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Critiques de Jens Christian Grondahl (277)
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Les jours sont comme l'herbe

Le dernier Grondhal, encore un de mes auteurs de prédilection nous revient pour la première fois sous forme de six novellas où il poursuit sa quête d'introspection de l'âme humaine à travers le couple et la famille .



Des histoires intéressantes, fouillées,

Un jeune garçon de 13 ans issu d'une famille religieuse est confronté au dilemme de sauver ou non un réfugié allemand affamé interné par les danois dans un camp misérable au lendemain de la deuxième guerre mondiale,

Un ado fils d'un couple mixte danois- italien prend fait et cause pour le drame des réfugiés africains à Rome, chamboulant la vie de couple de ses parents déjà en crise,

Une actrice de théâtre connue lutte pendant des années contre l'idée que ses relations de couple sans lendemain lui font perdre son temps,

Un policier divorcé cherche à trouver quelque chose en lui-même dans l'histoire de la disparition d'un homme d'affaire aux liens familiaux troubles. (Un détail curieux dans cette novella, le policier tutoie la femme , le fils, le frère de « la victime », alors qu'il vient à peine de les connaître. ) ….



Six récits riche en diversité de sujets, d'époques, lieux et personnages . Jeunes, adultes , femmes , hommes à la poursuite du sens de l'existence, du temps qui s'écoule, où l'improviste ou le destin semble déjouer la logique du cours de leurs vies. Des choix souvent radicaux, est-ce le destin, est-ce leur libre choix, cela ne semble pas préoccuper l'auteur. Les raisons des choix semblent insignifiants, on peut toujours y trouver une raison ou une autre, le but des protagonistes ici , étant confrontés à la loyauté, l'intégrité et la conscience, quitte à en payer le prix fort sauvegarder leurs vérités intérieures. Alors que jadis, l'église et le travail dictaient la route de conduite à suivre , aujourd'hui les réseaux sociaux, la consommation débridée , le succès obligatoire et la mobilité rendent plus difficile à cerner sa propre identité et les limites de la liberté, du moins sous leur diktat… Bien que courts, dans ces récits Grondhal va avec virtuosité au fond de ces vies particulières, où les rapports de couples et d' enfants-parents sont complexes et pas toujours très nets bien que les femmes font de leur «  presque-mieux » pour leur bien- être. La société danoise de l'après- guerre y brille par sa bigoterie et avançant dans le temps , censée être socialement démocrate , le transfuge de classe à travers les générations semble déranger aussi bien les nouveaux parvenus que les anciens bourgeois , alors que fraudes et détournements d'argent entrent en scène avec la conversion au capitalisme.

Un livre brillant ,une lecture passionnante que je recommande expressément.



« Rien ne s'était passé comme elle l'avait pensé ».
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Quelle n'est pas ma joie

Le dernier Groendhal est une histoire compliquée de familles, qu’on apprend d’Ellinor, la narratrice , qui écrit à Anna, sa meilleure amie défunte. Georg son mari vient de mourir et elle s’adresse à la première femme de ce dernier, qui couchait avec Henning, son propre mari d’antan, avec lequel elle disparut, il y a quarante ans.....les détails dans le livre. Je ne vous raconte rien, ce scénario est présenté dès le début.

Groendhal est inégalable dans son introspection des relations humaines, que ce soit couple, famille ou autre, ici il le fait à travers la confession d’Ellinor,

Ellinor qui vécut la vie destinée à Anna ,disparue à trente ans,et éleva ses jumeaux,

Ellinor qui ne connaitra jamais le mystère de l’intimité entre Anna et Henning.

Ellinor qui a honte de ses origines tragiques,

Ellinor et son secret qui lui colle à la peau,

Ellinor et la solitude.

Une confession qui traverse soixante dix ans d’une vie, un bel exercice de mémoire et de deuil. Un auteur danois dont je suis une inconditionnelle, un grand plaisir de lecture, comme toujours.



“Tout passe, tout finit par passer.”

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Les portes de fer

Les Portes de Fer, c’est le nom du long passage dans les Carpates entre la Serbie et la Roumanie.

Et pourtant, cette histoire ne se passe pas là-bas. Elle y fait référence à un moment, par l’intermédiaire d’une femme, très importante aux yeux du narrateur.

Cette histoire se passe à Copenhague, à Berlin, à Rome.



Le narrateur nous raconte sa vie, sa philosophie de la vie.

Né dans une famille danoise peu aisée, il aspire à se dépasser, c’est-à-dire à ses yeux se sentir réel.

Oui, la grande question et le seul but dans la vie, c’est atteindre la réalité. Etre réel. Authentique. Même au prix de la solitude, ce qui n’est d’ailleurs pas facile pour l’entourage, en particulier pour les femmes qu’il aime. Et elles sont nombreuses, elles qui ont rythmé les périodes de sa vie.

