AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Joseph Kanon (41)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'ami allemand

Tout part d’un lieu bien réel : la ville de Berlin de l’après-guerre. L’auteur nous livre un état des lieux d’un quotidien terrifiant, d’une ville et d’un peuple en ruines.

La guerre a tout balayé, mais Joseph Kanon a envie de balayer le silence sur des faits enterrés concernant l’occupation américano-soviétique.

Dans ce roman d’espionnage, le marché noir, le trafic de cerveaux, les dénonciations et la guerre froide prennent des allures de normalité.

Même si l’auteur prend délibérement le parti des américains pour bien cracher sur les russes, sa vision peu nuancée n’entache pas la richesse des descriptions de cette période terrible et mal connue de l’Histoire.



Dans ce roman Joseph Kanon change de sujet mais pas de formule : procédural, intimiste et traqueur de mémoire, il invite le lecteur à flâner dans les rues d’une ville réduite à l’épave, où la désolation et l’odeur de décomposition empreignent les rues. Une ville hantée par son histoire et habitée par ses rêves de renaissance.

Malgré quelques longueurs on reste attaché à la trame et à la quête. Une belle histoire d’amour, de fantômes, de courage, de lâcheté, de trahison. On découvre l’homme dans sa pire tenue, capable des pires atrocités, tourmenté et brutal, victime ou bourreau.

On découvre un peuple qui a besoin de réparations morales impossibles à évaluer, ce sont finalement les vrais perdants de la guerre.



Commenter  J’apprécie          300
Moscou 61

En pleine guerre froide, un éditeur américain vient en URSS pour peaufiner l’autobiographie de son frère, ex-agent de la CIA, réfugié comme transfuge, en qualité d'espion au service du KGB.



Voici qui me sort de mes habitudes de lecture. Je suis peu affûtée en thématique espionnage et par manque de comparaison, j’ai du mal à me faire une idée qualitative de celui-ci.



Un premier point positif concerne la compréhension de l’intrigue car à tort ou à raison, les thrillers d’espionnage me semblent souvent assez compliqués. Ce n’est pas le cas ici où la fiction se résume à quelques jours, ne laissant que peu de place à l’action pure pour se centrer sur la psychologie.



Il convient néanmoins de se resituer dans l’époque où deux grands blocs s’affrontaient sur la scène internationale et où historiquement, des disparitions de diplomates ou de taupes au service du KGB avaient fait grand bruit.



C’est donc un aperçu fascinant de la vie derrière le Rideau de fer, doublé d’une approche du quotidien d’hommes et de femmes accueillis en VIP pour services rendus mais pour autant toujours marginalisés dans la société soviétique.



L’intrigue se noue en double jeu dangereux, entre désillusions, défiance et désenchantement. Le contexte familial des protagonistes ajoute une donnée de compréhension sur les circonstances qui ont conduit aux engagements idéologiques opposés, et un éclairage sur la théorie du communisme et sa réalité.



Globalement une très agréable lecture qui restitue une époque paranoïaque proche de l’excellente série The Américans

Commenter  J’apprécie          230
Moscou 61

« _ Ce bouquin, il s'appelle Ma vie secrète, si toutefois on garde ce titre. Et cette vie, elle commence en Espagne. C'est là que ça a commencé. Ce qui se passe avant n'a aucune importance.

_ Alors un quart de tour, et tu es un espion russe.

_ Un espion ! Ca, c'est quelqu'un qui regarde par les trous de serrure. Comme un détective privé. J'étais un agent. Du Parti. Du Service. Et je le suis toujours. C'est si difficile que ça à comprendre ?

_ Ce serait plus facile pour les lecteurs si tu leur disais qui tu étais avant et pourquoi tout s'est mis en place en Espagne. »

Joseph Kanon, au meilleur de sa forme, nous conte l’histoire de ces deux frères qui s’aimaient. Deux frères ayant, après de brillantes études, travaillé tous les deux pour le gouvernement américain, Simon aux Affaires Etrangères et Franck dans les Services secrets. En 1949, lorsque Franck file à Moscou (comme les célèbres Burgess et Philby en 51), Simon découvre, stupéfait, amer et trahi, qu’étant le frère d’un espion soviétique sa carrière diplomatique est terminée. Le voici donc recasé à la tête de la maison d’édition familiale de son épouse.

Douze ans plus tard, l’exilé de Moscou vient d’écrire ses mémoires et les propose à son frère avec l’aval du KGB. L’occasion pour Simon d’ajouter, au coup éditorial garanti, la possibilité de parler une dernière fois à son frère et, peut-être, de comprendre enfin ce traître qu’il aimait tant et qu’il aime peut-être encore, qui sait ?

