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Critiques de Jens Christian Grondahl (277)
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Piazza Bucarest

Scott, photographe américain établi au Danemark, rencontre lors d’un voyage professionnel en Roumanie Elena, qui lui sert de guide. C’est l’époque du régime Ceausescu, et pour permettre à la jeune femme de fuir le pays, il lui propose de l’épouser. L’union sera de courte durée : après quelques mois de mariage, la jolie roumaine le quitte, à son grand désarroi.



Des années plus tard, le narrateur, fils de la première épouse de Scott, lui apporte une lettre en provenance de Roumanie et destinée à Elena. A la demande de son ex beau-père, il accepte de jouer les facteurs et part à sa recherche.



L’écriture de Jens Christian Grøndahl a un parfum mélancolique, presque suranné. Il imprègne son récit d’une ambiance romanesque, qui adoucit la cruauté des événements décrits par un narrateur qui se pose davantage en tant que spectateur qu’en tant qu’acteur. J’ai ressenti aussi à cette lecture une impression de familiarité, d’intimité partagée, liées aux similitudes qui existent entre les émotions des protagonistes et celles que nous ressentons parfois nous-mêmes dans un quotidien sans héroïsme, où nous nous efforçons d’avancer en dépit des revers de l’existence.



La « grande Histoire », qui sert de toile de fond, n’est finalement pas si importante : elle semble n’être là que pour mettre en évidence les attentes et les désillusions des personnages. Le désœuvrement d’Elena, alors qu’elle est enfin en pays libre, l’illustre parfaitement : que faire de cette liberté, faut-il admettre qu’elle ne soit qu’un but et non un moyen ? Une fois conquise, elle met l’individu face à ses limites, ses responsabilités et à sa solitude : lui seul peut se faire le propre artisan de son bonheur.



« Piazza Bucarest » dégage un charme qui m’a séduite, et dont j’ai gardé des échos longtemps après l’avoir refermé…
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Les portes de fer

l y a quelques temps j'ai eu envie de lire et de découvrir un écrivain contemporain d'Europe du Nord, latitude inexplorée tant sur le plan touristique que littéraire pour ce qui me concerne.

Les quelques recherches effectuées m'ont conduit a arrêter mon choix sur J.C Grondahl et sur ce livre.

Impression largement favorable qui m'a permis en creux d'approcher d'assez loin certes, un pays, une culture a travers 3 épisodes d'un récit autobiographique comme autant d'instantanés sur 3 décennies successives et avec elles l'évocation en toile de fond des soubresauts du monde.

L'écriture de Grondhal est à la fois déliée et précise et son regard sur les gens qui l'entourent ne se départit pas d'une réelle bienveillance et d'une acuité véritable avec une prédominance des personnages féminins au menu d'un récit qui mesure le temps qui passe - sensible et emprunt de mélancolie .



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Quelle n'est pas ma joie

Ellinor a soixante-dix ans. Georg, son mari vient de décéder, et elle a décidé de vendre leur maison de banlieue chic pour revenir vivre à Copenhague dans le quartier de son enfance, plus coloré.



Dans ce roman, Ellinor tient une longue conversation avec Anna, sa meilleure amie et première épouse de Georg, mais aussi maîtresse de Henning, le premier mari d'Ellinor !  



Sauf qu'Anna et Henning sont morts depuis longtemps, emportés ensemble par une avalanche lors d'un séjour dans les Dolomites.



Ellinor raconte sa vie depuis ce tragique événement où elle a non seulement perdu son mari mais aussi appris qu'il la trompait avec son amie ! 



Ellinor raconte sa propre vie, mais aussi celle de sa mère, qui l'a élevée seule, rejetée par ses parents après avoir 'fauté' avec l'occupant allemand ...



Un roman sur le deuil, sur la mémoire, sur les choix de vie, choisis ou imposés, sur la rancœur, sur les surprises 



Un roman sur la vie écrit avec la pudeur et la concision habituelle de Jens Christian Grøndahl, dont je regrette à chaque fois la production confidentielle.



