Citations de John Irving (1176)
Si regarder la télévision ne fait pas mourir plus vite, ça finit sûrement par rendre la mort plus attirante ; car la télévision, sans vergogne, présente la mort de façon si sentimentale et si romantique que les vivants ont l’impression, rien qu𠆞n restant en vie, d𠆚voir manqué quelque chose.
Toute étude quelque peu approfondie des dieux révèle que leur vengeance se porte toujours sur un innocent.
- Il ne me reste qu'une question à vous poser, Monsieur Fred Trumper.
Il cessa de secouer la main de Trumper, redevenant aussi sérieux qu'n gros homme plein de tics puisse l'être :
- Pourquoi avez quitté votre femme?
Garp reconnut Stevie 2,corpulent et cramoisi,l’aîné des enfants Percy et le seul des fils Percy encore en vie.Il était installé à Pittsburgh où il faisait on ne savait trop quoi dans l’alluminium.A leur dernière rencontre,Garp avait cinq ans; Garp n’aurait su dire si l’autre le reconnut ou non.De son côté, Midge semblait desormais incapable de reconnaître personne.Tout blanche et rabougrie,le visage tavelé de taches brunes de la taille et de la complexité de coques de cacahuètes,Monge secouait sans arrêt la tête,affligée d’un tic qui la faisait tressauter sur son banc comme un poulet qui se demande ce qu’il va picorer.
Garp vit du premier coup d’œil que le cercueil serait porté par Stevie 2,le chauffeur du corbillard,et lui même.Il craignait fort qu’ils n’y arrivent pas.Quelle horeur d’être à ce point mal aimé!songeait-il,en contemplant l’énorme navire gris qui était le cercueil de Stewart Percy-heureusement fermé.
Elle comprit soudain qu’ils se tenaient le raisonnement suivant : si elle est destinée à devenir putain, au moins qu’elle soit propre et bien chaussée.
Tout le monde comprenait.Non seulement certaines formes d’arrogance étaient-elles tolérées par la bonne société et Sterring School,Mais certaines meme étaient encouragées; en matière d’arrogance acceptable,tout est une question de goût et de style.Il fallait que les motifs de l’arrogance pâtissent valables- pares d’une certaine noblesse- et la façon dont se manifestait l’arrogance devait en principe avoir du charme.Par nature,Jenny Fields n’avait rien d’un bel esprit.Comme l’écrivit Garp,sa mère>L’orgueil était un sentiment fort prise à Steering School,mais Jenny Fields paraissait tirer tirer fierté d’avoir un enfant illégitime.Aucune raison,peut-être,de se couvrir la tête de cendres;néanmoins,elle aurait pu faire preuve d’un peu d’humilité.
Non seulement Jenny était fière de Garp, mais elle était,en outre,heureuse des circonstances dans lesquelles il avait ete conçu.De ces circonstances,le monde ne savait rien,rien encore;Jenny n’avait pas publié son autobiograhe-en fait,elle n’avait pas commencé à l’écrire.Elle attendait que Garp fut en âge d’apprécier l’histoire.
Ce fut la le commencement,cela va sans dire,du livre qui,bien des années plus tard, devait valoir la célébrité à Jenny Fields.En dépit de sa forme fruste,on prétendit que son autobiographie du succès, ce qui n’empêchait pas Garp de soutenir que l’œuvre de sa mère dénotait>
Mais pour la première fois, il voulait bien croire que Paul Polcari et Tony Molinari étaient sérieux : elle devait être heureuse en ménage avec son nouveau compagnon, car il n'y a guère que le bonheur qui puisse vous rendre aussi ennuyeux.
Quelle impression nouvelle de sécurité Homer avait ressentie en ces instant de rire avec des amis, dans l'obscurité close de la voiture en mouvement ! Et quelle impression de liberté lui donnait la voiture elle-même ! - sa façon d'avancer sans effort tenait du miracle pour Homer, car, pour lui, l'idée de mouvement (sans parler de la sensation de changement) ne se réalisait que rarement et seulement au prix d'une lutte énorme.
S'il y avait des soirées que le cuisinier aurait voulu cacher à son fils, c'était bien celles du samedi, avec leur lot de beuveries et de débauches endémiques ; cette communauté ayant élu domicile précaire sur les berges d'une rivière turbulente était en effet peuplée d'individus qui vivaient dangereusement et considéraient comme un dû le grand défoulement du samedi soir.
À l'instar de la plupart des hommes qui battent les femmes, Carl était un lâche.
Les pires craintes de son fils, il les connaissaient : il avait peur qu'il arrive malheur à ceux qu'il aimait ; une véritable obsession. Son imagination se nourrissait de terreurs enfantines. Dans toute situation donnée, il prévoyait le pire. En somme, son imaginaire d'écrivain était celui d'un enfant de quarante et un ans.
La chaîne d'actualités pratiquait depuis longtemps un humour de potache, avec conception de la mort assortie : la vie devenait une vaste farce, dont la mort était le gag final.
"...La masse mouvante des troncs déferlait devant lui. Le train de bois prenait des allures de radeau de sauvetage, et les bûcherons encore sur l'eau faisaient figure de naufragés en mer… : à Twisted River, les eaux étaient généreusement teintées de tannins.". … "La marge est l'espace de liberté de l'écrivain…".
Je sais maintenant qu'Owen n'oubliait jamais rien ; tout savoir, c'est ne rien oublier.
... il s'aperçut que la perspective d'étudier le système urogénital du pauvre lapin le remplissait de joie.
Qui oserait trouver un défaut à un nom donné par amour ?
... ces préoccupations n'étaient-elles pas futiles ? La vie dans les endroits plein de douceur n'était-elle pas creuse et superficielle ?
- Il est vain de prétendre que les êtres humains devraient se satisfaire de la tranquillité : il leur faut de l'action ; et ils en inventeront s'ils ne peuvent en trouver.
- [...] Je me sens en sécurité avec toi, Clark, ajoute-t-il à brûle-pourpoint.
Cette réflexion était spontanée et sincère, mais c'est en la formulant qu'il comprit qu'il ne s'était jamais senti en sécurité ! Pour les gosses nés sur une décharge publique, la sensation de sécurité n'est jamais acquise ; et pour les enfants de la balle la présence d'un filet n'est jamais garantie.