Suspens psychologique garanti, surprises également car, dans le monde de l’espionnage, rien n’est jamais simple. Simon découvre, dans le Moscou de Khrouchtchev, un frère colonel du KGB, une belle-sœur noyant son chagrin dans l’alcool, le petit cercle des espions anglais (Burgess, Maclean) et l’omniprésence du soupçon et des faux-semblants.

Et si, un peu comme dans L’Ultime Trahison, le héros de l’Union soviétique, couvert d’honneurs et d’avantages, avait eu un autre but que celui de faire publier ses mémoires et de revoir son frère ? Cela pourrait faire un excellent roman, surprenant et haletant jusqu’au dénouement final. Je n’en dis pas plus. Je confirme que les promesses sont tenues, que les personnages ne sont pas tous ce qu’ils semblent être et que les cent-cinquante dernières pages se lisent d’une seule traite tant le lecteur passe d’interrogations en surprises en découvrant que dans ce jeu du chat et de la souris, l’issue n’a rien d’évidente.

Un grand merci à Babelio et au Seuil pour m’avoir permis de découvrir ce tout nouveau Joseph Kanon grâce à Masse Critique.

Commenter  J’apprécie          230
L'ami allemand

J’ai pris ce livre comme ça, sans vraiment choisir car les titres qui s’offraient à mes yeux ne me tentaient pas.

Vue du ciel Berlin offre un paysage apocalyptique. L’histoire de « L’ami allemand » se déroule en 1945 dans une Allemagne vaincue.

Comment retrouver quelqu’un dans une ville réduite à néant où les gens ressemblent plus à des fantômes. Et vite, une image plus récente s’affiche dans mon esprit, celle d’Alep (Syrie), ville réduite en tas de gravats et fumée grisâtre. Finalement, les hommes ne retiennent pas les leçons du passé et l’Histoire se répète.

Le lecteur découvre Berlin partagée entre les forces des Alliés qui se partagent le gâteau.

Jake, le reporter poursuit sa recherche. Dans les rues, les langues se délient peu à peu et des secrets bien gardés voient le jour. Les souvenirs ressurgissent forts, vivaces et douloureux.

Dans ce roman, il est question de guerre (bien sûr), de trahison, d’amour, de souffrance et de petits bonheurs aussi. Chaque personnage joue le rôle que le destin lui a donné. Dans « L’ami allemand » il y a les méchants et les gentils, les vainqueurs et les vaincus, les fous et les faibles et surtout les vivants et les morts. Mais rien de macabre dans les descriptions que nous fait l’auteur Joseph Kanon. Son style accrocheur passionne et ses mots sont des petits cailloux sur un chemin tortueux et dangereux que le lecteur suit avidement sans répit. Aucun temps mort.

Kanon a fait naitre de sa plume des histoires dans l’Histoire ce qui donne plus de crédibilité à son roman. Un brin de romantisme sur fond de souffrance ou bien de la souffrance sur fond de romantisme ?

Seul hic, l’auteur incrimine trop les Russes et les diabolise tout en ne tarissant pas d’éloges sur les Américains. On sent qu’il a une dent contre « les rouges ».

La tension est maintenue jusqu’aux dernières pages. Bluffant !!

Mais au fait qui est « l’ami allemand » ?

Commenter  J’apprécie          190
Alibi

Comment vous convaincre que Joseph Kanon est un bon écrivain méritant d’être lu ? J’ai dévoré, toujours avec le même plaisir, six de ses romans. J’ai posté sur trois d’entre eux, toujours de façon positive. L’Ami Allemand a été porté au cinéma avec George Clooney dans le rôle principal. What else ? En vain, seuls trois ou quatre originaux « babelionautes », dont je fais partie, lisent sa prose. Partant du principe qu’ « il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer »*, voici une nouvelle tentative.

Une histoire d’amour à Venise ? Déjà vu, déjà lu, vous avez raison.

1946, un jeune américain tout juste démobilisé après avoir passé les derniers mois de la guerre à enquêter sur les crimes nazis rejoint sa mère, riche veuve désoeuvrée à Venise. Il tombe amoureux d’une jeune juive dont le père aurait été dénoncé aux SS par…l’amant et futur mari de sa mère ! Théâtralement scabreux et glauque, vous avez raison.

Il reprend du service auprès de ses collègues encore actifs pour en avoir le cœur net. Sa mère ne veut rien entendre, on se dit qu’il va finir par trouver la preuve qui fera tomber le séduisant coureur de dot et qu’il pourra rentrer aux USA avec sa mère et sa fiancée pour jouir d’une paix bien méritée. Barbara Cartland se frotte déjà les mains, même moi, fidèle entre les fidèles, je me dis que je perds mon temps.

