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Critiques de Keiji Nakazawa (119)
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Gen d'Hiroshima, tome 3

Dans ce 3ème tome, Keiji Nakazawa se focalise sur la peur de la contamination du "poison de l'explosion" dans la population japonaise et le sort réservé aux rescapés.



Nous voyons les heures qui suivent l'annonce de la capitulation du Japon par l'empereur à son peuple. La population est exsangue et désabusée. Dans un tel contexte, difficile de faire preuve de compassion pour les victimes de la bombe atomique.

Une fois de plus, le mangaka donne un visage à ces rescapés presque plus malheureux à cause du regard de leurs proches que de leur dégradation physique.

Gen, pour gagner de l'argent qui servira à nourrir sa famille accepte un emploi que tout le monde refuse : celui de s'occupé d'un rescapé d'Hiroshima. Seiji est traité comme un pestiféré par sa propre famille. Il est isolé dans la maison et ne reçoit aucune visite. La seule chose que les membres de sa famille attende : c'est qu'il meure !



Notre courageux protagoniste n'a pas fini d'être indigné par l'hypocrisie de certaines personnes et la détresse d'autres qui mettent en place d'impensables stratagèmes afin de pouvoir se nourrir.



Le fait de faire passer Gen et sa famille en second plan dans ce tome est une stratégie narrative intéressante qui permet de garder le lecteur en alerte pour les épisodes à suivre !
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Gen d'Hiroshima, tome 6

Sixième tome de l'histoire de Gen d'Hiroshima (1948-1949).



Bien que 5 ans aient passé, que la vie soit revenue dans la ville d'Hiroshima, les blessures (physiques et morales) "post-bombe" sont toujours très vives pour les Japonais. De même que les rancœurs vis-à-vis des soldats américains, et à l'amertume de défaite vient se rajouter la frustration de ne pas avoir exprimer toutes ces souffrances.

Et par dessus le marché, il faut lutter pour survivre tant le rationnement est strict.



Certains thèmes étaient intéressants, comme les frustrations et les rancœurs des Japonais après le procès de Tokyo, mais ces thèmes sont bâclés et expédiés en 4 pages. Et à la place on alternent entre : les scènes dramatiques du jeune garçon qui se sacrifie pour aller voler de l'argent à un clan de yakuza pour que la mère de Gen puisse être soignée à l'hôpital, puis se retrouve en maison de correction ; et des scènes larmoyantes et pleines de bon sentiments sur les jeunes filles défigurées par les radiations qui se sont suicidées à cause du rejet et de l'absence de compassion de leurs compatriotes à leur égard. Ces sujets n'ont pourtant rien de réjouissant, pour sûr, mais la manière de les traiter m'a vraiment agacée.
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Gen d'Hiroshima, tome 2

Alors que le premier volume de Gen d’Hiroshima se déroulait sur plusieurs semaines voire plusieurs mois, le deuxième volume voit le temps se ralentir. Pour un peu, on croirait presque qu’il se fige…





La bombe atomique vient d’éclater au-dessus d’Hiroshima avec les conséquences que l’on croit connaître. S’il s’agit du nombre de décès, on peut trouver des chiffres : 70 000 habitants sur 250 000. Hélas, et bien qu’ils représentent déjà une réalité monstrueuse, ils ne disent presque rien de l’horreur véritablement vécue par les habitants d’Hiroshima. De la part des autorités, on ne peut pas attendre grand-chose, surtout lorsque l’on sait que la première décision prise à Tokyo suite à cet évènement fut de l’occulter par tous les moyens au reste de l’archipel. Il fallait bien qu’un survivant s’empare d’un moyen trivial –le manga- pour rétablir une parcelle de vérité.





Il faudra dorénavant cheminer avec quelques personnages en moins –et pas des moindres. Le père, la grande sœur et le petit frère de Gen ont disparu sous les décombres de leur ancienne maison. Morts ou non ? Malgré l’improbabilité d’une survivance, ni Gen ni sa mère ne semblent pouvoir reconnaître leur disparition. Au détour de plusieurs pages, leurs fantômes réapparaissent au milieu des ruines d’Hiroshima. Formidable incarnation de la puissance de la vie, la mère de Gen donne bientôt naissance à une petite Tomoko. Préservée ( ?) des conséquences immédiates des radiations, elle représente l’espoir d’une génération qui essayera de se développer à nouveau sur les bases d’un territoire hostile. Mais fragile, elle nécessite des soins et des attentions de chaque instant, ce qui relève de la gageure lorsqu’il est déjà difficile de trouver pour soi-même un peu de riz et de confort.





La survie de chacun s’oppose à la survie d’autrui. S’ajoute à l’hostilité du territoire l’hostilité de l’autre qui ne représente désormais plus qu’une menace : menace de contamination lorsque les effets secondaires de la bombe atomique semblent se propager à la manière d’un virus ou menace de famine lorsque les vivres se comptent au gramme près et que leur rationnement ne permet pas à toutes les bouches survivantes d’être comblées.





- Si on t’apporte du riz, tu t’ouvrirais le ventre ?

- Faites-moi confiance ! Apportez-moi du riz !





La folie des survivants menace aussi Tomoko, et combien de mères désormais esseulées n’essaient pas de voler ou de blesser l’enfant par jalousie ?





