Dans cet ouvrage, l'auteur s'en prend violemment à d'autres historiens, coupables, d'après lui, de porter des jugements de valeur alors que l’historien devrait s'en priver. Il n'arrête cependant pas de faire de même tout au long de l'ouvrage comme si employer tel ou tel terme, choisir les sources (citer par ex. tel passage de son directeur de thèse), voire prétendre se placer à un point de vue olympien n'était pas une autre forme de prise de position parfois plus facile et moins justifiable que ce qu'il critique... Notamment lorsqu'il ne cesse de souligner que Genevoix est "de droite" parce qu'il récuse tout engagement et préfère la pêche aux meetings, la Loire à la gloire.
J'ai appris beaucoup de chose mais ce plaisir est un peu terni par la suffisance de celui qui venant après (l'objet de cet ouvrage est justement ce que le temps fait à l'affaire, sujet passionnant pour l'historien) croit savoir mieux.
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Le format de ce livre me plait beaucoup. De nombreux livres sont parus sur ce sujet, ô combien douloureux. En déroulant la chronologie de cette guerre, avec les étapes , il est possible de lire le livre chapitre après chapitre ou indépendamment les uns des autres.
Facile à lire, c'est un résumé en quelques pages, ce qui permet de ne pas se perdre. Si certains épisodes de la Guerre 14/18 sont bien connus, les Zeppelin qui larguent des bombes sur Paris ou les armures et boucliers que Joffre a refusé de donner aux Poilus sont, moins souvent , évoqués.
Je conseille ce livre à ceux qui souhaitent avoir une vue d'ensemble des années 14/18, la lecture en est fluide et le titre des chapitres résument bien les dates et faits.
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Je ne vais pas y aller par quatre chemins, j'ai été totalement emballé par cette lecture.
Un peu à la manière de la très bonne série Apocalypse, on a ici non pas un simple enchaînement parfois rébarbatif de faits, de dates et de lieux mais un récit. Factuel et précis mais un vrai récit vivant et passionnant qui m'a permis de me plonger très facilement, presque comme un roman, dans cette incroyable page du XXème siècle et de l'Histoire.
Relativement rapide à lire, ce récit n'en est pas moins riche de détails concernant la quasi totalité des stratégies et micro stratégies mises en place.
L'auteur ne relate pas simplement les faits mais s'attache à les expliquer, les mettre en perspective et à les analyser en relevant les erreurs stratégiques de toutes les forces en présence. Il ne manque également pas de rappeler parfois la symbolique historique de telle victoire ou de telle défaite. Par exemple la revanche de l'Allemagne quand elle arrête l'avancée russe à Tannenberg en 1914, à l'endroit même où ces derniers (ou plutôt slaves à l'époque) avaient repoussé les chevaliers germaniques en 1410.
Si je connaissais bien sûr dans les grandes lignes la 1ère Guerre Mondiale j'ai redécouvert et même appris un nombre incalculable de choses dans cet ouvrage.
Les ambitions territoriales, les pourparlers, les mouvements de troupes, les signatures de traités passés qui expliquent parfois les événements en cours, les tensions ou les ententes pré existantes entre les différentes nations, tout est rigoureusement documenté et assez fascinant à étudier.
À cela s'ajoutent les multiples anecdotes dont je n'avais jamais entendu parler et qui, si elles n'ont pas forcément toujours leur place dans un livre historique purement factuel sur le plan militaire, permettent ici de rendre encore plus vivant un récit déjà riche et dynamique.
le tout premier bombardement aérien dans l'Histoire de Paris en 1914 et la population parisienne qui sort dans les rues pour observer de leurs propres yeux l'aéronef allemand.
Le saccage des laiteries de la société Maggi et le retrait de leurs panneaux publicitaires, accusés de fournir des renseignements à l'armée allemande dans une sorte d'hystérie collective où les français et les autorités commencent à voir des espions partout.
L'idée de création d'un faux Paris en 1918, à l'aide de lumières dans des champs au nord, pour leurrer l'aviation allemande lorsque les bombardements aériens, qui se résumaient à quelques bombes 4 ans auparavant, deviennent intenses et massifs.
Surprenant et passionnant.
