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Critiques de Jeanne Bourin (290)
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La chambre des dames

La lecture de ce livre et de sa suite coulent comme des ruisseaux.Ou comment se plonger dans l'histoire à travers la fiction.

J'ai lu les deux ouvrages d'une traite en à peine deux jours et je leur dois une nuit d'insomnie.

Certains médiévistes ont critiqué durement

D'autres ont cautionné

A chacun de se faire une opinion.

La mienne est faite
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La chambre des dames

En ce beau mois de mai 1247, c'est l'effervescence chez les époux Brunel, orfèvres à Paris, ils marient leur fille aînée Florie à Philippe, tous les deux trouvères. La mère, Mathilde Brunel se sent isolée, car elle est délaissée par son mari plus âgé et qui ne la satisfait plus physiquement. Quand, lors des épousailles, elle rencontre Guillaume, le cousin du jeune marié Mathilde s'enflamme. Guillaume, exalté, passionné, lui, n'a d'yeux que pour Florie.



Dans La chambre des dames Jeanne Bourin évoque le Moyen-Âge courtois avec cette famille d'artisans, contemporaine de Louis IX, futur Saint-Louis. le lecteur suit les pérégrinations de la famille, les passions amoureuses, l'infidélité et surtout l'ascendant et l'emprise qu'exerce un des personnages sur deux femmes, un ascendant qui va précipiter la famille dans une vraie détresse poussant certains à partir pour les croisades. La jeune soeur, Clarence, elle, suite à un évènement dramatique va s'orienter vers la religion.



La chambre des dames est un roman riche d'informations que propose Jeanne Bourin qui situe l'intrigue à l'époque des croisades, de l'évolution des sciences notamment de la pharmacopée, les soins dans les hôpitaux, l'hygiène, les pratiques et vocations religieuses mais très peu finalement sur l'art de l'orfèvrerie, l'intrigue privilégiant les relations amoureuses entre les personnages.

Malgré des personnages bien décrits et assez fouillés, je n'ai pas réussi à m'attacher aux protagonistes, et j'ai été quelque peu gênée par le côté très didactique de Jeanne Bourin, chaque nouvelle évocation était prétexte à des descriptions et des énumérations nombreuses mais qui ralentissaient l'action - je ressentais bien son côté "conférencière" - j'ai d'ailleurs fini ma lecture en diagonale privilégiant les dialogues pour suivre l'action et laissant de côté les descriptions.

C'est donc un avis mitigé que je ressens à la lecture de ce roman, je suis satisfaite d'avoir lu ce classique sur le Moyen-Âge mais je ne pense pas lire la suite.











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La chambre des dames

Ouvrir la Chambre des Dames, c'est rajeunir brusquement de sept siècles et pénétrer de plain-pied dans une tapisserie vivante où la main de Jeanne Bourin a brodé l'existence quotidienne d'une famille française au temps du roi Saint Louis. Les Brunel sont orfèvres. Ces bourgeois, tout en étant proches du petit peuple de Paris, ne sont pas éloignés de la cour, et les grands événements du Royaume retentissent directement dans leur foyer. Mais ce roman historique s'évade de l'histoire, et le Moyen Âge y reverdit, frais comme un arbre de mai, conciliant sans effort un ardent mysticisme et une sensualité exubérante. Dans la chambre des dames passe le grand souffle des passions, des plaisirs et des déchirements : Mathilde, la mère, lutte de toute sa foi contre les tentations de la chair ; Florie, la fille, cherche en aveugle le chemin du bonheur dans les méandres d'un amour interdit. Femmes d'hier, femmes de toujours.



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La chambre des dames

J'avais lu ce livre, adolescente, et il m'avait laissé une forte impression. Je le relis longtemps après dans le cadre d'une lecture commune, et je lui trouve toujours autant de charme, même si ce charme me paraît désormais un peu suranné et que certains défauts sont plus visibles à mes yeux.



