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Critiques de John Brunner (158)
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A l'écoute des étoiles

Si vous aimez les écrits de John Brunner et que vous tombez sur ce bouquin par hasard ne boudez pas votre plaisir, mais ne vous affolez pas s’il n’arrive jamais entre vos mains ; il ne vaut pas les efforts que vous pourriez déployer pour vous le procurer.
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A l'ouest du temps

Une jeune femme de langue inconnue errant nue un soir dans la campagne anglaise après avoir subi une tentative de viol se retrouve dans les mains du Dr Paul Fidler, psychiatre. Elle s'avère vite pour lui un sujet d'étude fascinant, il y voit le moyen de se relancer dans sa vie professionnelle alors que sa femme le quitte.

Il comprend que, loin d'être folle, elle est dotée de remarquables facultés intellectuelles qui lui permettent d'apprendre rapidement l'anglais. A force de patience et de multiples séances d'hypnose, "Loustic" lui révèle son formidable secret : elle vient d'un pays situé "A l'ouest du temps", Llanraw.

Pourtant, "Ils" lui avaient interdit de le faire. Cette contrée serait un paradis où les humains vivraient au milieu des fleurs, seraient végétariens et donneraient libre cours à toutes leurs envies sexuelles...Paul, fragilisé par ses problèmes personnels va y croire à fond, tomber amoureux de Loustic et Llanraw.

Devant les moqueries, ils fuient en France, mais Loustic fait preuve d'un attachement quasi-servile à Paul et d'un libéralisme sexuel éhonté. Il entrevoit alors une vérité qui s'avèrera plus terrible encore...Le dénouement sera tragique...

Même si les avis pourront diverger sur sa qualité intrinsèque, ce livre lu adolescent a été un de mes livres fétiches. Bien dans la veine de la SF britannique de l'époque, commune également à Brian Aldiss, on y trouve un humanisme et une qualité de style admirables et constant dans l'oeuvre abondant de John Brunner.

La psychologie des personnages est fouillée, c'est une belle histoire d'amour impossible où le genre de la science-fiction ne s'exprime ouvertement qu'à la fin du roman, peut-être d'ailleurs, c'est un bémol, d'une manière un peu expéditive...mais je n'en révélerai pas l'épilogue, lisez-le !
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A l'ouest du temps

Une fiction à l'ancienne.



Un psychiatre fait une rencontre avec une fille sauvage, dans le cadre de son travail. En l'étudiant, il s'aperçoit qu'elle vient d'ailleurs.... et que cet ailleurs se situe "à l'ouest du temps". Cette rencontre lui permet au final un travail d'introspection sur lui-même, sa vie, et il décide de se libérer de ses chaînes... Thème intéressant, plutôt bien écrit, mais il manque un petit grain de "je-ne-sais-pas-quoi" pour en faire un très bon roman de SF. Peut-être de la SF justement...
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A l'ouest du temps

Paul est médecin dans un hôpital psychiatrique, et mène une vie morne et déprimante : sa carrière est au point mort, son couple bat de l’aile, et il est enterré au fin fond d’une campagne déprimante. Un soir, il fait une rencontre inattendue : une jeune femme nue, perdue dans la forêt, visiblement très douée en combat à mains nues, et parlant une langue totalement inconnue. De nombreux aspects de la vie quotidienne (manger de la viande, le sens de la pudeur) la plonge dans la stupéfaction, ainsi que certaines inventions modernes, comme la voiture ou les scanners médicaux. Son intellect, ainsi que ses capacités physiques, sont par contre largement supérieurs à ceux du commun des mortels.



Paul s’intéresse d’autant plus à son cas que l’histoire de cette jeune fille fait écho à ses terreurs d’enfant : se réveiller, découvrir que plus personne ne se souvient de lui (y compris ses parents), et que le monde tel qu’il le connaît n’existe plus.



Mais évidemment, sa formation de médecin l’incite à la prudence : ça ne serait pas la première fois qu’un de ses patients ait des visions et un monde intérieur très riche, très complet, à propos duquel il pourrait s’étendre pendant des heures. Les premiers examens ne révèlent pourtant rien d’anormal. Alors, accepter les explications de la jeune femme et les conclusions logiques qui s’imposent ? Ou s’acharner à lui faire passer tous les examens possibles jusqu’à tomber sur la faille qui permettra de la « démasquer » et de la soigner ?



