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Critiques de Joël Houssin (84)
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 	Les vautours

Une première page de couverture à l'ancienne avec un bon gros dessin des années 70/80 et même bien avant si on regarde les couvertures des année 30. Des scaphandriers ou des tenues scientifiques de S.F et des couleurs sans nuances qui crachent, du rouge qui rappelle la lave de volcan, un ciel bleu nuit et un titre orangé et rouge vermillon, bref ce n'est pas de la couverture raffinée d' «aujourd'hui» : du brut de décoffrage vintage.

Prix de l'Imaginaire - Grand Prix - Roman Francophone – 1986 quand même, qui sera suivi quelques années plus tard en 1992 par un autre pour « Le Temps du twist » (bon bouquin aussi)

En fait un bouquin d'anticipation tout au plus pour le sujet: la récupération d'organes un problème qui devait déjà exister dans les années 80, des scandales commençaient déjà à voir le jour, un sujet porteur qui permet à Houssin de monter un bon thriller à l'américaine mais franchouillard

Un panel de personnages assez varié des plus sordides sortant des bas fonds aux plus huppés gotha international de richissimes. Ces personnages sont assez typés pour qu'on les identifient sans efforts. La nuance n'est pas le fort de Houssin mais on lui pardonne volontiers car ça fonctionne.

Des bandes de punks décérébrés, des zonards bikers, des camés, des colosses mongoloïdes, des PDG et flics corrompus, des désosseurs sans scrupules, des grossiums financiers manipulateurs sans pitié, des citoyens lambda qui acceptent l'inacceptable faute de pouvoir s'y opposer et des résistants qui payent très cher le fait de ne pas marcher dans les clous. Toutefois le héros est un peu transparent mais bon le sort est là pour lui donner un coup de paluche.

Une curiosité: un inspecteur de police qui ressemble furieusement à Colombo, les cheveux en pétard, un comportement fantasque et déroutant pour ses interlocuteurs, la manie de chercher des mégots ou cibiche et une perspicacité et ténacité à toute épreuve. Inspecteur qui va piano va sano. Un inspecteur qu’on ne va pas reprocher à Houssin car il apporte paradoxalement un peu d’espoir dans ce mondes de brutes.

Un suspens assez léger mais il est compensé par le rythme des actions et la diversité de celles-ci: pas de temps morts. Des affrontements il y en a, des cadavres aussi, de l’hémoglobine en quantité et une tout petite amourette très mesquine et qui passe inaperçue.

Rentabilité, pognon et marchandisation de la vie sont donc les thèmes de ce thriller assez noir d'il y a trente cinq ans qui ne donne pas envie de voir l'avenir, immédiat et plus tardif, en rose. Surtout qu'aujourd'hui, ce processus est déjà insidieusement bien en marche depuis 2023 avec le principe de consentement automatique du don de vos organes...Prélèvements à des fins thérapeutiques ou scientifiques mais nous dit-on sérieusement: il est gratuit et anonyme. Ah bin tant mieux!

Donc Houssin visionnaire? Peut-être pas mais un bon écrivain de thriller vintage sans aucun doute.

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 	Les vautours

Futur indéterminé, le don d'organe est quasi obligatoire, entrainant l'apparition et l'essor d'une nouvelle profession : les collecteurs. Leur surnom, les vautours. Dès qu'un accident a lieu, une escouade de vautours fraye vers le lieu du drame, prélève le plus rapidement possible les organes pour les échanger contre espèces sonnantes et trébuchantes aux différents hôpitaux. Certains travaillent en freelance, comme David Toland, d'autres sous la coupe d'une organisation syndicale.



Bienvenue dans un monde ou les organes sont gérés comme des produits manufacturés. Seul problème, l'approvisionnement en organes est loin d'être idyllique et soumis aux aléas de la vie. Ce qui n'est pas la panacée dans un monde ultralibéral. Alors pourquoi ne pas gérer la source de manière rationalisé ?

Le récit débute par l'histoire de David Toland, puis Joël Houssin multiplie les personnages, intrigues et points de vue. Un thriller efficace.

Petite mise au point en premier lieu, Joël Houssin critique le trafic d'organes, la marchandisation de la santé et la logique libérale, pas le don d'organe.