Même si l’amour est une chose difficile, car il y a cristallisation, comme le dit Stendhal : nous voyons l’autre avec nos propres yeux et pas tel qu’il est en lui-même.

Seuls les enfants trouvent grâce à ses yeux car « ils n’ont pas encore commencé à nier la réalité avec des périphrases et des silences ». « Il n’y a pas d’amour authentique. Sauf celui que les enfants nous témoignent, et auquel on répond avec ce sentiment étonnant que la vie peut nous surprendre comme une cadeau inattendu. Presque une grâce ».



Toute la vie de cet homme a donc été une quête vers le réel, à travers la nature, les lieux traversés (que de mentions de rues !), l’environnement immédiat.

A travers l’Art, surtout, la peinture, la littérature, la musique. Et le prof qu’il est se veut initiateur à l’Art pour permettre aux enfants, aux jeunes, de se dépasser.



« Parfois je me dis que c’est nous qui sommes réveillés. Les réalistes...Nous sommes ceux qui voient la réalité telle qu’elle est, tandis que les autres agissent sur celle-ci à partir de leurs préjugés. Ils sont tellement pressés...Nous sommes ceux qui abordent les choses de biais, contrairement à ceux qui ne connaissaient que les angles droits »



Ce roman à la fois psychologique et philosophique m’a permis de m’approcher un peu plus près de la réalité des choses, de l’humanité des choses. J’ai senti que chaque phrase entamait un long chemin en moi (j’ai d’ailleurs noté une foule d’extraits dans mon petit carnet spécial...). Oui, je peux dire que Grondahl, que je ne connaissais pas du tout, m’a conquise, dans le sens où j’adore réfléchir, analyser, même si parfois je n’étais pas toujours d’accord avec lui.



Et je termine par un ultime extrait auquel j’adhère entièrement : « Je n’ai pas peur de vieillir. Pour moi, les ans sont comme une lente arrivée vers moi-même ».

Je déteste les livres de développement personnel, celui-ci en est aux antipodes, et il m’a fait du bien.

Les Portes de Fer ? C’est un accès à l’introspection et au sens de la vie.

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Quelle n'est pas ma joie

Comment ne pas être ému et bouleversé par cet exercice de mémoire et de réflexion illuminé par le " Tu "qui donne une spontanéité et une immédiateté à ce monologue , apostrophe rare et précieuse ?

Voici , en effet, un exercice fascinant que nous livre l'auteur des"Bruits-du-coeur"et de "Quatre-jours-en-mars . IL traduit en phrases simples et nous livre un récit troublant , sensible et beau, qui recèle le chagrin et l'absence, la douceur mélancolique et apaisée du deuil , la perte et le manque, les interrogations, qui peuvent épouser aussi la joie et la détresse , la rancoeur et les regrets.......

L'auteur dont je suis une fervente admiratrice, tisse la trame subtile des sentiments indicibles d'Ellinor , vieillissante , 70 ans ,qui vient tout juste de perdre son mari Georg.

Elle se raconte au fil d'une longue lettre à Anna , son amie de toujours , la maîtresse de son mari Henning, disparue avec lui dans une avalanche dans les Dolomites , il y a quarante ans ........

C'est une histoire de famille complexe ! Tissée d'existences entrecroisées .......

Elle refait sa vie avec Georg , élève ses jumeaux dans le culte du souvenir de leur mère sans jamais rien leur révéler de la liaison d'Anna avec Henning , son mari disparu ...

.Maintenant , Ellinor ne se sent plus d'attache, vend sa maison et part vivre dans le quartier populaire du Copenhague de son enfance !

Une profonde solitude embrase ce récit , mais jamais tragique, teintée de regrets et de questions une solitude qu'Ellinor tentera d'apprivoiser !

L'auteur dissèque avec délicatesse et subtilité les mensonges , les mystères et les petites vengeances , les surprises , la jalousie .......à travers les souvenirs d'une survivante , qui cherche dans son veuvage la force d'entamer une vie nouvelle !

Un exercice de mémoire magique. Un roman puissant et magnifique , nostalgique , le récit tendre d'une vie vécue longuement à la place d'une autre .

Je salue cet immense écrivain Danois qui sait nous toucher au plus intime de nous - mêmes !

Je le conseille ........
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Les portes de fer



Un cinq étoiles pour un livre lu avec grand plaisir...comme tous les autres livres de Groendhal, lus jusqu'à maintenant.

Un récit construit en trois parties,correspondant à trois âges de la vie d'un homme ,le narrateur.

