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Citations de Karen Blixen (422)


L'Afrique se souvient-elle encore de moi? Est ce que l'air vibre sur la plaine en reflétant une couleur que je portais ? Mon nom intervient-il encore dans les jeux d'enfants ? La pleine lune jette t'elle sur le gravier de l'allée une ombre qui ressemble à la mienne ? Les aigles du Ngong me cherchent-ils parfois ?
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[...] Martine sursauta en apercevant un chargement de bouteilles qui arrivait dans la cuisine. Elle prit une des bouteilles et dit à voix basse :
- Qu'y a-t-il là-dedans, Babette ? Ce n'est pas du vin, j'espère ?
- Du vin, Madame ? s'écria Babette. Oh ! non ! c'est du clos-vougeot 1846.
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Au début de mon séjour en Afrique, j'avais comme porteur de fusils un Somali du nom d'Ismaïl, qui mourut pendant mon séjour : c'était un porteur de fusils de la vieille école, et des gens comme lui n'existent plus. Il avait été dressé au début du siècle, alors que l'Afrique était le lieu privilégié des grandes chasses. Ismaïl ne connaissait de la civilisation que ce qui se rapportait à la chasse, et parlait l'anglais des chasseurs.
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Les Masais étaient mes voisins. Lorsque je traversais le fleuve qui formait la limite de mes terres je me trouvais dans leur réserve.Mais les Masais n'y étaient pas toujours. Ils erraient avec leurs grands troupeaux d'un bout à l'autre de la savane, vaste à peu près comme l'Irlande, se guidant d'après les chutes de pluies et la poussée de l'herbe.
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Eros frappa, tel in forgeron avec son marteau,
Et fit voler des étincelles de ma raideur.
Il trempa mon cœur dans les larmes et les pleurs,
Comme du fer brûlant dans une chute d’eau.
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Le rêve, aussi doux que le miel qui fond dans la bouche, est l'enchanteur qui nous délivre du destin. Grâce à lui, nous connaissons la liberté, non pas celle du dictateur qui impose au monde sa volonté, mais celle de l'artiste libéré de vouloir. p 74
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C’est aussi dans la forêt de Ngong que, par une journée très chaude, j’ai aperçu un gros sanglier sur un sentier étroit – un animal que l’on croise rarement. Il a déboulé rapidement devant moi, suivi de sa femelle et de deux petits marcassins ; la famille passa à vive allure, semblable à quatre silhouettes découpées dans du papier noir qui se détachaient sur la verdure baignée de lumière. C’était une apparition sublime et étrange, comme si on distinguait dans un étang le reflet de quelque chose qui se serait passé il y a un millier d’années.
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Quand le souffle passait en sifflant au-dessus de ma tête, c'était le vent dans les grands arbres de la forêt, et non la pluie. Quand il rasait le sol, c'était le vent dans les buissons et les hautes herbes, mais ce n'était pas la pluie. Quand il bruissait et chuintait à hauteur d'homme, c'était le vent dans les champs de maïs. Il possédait si bien les sonorités de la pluie que l'on se faisait abuser sans cesse, cependant, on l'écoutait avec un plaisir certain, comme si un spectacle tant attendu apparaissait enfin sur la scène. Et ce n'était toujours pas la pluie.Mais lorsque la terre répondait à l'unisson d'un rugissement profond, luxuriant et croissant, lorsque le monde entier chantait autour de moi dans toutes les directions, au-dessus et au-dessous de moi, alors c'était bien la pluie. C'était comme de retrouver la mer après en avoir été longtemps privé, comme l'étreinte d'un amant.
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Le général Löwenhielm avait obtenu tout ce qu'il avait pu désirer au cours de sa vie. Tout le monde l'admirait, l'enviait. Il était seul à connaître un fait bizarre, qui contrastait avec sa brillante carrière : le général n'était pas heureux.
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Nous apprîmes, quand le thé fut servi, que la sœur mariée et les enfants étaient seuls à pouvoir prendre le thé ; il était interdit aux jeunes filles parce que trop excitant. (elles étaient musulmanes)

1829 - [Folio, n° 1037, p. 244]
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Un coup de feu, qui ne se répète pas, a dans la nuit quelque chose de fatal et de définitivement achevé. C'est le message qu'on lance, le mot unique que l'on ne redit pas.
