L'histoire est précédée d'un texte de Bernard Clavel, La peur et la honte qui décrit terriblement bien ce monde dominé par la violence, où l'on est obligé de posséder une bombe pour garantir la paix, qui parle des pilotes des avions lachant les bombes sur les villes japonaises, qui peuvent éprouver honte ou même aucun remords.
En de courts chapitres, on découvre l'horreur de cette bombe racontée par Keiji Nakazawa qui avait 6 ans quand la bombe est tombée sur Hiroshima. J'ai eu les larmes aux yeux en lisant que sa mère a du laisser mourir son mari et ses enfants coincés sous une poutre de leur maison en train de bruler. La reconstruction de la ville et de leur vie ne fut pas facile, les personnes sont restées marquées moralement et physiquement. Keiji Nakazawa raconte aussi son histoire à travers un manga en dix tomes, très marquante aussi.
L'histoire de Keiji Nakazawa est suivi d'un dossier intéressant sur les bombes, les hibakushas. Saviez-vous que si 0.5% des bombes planétaires explosaient, cela pourrait avoir de graves conséquences pour toute la terre ? Quel monde pourri...
Commenter  J’apprécie         91
Particulier dans le sens où il traite un sujet singulier ; la vie d'une famille japonaise d'Hiroshima à la fin de la seconde guerre mondiale, à l'aube de la lancée de la bombe atomique sur cette ville. La famille Nakaoka est une famille très pauvre, mais avec la guerre, c'est encore plus dur de se nourrir. Akira doit partir à la campagne avec ses camarades laissant ses frères et soeur, Koji,Gen, Shinji, Eiko seuls. Le père est pacifiste et est désigné comme traitre par leur quartier ; la vie devient encore plus dure et la faim se fait insupportable. Koji, l'ainé, se voit obligé à s'engager.
6 aout 1945, 8h15, la bombe est lancée sur la ville...
Les dessins ne sont pas extraordinaires mais j'ai vraiment été touché par la justesse et l'émotion qu'il s'en dégage. On voit comment les personnes ont été poussés à se détruire et à hair "l'ennemi".
Commenter  J’apprécie         80
Ville d'Hiroshima, Japon, été 1945.
La guerre bat son plein et la propagande est incessante pour justifier l'effort de guerre et l'enrôlement des jeunes dans l'armée. La famille Nakaoka est pauvre et a bien du mal à joindre les deux bouts. Heureusement, grâce à l'ingéniosité de Gen, le quotidien est moins difficile. mais le père de Gen est contre la guerre et il le fait savoir.
Catalogués traîtres à la patrie, Gen et sa famille voient leur vie devenir encore plus compliquée.
Jusqu'au matin du 6 août, où la vie de tous les habitants d'Hiroshima bascule dans l'horreur...
Basé sur les souvenirs autobiographiques du mangaka, Keiji Nakazawa, "Gen d'Hiroshima" ne parle pas seulement de la guerre, mais aussi de la violence et de la haine qu'elle provoque chez les hommes.
Profondément noir, malgré le soleil éclatant d'Hiroshima et celui qui ponctue comme un métronome les journées de Gen et de sa famille, des pousses d'espoir germent cependant ça et là, allégeant le propos. Gen et Shinji, son jeune frère, sont de drôles de petits diablotins, capables des pires bêtises mais aussi des plus grands élans de cœur.
"Gen d'Hiroshima est dans sa forme un manga classique : le style de dessin est clair et précis, les sentiments sont exacerbés, la violence également. La difficulté de lecture de la droite vers la gauche, ainsi que la mise en page des textes dans les bulles est rapidement dépassée par la puissance du sujet.
On est submergé dès la première page et anéanti à la dernière.
Je ne saurais trop conseiller cette lecture, pour deux raisons principales : d'une part pour convaincre tous ceux qui n'ont jamais lu de mangas et qui croient, à tord, qu'il n'y est question que de mutants ou de filles pré-pubères à grosses poitrines. Et d'autre part pour donner à réfléchir aux personnes qui pensent que "grâce à la bombe, la guerre s'est arrêtée". "Gen d'Hiroshima" va donner à ceux-là un nouveau champ de réflexion.
Tout simplement indispensable.