Il débute ses souvenirs avec une enfance et adolescence liées à l'histoire de ses parents ,une histoire qui déteindra sur sa vie d'adulte...de là , un bond dans la quarantaine ,et sa rencontre ,en tant qu'enseignant avec un ado ,réfugié serbe,une rencontre qui va le secouer, lui faire passer "les portes de fer" ....et un autre bond,dix ans plus tard, à ses soixante ans.....

Il va et vient entre passé et présent ,se remémorant les femmes (piliers de son existence,bien qu'il prétend préfèrer la solitude...) et les moments cruciaux de sa vie, sans jamais perdre le fil de sa pensée initiale,et sans jamais nous la faire perdre aussi.

Amours, famille, vie solitaire.....bref la Vie,qui débouche sur nos illusions perdus, l'éphémèrité de nos sentiments, notre recherche du bonheur et du sens de la vie qui change avec l'âge, tout en restant une notion ,une idée vague ,jamais définie,notre course d’obstacles de la vie matérielle avec ses activités pratiques qui nous fait perdre de vue les valeurs qui comptent, la recherche de l’idée d'un amour qu'on aimerait libre et vrai, et le passé récurrent ,constituent le fond de cette histoire.

Mélancolie,spleen,solitude donne le ton, une morosité que le narrateur vit étonnement bien,qui dirait-on, lui fait plus de bien que du mal.Une plongée tout en douceur dans l'intimité de cet homme , dans les moindres petits détails de son quotidien, de ses pensées ...sans jamais en devenir voyeur.

La fin très belle, est une ode au passage du temps.

Qui connait Groendhal , sait que sa quête d'introspection de l'âme humaine avec la fluidité de sa prose et sa forme impeccable ,d'un romanesque propre à lui, nous donne toujours un récit passionnant à lire, ce dernier opus ne manquant pas à la règle.

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Les complémentaires

« Je vois bien qu’il s’agit d’une question d’appartenance. D’avoir sa place. Grâce à qui a-t-on sa place ? Si tant est que l’on en ait une ».



Chaque être humain veut se sentir à sa place. Intégré. Accepté. Reconnu comme tel. Et ce, dans n’importe quel domaine, que ce soit dans sa famille, parmi ses amis, ses collègues, ou même sur un site littéraire que je ne nommerai pas.



Ce roman traite de cette question essentielle, ainsi que du couple, de l’art, de l’appartenance à une religion, de la parentalité et de la solitude.

Vaste programme !

En une « narration serrée à l’écriture ramassée », comme il est dit sur la 4e de couverture, cet auteur danois que j’avais adoré dans les « Portes de fer » nous promène de Londres à Copenhague, des prémices d’une relation amoureuse au couple uni malgré la différence de caractère, de la jeunesse hésitante et révoltée à la sérénité apparente de la maturité.

David et Emma s’aiment encore, et à l’occasion d’un souper où Zoé, leur fille, leur présente son amoureux, un Pakistanais musulman, ils vont creuser chacun leur passé et approfondir leur présent: relations avec leurs parents, rapport avec la religion (David est Juif mais se déclare athée), souvenirs du premier choc amoureux, départ pour d’autres contrées et tout cela mène à la question que chacun se pose, l’accomplissement de soi. Car Emma est artiste mais n’a jamais exposé. Leur fille est artiste mais expose pour la première fois.



Double élément déclencheur, celui de cette première fois : celui de l’amour et de la reconnaissance professionnelle…



J’ai aimé l’idée de ce roman, ce questionnement incessant sur soi, j’ai été agacée à quelques moments par les longueurs. Les romans de Grondahl dévoilent une psychologie fouillée à l’extrême, et ça me plait. Mais de temps à autre, j’ai besoin de respirer avec un peu d’humour, ce que je n’ai pas pu faire ici, un peu trop engluée dans les problèmes que les deux protagonistes se trouvent.

Mais est-ce que ce sont vraiment des problèmes ?

De toute façon, si ça les aide à trouver ou plutôt à conforter leur place dans leur couple, ça ne peut être que bénéfique, non ?

Vive le questionnement!

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Les portes de fer

C’est un grand coup de cœur ! Merci à toi Bookycooky car sans tes conseils il y a de fortes probabilités que je sois passée à côté de de ce roman. Je n’avais jamais entendu parlé de cet auteur ni fais attention à ses romans dans les rayons de ma librairie.

Bien, il faut que je fasse une critique un peu plus constructive que : j’adore ! même si c’est ce mot qui me vient spontanément en pensant à cette lecture que je viens de terminer.

On suit le narrateur à trois âges de sa vie, lorsqu’il a une vingtaine d’années puis à 40 et enfin à ses 60 ans. On va faire connaissance des femmes qu’il va rencontrer durant sa vie et on va à notre tour l’aimer car ce narrateur a une belle âme, une âme tourmentée qui séduit , une sensibilité touchante, une façon de voir et vivre la vie qui me plait beaucoup, un regard sur le temps qui s’écoule émouvant.

