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Michèle Valencia (Traducteur)
EAN : 9782714441959
468 pages
Belfond (07/02/2006)
3.42/5   6 notes
Résumé :
Jusqu'où peut-on aller pour se forger un alibi ?
A la fois roman noir captivant et histoire d'amour tragique, Alibi explore les ambiguïtés de l'après-guerre et dresse le fascinant portrait d'une Venise ténébreuse et secrète.
1946. Tout juste démobilisés, Adam Miller, jeune officier américain, rejoint sa mère, Grace, une riche veuve installée dans un superbe palazzo sur le Grand Canal.

Lors d'une réception, il éprouve un coup de foudre... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Comment vous convaincre que Joseph Kanon est un bon écrivain méritant d'être lu ? J'ai dévoré, toujours avec le même plaisir, six de ses romans. J'ai posté sur trois d'entre eux, toujours de façon positive. L'Ami Allemand a été porté au cinéma avec George Clooney dans le rôle principal. What else ? En vain, seuls trois ou quatre originaux « babelionautes », dont je fais partie, lisent sa prose. Partant du principe qu' « il n'est pas besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer »*, voici une nouvelle tentative.
Une histoire d'amour à Venise ? Déjà vu, déjà lu, vous avez raison.
1946, un jeune américain tout juste démobilisé après avoir passé les derniers mois de la guerre à enquêter sur les crimes nazis rejoint sa mère, riche veuve désoeuvrée à Venise. Il tombe amoureux d'une jeune juive dont le père aurait été dénoncé aux SS par…l'amant et futur mari de sa mère ! Théâtralement scabreux et glauque, vous avez raison.
Il reprend du service auprès de ses collègues encore actifs pour en avoir le coeur net. Sa mère ne veut rien entendre, on se dit qu'il va finir par trouver la preuve qui fera tomber le séduisant coureur de dot et qu'il pourra rentrer aux USA avec sa mère et sa fiancée pour jouir d'une paix bien méritée. Barbara Cartland se frotte déjà les mains, même moi, fidèle entre les fidèles, je me dis que je perds mon temps.
Et puis, sans crier gare, au tiers du roman, Joseph Kanon décide de noyer Barbara. le sympathique chasseur de nazis se retrouve avec un crime sur la conscience et un alibi à se forger. Et dix pages plus tard, vous débarquez chez Colombo. Oui, Colombo, le gars à l'imper, à l'épouse qu'on ne voit jamais, et aux questions horripilantes qu'il pose toujours sur le pas de la porte après avoir laissé entendre au suspect qu'il allait enfin lui « foutre la paix. »
Quand je dis Colombo, je fais référence à ces enquêtes où le coupable mène l'enquête de concert avec l'inspecteur. Ici, c'est pareil, le coupable qui n'est qu'un témoin devient un auxiliaire du policier. Il se dit, ils se le disent tous dans la série télévisée, que c'est une aubaine pour surveiller et, si possible, orienter l'enquête dans une autre direction . c'est une bonne idée, sauf que lorsque la police arrête le coupable qui, si vous m'avez bien suivi, est innocent, c'est le drâme. L'intérêt de notre histoire réside dans le fait que le coupable est un « gentil » qui ne supporte pas qu'un innocent paye à sa place. Bien sûr, tout va terriblement se compliquer, plus personne ne sait vraiment qui a collaboré avec les nazis et qui est un courageux résistant. Les bons sentiments du départ et la belle histoire d'amour subissent les assauts de la culpabilité, du remord et de l'angoisse. La seconde partie du roman est absolument formidable avec une montée de l'adrénaline car, vous l'avez sans doute compris, le lecteur n'a absolument pas envie que le gentil héros soit démasqué par le flic collant qui ne se nomme pas Colombo mais Cavallini. L'épilogue, pour finir de brouiller les pistes ne sera tout à fait classiquement « colombesque » et vous interpellera sur les notions de culpabilité, d'honnêteté, de justice sélective ou de prescription, ce qui me semble largement dépasser les standards du roman noir. Si vous êtes suffisamment aventurier(e) pour mettre le nez dans ce roman, sachez que vous n'en décollerez pas avant la fin et que vous auriez intérêt, avant de débuter votre lecture, à avoir, à portée de main, un plan du centre ville de Venise. Cela vous sera autant utile qu'agréable. Dernier conseil, quand vous aurez fini « Alibi », précipitez-vous sur « Los Alamos ».
Bon, voilà, cher Joseph, j'ai fait de mon mieux, avec mes tout petits moyens, pour relancer votre lectorat français. Si vous pouviez m'adresser votre dernier roman « Defectors », dès qu'il sera traduit en français, je vous en serais très reconnaissant.

*Guillaume d'Orange dit le Taciturne (1533 - 1584), chef de la révolte des Pays-Bas espagnols contre le roi d'Espagne Philippe II.
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Grosse déception que cet "Alibi" de Joseph Kanon dont j'avais, tant apprécié "L'ami allemand", "The good German" au cinéma, Soderbergh, Clooney. Venise a rarement semblé aussi peu inspirée dans ces premiers mois après la fin de la guerre. Un jeune Américain, démobilisé, retrouve sa mère qui va se marier à un médecin italien. Qui est vraiment cet homme? S'intéresse-t-il surtout à la fortune de cette femme? Et le Grand Canal a-t-il beaucoup de cadavres à vomir ainsi?