Le roman est classé science-fiction, et il y a un petit côté « méta », puisque le plus grand intérêt du livre est de deviner justement s’il a été correctement classé par l’éditeur. On pourrait presque le classer en « polar » puisque l’auteur multiplie les fausses pistes, les contradictions dans les témoignages, et les soupçons sur l’honnêteté de tel ou tel personnage.



Ce livre est une curieuse expérience, bien éloigné de ce qu’on pourrait s’attendre en achetant de la science-fiction : l’histoire est une introspection très fouillée du personnage principal, sur la conscience de ses faiblesses et sa peur de ne pas pouvoir faire face à ses propres démons, condition nécessaire avant de pouvoir aider les autres.



L’auteur a en tout cas le don de toujours me surprendre, quel que soit son angle d’attaque.
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A l'ouest du temps

Le problème de ce livre c'est que Brunner étale sur plus de 200 pages ce qui est résumé sur le 4ème de couverture... C'est long, linéaire, plutôt ennuyeux, sans surprise ni réel rebondissement. On peut pratiquement passer du résumé à la page 200... Quant au chapitre final on peut pas dire qu'il soit vraiment trépidant... Reconnaissons au moins le mérite à John Brunner de nous avoir épargné un mauvais Happy End ! Bref sans être fondamentalement un mauvais livre, il y a probablement d'autres bouquin à lire avant celui là !
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A l'ouest du temps

Ce roman est passionnant ! Je croyais avoir entre les mains un livre de science-fiction mais bizarrement il ne m’a pas paru être dans ce thème là… Qui est cette femme retrouvée nue, amnésique non loin d’un hôpital psychiatrique ? Il me ferait plutôt penser à un polar (bien qu’un peu long à démarrer) : du suspense, des indices qui se contredisent…. et la vérité qui est dévoilée qu’aux toutes dernières pages. Une découverte pour moi et qui me donne envie de lire d’autres romans de cet auteur que je ne connaissais pas
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A l'ouest du temps

Un homme dit avoir été agressé par une jeune femme nue et ne parlant pas un traitre mot d’anglais en pleine campagne. Après recherche, l’inspecteur de police du coin et le Dr Paul Fidler la retrouvent et l’amènent dans l’établissement psychiatrique où travaille ce dernier. Peu à peu, un lien s’établit entre le patient et le médecin qui va finir par lever le voile sur sa véritable identité.

Une bonne première partie du bouquin manque d’action, il est davantage axé sur les réflexions du psychiatre sur sa vie, sa femme, ses collègues, ses patients. D’ailleurs toutes ses réflexions sont précédées d’un rond dans le livre et il y en a beaucoup, beaucoup. Bref, elles sont un peu déprimantes, d’ailleurs le psychiatre est déprimant, sa vie aussi.

Ensuite quand Loustic décide de se livrer cela devient bien plus intéressant. Une nouvelle dimension s’offre à moi… Euh au Dr Fidler surtout, qui découvre un monde merveilleux appelé Llanraw. Les confessions de Loustic lui donnent des envies de changement et de liberté.

Et là, paf, la bulle de bonheur éclate ! Finalement, l’histoire est bien tarabiscotée et les idées bien trouvées, quelle imagination de la part de l’auteur mais pas suffisamment exploitée car tout ça arrive bien trop tard, le livre est quasi terminé.

C’est dommage car j’aurais aimé en découvrir davantage sur ce monde que nous laisse entrevoir l’auteur, il me laisse comme un goût d’inachevé. Mais cela reste tout de même une bonne découverte livresque.

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A perte de temps

Don Miguel Navarro, un jeune « Licencié de la Société du Temps », c'est-à-dire un voyageur temporel appartenant plus ou moins au clergé régulier, se trouve confronté successivement à un trafic d'objets d'art à travers les siècles, à l'irruption d'amazones dévastatrices issues d'un univers parallèle et au pillage des mines de Californie quelques siècles avant leur découverte officielle… le tout dans un univers où l'Invincible Armada a écrasé la marine britannique. Bizarre autant qu’étrange.

Il faut dire qu’à l’époque où se déroule ce récit, le voyage dans le temps est parfaitement maîtrisé et que quelques fonctionnaires malveillants ont tendance à utiliser le procédé à des fins d’enrichissement personnel.

« A perte de temps », paru en 1969, est une « uchronie » originale, moins aboutie que « Le voyageur imprudent » de Barjavel ou encore « Les voies d’Anubis de Tim Powers, néanmoins, pour les amateurs du genre, d’une lecture facile et agréable.