Le fait de fuir à Rome pour « fêter » ses soixante ans, a un goût de nostalgie. C’est donc à Rome, ville éternelle, qu’il va se souvenir des femmes aimées, l’image est belle ! quel beau symbole !

Beaucoup de tendresse, d’amour mais aussi d’illusions, de désillusions jalonnent la vie du narrateur et c’est avec un pincement au cœur qu’à mon tour, je le quitte en fermant ce livre. Encore merci à toi Bookycooky :-))



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Les portes de fer

Trois âges de la vie d'un homme :adolescence, âge adulte et seuil de la vieillesse :

Un récit élégant et profond lu avec grand plaisir comme tous les ouvrages de ce grand écrivain danois: la jeunesse d'abord, à dix- huit ans , passion pour Marx , découverte de la littérature et de la langue allemande , engagement politique, révélation de la sensualité, perte de la mère, disparue bien trop tôt , premières désillusions, l'âge de raison , le mariage , la naissance de sa fille Julie ,la passion pour son métier , l'école : ——un formidable lieu de vie et de développement ——-, professeur de collège à Copenhague , enfin l'omniprésence des femmes , ses amours : Lisbeth, Erika , Maria, Viviane ...

Un superbe roman à la fois psychologique et philosophique, pétri de tendresse, de douceur, serein et désenchanté .

Il éclaire à merveille les moments forts d'une vie: déboires, hésitations , relations entre désir, amour, humour , reculs , repli , solitude, changements minimes et évolutions ....

Magnifique introspection de l'âme , touchante , nostalgique , qui revisite de belle manière la façon dont l'on vit et les répercutions au soir de sa vie.





L'écriture est remarquable : fine, sensible , à la fois intime et universelle .

Quel plaisir de lire cet écrivain !

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Virginia

Délicatesse, pudeur, silence, … ennui.

Une écriture à la Modiano.

Et pourtant j’aime Grondahl. Ce n’est pas le premier roman de lui que je lis, mais j’avoue avoir été un peu déçue.



« Il s’agit de retrouver quelque chose. Quoi ? Je crois qu’il s’agit d’une base, d’un fond commun à ces images des ans et à ces souvenirs, à tous ces éclats et ces fragments de vie vécue. »

Le narrateur est hanté par la rencontre d’une jeune fille qui est arrivée par un bel été dans la petite maison de vacances de son oncle et sa tante, invitée par eux. Il avait quatorze ans, elle en avait seize. Mais déjà elle se dérobait, elle préférait se rendre dans cette petite remise perdue là-bas, au milieu des prés inondés, près du fjord. La guerre lançait ses éclairs dans le ciel, et un de ceux-ci est allé se poser tout près d’eux…

Et puis elle est partie comme elle est venue, sur la pointe des pieds, comme la vie qu’elle vivra par la suite.

Des années plus tard, ils se retrouvent et le narrateur tente de recoller ces éclats et fragments de vie vécue, peut-être pour donner un sens à la sienne ?



Plus d’une fois je me suis surprise à me dire : « Mais de quoi, de qui parle-t-il ? » « Qui parle ? »

Peut-être ai-je l’esprit trop encombré pour le moment, car cela m’a quelque peu irritée.

Mais l’ambiance est là, mélancolique, toute pleine de Virginia.

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Quelle n'est pas ma joie

Ce récit d’une vie est tout simplement beau. Beau avec son humanité, une vie avec ses failles et ses forces. Ellinor écrit et se confie à sa meilleure amie, lui confie ses doutes, lui raconte sa famille depuis qu’elle n’est plus. Aimer le mari d’une autre, élever les enfants d’une autre, alors que cette autre était son amie et aussi la maîtresse de son premier mari. Alors que cette autre restera présente dans sa vie, Ellinor essaiera d’aimer sincèrement les jumeaux, comme ses propres enfants sans jamais remplacer leur maman, aimer le père de ces petits avec beaucoup de tendresse et de complicité. Mais voilà Georg est mort et avec lui, la cohérence de cette famille. Soixante-dix ans est un bel âge pour reprendre sa vie en main et retourner vivre dans le quartier populaire de son enfance.



La maison est mise en vente et les jumeaux n’apprécient pas.



Pendant ce temps Ellinor raconte à son amie son enfance sans père, le manque de complicité avec sa propre mère, la rencontre avec son premier mari, l’avortement et la stérilité ensuite, comme une punition.



Les meilleures années étaient celles de leur amitié.



Ellinor fait son deuil avec des mots qui grincent et qui heurtent. Le deuil de Georg, de Henning son premier mari, d’Anna son amie.