Commenter  J’apprécie         70
Tout le monde connaît l'histoire d'Hiroshima, l'après, les gens irradiés, la méconnaissance des conséquences de l'utilisation de l'arme atomique. Ce manga nous présente aussi l'avant, la société japonaise épuisée par l'effort de guerre, le véritable fanatisme militaire du pays, les suicides multiples pour éviter d'être torturé en refusant la guerre, et la famine, omniprésente. Ce n'est pas l'ennemi américain qui est accusé, c'est le Japon lui-même, victime de sa propre course à la violence. Ce premier tome pose les jalons d'une histoire où la tension monte, degré par degré. Le début du manga est la chronique douloureusement lancinante d'une ville comme tant d'autres, mais la guerre s'y infiltre de manière de plus en plus physique, jusqu'à en devenir le symbole. Les dernières images du livre sont insoutenables, comme Art Spiegelman, l'auteur de Maus qui préface le livre, le dit avec simplicité et justesse: "Je n'oublierai jamais ces gens traînant leur propre peau en fusion à travers les ruine d'Hiroshima". L'auteur a voulu faire un témoignage brut, nu, violent, dans un style naïf du manga où nous, lecteurs occidentaux, ne nous attendrions pas à le trouver. Pari réussi: le livre bouscule. A lire d'urgenceTout le monde connaît l'histoire d'Hiroshima, l'après, les gens irradiés, la méconnaissance des conséquences de l'utilisation de l'arme atomique. Ce manga nous présente aussi l'avant, la société japonaise épuisée par l'effort de guerre, le véritable fanatisme militaire du pays, les suicides multiples pour éviter d'être torturé en refusant la guerre, et la famine, omniprésente. Ce n'est pas l'ennemi américain qui est accusé, c'est le Japon lui-même, victime de sa propre course à la violence. Ce premier tome pose les jalons d'une histoire où la tension monte, degré par degré. Le début du manga est la chronique douloureusement lancinante d'une ville comme tant d'autres, mais la guerre s'y infiltre de manière de plus en plus physique, jusqu'à en devenir le symbole. Les dernières images du livre sont insoutenables, comme Art Spiegelman, l'auteur de Maus qui préface le livre, le dit avec simplicité et justesse: "Je n'oublierai jamais ces gens traînant leur propre peau en fusion à travers les ruine d'Hiroshima". L'auteur a voulu faire un témoignage brut, nu, violent, dans un style naïf du manga où nous, lecteurs occidentaux, ne nous attendrions pas à le trouver. Pari réussi: le livre bouscule. A lire d'urgence.
Commenter  J’apprécie         70
Hiroshima, 1945. Gen Nakaoka est jeune garçon garçon débrouillard qui tente de survivre alors que le japon est en guerre contre les Etats-Unis. Aux privations de la guerre s'ajoutent les persécutions dues au pacifisme de son père. Premier volume d'une série de dix mangas. Les dessins sont simples mais très expressifs. L'histoire, en grande partie autobiographique, est édifiante, jusqu'au final bouleversant.
Commenter  J’apprécie         60
Le temps passe depuis le bombardement. Les Américains ont envahi le pays avec tout ce que ça engendre : viol, prostitution, marché noir, vol etc.
Tout le monde essaie de reprendre sa vie du mieux possible mais tout reste compliqué et les effets de la bombe sont toujours là, même deux ans après son explosion.
Le pays se reconstruit à partir de zéro et sous occupation étrangère, les yakusas développent leurs empires sur les décombres du Japon. La loi du plus fort reste la règle dans un pays où tout manque notamment les médicaments et la nourriture.
Et le cancer peut toucher chaque famille, à tout instant...
Ce quatrième volume nous montre le Japon de 1945-1947 qui essaie de se reconstruire mais où tout est dur et violent. Personne n'est épargné, surtout pas Gen et sa famille...
Commenter  J’apprécie         50
La bombe atomique a explosé sur Hiroshima. Gen et sa mère enceinte sont les seuls survivants de la famille. Ils errent dans une ville en ruine, qui n'est plus que mort, souffrance et désolation.
La mort est partout et les effets des radiations commencent déjà à se faire sentir sur les survivants.
C'est le règne du chacun pour soi. Gen et sa mère doivent trouver à manger et fuire la ville...
La réalité de ce volume est encore plus dure, avec la vision d'horreur de ces milliers de corps en lambeaux.
Commenter  J’apprécie         50
Je ne suis pas un spécialiste du manga, ni forcément attiré à première vue par ce format. Cependant, le thème historique m'attirait. Je voulais savoir comment le Japon a pu se relever de la Seconde guerre mondiale avec ces deux bombes atomiques qui ont explosé sur son sol.
Cette folie humaine destructrice a marqué paradoxalement la fin d'un conflit meurtrier qui aurait pu faire encore des millions de mort.
Nous avons là une tragédie familiale qui décrit le quotidien des habitants d'Hiroshima dans les semaines précédant le lâcher de la bombe.
J'ai été également perplexe devant la naïveté du dessin avec un récit plutôt noir et dramatique. Le choix de l'auteur est plutôt hasardeux.
Il est question de survie devant la brutalité d'un régime militaire jusqu'au boutiste. C'est un témoignage assez poignant.
Commenter  J’apprécie         50
Voilà Little Boy portée à maturité dans ce temoignage , et les mots me manquent pour exprimer l'horreur de tous ces corps pales peles- mêlés , étranglés par le souffle de la bombe atomique , mère de tous ces orphelins portant les bras de leurs pères dans des flaques de boue , poussiéreux , miséreux vivants l'enfer sur terre , dans ce paysage post-apocalyptique digne de la planète Namek post - Freezer...
Commenter  J’apprécie         50
Touchant!
Dès les premières pages, j'ai été complètement absorbé par l'histoire, par la famille Nakaoka, par leurs vies.