Si je devais émettre une critique, ce serait que je n'aurais pas détesté trouver quelques cartes sommaires insérées au milieu de paragraphes lors de la description de telle ou telle stratégie ou tel mouvement de troupes. Une visualisation directe aurait été appréciable.
Mais cela reste un formidable ouvrage, avec un joli papier épais et plaisant à manipuler qui plus est et une belle mise en page claire et agréable a l'oeil.
S'il se lit très facilement il y a tout de même une quantité assez impressionnante d'informations et j'aurai sans doute envie de consulter de nouveau ce livre, voire sans doute de le relire entièrement dans quelques années.
La dernière partie s'intitule Amère Victoire, et c'est bien ce sentiment qui domine à la fin.
Transporté malgré tout aux côtés de la France et des armées dans la défense du pays, ce n'est qu'à l'heure du bilan qu'on se rend pleinement compte de l'horreur de ces 4 années. À l'ère de l'industrialisation et de l'armement de plus en plus massifs, l'ampleur du désastre et des pertes est colossale.
Le 11 novembre prochain, je pense que j'y songerai.
Je surveillerai de près la sortie de nouveaux volumes de cette collection GeoHistoire. Même si je connais beaucoup mieux la Seconde GM que la Première, nul doute que j'apprécierais beaucoup la redécouvrir sous cette forme.
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Ce livre est une pépite ! Il traite l'Histoire politique avec humour et sous forme de bande dessinée ce qui rend la lecture encore meilleure ! Hâte de voir ce que donnera "à tribord toute, Histoire de la droite en BD" (même si je pense que j'aurai certainement une préférence pour à bâbord, toute)!
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Très clair résumé de plus de 200 ans d'histoire...et d'autant de courants de pensée ! (hi hi hi )
C'est drôle et instructif, on devine (ou bien on croit deviner) qui sont les chouchous des auteurs...ils ne sont clairement pas dans les dernières pages en tout cas !
Les dessins sont simples mais explicites et très agréables.
Une BD bien sympa pour les gauchistes de canapé (comme moi ...hi hi hi....)
Un bémol : autant Karl Marx est hilarant et (forcément !) un des héros principaux, autant son compère Friedrich Engels est à peine cité alors que son travail est également très important et que sa vision, intégrant le féminisme, eût pu être mentionnée...
Mention spéciale à Jésus et son petit oiseau sur la tête.
Léon Blum et Jean Jaurès, je vous aime.
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Jean Moulin à commencé très tôt une carrière politique. Dès 1922, il devient chef de cabinet du préfet de Savoie. Il est âgé de 22 ans.
En 1924, il deviendra le plus jeune sous-préfet de France, en poste à Albertville.
En 1932, il obtient le poste de chef-adjoint de cabinet du secrétaire d'État aux Affaires étrangères, et en 1933, il est alors nommé chef de cabinet de Pierre Cot, ministre de l'Air.
Mais Jean Moulin est un républicain dans l'âme et nourrit une aversion sans faille aux régimes totalitaires.
C'est donc tout naturellement que lors de la guerre d'Espagne il s'occupe personnellement d'une filière secrète, chargée de livrer des avions aux républicains.
Il deviendra également le plus jeune préfet de France.
Quand la France subit l'attaque allemande, il use encore de son autorité pour aider à l'évacuation des civils.
Fait prisonnier, torturé par les allemands, il essayera même de mettre fin à ses jours plutôt que de signer des documents de propagande, identifiant des tirailleurs noirs, français, comme responsables d'un massacre de civils, en réalité, bombardés par la Luftwaffe.
Il répondra tout naturellement et directement à l'appel du général De Gaulle, de rejoindre les Forces Françaises Libres.
Avec son abilité politique, sa mission est d'unifier tous les groupes de résistants français, en vue de coordonner leurs actions, et légitimer la résistance aux yeux du monde extérieur, surtout auprès des alliés, sous les ordres de De Gaulle.
Jean Moulin est désormais mieux connu sous le pseudonyme "Rex".
Le 27 mai 1943, mission accomplie, le Conseil National de la Résistance (CNR) est fondé.
Mais les tensions politiques continuent de pourrir l'unité même de ce mouvement, et Jean Moulin sera dénoncé aux allemands par René Hardy, pourtant membre influant du mouvement.
Le 21 juin 1943, Jean Moulin est arrêté par le chef de la Gestapo de Lyon en personne, Klaus Barbie.