Ici, la majorité des individus se comportent comme le société, de manière violente, et ne pensent qu'à faire du profit. L'éthique n'est plus qu'une coquille vide. Certains veulent jouer dans la cour des grands, au prix de quelques tiraillements avec ce qui leur reste de conscience. Mais jouer avec le diable n'est pas donné à tout le monde.



Quelques bémols cependant : le bas peuple est forcément répugnant et sordide, les cols blancs ont le sourire ultrabright, sont beaux, pervers et cyniques, les méchants sont très méchants; un peu trop de violence à mon goût; et un goût prononcé pour la surenchère.



Âme sensible, s'abstenir, les descriptions des accidents dans les premières pages sont assez réalistes.

Ici, un chat est un chat, pas de langue de bois, de politiquement correct. Cela change de la littérature calibrée et propette !



Ce roman a reçu le grand prix de la science-fiction française en 1986, prix littéraire qui deviendra quelques années plus tard le Grand Prix de l'Imaginaire (GPI). Amplement mérité.

Texte toujours d'actualité, à quand une réédition ?


Lien : http://lechiencritique.blogs..
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 	Les vautours

Paris, une époque incertaine, David Toland est l’un des derniers collecteurs indépendants, spécialiste chargé de prélever sur les victimes d’accidents ou de suicide les organes greffables. Avec l’avancée de la science, un immense marché s’est ouvert dans le commerce des transplantations. Le syndicat D.C.C. (département central des collecteurs) avec à sa tête le cynique Steve Odds a le monopole et fait tout pour écraser la petite concurrence de ces irréductibles. Les moyens employés par cette organisation franchissent souvent les limites de la légalité…

« Les vautours » de Joël Houssin est une histoire parfaitement maîtrisée avec une intrigue qui tient la route et récompensée à juste titre du grand prix de la science-fiction française en 1986.

Un bon moment de lecture.

Editions Fleuve Noir Anticipation, 348 pages.

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 	Les vautours

Je considère « Les vautours » comme le meilleur livre de Joël Houssin.

L’auteur se montre très convaincant dans l’univers de la médecine et des multinationales prêtes à tout (y compris au meurtre) pour leurs sacro saintes parts de marché.

Il réutilise certes ses histoires de zonards punks véritables freaks humains comme Stephan le frère de Mirko, brute mongoloïde à la force colossale et aux atroces pulsions sexuelles l’amenant à tuer des jeunes femmes, mais il parvient également à s’en détacher pour produire un récit plus complexe et ambitieux tenant en haleine de la première à la dernière page.

Le style volontairement épuré, rend la lecture beaucoup plus fluide et agréable.

« Les vautours » constitue donc pour moi un roman formidablement abouti, et une œuvre magistrale réalisé par un écrivain alors au sommet de son art.
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Angel Felina

D’un coup, les chiens se mettent à tuer sauvagement leurs propriétaires ou proches, les morsures sont mortelles mais la contre-attaque s’organise. Deux scientifiques enquêtent sur cette épidémie, comme le fait de son côté un journaliste ayant trouvé sa femme déchiquetée par leur chien, alors qu’un vigile maitre-chien avec des problèmes dans son couple assiste à l’accident mortel d’un gamin en moto.

L’ambiance générale devient hystérique et une extermination canine est largement envisagée. Cependant des personnes ne sont pas du tout informées ou minimisent la situation, ce qui permet de beaux moments de candeur bafouée et c’est tout l’intérêt ludique de l’histoire, surtout dans la première partie, qui réside dans la multiplication des scènes cruelles d’un satanisme pur, comme dans la collection Gore chez Fleuve Noir. Avec le dynamisme du récit et la familiarité argotique, le tout forme un mélange efficace d’action et d’angoisse. Le manque d’éthique scientifique mène à la destruction.
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Angel Felina

Parmi les premiers romans de Houssin dans la collection Anticipation, Angel Felina fit partie des bonnes surprises de l'époque. D'une écriture efficace et sans fioriture (et qui n'a que peu vieilli), l'auteur nous embarque dans une histoire très marquée par son temps, entre blousons noirs, mysticisme, écologie déglinguée et science mal fichue...

Alors certes, il sera vain de chercher une réelle explication à tout ce foutoir, mais les personnages attachants, la drôle d'ambiance et une réelle ambition stylistique (trop rare dans cette collection) enfoncent toutes les barrières des préjugés du lecteur.

