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Critiques de Jens Christian Grondahl (277)
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Quatre jours en mars

Quatre jours, jeudi, vendredi, samedi et dimanche dans la vie d'Ingrid Dreyer. Elle a quarante-huit ans, elle est architecte, divorcée, mère d'un adolescent de quatorze ans et amoureuse d'un homme marié.

Elle est en voyage professionnel à Stockholm, lorsqu'on lui demande de rentrer d'urgence à Copenhague car son fils Jonas a été arrêté par la police pour avoir participé à des actes de violence contre un jeune Arabe. L'acte de son fils est comme un premier choc. Ingrid va se replonger dans son passé pour essayer de comprendre comment elle en est arrivée là. Elle revoie ses souvenirs de jeunesse, son mariage raté, sa vie amoureuse... Va-t-elle reproduire les mêmes erreurs que sa mère et sa grand-mère ?

[...]
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Quatre jours en mars

J'ai abandonné ce roman en cours de route. Effet de la traduction ? J'avais tout le temps l'impression que l'auteur gardait ses distances face à ses personnages. Cet impression de froideur me laissait mal à l'aise.

J'avais envie d'intituler ce roman: les déboires ennuyeux de la classe moyenne. La relation mère-fils est très mal racontée dès les premières pages. On accroche pas. Trop froid pour moi.
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Les complémentaires

J’aime l’écriture de cet auteur. C’est indéniable. C’est le roi de l’introspection, de l’analyse des sentiments.



Le thème de ce roman c’est le basculement. Comment un couple qui vivait tranquillement depuis 25 ans avec l’assurance que tout fonctionnait parfaitement bien, se trouve tout à coup plongé dans le doute, dans les souvenirs, dans la réflexion. Un petit (quoi… que… trouver une croix gammée sur sa boîte aux lettres n’est pas vraiment anodin…) événement peut déclencher une remise en cause des fondements de notre vie ! Ce qui n’est pas toujours négatif d’ailleurs…



Là où Grondahl est très fort c’est dans l’art de la narration. Présent et passé sont intimement liés, ils s’imbriquent l’un dans l’autre, se superposent, se chevauchent, se refléchissent, sans jamais perdre le lecteur . Chaque long chapitre est centré soit sur David, soit sur Emma. Et l’on comprend ainsi de quelle manière ils fonctionnent, ce qu’ils ressentent profondément, grâce à l’alternance des points de vue.



L’autre thème fort du roman ce sont les questions d’appartenance à une religion, à une culture… Pourquoi David est-il amené à rejeter son identité juive ? Comment ? Qu’est-ce que cela reflète ? L’auteur parvient très aisément à nous immerger dans la complexité de l’être humain.



J’émettrais un bémol : une fois n’est pas coutume, j’ai trouvé le texte trop court, j’aurai aimé suivre ces deux personnages plus longtemps…
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Sous un autre jour

Les romans de Grondahl attiraient mon regard depuis plusieurs semaines dans les rayonnages de la bibliothèque. Je me suis lancé sur Sous un autre jour. Je n'ai pas du tout accroché à l'histoire de ce roman ni à ses personnages.



L'histoire m'a plu dans le résumé mais quand j'ai commencé j'ai trouvé que l'histoire était longue à se mettre en route à cause de nombreux flashbacks.



Le personnage d'Irene est difficile à saisir, on ne peut pas la plaindre lorsqu'elle apprend que son mari la trompe parce qu'elle l'a déjà trompé, quand il décide de la quitter elle décide d'un coup qu'elle ne l'a jamais aimé. Alors même si elle part à la recherche de son vrai père, même si elle à la recherche de son identité, elle ne réussit pas à être attachante.