Or donc, ce qui m'avait séduite et qui continue à me séduire, c'est cette immersion totale dans ce Paris du XIIIè siècle où l'on suit le quotidien d'une famille d'orfèvres, les Brunel. L'auteure décrit avec beaucoup de précision les décors, les costumes, les bijoux, les fêtes, les repas et même les odeurs... On suit certains membres de la famille dans leur visite aux malades de l'Hôtel-Dieu, dans la procession du saint patron de leur guilde, dans les caroles fêtant le mois de mai, dans leurs déplacements d'une région à l'autre... bref, dans les mille et un gestes qui émaillent leur quotidien ! Car c'est un Moyen-Age vivant, coloré, érudit, que nous dépeint l'auteure, loin des clichés habituels sur la noirceur crasse des temps... peut-être même un peu trop idéalisé parfois !

Il y a un détail qui pourra peut-être surprendre les lecteurs(trices) du XXIème siècle mais qui participe au réalisme du livre et c'est l'omniprésence de Dieu dans leurs moindres gestes, dans leurs moindres pensées !



Mais ce livre a également les défauts de ses qualités car dans son souci du détail réaliste, l'auteure ne nous épargne aucun adjectif, aucun substantif dans des phrases à rallonge, si bien que l'on a parfois l'impression qu'elle nous dresse le catalogue d'un marchand médiéval tenant boutique !

Cette lourdeur se ressent dans certains des dialogues où l'auteure enferme des informations qui n'y ont pas leur place et qui donnent l'impression qu'ils sonnent faux...



Concernant l'histoire en elle-même, l'intrigue tourne surtout autour de Mathilde, la mère, et de Florie, la fille aînée, qui vont toutes deux éprouver une passion coupable pour le cousin par alliance de la deuxième, Guillaume Dubourg.

On assiste donc à leur combat intérieur pour résister à cette tentation redoutable et respecter leur devoir envers leurs époux respectifs.

Personnellement, je ne me suis attachée à aucun des personnages de ce triangle amoureux (le seul qui trouve grâce à mes yeux dans le roman est Arnauld, le frère aîné).

Mathilde m'agace par ses lamentations incessantes sur l'impuissance de son époux (le pauvre !).

Florie, si elle m'avait émue lors de ma première lecture, me laisse dans l'incompréhension la plus totale...

Mais c'est justement cela qui fait la force du roman selon moi : des personnages aux prises avec leur conscience et qui se débattent avec leurs contradictions, leurs doutes, leurs faiblesses et leur noirceur.



Bref, malgré quelques défauts, je trouve cette plongée dans l'univers des Brunel passionnante avec des passages très forts, et les drames vécus par cette famille ne peuvent nous laisser indifférent.
Lien : http://parthenia01.eklablog...
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Très sage Héloïse

Peut-être avez-vous déjà eu l’occasion de contempler la tombe d’Héloïse et d’Abélard au Père-Lachaise ? Sous le magnifique toit ouvragé de leur mausolée, les deux gisants de pierre blanche dégagent une harmonie et un magnétisme difficiles à expliquer. Comme si leur amour, réuni par la mort, flottait encore autour d’eux…



C’est le même magnétisme qui se dégage de l’œuvre de Jeanne Bourin. Elle a choisi la voix d’Héloïse pour retracer l’histoire de ces amants mythiques. Sur son lit de mort, alors que ses contemporains se lamentent sur sa prochaine disparition, l’abbesse du Paraclet se souvient… Elle revit une dernière fois ses amours avec Pierre Abélard et lui adresse une intense supplique, éclatante de fraîcheur et d’adoration.



Ce roman s’inspire de la fameuse correspondance entre Héloïse et Abélard, et surtout du récit autobiographique d’Abélard - genre novateur pour l'époque : l'Histoire de mes malheurs (Historia calamitatum mearum) qui explique froidement comment Pierre Abélard, sûr de son pouvoir, décida de séduire Héloïse. Cela permet de comprendre la relative facilité avec laquelle il se détacha d'elle par la suite, tandis qu’elle continuait à l’appeler de son amour. En capturant l’essence de ces textes dans les mots prononcés par Héloïse, Jeanne Bourin évite habilement l’écueil de la recopie ou de la citation. Le résultat sonne extrêmement juste et j’ai éprouvé une réelle empathie avec les sentiments et les perceptions d’Héloïse, tout en savourant la minutieuse reconstitution de la vie quotidienne en ce début du XIIe siècle.