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Au retour d'une de nos promenades en avion, comme nous venions d' atterrir dans la plaine, un vieux Kikuyu vint me trouver : " Tu es montée très haut aujourd'hui, me dit-il, nous ne pouvions même plus te voir ; ta machine ne faisait pas plus de bruit qu' une abeille."
Je lui dis qu'en effet nous avions été très haut.
" Est-ce que tu as vu Dieu ? me demanda-t-il .
- Non, Ndwetti, je n'ai pas vu Dieu, lui dis-je.
- C'est que sans doute, reprit-il, tu n'es pas allée assez haut. Mais, dis-moi, crois-tu qu'avec cet oiseau tu puisses aller assez haut pour voir Dieu ?
- Ça je ne sais pas, Ndwetti, répondis-je.
- Et toi, Bédar, demanda-t-il en se retournant vers Denys, que crois-tu ?
-- Je ne sais vraiment pas, déclara Denys.
- Si c'est ainsi, dit Ndwetti, je ne vois vraiment pas pourquoi vous deux vous continuez à voler."
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La véritable aristocratie et le véritable prolétariat comprennent tous deux ce qu'est la tragédie, et ce qu'elle renferme. Pour eux, elle représente le plan de Dieu sur le monde, et la tonalité même de l'existence. Elles diffèrent en cela des bourgeoisies de tout genre qui refusent la tragédie et ne s'y retrouvent que contraintes et forcées, et pour qui le tragique est synonyme d'un monde de malheur ou de désagrément. Bien des malentendus entre les colons blancs de classe moyenne et les indigènes trouvaient ici leur source. Les Masais distants étaient à la fois une aristocratie et un prolétariat.
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« Rêver c'est le suicide que se permettent les gens bien élevés. »
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Alors que j'imaginais terminer mes jours en Afrique, j'avais montré à Denys, sur le premier éperon de la Réserve, le lieu où je souhaitais être enterrée et le soir, comme nous regardions les montagnes, Denys m'avait dit qu'il aimerait, lui aussi, reposer là.
Par la suite, quand nous nous dirigions de ce côté, Denys proposait toujours que nous allions voir « nos tombes ». Certain jour où nous poursuivions des buffles, nous en avions même reconnu l'endroit : c'était un belvédère d'où l'on découvrait un immense horizon, nous avions pu distinguer, au coucher du soleil, le mont Kenya et le Kilimandjaro. Denys s'était couché dans l'herbe, avait mangé une orange et déclaré qu'il aimerait reposer là.
Karen Blixen, La ferme africaine.
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Je chevauchais lentement dans la forêt toute verte pendant la courte saison des pluies. Des senteurs délicates et variées m'arrivaient par bouffées. J'étais de retour dans cette contrée d’exception. Une fois de plus, j'appartenais au monde africain.
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J'ai toujours bien aimé me trouver en compagnie de gens un peu foux ou à l'esprit un peu dérangé...
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Lorsque mon coeur évoque l'Afrique je revois les girafes au clair de lune, les champs labourés, les faces luisantes de sueur pendant la cueillette du café. L'Afrique se souvient-elle encore de moi? Est-ce que l'air vibre sur la plaine en reflétant une couleur que je portais? Mon nom intervient-il encore dans les jeux des enfants? La pleine lune jette-t-elle sur le gravier de l'allée une ombre
qui ressemble à la mienne? Les aigles du Ngong me cherchent-ils parfois?
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Comparées aux nuits septentrionales, les nuits tropicales sont accueillantes […]. Ici, dans ce vaste espace, c’est le va-et-vient incessant des gens et des bêtes ; ici, il s’y passe plus de choses que dans la journée. En Afrique et en Arabie, où le soleil de midi est mortel, la nuit est le moment idoine pour veiller et voyager. C’est dans ces terres que les étoiles ont reçu leurs noms, elle qui ont guidés les hommes pendant des siècles et ont tracé les longues lignes des quatre points cardinaux à travers le désert et la mer.
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Je fis chercher les vieux parents, qui abandonnèrent la cueillette et vinrent se lamenter sur leur enfant. Je savais que la jeune fille représentait pour eux une grosse perte matérielle, car elle était bonne à marier et leur aurait bientôt rapporté un bon prix en moutons et en chèvres, et peut-être une vache ou deux. Ils avaient compté sur cette bonne affaire dès sa naissance, et elle devait se réaliser sous peu. Je me demandais ce qu'il convenait de faire pour les aider, mais ils me devancèrent et m'adressèrent leur demande de réparation avec la plus grande énergie.
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