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Critiques de Juan Díaz Canales (1122)
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Blacksad, tome 7 : Alors, tout tombe (2/2)

Je voudrais dire beaucoup de choses sur cette BD mais il me suffira de dire un mot : parfaite.

Oui, cette série est, pour moi, un des summums du 9e art.

Le scénario est bien ficelé, bien raconté, avec des rapports "humains" non-manichéens à la fois finement rendus et psychologiquement crédibles.

Et le dessin est d'une perfection rarement égalée. Chaque case est une oeuvre, chaque personnage est représenté par un animal qui colle à sa personnalité mais celle-ci est réciproquement issue de l'animal qu'il est. et ça, c'est tout simplement du génie. Et aucun autre média ne permettrait de proposer un tel aboutissement avec une telle finesse.

Un chef d'oeuvre, je vous dis.
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Blacksad, tome 7 : Alors, tout tombe (2/2)

Diaz Canales régale le lecteur. Trahison, mensonges, corruption, magouilles, syndicats, mégalomanie, amour, amitié, honneur, désespoir, j’en passe et des meilleures... le tout croqué avec un talent fou. Peu de sensualité mais de la dureté et de la vengeance au programme. Le tout sublimé par le clin d’œil final.



Plonger dans le récit sans un minimum de rappel n’est pas évident. Malgré cela, on en redemande.
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Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les o..

Super BD, des planches et un dessins vraiment superbe.

L’ambiance film noir bien retranscrite et l’anthropomorphisme des personnes est vraiment au delà de mes attentes. On retrouve à la fois des geste et attitude que l’on prêterait au animaux, il y a un effort considérable pour animer les cases, vraiment vivantes.

Reste que l’histoire/l’enquête reste très basique, mais une bonne entrée en matière sur l’ambiance.

À voir si les autres tomes développent de meilleures intrigues.

Une très bonne surprise cette lecture
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Blacksad, tome 6 : Alors, tout tombe (1/2)

Tout le talent de l’auteur et du dessinateur se retrouve dans les premières pages : on y est directement tout en voyant une foule immense assistant à une pièce de théâtre. C’est coloré, puissant et au service de l’histoire. On retrouve aussi avec plaisir notre détective préféré et on explore de nouveaux pans de la société. Que cela avait été frustrant lors de ma première lecture de savoir qu’il fallait attendre des mois pour la suite… un régal que j’ai relu avec plaisir en redécouvrant à nouveau les détails.
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Blacksad, tome 5 : Amarillo

C'est parti pour un roadtrip dans une belle Cadillac puis sur une moto de légende : la trimph thunderbird 6T!



Aéroport de la Nouvelle-Orléans.Alors que Blacksad indique à Weekly son envie de lever le pied, il se retrouve à faire ronronner le moteur d'un riche texan direction Amarillo ! Sur sa route, de nouveaux événements l'amènent à en découdre avec deux écrivains beatniks, un troupeau de bikers, un avocat beau parleur, deux vieilles connaissances du tome 3 et les membres du cirque Sunflower!



Même si on continue à en prendre plein les mirettes avec un dessin très lumineux (amarillo signifiant jaune en espagnol), cette aventure m'a moins intriguée que les autres Blacksad. Des interrogations demeurent sur certaines scènes dont nous ne connaissons pas l'issue. L'histoire comprend trop de petites intrigues. J'ai trouvé cette BD en légère baisse de régime (malgré les belles motos, voitures). Pourtant, si cet album ne m'a pas autant remué les tripes que dans Artic nation ou Âme rouge, il nous dévoile une facette jusque-là inconnue de notre matou préféré : une certaine lassitude. Mais rassurez-vous, un chat retombe toujours sur ses pattes!



Et tout n'est pas négatif, loin de là. Ce tome nous permet de faire connaissance avec deux membres de la famille de Blacksad et de mesurer l'opacité de son passé. Les auteurs font référence à la beat génération (Kerouac), au cinéma hollywoodien (hommage à Marlon Brando dans The wild one). La dernière page, sans phylactères, constitue un retournement de situation lourd de sens et très beau (l'oiseau lecteur happé par la lecture).