Et puis, sans crier gare, au tiers du roman, Joseph Kanon décide de noyer Barbara. Le sympathique chasseur de nazis se retrouve avec un crime sur la conscience et un alibi à se forger. Et dix pages plus tard, vous débarquez chez Colombo. Oui, Colombo, le gars à l’imper, à l’épouse qu’on ne voit jamais, et aux questions horripilantes qu’il pose toujours sur le pas de la porte après avoir laissé entendre au suspect qu’il allait enfin lui « foutre la paix. »

Quand je dis Colombo, je fais référence à ces enquêtes où le coupable mène l’enquête de concert avec l’inspecteur. Ici, c’est pareil, le coupable qui n’est qu’un témoin devient un auxiliaire du policier. Il se dit, ils se le disent tous dans la série télévisée, que c’est une aubaine pour surveiller et, si possible, orienter l’enquête dans une autre direction . c’est une bonne idée, sauf que lorsque la police arrête le coupable qui, si vous m’avez bien suivi, est innocent, c’est le drâme. L’intérêt de notre histoire réside dans le fait que le coupable est un « gentil » qui ne supporte pas qu’un innocent paye à sa place. Bien sûr, tout va terriblement se compliquer, plus personne ne sait vraiment qui a collaboré avec les nazis et qui est un courageux résistant. Les bons sentiments du départ et la belle histoire d’amour subissent les assauts de la culpabilité, du remord et de l’angoisse. La seconde partie du roman est absolument formidable avec une montée de l’adrénaline car, vous l’avez sans doute compris, le lecteur n’a absolument pas envie que le gentil héros soit démasqué par le flic collant qui ne se nomme pas Colombo mais Cavallini. L’épilogue, pour finir de brouiller les pistes ne sera tout à fait classiquement « colombesque » et vous interpellera sur les notions de culpabilité, d’honnêteté, de justice sélective ou de prescription, ce qui me semble largement dépasser les standards du roman noir. Si vous êtes suffisamment aventurier(e) pour mettre le nez dans ce roman, sachez que vous n’en décollerez pas avant la fin et que vous auriez intérêt, avant de débuter votre lecture, à avoir, à portée de main, un plan du centre ville de Venise. Cela vous sera autant utile qu’agréable. Dernier conseil, quand vous aurez fini « Alibi », précipitez-vous sur « Los Alamos ».

Bon, voilà, cher Joseph, j’ai fait de mon mieux, avec mes tout petits moyens, pour relancer votre lectorat français. Si vous pouviez m’adresser votre dernier roman « Defectors », dès qu’il sera traduit en français, je vous en serais très reconnaissant.



*Guillaume d'Orange dit le Taciturne (1533 - 1584), chef de la révolte des Pays-Bas espagnols contre le roi d'Espagne Philippe II.

Commenter  J’apprécie          130
Berlin 49

Ce livre a un coté glaçant. Nous sommes en 1949, Alex Meier, jeune et brillant écrivain juif rentre en Allemagne victime du maccarthysme.

La guerre est achevée depuis 4 ans, mais une autre guerre, froide celle là, perdure entre les Alliés d'hier.

Le début du roman laisse croire à une histoire d'espionnage classique, Meier ne serait rentré au pays que pour espionner au profit de la CIA, d'ailleurs une de ses amies d'avant guerre, Irène von Bernuth, est la maitresse d'une haut responsable de l'armée soviétique : une cible toute trouvée.

Seulement, l'histoire va se révéler mille fois plus complexe. 0n ne sait plus qui espionne pour le compte de qui. La lutte entre services devient féroce.

Ce qui m'a le plus frappé, c'est la description qui est faite d'une société qui deviendra plus tard la RDA. Entre purge, fichage de la population, antisémitisme qui n'ose pas dire son nom, on assiste à la création d'un véritable Etat policier.

Il faudra des tonnes d'imagination à Alex Meier pour se sortir du piège où il semble s'être englué, il lui faudra surtout oublier tous ses idéaux de jeunesse et de foi en un monde meilleur. Cette guerre là est sans pitié, et chacun des belligérants entend bien la gagner.
Commenter  J’apprécie          113
L'ami allemand

Un moment bouleversant, un souvenir émouvant. Ce livre est vraiment très bien construit et documenté, on se prend au jeu, on rit, on pleure, on attend, on espère.
Commenter  J’apprécie          90
Moscou 61

Simon et Franck sont deux frères, américains, qui ont travaillé pour l’OSS pendant la guerre et se retrouvent naturellement à la CIA en 1945. Mais Franck est un agent double. Il est recruté par les Russes et exfiltré avec sa femme. Simon devient alors persona non grata au sein de la CIA, il quitte ses fonctions et devient éditeur.



Des années plus tard, Franck veut écrire ses mémoires et les faire éditer aux Etats-Unis par son frère. Simon est donc invité par les Russes, pour travailler avec Franck sur le manuscrit. Il n’a pas revu ni eu de nouvelles de son frère depuis que ce dernier est parti à l’est. Comment cette rencontre va-t-elle se passer, que lui veut réellement Franck qui n’a pas hésité à trahir son pays et sa famille ?