Son corps, sera retrouvé dans un wagon à Metz, le 8 juillet.
Voici son histoire...
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Le 2 décembre 1940, le colonel Philippe Leclerc prend le commandement de Fort-Lamy au Tchad après avoir acquis le Gabon à la cause du général De Gaulle.
Les troupes présentes sur place sont également restées fidèles au général, tandis que la fissure franco-française s'est exportée jusqu'au beau milieu de l'Afrique, les troupes présentes au Niger voisin étant en effet fidèles à Pétain et au régime de Vichy.
Force est de constater que le matériel à disposition est bien faible et pas spécialement adapté au terrain, sans parler des moyens humains assez limités. Les troupes françaises ont, selon leurs homologues britanniques, une guerre de retard et un équipement d'un autre âge.
Mais penser que le colonel baisserait les bras à la lecture de cet inventaire famélique serait bien mal le connaître et tant pis pour ceux qui pensaient se trouver à l'abri des combats dans cette région reculée et sans le moindre intérêt stratégique.
Le plan du colonel Leclerc est simple : avec ce dont il dispose, il est clair qu'il ne fait peur à personne.
Il décide donc d'attaquer, de prendre Koufra, un fort italien en Libye, situé à plus de 1,500 km de sa position, dont une grande partie de la distance ne dispose même pas de route praticable, que du contraire, du sable, de la roche, et un seul point d'eau, dont on ne connaît pas l'état, vu qu'il est situé en zone occupée par l'ennemi.
Et puis une fois sur place, il faudra faire face à un ennemi équipé, organisé, reposé et supérieur en nombre, tout un programme.
Bref, un seul mot pour qualifier cette mission : Impossible.
Mais impossible n'est pas Leclerc, et ordre est donné de commencer les préparatifs pour que la famélique colonne puisse se mettre en route pour son rendez-vous avec l'Histoire.
Pour Leclerc, l'aventure ne s'arrêtera que lorsque le drapeau français flottera à nouveau sur la cathédrale de Strasbourg, alors autant ne pas traîner dans ce coin de désert africain et se mettre en ordre de marche au plus vite.
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Philippe Kieffer est un des noms qu'il faut retenir quand on pense au débarquement en Normandie.
Pas ou peu intéressé par une carrière militaire, le fait d'être issu des Antilles le dispensa même.de service militaire.
Mais lorsque la guerre éclate, il n'hésite pas une seconde et rejoint la Marine Nationale.
Mais l'armistice, rapidement négocié par le Maréchal Pétain avec les allemands, ne lui permettra pas de prendre part au combat comme il l'aurait souhaité.
C'est donc tout naturellement qu'il décide de rejoindre les Forces Françaises Libres en Angleterre pour continuer le combat.
Mais là aussi, l'inaction le frustre au plus haut point.
Lors d'une séance de cinéma, il assiste à la projection d'un documentaire sur les commandos britanniques qui ont repris les îles norvégiennes Lofoten aux allemands.
C'est une révélation pour Philippe Kieffer, il veut suivre la formation des commandos anglais, malgré son âge avancé. 42 ans pour intégrer les bérets verts, pour beaucoup, c'est voué à l'échec à coup sûr, mais la détermination de Kieffer est telle que le challenge sera non seulement réussi, mais haut la main qui plus est.
Fier et satisfait de cet accomplissement, Philippe Kieffer suggère à son commandement d'entreprendre la formation d'une unité de commando française, les commandos de Marine.
Cette tâche lui sera confiée, ainsi que le recrutement de cette unité d'élite.
Mais avant de revoir la France, pour ces hommes, il faudra faire ses preuves dans le décor inhospitalier et exigeant de l'Écosse, et surtout, faire partie de ceux qui réussiront cet entraînement spartiate.
Et pour participer au jour le plus long, l'histoire oublie souvent que la nuit qui le précéda sera, pour beaucoup, la plus courte de leur vie...
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Pfff, j'ai vraiment du mal avec ces BD quasi hagiographiques qui semblent presque sorties des belles histoires de l'Oncle Paul...
Bon, j'admets que celle ci est un peu singulière. La chose qui est la plus mise en avant étant que personne ne l'aime (et c'est franchement lourd à la longue. chaque fois que de Gaulle croise quelqu'un un petit phylactère met une note dans le genre 'oh non, pas lui" ou 'encore cette baderne" et autres "prétentieux").