Un beau et tendre roman  
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Été indien

Été indien est le septième roman de Jens Christian, il a été publié au Danemark en 1994.

La citation commençant le roman donne le ton :

"il devrait y avoir deux langues distinctes :

l'une pour ceux dont la vie est sur la pente ascendante,

L'autre pour ceux dont elle est sur le déclin ".

Une vision de l'amour entre un écrivain et une photographe ..... celui que l'on ressent, celui que l'on donne, celui qui vous emprisonne.

La vision d'un homme,

La vision d'une femme,

Les deux points de vue sont décryptés.



Un roman sur la vie d'un écrivain qui a abandonné l'idée d'écrire .... trop dur ... trop d'incertitude ... peur d'affronter les autres au travers de ses propres mots.

Une rencontre dans le petit milieu artistique danois, très fermé... des rencontres avec de drôles d'individus et de drôles de groupies si bien décrites,

"J'avais déjà croisé deux ou trois de ces groupies de l'underground qui gagnaient le cercle magique de l'avant garde en affectant le rôle antique de muses des bohèmes rebelles. Elles étaient suspendues en grappes à ses épaules, pâles et fardées, lui trônait au milieu, mal rasé, avec son nez aquilin et son rire tapageur, comme un marin qui rentre les poches pleines."



Un roman sur l'amour ...l'amour de sa vie .... puis une faille avec la rencontre de l'ami qui change le jeu et les couples .... on se fourvoie dans une autre histoire d'amour pour lui, on se donne sans compter à celui pour lequel on se croit faite pour elle !

Mais l'amour est compliqué... l'amour peut étouffer et certain le chasse ... il faut alors affronter le vide .... et retrouver son premier amour !

"Et puis nous nous sommes pardonné le commencement de nos déclins réciproques, comme si, avec la lenteur et les précautions d'archéologues, nous retrouvions réellement ceux que nous avions été. Cette nuit là, nous avons trompé le temps, et peu importait que nous nous abusions nous mêmes."



Une écriture sur le fil ... sur le fil de nos sentiments.
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Quelle n'est pas ma joie

Ellinor , soixante-dix ans, est veuve pour la seconde fois. Au grand dam des enfants de son mari, Georg, elle vend la maison familiale et retourne s'installer dans le quartier populaire de son enfance.

A ce moment charnière de sa vie, elle s'adresse, sans aucune acrimonie, à Anna, qui fut et demeure par-delà les années, sa meilleure amie. Celle qui fut aussi la maîtresse de son premier mari, Henning. Les deux amants sont morts accidentellement dans les années 60 et , insensiblement, un nouveau couple s'est formé, entre autres pour assumer l'éducation des jumeaux de Georg et Anna.

Une configuration singulière donc, tout comme le récit des origines d'Ellinor qui se découvre progressivement. Mais c'est une sensation de grand apaisement qui se dégage de ses pages où l'on retrouve l'écriture sensible de Jens Christian Grondhal. Un pur moment de bonheur. Et zou sur l'étagère des indispensables.
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Virginia

Eté 1943, deux adolescents, le narrateur et une jeune fille des environs, passent leurs vacances en bord de mer. Elle est distante, il la trouve belle et fascinante. Un jour, un avion est abattu à proximité. Entre les deux adolescents et le pilote un drame se noue. La jeune fille disparaît.



C'est une histoire très sensible, tout est dans les ressentis subtils, dans des choses entraperçues, un tant soit peu incertaines. Tout cela dégage beaucoup de charme et de poésie. L'auteur a eu l'intelligence suprême de rester modeste, de ne pas étirer cette histoire, de ne pas dramatiser les choses, c'est juste une très jolie photo, un discret parfum qui se dissipe vite mais qui laisse dans son sillage un souvenir persistant.



