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Critiques de Jens Christian Grondahl (277)
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Les jours sont comme l'herbe

Les choix qu’on fait, la façon dont autrui peut les approcher, l’ordinaire mystère d’une existence dans sa persévérance, celui des vies aux lisières de leurs acceptations où obstination et résignation pourraient, du dehors, si facilement se confondre. En six brefs romans, en six incisifs récits, Jens Christian Grøndahl parvient à poser à la fois l’ordinaire, l’effacement des jours routiniers, le partage du chagrin et de la perte, et surtout les instants d’option où tout, sous un autre jour, celui de la disparition, pourrait sous un autre jour paraître. Les jours sont comme l’herbe à travers ses récits de guerre, d’engagement, de solitude et de deuils offre une belle et fine méditation sur le choix comme possibilité de mise en récit.
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Virginia

Nous sommes l’été des 16 ans de Virginia. Nous sommes en plein cœur de la deuxième guerre mondiale. Virginia est invitée à passer l’été chez une cliente de sa mère, sur la côte danoise. Est également invité le neveu de cette cliente. Le jeune homme tombera amoureux de Virginia. Un amour a sens unique. L’évènement marquant de cet été sera l’avion anglais qui s’écrase non loin d’eux. L’aviateur sera arrêté par les Allemands. Un récit très intimiste, délicat. Les souvenirs d’enfance racontés par un adulte qui n’a jamais eu la vie facile. Un été marquant. Le roman est très court, à peine 115 pages, mais l’auteur a su nous enveloppé de cette mélancolie que dégage le récit. Une belle découverte, mais sans être un coup de cœur.
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Quelle n'est pas ma joie

Une fois acquis la situation, les liens entre les personnages de ce roman, c'est un vrai plaisir de lecture, tout en délicatesse, en douceur. Une histoire, une longue lettre qui revient sur la vie de Ellinor qui s'adresse à son amie disparue des années plus tôt. Je découvre par ce livre un auteur, dont je vais essayer de lire volontiers d'autres romans et que je vous recommande.
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Les complémentaires

A Copenhague au Danemark, David Fisher avocat de profession est marié depuis plus de vingt ans à Emma qui a laissé l’Angleterre, sa future carrière de peintre pour le suivre. Etudiante aux Beaux-Arts, leur fille Zoë suit les traces de sa mère même ci cette dernière peint dans sa serre aménagée en atelier sans rien exposer ou vendre. Davis a pour ainsi dire enterré ses origines juives depuis bien longtemps et n’en parle jamais. Au cours d’un dîner, Zoë leur présente son petit ami Nadeel étudiant en médecine et d’origine palestinienne alors que le matin même David a découvert une croix gammée peinte sur leur boîte aux lettres. Ces deux évènements vont venir bousculer le couple.



Au cours du diner, Emma parle des origines de David à Nadeel. Son mari ne comprend pas pourquoi Emma a abordé ce sujet. De plus, le dessin trouvé le matin le hante et il n’en pas a parlé à personne. Et quand ils découvrent à l’occasion du vernissage l’exposition de Zoë, David et Emma qui se sont disputés vont séparément être renvoyés à leur passé.

Les choix (ou non) et leurs conséquences amène chacun des deux à s’interroger sur sa vie actuelle et son passé.



Après Les Portes de Fer que j’ai aimé d’amour, ce roman de Jens Christian Grondahl ne m’a pas déçue !

Les complémentaires explore de nombreux thèmes mais jamais en superficialité. Le couple, les origines, la religion, la transmission et l’identité ainsi que l’art, le bonheur sont étudiés avec réalisme. Si Jens Christian Grondahl possède cette capacité extraordinaire à nous questionner avec des personnages crédibles, il ne cherche jamais chercher à en faire de trop.

Tout simplement superbe !


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Les complémentaires

Jens-Christian Grondahl écrit souvent sur les relations de couple et il retrouve ici le domaine de l’Art. Mais il aborde aussi dans ce roman le délicat sujet de l’identité et du brassage des cultures.

David Fischer est avocat. Il est marié à Emma Warnock, peintre anglaise et ils ont une fille de dix huit ans, Zoë qui va faire sa première exposition de vidéaste.

