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Critiques de Joy Sorman (319)
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Comme une bête

J'ai plongé dans un monde que je n'imaginais pas. J'ai du mal à imaginer que mon boucher a une passion si dévorante pour ce métier pourtant dans ce roman Pim vit totalement pour son art. Un amour dévorant pour la bête, une envie débordante de ne faire qu'un avec elle.



Pim souhaite revenir au source, aux premiers rapports avec la bête, il admire le sacrifice que la bête fait pour nous afin que nous mangions. Il aime la bête comme deux personnes peuvent s'aimer.



Le roman est une déclaration d'amour vertigineuse, euphorique, quasi sexuelle à la viande.

Un coup de coeur de la rentrée littéraire. J'ai TOTALEMENT adoré ce roman.



Béné
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Le témoin

Je sors mitigée de cette lecture. Certes l'écriture est éblouissante et le sujet décortiqué avec justesse. On pénètre dans les arcanes d'un tribunal et on suit les audiences pénales grâce à un drôle de personnage, Bart, héros de ce récit, qui se veut invisible pour la justice.

Cependant l'auteure a décidé d'un parti pris qui nourrit tout son récit. De pauvres herres jugés malgré eux, des juges pétris de préjugés racistes ou de classe ou des deux et des victimes quasi absentes.

La justice est autre chose que celà, c'est aussi la violence des faits, leur difficile et parfois impossible réparation; des victimes trop souvent oubliées et des magistrats engagés malgré toute la misère et la violence qui font leur quotidien et pas seulement le temps d'une audience.
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À la folie

Paie ta chronique.

En voici une immersion au cœur de la folie. L'autrice nous embarque en immersion dans des unités psychiatriques et on comprend vite que la frontière entre la démence et la "normalité" psychique est très faible. Que les fous sont bien plus lucides qu'ils n'y paraissent sur leur état. Que le personnel est au bout du roll pour cause de : manque de moyens, politiques délétères, déconnexion des grands pontes versus le "petit personnel" qui œuvre au quotidien.



L'enlisement de la société vers une aliénation n'est pas tant personnelle, liée à l'individuel, mais bel et bien politique.

L'autrice fait la comparaison avec la prison. Et clairement pour avoir un peu étudié la question en Belgique francophone, la politique carcérale, même si elle est revue régulièrement est aussi une politique souffrant du manque de moyens. Car en effet, un détenu ou un patient psychiatrique est une personne qui coûte cher à la société, surtout si on cherche à la réintégrer à la société.



Mais ne serait-ce pas la société justement qui perdrait la boule à vouloir systématiquement mettre au banc celleux qui sont différents ?
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Sciences de la vie

Un jour, y'a 3 ans, Joy m'a raconté une histoire sur un ours et sa peau et ça m'avait tellement renversé que je m'étais dit que j'allais lire tous ses livres dans la vie.



Bon. Tu vois, j'ai pas trop tenu mes promesses 😕



Mais c'est parce que je suis souvent emporté par mille livres à la fois aussi ! et aussi parce que tu vois y'a...



... KANTOUTAKOU ! j'ai appris qu'elle en sortirait un nouveau à la rentrée alors dès que j'ai pu l'avoir je me suis précipité dessus. Pour m'excuser. Aussitôt eu, aussitôt lu mon vieux.



J'aime bien Joy parce qu'elle complète des tableaux littéraires de ses soeurs de mots, tu penses à Carole Martinez, tu penses à Valentine Goby ou encore à Chloé Delaume et puis certainement à plein d'autres meufs trop biens qui s'écoutent pas écrire, que j'ai jamais lu parce que j'ai commencé à lire un peu tard et tout.



Enfin bref, tu penses à toutes ces nanas qui écrivent sur l'importance du corps parce que ça semble plus intéressant dans la vie que des romans écrits par des garçons français qui essayent de justifier et de rendre intéressant le fait de pouvoir se taper une nana qui a 20 ans de moins et d'essayer d'y trouver une vertu artistique là dedans. Nique.



T'auras compris que je préfère quand même les histoires que racontent Joy & co. Et quand je vois la gueule de ma bibliothèque je me dis que décidément ça fait longtemps qu'un auteur masculin français a réussi à remplir un bout d'étagère. (Claro bouge toi le cul !)



Anyways. Je crois que les super héros Marvel inspirent plus qu'on pourrait le croire. Je crois que les mutants, les freaks, qu'on pouvait trouver dans les fêtes foraines continuent de fasciner, et Joy de manière perverse, continue d'alimenter nos fantasmes sur tout ce qui nous sort de notre quotdien, avide d'histoires de parias malgré eux.



Elle raconte Ninon, qui comme une sorcière, hérite des pouvoirs des femmes de son arbre généalogique. Tu comprendras vite qu'on remplacera "pouvoirs" par le mot "maladie héréditaire", que ça peut vite devenir anxiogène pour les lecteurs autant que pour Ninon et que t'as pas intérêt à souffrir d'hypocondrie si tu veux te lancer dans ce roman là.