Autant le Berlin de 1945 était judicieusement étudié par Joseph Kanon avec ses trafics divers, ses vestes retournées in extremis, et ses signes très précoces de la future Guerre Froide, autant l'auteur se noie dans les eaux troubles de la Sérénissime. Rien ne m'a intéressé dans cette histoire qui mêle résistants au fascisme et chemises brunes, qu'on confond allègrement. Bien sûr les immédiates après-guerre peuvent être diablement séduisantes pour l'univers du polar. Mais ce qui fonctionne dans le Berlin de "L'ami allemand" ou la Vienne du "Troisième homme", ça ne marche pas sur la lagune. Chiuso! Scusami mais, Dieu merci, j'ai connu "La mort à Venise" autrement excitante, et des "Lunaisons vénitiennes" d'un tout autre calibre. Pourtant j'aimais bien la photographie de couverture...
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L'action de ce polar, noir à souhait, se déroule dans la Venise de l'après guerre (plus précisément en 1946).
C'est au milieu d'un petit groupe d'amis frivoles et désabusés, que se déroule un véritable drame. Ces derniers évoluent dans une atmosphère trouble, glauque. Les règlements de comptes et les non-dits y sont monnaies courantes !!!!!!
En effet, l'histoire d'amour entre un jeune soldat américain - spécialisé dans la chasse aux nazis, et, fraîchement démobilisé - et, une jeune italienne - rescapée des camps - virent rapidement au cauchemar !!!!!!
L'auteur propose un polar bien ficelé. L'intrigue se dévoile au fil des pages afin de tenir en haleine le lecteur jusqu'à la dernière ligne !!!!!
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A la fois thriller et roman d'amour....
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Juste après San Ivo, des employés municipaux curaient un canal, un boulot peu ragoûtant, réservé pour l'hiver, quand il n'y avait pas de visiteurs. Des planches obstruaient chaque extrémité, et de gros tuyaux en caoutchouc pompaient l'eau en laissant une couche de boue au fond. Les ouvriers, chaussés de bottes, retiraient saletés et débris à la pelle. La boue recouvrait tout, éclaboussait les bleus de travail, s'agglutinait en grumeaux sur les bords du canal, juste sous la marque laissée par la vase. La grande peur de Gianni, c'était d'être sali si quelqu'un remuait la fange. je l'imaginai sur une terrasse du Lac de Garde, en train de boire avec ceux qui avaient ordonné le départ des convois. J'en avais rencontré en Allemagne, de ces hommes qui ne comprenaient pas encore tout à fait de quoi on les accusait. Mais ceux-là étaient en prison et, épuisés, effrayés, n'étant plus protégés par leur uniforme, attendaient leur procès. Les autres, dans la rue, vaquaient à leurs occupations et rien ne permettait de les reconnaître, ni regard hanté ni tremblement furtif causés par des souvenirs importuns. Le crime n'avait pas laissé de trace. Ils s'en étaient tirés, libres de se déplacer, et même d'épouser une femme riche. Ils souriaient à la table du dîner. Personne ne savait. Rosa n'acceptait pas qu'ils s'en sortent aussi facilement et avait demandé mon aide.
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Nous sortions alors des arcades et nous avancions sur la piazza ensoleillée. Le vaste espace de la place Saint-Marc éblouit toujours quand on le découvre, et ce moment est grisant. Même Cavallini s'arrêta pour contempler le campanile et les coupoles de la basilique.
"Il semble impossible que des choses pareilles arrivent dans une si belle ville, regardez ça". Et en effet, inondée d'une lumière printanière, la piazza était spectaculaire, avec les mosaïques dorées de la basilique qui réfléchissaient la lumière et les pigeons qui voletaient dans l'air doux.
"J'espère que vous vous trompez, signor Miller. Une famille si ancienne et puis un tel déshonneur sur le nom."
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"_ Tu as dit qu'il l'avait fait d'un signe de tête. Comment ?"
_ A l'hôpital.
_ Ton père était malade.
_ Oui, malade. Mourant. Mais ils ne voulaient pas attendre. Pourquoi attendre Dieu quand tu es Dieu ? Les juifs ne mouraient pas assez vite pour eux.
_ Qui, eux ?
_ Qui ? Les Allemands, leurs amis. Ils fouillaient les hôpitaux. Parfois, ils avaient un informateur. Grini...tu as entendu parler de lui ? Non ? Il aidait les SS. Même dans les maisons de repos. Ils les emmenaient sur des brancards. Mais pas cette fois. Cette fois, il y avait seulement ton ami. Il leur a désigné mon père d'un signe de tête, ça voulait dire "Celui-là, là-bas !" Alors le SS l'a emmené. Tu sais où ils se sont connus ? Mon père a eu le temps de me le dire avant d'être embarqué. A l'école de médecine. Ils ont fait tous les deux des études de médecine.
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L'escalier était vide. Tous les invités étaient arrivés. Combien de temps s'écoulerait-il avant que Cavallini s'inquiète ? Un sourire avisé toujours aux lèvres, il nous observait du bord de la piste. Avisé ? Il ne savait rien. Je me rendis compte que personne ne savait rien, personne dans toute cette salle bondée, illuminée. Ce secret me procurait une sorte de plaisir pervers. Personne ne savait. Nous étions un couple en train de danser sur Night and Day, voilà tout.
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"Aujourd'hui c'est lui. Ensuite, ce sera autre chose. Nous ne partirons jamais. Et nous serons sous leur nez." De la main elle montra la vitre, comme si des policiers étaient tapis sous un arbre du campo. "On joue au chat et à la souris. En attendant de se faire prendre." Elle me fit face. "C'est peut-être ce que tu veux, te faire prendre. Il y a des gens comme ça. Ils veulent qu'on les attrape."
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