Je ne sais pas si je continuerai à me tourner vers cet auteur par peur d'être déçu une fois de plus.
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Silence en octobre

Le silence, c’est ce qui tombe sur le narrateur lorsqu’Astrid, sa femme, quitte le domicile conjugal après 18 années de vie commune. Pourquoi ce départ ? La découverte d’une aventure passée avec Elisabeth lors d’un séjour newyorkais ? La certitude de ne pas pouvoir remplacer Inès, l’amour passionné de jeunesse, dans le cœur de son homme ? La conséquence de l’effritement de leur couple ? Ces questions ne trouveront pas vraiment de réponses. Mais l’important est ailleurs, dans ce qui pourrait être un mixte entre le « Fragment d’un discours amoureux » de Barthes ou certaines pages de la « Recherche » de Proust. Le narrateur se lance dans une longue et poétique dissection de ses relations avec les femmes de sa vie, sur lesquelles il porte un regard tendre mêlé de douceur et de finesse, sans pourtant les épargner. Cet homme est clairement un amoureux de l’amour plutôt qu’un mari ou un compagnon. Historien de l’art, il analyse, sans concession ni méchanceté, le cirque social de l’élite intellectuelle danoise. Insensiblement, il glisse vers les rives plus troubles de l’introspection. Méditation, tristesse, nostalgie, le passage du temps sur les choses et les êtres sont au programme. Du genre : qui suis-je, comment peut-on se construire sa vie, quelles directions lui donne-t-on ? Très belle plume indéniablement. Profonde, romantique, dense. Grondahl est sans contexte un styliste de grand talent. Malheureusement, à force de se concentrer uniquement sur le sort de son narrateur, le procédé finit par tourner à vide. Alors que je m’étais plongée avec délice dans les premiers chapitres, je me suis surprise à survoler les dernières pages.
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Silence en octobre

Une femme quitte un homme. Alors il se souvient. Du début de leur histoire, de la vie d'avant, des moments forts. Il parle du temps qui passe, de l'absence, de la mémoire, de la fuite, des chemins que l'on aurait pu prendre. Il cherche à savoir si sa vie aurait pu être autre.

Un très beau roman. Sensible. Juste. Qui découpe les impressions fugitives au scalpel.
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Virginia

Ne vous fiez pas aux premières pages...



Virginia de Jens Christian Grøndahl n’est pas un nième roman bateau sur les premiers émois, la deuxième guerre mondiale et la beauté des fjords. Quoiqu’il soit aussi un peu tout ça à la fois mais pas que.



Elégiaque et limpide, ce tout petit roman est un vrai bonheur de lecture qui donne envie d'aller au-delà du polar scandinave.



Tout est subtil, fin, dans les non-dits - on est très loin des romans anglo-saxons prémâchés.



Une vraie belle découverte d'un auteur sensible et d'une histoire simple et émouvante.
Lien : http://logresse.blogspot.co...
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Quatre jours en mars

Ma critique : Jens Christian Grondahl Romancier danois, Né à Lygby-Taarbaek le 09 novembre 1959

Ingrid, proche de la cinquantaine va remettre sa vie en question, l’élément déclencheur est Jonas son fils qui est arrêté après avoir violenté

un jeune étranger.Pour toute réponse à cet acte, elle gifle son fils qui se réfugie chez son grand-père.Elle ne comprend pas sa réaction, sa vie défile en 4 jours. Elle revoit son enfance entre deux femmes sa grand-mère et sa mère , son mariage, son divorce et sa liaison depuis quelques années avec un homme marié plus âgé qu’elle.

L'auteur va nous faire revivre sa vie avec de fréquents allers-retours entre le passé et le présent. Chaque femme de cette famille sur trois générations a vécu la même situation. Peu à peu Ingrid perd ses repaires, les doutes s’installent, ne peut elle que reproduire ? C'est un très beau roman sur la difficulté d’être femme, le désir de vouloir vivre sa vie, la vie en couple ainsi que les relations parents enfants.Ces auteurs nordiques sont merveilleux. Beaucoup de tendresse dans ce livre, nous avançons avec Ingrid, découvrons pas à pas son avancée ses doutes sont les nôtres. A lire absolument !!! Nena
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Quatre jours en mars

A l'approche de la cinquantaine, Ingrid a un fils adolescent, est divorcée depuis huit ans, et a un amant marié beaucoup plus âgé qu'elle. Nous l'accompagnons quatre jours. En ce jeudi, elle apprend que son fils est arrêté pour avoir passé un jeune garçon à tabac. En route pour le rejoindre afin de "comprendre" comment il a pu en arriver là, Ingrid gamberge, se souvient. De sa vie conjugale, de son amant et de leur liaison, du couple parental...