Quand Emma a accepté de suivre David au Danemark dans les années 80, elle a mis sa carrière en retrait. Sa vie de famille a pris le pas sur sa passion artistique.

David est juif mais il a toujours souhaité se libérer de ses origines, peut-être en réaction à un père escroc repenti devenu trop pratiquant.

Lorsque Zoë présente son ami Nabeel, jeune musulman palestinien à ses parents, Emma toujours si posée ne peut s’empêcher d’aborder les origines juives de David.

" Je n’aurais pas cru que les gens deviendraient aussi obnubilés par leurs fichues racines, et par l’endroit "d’où ils viennent". Ce n’est pas pour moi. Comme s’il n’était pas plus intéressant de se demander où l’on va, où l’on pense aller."

D’autres évènements vont déstabiliser ce couple heureux en réveillant des crises identitaires mises jusqu’alors de côté. Chaque fait de cette journée de vernissage est l’occasion de remonter dans le passé d’Emma et de David, d’évoquer des rencontres passées, des choix qu’ils n’ont pas fait pour finalement vivre ensemble.

" il s’agit d’une question d’appartenance. D’avoir sa place. Grâce à qui a-t-on sa place? Si tant est qu’on en ait une. Dire que l’on ne dépend "que de soi" ne suffit pas…"

Jens-Christian Grondahl a cette facilité de construire un roman intéressant à partir d’un couple à priori banal. Quelques évènements imprévus à l’aube de la cinquantaine vous amènent parfois à vous questionner sur les choix de la vie, savoir si votre bonheur est réel ou juste une sensation de confort bourgeois.

Chaque personnage est incarné par ses origines et l’histoire de ses parents. Sans renier d’où l’on vient, il faut apprendre à construire avec les autres.

" le monde entier est sans abri si nous ne parvenons pas à nous sentir chez nous avec les autres."
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Les Mains Rouges

"Les mains rouges" est un livre intriguant qui nous remet en question. Jens Christian Grondahl y aborde les thématiques fortes de la culpabilité, de l'engagement politique et amoureux, des responsabilités que l'on prend à chaque décision, chaque action.

Il prend le cas particulier d'une jeune femme plongée dans le chaos du terrorisme des années 70 en Allemagne et qui comprend véritablement ce à quoi elle a participé 20 ans plus tard. Elle assistera au procès de ses anciens compagnons et entendra la douleur de la famille d'une victime.

Lecture utile et riche, à partager.
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Les Mains Rouges

"C'est toujours moi, ce jeune homme qui allait par les rues de Copenhague, désorienté, une clef de consigne en poche, et j'en sais à peine plus sur lui que ce qu'il pouvait deviner sur celui que je suis aujourd'hui" (pages 13-14).



Nous sommes au Danemark, à la fin des années 1970. Le narrateur, un étudiant, rencontre fortuitement Sonja, une jeune femme séduisante mais aux abois. "Elle rêvait d'autre chose, de partir très loin, mais même ses rêveries la déprimaient, par leur côté songe-creux et fade, et par leur distance avec sa réalité" (page 49).



Elle semble se cacher, et fuit sans s'être dévoilée. Quinze ans plus tard, alors qu'il ne l'a pas oubliée, il croit la reconnaître dans une rue, la suit, l'aborde. Elle finit par lui raconter son histoire, qui nous emmène dans l'Allemagne de la bande à Baader et de la violence des activistes clandestins. Elle se confie, et raconte sa dérive progressive, liée à son absence de culture politique, qu'elle ne parvient pas - ou plus - à comprendre aujourd'hui : "les décors étaient réels, mais ils appartenaient à une histoire qui n'avait rien à voir avec elle" (page 77).