Nous nous retrouvons donc transportés de l’autre côté du rideau de fer, dans un Moscou des années 60, à suivre un pur Américain venu retrouver son frère. Sa femme est malheureuse, elle boit, se sent seule. La vie d’espion qui ne peut plus être sur le terrain est ennuyeuse, ils sont constamment surveillés, ne peuvent pas rencontrer n’importe qui, faire ce qu’ils veulent. Simon découvre la nouvelle vie de son frère entouré exclusivement d’autres espions ayant également trahi leur pays. Mais il s’interroge, que fait-il réellement là, quelles sont les véritables motivations de Franck, à quoi va-t-il le mêler ? Nous sommes plongés dans une atmosphère de suspicion et de paranoïa : qui ment à qui, qui manipule qui, quel complot est fomenté par qui ? La trahison pour ces agents exfiltrés est aussi naturelle que de respirer, aucun n’est transparent, tous cachent leurs véritables motivations, leur ego prenant le pas sur leur honnêteté.



Simon, et nous par extension, sommes remplis de doutes, de tension, de suspense silencieux, qui avance lentement accentuant ainsi une ambiance lourde, pleine de faux semblants, on devient claustrophobe dans ce Moscou écrasant.

Commenter  J’apprécie          70
Los Alamos

« Soudain une lumière bleue inonda la pièce, un formidable éclair. «Couchez-vous ! Restez où vous êtes, dit-il sans s’affoler. La table va être contaminée. » »

Ce pourrait être un excellent roman d’espionnage avec tous les ingrédients du genre : un meurtre, des savants isolés dans une base militaire, un énorme secret, des espions, un enquêteur, une femme mariée beaucoup trop séduisante. De quoi passer un bon moment.

Mais c’est bien plus que ça. La possibilité de passer trois mois aux côtés du général Groves et de Robert Oppenheimer, les patrons de l’opération Manhattan, de vivre à Los Alamos comme si un laissez-passer vous était tombé du ciel.

Santa Fé, avril 45, dans un parc de la ville, un cadavre est découvert dans une position scabreuse. Il ne porte aucun document d’identité et personne ne semble le connaître. La police locale conclut à un rendez-vous sexuel ayant mal tourné.

A une trentaine de kilomètres de là, à Los Alamos, la surprise fait rapidement place à la prudence. On connaissait la victime, agent de sécurité, mais pas ses goûts sexuels. Alors, sait-on jamais, l’armée n’aimant pas les surprises, on y dépêche un enquêteur chargé d’enquêter sans laisser penser qu’il enquête. Pas question de distraire le quarteron de nobélisés et l’escouade de nobélisables du « gadget », comme ils l’appellent, sur lequel ils s’apprêtent à effectuer les derniers réglages. Il doit s’assurer que la version de la police, qui arrange bien des choses est bien la bonne, parce que sinon…

Joseph Kanon est un excellent écrivain (j’en suis à mon cinquième roman avec toujours le même plaisir et celui-ci est le meilleur), il sait fort bien décrire la vie quotidienne de la base, les états d’âme ou les certitudes des savants qui mettent au point une arme terrifiante. Il dépeint aussi très bien le souci du secret, la crainte des fuites et l’obsession de terminer au plus vite, pour prendre de vitesse les nazis. Ses personnages sont consistants et crédibles.

Il vous emmène dans le désert voisin, sait vous décrire ces lieux désolés et superbes, vous parler des habitants précolombiens de la région, les Anasazis, disparus un jour sans explication comme pour défier les anthropologues. Bien sûr, il ménage le suspens jusqu’à la fin, jusqu’au moment où un monde nouveau, vertigineux et terrifiant nait d’un éclair prodigieux. Magistral !

« Oppenheimer se tourna lentement, étonné. « Vous croyez ? Prométhée ?

_ Non. Le feu était un cadeau. Ceci est une malédiction. »

Commenter  J’apprécie          70
Berlin 49

J'ai failli abandonner ce roman dans ses premières cent pages, qui déroulent le retour à Berlin-Est en 1949 d'Alex Meier, un célèbre écrivain juif allemand, parti avant guerre aux États-Unis, et contraint de revenir sur sa terre natale par la chasse aux communistes orchestrée par Mc Carthy et consorts. Il fallait pourtant poursuivre l'effort, passer ce stade, car la suite est un mélange savant d'espionnage à la Le Carré et de géopolitique appliquée à l'Allemagne d’après guerre.