Parmi les thèmes abordés, on a la question de l'écriture, la jalousie (intellectuelle/amoureuse), la pression familiale.



De nouveaux animaux (et donc de nouveaux personnages) font leur entrée : un koala directeur de cirque à double visage, un perroquet conducteur raciste, une hyène avocat très pédant. le coup de crayon ou plutôt le coup de griffe de Juanjo Guarnido restitue à merveille les caractères de ce bestiaire haut en couleurs ! Seul bémol: des soucis de dimension mais qui ne gâchent en rien le plaisir de lire.
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Blacksad, tome 4 : L'enfer, le silence

Un scandale sanitaire et du jazz !



La Nouvelle-Orléans. Faust Lachapelle, producteur de musique gravement malade, sollicite les services du détective John Blacksad afin de retrouver un de ses musiciens de "La Chapelle Records" qu'il considère comme un fils: Sebastian «Little Hand» Fletcher. Ce pianiste de renom s'est volatilisé après avoir sombré dans l'héroïne et quitté sa femme enceinte jusqu'au cou. C'est donc un parcours semé de terribles embûches et de lourdes révélations qui attend Blacksad et son acolyte Weekly.



La tonalité reste sombre dans la lignée des tomes précédents, sur fond sonore de misère sociale où les plus démunis trinquent. On peut toutefois compter sur Weekly pour distiller quelques notes d'humour rendant la lecture plus enjouée. le scénario, qui m'a moins captivée que celui des opus 2 et 3, a cependant le mérite de mettre sur la table des problèmes de société toujours actuels: addictions, expérimentations médicamenteuses (je n'en dirai pas plus!)... La fin repose sur de très bons rebondissements qui sont, hélas, vite expédiés.



Cet album souligne aussi l'omniprésence de la drogue dans le monde du jazz. le personnage de Sebastian m'a rappelé les déboires de Charlie Parker, Miles David, Billie Holliday, Chet Baker.



Coup de coeur pour le titre. L'enfer, ce n'est pas les autres (désolé Jean-Paul!) mais le silence, le néant. Un monde sans bruit, sans musique, sans le jazz qui libère l'âme d'un musicien torturé.



Passons au dessin ! La galerie animalière s'étoffe avec l'arrivée de nouveaux personnages: l'hippopotame détective, le dindon musicien etc. Breakings news: l'hippopotame est le personnage de la série que Guarnido préfère dessiner et qui lui a été inspiré par Orson Welles dans La soif du mal (dixit le dessinateur durant l'entretien Fnac au Shack du 2 octobre 2021). Je ne sais pas si c'est un clin d'oeil de Guarnido à Hergé, mais la scène du carnaval m'a immédiatement fait penser à celle de Tintin et les Picaros, notamment au niveau de la colorisation. Enfin, la maîtrise du dessin animalier est mise en valeur par une belle luminosité qui tranche avec les bd précédentes.
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Blacksad, tome 3 : Âme rouge

Ma couverture préférée de tous les Blacksad! Un plan magnifique qui fait penser à une photo prise sur le vif. Une colorisation et une symbolique stratégique qui donnent quelques indices sur la teneur de l'album (communisme, nucléaire).



Las Vegas. C'est paradoxalement dans ce lieu le plus bling-bling au possible que s'ouvre la bd avec notre matou détective préféré, ironie du sort, complètement fauché et engagé comme "garde du corps et encaisseur" du flambeur Mandeline. Des retrouvailles inattendues avec Otto Liebber, ancien ami devenu un éminent professeur, vont bouleverser sa vie monotone.



Cet album tout comme le précédent insère de manière intelligente l'intrigue de l'histoire dans L Histoire. le scénariste fait clairement référence au #maccarthysme, à la chasse aux sorcières, à la course à l'armement nucléaire, à l'espionnage, en pleine guerre froide aux États-Unis. Avec la présence d'une victime de l'holocauste, il effectue aussi une piqûre de rappel du nazisme abordé dans le tome 2.



Parmi les autres thèmes abordés, on a une dénonciation de la misogynie, la rédemption à travers les erreurs (se tromper de camp en voulant faire le bien).Je n'en dirai pas plus.