L'écriture est fluide et légère et rend pleinement justice aux personnages, les nimbe d'une douce lumière, mais garde leur part de mystère.
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Sous un autre jour

Jens Christian se met dans la peau d'Irène !

C'est du grand Grøndahl. Nous nous immisçons dans les méandres du cerveau de cette femme à l'apparence comblée.

Avec elle, nous survivons à l'abandon de son mari, abandon ou délivrance ?

Avec elle, nous perdons pour une seconde fois son père, elle a accompagné un homme de l'autre côté de la vie avec beaucoup d'amour, mais ce n'était pas son père biologique et alors !

Pas de regrets, pas de remords juste le sentiment d'avoir fait ce qu'il fallait faire à ce moment là.

Avec elle, nous découvrons son père biologique, et avec émotion nous découvrons une autre vie avant qu'il ne soit trop tard.

Avec elle, nous découvrons qu'il est possible de construire autre chose, d'aider les autres ou même un seul autre à se construire une vie rêvée!

Avec elle nous saurons maintenant qu' "il n'y a pas un seul endroit au monde où nous sommes chez nous".

Il nous faut découvrir que "l'espoir ne possède ni patrie ni chez soi".

Près de quatre cents pages d'une belle introspection dans les sentiments d'Irène avec l'écriture de Jens Christian tout en finesse, en délicatesse pour nous permettre à nous aussi de nous poser les bonnes questions sur ce qu'est notre vie, sur ce que nous en avons fait .... Que de bonheur et que du bonheur !

Merci pour "sous un autre jour" en francais ou Tak pour "une lumière différente" en danois

Bonne route Irène, Samuel, avec eux, n'oublions jamais que le bonheur est derrière la porte !
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Quatre jours en mars

Les portes de fer vient à peine de sortir chez Gallimard, l'éditeur habituel de l'auteur danois, et je ne pense pas le trouver tout de suite en bibliothèque, par contre un de ses romans précédents m'attendait tout tranquillement. Et voilà une bonne lecture qui s'annonce !

Jens Christian Grøndahl excelle à décrire des personnes confrontées à épreuves, majeures ou moins importantes, mais qui changent pourtant le cours d'une vie. Ingrid Dreyer architecte de quarante-huit ans, élève seule son fils adolescent, tout en entretenant une relation avec un homme plus âgé qu'elle. Lors d'un voyage professionnel, elle reçoit une mauvaise nouvelle concernant son fils, qui a commis un grave acte de violence. de retour au Danemark, pendant les jours qui suivent, Ingrid se remet beaucoup en question, ainsi que tout ce qu'elle a toujours tenu pour acquis. Elle repense aussi à sa mère et à sa grand-mère, deux fortes femmes dont elle pense n'avoir pas reproduit les schémas de vie. Cette femme équilibrée qu'est Ingrid plonge dans des abîmes de réflexion sur ce que c'est que de vieillir, sur les meilleures années de la vie d'un individu. Les réactions de son entourage vont l'aider sans doute à y voir plus clair.

Écrire tout ce qui passe dans la tête d'une personne, alors qu'elle se sent au moment de sa vie où ce qui est passé prend soudain de plus en plus d'importance, plus que ce qui est devant soi, voici ce que fait l'auteur, et avec une belle maestria. J'ai aimé ce roman autant que Les complémentaires, trouvé l'ensemble très bien mené, et grâce à un bon équilibre entre introspection et relations entre les différents protagonistes, ainsi qu'une traduction agréable, j'ai passé le bon moment de lecture que j'attendais.
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Les portes de fer

Le roman de Jens Christian Grondahl est drôle, piquant, nostalgique, subtilement proustien.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Quatre jours en mars

Dans ce récit de l'auteur danois Jens Christian Grondhal, nous suivons pas à pas, heure par heure, durant quatre jours, la remise en question radicale d'une femme de quarante ans. L'agression que vient de commettre son fils sur un jeune de son âge l'oblige à s'interroger sur la vie qu’elle s’est construite et les sentiments qui l’y ont guidés. Qui est vraiment son fils avec qui elle vit seule depuis son divorce ? L’accord tacite de non-engagement passé avec son amant plus âgé est-il si satisfaisant ? Jusqu’où a-t-elle été et est-elle prête aujourd’hui à aller pour satisfaire son ambition professionnelle d’architecte ? Toutes ces questions jusque là éludées, imposent, comme une évidence, la relecture, à la lumière des relations et de la propre histoire de ses parents et grands-parents, de son enfance, de son adolescence et de sa vie de femme. Le bilan est de la même couleur grise que le ciel de mars à Copenhague.