Un très bon FNA !!
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Angel Felina

« Angel Felina » est un petit roman mélangeant fantastique et gore.



On y retrouve le goût des races canines et de la provocation de l’auteur du « Doberman » qui ne lésine pas sur les scènes chocs du reste plutôt bien décrites.



Mais le roman montre assez vite ses limites avec des personnes peu étoffés et une intrigue finalement assez mince.



Difficile en effet de pleinement entrer dans cette histoire à dormir debout de quadrupèdes à poils avides de sang.



Prisonnier de son sujet limité, « Angel Felina » se lit donc rapidement et assez distraitement.



En d’autres termes, un Houssin bien mineur !
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Argentine

Un univers post apo ou la guerre des gangs fait rage. Une légende vivante qu'on nommé autrefois le golden boy essaye de survivre en rendant certains services. Il essaye aussi de remettre sa famille dans le droit chemin.



C'est le premier roman de cet auteur que je lit , et pour moi c'est une bonne lecture , la descriptions des personnage et de la ville fait qu'on croirait y être avec eux.
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Argentine

Une ville prison oubliée

Un idée originale pas assez développé à mon goût. Au milieu du désert, une immense ville expérimentale a été construit pour y mettre tous les prisonniers de longues peine. Mais 2 générations plus tard, la ville ne renferme plus que les descendants qui n'ont connu que cette ville. Celle-ci est alimentée en nourriture chaque jour par camions. Un jour et les suivants la nourriture apportée est périmée puis arrêt total. Pourquoi ? Diego, ancien caïd d'un bande réputé, va découvrir comment fonctionne cette ville par le Tokyo, le dealer ou Tio Pepe, le chef de la mafia local. L’intérêt du roman - le fait que la ville soit protégée par un champs temporelle et que ce dernier commence à tomber en panne - est découvert à la fin et j'aurais souhaité que le roman démarre à partir de là et ainsi rencontrer l'extérieur de la ville. Diégo nous fait visiter la ville en suivant ses péripéties mais c'est pas transcendant. J'aurais aimé un roman plus complet. Le livre aurait mérité le double de page.
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Argentine

Nous voici dans une ville au milieu du désert. Une ville pourrissante. Envahis par les cafards, la drogue et la violence. Une ville où les tranquillisants sont distribués gratuitement quand il est difficile d’avoir des médicaments et qu’il faut payer AVANT de pouvoir prendre de la nourriture.

C’est dans cette ville que vit Diego, entre un père fou et alcoolique et un petit frère qui rêve de devenir comme lui. Enfin comme celui que Diego était avant, quand il était le Golden Boy et qu’il était chef de bande, qu’il menait une révolution. Maintenant Diego a tout arrêté, il se contente d’essayer de vivre dans cette ville, sans se mêler de rien.

Diego a un caractère assez étrange, toujours à sourire (un sourire qui dérange), et semble laisser les choses glisser sur lui, comme s’il n’était pas atteint, comme s’il assistait au spectacle de sa ville. Et cette ville, il l’aime (et j’avoue que ça j’ai du mal à le comprendre).

Sa relation avec Jorge est hyper conflictuelle et pourtant on ressent bien l’amour de Diego pour Jorge, qu’il compare souvent à un ange, considérant son frère comme très fragile (mais qui joue au dur).

Je ne me suis pas vraiment attachée aux personnages, Jorge est un petit con, et Diego a des réactions qui m’ont déplu. Par contre j’ai bien aimé la Mouche, celui qui suit Diego partout et qui vit sur les toits.



Le livre contient pas mal de violence, c’est une histoire de survie. Entre un état dictatoriale, des miliciens prêt à tirer à tous les coins de rue, des bandes, et des machines qui lisent dans les pensés. Sans parler de la chaleur du désert, des cafards, de la difficulté de se procurer de la nourriture, ainsi que le délabrement des immeubles.

Il fait pas bon d’être une femme dans cette ville, parce que y a pas beaucoup de choix de survie, à part la prostitution… (Bon j’ai absolument détesté comment était traité les femmes dans ce livre, et encore plus comment Diego les traite).