Le début du roman est assez littéraire, ou plutôt un hommage à la littérature allemande de l'époque. On y croise des écrivains célèbres de l'époque, qui ont délibérément choisi de s’installer dans le pays qui dans leurs rêves doit devenir une vraie démocratie populaire, à commencer par Berthold Brecht et Anna Seghers. Les pages défilent autour du récit de leurs exils, de leurs souvenirs d'avant guerre ; autant de propos verbeux dans une ville encore jonchée de décombres, où les Russes imposent leur loi dans leur secteur, tout en maintenant un blocus sur les autres zones d'occupation, ce qui conduit les puissances alliées à mettre en place le pont aérien qui va assurer la pérennité de Berlin-Ouest. La zone ouest survit à 1700 calories par jour, pendant que le PC allemand, le SED, tente de se faire bien voir du grand frère russe, pour récupérer le contrôle du pays lorsque Staline l'aura décidé.



Les espions foisonnent de partout et la mise en fiches de la future RDA par la future Stasi est en marche. Alex, contraint par un divorce qui se passe mal, est en fait téléguidé par la CIA qui cherche à avoir des « antennes » côté soviétique. Et cela tombe bien, avant guerre Alex était très proche de la famille von Bernuth, ancienne famille prussienne, dont une des filles, Irene, est désormais la maîtresse d'un important officier russe. Les retrouvailles vont enclencher une série d’événements, qui vont faire passer l'écrivain célèbre d'espion amateur en expert du double-jeu.



Peu à peu, le livre prend de la consistance. Les liens qui unissent Alex aux von Bernuth s'explicitent et rejaillissent sur le présent. Une sœur von Bernuth vit à Berlin-Ouest avec un médecin qui a participé à l'eugénisme décidé par les nazi, un frère, ancien soldat déclaré prisonnier en Russie, trime comme un esclave dans des mines d'uranium, et Irene s'accroche à son protecteur russe pour rester dans sa « bulle ». Le monde d'hier n'est plus, le nazisme est passé par là. Le monde de demain est en train de se bâtir dans un contexte de guerre froide.



Plus l'intrigue avance, plus Alex devient intéressant par son analyse de la situation et des jeux troubles des uns et des autres. De spectateur des oppositions politiques, il devient acteur du monde de l'espionnage. Certes, contraint et forcé, et avec d'immenses conséquences sur la façon dont il place sa confiance et dans ses amours.

Un roman humain dans une époque difficile, alors que les vainqueurs de la guerre se divisaient, et que l'Allemagne débutait quarante ans de césure.
Commenter  J’apprécie          60
Le passager d'Istanbul

J'ai choisi ce livre sur la masse critique de Babélio d'une part parce que le résumé était plutôt tentant et d'autre part, même si je n'avais pas encore lu de livres de Joseph Kanon, j'avais beaucoup entendu parler de lui. Et je me suis dis, que ce serait l'occasion de le découvrir enfin...

Je ne crois pas que ce livre soit mauvais en soit, je pense même être passée à côté de quelque chose d'étonnant et de détonnant, mais j'ai eu tellement de mal à entrer dans l'histoire, j'ai eu l'impression de bugger toutes les deux pages et demie... Je me suis sentie oppressée par ma lecture et concrètement, je n'ai pas compris grand chose au début du roman (excepté ce qu'on nous en dit dans le résumé), du coup, je pense ne pas être prête à lire du Joseph Kanon...



Pourtant, l'intrigue du roman est bien trouvée et plutôt bien amenée, je crois que le souci que j'ai rencontré avec ce livre, c'est le trop plein de dialogues, ça a mit un gros frein à ma lecture car, je suis, on peut le dire allergique (lol) à la présence de dialogues en masse. Je sais que ce n'est pas l'excuse la plus originale que l'on puisse donner, mais plus j'avançais dans ma lecture et moins j'avais envie de continuer... au point que je me retrouvais à perdre le fil de l'histoire et /ou le déroulement de scènes propices.



Cependant, j'ai mis une bonne note, parce que même si j'ai eu du mal avec le trop pleins de dialogues qui a créé une certaine forme de longueur, j'ai beaucoup aimé l'histoire, je suis persuadée que j'aurais encore plus aimé sans ce malheureux blocage. Chaque personnage est assez bien défini et l'auteur nous fait nous poser beaucoup de question à leur propos. l'environnement et le décor du roman nous renvoi directement dans un passé qui nous rempli de nostalgie...
Lien : http://leslecturesdefifi.blo..
Commenter  J’apprécie          60
Le passager d'Istanbul

Istanbul, hiver 1945. Une guerre est en train de s’achever et une autre est en train de commencer. Dans la métropole turque se croisent agents américains et soviétiques, allemands, et juifs du Mossad organisant le passage en Palestine de rescapés des camps et des pogroms malgré la surveillance britannique.