L'ambiance de la bd, avec des tons de plus en plus sombres, retranscrit la peur, la méfiance qui régnaient en Amérique, post seconde guerre mondiale. le choix de recourir à des animaux fiers pour les méchants y contribue aussi.



Les auteurs nous livrent quelques indices sur la vie de Blacksad. On voit ainsi sa carapace se fissurer : le taciturne et mélancolique détective succombe aux charmes de la belle âme qui répond au doux nom d'Alma (un prénom bien choisi !). À chaque tome, on en apprend donc un peu plus sur John. le mystère s'amenuise même s'il continue!



Le dessin reste incroyable. Pour l'apprécier, il faut aussi observer ce qu'il se passe au second plan. Quel sens du détail et quel don pour représenter les (expressions des) animaux!



Cependant, même léger travers que pour le tome 2 : si on connaît rapidement les coupables, on n'en reste pas moins au bout de nos surprises concernant le dénouement (vite balayé).
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Blacksad, tome 2 : Arctic-Nation

Weekly, je l'aime é-nor-mé-ment. de la même manière qu'Obélix ou le Capitaine Haddock. La naïveté, le bon coeur, la gestuelle, les mimiques des personnages secondaires me touchent. On rit beaucoup de leurs travers, de leurs excès. Mais que seraient les personnages principaux sans les secondaires ?!



Dans ce tome 2, apparaît donc, vous l'aurez compris, un nouveau personnage : Weekly, reporter au What's News. Petite fouine aux sens propre et figuré, il aide bon gré mal gré notre matou détective préféré, John Blacksad, à enquêter sur la disparition d'une petite-fille, Kayleigh, dans un quartier très sinistré (chômage) et divisé (animaux blancs contre animaux aux pelages de couleur) de la Nouvelle-Orléans.



Artic nation transpose de façon saissante dans le monde animalier les fléaux du monde humain. En évitant ainsi l'écueil du déjà vu/déjà lu et en oubliant rapidement que les personnages sont des animaux, les auteurs nous invitent à réfléchir aux dérives extrémistes. Racisme, ségrégation, nazisme et Ku Klux Khan se retrouvent dans les caractéristiques physiques, les habits et les propos proférés par les personnages. L'avancée de l'enquête, menée conjointement par nos deux compères, révèle aussi la violence du monde politique avec les manipulations, les meurtres, la soif de pouvoir.



Le scénario sur fond de vendetta garantit un suspense jusqu'à la fin, même si les principaux coupables sont connus un peu trop rapidement à mon goût. Il n'empêche que j'ai trouvé l'intrigue plutôt réussie et originale : je ne m'attendais pas à de telles révélations.



Bravo aux auteurs d'avoir magnifiquement mis en lumière l'institutrice Miss Grey à travers son métier, sa ténacité et son regard.



Si Blacksad a un sacré sens de la répartie, il ne s'étend jamais. Il fait partie de la catégorie des taiseux. Ces gens très discrets qui observent, prennent acte puis agissent en fonction de la situation. L'ajout du personnage Weekly apporte donc la joie de vivre qui manque à Blacksad.



Niveau dessin, c'est toujours aussi beau. Pour tout vous dire, quand je lis Blacksad, j'ai l'impression d'être au musée.
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Blacksad, tome 7 : Alors, tout tombe (2/2)

Ce dernier tome est dans la veine des précédents, et je n’ai pas peur des mots en affirmant c’est une BD culte !



Pour celles et ceux qui ne connaissent pas, Blacksad est une série magnifiquement scénarisée par Juan Diaz Canales (Fraternity, Corto Maltese) et subliment dessinées par @juanjoguarnido (Voyageurs, Les Indes fourbes dont j’avais parlé il y a quelques temps).



Elle met en scène John Blacksad, un chat détective qui évolue dans un univers anthropomorphique des Etats Unis des années 50, où chaque personnage est incarné par un animal dont l’espèce reflète le caractère et le rôle de celui-ci dans l’intrigue.
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Blacksad, tome 4 : L'enfer, le silence

Le tome 4, l’enfer le silence, commence sur une citation de Sartre et nous plonge dans l’univers de la Nouvelle Orléans, sa musique, son carnaval, le jazz, les bayous… Cette nouvelle histoire musicale et familiale nous parle d’amitié, de jalousie, de talents, de trahison, de drogues, de prison et de liberté.