Comme ce roman m'a semblé long, lent, ennuyeux, pénible à suivre ! Le récit piétine, avance, recule. On est interpellé au début par le drame causé par l'adolescent, mais bien vite l'intérêt se relâche au fil des ruminations de cette femme sur sa vie. D'accord, l'analyse psychologique féminine est subtile, brillante même (ce don m'épate toujours chez un auteur masculin !), les réflexions sur le couple et l'adultère particulièrement pertinentes, mais... ça ne suffit pas ! J'abandonne p. 170/440...

Comme quoi, il ne faut pas se jeter aveuglément sur la dernière parution d'un auteur quand on s'est régalé avec son précédent ouvrage (le roman 'Les mains rouges' m'avait beaucoup plu).



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Quelle n'est pas ma joie

Deux couples : Anna et Georg puis Ellinor et Henning. Lors de vacances dans les Dolomites, Anna et Henning sont tués sous une avalanche. Ellinor et Georg se marient quelques temps plus tard.



A la mort de Georg, Ellinor ressent le besoin d’écrire à son amie Anna, morte depuis des années. Sur ses relations avec Georg, avec les jumeaux (les enfants d’Anna), sur leur amitié, sur son histoire, celle de sa naissance.



C’est un monologue pas du tout ennuyeux, au contraire. Il n’y a pas de dialogue mais cela se lit très facilement même si le sujet est profond. Le deuil.

A sa manière et en se racontant Ellinor, fait le sien et s’ouvre à une nouvelle vie, une nouvelle liberté.



Le titre m’intrigue, traduit du danois cela donne « Souvent je suis heureux(se) » (traduction Reverso) qui correspond mieux au livre je pense.

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Les jours sont comme l'herbe

Jens Christian Grøndahl est à mes yeux l'auteur de la psychologie féminine. Mais dans ce recueil de 6 longues nouvelles, qui constituent presque autant de petits romans, il élargit nettement le spectre de ses personnages. On y retrouve certes, comme souvent dans son œuvre, la femme d'âge mûr qui jette un regard rétrospectif sur sa vie, mais aussi, et c'est plus inhabituel chez lui, des portraits d'adolescents ou d'hommes. Les six nouvelles ne se valent pas forcément toutes, mais j'ai été particulièrement touché par "Edith Wengler", portrait d'une actrice fictive (pour le coup, du pur Grøndahl), par "Je suis la mer" où un riche homme d'affaire décide de faire croire à son suicide (mais où en fait, l'épouse de ce dernier joue quand même le rôle primordial), et par "Hiverner en été" où une femme doit enquêter sur les malversations de la famille de son beau-fils. Encore et toujours, c'est dans la description psychologique des femmes que Jens Christian Grøndahl excelle. la première nouvelle, celle qui donne son titre au recueil, est la description d'une amitié entre deux adolescents. J'en attendais beaucoup, car le lieu (Skagen) me fascine, et la période (les jours qui suivent la Libération) m'intéresse, mais j'ai été moins convaincu, j'ai trouvé le texte un peu bavard.
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Bruits du coeur

Une lettre qui arrive après la mort de son auteur, deux amis d'enfance, l'un à Copenhague, l'autre aux Etats-Unis. Une femme entre les deux, sœur de l'un, maîtresse de l'autre. Une grande demeure bourgeoise, des estampes japonaises, un hôtel de passe. Et entre les lignes, une vie racontée, une réflexion introspective et nostalgique, portée par un style intimiste. Le passé échappe, glisse, oblige à se contenter d'interprétations insatisfaisantes. Je me suis un peu ennuyée, la faute peut-être à quelques longueurs, même si l'écriture est fluide et élégante. Le manque d'action ne me gène pas d'ordinaire, mais je suis restée en dehors de cette lecture à l'atmosphère mélancolique.
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Le Grand Tour

Quelle bonne idée : un récit, un souvenir, une tranche d'histoire, une anecdote ou une réflexion par un(e) écrivain(e) de l'Union Européenne ! Vingt-sept auteur(e)s ; toute la diversité de l'Europe ou presque.