Leon, marié à une juive allemande organisant l’Aliyah Bet, travaille pour une firme de l’industrie du tabac rend occasionnellement service aux espions du consulat américain. C’est dans ce cadre qu’il est chargé, un soir, d’aller récupérer clandestinement un mystérieux passager. Pris dans une embuscade, il réussit malgré tout à s’échapper avec l’homme en question, Jianu, avant de s’apercevoir qu’il s’agit d’un roumain ayant participé, aux côtés des nazis, au massacre des juifs de son pays. Or, Jianu est susceptible de donner d’importants renseignements sur les Soviétiques aux Américains. Leon se trouve alors doublement coincé : doit-il aider Jianu à s’en tirer, ou pas ? Et peut-il encore faire confiance à ses amis américains ?

Le passager d’Istanbul est un roman dense. Dense l’histoire d’espionnage mettant en jeu une multitude de factions et autant de combinaisons et de trahisons possibles, des services secrets turcs aux Américains, Soviétiques et Allemands encore sur place. Dense l’histoire personnelle de Leon, l’espion contractuel dépassé par les événements, attaché à sa femme catatonique depuis le naufrage d’un bateau qu’elle avait aidé à affréter pour la Palestine, et qui va tomber sous le charme d’une autre, compliquant d’autant plus l’opération qu’il se trouve obligé de mener seul. Dense enfin ce contexte géo-historique qui laisse autant la place aux soubresauts géopolitiques qu’à la description détaillée de l’Istanbul de l’époque.

Pas dénué de quelques longueurs – en particulier une interminable soirée avec le gratin stambouliote et diplomatique – le roman de Joseph Kanon ne manque toutefois pas d’atouts. D’abord, on l’a dit, cette formidable reconstitution de la ville et de son atmosphère. Ensuite la complexité de l’intrigue à tiroirs qui nécessite de la part du lecteur une attention certaine, ce qui signifie – et c’est assez remarquable pour le signaler – que Kanon compte sur l’intelligence dudit lecteur. Savamment construite, l’histoire de Leon et de l’encombrant passager qui a embarqué dans sa vie, laisse autant place aux dialogues ciselés sur les différents enjeux qui s’opposent sur l’échiquier diplomatique, qu’aux scènes d’actions et aux rebondissements, sans négliger un arrière-fond de mélo qui a l’intelligence de ne pas sombrer dans la guimauve, bien que flirtant parfois avec la limite.

Kanon a pu être comparé à John Le Carré, et l’on pense nécessairement au maître du roman d’espionnage quand on lit Le passager d’Istanbul… mais quel roman d’espionnage n’incite pas à la comparaison avec l’étalon que représente Le Carré ? Et si en fait Joseph Kanon était juste un très bon romancier du genre, avec sa propre patte ?


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          50
Le passager d'Istanbul

Istanbul la métropole, centre d'échange commercial et culturel et point d'encrage entre la Méditérranée méridionale et orientale. Nous sommes juste à l'après-guerre genre 1945 et Leon Bauer est importateur de tabac; mais derrière cette façade il travaille pour le consulat Américain en tant qu'espion ad-interim et passeur de réfugiés juifs vers la Palestine depuis pas mal de temps, et il s'en sort pas trop mal. Mais sa dernière mission, la der-des-der, tourne au cauchemard quand son "colis" s'avère être un criminel ayant travaillé pour les nazis. Et beaucoup de gens le feraient bien taire.Trahisons, double jeux, et morale douteuse , voilà ce que Joseph Kanon nous à mijoté ... à petit feu.



Il m'a fallu recommencer le début du livre par quatre fois (véridique) avant de trouver le bon rythme de lecture; Pas que Joseph Kanon écrive comme une enclume mais c'est juste que mes précédentes lectures étaient plus "rythmées". Et c'est peut-être bien là le noeud du problème, il faut trouver son rythme , un rythme nonchalant. L'ambiance est excessivement bien retranscrite et respire cette ambiance oppressante.



En dehors de cela, l'intrigue est bien amenée et J. Kanon nous offre un sympathique polar d'espionnage malgré qu'il ait eu la main plus que lourde sur les dialogues (un poil de trop , si si) .



Un roman d'espionnage sympa mais sans plus.
Lien : http://lacasebd.overblog.com..
Commenter  J’apprécie          50
Le passager d'Istanbul

Istanbul,à la fin de l'année 45, est dans l'incertitude et recèle de secrets. La Russie lorgne sur la Turquie,les américains préparent leur départ sans vraiment partir,les Turcs restent neutre en jouant sur tous les tableaux et,grâce au Mossad, des réfugiés juifs y transitent pour rejoindre la Palestine.