Bon, je connais mal la personnalité de Charles de Gaulle mais ce n'est pas vraiment cette BD qui nous le rendra sympathique.
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Je ne peux pas reprocher à ce type de publication d'exister, après tout, elles ont fait les beaux jours de la plupart des éditions à destination des jeunes gens pendant plusieurs décennies.
Un homme, un destin, au service d'un idéal, d'un pays...une histoire où l'homme est asservi à l'honneur et s'y plie.
Quelle autre figure choisir que Charles de Gaulle?
Choix judicieux, il faut le dire mais peut-elle encore éveiller un écho auprès du lectorat d'aujourd'hui?
Je ne doute pas que ce genre de récit aurait pu éveiller quelque émotion patriotique auprès de mon père ou mon grand-père...mais, de nos jours, je reste un peu dubitative.
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"Moi mon colon, celle que j'préfère, c'est la guerre de 14-18" chantait ironiquement un grand poète moustachu. Personnellement, je le chante aussi, mais sans ironie.
Qu'on se le dise, la Guerre de Quatorze suscite en moi un intérêt profond, et ce depuis toujours. Est-ce à cause des carnets que j'ai retrouvés dans le grenier de ma grand'mère ? Est-ce parce qu'à l'époque il y avait plein de moustaches ? Un peu des deux, je pense.
Le problème, c'est que les essais traitant ce sujet - la guerre, pas les moustaches, hein - sont trop souvent plus efficaces qu'un plaquette de Lexomil, et la vulgarisation historique me donne l'impression qu'on me prend pour plus débile que je ne suis déjà.
Cette bande dessinée coupe la poire en deux, en vous informant tout en vous divertissant. Les dessins sont agréables - il y a plein de moustaches partout -, l'écriture des dialogues est plaisante, et à la fin, vous aurez un petit "carnet", comme ils disent, rédigé par Jean-Yves le Naour himself, qui vous donne de plus amples informations sur le sujet traité, en l'occurrence la place du Maréchal Gallieni lors de la Bataille de la Marne.
En effet, et c'est ce qui explique en grande partie ma note élevée, nous avons enfin quelqu'un qui réhabilite Gallieni, qui lui rend sa véritable place dans la victoire alors que pour beaucoup, c'est ce conna... le Maréchal Joffre qui a tout fait.
Et puis, si ça peut permettre à certains d'enfin comprendre que Gallieni n'était pas (qu')un enculé de colonialiste...
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Une bande dessinée dénichée au CDI, cachée au milieu d'autres, mais quel dommage ! Pourquoi ne pas mettre en avant ces histoires qui racontent l'Histoire ? ON pourrait la proposer pour les élèves de primaire pour étudier la Première Guerre Mondiale.
On y suit Clémence, 10 ans, qui vit dans un village au nord de Lyon. Elle découvre son nom de famille sur le monument aux morts, et décide donc de faire son exposé sur cet aïeul. Elle va découvrir des lettres de son arrière grand mère qui écrit à son père partit se battre. On apprend comment se passait la vie loin des tranchées.
Une belle histoire qui m'a émeut. Il y a des documents historiques à la fin sur la région et les éléments décrits. Un beau travail historique.
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Jean Moulin est le troisième album de cette belle collection consacrée aux compagnons de la libération. L'intrigue se concentre sur la création du Conseil National de la Résistance et sur les difficiles négociations de Jean Moulin. Les dessins de Inaki Holgado, réalistes et efficaces, conviennent au projet. Le scénario de Jean-Yves Le Naour ne montre pas un résistant sympathique mais tout dévoué à sa mission. L'intrigue est complexe avec de nombreux personnages.
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Quand la petite histoire est étouffée par les enjeux de la grande, le devoir de mémoire demeure une évidence.
Narré aussi simplement que possible, le conflit d’intérêt se dépeint efficacement. Bientôt l’injustice qui se dessine sous nos yeux n𠆞n finira plus de nous tordre les entrailles.
C𠆞st un plaisir de parcourir l’histoire d’une aussi belle manière. Mention spéciale pour le dossier documentaire en fin de bd, l’hommage est brillamment rendu.
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