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A perte de temps

Si vous voulez une petite lecture sympa, divertissante, sans prise de tête, sur le thème du voyage dans le temps, alors ce court roman est fait pour vous.

Il propose quelques bonnes pistes de réflexion en plus sur la nature de l'être humain et sa bonne habitude à édicter pour les autres des règles qu'il ne suivra peut-être pas lui-même.



J'ai bien aimé le personnage principal qui doit affronter trois situations mettant en cause la possibilité d'aller dans le passé et le danger que cela représente si des personnes mal intentionnées en profitent.

Toutefois, autant les questionnements sont intéressants et pertinents, autant j'ai trouvé les explications des modifications, réalités parallèles et paradoxes résultants, parfois très floues et incompréhensibles. C'est un peu comme si l'auteur par moment trouvait lui-même son passage ou son rebondissement complètement illogique et n'avait pas envie de parvenir à le justifier. C'est un beu dommage car ça empêche d'entrer totalement dans l'univers du livre.

Mais cela ne gêne tout de même pas pour suivre les péripéties et dénouements avec plaisir.



Et surtout, on a une bonne chute finale !
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Double, Double

Sans doute l’un des meilleurs romans de John Brunner (1934 - 1995).

Très bien écrit comme d’habitude, même si quelques-uns relèveront des lourdeurs peut-être en partie imputables à la traduction. Cette histoire de monstre d’origine marine métamorphe est portée par un ensemble de personnages riches en couleurs. On y retrouve, je pense, l’ambiance des petites villes de provinces anglaises de la fin des années 60.
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Eclipse totale

“Eclipse totale” est un roman de science-fiction de l’écrivain britannique John Brunner paru en 1974. L’histoire se déroule sur Sigma Draconis, une planète lointaine située à dix-neuf années-lumière de la Terre.

En 2020, une équipe spatiale internationale, explorant Sigma Draconis, découvre les restes d'une société très avancée qui a laissé derrière elle comme artefact le plus grand télescope imaginable, sculpté et poli dans un cratère lunaire naturel. Les équipages scientifiques successifs déterminent que la culture indigène a évolué et a mystérieusement disparu après seulement 3000 ans d'existence. Nous sommes maintenant en 2028. Une autre mission atteint la planète avec un seul objectif : découvrir pourquoi cette civilisation intelligente et développée semble avoir disparu par une évolution incompréhensible.

Il n'y aura pas de premier contact sur Sigma Draconis, mais malgré tout, la rencontre aura lieu... par scientifiques interposés. Parmi ces savants, le docteur Ian Macauley jouera un rôle central dans cette aventure. Sa notoriété l'avait précédé : avant même d'avoir trente ans, il avait réalisé des travaux méritant d'être comparés à ceux de Michael Ventris et de Champollion. Ses méthodes de recherche originales et son empathie vont créer une véritable connexion avec cet Autre extra-terrestre, dont le métabolisme sensible à la perception des champs électromagnétiques et les réalisations techniques restaient à décrypter.

L'univers de ce roman, au dénouement particulièrement sombre, m'a toujours fasciné par sa profondeur et son altérité. Nous évoluons en eaux troubles, comme suspendus aux conclusions de l’énigme de la disparition de cette civilisation. Tout reste une hypothèse jusqu'à ce que Ian Macauley résolve l'énigme. Mais quand a lieu cette révélation, n'est-il déjà pas trop tard ?

On constate alors avec effroi que l'humanité est déjà engagée dans cette même voie… qui a conduit la civilisation des crabes intelligents de Sigma Draconis à sa perte.
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Eclipse totale

J'ai dévoré ce roman passionnant de bout en bout !



Autant, le sujet peut sembler aride, l'analyse méthodique d'une civilisation à partir du moindre indice trouvé, autant, il est incroyablement intéressant de découvrir comment on peut en déduire tout un tas de choses sur des êtres que l'on ne connait pas du tout !



Le récit est très bien écrit et on n'est jamais assommé par des discours techniques rébarbatifs, mais au contraire, tout est très bien vulgarisé, les scientifiques présents ayant des spécialités différentes et devant donc expliquer leurs découvertes aux autres de façon très claires.