L’histoire est hyper entraînante, une fois dedans j’avais du mal à m’en détacher, j’étais pris dans l’action et dans ce qui se passe. Si je n’étais pas vraiment attachée à Diego, son caractère assez froid nous donnes envie de le suivre dans cette ville. Et plus ça avance, plus ça devient tordu. J’ai eu l’impression à un moment d’être tombé dans une faille, faisant passer le récit d’un truc à peu près « normal », à quelque chose de complètement cinglé. Mais c’était absolument génial.



Les choses finissent par s’accélérer et on se retrouve encore plus emporté. Puis la fin arrive, presque abrupte, mais également presque douce par rapport au reste. Elle m’a plu et en même temps laissé amer.



C’est un livre où on est baigné dans la violence et dans ce que les hommes sont prêt à faire pour le pouvoir, pour survivre, ou tout simplement pour ne pas mourir (quand bien même ils vivent dans un monde horrible). Je pense que les passages « émouvants » auraient pu l’être un peu plus, que ça aurait mérité parfois un peu plus de sentiments, et j’aurais vraiment aimé que ça s’attarde encore plus sur la relation de Diego et de son petit frère. Au final j’ai bien aimé ma lecture et ce malgré quelques détails qui m’ont dérangé.
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Argentine

Argentine est un roman âpre, dur, parfois effrayant voir écœurant par son désespoir et sa violence.

Dans un univers à la Mad Max, Houssin décrit une ville en perdition ou l’humanité à régressé à un niveau de pauvreté et de déchéance insoutenable.

Miliciens brutaux, cobayes mutants, toxicos prostitués, zonards têtes brûlés, robots télépathes et prêtres illuminés composent un tableau particulièrement hideux repoussant de cette humanité dégénérescente.

Diego ne survit dans cet enfer que grâce à son intelligence au dessus de la moyenne et quelques facultés supplémentaires comme des facultés de télépathie ou son avant bras à l'os de metal.

La partie Science-Fiction est pour moi la plus intéressante car elle montre toute l’imagination foisonnante et la remarquable créativité de l’auteur, l’idée du piège temporel étant je trouve particulièrement géniale avec au final (enfin !) un peu d’espoir.

Malgré sa noirceur étouffante, « Argentine » demeure pour moi sans nul doute l’un de romans les plus aboutis de Houssin si ce n’est son chef d’œuvre.


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Banlieues rouges

Dans Fumez Coke : en guise de préface… de Romain Wlasikov, la science fiction est d’actualité, dans une urgence, une prise sur le réel et ses promesses aussi répugnantes soient-elles.

Dans Toucher vaginal de Jean-Pierre Hubert, une guerre des sexes dans l’avenir pousse le Front de Libération Armée de la Femme à prendre en otage devant les caméras des clients du Centre de Réjuvénation Masculine. Dans ce texte le féminisme devient militaire et clandestin, l’exposition médiatique est une arme pour gagner l’opinion.

Dans Je m’appelle Simon et je vis dans un cube de Dominique Douay, un homme s’interroge sur l’abstraction sensorielle qu’il vit, mort ou abduction, se projetant dans ses souvenirs à volonté et cédant à la paranoïa, à un doute métaphysique et ontologique dans une expérience psychologique intense.

Dans Exzone Z de Jean-Pierre Andrevon, la société est devenue amorale, la journée est constellée de meurtres gratuits, une guérilla habituelle éclate entre des groupes lourdement armés dans une école primaire, la vie n’a plus de valeur et seule la survie compte.

Dans Le monde du ¥ de Philip Goy, être choisi par hasard pour devenir une star de la télévision est bien la seule façon d’échapper à un quotidien morose, à une vie insignifiante qui génère frustrations et fantasmes démesurés.

Dans Et voir mourir tous les vampires du quartier de jade de Daniel Walther, une escouade de l’armée s’enfonce dans la jungle de plantes carnivores qu’est devenue New-York, combat routinier et perdu d’avance contre un ennemi définitivement installé.

Dans L’ouvre-boîte de Christian Léourier, Liorg Aménophren Dupont est confronté à une dystopie administrative, une dictature de l’organisation basée sur des couleurs attribuées au hasard à chacun, une société du contrôle psychique dans laquelle il faut s’abandonner.