Ninon, a l'instar de sa mère qui voit le monde en noir et blanc, ressent des brûlures sur les bras sans que ça laisse de traces, sans que ce soit psychologique. C'est un dysfonctionnement de la peau. Point.



Et c'est fou ce que la perception qu'on a de la peau évolue quand tu lis l'histoire de Ninon. Parce qu'en vrai ta peau tu t'en balances dans ta vie de tous les jours, elle t'accompagne mais t'en as un peu rien à foutre qu'elle soit le réceptacle de bien des messages, et c'est normal parce que pour la plupart notre peau "va bien".



J'ai les tripes qui se sont serrées moi tu vois et y'a des fois où je sentais la sueur couler le long de ma colonne vertébrale à force de trop d'empathie, à force de réfléchir à tout un tas de trucs quand je lisais.



Parce que mine de rien même si tu cherches à l'enfouir tu sais très bien ce que ça fait de se dissocier de son corps et à quel point ça te fait complètement perdre les pédales, de pas avoir le contrôle de tout sur toi quand ton corps le décide.



Sciences de la vie est une réponse à tout ça, à la volonté de prendre le dessus sur ce réceptacle dans lequel on n'a pas choisi de naître, qui peut être notre meilleur copain comme notre pire ennemi. Un peu comme l'ambiguité entre le Joker et Batman parce que l'un existerait pas sans l'autre, en tout cas au niveau de la folie.



Ben là pareil.



Pow, c'te claque dans la tronche.



Vendu !

(et merci pour la tambouille dans le bide ma vieille)


Lien : https://www.instagram.com/lo..
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Seyvoz

Tomi, un cinquantenaire employé du concessionnaire du barrage de Seyvoz, est envoyé en mission pour évaluer l'état du barrage.

Mais le responsable local qui devait le guider est aux abonnés absents ... Tomi va passer ses journées à lutter contre un mal être envahissant; comme si

les mauvaises ondes générées par le déplacement forcé des populations locales dans les années 50 se faisait ressentir sur son esprit.

Le récit contemporain des errances de Tomi l'ingénieur est entrecoupé de descriptions de l'évacuation forcée de la zone à inonder, et de la construction du mur par des cohortes de travailleurs étrangers, faisant écho aux mauvaises ondes de Tomi.

(ces entrefilets sont clairement identifiés par la couleur bleue).

J'ai pris ce roman pour Maylis de Kerangal dont j'avais adoré "Réparer les vivants".

Mais je n'ai pas réussi à rentrer dedans comme dans ceux que j'avais déjà lu de l'auteur ...
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Seyvoz

Je connaissais Maylis de Kerangal, notamment pour Réparer les vivants, mais pas Joy Sorman. Ce livre a été pour moi une belle découverte. Seyvoz, le nom d’un village englouti pour permettre l’édification d’un barrage… au nom du progrès et de la fée électricité. Il me semble que ce roman a été inspiré par l’engloutissement du village de Tignes, submergé en 1952 par le lac de retenue du barrage construit dans la vallée. Par la suite, les Tignards reconstruiront leur nouveau village plus haut et décideront de reproduire l'ancienne église à l'identique. L'église Saint-Jacques-de-Tarentaise, aujourd’hui à l'entrée du village de Tignes 1800, est la reproduction de l'ancienne église et les retables en proviennent.



Voici la présentation lue en quatrième de couverture :

« Tomi Motz, ingénieur solitaire, est mandaté par son entreprise pour contrôler les installations du barrage de Seyvoz dont l’édification, dans les années cinquante, a entraîné la création d’un lac artificiel et englouti le village de montagne qui se trouvait là.

Pendant quatre jours, Tomi arpente la zone. Sous l’effet d’un étrange magnétisme, sa mission se voit bientôt perturbée par une série de troubles sensoriels et psychiques. Autour de lui, le réel se dérobe ; tout vacille, les lieux et les comportements, les jours comme les nuits, et peut-être jusqu’à sa propre raison.

S’aventurant aux lisières du fantastique, ce roman sonde les traces d’une catastrophe. Maylis de Kerangal et Joy Sorman y font résonner une mémoire immergée, mais insistante, et affleurer les strates de temps qui se tiennent dans les plis du paysage. »



Le roman est découpé en quatre chapitres qui correspondent aux quatre jours que va durer la mission de Tomi, et écrit à deux voix : celle de Tomi et celle de l’histoire du village, écrite en bleu, qui raconte l’évacuation du village, les choix faits par les habitants à la veille de leur départ de ce lieu qui renfermait l’histoire de leurs familles, leurs rêves et leurs projets, les aventures parfois dramatiques des ouvriers qui ont construit le barrage.