Les ennemis d'hier peuvent être les ressources d'aujourd'hui,les amis d'hier deviennent les nouveaux ennemis et au milieu de tout ça Leon Bauer accepte une dernière mission pour le consulat US et met le doigt dans un terrible engrenage.

même si on peut,peut être,s'y perdre un peu c'est un beau roman au charme old school. il s'en dégage beaucoup de nostalgie et de romantisme avec une magnifique histoire d'amour que ce soit pour Istanbul ou la belle Kay
Commenter  J’apprécie          50
Berlin 49

Dans ce roman, on suit un auteur allemand qui après un exil aux USA décide de revenir au pays: l'Allemagne de l'Est. Il est recruté pour espionner les Russes de l'intérieur. S'en suit tout un tas de retournements de situations, de trahison, de suspicions.... Le lecteur ne sait jamais vraiment à qui Alex peut se fier; on sent comme une oppression autour de lui, un étau qui se resserre. Même si j'ai parfois eu un peu de mal à suivre (il faut dire que j'ai mis très longtemps à lire le livre ce qui n'aide pas pour ce genre de roman), j'ai apprécié le sujet abordé: on a tendance à ne pas parler de ce qu'ont vécu ces Allemands de l'est une fois sous le joug des Soviétiques, eux qui croyaient en l'idéologie communiste et qui ont été complètement trahis et abandonnés par les Russes, envoyés dans des camps de travail. C'est un pan de l'histoire que je trouve passionnant et malheureusement peu traité. C'est en cela que ce livre est particulièrement intéressant.
Commenter  J’apprécie          40
L'ami allemand

Un éclairage sur une réalité qui a été longtemps occulté par tous les protagonistes pendant des années : la ville de Berlin de l'après-guerre. L'auteur nous livre un état des lieux d'un quotidien terrifiant, d'une ville et d'un peuple en ruines.

Les nazis, n’ont pas communiqué ( cela se comprend), les alliés ne se sont pas gênés pour faire des milliers de victimes parmi un peuple sinon complice du moins responsable ; et de toute façon, comme ils étaient les vainqueurs…



Un éclairage sur certainement l'occupation non pas américano-soviétique, mais de tous les vainqueurs. Et non, l’auteur ne prend pas le parti des américains, mais dénonce une double réalité

et ne crache sur personne comme certains semble le penser.

Dans ce roman, on découvre une palette de personnages qui doit apprendre à vivre avec sa conscience :

-) le vainqueur américain qui veut faire payer le méchant allemand, mais ce même américain est aussi prêt à reconnaitre que le bon allemand, n’est pas un allemand mort ( contrairement aux indiens), mais à l’allemand tendance scientifique, ou l’allemand tendance policier ou tendance armée qui ne ne serait pas trop compromis et surtout particulièrement utile contre les communistes.

-)le journaliste américain qui est à la poursuite de son passé et qui a d’énormes difficultés à comprendre que les choses ait pu changer et surtout incapable de comprendre ce qu’on pu vivre les citoyens allemands et incapable de comprendre que les choses ne sont ni blanches, ni noires, mais comme toujours grises et que c’est facile de juger les autres lorsque l’on été planqué loin de tout cela.

-)les allemands qui font comme ils peuvent pour naviguer entre responsables et seulement coupables d’avoir laisser faire ( comme tous les pays). Et en fonctions des profils, les différents points de vue sont abordés.

-)le juif qui a dénoncé d’autres juifs espérant se sauver ou sauver sa famille, mais ne percevant que trop tard qu’il était piégé dès le départ et au mieux à être exécuté pour rendement insuffisant ou déporté dans les camps parce que simplement juif.

-) les russes qui sont vus tels qu’ils étaient à l’époque et en aucun cas diabolisés comme certain s’obstine à le croire.

C’est-à-dire prêt à récupérer tous les « bons allemands », prêt à instaurer une seconde dictature idéologique ( comme ils le feront dans tout le bloc de l’est, annexé par la force ), c’est-à-dire prêt à se venger de toutes les atrocités qu’ils ont subi.

Peste rouge et nazis bruns : la même réalité : deux des pires régimes qui n’ont jamais existé au nom d’une idéologie hallucinante.



Un super ouvrage

Commenter  J’apprécie          40
Le passager d'Istanbul

Vous êtes Leon ! Si ! Si ! Vous êtes Leon, citoyen américain. Pendant la guerre, vous avez servi d'agent occasionnel pour un membre du consulat américain d'Istanbul, ce qui vous a permis d'arrondir vos fins de mois sans grands risques. Dans la vie de tous les jours, vous êtes un honnête marchand de tabac pour Reynolds, grosse boîte américaine… Honnête ! C'est bien, là tout le problème ! Comment rester un honnête homme lorsqu'on fraie avec le milieu impitoyable de l'espionnage ?

Vous connaissez Istanbul, ville magnifique, comme votre poche, raison pour laquelle un agent des services secrets américains aime faire appel à vous. Vous parlez plusieurs langues couramment, dont le turc, ce qui est plutôt pratique quand on vit à Istanbul !