Très belle lecture.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Silence en octobre

Après dix-huit années de vie commune, Astrid annonce un soir d’octobre au narrateur qu’elle part en voyage, seule. Au matin, après un dernier regard, elle quitte le domicile conjugal sans plus de précisions.

Cette séparation sans éclats, à l’image de leur mariage, le laisse désemparé et plein d’interrogations. Où est-elle partie ? Et, pourquoi a-t-elle éprouvé le besoin de s’éloigner de lui ? Si les relevés de la carte bancaire d’Astrid indique qu’elle est retournée sur leurs traces, en Espagne et au Portugal, sa deuxième question reste sans réponse. Les jours succèdent aux jours, seul et dans un silence pesant, le narrateur remonte le fil de son histoire avec Astrid pour trouver un motif à de ce surprenant départ.



Un couple de la bourgeoisie danoise. Il est historien de l’Art, elle est monteuse pour le cinéma. Deux enfants qui ont quitté le nid et une séparation sans tambour ni trompette, à l’image d’une vie de couple sereine mais routinière. Un roman introspectif où le narrateur plonge dans ses souvenirs, analyse, essaie de comprendre. De leur rencontre dans le taxi qu’il conduisait pour financer ses études à ce départ calme et silencieux en passant par leurs années communes, leur vie de parents, ses voyages pour le travail, ses coups de canif dans le contrat, sa passion passée pour Inès, peut-être son seul amour. A-t-elle compris que leur couple n’était qu’un leurre ? Sait-elle qu’il l’a trompée ? Qu’il a même envisagé de les quitter, elle et les enfants ? Pourquoi est-elle retournée sur les lieux d’un voyage qu’ils ont fait ensemble naguère ? Autant de questions sans réponses mais une occasion d’interroger sa vie. Astrid n’est pas en cause. C’est une femme honnête, entière, aimante, belle, d’une rare élégance. Une bonne mère, une bonne épouse. Mais lui qui est-il ? Un étudiant qui s’est retrouvé marié et père de famille presque par inadvertance et qui a su se composer, au fil du temps, le masque d’un spécialiste de l’art reconnu, d’un mari et père mature et fiable ?

Entre passé et présent, Jens Christian Grondhal révèle peu à peu la profondeur de ses personnages, leurs secrets, leurs failles, leurs renoncements. Le rythme est (trop ?) lent, la belle écriture de l’auteur sauve de l’ennui mais sans faire frémir. Un roman à l’image du couple, élégant et routinier.

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Piazza Bucarest

Le narrateur rend visite à son père adoptif , isolé dans le nord du Jutland , là où il espérait construire sa vie avec Elena , une jeune roumaine dont il s'est épris lors d'un voyage dans le bloc soviétique .



Si l'histoire est finalement assez banale , la construction l'est moins et l'écriture de Grondahl nous aspire dans un tourbillon fort intéressant.



Alors oui, on suit l'évolution d'Elena , de la Roumanie de Ceausescu à la douceur romaine en passant par le Danemark. Cela aurait pu être une histoire chronologique assez banale qui n'aurait été porté que par la plume de l'auteur .Mais ici, les aller retour, la place accordée à la suggestion , les sous entendus pour finalement livrer quelques solutions à l'énigme Elena sont très bien amenés.

Avec des personnages bien définis, l'auteur nous propose beaucoup de réflexions , sur le bonheur , l'amour , l'art , la fatalité ou encore sur l'importance de notre lieu de vie ou encore le déracinement.



Je ressors avec l'impression que la thématique de ce livre aurait pu conduire à un échec mais que son traitement et la qualité de la plume de l'auteur en ont fait une belle histoire et une bonne surprise.

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Les complémentaires

David Fisher, avocat d'affaires résidant au Danemark, se rend souvent à Londres, ville où il a fait la connaissance d'Emma, artiste peintre qu'il a épousée et dont il a eu une fille Zoë. Jens Christian Grøndah raconte des pans de vie ce cette famille. La naissance de leurs amours, leurs identités ... Zoë présente son ami, un musulman, à ses parents et les invite au vernissage de son exposition, une projection de vidéo provocante.

Jens Christian Grøndahl m'a fait vivre trois jours déconcertants de leur vie familiale, le dîner chez David et Emma pendant lequel ils font la connaissance de Nabeel, l'ami de Zoë, où David informe Nabeel de ses origines juives et de sa non croyance, où Emma parle trop ... Après cette soirée, un malaise s'est installé entre les époux, que sera le lendemain pour ce couple uni ?

Dans Les complémentaires Jens Christian Grøndahl, d'une belle écriture, aborde les questions d'appartenance, d'immigration et de multiculturalisme.



