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Citations de Joumana Haddad (170)


« […] Rien n’est ce qu’il paraît », a écrit Franz Kafka. Il est grand temps que nous tous, Arabes et non-Arabes, en Orient et en Occident, commencions à la croire.
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Certains Arabes parlent de la mission vertueuse de la littérature, tout en interdisant aux auteurs la liberté d'expression. Y a-t-il acte plus pervers que de priver un auteur de ses mots ? Appelons les choses par leur nom : la censure est un viol.
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J'ai tué Shéhérazade, avec les mains de chaque adolescente qui se laisse mourir de faim parce qu'on l'a persuadée abusivement que les hommes la préféreront comme ça.
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J'ai tué Shéhérazade, avec les mains des poupées Barbie qui polluent l'esprit de toutes les fillettes dans toutes les villes du monde.
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« Tous les rêves me sont révélés
je suis la conscience du sommeil léger
Je porte un rêve puis m’en débarrasse
J’égare les barques et ne guide pas la tempête
Je disperse le ciel par la ruse d’un nuage
Pour que personne ne reçoive mon miel
je n’ai ni maison ni oreille
Je suis l’esclave nue
Qui donne à la nudité la fleur de son sens. »

(p. 31)
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Vous voyez bien qu'elle n'a pas vraiment survécu au génocide arménien. Comme tant d'autres victimes elle a été tuée, même si ce ne fut pas sur le coup. En ce jour sinistre, on lui a placé une bombe à retardement dans l'âme et dans le cœur. Tic-tac, tic-tac. Elle a explosé des décennies plus tard.
Ceux que la guerre n'a pas tués sont des cadavres vivants, ou des victimes différées.
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Malgré tous les discours vantant une prétendue coexistence, une chrétienne amoureuse d'un musulman, ou vice versa, était toujours un tabou au Liban. (Tombera-t-il un jour ? Les quelques transgressions ici et là sont aujourd'hui encore trop peu nombreuses pour être considérées comme un progrès tangible.)
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D'abord la secousse intellectuelle et physique, ensuite l'évaluation morale de l'individu. D'abord Homo sapiens et Homo sensualis, ensuite Homo moralis. Elle savait qu'on peut être attiré par le corps et l'esprit de quelqu'un et s'apercevoir ensuite que, sur l'échelle humaine, il n'est qu'un résidu. Les gens intelligents ne sont pas forcément bons ni honnêtes.
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Les guerres, au-dedans et au-dehors, continueraient de les lier éternellement, se développant, se serpentant autour d'eux, entre eux, sous leurs pieds, au-dessus de leurs têtes et autour de leurs cous, telle la végétation sauvage de la forêt amazonienne.
Aucun lien n'est plus fort que la peine. Et aucun n'est plus volatil, plus convertible en aversion. A force de trop voir votre propre supplice dans le visage de l'autre, il est probable, il est inévitable, que vous finissiez par le haïr. Nous croyons que pour survivre il nous faut nous rappeler qui nous sommes, mais ce qu'il faut souvent, c'est l'oublier. Nous en émanciper. S'en défaire comme d'une peau ridée, ravinée, et repartir à zéro.
La vie exige la capacité de se renouveler inlassablement. L'amour aussi.
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Le lit. Deux mètres sur deux de paradis et d'enfer, où se font et se brisent tant de serments. Océan tumultueux de hauts et bas, de oui et de non.
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Est-ce que quelqu'un d'autre sur cette Terre connaît cette douleur de ne plus ressentir le temps et l'espace qu'à travers la perte de celles et ceux qu'on a aimés ? Il y a tant de corps épars derrière moi, enterrés ou abandonnés, dans tant de lieux différents, que je ne peux même plus en conserver la trace. Le monde n'est qu'un gigantesque cimetière.
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« Le vin, c’est pour les femmes », répétait-elle en fronçant les sourcils d’un air scandalisé. Elle était feminine à bien des égards - selon les stéréotypes qui déterminent ce qui est féminin ou non -, mais quelque chose en elle se rebellait contre les textures monochromes et aspirait aux nuances de l’androgynie ; ce qui pour elle correspondait à l’être humain idéal. Elle avait été folle de joie quand un thérapeute par la régression, un Brésilien rencontré dans un avion, lui avait affirmé après lui avoir simplement tenu la main pendant cinq minutes plutôt gênantes : « Dans de nombreuses vies antérieures, vous avez été un homme. » si elle ne croyait pas vraiment ce genre de baratin, elle avait été comblée que ces paroles nourrissent sa mythologie personnelle : l’idée qu’elle faisait partie de celles et ceux qui incarnent la dualité, le masculin et le féminin, chacun dans sa plus forte et juste manifestation.
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Le mariage est le lieu où l'amour vient mourir.
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Parfois Qana s’enfonçait volontairement une aiguille dans la peau. Des bras, des mains, des cuisses. Elle ne se contentait pas d’un petit point, d’une fine aiguille. Elle choisissait les plus grosses, aux pointes les plus pénétrantes. Il lui fallait ressentir la brûlure, voir couler le sang, s’égoutter les regrets. Comme si pour un temps elle drainait sa mémoire congestionnée.
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À quoi servent les regrets ? La plupart des erreurs ne surpassent-elles pas la rédemption ? Nous nous illusionnons avec une littérature du remords et de l’absolution, mais la vérité est qu’une conscience de la culpabilité ne cessera de battre dans nos têtes comme un tambour, dans chaque mauvais endroit, chaque mauvais moment.
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Nous les femmes ne cessons de juger les hommes responsables de notre malheur, des injustices que nous subissons, mais ces hommes sont avant tout nos fils. Les fils des femmes qui les cherissent. Des femmes qui les traitent comme des rois. Des femmes qui les juchent sur un piédestal. De femmes qui leur pardonnent tout. Des femmes qui ne leur disent jamais "non".
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De fait, malgré ma conviction que chacun est libre de faire ce qu'il/elle veut de son corps, je trouve le prototype féminin "quartier de viande" aussi humiliant et dégradant que le modèle voilé. Tous deux annulent l'authentique entité qu'est la femme, qui dépasse le traitement de son corps comme une marchandise en exposition, ou comme une tentation devant être effacée d'un coup de gomme noire.
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A la différence de nombre d'écrivains libanais, je n'ai jamais éprouvé le désir d'écrire sur Beyrouth, ni ne m'en suis inspirée. Parfois mes lecteurs me demandent: "Pourquoi ne parlez-vous pas de la guerre dans votre poésie?"

Ma première réponse est: "Je ne suis pas encore prête.'

La seconde : "J'aurais honte d'utiliser cet ingrédient pour susciter l'intérêt envers mon œuvre.

La troisième (la meilleure) est : "Ne cherchez pas la lame. Tout est dans les cicatrices."
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Je suis Lilith le sort des initiés
l'impétueuse l'égarée la connue et l'obscure
Les livres m'ont écrite et vous ne m'avez pas lue
Voici mes visions
Sur la crête du septième jour.
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Je suis l'aspiration des champs de blé
Que les moissonneurs amènent leurs faux
Qu'ils me cueillent qu'ils me tressent qu'ils me caressent
Qu'ils soient la hache et le bûcheron,
Le pain, la faim et la satiété de la table dont on ne se rassasie pas.
Que la lune de votre traversée fasse mûrir mon fruit
Que votre dureté navigue dans l'attente fluide
Que vos branches se disputent l'herbe et la noyade.
Ma rivière ne commence à couler
Que lorsqu'un arbre se penche sur son lit.
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