Tomi est donc envoyé en mission et là il se retrouve seul, sans réseau téléphonique ni Internet, sans contact avec quiconque, livré à des phénomènes étranges et déroutants. Déjà perturbé par l’arrêt du tabac, il se trouve confronté à la mémoire des lieux, à la mémoire de ceux qui sont restés jusqu’au bout et qu’il imagine, et il va essayer d’expliquer les sensations étranges qui l’assaillent alors qu’il se trouve près de cet ouvrage d’art qui a coûté tant de souffrance !



J’ai beaucoup apprécié ce livre, écrit avec finesse et sensibilité, sans parti pris – c’est au lecteur de se faire sa propre opinion – avec poésie et respect également, poignant et très fort. C’est un livre engagé, mais sans plaidoyer ni revendications sauf peut-être cette déclaration faite page 69 par un des bergers rencontrés sur le chemin : « tu as détruit notre vallée, tu es venu ici en colon, en occupant, et tu as noyé nos maisons, nos granges, nos tombes, tu as électrifié le fond de la bouillasse pour que les citadins puissent faire tourner les sèche-linge, tu as racketté les sols et coulé des tonnes de béton pour ériger un mur sur la rivière, ce mur hideux du progrès… ».



Le découpage du livre donne du sens et du rythme. Le personnage de Tomi est crédible et humain. J’ai trouvé très approprié et chargé de symboles dans le rappel du passé de commencer par relater le sauvetage des trois cloches, Alba, Égalité et France qu’on a descendues du clocher et qui donnaient une présence et une âme au village. Dans ce livre, le réel et l’imaginaire se côtoient et s’entremêlent adroitement, contribuant à construire une atmosphère intrigante, mais jamais pesante.



Une très belle lecture, un livre qui ne laisse pas indifférent et dont on se souviendra. Et, pour terminer cette présentation, en voici un passage de la page 21 (écrite en bleu) :



« Enfants, bêtes, cloches. La ligne de basse de leur existence. Tant qu’elle résonne ils sont chez eux, vivants ; tant qu’elle vibre, leur monde perdure, intact –leur monde, soit ce vallon évasé, assez large pour qu’y descende le soleil, une alvéole chaude et fertile, une rivière au débit tonique, et tout autour, étagés, les alpages en pentes douces, la frise de crêtes tendres et de sommets jamais atteints. Seyvoz, si proche du paradis, un camp de base avant le Ciel.  »

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À la folie

L'autrice mène une sorte d'enquête sur l'hôpital psychiatrique avec ses patients, ses soignants, ses méthodes . Elle présente de nombreux cas avec des pathologies variées et différentes conditions d'enfermement. J'ai été très intéressée, reconnaissant les limites fluctuantes entre "fou"/"normal", les dérives de la société qui conduisent à de telles souffrances, les difficultés de la psychiatrie devant la pénurie de personnel et l'évolution médicamenteuse des thérapies.

Difficile de ne pas être émue....
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À la folie

L'auteur décrit avec des mots justes, sans pathos, l'univers du milieu psychiatrique. Ces patients enfermés pour cause de folie sont- ils victimes d'une société répressive ou réellement atteint de démence, de délire, de perte de conscience qui en font des sujets dangereux ?!

Au pavillon 4B, les pathologies sont variées, les destins un peu semblables. A travers ces destins empêchés, émergent la privation de liberté, et toutes les petites et grandes privations quotidiennes. L'auteur les liste et les décortique...



Un roman criant de véracité, où l'on retrouve facilement des personnalités de malades ou de soignants, où le fou d'hier n'est peut être pas celui de demain et vice versa...

La souffrance est partagée entre soignants et soignés, reste la toute puissance de la blouse blanche...

Critique à bas bruit du système de soins où tout est protocoles, cadre, médication au détriment de l'humain.

Un beau texte documenté.

A lire sans faute.
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À la folie

Ala folie

Joy Sorman

essai

Flammarion, 2021, 274p



Livre issu de journées passées dans deux unités psychiatriques quelque part en France, informe Joy Sorman. Elle est une ancienne prof de philo, chroniqueuse de télévision, animatrice radio et femme de lettres, expression qui sonne désuet ou qui évoque un bas-bleu. Elle est la fille de Guy Sorman, écrivain et essayiste que je ne connais pas du tout. Elle est née en 1973.



A l'hôpital psychiatrique, Joy Sorman observe, ressent, écoute, ne sait pas trop quoi faire non plus : comment ne pas être intrusive, comment manifester ses sentiments.

Il y a l'ambiance particulière, spécifique, de l'hôpital : quelque chose de gluant. L'hôpital, paradoxalement vu son nom, est inhospitalier : les murs sont blancs, la nourriture fade. C'est que son but n'est pas que les patients y restent, mais rétablis, puissent vivre en société. Mais comment est-ce possible pour un psychotique qui reçoit la réalité en pleine gueule, quand un regard devient un coup de poignard, quand les cris sont outrés, quand il subit la relégation sociale, les gens se méfiant de ses gestes agités ?