Challenge Petits Plaisirs - 236 pages

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Piazza Bucarest

Quand l’introspection est poussée à l’extrême, cela donne un roman très profond mais aussi par moment très ennuyeux. Du moins pour moi…



J’aime beaucoup l’auteur danois Grondahl, notamment dans son superbe roman « Les portes de fer ». Très lent, intimiste, psychologique.

Nous retrouvons dans « Piazza Bucarest » le cheminement envers, non pas soi-même, mais vers deux personnes : Scott, un Américain déraciné qui, lors d’un voyage en Transylvanie, s’est senti profondément attiré par son guide, une femme beaucoup plus jeune que lui. Celle-ci, à son tour, sera « décortiquée » par le narrateur et nous découvrirons son secret vers la fin du roman.



Les thèmes abordés sont l’exil, la vérité en littérature et la liberté puisque le roman commence trois ans avant la chute de Ceaucescu, mais aussi tout ce qui est attaché, paradoxalement, à cette liberté : l’accomplissement de soi-même, envers et contre tout, c’est-à-dire la famille, l’amour, le bonheur.

Nous nous promenons de Bucarest à Rome, en passant par le Jutland, tout en suivant le parcours (au sens premier du terme mais aussi au sens figuré) du narrateur qui veut écrire sur son ami Scott et sa relation avec Elena.



Enormément de phrases pleines de bon sens, philosophiques.

Mais des passages aussi qui se répètent et allongent ainsi la lecture, sans apporter beaucoup plus, sinon de l’ennui et une sensation de sur-place.

Il m’a manqué ce petit quelque chose qui fait que je m’attache aux personnages et à l’atmosphère.



« Piazza Bucarest » : si le livre ne m’a pas emportée outre mesure, j’irais quand même bien y faire un tour, au sens premier du terme, cette fois, aux alentours de la villa Borghese de cette Rome fascinante…

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Quelle n'est pas ma joie

Que ça fait du bien de lire des romans de Grondahl ! C’est le maitre de la psychologie, de la finesse, de la profondeur non dénuée de touches d’humour, de la justesse des sentiments sans faux-semblants, des pensées dissimulées, du cœur de la vie, tout simplement.



Ici, la narratrice a 70 ans et vient de perdre son mari. Elle est effondrée, ça oui, mais ce n’est pas dans son caractère de se laisser aller. Donc elle écrit…à Anna, sa meilleure amie … décédée, mais aussi… la maitresse de son mari…et la première femme de son 2e mari. Vous me suivez ?

Sinon, vous pouvez imaginer l’imbroglio familial, d’autant plus qu’Anna avait 2 enfants de son premier mari dont la narratrice s’est occupée après sa mort.

Et puis la narratrice elle-même garde un lourd secret…



Ha ha ha ! Je reprends donc :

1. La narratrice s’appelle Ellinor. Elle se marie avec Henning.

2. Ellinor et Henning font la connaissance de Anna et Georg.

3. Ces 2 couples s’entendent à merveille, même trop, car Henning et Anna deviennent amants.

4. Le jour où Ellinor et Georg l’apprennent, Henning et Anna meurent dans une avalanche, étant partis skier tous les 2.

5. Ellinor et Georg, veufs tous les 2, finissent par se marier. Ellinor élève les 2 enfants de Georg et Anna, des jumeaux.

6. Longtemps après, Georg meurt, les jumeaux sont adultes et casés (plus ou moins) et Ellinor se retrouve seule.

C’est là que le roman commence.



Situation compliquée ? En tout cas, si c’est moi qui la raconte, oui ! Mais pas si c’est Jens Christian Grondahl, admirable de sobriété et d’authenticité.

Vous ne me croyez pas ? Quelle ne sera pas ma joie de savoir que vous vous êtes lancés dans cette lecture-analyse de sentiments …

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Quelle n'est pas ma joie

« Voilà, ton mari est mort lui aussi, Anna. Ton mari, notre mari. »



C'est ainsi que commence ce roman, c'est ainsi qu'Ellinor, veuve de 70 ans, entame ce récit, sous forme d'une lettre adressée à Anna, celle qui fut sa meilleure amie, mais qui a quitté ce monde, depuis longtemps. Elle a été emportée dans une avalanche avec le premier mari d'Ellinor, Henning, dont le corps n'a pas été retrouvé.