Au final, j'ai adoré ce roman car j'ai eu les réponses à toutes les questions posées contrairement à "L'Anneau-Monde" de Larry Niven ou à "Rendez-Vous avec Rama" de Arthur C. Clarke qui m'ont laissé sur ma faim...
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Eclipse totale

Cet auteur a fait du très bon (Le Troupeau aveugle, Sur l’onde de choc, ...) et du moins bon (Tous à Zanzibar, L’orbite déchiquetée). Éclipse totale se situe plutôt dans le premier groupe avec une trame pourtant relativement simple. Mais cette simplicité apparente ne permet pas pour autant au lecteur de deviner la fin.
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Eclipse totale

Angoissé? Déprimé? Un poil tristounet? passez votre chemin, après les premiers éléments de décor déjà peu reluisants posés dans cette histoire, le récit bascule lentement et inexorablement dans le nihilisme le plus complet, d'une noirceur peut-être prémonitoire qui perturbe et qui bouleverse concernant le destin de l'Humanité.

Un roman certes plaisant à lire et efficace mais qui ne laisse pas de place à l’optimisme dans son déroulé vous voilà prévenu...
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Eclipse totale

Nous sommes en 2028 au moment où le vaisseau spatial Stellaris touche le sol de Sigma Draconis. Outre le colonel Rudolf Weil, Commandant du vaisseau et son équipage, c’est la relève qui arrive ; en fait, le paléontologue Ian Macauley et quelques autres scientifiques chargés de percer le mystère de cette planète, récemment découverte.

Huit ans plus tôt, une mission intergalactique avait atterri sur cette planète lointaine, située à dix-neuf années lumière de la Terre et y avait découvert, vieux de cent mille ans, les vestiges d’une civilisation passée en trois mille ans du stade du néolithique à celui du vol spatial. Malgré les missions répétées qui se sont succédé sur le sujet, la question reste posée : qu’a-t-il donc bien pu se passer sur cette planète pour que cette civilisation évoluée disparaisse à tout jamais après une évolution aussi rapide de trois mille ans. Une paille…en comparaison de l’infinité du temps …

Ils trouveront, bien sur. Et pointeront du doigt une évolution possible de l’humanité si l’on ne se méfie pas suffisamment des travaux des biogénéticiens…



La rencontre d'extraterrestres est un thème majeur de la science-fiction. Outre le fait qu’elle assure la partie dépaysement consubstantielle au genre, elle permet également toutes sortes de parallèles avec l’évolution de l’humanité.



Il n’y aura pas de rencontre de ce type sur Sigma Draconis, la civilisation découverte ayant disparu depuis des lustres. Mais malgré tout, la rencontre aura lieu… par scientifiques interposés, grâce aux conclusions du paléontologue Ian Macauley . On constate alors avec effroi que l’humanité est sur le point de s’engager dans cette même voie…qui a conduit la civilisation des crabes intelligents de Sigma Dragonis à sa perte.

Outre le dépaysement, ce n’est pas le moindre des intérêts de la science fiction que de mettre le doigt sur des évolutions possibles (et pas toujours brillantes) de l’humanité- voir Orwel et « 1984 ». John Brunner est souvent pessimiste et un brin misanthrope dans ce genre d’exercice. Gageons que le futur ne lui donne pas raison…

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Eclipse totale

L’ auteur a écrit quelques romans du genre espace opéra qui vont de : tout à fait sympathiques à relativement sympathiques , S'ils n'atteignent généralement pas des sommets de perfection , ils n'en constituent pas moins de bons moments du genre espace opéra .



Dans ce texte aux personnages globalement soignés , fonctionnels et crédibles , John Bruner aborde de front l'exploration d'une société extraterrestre défunte et cette approche est absolument et totalement dénuée de la moindre once de ridicule , alors que le fameux et redoutable Sens of Wonder , dont l'ombre redoutable plane constamment sur le genre , reste totalement sous control .

Faut-il considérer ce roman comme l'aveux d'une prophétie de Cassandre et le prendre comme une sorte d`avertissement ? Qui nous serait frontalement destiné ? oui pas de doute .

Cependant si le message est clair , l'auteur choisit de l'exprimer selon la condensation et ce message qui transpire du texte , reste pertinemment au second plan , un peu à la manière de nuages qui ne cacheraient pas entièrement un ciel très couvert annonciateur de gros temps .