Un livre plein de retenue sur la culpabilité, la responsabilité, le pardon ... et le désenchantement. C'est un bon roman, mais c'est peut-être justement ce côté désenchanté qui m'a un peu déçue ou fatiguée, même si je suis toujours assez sensible à la thématique des "rendes-vus manqués".
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Été indien

A l’enterrement de Gustav, August revoit Alma, la grande passion de sa vie. Bien des années auparavant, elle l’avait quitté pour son ami Gustav, qu’il avait tenu à lui présenter. Mais quelques années plus tard, après avoir eu une fille de Gustav, elle avait été quittée à son tour. Pendant toutes ces années, August n’a cessé de penser à Alma, la retrouvant même à différentes périodes de sa vie. Le décès de Gustav est l’occasion pour August de replonger dans ses souvenirs et repasser le film de sa vie jalonnée par ses différentes rencontres avec Alma…



Été indien est le septième roman du Danois Jens Christian Grøndahl dont les six premiers n’ont semble-t-il pas été traduits en français. De Jens Christian Grøndahl, j’avais déjà lu l’année dernière un autre court roman : Virginia. J’ai retrouvé dans Été indien le même style très classique, élégant et mélancolique.



Été indien est le récit d’une passion dans le milieu artistique danois. Quand August rencontre Gustav, il est un écrivain débutant, alors que Gustav est un peintre déjà beaucoup plus sûr de son talent, dont il écrase un peu tous ceux qui l’entourent. C’est très probablement sous l’influence de son ami, qu’August renoncera finalement à l’écriture. C’est à la même période qu’il rencontre Alma, alors jeune photographe. Celle-ci lui est adressée par son éditeur pour faire le portrait qui figurera sur son premier roman. Une fois qu’Alma aura quitté August pour Gustav, elle aussi renoncera à sa carrière de photographe...



Été indien est un court roman que j’ai lu avec un léger sentiment d’ennui, qui ne m’a pas quittée de la première à la dernière page. Certaines réflexions du narrateur paraissent pourtant particulièrement justes, certains sentiments sont particulièrement bien rendus. J’ai apprécié la petite musique de Jens Christian Grøndahl. Mais alors que je n’ai encore lu que deux de ses romans, je me demande déjà s’il n’écrit pas toujours un peu le même livre, un récit doux-amer naviguant entre passé et présent, interrogeant des parcours de vie, s’intéressant à l’évolution des sentiments, aux désillusions, au vieillissement… Ce sera à vérifier avec une troisième lecture !
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Virginia

L’été de ses seize ans, en pleine Seconde guerre mondiale, Virginia est invitée à passer les vacances chez une cliente de sa mère, qui est couturière à Copenhague. C’est un un couple sans enfant qui la reçoit en même temps que son neveu, un garçon de 14 ans. Bien sûr le jeune garçon, très troublé par la jeune fille, tombe immédiatement amoureux. Mais Virginia se comporte avec lui comme une grande sœur. Un jour, un avion anglais s’écrase non loin de la maison de vacances. Virginia et le garçon vont chacun de leur côté rencontrer l’aviateur, bientôt arrêté par les Allemands. Puis Virginia rentre à Copenhague et ils se perdent de vue…



Le récit est fait de nos jours par le jeune homme qui est devenu adulte, mais qui n’a jamais oublié l’été de ses 14 ans, Virginia et l’aviateur anglais. Sans vraiment la chercher, il va retrouver Virginia, qui elle non plus n’a pas oublié…



Ce court roman, presque une nouvelle, est une très jolie découverte, car tout y sonne juste, tout y est délicat, subtil, sensible. Deux vies entières s’y déroulent en parallèle entre deux rencontres à plus de cinquante ans de distance. Ce qu’on entrevoit de leurs vies d’adultes est assez triste : des années de cohabitation silencieuse, des séparations, des enfants presque perdus de vue… Mais les premières émotions de l’adolescence sont restées gravées dans la mémoire à jamais.



J’ai bien aimé la douce mélancolie qui se dégage de ce roman.
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Bruits du coeur

Il y a des auteurs où, dès les premières pages, on se demande pourquoi on ne les a pas lus plus tôt. Grøndahl pour moi en fait partie.



Adrian est mort à 39 ans d’une crise cardiaque pendant une partie de squash. Son meilleur ami (le narrateur dont on ne connaîtra jamais le nom) tente de faire son deuil en sondant ses souvenirs pour comprendre ce qui les a unis mais aussi séparés. Chacun d’eux a en effet, une personnalité très différente et pourtant, ils ne manquèrent pas dès leur plus âge de faire les 400 coups ensemble.