Je n'ai pas trouvé tous les textes à mon goût, forcément, mais je ne regrette pas ce voyage à travers le temps et l'espace de mon continent. J'ai aimé longer les remparts de Tallin, découvrir la Bucovine, parcourir le siècle dernier le long des côtes croates, connaître les hauts et les bas de l'industrie textile de Brno, regarder l'immensité de l'océan comme Henri le Navigateur. J'ai ressenti de la colère en lisant les atrocités subies par les juifs de Varsovie et de la tendresse pour la mélancolie de tel ou telle autre héros de ces courtes productions. Un beau tour d'Europe.
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Quelle n'est pas ma joie

« Voilà, ton mari est mort lui aussi, Anna. Ton mari, notre mari ».

Ainsi débute le libre de Jens Christian Grondahl. Ellinor vient de perdre son mari Georg qui fut également celui d’Anna.

Ce temps de deuil l’autorise à se retourner sur son passé, non pas faire le bilan mais de parler, à travers Anna, à elle-même, de sa vie par procuration ou à la place de.

Ellinor ne s’est jamais sentie à sa place, jamais autorisé à, même avec son premier mari Henning. Comme l’impression qu’il est resté avec elle par devoir et non par amour, suite à son avortement qui la laisse stérile, de lui avoir volé sa vie, de ne pas être dans la bonne vie, de ne pas avoir droit au bonheur. Elle trouve quasi normal la liaison de son mari et Anna, elle est tellement mieux qu’elle.



Petit-à-petit, Ellinor remonte dans sa vie, ses relations difficiles avec sa père célibataire. Qui plus est, Ellinor est fille de boche ! Sa mère a eu une liaison, une histoire d’amour avec un soldat allemand qui n’est jamais revenu la chercher, qui ne sait pas qu’elle existe. Après cela, elle s’interdit de vivre, d’avoir une vie de couple et a, de ce fait, bridé sa fille. Ceci, la narratrice ne l’a raconté à personne, même à ses deux maris ; ce secret est enfoui au fond d’elle et l’a empoisonné toute sa vie durant.

« Il ignorait totalement mon existence…. Comment ai-je pu vivre avec ça ? Avec le fait qu’il ne l’a jamais su ? »

Tout au long du livre, Ellinor dissèque sa vie sans s’appesantir sur son mal être, c’est ainsi, point final. Et toujours cette impression de n’être pas la bonne personne, de ne pas être à la bonne place.

Épouser Georg, a été un long glissement vers cet acte. Elle s’est occupée de la maison, des jumeaux, elle qui ne peut avoir d’enfant. Pas facile de prendre la place et le lit de son amie, même morte, même amante de son propre mari ! «Au début, nous étions obligés d’éteindre la lumière et de faire comme si nous étions quelqu’un d’autre »

« Peu à peu, notre histoire a duré plus longtemps que celle entre toi et Georg. Nous étions unis.» Cela sonne comme une justification, un état de fait, ne pas dire qu’ils formaient un vrai couple et que, l’amour était présent.

Après le décès de Georg, elle vend la maison située dans un quartier résidentiel pour acheter un petit appartement dans son ancien quartier populaire, histoire d’être à sa vraie place ?



Un long monologue à son amie disparue qu’elle a, en quelque sorte « remplacée.« Pour moi, il n’a jamais été question de pardon quand tu es morte. Cela n’a aucun sens de pardonner ou non à une pierre tombale, qu’elle soit en calcaire ou en granit »



Le ton du livre n’est pas en plomb, le sérieux, la tristesse, sont parfaitement contrebalancés par l’humour, l’ironie, la douceur.

Maintenant qu’elle se retrouve face à elle- même, il lui faut le courage de vivre pour elle, par elle-même « Nous pardonnons à nos parents qu’ils nous oublient, à condition qu’ils s’aiment.» Ce qu’elle n’a pas connu avec sa mère et son père jamais vu.



Une belle découverte de cet auteur que je pense très certainement lire à nouveau
Lien : http://zazymut.over-blog.com..
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Sous un autre jour

L'auteur sait fort bien faire de l'introspection chez ses personnages à défaut d'une histoire haletante la psychologie est intéressante.
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Quelle n'est pas ma joie

Née à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, Ellinor a vécu une enfance solitaire avec sa mère dans le quartier populaire de Vesterbro à Copenhague.