L'auteur a en effet le souci de se consacrer à ce monde étranger , de rendre cette équipe de chercheurs présente et aussi de rendre leurs découvertes et leurs difficultés ( émotionnelles comme professionnelles ) palpables et perceptibles pour le lecteur . Il parvient assez bien à faire tout cela et de ce fait , ce roman possède indiscutablement un charme certain .

Le texte est bien construit car tous ces procédés concourent à créer une atmosphère quasiment nostalgique ( de travail de deuil frustrant car prématuré ) où les drames silencieux du passé , s'entremêlent avec une réalité présente qui s'avèrera selon un processus savamment dosé , afficher une connotation tragique , tout à fait touchante , mais constructive également , si on la met en rapport avec la finalité profonde du roman .

Cette expédition sur ce monde désertique et maintenant mort , après avoir été vivant , affectera la santé de l'équipe médicalement parlant et leur vie sur ce monde qui n'est pas fait pour eux , prendra très vite l'allure d'un naufrage aussi tranquille et dramatique qu'il sera émouvant !

Attente d'un secours hypothétique , poursuivre les recherches , coucher sur le papier le résultat de ce travail et en même temps des réflexions personnelles , car la vie prend une dimension dramatique , alors que les blessures creusent des sillons profonds qui font de plus en plus mal ..

Un roman à l'atmosphère palpable et un bon moment de planète opéra tangible , plaisant et non dénué d'intérêt , en plus d’être tragique.



Des faiblesses pourtant et malgré tout , qui frustrent le lecteur exigent et qui font plafonner ce texte , définitivement plus bas que son potentiel , et plus bas , que les promesses de son plan , celles de ses thématiques et de ses questions levées avec pertinence , laissaient entrevoir . .

Sans parler des qualités de styles que John Bruner était parfaitement capable de mobiliser et qui ne sont pas vraiment au rendez-vous .

Mais une assez bonne distraction néanmoins . Dans les « space opera « de l’auteur , je conseille : Le creuset du temps qui est plus solide

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Faute de temps

La quatrième de couverture cadre assez mal avec le récit.En effet, dans cette histoire, on suit un médecin qui, suite à des événements personnels assez tristes, va être projeté dans ses pires cauchemars par un bien étrange malade.On est là dans l'essence même de la nouvelle des années 50/60. Pour être honnête, c'est exactement ce genre d'histoires que la quatrième dimension traitait en son temps. Vous savez, ces histoires où un homme voit sa réalité se déliter peu à peu alors que le monde entier semble agir normalement autour de lui.Et bien évidement, la conclusion nous montre toujours que le fou avait raison.Alors du coup, il y a assez peu de surprise à tirer de cette histoire. Et même si le style de Brunner me paraît aussi plaisant que d'habitude, ça n'est clairement pas une oeuvre majeure. Juste une lecture agréable, dans l'océan de pavés actuel.

9782841726530"
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Faute de temps

Quand pendant une nuit pluvieuse, un agent de police dépose un individu extrêmement maigre et atteint d'une maladie rare chez le docteur Max Harrow, ce dernier ne se doute pas que cet homme (SDF ?) va complètement chambouler sa vie. Victime d'horribles cauchemars depuis la mort de son jeune fils, le premier fragment qui troublera l'esprit analytique de Max se trouve dans le poing fermé du supposé clochard...



S'ensuit une enquête intrigante qui repose presque entièrement sur les déductions du médecin et les maigres éléments peu concevables dont il dispose.



La composante science-fictive dans cette novella (de 110 pages), parue pour la première fois en 1963 reste... théorique ?... à moins qu'on décide, à la lecture, d'adhérer aux considérations "prémonitoires" et les réflexions du narrateur... ainsi que à ceux de l'auteur qui exprime à travers ce récit sa crainte obsessive des conséquences et retombées nucléaires.

Parce que la question essentielle que Max (ou Brunner) se pose et le constat auquel il arrive, demandent qu'on le croit ! ...faute de quoi... est-ce que nous risquons pas (un jour) de manquer de temps ?



Je ne vous dis évidemment pas ce que j'ai pensé de la fin de cette histoire qui se lit comme un bon thriller... il convient à chacun d'en tirer sa propre conclusion, a l'instar de Max...
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Faute de temps

Nouvelle incursion pour moi, après des textes de Spinrad, Aldiss et Blish, dans la sympathique collection de science-fiction dyschroniques éditée par le Passager clandestin.



