son cadet Jules en 1870 -emporté à 39 ans par les conséquences d'une syphilis contractée une vingtaine d'années auparavant-, Edmond n'aura de cesse de faire vivre le projet, qui devient désormais une facon de rendre hommage à ce frère tant aimé.
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1927 - Tout commence par un grand éclat de rire.
Le 25 novembre 1927, quelques jours avant la remise du prix Goncourt, le théâtre de la Michodière organise la première de la nouvelle pièce d'Eouard Bourdet, un des maîtres du théâtre de Boulevard.
Son titre, "Vient de paraître", annonce la couleur.
Cette satire jouissive du monde de l'édition raconte la bataille toute en combines pour obtenir le très convoité prix Émile Zola, gage du succès commercial ...
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« Ceci est mon testament. Moi, Edmond Huot de Goncourt […] dispose de ce que je possède ainsi qu’il suit : je nomme pour exécuteur testamentaire, mon ami Alphonse Daudet, à la charge pour lui de constituer, dans l’année de mon décès, à perpétuité, une société littéraire dont la fondation a été, tout le temps de notre vie d’hommes de lettres, la pensée de mon frère et la mienne et qui a pour objet la création ci-dessous :

1° – D’un prix annuel de 5 000 francs destiné à un ouvrage littéraire.

2° – D’une rente annuelle de 6 000 francs au profit de chacun des membres de la société. »



Ces quelques lignes extraites du testament d’Edmond de Goncourt, dont la version définitive a été déposée le 7 mai 1892 chez un notaire parisien, constituent l’acte de naissance du plus prestigieux des prix littéraires français.
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Fin 1907, Paul Léautaud notait déjà dans son journal que le Goncourt revêtait "un certain caractère subversif" : "Si l'on couronne des livres pouvant l'être par l'Académie Française, à quoi bon ?" ...
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Comme l’écrit la sociologue Nathalie Heinich dans son ouvrage L’Épreuve de la grandeur, « tout prix Goncourt sait qu’il est à la fois moins talentueux que le croient naïvement les profanes, et plus enviable que ne le reconnaissent ses pairs ».
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Interview de Marko et Jean-Yves Le Naour pour Le réseau comète, chez Grand Angle
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