Adrian plutôt beau gosse, est issu d’une famille bourgeoise et a parfaitement réussi sa vie - ou presque - à New-York, tandis que notre narrateur, mal dans sa peau, issu d’une famille modeste qui côtoie la prostitution, peine à trouver sa place.

Avant de mourir, Adrian, qui avait pourtant tout pour lui, a déclaré à son ami: «J’aurais volontiers été toi, je le pense vraiment.» et de rajouter dans sa lettre « j’ai besoin de te parler d’une chose qui me tourmente depuis longtemps.». C’est cette dernière phrase qui ne cesse de tourmenter notre narrateur. Des secrets l’un pour l’autre, ils en ont eu. Et c’est peut-être finalement ces moments de troubles qui s’essaimèrent dans leur vie, qui ont fait de celle-ci et de leur amitié, ces contours si chaotiques.



Ce roman se conçoit comme un questionnement. Ce n’est pas de la nostalgie qui ressort de ce deuil mais plutôt un retour sur soi. Connaissons-nous vraiment ceux qui nous entourent ? et de soi-même finalement, que connaît-on ? Grøndahl pour cela, y mêle habilement passé et présent. L’écriture y est dense, subtile et intelligente pour sonder le plus profond des sentiments et de l’être.

Ce n’est sans doute pas étonnant si notre narrateur aime les estampes. J’y vois un parallèle intéressant sur la propre vie du narrateur, quand on sait que pour fabriquer ces images il faut d’abord inciser la matière. Entailler les souvenir pour comprendre l’existence… Le rapprochement avec les estampes d’Hokusaï « le monde flottant » n’en est que plus troublant et donne une autre image des pensées qui hantent notre personnage.



C’est un roman auquel j’ai été très sensible et qui m’a beaucoup touchée.
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Les Mains Rouges

Le sujet principal du roman (le terrorisme révolutionnaire des années 1970 en Allemagne) est intéressant et traité subtilement, c'est à dire de manière non résolument caricaturale. L'histoire est cependant racontée dans un style détaché et froid qui participe peut-être à la neutralité de l'auteur dans l'analyse des faits mais nuit à l'agrément de la lecture - ce qui est dommage mais non rédhibitoire, compte tenu de sa brièveté (200 pages).
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Virginia

Virginia est un récit simple et pudique. Court roman ? Longue nouvelle ? Une certitude : le texte se suffit parfaitement à lui-même. Le jeune homme, cinquante ans après les faits, nous conte cet été et ses premières émotions amoureuses pour la jeune femme qui était hébergée sous le même toit que lui. S'il nous confie ses tourments (difficile de ne pas trop en dévoiler), il lui faudra deux brèves rencontres, à des années de distance, avec la jeune femme mariée, puis divorcée pour entendre sa version de cet été.

Jens Christian Grondhal raconte avec douceur et finesse des vies banales, presque inaccomplies en dépit de réussite visible. L'héroïne répand son parfum sur ses pages et pourtant elle échappe autant au narrateur qu'à son mari, qui l'a sincèrement aimée. Ses non-dits et ses ellipses ne nuisent en aucun cas à la poésie de ce texte, qui me donne sincèrement envie de découvrir plus avant l'oeuvre de cet auteur.
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Le Grand Tour

Grasset nous a gratifiés, avec bonheur, de cet ouvrage collectif : la présidence française à la tête de l’Union européenne n’ayant pas commencé sous les meilleurs hospices, cet ouvrage tient à nous rappeler les racines de cette union. Politique, économique, avant tout, mais aussi culturelle : et dans la mesure où elle est à l’origine de conséquentes subventions à destination du domaine de l’édition, spécialement des moyennes et petites structures, il est toujours bon de s’en rappeler.