Cette histoire d'attraction intellectuelle muée en déchaînements charnels est finalement tout sauf sage ! Alors pourquoi ce titre surprenant : Très Sage Héloïse ? Parce que, malgré le feu qui brûlait en elle, Héloïse s’est montrée sage à bien des égards...



Elle a d’abord été la pupille irréprochable de son oncle Fulbert, chanoine de Notre-Dame, et une élève brillante du couvent d’Argenteuil, férue de langues anciennes et de philosophie. Ensuite, c’est docilement qu’elle a suivi les enseignements que lui a prodigués son précepteur Pierre Abélard, jusqu’à se donner à lui. Et c’est tout aussi sagement qu'après le drame du châtiment de Pierre, elle s’est résignée à abandonner son fils et à prendre le voile pour permettre à son époux (oui, ils s’étaient mariés secrètement !) de devenir moine, étouffant à jamais les sentiments qui débordaient en elle. Cette retraite forcée, consacrée à l’oraison et aux études, la mènera, comme un exutoire, à la vraie sagesse, celle de la connaissance. Sa renommée et ses écrits en tant qu’abbesse du Paraclet en témoignent.



Ce livre est un vibrant hommage à cette femme éprise de liberté, qui a tout donné pour vivre une passion tellement intense qu’elle a traversé les siècles :

"C'était mon âme, Pierre, que je t'avais livrée ! Ce don fut si total qu'aucune souffrance, aucune séparation, aucun sacrifice, aucune perte, ni ton silence, ni mon amertume, ni le temps, ni ta mort, ni l'approche de la mienne ne sont parvenus à en atténuer l'immuable et immortelle ardeur."
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La chambre des dames

Je sors de cette passionnante lecture véritablement conquise! Un monde médiéval ingénieusement visité, ça respire un souffle alerte, vivace et alléchant, les pages se tournent toutes seules sans qu'on s'en rende compte...
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Les Pérégrines

Beau roman, plume séduisante, personnages attachants.



Le monde des croisades est généralement tellement rapporté par le regard des hommes que ces Pérégrines, ces pèlerins du beau sexe, nous offrent un peu d'inédit dans le genre.



En suivant les destinées croisées de ces trois soeurs parties avec au coeur le même idéal, le lecteur peut toucher une autre réalité de cette immense vague de ferveur politico-religieuse qui mena sur les routes de Jérusalem et de la Terre-Sainte des milliers d'Occidentaux qui, quittant foyer et patrie, s'en allaient vers une terre inconnue qu'ils reconnaissent pourtant d'emblée comme la leur, s'agissant du Royaume de leur Seigneur, Jésus-Christ.



Une narration qui n'épargne pas le lecteur et mêle violence, passion, foi et idéal.
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Les Pérégrines

Bouh que ce fut long.

Certes, le périple entrepris de Chartres à Jerusalem par les personnages de ce roman l'est aussi, surtout en 1097. Et j'avoue qu'au cours de ce périple j'ai apprécié l'évocation pourtant très "carte postale" de Constantinople et d'Antioche, de même que cette foule fort bigarrée qui composait la cohorte des pélerins, loin d'être constituée des seules armées.

En revanche, j'ai trouvé que Dame Bourin avait la semelle bien lourde d'avoir chargé ses galoches jusqu'à l'indigestion de tous les ingrédients du roman historique féminin : sous une surabondance de descriptions insérées jusqu'au sein des dialogues, les trois soeurs pérégrines rivalisent de courage et de jusqu'auboutisme dans le stéréotype de l'héroïne au coeur vaillant que rien n'arrête, qui dans la dévotion, qui dans l'amûûr du beau guerrier, qui dans le dévouement. Le tout sous un déluge de bondieuseries qui, bien que d'époque, finissent par sonner aussi creux qu'un encensoir.

Plus de 500 pages que j'ai presque finies à genoux, mais que ne ferait-on pas pour le challenge Mulidéfis!
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La chambre des dames

Jeanne Bourin nous emmène dans les rues du Paris du XIII è siècle, et nous la suivons sans en perdre une miette !

Au travers de ces familles et de leurs vies, nous en apprenons également beaucoup sur le quotidien des gens de cette époque.

On suit cette famille d'artisans dans ses joies et ses peines, dans le malheur et les questions sont toujours d'actualité.