Dans Relais en forêt de Sacha Ali Airelle, la ville de Verdhen est sur le front d’une guerre dévastatrice impliquant des androïdes éclaireurs, une technologie biochimique et des bombes moléculaires dans une destruction spectaculaire orchestrée et radicale.

Dans Multicolore de Joël Houssin, la réussite sociale s’obtient au Jeu, Mirko ne vit que pour le pari hasardeux et compte sur sa chance pour ne pas devenir un Looser comme son frère, paria voué à l’exécution. Ce système génère une élite changeante qui exprime les fantasmes caricaturaux de la réussite virile.

Dans Terrain de jeu de Roger Gaillard, à 42 ans les citoyens sont arrêtés et drogués pour retomber en enfance et accepter ce dernier voyage afin de lutter contre la surpopulation.

Dans Supplice sylvestre de Jean Le Clerc de la Herverie, un acteur vit le supplice d’être paralysé en pleine nature, lui laissant trois minutes de mouvement toutes les vingt minutes. Il rejoint l’actrice qui était sa maitresse sur le tournage de leur dernier film condamnée à rester en mouvement avec une petite pause chaque heure.

Dans Les derniers jours de mai de Christian Vilà, un groupe de terroristes ouvrent les sas du dôme protégeant la ville de l’atmosphère extérieure empoisonnée.

Dans Les seigneurs chimériques des stades hallucinés de René Durand, l’élection présidentielle française se joue par un match de rugby sanguinaire déclenchant une hystérie collective et des destins individuels sordides.

Dans Le super-marché de Dominique Roffet, les hommes vivent enfermés dans la ville, dans l’insécurité, travaillant pour aller faire des courses une fois par semaine dans le gigantesque Centre de Distribution, dans l’animosité égocentrique mélangée au formatage résigné.

Ce recueil dans son ensemble propose des visions sociétales dystopiques qui diffusent une noirceur implacable, une absence de sens et d’espoir qui sonne comme un violent sursaut d’anticipation, une projection des craintes de 1976 sur l’autoritarisme socio-politique, le naufrage individuel, l’aliénation et la surmédiatisation.
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Blue

Voilà un roman qui fleure bon les années 80 !



Très cinématographique, ce roman post-apocalyptique de Joël Houssin est bien entendu très influencé par la saga "Mad Max" (et surtout le 2ème volet). Mais plus encore qu'au chef d’œuvre de George Miller, "Blue" rappelle les succédanés italiens produits dans les années 80, tels "les guerriers du Bronx", "2019 après la chute de New-York", "2072 les mercenaires du futurs" et autres bisseries transalpines ; ces films, souvent objectivement mauvais, mais tellement généreux, tellement divertissants qu'ils se savourent comme des plaisirs finalement même pas coupables. Et bien "Blue" se déguste comme ces séries B (voire Z).

Ce n'est pas de la grande littérature mais tous les ingrédients sont là pour passer un bon moment et on se retrouve donc avec un post-apo qui répond aux attentes qu'on peut avoir en lisant un roman de ce genre. Ce n'est pas crédible un instant, les personnages sont caricaturaux et ne connaissent pas vraiment d'évolution, l'intrigue est très mince... Mais qu'est-ce que c'est bon ! On trouve ici ce qu'on est venu chercher ; des groupes d'hommes barbares luttant pour leur survie et s'entretuant dans un monde ravagé dans un récit généreux en action, en violence décomplexée, le tout sur un rythme trépidant.



Le style efficace et percutant de l'auteur est un peu daté. On sent bien que "Blue" a été écrit dans les années 80, l'argot un peu suranné (et donc absolument pas crédible en tant que façon de parler dans le futur) ajoute une patine rétro sympathique et un charme supplémentaire.



En bref, une lecture facile et sympathique aux allures de film d'exploitation des glorieuses 80's qui ravira les amateurs du genre.



Challenge Petits plaisirs (12)

Challenge Variété 2 ("un livre dont le titre contient une couleur")
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Blue

J’ai lu ce roman en deux jours.

C’est facile : il ne fait que 180 pages.

C’est facile : il est mordant et addictif.