Sont alors restés Ellinor et Georg…



Et là, Ellinor vient de perdre Georg. C'est sans doute ce qui la décide à s'ouvrir, à se livrer à cette amie disparue. Elle lui dit ce qu'elle n'a pas eu le temps de lui dire de son vivant, elle lui raconte ce qu'Anna n'a jamais eu le temps de vivre. Elle parle de son passé, sa mère, son enfance, son histoire d'amour avec Henning. Elle raconte l'après, ses liens avec Georg, comment elle a élevé les enfants d'Anna. Elle décrit aussi le présent, l'étrange place qu'elle occupe dans la vie de ses beaux-fils. Elle se confie, analysant ce qui l'a rendue si effacée tout au long de sa vie. Elle se questionne. Elle pardonne aussi…



A ce moment si particulier et si douloureux où la vie lui prend Georg, l'isole, elle pose ses mots comme pour s'alléger de tout ce passé, comme pour en faire une force pour vivre pleinement les années qui lui restent. Elle est sur le seuil d'une porte, elle a un deuil à faire, plusieurs même et elle le sait… Elle écrit : « Tu n'entends pas ce que je dis, et c'est ça le pire. Tu ne te souviens de rien, tu n'existes pas. Je te parle seulement pour être plus qu'une simple collection de faits et leur succession. »



Jens Christian Grondahl exprime merveilleusement bien les pensées de cette femme. Il tient sa plume, exprime ses sensations face à la perte. Il laisse deviner ses souffrances présentes et passées dans cette vie où sa place n'est jamais très clairement établie. Mais il chasse bien vite tout ce qui pourrait ressembler à du gluant, du poisseux, parce qu'ainsi va la vie. Il sonde cette âme humaine maintes fois blessée mais qui au matin de ses 70 ans décide de vivre.
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Sous un autre jour

«  La vie que l'on a vécue semble plus lourde que tout ce que nous avons

rêvé » .

« Comme si aucun d'eux ne pouvait se résigner à ce qu'il avait été .Comme si ce à quoi l'on aspire le plus, en vain ou non, est ce qui révèle le mieux qui l'on est ».

«  Dedans on est seul, et dehors, on est avec les autres ».

«  Irène n'était pas un travailleur du deuil » .

Quelques extraits du texte de ce magicien des mots , de ce conteur de génie , le grand écrivain danois : Jens-Christian-Grondahl

Après «  Bruits du cœur » ,« Virginia » , «  Quelle n'est pas ma joie » je me suis plongée avec plaisir dans l'histoire de la vie d'Irène Beckman, cinquante- six ans , femme comblée, mère de Peter et Josefine , mariée à Martin , banquier , elle même avocate connue, spécialiste des divorces, habitant une villa cossue , dans les beaux quartiers de Copenhague .



Sa vie se trouve.bientôt bouleversée lorsqu'un soir , elle surprend une conversation enregistrée par erreur et apprend que son mari la trompe avec une certaine Suzanne, plus jeune qu'elle.



En parallèle , sa mère Viviane , âgée , doit subir une intervention chirurgicale dont l'anesthésie n'est pas sans risque.

Elle lui remet donc une enveloppe qu' Irène ne doit ouvrir qu'après sa mort , elle ne respecte pas l'injonction et lit un prénom Samuel qui serait son vrai père .N'en disons pas plus....

L'auteur se glisse avec subtilité, finesse, sens aigu de la psychologie dans la tête d'Irene.

Il y révèle ses failles et ses fêlures , sa vie d'épouse aux cadres soigneusement délimités , ses doutes, le déroulement de sa vie d'enfant , de jeune femme, les méandres de ses pensées, son infidélité auprès d'un homme de 15 ans plus jeune —-il y a une dizaine d'années —— sa sexualité, sa relations douce — amère avec sa mère, l'incompréhension avec les divers petits amis de sa fille., son ambivalence ....

Irène ne se laisse pas aller, ne s'effondre pas et part à la recherche de son père biologique, Samuel , violoniste...

Mémoire , vie brisée volant en éclats , moments de la grande Histoire ( deuxième guerre ) remontées dans le temps , vestiges de la mémoire , bilan très détaillé de la condition féminine du XX ° siècle, le couple et la fin du couple , narcissisme et non - dits , autant de thèmes variés et riches abordés avec maestria par l'auteur, un régal !



Magnifique introspection, remise en question , doute , toutes les questions que chacun peut se poser sur le déroulement de nos vies , sur le bonheur, l'amour filial , les passions , la guerre , qui change irrémédiablement les destins , incursion au sein du drame de la Shoah, voyage en Israël , errements de la pensée , histoire des vies ...

L'écriture est fine , travaillée , ciselée, la construction parfaite ..

«  de demain à hier » ...

Encore un très bel ouvrage de cet immense écrivain !

«  Les commencements n'ont pas d'arrivée , ni de destination finale. L'espoir ne possède ni patrie , ni chez- soi , mais il est indomptable , il glisse sous une voile , à l'abri du soleil , entre les reflets scintillants sur les eaux immobiles.

Un coeur de peuplier et de pin, si léger et si mince qu'il peut vibrer et résonner de tout ce qui le traverse » ..