Fort des vingt-sept pays de l’Union Européenne, le maître d’oeuvre de cet ouvrage, l’auteur Olivier Guez ouvre, avec sa préface, la voie aux vingt-sept auteurs respectifs, certains que j’ai pu lire dans le passé. C’est cette diversité de nationalités, dont certaines encore peu représentées dans l’édition française, et spécialement celles est-européennes, qui m’ont donné envie de m’atteler à ce Grand Tour littéraire par la lecture de l’Union Européenne. Pour commencer, il y a Olivier Guez, l’auteur de l’inoubliable et passionnant La Disparition de Josef Mengele. Le fait que son roman m’ait laissé une impression très favorable a sans doute favorisé ma décision. Que je ne regrette pas. J’ai beaucoup aimé l’idée de réunir en un ouvrage autant de perceptions différentes de l’Union Européenne qu’elle compte de pays, vingt-sept déclinaisons d’une union basée avant tout sur une union économique, de ce qu’elle provoque dans ces vingt-sept esprits différents, vingt-sept symboles différents. Si le domaine financier est d’abord l’enjeu premier de cette union, on peut considérer ce recueil comme une prolongation de cette union puisqu’il la concrétise sous le point de vue littéraire. J’attendais certaines avec plus d’impatiences que d’autres, les nouvelles baltes, des pays issus de l’ex-Yougoslavie, des Balkans. Mais il y a eu d’agréables surprises, pas forcément celles que j’attendais.



Le recueil est divisé en cinq parties selon la direction qu’a choisi de prendre l’auteur : la première partie Cicatrices se concentre sur le passé des nations. Si on retrouve l’Allemagne en tout premier lieu, on ne s’étonnera pas que Daniel Kehlmann ait choisi un symbole fort du pays divisé, la prison de Hohenschönhaus, qui servit à la Stasi à enfermer ni vu ni connu les prisonniers politiques. On retrouve le même parti pris pour la Finlande et Sofi Oksanen qui a choisi le navire M/S Georg, qui servait à rejoindre la Finlande et l’Estonie. Chypre et la Lituanie. On retrouve un deuxième chapitre, Errance, la France, représentée fièrement par Maylis de Kerangal, la Suède, la Slovénie et la Lettonie. Le troisième chapitre, Fantôme, inclut la Pologne, l’Irlande, la Roumanie et la Slovaquie. Le quatrième chapitre, Chair, ouvre la voie à l’Espagne, Malte et la Bulgarie. Le cinquième chapitre, Villégiatures, présente le Danemark, l’Autriche, la Grèce et les Pays-Bas. Le sixième chapitre, Blessures, annonce le Luxembourg, l’Italie, le Portugal et la Croatie. Le septième et dernier chapitre, Nostalgie, présente la Hongrie, la Belgique, l’Estonie et la République Tchèque. Chacun des récits de ce recueil mêle la culture et le passé d’un pan du pays avec un présent marqué, entre autres chose, par la présence du Covid, ce qui constitue que l’on veuille ou non un point commun entre les pays. En lisant ce récit, on se rappelle que l’Union européenne, c’est aussi Chypre, Malte, la République d’Irlande, les pays Baltes ainsi que la Bulgarie. Et c’est l’occasion de découvrir des auteurs. Il se trouve que j’en avais déjà lu certains : Sofi Oksanen et Le parc à chiens, Kapka Kassabova et Lisière, Rosella Posterino et La goûteuse d’Hitler.



Il y aurait beaucoup à dire sur ces différents chapitres au travers desquels les auteurs recréent chacun à leur façon le lien qui unit leur pays à l’union européenne : si Rosa Postellino a choisi l’angle politique qui fait de son pays une plaque tournante des réfugiés, Maylis de Kerangal a choisi de traiter une page historique à travers les plages normandes du débarquement. D’autres comme l’irlandais Colm Toibin a choisi la figure de proue littéraire irlandaise, James Joyce, et avec succès, ce fut l’un des textes que j’ai préférés. J’ai aimé lire Tomas Venclova expliquer l’identité de la Lituanie d’après ses trois villes principales, Vilnius, Kaunas et Klaipéda, l’auteur grec Ersi Sotiropoulos évoquer le temple de Bassae. Nous avons vingt-sept points de vue uniques et précieux sur le rapport de leur pays à l’Europe, Tomas Venclova présente le sien comme une sorte d’Europe en miniature. Björn Larsson, porte-parole de la Suède, démontre de la position extra de son pays, pour qui l’Europe représente le sud, dont le Danemark est le point de départ. Il y démontre la variabilité du concept même Europe/Union Européenne, où les uns sont à l’euro et pas les autres. Le texte de Norman Manea, qui représente la Roumanie, cerne parfaitement bien cet espace géographique, par le biais d’une des région la Bucovine, et ses mouvements migratoires. Vingt-sept perspectives différentes qui forment un kaléidoscope, bien sûr incomplet et partial, de ce territoire dont les racines slaves, scandinaves, latines, germaniques lui donnent sa richesse aussi bien que sa complexité et son ambivalence. À l’image de ce temple grec de Bassae, unique en son genre par cet alliage de « caractéristiques archaïques » aux « tendances novatrices », issu du récit relatif, que l’auteur pose en symbole de l’Européanisme, démocratie, citoyen contre barbares, et qu’il qualifie de « mariage unique d’éléments disparates » : on ne saurait trouver meilleure définition. Cette Union Européenne, quoique morcelée, est finalement unifiée par ses mers, ses fleuves, ses frontières qu’elle est détentrice au fond d’une histoire commune, avant comme aujourd’hui : des frontières au sud et à l’est, qui nous concerne tous.





