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Citations de Jiddu Krishnamurti (1626)


Si nous pouvions emporter avec nous tout ce que nous avons amassé en chemin - nos amis, nos biens, nos vertus, notre caractère -, alors nous n'aurions pas peur de la mort, n'est-ce pas? Voilà pourquoi nous inventons des théories sur la mort et sur l'au-delà. Mais le fait est que la mort est une fin, et la plupart d'entre nous refusent d'affronter ce fait. Nous ne voulons pas quitter le connu ; et ce qui crée en nous cette peur, ce n'est pas l'inconnu, c'est le fait de s'agripper au connu. Or l'inconnu n'est pas accessible au connu. Mais l'esprit, qui est constitué de connu, dit: « Je vais cesser d'exister », et voilà pourquoi il a peur.
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Mais comment faire pour que naisse cette sensibilité qui vous rend attentifs à ne faire de mal ni aux gens, ni aux animaux, ni aux fleurs?
Est-ce que tout ceci vous intéresse? Ce serait souhaitable. Car si vous ne trouvez aucun intérêt à être sensible, autant être mort - et la plupart des gens le sont déjà. Ils ont beau prendre trois repas par jour, avoir un travail, procréer, conduire une voiture, porter de beaux vêtements, la plupart d'entre eux sont morts - ou c'est tout comme. [...] Etre sensible, c'est être ému par les gens, les oiseaux, les fleurs, les arbres - pas parce qu'ils vous appartiennent, mais juste parce que vous êtres conscients de l'extraordinaire beauté des choses.
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Nous ne voulons pas savoir ce qu'est la mort ; nous ne voulons pas connaître l'extraordinaire miracle, la beauté, la profondeur, l'immensité de la mort. Nous ne voulons pas explorer des dimensions qui nous sont inconnues. Tout ce que nous voulons, c'est durer, continuer.
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Le succès est brutalité sous toutes ses formes, qu'elles soient politiques, religieuses, artistiques ou financières. La réussite implique la dureté.
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Une existence de discipline est une vie de conformisme, et le conformisme ne libère pas de la peur. L'habitude détruit la liberté ; l'habitude de pensée, de boire ou d'autre chose, engendre une existence morne et superficielle.
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Si l’on entreprend de méditer de propos délibéré, ce n’est pas de la méditation. Si l’on se propose d’être bon, la bonté ne fleurira jamais. Si l’on cultive l’humilité, elle cesse d’être.

La méditation est comme la brise qui vient lorsqu’on laisse la fenêtre ouverte ; mais si on la laisse ouverte délibérément, si, délibérément, on invite la brise, elle n’apparaîtra jamais.
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Un matin, je me suis réveillé de bonne heure, la ville dormait encore, ses rumeurs n’avaient pas encore débuté. J’ai senti qu’il fallait que je sorte, et je m’habillai rapidement et sortis dans la rue. Le laitier n’avait pas même encore commencé sa tournée. C’était le début du printemps, le ciel était bleu pâle. J’avais l’impression qu’il fallait que j’aille dans le jardin public, à quelques centaines de mètres de là. Dès que je quittai le seuil de ma porte, j’eus une étrange impression de légèreté, comme si je marchais sur l’air. L’immeuble d’en face, une monotone série d’appartements, avait perdu toute sa laideur, les briques qui le composaient semblaient vivantes et gaies. Et chaque objet qu’ordinairement je n’aurais pas remarqué semblait soudain extraordinaire et très curieusement, tout semblait faire partie de moi. Rien n’était loin de moi; en fait le « Moi » n’existait pas en tant qu’observateur, que celui qui perçoit, si vous voyez ce que je veux dire. Il n’y avait pas de « Moi » distinct de cet arbre, ou de ce papier dans le caniveau, ou des oiseaux qui s’interpelaient. C’était un état de conscience que je n’avais encore jamais connu.