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Virginia

Impressions ténues



Ce court roman m'a laissé une forte impression, mais somme toute insaisissable, fluide et brumeux à la fois, bien que le style me fasse davantage penser à Philip Roth qu'à Patrick Modiano...



Difficile de raconter l'histoire, ou même l'argument du livre, tellement ils sont ténus. Le (court, j'insiste) roman n'en est pas moins pleinement habité, sans fioriture. Un souvenir, des rencontres qui sont des frôlements, me rappelant avec Leibnitz que chaque être humain est une monade...



En m'attaquant prochainement à des romans plus longs, je vérifierai si Virginia est une bonne porte d'entrée dans l'œuvre de ce romancier dont l'intelligence et la sensibilité m'ont conquis.
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Les portes de fer

Alors que je commence ce billet j’en suis toujours à me demander pourquoi ce titre… ? Certes à un moment du récit le narrateur est en croisière sur le Danube et navigue entre les gorges qui portent ce nom, mais pourquoi donner ce titre à son roman ? Est-ce que la vie serait une succession de Portes de fer qu’on doit apprendre à franchir, en menant notre barque comme on peut, pour éviter les écueils ?

L’histoire de ce roman est déjà en substance dans la photo qu’on peut admirer sur la première de couverture. On y voit un homme de dos, pas tout à fait au centre de l’image, il est seul. Le photographe est certainement à plat ventre pour prendre ce cliché, notre regard rase le ponton de bois avant d’arriver sur l’homme assis dessus, qui tranquillement, les mains dans les poches, observe le fleuve… nous l’accompagnons mais nous sommes en retrait derrière, tout passera par son regard à lui…

Lui… que nous rencontrons à ce moment particulier de la vie où on quitte définitivement l’enfance pour se jeter dans le grand bain. Il a 18 ans, c’est l’âge des premiers amours, et c’est aussi le moment tragique où il va perdre sa mère. On le retrouve ensuite alors qu’il a divorcé et qu’il voit sa fille Julie en alternance, il a 40 ans et il est professeur de littérature en collège. Puis on fait de nouveau un saut dans le temps pour le retrouver quelques jours avant son soixantième anniversaire, il voyage seul en Italie.

Il se raconte sur ces trois temps forts, se questionne, analyse ses choix, tout en faisant des retours en arrière. L’amour, ses relations avec les femmes sont au cœur de ses réflexions, il a choisi de vivre seul parce qu’il a des doutes sur le fait qu’aimer de manière authentique empêche de respecter la liberté individuelle. C’est son choix, mais les femmes font néanmoins partie de son univers, même lorsqu’elles disparaissent, englouties par les aléas de la vie, elles continuent de vivre en lui. Et j’ai été surprise de réaliser que celle qui revient dans ses pensées, le plus souvent, c’est sa mère disparue. Il s’en sert comme appui de comparaison, il glisse de l’image d’une femme qu’il rencontre, vers celle de la jeune femme qu’a dû être sa mère, avant sa naissance, avant même qu’il ne la connaisse… il se souvient, revoit des moments figés…

La littérature, la musique, les arts, la culture sont omniprésents, aussi essentiels pour lui que l’eau et l’air… mais est-ce si étonnant ?

J’avoue que je suis complètement tombée sous le charme de l’écriture de GRØNDAHL, sa capacité à observer l’âme humaine, la finesse de ses analyses psychologiques, sa culture, sa patience et sa délicatesse… complètement charmée !

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Quelle n'est pas ma joie

Dès les premiers mots de ce long monologue : " Voilà , ton mari est mort lui aussi Anna. Ton mari, notre mari ", le ton est donné .



A la fois récit d'une vie multipliée par quatre, Anna et Georg, Ellinor et Henning , Anna et Henning puis Ellinor et Georg , interrogation sur la force des sentiments d'un couple, et constatation de la volatilité de la reconstitution d'une famille .



Ellinor , soixante dix ans , s'adresse à Anna, son amie dont elle a pris la place lorsqu 'elle a disparu dans une avalanche avec son amant, le mari d'Ellinor .



Sans doute, faut-il pour vraiment apprécier ce livre avoir déjà vécu, pas forcément les mêmes drames , mais des changements d'orientation dans une vie sentimentale et familiale : ressentiments , c'est certain, doute sur sa place réelle dans le cœur de celui qui reste et encore plus dans le regard des enfants de l'autre , avec parfois l'impression d'être déplacée, surtout lorsque pour Ellinor se rajoute une différence de milieu social qui revient forcément comme un boomerang lorsqu'elle se retrouve seule devant des enfants devenus adultes .



C'est nostalgique et sensible et tellement réaliste !



Un auteur dont je n'avais encore rien lu mais ça va changer ...



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