Je conseille vivement la lecture de cet ouvrage collectif, les textes se lisent rapidement et étant donné la variété des pays et des thématiques, on ne se lasse jamais. On redécouvre certains pays, on en découvre d’autres, la lecture de ce recueil est une expérience culturelle inégalable. J’ai également très apprécié de découvrir ces auteurs que je n’ai pas encore lus – Le recueil est en plus doté d’une partie biographique en fin d’ouvrage – et que j’aimerais appréhender plus amplement ultérieurement. Peut-être que je prendrai le temps de consacrer un post pour chacun de ces textes, la richesse de chacun des textes s’y prête totalement.




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Quatre jours en mars

Un roman introspectif : Ingrid, pendant les quatre jours qui la ramènent vers son fils, arrêté pour attitudes racistes, revoit son passé, son divorce, sa liaison, ses choix qui ressemblent étrangement à ceux de sa mère... Tout est minutieusement écrit, Jens Christian Grondal nous livre ici un portrait de femme "moderne" écartelée dans des choix plus subis que choisis. On peut s'ennuyer, voire s'embourber dans les méandres de la pensée d'Ingrid mais il en va de l'intérêt de l'épilogue de ne pas se décourager !
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Quelle n'est pas ma joie

Ellinor a soixante dix ans et vient de perdre son mari Georg... Elle va écrire une longue lettre à Anna, sa meilleure amie, disparue des années plus tôt, lors d'un séjour en montagne, emportée par une avalanche, en même temps que Henning, son premier mari.

Après le décès de leur conjoint respectif, Ellinor et Georg se sont rapprochés, et élevé ensemble les jumeaux...

La narratrice raconte cette vie qu'elle a choisi, mais a vécu à la place d'une autre avec ses surprises, ses joies mais aussi ses ressentiments...



L'auteur dissèque dans ce court roman les relations de couple, les sentiments troublants face à l'adultère, l'absence, la solitude...

Ce récit parle du deuil et de la vie, de mémoire et de souvenirs mais aussi de rancoeur et de petites vengeances... dans une belle écriture dont la lecture comble tous les silences.

A lire





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Piazza Bucarest

L'auteur :

Jens Christian Grøndahl, est il vraiment l'un des meilleurs écrivains de sa génération ?

Ce n'est pas moi qui le dit (même si je ne suis pas loin de le penser)... ce sont les éditions folio qui l'écrivent !

Et lui que dit il de lui, que fait il dire de lui à son personnage, je suis "doué pour remuer les tourments de mon nombril avec une cueillette à thé."



Détour dans la péninsule du jutland,

Découverte du Kattegat, nom venant du néerlandais et qui signifie chatière ( Cattégat en français, espace maritime, comprenant plusieurs détroits au sud et une vaste baie au nord, s'étendant entre le Danemark et la Suède, plus précisément entre la péninsule danoise du Jutland et la province suédoise de Halland).

Je ne connaissais pas cette appellation, l'endroit idéal pour observer la séparation entre la mer du Nord et la Baltique. Je m'y suis risquée et il me reste à aller me perdre dans les dunes de Skagen !