Blue est un prénom : celui, non pas du personnage principal (Tout-Gris), mais de son chef. Un homme charismatique vu à travers les yeux de son bras-droit, qui lui voue un culte. Blue (anciennement Mèche Bleue) est mystérieux. On ne sait pas pourquoi ses cheveux sont bleus. On ne sait pas d’où il vient. On ne sait pas quelles sont ses objectifs, ni ses motivations. Blue est manipulateur. C’est normal : c’est un chef de section. On n’arrive pas à ce poste en étant parfaitement intègre.



Le monde dans lequel évolue Tout-Gris est un monde de violence. Cernés par un mur gigantesque, les hommes ont l’interdiction de quitter la ville. Les Néons – sortes d’australopithèques équipés d’armes futuristes, sont là pour y veiller. Nul ne passe.

Mais qu’y-a-t-il de l’autre côté du mur qui vaille la peine qu’on le protège avec tant d’ardeur ?



La plume de Joël Houssin est nerveuse et crue, à l’image de son univers. Les événements avancent vite, choquent, déstabilisent. Les personnages sont surprenants.

Et quelle noirceur ! Quelle sauvagerie dans ces personnages pourtant si humains.



Un roman qui se dévore, mais un univers que j'aurais aimé voir plus approfondi. Beaucoup de questions restent sans réponse, on dirait l'incipit d'une longue saga.

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Blue

Blue est un sympathique roman post-apo, voir même d'anticipation où l'on se retrouve dans un Paris crasseux, dirigés par différents clans qui ne veulent qu'une chose : franchir le gigantesque mur qui entoure la ville et garde prisonnier ses habitants.



L'ambiance me rappelle clairement celle des films d'anticipation des années 1980. On retrouve un petit coté Mad Max avec le look des personnages qui sont complètement cinglés mais aussi l’atmosphère glauque de New York 1997 !



C'est un roman complètement barré et bourré d'action. Pendant tout le roman on a envie de savoir ce qu'il y a derrière le mur.

Le défaut de ce roman vient des personnages que je trouve assez clichés, mais néanmoins c'est ce qui fait son charme et rappelle si bien les films de SF des années 80 avec sa ribambelle de personnages stéréotypés.



Globalement ce fut une bonne lecture, même si j'ai trouvé que celle ci manquait cruellement de profondeur. C'est une lecture divertissante qui nous offre un bon moment d'action dans un Paris crade et poussiéreux. Mais ce n'est néanmoins pas une histoire mémorable.
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Blue

Chaque quartier de la Cité est tenu par un clan et cette ville instable en ruines est ceinte par un Mur jamais franchi, gardé par les Néons et protégeant un secret. La Lame, chef des Saignants, et Blue, chef des Patineurs, décident de s’allier pour franchir le Mur malgré les inimitiés profondément ancrées entre les clans. Tout Gris, bras droit de Blue, voue une haine sans borne à la Lame qui a tué sa mère sous ses yeux quand il avait trois ans.

C’est une dystopie proche, violente et post-apocalyptique, à la société écroulée, une guérilla larvée comme style de vie, une survie communautariste remplie de vacuité et du rêve d’échapper à l’enfermement. Ce récit intense et sauvage, à base d’argot et de personnages truculents, raconte un plan d’évasion désespéré hors de la Ville figée dans une décadence permanente, un tourbillon d’affrontements et un passé horrible qui inspire le présent, contamine une existence déjà malade. L’esthétique punk un peu glam et l’humour noir adoucissent le sérieux, la paranoïa et l’horreur biologique dans une sorte de mélange entre Mad Max et Subway. C’est un huis clos urbain, avec ses trahisons et ses illusions, qui s’épanouit en une allégorie pessimiste de la Caverne de Platon, une vérité désespérée et révélée à travers la violence, devenant mythique et magistrale, et la noirceur d’une existence insensée.
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Blue

Publié pour la première fois en 1982, réédité fin 2017 par les éditions Goater sous une superbe couverture signée Melvin Zed, 'Blue' est un roman post-apocalyptique à la saveur eighties, autant par son argot d'époque que par son esthétique proche de celle du heavy metal alors très vivace.



Dur dur de ne pas penser à 'The Warriors' ou 'Mad Max' tant cette histoire de clan s'avère utlraviolente, thrash à souhait, et largement cinématographique, dans la morale sert de torche-cul et la douceur n'est plus qu'un lointain souvenir. On suit ainsi quelques personnages, principalement du clan des Patineurs, dans un Paris dévasté, livré à des bandes brutales qui passent leur temps à violer, tuer et rêver du Mur qui les enserre. Jusqu'au jour où Blue décide de réunir différents clans pour passer, et enfin franchir ce Mur gardé par les terribles Néons, armée silencieuse à l'efficacité redoutable.