L'amour interdit, le temps qui passe, la jeunesse et la vieillesse, chaque génération est représentée .
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Le grand feu

Superbe! l'histoire d'Isambour brodeuse de toile et de Bernold maître verrier,dans la France du moyen-âge au carrefour de la métamorphose qui va transformer la société féodale. XIème - XIIème siècle.

A lire!!!!!!!
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La chambre des dames

Je redécouvre ce roman lu 40 ans plus tôt.

Alors certes le charme ressenti à l'époque est maintenant devenu quelque peu suranné, mais l'auteure retransmet si bien l'atmosphère de cette époque, que l'on se sent téléporté.



Ce livre est une magnifique fresque sur le moyen-âge, mais pas n'importe lequel. Celui-ci est haut en couleurs, loin des clichés, emprunt de sensualité et de croyances, où les femmes ont une place centrale. Jeanne Bourin nous dépeint cette époque avec habilité et finesse, moult détails sur la vie quotidienne.



Nous somme chez les "Brunel", famille bourgeoise d'orfèvres sous Louis XI. La mère et la fille vont se retrouver en plein tourment, devant jongler entre leur devoir de femmes, leurs sentiments et leur foi. Le destin de cette famille est pour le moins houleux.



Ah si seulement je pouvais croiser le Dr Who et son Tardis !...
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Le sanglier blanc

Je connaissais Jeanne Bourin pour ses romans historiques dont je garde un chouette souvenir de mes lectures adolescentes. Je viens de découvrir Jeanne Bourin en conteuse pour la jeunesse.

Prenant une de ses petites-filles comme modèle pour son héroïne, l’autrice nous emmène passer une journée dans le Paris du 13e siècle en compagnie de deux petites filles, l’une d’époque et l’autre y ayant été entrainée par magie, un sanglier blanc et un écureuil. Au cours de leurs pérégrinations pour échapper à un cavalier noir qui a emprisonné une fée de leurs amies, elles rencontreront des copistes, des « physiciens » (nos pharmaciens d’aujourd’hui), des marchands, un forgeron… et elles iront jusqu’à s’emparer de l’alliance de la Reine.



Grande conteuse, l’autrice a sans doute eu beaucoup de plaisir à imaginer ce petit roman aux allures de conte pour le plaisir de tous les enfants, petits et grands.



Les descriptions de Paris, et plus spécifiquement du quartier de Notre Dame, sont simples mais suffisamment bien imagées pour que toute personne y ayant déjà mis les pieds puisse bien se le représenter. Cette belle aventure est pleine de bons sentiments, un brin éducative, imaginative et amusante.

Une jolie lecture à partager avec ses enfants ou juste pour retrouver son âme d’enfant un petit moment.

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La chambre des dames

La chambre des dames est une superbe saga familiale à l'époque médiévale dans laquelle nous faisons la connaissance des Brunel, famille bourgeoise d'orfèvres à Paris.

Les deux protagonistes de cette histoire sont féminins : Mathilde, la mère âgée au début du récit de 34 ans et surtout sa fille, Florie de 17 ans qui épouse Philippe, un jeune trouvère. Les deux époux composent des odes et chansons à la cour de Saint Louis.

Florie est un personnage au destin tragique. Elle est partagée par l'amour de deux hommes, Philippe, son époux et son cousin, le beau Guillaume qui exerce la profession de pelletier.

Jeanne Bourin nous livre ici un très beau texte avec une superbe trame narrative. Son écriture est belle et finement ciselée. On sent également le travail de l'historienne. En effet, Jeanne Bourin a su retranscrire parfaitement l'atmosphère de l'époque avec ses us et coutumes comme les fêtes de mai et les descriptions sur l'artisanat et ses différentes corporations de métiers : orfèvres, pelletiers, drapiers...

L'auteure nous transporte au XIIIème siècle, le siècle de Saint Louis entre Paris et Tours, à l'époque des croisades. Malgré quelques longueurs, j'ai beaucoup apprécié cette lecture et cette incursion à l'époque médiévale. J'ai aimé suivre ces héroïnes au fort tempérament.

C'est une belle découverte. Je me laisserai bien tenter par la suite de cette saga familiale, le jeu de la tentation.