Le scénario est extrêmement bien fait, je pense que personne ne peut deviner la fin avant de l’avoir lue. Les dessins sont toujours aussi saisissants : sombre de violence, lumineux de fête. Chaque tome a son ambiance et son histoire, les auteurs prennent du temps pour les sortir mais cela se justifie par leur incroyable talent.
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Blacksad, tome 3 : Âme rouge

Le tome 3 intitulé âme rouge évoque plutôt le communisme et la chasse au sorcière menée après la 2nde guerre mondiale aux Etats-unis. Blacksad est devenu garde du corps pour renflouer les caisses vides. C’est ainsi qu’il tombe sur un flyer indiquant que son ancien professeur de fac donne une lecture. Il s’y rend, le rencontre mais la soirée tourne court. Il le retrouve à une autre soirée et réalise qu’il fait partie des 12 apôtres : des intellos et artistes gauchos, qui vivent dans l’idéal d’un monde imaginé. En creusant, il découvre leurs sombres secrets qui les mèneront à leurs pertes.



Nouveau tome excellent : j’apprécie la façon dont les auteurs s’emparent de faits historiques et culturels pour les utiliser en intrigue. J’aime aussi leur création d’héros, ni tout blanc, ni tout noir, pleins de teintes de gris, cette notion d’idéalisme oublié, de rêve gâché, de souhait de rédemption…


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Blacksad, tome 2 : Arctic-Nation

Le père noël a offert à mon mari le tome 7 de cette série de BD que je ne connais pas du tout. Enfin, j’ai déjà vu les couvertures dans les rayons des bibliothèques ou librairies mais je ne sais pas du tout de quoi ça parle, le genre, le style graphique… Pour ne pas mourir idiote, j’ai décidé d’emprunter les tomes précédents à la bibliothèque pour découvrir cette série.



Grâce au tome 1, je sais qu’il s’agit de polar avec des personnages anthropomorphique. le héros Blacksad, un chat, est un détective privé. L’intrigue se déroule dans une immense ville américaine où la violence gangrène et gouverne.



Le tome 2 est le meilleur de la série selon mon mari : cela met un peu de pression pour la lecture. Intitulé Artic Nation, comme on peut s’en douter, il y fait froid. Dans ce tome, Blacksad, notre chat détective préféré, a rendez-vous avec sa cliente Miss Grey, institutrice dans une école du quartier The Line, quartier sinistré, gangrené et oublié. Cette femme a foi en l’école pour sauver de vies, et c »est justement ce qu’elle demande à notre héros : retrouver une jeune élève, Kayleigh, dont la disparition n’a pas été signalée officiellement.



Ce nouveau tome aborde le sujet de l’apartheid, de la ségrégation raciale, du ku kux klan, du racisme et de tout ce que cela engendre : misère, violence, mort… Il s’agit une très bonne BD, très bien dessinée, écrite. Dans cette nouvelle histoire, Blacksad rencontre Weekly qui deviendra un personnage secondaire régulier. Il apporte aussi un peu de légèreté et d’humour, dans cet univers sombre.
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Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les o..

Le père noël a offert à mon mari le tome 7 de cette série de BD que je ne connais pas du tout. Enfin, j’ai déjà vu les couvertures dans les rayons des bibliothèques ou librairies mais je ne sais pas du tout de quoi ça parle, le genre, le style graphique… Pour ne pas mourir idiote, j’ai décidé d’emprunter les tomes précédents à la bibliothèque pour découvrir cette série.



Grâce au tome 1, je sais qu’il s’agit de polar avec des personnages anthropomorphique. le héros Blacksad, un chat, est un détective privé. L’intrigue se déroule dans une immense ville américaine où la violence gangrène et gouverne.



Dans ce 1er tome, intitulé quelque part entre les ombres, Blacksad enquête sur la mort d’une ex-amante, actrice star ; à la vie vide et dissolue. Qui l’a tuée ? Notre héros en fait une affaire personnel surtout quand Smirnov le flic est mis sur la touche.