Ce roman psychologique dense et froid ne concède rien à la facilité. S’il faut parfois s'accrocher, sa lecture n’en demeure pas moins un bon moment de littérature.

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Lucca

Lucca, publié en 1998 dans sa version originale danoise, n'a à ma connaissance pas encore été traduit en français. J'ai lu ces derniers mois plusieurs romans de Jens Christian Grøndahl, avec des ressentis variés mais globalement positifs. Celui-ci est peut-être celui de trop. Pourtant, il ne diffère pas foncièrement des autres, il est même à mon sens parfaitement typique de l'oeuvre de l'auteur. Mais la structure m'a un peu lassé. On suit deux personnages principaux, un médecin et sa patiente, dont on retrace à tour de rôle la vie passée : les différentes histoires d'amour, leurs relations avec leurs parents, leurs enfants etc. Au final, on a le sentiment que tout finit par se ressembler. Vers la moitié du livre, il me semblait parfois que l'auteur aurait pu empiler les histoires de couple qui se font et se défont indéfiniment ou presque. Et ce qui, habituellement, me plait chez Grøndahl, c'est-à-dire une attention extrême portée à la psychologie, au détriment d'une action souvent assez réduite, a fini par avoir raison de ma patience. Je suis arrivé au bout de ma lecture assez péniblement, d'autant plus que je lis moins vite en danois qu'en français.
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Virginia

J'avais déjà lu deux romans de Jens Christian Grøndahl avant celui-ci, et j'avais été charmé par son écriture, son style, l'atmosphère si particulière qu'il instaure. J'étais un peu plus mitigé, en revanche, sur la trame de ses récits, qui me paraissent toujours un peu les mêmes (une thématique semble visiblement le fasciner, celle de la femme de 60 ans qui se retourne sur sa vie passée). Et je retrouve dans Virginia ce que j'ai déjà aimé chez lui, sans surprise : son écriture très sensuelle, sa façon de dépeindre les aléas psychologiques de ses personnages, féminins en particulier. Mais aussi ce que j'avais moins aimé : une histoire réduite à très peu de choses. Pourtant on devine sans peine dans les romans de Jens Christian Grøndahl la patte d'un grand auteur. C'est de la très belle littérature, mais je n'y suis pas pleinement sensible. Pour résumer, si vous connaissez déjà Jens Christian Grøndahl et que vous aimez son style, vous retrouverez tout ce qui vous a plu.
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Les Mains Rouges

Est-ce qu'une erreur de jeunesse peut vous hanter pendant plus de quinze ans à un point tel que le remord latent gâche votre vie? Telle est la question, sans être le seule, que pose ce livre. À travers un récit parfois nébuleux, l'auteur aborde divers thèmes comme la complicité, l'insouciance, l'embrigadement et l'embourgeoisement. La formule me laisse quelque peu perplexe: cette histoire de rencontres fortuites qui perdurent dans le temps n'est-elle qu'un support aux questionnements évoqués ou est-elle en soi porteuse d'un message que je n'ai pas compris? Mais comme les deux protagonistes ne m'ont pas vraiment touché, ni non plus leurs quêtes existentielles, cette question ne m'empêchera pas de dormir! Bref, une lecture en demi-teinte.
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Quelle n'est pas ma joie

L'histoire émouvante d'une jeune femme qui parle ou écrit à sa meilleure amie!