Tandis que je me rendais dans ce parc, reprit-il, je vis une boutique de fleuriste. J’étais passé devant des centaines de fois, jetant à chaque fois un bref coup d’œil aux fleurs. Mais ce matin-là, je me suis arrêté. La vitrine était givrée à cause de la chaleur et de l’humidité qui venaient de l’intérieur, mais cela ne m’empêcha pas de regarder les différentes sortes de fleurs. Et alors que je les regardais, je me mis à sourire et à rire avec une joie que je n’avais encore jamais ressentie. Ces fleurs me parlaient, et je leur parlais aussi. J’étais parmi elles, et elles faisaient partie de moi. En disant cela, je peux vous donner l’impression que j’étais en pleine crise d’hystérie et que je n’avais plus ma tête à moi. Mais il n’en était rien. Je m’étais habillé très soigneusement, en ayant conscience de mettre du linge propre, de regarder ma montre, de lire le nom des boutiques, y compris celui de mon propre tailleur, et de déchiffrer le titre des livres dans les vitrines des librairies. Tout était vivant et j’avais avec toutes choses une relation d’amour. J’étais le parfum de ces fleurs, c’est-à-dire qu’il n’y avait pas de « moi » pour les sentir, vous comprenez ? Il n’y avait pas de séparation entre elles et moi. Cette boutique de fleurs était incroyablement remplie de vie et de couleurs, et toute cette beauté devait être saisissante car le temps et sa mémoire avaient cessé. J’ai dû rester là plus de vingt minutes, mais je vous assure que je n’avais pas la notion du temps. Je ne pouvais pas m’arracher à ces fleurs. Le monde de la lutte, de la douleur et de la souffrance était là tout en n’étant pas là. Car voyez-vous, dans cet état-là les mots n’ont aucun sens. Les mots décrivent, séparent, comparent, mais dans l’état où j’étais les mots ne pouvaient pas être. Ce n’était pas le « je » qui faisait l’expérience car il n’existait rien d’autre que cet état, cette expérience. Le temps s’était arrêté, il n’y avait plus ni passé ni futur, ni présent. Il n’y avait plus que - les mots sont incapables de décrire cela, tant pis, cela ne fait rien. Il y avait une Présence - non, ce n’est pas le mot qui convient. C’était comme si la terre, avec tout ce qui la constituait intérieurement et extérieurement, passait soudain par un stade de bénédiction et que moi, en me rendant au jardin, j’en fasse partie. Et comme je m’approchais de ce jardin, je fus totalement émerveillé par la beauté de ces arbres familiers. Du jaune pâle au vert presque noir, les feuilles dansaient de vie. Chacune m’apparaissait séparément, et chacune renfermait toute la richesse du monde. J’avais conscience que mon cœur battait très vite. Ma condition cardiaque est excellente, mais je pouvais à peine respirer en entrant dans le jardin et je crus que j’allais m’évanouir. Je m’assis sur un banc et je me mis à pleurer. Le silence était difficilement supportable, mais ce silence purifiait toutes choses de la douleur et de la souffrance. Alors que je m’engageais plus profondément dans le jardin, j’eus l’impression d’entendre de la musique. Je fus surpris, étant donné qu’il n’y avait pas de maisons à proximité et que personne ne viendrait avec un transistor si tôt le matin. La musique faisait partie du tout. Toute la bonté, toute la compassion étaient dans ce jardin public, et Dieu y était aussi.
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Lorsqu'on est atteint d'une maladie incurable, on a peur de la mort. Pourquoi ai-je peur ? J’ai peur de quitter ma femme, mon mari, ma maison, mes souvenirs, mon caractère, mon œuvre et les livres que je veux lire, ceux que j'ai écrits ou que je me propose d’écrire ? C’est bien cela ? Je vais laisser tout cela derrière moi, et étant effrayé, je crée le paradis, une espérance qui, à son tour, suscite un surcroît de peur.
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L'unité humaine se fera, probablement, avec une modification dans le cœur de chaque être humain, et le gouvernement du monde sera pris en charge par des ordinateurs. Ne riez pas c’est la seule solution.