Très jeune, elle a connu celui qui allait devenir son mari Henning. Celui-ci avait une personnalité plus forte qu’elle et la jeune femme s’est laissée diriger. Leurs meilleurs amis étaient Georg et Anna avec qui ils passaient toutes leurs vacances et beaucoup de leur temps libre.



Après la naissance des jumeaux de Georg et Anna, Ellinor a ressenti une très forte douleur et jalousie, elle-même ne pouvant plus avoir d’enfant suite à l’avortement auquel Henning l’avait contrainte avant leur mariage.



Alors que les deux couples passent leurs vacances dans les Dolomites, Henning et Anna sont emportés par une avalanche. Georg va alors révéler à Ellinor qu’ils étaient amants.



Effondrée, cette dernière va toutefois aider Georg à s’occuper au quotidien des jumeaux encore petits. Au fur et à mesure, elle va faire partie de leur vie et finira par épouser Georg.



Agée maintenant de 70 ans et veuve depuis peu, Ellinor écrit à Anna pour lui raconter ce que fut sa vie sans rien cacher de ses sentiments, ressentiments, déceptions mais aussi comment elle a fini par occuper la place qui était celle d’Anna autrefois.



» Qu’elle n’est pas ma joie » est un roman de réflexion sur la vie, le deuil, les circonstances qui font qu’à un moment la trajectoire se dévie. Ce n’est pas joyeux mais pas triste non plus. C’est un roman qui est empreint d’une grande sensibilité.



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Bruits du coeur

Jens Christian Grondahl

Bruits du cœur

roman Gallimard 1999 2002 267p

traduit du danois par Alain Gnaedig





Le ton est mélancolique. Le temps a passé, et passe encore quand la mort l'arrête et rappelle des moments du passé, avec des sentiments de culpabilité et d'incompréhension. Finalement c'est une enquête que mène le narrateur à la première personne qui vit à Copenhague, un homme de 39 ans dont celui qui fut son meilleur ami , Adrian, de deux semaines son aîné, vient de mourir d'une crise cardiaque, de stress, dit sa sœur Ariane, en lui laissant de son vivant une lettre dans laquelle il lui écrit qu'il a besoin de lui dire quelque chose que lui seul comprendra. A la dernière de leurs rencontres, il lui a répété par deux fois qu'il aimerait bien être à sa place.

Le narrateur est un homme chauve, plutôt perdu, père d'un fils de 13 ans, qui , après avoir quitté l'architecture, se passionne pour les estampes japonaises, parce qu'elles sont des « peintures du monde flottant », notamment celles de Hiroshige très doué pour le sens du détail, que partageait sa compagne Julie qui aimait à citer cette phrase : « Dieu est dans les détails. »

Adrian vient d'un milieu aristocratique, vivant entre une mère complètement déprimée depuis le départ de son mari, et sa sœur plus âgée de quatre ans, qui se révèle une brillante pianiste, mais qui n'atteindra jamais l'élite des virtuoses. Le frère et la sœur vivent très librement. A 12 ans, le narrateur, issu d'un milieu nettement plus pauvre, dont le père alcoolique qui tient vaguement un hôtel de passe a été plaqué par sa mère laquelle n'a jamais connu de relations sentimentales épanouissantes, nourrit des sentiments amoureux pour Ariane.

Les enfants grandissent, ne deviennent pas ce qu'ils rêvaient d'être, Adrian séduit beaucoup de femmes et s'enfonce dans l'alcool et s'enfuit à New York, Ariane couche avec le narrateur. Un soir de forte ivresse, Adrian rencontre sa sœur et le narrateur est témoin de cette rencontre déstabilisante.

Les scènes que le narrateur se rappelle sont imprégnées de la lumière, des reflets, des gestes qui les accompagnaient. Le narrateur se situe davantage dans l'observation des choses que dans l'action. Il est à l'écart de sa vie, toujours disponible pour un nouvel avenir dont il ne pressent pas grand-chose, peut-être parce qu'il n'a pas su garder Ariane, même si leurs corps ne s'accordent guère. Le Danemark fut aussi le pays du prince Hamlet qui s'interrogeait sur l'existence.