Cette meilleure amie est décédée depuis très longtemps et c'est maintenant , à la mort de son compagnon qui était aussi le mari de cette meilleure amie que Ellinor a besoin de tout dire enfin!

C'est une histoire qui sur certains points m'a fait penser à la mienne!

J'ai aimé la lenteur et l'écriture, on prend le temps de faire la connaissance d'Ellinor, elle a toujours été discrète et donc ce caractère se reflète dans sa manière de se raconter!
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Les Mains Rouges

"Les mains rouges" de Jens Christian Grondahl (192P)

Ed. Folio



Bonjour les fous de lectures....



A la découverte d'un auteur Danois.



Copenhague, fin des années 1970

Le narrateur rencontre Sonja descendue d'un train venant d'Allemagne.

Rencontre furtive, très vite celle-ci disparait laissant à la consigne de la gare un sac rempli de billets de banques.

Quinze ans plus tard, Sonja réapparait dans la vie du narrateur et accepte de lui raconter son histoire.

Mais qui est véritablement Sonja ?

On découvre très vite qu'elle était à l'époque jeune fille au pair qui côtoyait un groupuscule d'extrême gauche ayant réalisé des actes terroristes.

Sonja était-elle manipulée ou complice ?



Comment continuer à vivre avec ce passé qui vous hante?

Comment réagir quand on s'aperçoit que l'on a fréquenté une telle personne ? Doit-on se sentir coupable ?

Voici le récit de deux vies tourmentées.



Telles sont les questions que se posent les protagonistes tout au long de cette lecture.



Roman sur le poids du passé et de la culpabilité, je dois cependant avouer m'être ennuyée.

J'ai trouvé l'ambiance pesante, peu d'empathie pour les personnages et, même si l'écriture est fluide, j'ai eu bien du mal à terminer ce livre plus d'une fois posé et plus d'une fois repris.



Dommage, Jens Christian Grondahl est un des écrivains les plus lus du Danemark.
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Quelle n'est pas ma joie

Ce roman est bien écrit, les personnages et le déroulé de l'histoire sont intéressants. Et pourtant, je n'ai rien ressenti. Aucun attachement aux personnages, aucune émotion, juste un ennui diffus. Aussitôt lu, très vite oublié. Je suis déçue ! (Mars 2018)
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Les portes de fer

Après le très récent et remarquable Douce nuit du Norvégien Ragnar Hovland je vous propose le très bon Les Portes de Fer du Danois Jens Christian Grondahl, écrivain plus connu et dont j'ai déjà relaté Virginia. Portrait d'un homme à environ vingt, quarante et soixante ans, l'âge actuel de l'auteur, ce roman m'a passionné d'un bout à l'autre. La vie de cet homme est racontée à la première personne et apparait comme une confession, mais ce terme sonne trop comme un aveu. Disons plutôt comme un simple récit dont l'essentiel tourne autour de ses parents, de sa fille, et surtout des femmes de sa vie. Combien d'hommes ont écrit sur les femmes de leur vie? Ou combien auraient aimé le faire?



Un moment tenté par Karl Marx en ses jeunes années le narrateur perd sa mère et prend ses distances avec son père, non sans une certaine morgue à mon sens. "Alors que je me retournais sur le seuil de ma vie d'adulte je n'avais plus à me livérer e quoi que ce soit. Une mère morte et un pantin de père dans les bras d'une autre femme". Son goût pour les lettres en fera un enseignant. Son mariage avec Maria et la naissance de Julie n'empêcheront pas le retour de la solitude ordinaire, sans drame et sans effusions. Pourtant des visages traverseront ses jours, Benedicte, Viviane, Adèle, passagères d'un navire peu apte au vrai partage. C'est Ivana, peut-être, la mère de Stanko, jeune serbe réfugié à Copenhague, qui en quelques rencontres, l'approchera au mieux. Ivana, il l'aura surtout vue en vidéo sur un bateau sur le Danube, entre Serbie et Roumanie, ça s'appelle les Portes de Fer. C'était un peu avant la guerre.