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L'ABANDON DU SCHÉMA ÉGOCENTRIQUE

KRISHNAMURTI : Nous parlions l’autre jour de l’abolition du temps. Les scientifiques cherchent à élucider ce problème en étudiant la matière. De même, ceux qui se prétendent religieux cherchent à savoir — pas seulement verbalement — si le temps pouvait s’arrêter. Nous avons déjà pas mal examiné cette question, et nous disons qu’un être humain ouvert à l’écoute est capable d’appréhender l’abolition du temps, grâce à la vision pénétrante. Parce que cette vision n’a rien à voir avec la mémoire. La mémoire est temps, la mémoire est expérience, savoir emmagasiné dans le cerveau, et ainsi de suite. Tant que ce processus est un jeu, la vision pénétrante est impossible dans quelque domaine que ce soit. Je parle de vision totale, pas de vision partielle. L’artiste, le scientifique, le musicien n’ont tous qu’une vision pénétrante partielle, et restent donc tributaires du temps.
Est-il possible d’accéder à la vision pénétrante totale, c'est-à-dire à l’abolition du « moi », puisque le « moi » c’est le temps ? Moi, mon ego, mes résistances, mes blessures, tout cela. Ce « moi» peut-il prendre fin ? C’est à cette seule condition qu’il y a vision pénétrante totale. Voilà ce que nous avons découvert.
(p. 114/115)
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Les possessions nous possèdent plus que nous les possédons.
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L'individu est une petite entité, conditionnée, misérable et frustrée, que satisfont ses petits dieux et ses petites traditions, tandis que l'être humain se sent responsable du bien être total, de la totale misère et de la totale confusion du monde.
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Lorsqu'on est attaché à quelque chose, la peur intervient toujours - la peur de perdre l'objet d'attachement. Le sentiment d'insécurité est toujours présent.
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Discuter intelligemment suppose aussi qu'il y ait non seulement une certaine qualité d'affection, mais aussi une certaine forme d'hésitation. Car en fait, sans hésitation, point d'enquête: toute enquête implique d'hésiter, d'explorer par ses propres moyens, de découvrir pas à pas; et lorsqu'on procède ainsi, inutile alors de suivre qui que ce soit, inutile de solliciter une mise au point ou une confirmation de votre découverte. Mais tout cela exige énormément d'intelligence et de sensibilité.
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Il n'y a pas d'espace sans silence et le silence ne peut pas être construit par le temps, c'est-à-dire par la pensée. Le temps ne conférera jamais la liberté ; l'ordre n'est possible que lorsque le cœur n'est pas submergé par des mots.
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Jiddu Krishnamurti
Le vent du désert balaie la trace du voyageur.
Seul s'imprime le pas présent.
Le passé, le futur? Du sable lissé par le vent.
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Pourquoi devez-vous lire ?...Lire, jouer, rire, être cruel, être bon, contempler le fleuve, les nuages, tout cela fait partie de la vie, et si vous ne savez pas lire, si vous ne savez pas marcher, si vous êtes incapable d'apprécier la beauté d'une feuille, vous n'êtes pas vivant. Vous devez comprendre la globalité de la vie, pas simplement une parcelle. Voilà pourquoi vous devez lire... regarder le ciel... chanter, et danser, et écrire des poèmes, et souffrir, et comprendre : car c'est tout cela, la vie.
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Jiddu Krishnamurti
Il faut apprendre à philosopher, et non pas la philosophie.
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Les gouvernements seront nécessaires tant que l'homme ne sera pas sa propre lumière, tant qu'il ne mettra pas de l'ordre et de l'affection dans sa vie quotidienne, et qu'il ne portera pas un soin attentif à son travail, à ses observations, à son apprentissage. Il préfère être dirigé dans ses actes, comme il l'a été depuis toujours, par les anciens, les prêtres, les gourous. Et il accepte les ordres de ceux-ci, leurs curieuses pratiques destructrices, comme s'ils étaient des dieux incarnés, comme s'ils connaissaient toutes les conséquences de cette vie si extraordinairement complexe.
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Par conséquent, il est impératif de comprendre pourquoi l’esprit s’accro­che à une religion, à une croyance ou à un dogme précis. Ce n’est que lorsque nous comprenons et libérons notre esprit de ces croyances, de ces dogmes et de ces peurs, qu’il nous est possible de découvrir si une réalité existe, si Dieu existe. Mais se contenter de croire, de suivre, me paraît une pure folie.
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