'Blue' n'est pas un grand livre, mais témoigne en 180 courtes pages d'une vive vision d'époque du roman post-apocalyptique. Alors on comprend où Alain Damasio a puisé pour sa 'Zone du dehors', élargissant le propos pour en faire un livre bien plus politique et philosophique. Le bouquin de Joël Houssin se lit vite, se digère vite, et se bouffe comme un joli amuse-gueule entre deux batailles.
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Blue

Dans le futur, Paris se retrouve entouré d’un immense mur infranchissable. Les gens y vivant sont divisés en plusieurs clans, qui s’entendent plus ou moins bien. Blue, chef des patineurs, espère réussir prochainement à passer le Mur, grâce à une alliance entre les différents clans.



"Blue" est pour moi un parfait exemple de roman d’anticipation des années 1980, tant par le thème que par les descriptions, le look des personnages, etc.

L’histoire est à la fois axée sur Blue, et sur le passage du Mur : alors que nous apprenons petit-à-petit à connaître le leader des Patineurs (Blue et sa vie sentimentale, Blue et son envie de franchir le Mur, Blue et sa volonté de gouverner…), Joël Houssin fait aussi monter la sauce : les protagonistes du roman ont ce désir – et je l’avais aussi – presque inébranlable de franchir le Mur, gigantesque. D’ailleurs, il est décrit comme extrêmement haut et semblant avoir plusieurs kilomètres d’épaisseur.

Ce Mur, les personnages veulent le franchir, imaginant chacun leur propre Eden par-delà cette enceinte. Cela semble impossible, que ce soit au vu de sa taille, mais aussi parce qu’il est gardé par les Néons ; le passage doit en valoir le coup. Mais au fond, aucun d’entre eux ne sait ce qu’il y a derrière, et certains finissent par se dire que se contenter de leur territoire, c’est pas si mal.

Dans le synopsis, on nous parle des clans, avec une liste assez exhaustive, en nous informant quelle est la spécialité ou la particularité de chacun d’entre eux. En vrai, le roman nous explique brièvement les clans, leurs relations entre eux, mais sans aller trop loin. Le plus important est les individus qu’on suit tout au long de l’histoire, et les décisions qu’ils prennent : la Lame, chef des Bouleurs, Tout-Gris, soldat fidèle à Blue, Hajine, la compagne de ce dernier, etc. Et, bien qu’il n’y ait que 157 pages, j’ai réussi à m’attacher assez facilement aux protagonistes, au point même d’en défendre certains !



J’ai vraiment aimé "Blue", c’est un bon récit d’anticipation, facile et rapide à lire ; il n’est clairement pas loin du coup de cœur ! Je ne peux que vous en recommander sa lecture.
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Blue

Blue est lui un livre dur, intense même si sans doute moins violent et désespéré que Argentine.

Houssin immerge ici le lecteur dans un univers singulier, régressif, barbare sur fond d’après fin du monde.

On peut voir dans « Blue » et dans ce type de littérature de l’époque la peur de la destruction du monde par l’arme nucléaire, alimentée par les tensions de la Guerre Froide.

Cette peur fut une immense source d’inspiration pour les auteurs et réalisateurs de l’époque.

Moins abouti que « Argentine » sur l’aspect science fiction, « Blue » constitue néanmoins une lecture agréable et intense à réserver aux amateurs de récits d’anticipation sans concession.
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City

Dans « City » , Houssin nous plonge dans ses habituelles obsessions apocalyptico-futuristes mais réussit à créer une intrigue complexe dans un univers violent, étrange à l’horreur foisonnante.

Ainsi dans ce monde chaotique, sombre et détraqué, les aficionados de « Blue » ou même de « Argentine » ne seront pas dépaysés et auront sans doute un vif plaisir à s’imprégner de cette histoire originale et plutôt bien construite.

Même si il n’atteint pas le niveau des meilleurs productions de Houssin, « City » constitue néanmoins une lecture agréable et excitante.
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