Votre femme, Anna, vit toujours, mais dans un hôpital psychiatrique car elle s'est déconnectée du monde après qu'un bateau chargé d'enfants juifs ait coulé et que la plupart se soient noyés sous ses yeux. Anna est Allemande… Et juive ! Sa famille a connu le sort épouvantable de millions de juifs. Elle consacrait sa vie à aider les rescapés à se rendre en Palestine. Mihai est son plus proche collaborateur et ami. Il est le vôtre aussi ! Quand vous avez besoin d'un « complice », c'est à Mihai que vous vous adressez.

Alors comme ça, la guerre est finie puisque l'Allemagne et le Japon ont capitulé ! Bonne blague ! Elle ne fait que se poursuivre entre amis d'hier par espions interposés ! Istanbul, ville d'un pays neutre, fut pendant la guerre un haut lieu de l'espionnage de tous les bords. Maintenant que la guerre est finie, les barbouzes américains s'apprêtent à plier bagage car la ville a perdu de son intérêt stratégique. Cependant votre « employeur » au consulat américain a encore un petit service à vous demander. Pas grand-chose en fait : juste récupérer un colis et le placer discrètement à l'abri. Ah ! Oui ! Ce colis encombrant est un homme en fait… Et pas n'importe qui…



Critique :

Je n'ai pas pu m'empêcher de suivre l'aventure sur mon PC, histoire de voir à quoi correspond le décor décrit dans le livre. Je n'ai évidemment pas retrouvé tous les lieux, qui ont de surcroît pas mal changé depuis la fin de la seconde guerre mondiale, mais cela aide pour l'ambiance. le personnage de Leon est le plus sympathique dans ce récit et on peut facilement s'identifier à lui. Il a quelques défauts, mais moins que les autres personnages du roman. Comme tout bon bouquin d'espionnage, il faut attendre la fin pour connaître la solution, même si en cours de route, le brave Leon fait des découvertes intéressantes. J'ai eu beaucoup de plaisir à découvrir cet auteur et cette histoire qui se déroule dans un cadre original. C'est le choix d'ISTANBUL qui m'a poussé à acheter ce livre, histoire d'être un peu dépaysé. Je l'ai beaucoup apprécié et n'hésite pas à vous le recommander.

Commenter  J’apprécie          40
Moscou 61

On y retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès de John Le Carré:

Le contexte de la guerre froide, un héros à la vie privée bien calamiteuse (réf Smiley) embarquée un peu malgré lui dans des opérations de services secrets; des agents doubles, triples...

Et surtout la nostalgie d’un temps de l’innocence , qui peut être, n’a jamais existé.

Bref, un bon moment passé en attendant la sortie du dernier roman de celui qui reste le maître.
Commenter  J’apprécie          30
Moscou 61

Les deux héros du roman sont 2 frères issus de la bonne société de Washington, Franck l’aîné est passé à l’Est après la Guerre d’Espagne à laquelle il a participée. Il est devenu un des pontes du KGB. Le second, Simon est éditeur après avoir été lui aussi, espion, pour le compte des Etats-Unis dans sa jeunesse. Simon est venu voir son frère après 12 ans de séparation, pour apporter la dernière touche à un ouvrage de souvenirs de son frère Franck qu’il veut faire paraître prochainement. Ce sera une bombe littéraire puisque la défection de Franck pour l’ennemi communiste avait fait grand bruit. Le narrateur est Simon et à lire on ne sait pas qui est le plus tordu des deux et surtout, si il est toujours en mission pour les services secrets des USA. Il y a bien sûr une femme, Joanna, épouse de Franck qui a passé le rideau de fer par solidarité avec son mari. Elle eut pour amant d’une nuit son jeune beau-frère Simon, qui en garde depuis un souvenir ému.

Autour des héros gravitent des transfuges de l’Ouest qui mène une vie plus ou moins glauque et confortable entièrement dépendants du pouvoir pour vivre, en remerciement de leur trahison.

C’est un roman bien ficelé, bien écrit qui maintient le lecteur dans l’ambigüité jusqu’au bout. Il s’agit de la description subtile des rapports entre deux frères et de ce qui les lie malgré les années et les choix de vie que chacun a fait.

Commenter  J’apprécie          30
Moscou 61

Merci aux éditions du Seuil de m'avoir permis la lecture de ce bon roman d'espionnage.Simon Weeks ,éditeur aux USA, est autorisé par l'URSS de publier les mémoires de son frère ,Franck et de se rendre à Moscou pour le rencontrer.Revoir après tant d'années son frère devenu transfuge dans un pays ennemi devrait le remplir de joie malgré la trahison.Leurs retrouvailles ne seront pas de tout repos.
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Joseph Kanon (237)Voir plus

Quiz Voir plus

SF, fantasy ou fantastique ? (facile)

"Le Fantôme de Canterville" d'Oscar Wilde ?

Science-fiction
Fantasy
Fantastique

15 questions
1267 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fiction , fantasy , fantastique , imaginaireCréer un quiz sur cet auteur

{* *}