La logique administrative est dénoncée : les soignants sont obligés de tout noter sur l'ordinateur, le temps de soin en pâtit. Les notes d'un psychiatre sont jargonnantes. Quel rapport se lie-t-il entre un psychiatre, qui souvent a peur du patient au contraire des infirmiers, et le patient qui se sent regardé et non soigné, encore moins compris ? On supprime la cafétéria avec serveuse ; un distributeur la remplace : plus de contacts amicaux ou complices, plus de bribes de conversation . Comment alors comprend-on le soin ? Que dire du pyjama bleu, qui ne couvre presque rien, qui vêt le patient ? Que dire de la chambre d'isolement, véritable cage pour le fou, alors qu'auparavant, un simple rappel calmait le patient ?

De ces patients, Joy Sorman trace le portrait, et nous fait comprendre leurs souffrances, que parfois ils taisent. Il faudrait plus s'occuper de ce qui est tu. Ces patients sont mal nés : dans une famille pauvre, violente, où les coups, les viols, l'alcoolisme sont fréquents. Misère sociale et intellectuelle cohabitent. Leur demande-t-on qu'ils expriment leurs rêves ? Non. On leur donne des règles à suivre. De plus, l'espérance de vie d'un fou est nettement moins longue que celle de l'être normal, l'enfermement, les médicaments, le manque d'envie de vivre viennent à bout de lui. Le psychiatre Lucien Bonnafé dit pour l'avoir constaté que le fou recouvre sa raison à l'heure de mourir.

Les ASH, agents de service hospitaliers, sont assez proches d'eux, le rapprochement étant dû à leur milieu bas. Les riches, eux, sont soignés par des psychiatres qui les reçoivent dans leurs cabinets, dans des cliniques privées, ou des institutions très discrètes.

Les aides-soignants, les infirmiers, qui ont un contact quotidien et intime avec les malades, savent mieux ce qui convient aux patients que les psychiatres.

L'HP est un bouche-trou. Faute de centres sociaux ou thérapeutiques, on envoie des gens à l'HP, ou pire, on les y abandonne, ni vu ni connu, parfois même des Ehpad qui ont peur qu'un de leurs résidents ne se suicide le déposent nuitamment devant l'hôpital. L'Elysée recevant des lettres de réfugiés syriens qui se plaignent d'être mal traités ou d'aides-soignantes incapables de payer leurs impôts, les envoie consulter en HP. Le malade, que la société a rendu tel pour cause de travail excessif, de rythme, de rentabilité, n'a plus la possibilité de parler à des psychiatres, mais est abruti de médicaments, de psychotropes.

Le psychiatre, selon Pinel, doit en imposer, autant par sa prestance que par ses facultés intellectuelles. Il est un père qui réprimande ses enfants. Le fou, interné par contrainte, devient un prisonnier social, condition pire qu'une situation de reconnu coupable parce que celui qu'on met en prison sait de quoi on l'accuse, combien de temps durera sa peine. Certes l'interné sous contrainte a droit à un jugement au bout de douze jours d'enfermement, mais c'est un simulacre de jugement, le juge s'en remet totalement, faute de compétences, au médecin.

En fait, on ne soigne pas les fous qui ne hurlent plus grâce aux neuroleptiques, mais combien d'effets secondaires subissent-ils ? La folie se soigne-t-elle ? Quand sait-on qu'elle est guérie ? Des gens qui sortent de l'hôpital se suicident parfois, parce qu'ils n'ont plus de repères. On ne soigne pas non plus des fous, on noue une relation avec un fou, un être singulier, qu'on prend le temps d'écouter.

Mais « On l'a soignée afin que non pas elle mais le monde retrouve sa place ». C'est la phrase la plus effrayante du livre. Le fou dérange, fait peur, on le met à l'écart, on ne s'en occupe plus. Il est d'antan, l'idiot du village. Peut-on penser qu'un jour le fou se soignera tout seul ? Que serait un monde sans fous ? Même le fou, qui considère ses hallucinations comme un privilège, n'y trouverait pas son compte.

J'avais lu Le bal des folles qui montrait la gloire que tiraient les médecins de leurs expériences psychiatriques, la détresse des aliénées, et surtout la souffrance qu'un internement abusif provoquait.

Ici c'est un livre-documentaire et qui invite à (se) poser des questions, le style est clair, les portraits bien brossés, et dont la grave interrogation est jusqu'à quand la société rendra-t-elle malades ceux qui la forment. Comment faire pour que de la société émane, plutôt que de la peur, de l'amour ?



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Boys, boys, boys

Déconvenue au Marathon des Mots à Toulouse aujourd'hui 26 juin.