Le scénario est très bon, mais alors les dessins sont sublimes. le style graphique, l’enchainement des cases… Tout est très bien réfléchi, pensé et mis en œuvre. J’ai adoré l’univers de cette BD et le talent des ces auteurs.
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Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les o..

Depuis le temps qu'on me dit de lire cette BD... A l'occasion d'un réachat (ça se dit?) pour le CDI, j'ai enfin ouvert les pages du premier tome de Blacksad. Est-ce que ça m'a donné envie de lire les autres ? Oui. Le dessin me plait particulièrement, davantage que le scénario (les vilains se jettent un peu dans la gueule du loup - ou du chat, ici - non? ce n'est pas son enquête à proprement parler qui lui fait deviner le nom du coupable mais le simple fait de remuer la boue qui fait sortir les rats...)

J'ai particulièrement apprécié de voir comment chaque animal voit sa nature interprétée dans une activité, une posture, un métier. Le gorille boxeur, le rhinocéros garde du corps... Clichés ? Peut être, je ne sais pas, en tout cas tout est bien digeste et la lecture était vraiment très agréable.

Je me suis dit, également, que cette BD pourrait bien plaire à mon père, pour le sortir de ses Astérix et Lucky Luke, vous en pensez quoi ?
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Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les o..

Un coup de cœur !

Ce fut un plaisir de découvrir ces dessins riches en couleurs, en émotions et en action. Ce premier tome introductif permet de découvrir le caractère fort du personnage principal. J'ai adoré découvrir l'histoire puis relire cette BD une deuxième fois juste pour contempler les dessins qui sont très riches en détails.

Je recommande très vivement cette série
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Blacksad, tome 7 : Alors, tout tombe (2/2)

Deux ans après la sortie du premier tome presque inespéré, voici donc la suite et fin des dernières aventures de Blacksad, le félin détective le plus cool et le plus humain de tous les animaux de BD, celui qui m’a redonné envie d’écrire du polar pulp . Il aura fallu dix longues années après le tome 5 pour que les fans puissent enfin pousser un soupir de soulagement. Nous l’avions laissé dans une aventure que personnellement j’ai jugé en demi-teinte, ce qui est un comble pour un titre comme Amarillo, un épisode telle une ballade champêtre et doucereuse, bien loin des épisodes plus noirs précédents. La question était: est-ce que John Blacksad va revenir un jour, ou le célèbre félin va-t-il laisser sa place à un non moins célèbre marin maltais à l’oreille percée ? Ou alors les deux auteurs avaient-ils fait leur la citation d’Henri-Georges Clouzot, « Pour faire un film, premièrement, une bonne histoire, deuxièmement, une bonne histoire, troisièmement, une bonne histoire »? Et puis, comme les félins qui ont sept vies, le revoilà, au meilleur de sa forme, dans une histoire très sombre rappelant les tous premiers opus.

Pour rappel, dans la première partie, Blacksad se voit proposer par Kenneth Clarke, le président du syndicat des travailleurs du métro, d’enquêter sur un tueur à gages qui en veut à sa peau. Lewis Salomon, le tout-puissant industriel, veut mettre à plat tous les transports urbains et construire des kilomètres de routes et de tunnel, avec l’aide du la mafia des belettes. Il n’arrive malheureusement pas à le protéger puisque Clarke tombe sous les roues du métro, assassiné par un mystérieux agresseur. Dans le même temps, Weekly, le reporter ami de Blacksad, la fouine un peu Jimmy Olsen/Peter Parker dans tout ce qu’ils ont de maladroit, est laissé en mauvaise posture, accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis.