Une quatrième de couverture pourrie de chez pourrie.

Scott ne demande rien à personne, le narrateur a le besoin pressant de raconter une belle histoire alors il suit les traces d'Elena, il la piste à travers sa fuite en Europe.

Bucarest,

Les environs de Florence.

Il réécrit ou invente l'histoire d'une femme qui a toujours été un mystère pour lui, la compagne de celui qu'il a pu considérer comme son père, une errante qui a jour à rencontré un errant.

L'actualité de la Roumanie est évoquée et nous montre le besoin de fuite que l'on pouvait ressentir à se retrouver enfermé dans un quotidien sans espoir sans but.

La fuite vers un ailleurs, une façon de se fuir soi même, fuir son passé, ce qu'on a refusé d'être à un moment, et puis l'exil mot pas vraiment douloureux car est on vraiment parfois de quelque part ?

Les lieux se ressemblent, les mêmes arbres, les mêmes branches oscillent au même vent, les mêmes feuilles tombent, les mêmes oiseaux chantent.

C'est juste comment on se sent, comment on ressent les autres, c'est juste ça qui compte le reste n'est qu'un détail dans l'histoire.

Lecture enthousiasmante, j'adore l'écriture de ce Monsieur !
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Les portes de fer

Beau portrait d’homme ! Le narrateur s’interroge sur ses histoires d’amour, sur les femmes qu’il a rencontrées, qui l’ont quitté brutalement, ou dont il s’est séparé, sur le sens de sa vie. Malgré un côté nostalgique, le narrateur montre une grande soif de vivre. Il croque chaque moment avec délectation. Et même s’il refuse de s’engager dans une vie commune, il parvient à faire de sa vie une symphonie. Des regrets ? Oui il en a, comme tout le monde, mais cela ne le rend pas amer.



J’ai ressenti une palette de sentiments variés à la lecture de ce roman. Il m’a passionnée (surtout la première partie de la vie du personnage, sa période adolescente), il m’a amusée parfois, il m’a ennuyée parfois aussi, je m’y suis retrouvée de temps en temps, je me suis questionnée sur ma propre vie au regard de celle du narrateur.



Comme dans les deux autres romans que j’ai lus, Grondahl dissèque la nature humaine. Il entre dans tous les recoins du cœur et de l’esprit de son personnage, il analyse, il triture, il remue, il rend compte de l’imbroglio de la pensée humaine.
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Les portes de fer

Ce roman, c’est l’histoire d’un homme à travers trois époques de sa vie. A 18 ans, le narrateur se passionne pour la philosophie. Posters de Marx et de Hendrix dans sa chambre, le cœur ancré à l'extrême gauche, il voit sa mère emportée par le cancer et être remplacée dans la foulée par une inconnue. Première déconvenue amoureuse avec la belle Erika qu’il aura rejointe à Berlin sur un coup de tête, en vain. Puis nous le retrouvons quarantenaire, au milieu des années 90. Devenu enseignant, divorcé de Maria, père d’une ado, il recueille un élève venu de Serbie et a une aventure avec sa mère, Ivana. Elle disparaîtra sans laisser de trace. Troisième temps, troisième époque. A la veille de ses 60 ans, grand-père depuis peu, il déambule seul dans les rues de Rome et rencontre Jessie, une photographe qui pourrait être sa fille et avec laquelle il part vers le sud…



A quoi tient la vie d’un homme ? Pour Jens Christian Grondahl, essentiellement aux femmes qui l’ont traversée. Du moins celles avec lesquelles nous passons « plus qu’une simple nuit de hasard ». Lisbeth, Erika, Adèle, Viviane, Maria, Ivana, Benedicte, Jessie. Des femmes aimées et perdues qui nous laissent parfois penser que l’on est passé à coté de l’essentiel. Ou pas. Quoi qu’il en soit, aucune raison de dramatiser pour autant. Il reste forcément quelques regrets mais on finit toujours par s’en accommoder.