Je précise en préambule que la 17 ème édition de cet évènement littéraire annuel comporte pour 2021 deux thèmes : la Californie et la pop-culture.



Dans l'une de ses interventions à la bibliothèque de mon quartier, Joy Sorman devait évoquer son livre "Boys boys boys". C'est du moins ce qui était imprimé sur le programme du Marathon des mots ainsi que sur le site en ligne.



Je me suis inscrite, ai bûché le thème du livre et oh ! surprise, le débat a porté sur son dernier livre "À la folie".



Pas un mot d'excuse, ni de sa part, ni de la part de l'animateur. Qui était... Qui était-il au fait ? Il ne s'est même pas présenté.



Un sujet a été substitué à un autre, à savoir qu'il fut traité de l'immersion dans un hôpital psychiatrique de madame Sorman (en tant que visiteuse, j'ai cru d'abord que c'était en tant que patiente, mais même pas ! ) au lieu du thème attendu (l'appréhension par l'auteure de ce qu'est la féminité et sa revendication d'un féminisme "viril", concept nouveau pour moi et de nature à éveiller mon intérêt).



Je sais bien que les éditeurs souhaitent faire la promotion des livres qu'ils éditent et qu'ils passent pour cela des accords avec les auteurs.



Mais le programme du Marathon était fixé depuis longtemps. S'il est possible de considérer qu'il existe une relation entre la pop culture et le féminisme, puisque la pop culture n'a pas manqué de s'emparer de cette thématique, comme de bien d'autres, son lien avec l'hôpital psychiatrique n'apparaît pas clairement. Encore moins celui de ce dernier avec la Californie ( sauf à considérer que la Californie héberge sur son territoire quelques établissements de soins).



Par ailleurs Madame Sorman avait déjà fait une autre intervention à Toulouse sur le sujet de l'institution psychiatrique à 14h30 ; elle en fera une autre demain. On pouvait s'attendre à ce qu'elle tienne ses engagements pour cette séance qui devait être consacrée à un sujet plus ancien.



Sa motivation exclusivement promotionnelle n'en ressort que mieux.



Je n'ai pas du tout aimé me trouver dans la peau d'une consommatrice lambda à qui on essaie de vendre un produit pour un autre.



Cela manquait d'élégance.



L'intervention devait durer une heure ; ne voyant rien venir au bout d'une demie-heure, ni excuses, ni recadrage sur le thème initialement prévu, j'ai quitté la séance.



Les idées générales de madame Sorman sur l'institution psychiatrique ne m'intéressent pas. Leur présentation bien trop générale justement, mièvre, pétrie de bons sentiments, n'est pas de nature à donner envie de lire le livre. J'ai modérément apprécié le parallèle facile entre le sort des émigrés et celui des internés en psychiatrie. Les raisons de l'émigration sont multiples, celles des souffrances psychiques aussi. Il est bon de ne pas trop user d'approximations sur quelque sujet que ce soit.



L'auteure a voulu endosser le rôle de candide, elle a surtout endossé celui d'énonciatrice de lieux communs. J'ai vu les films "vol au dessus d'un nid de coucou", "girl" ; lu "Quatre ans dans l'enfer des fous" de Jean-Maurice Cervetto. J'ai une idée assez précise de ce qu'a subi Antonin Artaud. Il m'a été donné de me documenter sur l'évolution de la psychiatrie dans le secteur hospitalier récemment ; j'ai vu un reportage (récent aussi ) sur le fonctionnement du service des malades dangereux (pour eux-mêmes et autrui) à l'hôpital Cadillac en Gironde.



Pas besoin d'essayer de me convaincre de la violence institutionnelle en psychiatrie : on y retrouve en condensé la violence sociale en général.



On y trouve aussi des gens qui essaient de faire leur travail et des gens en souffrance, tant du côté des soignés que des soignants. Et aussi des gens qu'il ne convient plus de qualifier de "fous" même à l'oral.



Je recommande plutôt sur le soin le très beau livre, autrement qualifié et compétent de Cynthia Fleury "Ci-gît l'amer : guérir du ressentiment".
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À la folie

On peut mater le cerveau jusqu’à ce qu’il rentre dans la case ‘normale’, l’esprit lui s’échappe.



Joy Sorman nous enferme entre les quatre murs du pavillon 4B où sont internés Franck, Nadia, Youcef et leurs acolytes pour une durée indéterminée. La psychiatrie recèle de maladies aux noms abracadabrants que le quidam nomme folie.



La parole est aux patients qui, à l’hôpital, sont dépecés de leur identité, sans prise sur leur vie, incompris par un système qui chasse l’anomalie plutôt que la souffrance.

La parole est aux aides-soignants, aux infirmiers, aux agents de service hospitalier, tantôt figures d’autorité, tantôt figures maternelles, tous effrayés par l’hémorragie des ressources.