C'est la vie comme elle passe, celle de tout un chacun, la nôtre assurément, et les bruits du cœur des personnages résonnent en rythme avec les nôtres dans un quotidien qui se ressemble pour faire entendre le temps qui passe en portant des moments heureux et malheureux. Rien n'est jamais définitivement fixé. De celui dont le cœur ne bat plus, on aura aussi la clef du secret, dont les trois personnages principaux hésitaient à ouvrir la porte. Une amitié a desserré ses liens, et reprend autrement quand les liens desserrés s'accrochent à d'autres que tend, dans ses hasards, la vie.

L'écriture de ce livre est tissée de simplicité et de sincérité. On se prend de sympathie pour le narrateur de petite taille qui essaie de se trouver une place dans sa vie. La lecture, motivée dès les premières lignes, remue et implique.
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Piazza Bucarest

J'ai été tentée à plusieurs reprises d'abandonner la lecture de ce roman (le narrateur se lance dans des considérations hors intrigue qui de ce fait ralentissent la découverte de cette histoire) et puis je m'y suis accrochée et...j'ai bien fait car dans sa seconde moitié, le roman démarre enfin et le lecteur est plongé dans une histoire d'amour dramatique passionnante, en Roumanie. Comme si l'auteur avait eu l'idée de cette intrigue digne d'une nouvelle mais qu'il avait voulu à tout prix l'étoffer pour en faire un roman. Je suis donc un peu déçue.
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Quelle n'est pas ma joie

Un roman très touchant et très habilement construit qui n’est surtout pas le récit d’une liaison.

La narratrice, Elinor, une septuagénaire danoise veuve depuis peu, adresse une lettre à son amie de jeunesse, Anna, qui est morte il y a plusieurs décennies lors d’une avalanche. Elle s’adresse donc à son amie à la 2è personne pour lui raconter sa vie. Le « hic » c’est que Anna avait entraîné dans la mort le mari d’Elinor avec qui elle avait une liaison. Elinor s’était ensuite remariée avec le mari d’Anna et avait élevé leurs enfants.

Pas d’accents vindicatifs, pas de rancœur, cette lettre est prétexte à faire revivre le passé d Elinor : son mariage bien sûr, sa rencontre avec Anna - jeune femme belle et attirante-, son enfance d’après -Guerre privée de père , sa relation difficile avec sa mère, la manière dont elle est devenue la seconde femme de Georg, pourquoi elle-même n’a jamais eu d’enfant,etc.

Pour le lecteur, la vie d’Elinor se construit par petites touches, rien n’est chronologique, les souvenirs affleurent dans le désordre : la mémoire d’Elinor est sélective. Et parallèlement, on suit Elinor dans son « présent » : son déménagement d’un quartier résidentiel pour retrouver le quartier très populaire de son enfance, ses disputes avec les fils d’Anna qu’elle a élevés, etc.

Un très beau roman, très nostalgique, très émouvant dans lequel l’auteur a réussi l’exploit de se glisser dans la peau de son personnage féminin. J’ai beaucoup aimé !

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Quelle n'est pas ma joie

Un roman court et pourtant chargé d'émotion.... Il nous laisse une douce mélancolie lorsqu'on le referme.



C'est l'histoire...



D'Ellinor qui écrit une lettre à son amie Anna disparue depuis longtemps et dont le mari vient de mourir.



Petit à petit on découvre l'histoire de ces deux femmes et de leurs maris qui deviendront amis.



Ellinor devrait détester Anna qui a fauté avec son propre époux et pourtant on ne ressent pas vraiment de haine mais plutôt le regret de ne jamais avoir pu en parler de femme à femme.



On découvre les origines de chacun, les apparences dans lesquelles certains ont vécu. Mais aussi l'histoire de la mère d'Ellinor dans l'attente du retour de l'homme aimé mais qui jamais ne le cherchera... Ellinor quant à elle, ne s'est jamais senti à sa place dans ce monde "bourgeois"...



C'est un livre qui se lit très rapidement et qui nous touche dans sa douceur et dans sa justesse.








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