Le tome 2 commence par la découverte d’un squelette sur un chantier de construction de Solomon. Les morts se succèdent, Blacksad cherche toujours à faire sortir son ami de prison, quitte à se mettre la police à dos, renoue avec son passé (cf Ame Rouge, tome 3) Qui est ce mystérieux goéland qui semble être l’homme de main de l’industriel et son exécuteur des basses œuvres ? Un scénario complexe et dense, qui n’aurait pas suffit à un seul opus tant les rebondissements sont nombreux et imprévus, et l’on sent la jubilation de Diaz Canales à nous ballader d’une page à l’autre. Par rapport à Quelque part entre les Ombres, on mesure aussi l’impressionnant travail mené par Guarnido au dessin, avec des traits encore plus fouillés, des cases touffues, des arrières-plan qu’il faut voir et revoir pour en mesurer toute la profondeur. Jamais animal n’aura eu d’expression aussi humaine, jamais animal ne se sera comporté comme un humain. C’est ce qui en fait sans doute une des meilleurs histoires du détective. Blacksad, parfois imité, mais impossible à égaler. J’aurais tendance à dire que le résultat est largement à la hauteur de l’attente, Les sept tomes constituant une œuvre unique, une des meilleures jamais conçues de ses vingt dernières années. Finalement, je n’ai qu’une crainte : devrons-nous patienter aussi longtemps pour le suivant, ou le chat a définitivement usé ses sept vies ?

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Corto Maltese, tome 16 : Nocturnes berlinois

Corto Maltese est un personnage mythique de la BD espagnole. Le marin traîne ses guêtres à travers ce monde du début du XXe siècle depuis le premier opus Corto Maltese, tome 1 : La Ballade de la mer salée réalisé en 1975.

Hugo Pratt, l’auteur originel est mort en 1995, laissant son héros orphelin. Le personnage a été reprise depuis 2015 par Juan Díaz Canales (le scénariste de Blacksad, une référence!) et par Ruben Pellejero au dessin.

Première fois que je lis un Corto Maltese post Hugo Pratt. Première impression, brute avant même de me lancer dans la lecture, la couleur ça fait bizarre. J’étais habitué au noir et blanc pour les aventures de ce héros iconique. Mais, cette première étape franchie, on se plonge sans trop de difficulté dans l’intrigue.

Berlin 1924, Alors que la ville connaît l’effervescence des années 1920, avec la montée de l’extrême droite et de l’extrême gauche, de l’antisémitisme, mais aussi les spectacles délicieusement décadents, le marin enquête sur la mort de son ami Steiner et recherche son assassin. Il n’est pas le seul sur la piste. Corto met alors le pieds dans une (plusieurs!) machinations orchestrées par des sociétés secrètes, elles mêmes liées à des partis politiques.

Ses pérégrinations vont le mener à Prague où l’occultisme et la magie font bon ménages avec ce mystère qui s’épaissit. Il rencontre une jeune femme Lise qui semble l’aider, mais le souhaite-t-elle vraiment ? Et cette carte d’un jeu de tarot ésotérique que tout le monde convoite comme un trésor ?

Les pièces du puzzle finissent par se reconstituer de façon plus ou moins opaque.

Niveau scénario, on se laisse embarquer par l’ambiance de l’époque et ce mélange de mystère, de nonchalance, d’humour, de suspense, de magie qui fait la spécificité de cette série. C’est un peu trouble, on ne comprend pas toujours tout sur le moment, comme dans un roman noir où l’atmosphère prime sur l’histoire, ou comme dans les albums déjà scénarisés par Pratt lui-même.

Le personnage de Corto Maltese est plutôt réussi, mélange d’ironie, de distance, d’honneur, de séduction, de soif de liberté et de justice.

Les autres protagonistes sont plus superficiels et moins travaillés et ne retiennent que peu notre attention, même Lise est difficile à cerner. Il faut dire que le nombre de planches, environ 70 est peu pour un Corto Maltese. Tout va donc très vite. C’est à la fois un défaut (le manque de profondeur des personnages) et une qualité, le récit est très dynamique.

Niveau dessin, les codes de Corto Maltese sont plutôt bien respectés, sauf la couleur. J’ai retrouvé des planches admirables, pages 15 à 18 par exemples avec cette manifestation dans Berlin, sous les parapluies (superbe!), mais d’autres un peu plus faibles (pages 31 et 32 par exemple) avec cet intermède champêtre sans saveur.

En règle générale, toutefois, l’atmosphère de mystères, de secrets, de complots, de (légère) magie est très bien rendue, mais la couleur ne me semble pas rendre justice à ces dessins, elle n’apporte rien, au contraire.