La parole est aux médecins et à leurs désaccords : résorber la maladie à coups de chimie ou laisser une place à une expressivité de l’être différente ?



Joy Sorman n’enquête pas sur l’ineffable et l’inexplicable, elle observe les fous et s’interroge. Qui des fous ou de la société doit revenir à la raison ? La frontière est-elle si imperméable ? Un document prenant qui interpelle malgré une approche un tantinet classique.

J’aurais aimé être davantage dans la tête et le corps des êtres qui sont en proie à un trop plein de réel.
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À la folie

Pour celles et ceux qui n’auraient qu’une infime idée de ce qui se trame en HP ou bien comme moi qui n’a en tête que les clichés servis par les œuvres cinématographiques entre nid et coucou, ce livre ouvre les portes d’un univers insoupçonné. L’auteure a passé une année dans un HP à côtoyer les patients mais aussi l’équipe de la femme de ménage au psychiatre en passant par les stagiaires de passage

.

L’auteure apparait comme une petite souris, qui veille, observe, note avec un regard extérieur qui jamais ne juge, ni ne critique. Elle dévoile l’envers du décor, elle déconstruit l’imaginaire collectif pour nous offrir du réel. Il n’y a pas que des cris, de la bave, des crises, les yeux révulsés, la position fœtale contre un mur, les pilules planquées sous le matelas ... Il y a une vie, une organisation. Entre ces quatre murs, c’est une petite société qui fait en sorte de rendre le séjour le plus agréable et le plus utile possible

.

Et quelle organisation ! Celui qu’il faut occuper, elle au contraire à qui il faut limiter l’accès aux ateliers puisque son traitement suggère l’ennui, il y a ceux à qui on autorise la pause clope, le petit détour par la cafétéria et ceux qui n’y ont pas droit. Il y a les sorties encadrées au centre commercial et cette infirmière qui observe une patiente passée en revue avec une joie incontestée les produits de beauté. Oui mais voilà d’un coup si ce qu’elle trouve joli devient beau à ses yeux, c’est la crise. Tout est une question de mesures, de détails, de dosages, d’attentions, de parcimonie et de justesse. Un seul grain de sable et c’est tout le rouage qui se trouve chamboulé. Il y a aussi la difficulté de faire avec un personnel réduit et des moyens financiers en berne

.

« A la folie » est richement documenté. Loin d’un cumul informatif, ce livre se concentre sur le témoignage et l’humain, sur les sensations, les émotions. C’est le livre parfait pour ouvrir les portes d’un monde inconnu, pour le comprendre et l’apprivoiser
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À la folie

Joy Sorman est allée dans plusieurs hôpitaux psychiatriques pendant un an. Ce livre raconte l'histoire et le quotidien de plusieurs patients ainsi que du personnel de l'hôpital du pavillon 4B. Les raisons pour lesquelles ces personnes sont enfermées sont parfois variées (schizophrénie, dépression, hallucinations, troubles bipolaires etc...), je me suis attachée à certains. Je pense notamment à Franck, à Maria. Mais chaque patient m'a marquée d'une manière ou d'une autre. Ce sont avant tout des êtres humains comme vous et moi. Joy Sorman met en lumière des choses très intéressantes. Aujourd'hui on se "débarrasse" de ceux qu'on qualifie de fou. On les enferme. Si par malheur on en croise un dans la rue, on détourne le regard. Pourtant certains patients pourraient presque vivre normalement, à une certaine époque, chaque village avait son "fou", et les habitants faisaient avec. Bien sûr, certains patients ne sortiront jamais de l'hôpital, ou s'ils sortent, on sait qu'ils reviendront, ils sont partis trop loin sur le chemin de la folie. Joy Sorman parle également du manque de moyens actuels qui ne permet plus aux soignants de faire leur travail correctement. Et c'est tellement dommage. Cela revient très régulièrement dans le discours des soignants qu'elle interroge. C'était en tout cas une lecture très enrichissante, que je recommande vivement !
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Sciences de la vie

Joy Sorman a cette particularité de choisir un sujet, à priori peu romanesque, et de le triturer jusqu’à la moelle. Dans une langue riche, précise, technique, elle en épuise toutes les facettes.

Ninon Moïse fait partie d’une famille soumise à une malédiction depuis 1518. Toutes les filles aînées de cette famille ont une pathologie rare qui survient sans prévenir.



Par exemple, Esther, sa mère, ne voit pas les couleurs. Chaque soir, elle contait à sa fille, l’histoire maléfique et étonnante d’une de ses ancêtres, récits plutôt drôles qui vont ponctuer pour un réel plaisir de lecture le récit personnel de Ninon.

« On ne se rebelle pas contre le mauvais sort, on courbe l’échine. »

Suggestion ou réelle malédiction, Ninon n’échappe pas à son destin. A dix-sept ans, du jour au lendemain, elle est atteinte de douleurs insupportables sur les deux bras, du poignet à l’épaule lors de contact sur sa peau.