C'est une famille de six enfants vivant dans la pauvreté et dans la misère. Le père est pacifiste, les voisins les qualifient tous de traîtres. On est avec eux dans leur déshonneur, dans leur famine, dans leur pauvreté, dans leur désespoir.
On se retrouve dans cette gentille famille. Les personnages sont attachants et vraiment profonds. Ca pourrait être la mienne, la votre.
Les thèmes abordés sont difficiles mais passionnants. Keiji Nakazawa a réussi a raconté ses souvenirs de cette monstrueuse bombe sans être larmoyant ni insensible. Il a su transmettre à travers ce manga une partie de l'histoire du Japon avec la bombe mais aussi avec les kamikazes dont on en apprend plus. Je trouve que c'est un "manga historique", un excellent moyen d'en apprend plus sur le Japon qui est un pays fascinant tout en lisant et en passant du bon temps!
Les dessins sont magnifiquement réussis. J'ai bien aimé le fait que l'auteur ait enlevé le côté mignon des personnages. Comme les grands yeux. Ca donne une touche plus réaliste, plus mature, plus touchante au récit. Ainsi, on peut mieux imaginer les scènes car nous faisons face à des personnes qui nous ressemblent.
Gen d'Hiroshima est un manga saisissant qui m'a touché et bouleversé.
Un coup de ♥
Commenter  J’apprécie         50
Je crois avoir vraiment compris la vraie ampleur de la tragédie d'Hiroshima et Nagasaki quand j'ai découvert les clichés de Yosuke Yamahata, un photographe militaire envoyé a Nagasaki quelques heures après l'explosion de la seconde bombe atomique sur Nagasaki. Ces quelques clichés capturent avec une implacable précision les effroyable dégâts causes par l'explosion.
Le premier volume de "Gen d'Hiroshima" nous fait partager les quelques mois qui précèdent le largage de "Little Boy" sur la ville japonaise. Nakazawa relate la vie quotidienne de la famille Nakaoka qui souffre doublement des privations parce que leur père est ouvertement pacifiste. Il expose la souffrance des civils ayant a payer l'acharnement de leurs gouvernants, les efforts dérisoires sensés soutenir l'effort de guerre, le fanatisme de la population qui empire au fil que la défaite parait inéluctable... Mais bizarrement, Gen est une histoire étonnement optimiste. Aussi forte que soit l'adversité, la famille en ressort toujours renforcée et le moral intact. La tragédie est souvent contrebalancée par l'humour. Il est aussi surprenant de voir de quelle manière Nakazawa impute les bombardements au seul acharnement des dirigeants japonais, ce qui est assez simpliste.
Il n'empêche que "Gen d'Hiroshima" est une oeuvre forte qui culmine avec l'explosion de la bombe. Ce cheval en feu ou ces victimes, la peau fondue, errant dans la ville en ruine sont autant d'images infernales qui vous hantent.
Commenter  J’apprécie         40
Dans la série "je me cultive en manga", j'ai emprunté le premier tome de Gen à la bibli. Quel choc! Cet épisode raconte l'enfance de Gen et sa famille à Hiroshima, juste avant l'explosion de la première bombe nucléaire en 1945. Une vie rude, sans joie, dans un monde en guerre où les gens meurent de faim et où le patriotisme japonais, exacerbé à l’extrême, ne souffre pas de contestation... Le tome se clôt sur l'explosion, les gens errant dans les rues, en lambeaux, et sur le dilemme de Gen qui doit se sauver pour ne pas périr dans les flammes mais qui ne veut pas abandonner sa famille, coincée sous les poutres de leur maison. Un manga violent, dont il ne faut pas rater la préface, rédigée par Art Spiegelman, et qui dit, en bien mieux, tout ce que j'ai pensé de ce premier tome...
Commenter  J’apprécie         40
Le trouble vient d'abord du sujet : la vie d'une famille quelques semaines avant l'explosion de la première bombe atomique. Une descente en enfer vertigineuse et monstrueuse. Nakazawa nous offre ainsi l'équivalent d'un "Maus" au coeur de la seconde guerre mondiale. Il se garde de toute simplicité par son application à décrire un quotidien crépusculaire et instable d'une surprenante justesse. On assiste à une lente marche vers l'inconnu. Etre au mauvais endroit, au mauvais moment se révèle peu à peu insupportable. Cette longue série nous ramène à une époque synonyme de dégoûts, de révoltes et d'impuissance au final. Si vous pensez que e les documentaires ou les films sont les seuls capables de rendre compte de cette cruauté passée, c'est sans doute parce que vous n'avez pas lu cet admirable manga.
Commenter  J’apprécie         40
C'est LE manga le plus intéressant et le plus puissant que j'ai pu lire. L'auteur raconte son histoire et celle de millions de Japonais.
C'est l'Histoire de la bombe atomique et du Japon de 1945 aux années 60 à travers les yeux de Gen. Un enfant tout ce qu'il y a de plus normal. il a juste le malheur d'être né à Hiroshima.
Cette série est tout simplement extraordinaire.
Commenter  J’apprécie         30