Cette longue nouvelle de John Brunner, grand auteur de science-fiction britannique des années 1960 à 80, met en scène le Dr Max Harrow, qui a perdu très tôt son fils Jimmy, mort d’une maladie très rare, l’hétérochylie (semble-t-il inventée par l’auteur) : un composé présent dans les graisses alimentaires facilement digéré habituellement se retourne contre l’organisme pour le détruire et provoquer rapidement la mort des malades.

Une nuit, Max fait un cauchemar où il voit une phalange humaine coupée. Au réveil brutal, un clochard vient échouer devant chez lui. Il est malade…il souffre lui-même d’hétérochylie et porte une phalange coupée sur lui.

Ce clochard, qui se nomme Smiffershon, parle une langue inconnue, qu’une linguiste dépêchée pour étude identifiera comme dérivée de l’anglais…Mais comment se fait-il que cet homme résiste depuis si longtemps à la mort en souffrant d’hétérochylie ? Pourquoi est-il fortement radioactif, alors que Max sait que la maladie est développée dès la naissance par une radioactivité présente dans le fœtus…et que dans les années 1920, période de naissance de Smiffershon, avant l’ère du nucléaire civil et militaire, il ne pouvait y avoir une telle concentration de radioactivité dans un organisme vivant ?

Max, obsédé par son enquête et s’absentant trop souvent à cette fin, provoque la colère et les soupçons de sa femme, qui dans une dispute lui coupe accidentellement une phalange...la même que dans le rêve...

A la suite, Max est saisi d’effroi lorsque, refaisant à nouveau le même cauchemar, il y revoit la phalange initiale…tenue par le clochard !

Dès lors, Max va échafauder une hypothèse glaçante sur l’origine de ce clochard, sur son passé…qui pourrait bien être notre avenir…Sera-t-il compris de sa hiérarchie ? Est-il fou, paranoïaque ? Le sort de l’humanité est-il vraiment en jeu, et si oui, jusqu’où ira Max pour empêcher le pire ?



Cette nouvelle de 1963 préfigure déjà les thèmes chers à l’auteur, préoccupations écologiques, messagers venant du futur, explorations des méandres de la psychologie humaine…elle m’a fait penser à son roman « A l’ouest du temps » que j’avais beaucoup aimé.

Un bon texte, alliant bonne qualité de style, suspense, rebondissement surprenant et brutal, final semi-ouvert qui laisse volontairement le lecteur sceptique, libre de ne pas se laisser convaincre par la dernière hypothèse avancée…

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Faute de temps

Je lis peu de John Brunner bien que ses romans dystopiques aient très bonne réputation. Probablement parce que j’ai peur que ce soit trop anxiogène (j’ai le souvenir encore vivace et amer de la Forêt de Cristal de J.G. Ballard) et aussi parce que j’ai du mal à me précipiter sur les pavés. Du coup j’ai profité de cette histoire courte parue dans une collection qui jusqu’ici ne m’a pas déçu.



Et c’est plutôt un succès. L’histoire est construite comme une énigme accrocheuse avec un parfum de fantastique : le bizarre vient bouleverser le quotidien d’un hôpital et d’un couple en particulier. Ce « bizarre » n’est pourtant pas inexplicable si l’on est prêt à admettre les solutions improbables que peut forger la raison. L’angoisse arrive à la fin, quand on comprend ce qu’il va advenir par la suite. Au sujet principal qui affectera le monde viennent se greffer les déchirements d’un couple qui n’a jamais surmonté le chagrin d’avoir perdu un enfant. La tension intime du couple et ce que l’on sent poindre comme un danger radical s’équilibrent du point de vue émotionnel. C’est du Robert-Charles Wilson avant l’heure.



Le récit fait ressortir la peur d’une partie de la population des années 1960 vis-à-vis du développement de l’arme atomique. John Brunner n’hésite pas, à travers son personnage principal, à clamer haut et fort son pacifisme et sa haine des gouvernements qui jouent au bilboquet avec le sort du monde. Il est étonnant que, de nos jours où cette arme se propage à travers le monde, contrôlée par certains individus franchement inquiétants, on ne sente pas de regain de cette inquiétude dans l’opinion, comme si l’on admettait que personne n’osera jamais s’en servir (ce qui est à mon avis une erreur majeure).



L’histoire est donc très agréable à lire. Cependant son suspense est en grande partie gâché par la phrase de présentation en quatrième de couverture et le titre qui permettent à l’œil averti de résoudre rapidement l’énigme. C’est très dommageable.

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