Hyperesthésie cutanée ou allodynie tactile dynamique. Mettre un nom sur une douleur, c’est déjà grand pas, une reconnaissance de maladie, un espoir de guérison.

Mais Ninon, tel Gregor Samsa dans La métamorphose de Kafka, vit un cauchemar. Elle consulte tous les médecins, spécialistes, psychiatres en vain. Se repliant ensuite vers les médecines parallèles puis les chamanes.



« Ninon fait le bilan de ces mois de consultations, elle en retient un sentiment d’injustice, ou plus prosaïquement de vexation – la douleur l’a rendue orgueilleuse, ajoutant à la susceptibilité de son jeune âge-, la désagréable impression que pour les médecins son mal n’est qu’un symptôme agaçant, à l’expression outrée, sans aura ni prestige, qu’elle est une emmerdeuse qui ne veut rentrer dans aucune case des manuels de médecine, un boulet, la mauvaise nouvelle qu’on voit arriver de loin, que ce qu’elle considère comme sa maladie, une maladie vraie, est traité comme un fait clinique mineur, un simple dérèglement de sa subjectivité, quand les médecins devraient plutôt la remercier d’incarner cette splendide énigme livrée sur un plateau, un prodige de la nature, car quoi de plus passionnant qu’un malade dans lequel la maladie prend bizarrement forme, se module sous des traits singuliers, se nuance et s’intensifie de zones d’ombre et de lumière, de teintes variées, quoi de plus stimulant que des individus imprévisibles, des cas particuliers qui débordent les lois et les catégories de la science. »



Joy Sorman décrit avec justesse l’état d’esprit de ces personnes atteintes de maladies rares, véritables énigmes pour la science. Et parfaitement aussi, cette douleur avec laquelle il faut vivre en permanence. Cette douleur qui devient une part entière de l’être, à tel point que lorsqu’elle disparaît, on se trouve content mais dépossédé, orphelin.



Avec cette phrase de Fitzgerald « Toute vie est bien entendu un processus de démolition », Joy Sorman, en écrivaine décalée et philosophe, construit un récit très personnel entre fiction et réflexion sur l’intellectualisation d’un mal physique. De la suggestion possible par le biais d’histoires de famille, de la compréhension du mal, de sa tentative de maîtrise de la douleur, de l’espoir de guérison, de la résignation à vivre avec cette particularité jusqu’à la reprise de possession du corps.



Personnellement, le sujet ne m’a pas vraiment intéressée et la course aux remèdes est parfois lassante. J’ai pu lire des témoignages plus solennels sur la confrontation de malades aux spécialistes impuissants et aux charlatans prometteurs. Dans sa ligne intellectuelle, Joy Sorman en fait un récit plutôt ironique mais surtout une approche originale de raisonnement d’une malade qui refuse le déterminisme d’une malédiction familiale et lutte pour retrouver l’ascendant sur son corps.
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Sciences de la vie

C’est l’histoire d’une malédiction qui frappe les femmes d’une famille depuis des générations de maux mystérieux et invalidants, une sorte de fatalité. Ninon est la toute dernière de cette lignée, sa vie insouciante aux côtés de sa mère qui l’élève seule est rythmée par les récits des maux qui ont frappé ses ascendantes, toutes des filles aînées. Jusqu’au jour où Ninon se réveille un matin, affligée à son tour par un mal mystérieux qui lui brûle la peau des bras. Le diagnostic est vite posé : elle est atteinte d’allodynie tactile, elle ne supporte aucun effleurement, aucun vêtement sur ses bras ni même le contact brûlant des draps de son lit ; sa vie devient un cauchemar.

Ninon décide alors qu’il n’y a pas de fatalité et que la science peut l’aider, elle cherche, consulte, tente, s’accroche pour trouver une solution. Ninon va alors consulter, explorer, se livrer à des examens ; elle se décourage souvent, renonce provisoirement puis reprend son bâton de pèlerin dans les hôpitaux, les cabinets médicaux, les laboratoires et persiste. Il doit bien y avoir un traitement ! Inévitablement, elle se coupe de ses amis, ne va plus en cours, s’éloigne de sa mère. Elle maigrit, devient irascible, et pourtant elle est opiniâtre, déterminée, exclusivement consacrée à son objectif de guérison.

Ninon consulte d’éminents spécialistes, à l’autorité incontestable, bienveillants ou distants, aux diagnostics parfois contradictoires. Au final, les traitements s’avèrent impuissants, une dermatologue en perd son assurance, décontenancée par le mal invisible de Ninon. Si la science ne lui apporte pas de réponse, qu’importe, elle se tourne vers des praticiens plus ou moins éclairés, aux traitements inattendus, fantaisistes (l’un d’entre eux va même lui proposer de lui greffer une peau de cochon !). Hélas, les acupuncteurs, chiropracteurs, chamanes… sont impuissants.