Sexagénaire tout juste grand-père déambulant seul dans Rome, "Revoit-on les femmes de sa vie pour se voir tendre un miroir? J'ai réfléchi à la quetion, assis à la terrasse du Canova?" C'est devisant aimablement avec Jessie, une jeune photographe compatriote, devant les vestiges campaniens de Paestum, qu'on l'abandonnera, pas mal dans sa peau, finalement. "Tu ne ressemblais pas à quelqu'un de marié, avec ton café et ton livre. C'est caractéristique d'un célibataire d'avoir un livre avec soi quand on sort. Pour ne pas être obligé de regarder partout quand les autres ont quelqu'un à qui parler."



Promis! J'aime tant Les Portes de Fer que moi non plus, je ne sortirai plus sans un livre. Qui sait? Je fais déjà ça au cinéma cause trop de pub.

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Les portes de fer

Les portes de fer .





Un homme ....une image un peu floue .... Jens Grondhal laisse le lecteur esquisser l'apparence de cet homme .

Cet homme ,qui retrospectivement éprouve le besoin de mettre des mots sur le parcours d'une bonne tranche de vie à l'aune de ses soixante ans . Rien que de très banal là dedans .

Mais la banalité n'existe pas dès lors qu'on porte un regard sur les choses .

Et voilà que tout cela nous amène à travers ce personnage , à réfléchir sur le sens d'une vie ,

sur ce qui aurait pu être si ,

sur ce qui a été grâce à ,

sur l'image que les autres ont de nous et ce que nous croyons être ,

sur ce qu'on voudrait être pour se conformer à l'image que l'on croit que les autres souhaitent recevoir ,

sur les rencontres qui nous font devenir ,

sur les choix de vie ou les non choix ,

sur les grands idéaux d'adolescence trahis par une vie rangée et embourgeoisée :

Pas facile de concilier toutes les contradictions inhérentes pourtant à chaque parcours de vie malgré la volonté de rester sur une ligne de conduite .



Alors il tâtonne notre homme ,

il s'étiquette communiste au temps de la jeunesse ,

puis il découvre l'amour et la culture en un lot (eh oui , les femmes toujours les femmes ) ...Alors bon la culture et l'art , ça fait pas bon ménage avec Marx, on finit par balancer Marx aux oubliettes ....

Mais quand on est hésitant ,trop flexible , et peut-être peu doué pour résister aux femmes , on finit par céder et on emprunte un autre chemin ....Une voie du milieu , plus confortable, embourgeoisée même et que Marx serait vraiment pas content là . Un temps .

Mais voilà qu'une fois que le train train s'installe , on se réveille et on finit par prendre la poudre d'escampette .

Pour retourner sur ce que l'on croit être ses convictions . Et la vie passe .

Une certaine langueur rythme ce parcours . C'est mélancolique ,délicieusement désenchanté ; très distancié , avec une écriture d'une élégance rare :écriture et même athmosphère qui ne sont pas sans me rappeler Modiano .





Voilà un roman qui porté à l'écran par Woody Allen pourrait prendre une forme jubilatoire .Enfin c'est moi qui dit ça .

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Les portes de fer

Au seuil de ses 60 ans, un homme se tourne vers son passé et convoque les femmes qui l'ont aimé. Le portrait d'une génération désillusionnée.
Lien : http://www.telerama.fr/criti..
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Virginia

Un témoignage sur les souvenir d'adolescence d'un homme pour une femme qu'il a aimé le temps des vacances mais qu'elle à ignoré, ils ont vieillis et se sont revu, le reste à vous de le découvrir.

L'écriture est assez basique ce qui nuit un peu à l'ouvrage par contre les personnages sont intéressants et peu commun psychologiquement, l'histoire elle est très bonne pendant la moitié du livre (époque de leurs jeunesse) mais perd en intérêt sur la seconde moitié.
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