Que j’ai aimé ce portrait sobre, mélancolique mais jamais geignard et surtout ne jouant pas sur la corde du « c’était mieux avant ». J’ai apprécié retrouver ce « même homme à des âges différents, avec des nuances différentes, avec une répartition de connaissances et d’espoirs, de pesanteur et de vivacité qui n’était plus tout à fait la même ». Il m’a touché ce narrateur fou de livres et de culture, amoureux de son métier, « arrogant et plein de doutes sur lui-même », ce solitaire conscient que la vie des siens, dont il ne s’est jamais vraiment préoccupé, « avait continué dans toutes les directions, sans [lui] ». Rien de plaintif donc, chez celui qui n’a jamais eu peur de vieillir, considérant au contraire que « les ans sont comme une lente arrivée vers moi-même. »



Un texte superbe sur le temps qui passe, le désir et la tristesse de son assouvissement, le désenchantement comme marque de fabrique du bourgeois occidental. Tout en pudeur et sans esclandre. Un régal.


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Quatre jours en mars

Découvert cet auteur par la presse ,les critiques étant élogieuses, j avais acheté ce roman il y a 2 ans ,je viens de le retrouver dans une caisse et de le lire enfin.

Fluide,bien écrit ( ou bien traduit) cet opus se lit facilement et rapidement.

Il est question d une femme ,architecte dont la carrière brillante et sans fautes contraste avec une vie sentimentale chaotique,mariée a un homme charmant ,elle le quitte brutalement en le laissant lui,pleurant ,effondré ,et son jeune fils qu elle repousse littéralement pour pouvoir s enfuir ....

Tombée sous le charme d un quinquagénaire marie aux tempes grisonnantes mais raffine et galant...ils se verront les week end et quelques jours voles par ci par la....celui ci ne quittera jamais son épouse ( sauf à la toute fin mais coup de théâtre...)

Coup de tonnerre dans cette banale histoire:elle est appelée un jour par le commissariat de police local :son fils unique qui vit chez elle( son père s est console et remarie bien vite après la séparation) a été arrête avec d autres adolescents pour le tabassage en réunion d un jeune immigré.

Cet acte lâche et honteux lui fait reconsidèrer le fil de son existence et sa part de culpabilité :comment en est on arrive la ?

En surimpression (je trouve cette dimension du roman la plus attachante et réussie)le récit de son enfance ballotée ,abandonnee,solitaire et de ses relations avec ses parents: un père froid et demeurant un quasi inconnu et une mère immature se vivant plus comme fille de .... Que mère de ... Récit aussi de la vie de sa grand mère maternelle écrivaine à succès sur le retour, également divorcée ...

L histoire se répète t elle sans cesse? Commet on inéluctablement les mêmes erreurs que ses parents et grands parents?serait ce de ne pas avoir été assez aimée enfant qu on ne peut à son tour aimer et accepter d être aimee...?

Notre destin,notre vie sont ils a ce point détermines par les errements ou les réussites de nos parents....?

Vastes sujets d écritures...

Bon...

Je ne peux m empêcher de trouver ce roman glacial,moralisateur et un poil sexiste:

La narratrice après avoir mené une vie de "femme libre" carrière ,divorce,amant se retrouve finalement seule abandonnée par son fils qui retourne vivre chez son père et par son amant :"bien fait pour elle "me semble t il lire entre les lignes.( même si le pourquoi de ces errements est grave dans l histoire familiale)

Glacial,oui ,tout est narré avec détachement sans trop entrer dans les détails,comme un rapport d autopsie.

L auteur ne semble pas avoir beaucoup d affection pour son personnage principal ni pour les femmes en général,il a probablement lui aussi une matrilinéarite a problèmes









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Les Mains Rouges

Un roman assez court qui évoque les groupes d'extrême gauche des années 70, leur politique mais aussi leur violence.

En 1977, au Danemark, un étudiant travaillant à la consigne de la gare de Copenhague fait la rencontre d'une jeune fille, Randi, qu'il aide à trouver un hôtel et avec qui il sympathise. A son départ, elle lui laisse un clé de consigne. Il y découvre un sac rempli de billets.

Le jeune étudiant est désormais marié et salarié. En effet, vingt ans ont passé... Mais quand il recroise par hasard Randi il n'a rien oublié et va découvrir son secret.
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