Bon nombre de pages sont cocasses, je me suis interrogée, l’auteure s’inspire-t-elle de témoignages ? A-t-elle assisté à des consultations aussi rocambolesques ? Que le lecteur hypocondriaque se rassure, le récit n’est jamais anxiogène, le mal dont souffre Ninon n’est pas mortel. Cet état des lieux des pratiques médicales est ahurissant, drôle, jubilatoire et sidérant. L’épisode du chamane en forêt de Rambouillet m’a laissée dubitative, je l’ai lu deux fois, littéralement scotchée !

L’écriture est fluide, un récit sans dialogue qui marque la détermination solitaire de Ninon. Les quelques explications scientifiques et les exposés, sur la peau notamment, donnent l’impression de relire un livre de sciences naturelles pour écoliers, mais se digèrent bien et évitent une expédition sur Wikipédia. Les recherches de Ninon sont entrecoupées d’épisodes et de récits des maux qui ont frappé ses ancêtres, transmis par sa mère, sorte de contes où les sorcières d’antan font des apparitions, folles dansantes, jumelles secouées de tics liés au syndrome de la Tourette, grand-mère frappée par surdité et cécité.

Ninon échappera-t-elle à son hérédité, aux gènes transmis au fil des générations ? En tout cas, elle trouvera des réponses pour se soustraire à son arbre généalogique, aux forces maléfiques de l’hérédité. Je n’en dévoile pas davantage sur ce joli récit au thème inattendu, documenté, drôle qui interroge sur la transmission, la part d’hérédité dont chacun hérite et transmet à son tour.

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Popville

A chaque page qui se tourne des éléments s'ajoutent au village qui devient petit à petit une ville. Un pop up très poétique ! Malgré le fait qu'il n'y ait pas beaucoup de pages, il laisse beaucoup de place aux dialogues et aux interrogations.
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La peau de l'ours

j'aurai beaucoup aimé fournir une critique élogieuse sur ce roman que j'ai trouvé captivant... jusqu'à la page 33!!!

que s'est-il passé? Certainement un bug au moment de l'impression, et voilà le récit parasité par un autre texte qui n'a rien à voir avec le précédent, et cela dure sur des dizaines de pages... quelle frustration!!!

quelqu'un a-t'il eu la même mésaventure?

Ce roman plein de promesses m'a laissée terriblement déçue mais cela n'est pas imputable à l'auteur...
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La peau de l'ours

J'ai trouvé originale cette idée de raconter l'histoire d'un être mi-homme mi-ours. Que va-t-il-devenir ?

"Alors on nous désentrave et nous sommes prêts à partir, je vais à nouveau changer de terre et de vie, les hommes ne nous laisseront donc jamais en paix, ils ne songent qu'à nous déplacer, nous acheter et nous vendre, nous charger et nous décharger." p.59



Il est plutôt attachant et ses réflexions sont pleines de bon sens.

J'aurais bien vu des illustrations pour agrémenter cette lecture, pas facile de s'imaginer une telle créature.



Concernant la rencontre annoncée dans la quatrième de couverture, elle ne se passe que 18 pages avant la fin du livre... et j'aurais aimé que ce soit un peu plus fouillé.



Pour finir, on suit son parcours à chaque fois qu'il est vendu mais sans être désagréable je me suis un peu lassée de cette histoire, j'ai eu l'impression de tourner un peu en rond (comme un ours en cage... un peu facile comme blague je vous l'accorde !)


Lien : http://www.pagesdelecturedes..
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La peau de l'ours

La peau de l’ours est un court roman écrit sous forme de conte intemporel où deux parties principales se dégagent.



Dans la première, nous découvrons la mythologie qu’a su inspirer la figure de l’Ours à travers les âges. Dans de nombreux pays, l’Ours est considéré soit comme notre ancêtre, soit comme un Dieu.Un de ces mythes raconte également les possibles relations sexuelles entre les femmes et les ours.



Suzanne, la plus belle fille du village est enlevée, séquestrée et violée pendant plusieurs années par un ours. De cet union naît notre narrateur, un hybride mi-homme mi-bête.



Dans la seconde partie, nous suivons la vie mouvementée de cet hybride. Il sera vendu à un montreur d’ours, puis à un organisateur de combats , il intègrera un cirque et enfin, terminera sa triste vie dans un zoo.



Ce conte montre comment l’Ours est contraint d’abandonner sa part d’humanité et de se transformer complètement en bête afin d’ être en raccord avec les attentes des hommes. Cette relation asymétrique dénonce un paradoxe: l’Humanité des animaux et la Bestialité des hommes.
Lien : https://emerveillementcultur..
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La peau de l'ours

Livre étrange, à la limite de la fiction. Plutôt une fable qui nous met en face de nos réactions devant les anomalies para-humaines de la nature.
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