Challenge Multi-Défis 2021
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La chambre des dames

Or çà, c'estoit moulte amable livre que ce roman, en oultre fort courtois et noblement escrit. Nous aimasme especialement le conte d'un Moyen Asge joyeux et plaisant, ou oncques l'on ne vist misere et dolence aultres qu'icelles volues par dame Jehane Bourin, escrivaine dusdit roman.
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La Dame de Beauté

Un coup de cœur !



Pas vraiment pour l’histoire qui est l’Histoire mais pour le style. Quelle plume, quelle richesse de vocabulaire, que d’images colorées surgies de si beaux mots, une gourmandise littéraire en plus d’être au plus près de la réalité historique. J’avais une connaissance de l’auteure qui date de plus de mille ans et j’avais oublié le plaisir de lire de la poésie dans un roman. Faut dire que l’amour courtois et les cours galantes de Toulouse font de l’émoi amoureux une apothéose.



De l’Histoire, il faut peut-être retenir que si Agnès Sorel était belle, elle était surtout jeune, pétillante, vivante dans une cours de France terne, grise, angoissée après tant d’années d’une guerre sans fin. Après Jeanne la Pucelle, elle a été la petite fée flamboyante qui a redressé et embelli ce pauvre roi, plutôt laid et surtout hésitant, perturbé et porteur de tout le malheur du monde. Si sa mort ici est liée à une grossesse difficile et un accouchement prématuré, la réalité semble être beaucoup plus noire car d’empoissonnement il pourrait s’agir...



Une auteure que je garde en mémoire car si mes souvenirs sont bons, j’ai quelques ressources dans ma bibliothèque ;-)
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La chambre des dames

Depuis que je suis petite, j'ai entendu ma mère et ma marraine parler de ce roman, le conseiller dès qu'il était question de roman historique ou de fresque familiale. Il y a une dizaine d'années, j'ai récupéré leurs vieux livres, vestiges du Grand Livre du Mois, les Jeanne Bourin faisaient partie du lot mais je n'étais toujours pas vraiment décidée à me lancer, la romance n'étant pas du tout mon genre de prédilection.

Il serait bien trop réducteur de ne parler que de romance. Oui c'est une romance mais plus tragique que mièvre, c'est avant tout un roman historique exceptionnellement bien documenté mettant à l'honneur les us et coutumes de la petite bourgeoisie au XIII ème siècle.

J'ai particulièrement apprécié la présentation de ces artisans d'art, orfèvres, enlumineurs, drapiers et artistes jongleurs et trouvères, leurs routines rythmées par les offices religieux, les descriptions de leurs tenues, mobilier et quotidien en général. J'ai moins apprécié les romances que j'ai trouvé assez répétitives, que voulez-vous, on ne se refait pas... Sentiment aggravé par la profonde inimitié ressentie envers le personnage de Guillaume, personnage central à toute l'intrigue.

Ce roman a plus de 40 ans et c'est peut-être grâce à son âge qu'il est agréable de lire cette belle écriture au vocabulaire châtié sans niaiseries.
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La chambre des dames

Comme beaucoup d’entre vous, sans doute, j’ai découvert La Chambre des Dames dans les années 80 grâce à l’excellente adaptation télévisée avec Marina Vlady, Sophie Barjac et Henri Virlogeux. La lecture du roman vint quelques années plus tard et de là est née, je crois, ma passion pour le Moyen Age.



Préfacé par la médiéviste Régine Pernoud et solidement étayé sur le plan historique, le roman présente la vie des bourgeois au XIIIème siècle sous un jour qui dissipe doublement les idées reçues sur cette époque dite obscure.



Tout d’abord, par la démonstration d’un art de vivre raffiné. En suivant les membres de la famille Brunel dans tous les actes de leur vie quotidienne (la toilette et l'habillement, la messe, les repas, leur travail à l’atelier d’orfèvrerie, les déplacements, les fêtes, les soins aux malades…), on s’aperçoit à mille détails que les bourgeois de Paris étaient plutôt soignés de leur personne et courtois dans leurs rapports.