Cet opus est quand même une belle surprise et une réussite. Sans être un coup de cœur magistral, il ressort de la lecture, un plaisir évident.
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Blacksad, tome 1 : Quelque part entre les o..

Incroyable! Tout simplement. Le dessin, le mouvement, l'atmosphère, l'anthropomorphie, le scénario, tout m'a subjugué. Le début d'une sublime collection d'albums. Digne des plus grands romans policiers et aussi des plus grands polars cinéma américains (ou autres d'ailleurs). Ce sera un plaisir de retrouver Blacksad.
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Blacksad, tome 2 : Arctic-Nation

Notre chat enquêteur Blacksad est cette fois chargé d’enquêter sur la disparition d’une jeune élève. Son enquête se déroule dans un quartier populaire noir en pleine période où l’artic nation, organisation raciste blanche tente par la violence de développé ses idées.

Superbe histoire avec un excellent contexte politique ou historique.

Les dessins magnifiques les dialogues très bon sans oublier les différents personnages animaux qui sont parfaitement alignés entre leur rôle et leur caractéristique. La fouine journaliste est au top.

Le rythme est encore très rapide mais moins que le 1er tome et surtout l’histoire est très travaillée.

Il me tarde de lire la suite

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Corto Maltese, tome 14 : Equatoria

Personnellement, je n'ai pas envie de bouder mon plaisir. Diaz Canales et Pellejero font un super boulot pour un deuxième tome consacré à Corto Maltese. D'un côté, j'entends dire, "ce sont des pros, ils ont une check-list et ils la remplissent". J'en suis bien conscient. On retrouve les incontournables des aventures de Corto Maltese, les balises mises en place par Pratt.



Exotisme, aphorismes, femmes mystérieuses, déterminisme, mais aussi libre arbitre, dialogues mouchetés, cases vides de texte, un peu de magie ou d'onirisme, de l'érudition façon National Geographic, des têtes connues, un peu de géo-politique... et le tout dans des proportions idéales, façon Homme de Vitruve... Ainsi Henri de Monfreid, ou Ida Treat, reporter pour Vu. Cela dit, Aïda n'est pas vraiment Ida Treat... Sur elle, de nombreux éléments historiques ne coïncident pas du tout. Alors, inspiration ou erreur historique... Peu importe. L'évocation est belle.



J'ai eu un peu de mal à entrer dans la BD. Corto cherche un artefact, mais on ne sait pas pourquoi. Toujours aussi peu disert, le beau marin se laisse porter au gré des interdictions (qu'il brave) et des rencontres (qu'il suscite). On va donc longer Malte (avec une très belle évocation de l'île en profil féminin allongé), faire escale à Constantinople, carguer les voiles vers la Mer Rouge, faire escale à Zanzibar, s'enfoncer dans la jungle en lorgnant vers Equatoria, que l'on peut situer au Sud Soudan, à la recherche de la tombe d'Emin Pasha (né Isaak Schnitzer), personnage ayant réellement existé. Les auteurs évoquent alors la révolte du Mahdi de 1881. La tombe (et le reste de territoire) d'Emin Pasha se situe au Congo. Cette surabondance de connexions historiques est peut-être un peu too much, cela dit. Comme s'il s'agissait de se montrer trop bons élèves...



Cela dit, ne pas savoir ce qui anime Corto, c'est très cohérent avec l'habitude de Pratt, qui en disait assez peu sur ce qui faisait avancer son héros. Là encore, je trouve l'hommage à Pratt assez correct. Chez Pratt, et c'est respecté ici, le voyage est plus important que la destination. D'ailleurs, au terme du voyage, Corto revient bredouille sans son artefact, mais le reçoit d'une tierce personne croisée plus tôt dans le récit. Il a appris à ne pas brusquer les aléas de l'existence. Et il ne s'en porte que mieux.



La question n'est donc plus de savoir si Pratt aurait, ou pas, pu écrire un tel tome. On ne le saura jamais. Pratt aimait surprendre le lecteur avec de l'inattendu. Et si l'inattendu était justement qu'il n'y ait rien d'inattendu... La question principale est de savoir si j'ai pris du plaisir aux aventures de Corto. Et la réponse est évidente.
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