Ensuite, par le choix d’un point de vue féminin sur la société. Reléguant chevaliers, croisades et leur cortège de combats au second plan, Jeanne Bourin centre son récit autour de Mathilde Brunel, orfèvre, de sa fille Florie, trouvère, et de sa belle-sœur Charlotte, médecin. Elle décrit ainsi avec précision la vie urbaine des femmes à cette époque et met en valeur l’indépendance dont elles jouissaient en pouvant exercer un métier.



Mais au-delà de la fresque historique, La Chambre des Dames est surtout un magnifique roman d’amour, porté par la passion incandescente entre le sauvage Guillaume Dubourg et la douce Florie. Trait caractéristique de l’auteur, les personnages féminins sont animés par une sincère foi en Dieu et une profonde sensualité. Cela donne lieu à des tourments sans fin entre le devoir (de mère, d’épouse…) et la tentation. Mathilde, conseillée par son oncle chanoine, se résignera à la première voie tandis que Florie se perdra dans la deuxième.



Rassurez-vous, tout n’est pas (à l’eau de) rose non plus ! L’intrigue à tiroirs contient son lot de violence et de méchanceté avec l’odieux goliard Artus le Noir ou la perfide Gertrude. L’insertion de figures historiques, tel Louis IX (le futur Saint-Louis) rendant justice ou le poète Rutebeuf en ami des enfants Brunel, contribue également au réalisme du récit, servi par une écriture vivante et délicate.



Ouvrirez-vous la porte de la Chambre des Dames ? Vous y passerez un moment inoubliable en compagnie de la famille Brunel.
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Le grand feu

Merveilleux, splendide, se déroule au moyen-âge au tout début des changements qui vont transformer la société féodale. Une histoire d'amour, de foi de mort de vengeance et de liberté. L'histoire d'Isambour brodeuse de toile et Bernold, maitre verrier.

Je vous le conseille.
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Les Pérégrines

Lu dans le cadre du challenge solidaire, je suis assez mitigé sur ce roman.

J'aime beaucoup l'histoire et se retrouver plongé au cœur de la croisade lancée à l'appel d'Urbain II reste très instructif. J'ai appris qu'il n'y avait non seulement des hommes mais des familles entières qui quittaient tout ce qu'elles possédaient en France pour se lancer sur les routes, risquer leurs vies dans l'espoir de pouvoir se recueillir un jour à Jérusalem but ultime de leur voyage.

Par contre, que ce fut long, 450 pages, on a l'impression que l'auteure fait traîner son histoire qui aurait gagné à être plus resserré. De plus, le côté religieux m'a semblé exacerbé, cela m'a un peu dérangé même si d'un autre côté, la foi est le ciment qui liait tous ces gens donc cela reste compréhensible.

L'inhumanité des combats et des guerres de religion éclate ici, l'homme sous prétexte de servir son dieu se laisse aller à la pire barbarie.

Il y a une suite dont je dispose "Les compagnons d'éternité". Je la lirais plus tard sans doute histoire de clore les destinées des filles du parcheminier.
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Le grand feu

Le début du roman a tout pour plaire : un grand feu est décrit dans le détail, l'incendie vient troubler la paix d'un hameau dans les années 1100, faisant se rencontrer deux adolescentes et deux jeunes hommes. Quinze ans plus tard, l'une est mariée avec l'un, l'autre est "vieille" fille...



Roman sur le Moyen-âge, mais aussi et surtout roman d'amour, Le grand feu est l'occasion pour l'auteur d'apporter un éclairage sur la vie quotidienne médiévale, par le biais de détails, de revoir l'image de la femme à cette époque (le personnage principal, Isambour, est une figure très forte et riche), mais aussi de tisser une intrigue amoureuse, avec l'abandon du foyer par le mari d'Isambour, et l'attente enamourée de cette dernière...



Bon, si l'ambiance m'a globalement plus, il faut reconnaître que tout ceci traîne en longueur, la vie de famille n'est pas trépidante. Ce qui m'a gênée, c'est le côté un peu mièvre de certains passages, car de roman d'amour on glisse vite à roman à l'eau de rose... Comme ce ne sont pas mes lectures habituelles, j'ai été un peu déstabilisée, et me suis un peu ennuyée par moments...



Néanmoins, les personnages sont consistants, et la vision sur le Moyen-âge intéressante, même si sûrement grandement idéalisée, c'est toujours un éclairage de plus !
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