Sans s’attarder sur des images monstrueuses, par simple évocation des quelques heures qui ont suivi l’explosion atomique –heures consacrées à la survie-, Keiji Nakazawa nous propose une nouvelle compréhension de l’évènement. On ne sait plus si les survivants sont vraiment les plus chanceux de l’histoire, et on ne peut déterminer ce qui est le plus tragique, des conséquences dispensées par la bombe en elle-même ou des comportements funestes des survivants. Vers, pourriture, lambeaux de peau ou folie meurtrière ? Le choix ne se limite heureusement pas à ces alternatives peu réjouissantes et Gen, puisqu’il en est le représentant, semble tirer à lui le peu d’énergies positives encore présentes dans cette population, blessée par la violence et la méconnaissance de la situation. Il est toutefois permis de se demander si cette force pourra s’étendre encore longtemps…
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Gen d'Hiroshima, tome 2

Tout le monde connait cette date du 6 août 1945 et la bombe atomique larguée sur Hiroshima.

Ce qui est peu raconté, c'est le "après". Comment les habitants ont survécu dans cette ville dévastée?

C'est ce que Gen nous raconte dans ce second tome : il a vu son père, son frère et sa sœur mourir brûlés sous les décombres de leur maison et il a réussi à survivre avec sa mère. Ensuite ... il faut manger et s'abriter. S'éloigner pour ne plus voir les cadavres qu'on entasse dans les camions avant de les incinérer, pour ne plus être confronté à la violence des bandes de gamins errants dans la ville ou à la méfiance des personnes des environs qui n'ont aucune idée de l'ampleur des dégâts. Faire face également au racisme primaire contre les Coréens.

Un manga marquant, tant par les dessins que par les réalités de l'après-bombe.

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Gen d'Hiroshima, tome 5

Les aventures de Gen Nakaoka et sa famille continuent.



Dans cet opus il découvre que les Américains se servent des rescapés de la bombe comme de cobayes mais ne les soignent pas. Et pire encore, les médecins japonais sont complice de cela !



Les thèmes et les motifs de la narration sont les mêmes que dans les précédents. Pas de grande nouveauté donc dans ce 5ème tome.
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Gen d'Hiroshima, tome 7

Je viens de découvrir une liste de romans sur le Japon qui ne sont pas très connus. J'ai décidé d'y ajouter Gen d'Hiroshima; c'est un manga puissant. Vous ne pouvez sortir qu'ébranlé d'une telle lecture. J'ai également décidé de rajouter quelques notes de lecture pour inciter, qui sait quelques lectrices / lecteurs à découvrir cette série exceptionnelle.



Entre l'histoire, les dessins... Que dire, c'est d'une force.



J'ai lu tous les volumes en les empruntant à ma médiathèque.



J'ai voulu acheté ce manga pour le prêter, le faire lire à mes amis...



Il n'est plus édité ni disponible. Je ne comprends pas.



Ce manga devrait être obligatoire comme lecture au collège et au lycée.
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Gen d'Hiroshima, tome 2

Je ressors de ce second tome avec les mêmes sensations que dans le premier.



Ici, Keiji Nakazawa met en scène la journée qui suivit l'explosion de la bombe. Et les scènes qu'il décrit sont toutes aussi apocalyptiques que celle des flammes qui embrasaient Hiroshima, car cette fois, Gen découvre (impuissant et effaré) les effets des radiations. Les scènes de panique se succèdent avec les chaires brûlées qui se détachent des corps, des flots de cadavres ambulants qui réclament à boire, les soldats chargés du ramassage des corps qui meurent de dysenterie, des mères qui restent près du cadavre de leurs enfants et sombrent dans la démence, ...

Et dans tout ce chaos, Gen doit chercher du riz pour nourrir sa mère et sa petite soeur qui vient de naître.



Le tome 2 se focalise aussi sur le deuil et l'absence de solidarité et de compassion dont la population a fait preuve après le drame. La pauvre famille Nakaoka est bien accablée et traitée comme des pestiférés... Les ennuis ne font hélas que commencer.

A aucun moment Keiji Nakazawa ne nous livre une version angélique ou romancée de cette population. Une fois de plus, il donne un rôle au voisin coréen, Monsieur Pak, à qui, même après ce drame, on fait sentir qu'il est différent et inférieur aux Japonais. Révoltant !



Encore une fois, ce tome donne un visage à la catastrophe nucléaire. Mieux qu'un grand cours d'histoire, on se demande s'il était vraiment nécessaire de sacrifier tant de victimes civiles pour arrêter cette guerre. Quand on pense que l'armée américaine se justifie en disant que sans cela la guerre aurait duré un an de plus et aurait entraîné la mort de plusieurs soldats américains et japonais.... Mais, n'est-ce pas le risque de leur métier ?



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Gen d'Hiroshima, tome 6

Je viens de découvrir une liste de romans sur le Japon qui ne sont pas très connus. J'ai décidé d'y ajouter Gen d'Hiroshima car franchement cette série, c'est une pépite comme dirait ma fille.



Un manga puissant. Vous ne pouvez sortir qu'ébranlé d'une telle lecture.



Entre l'histoire, les dessins... Que dire, c'est d'une force.



J'ai lu tous les volumes en les empruntant à ma médiathèque.



J'ai voulu acheté ce manga pour le prêter, le faire lire à mes amis...



Il n'est plus édité ni disponible. Je ne comprends pas.



Ce manga devrait être obligatoire comme lecture au collège et au lycée.
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Gen d'Hiroshima, tome 4

La guerre est finie. La bombe a explosé. La vie doit continuer cahin caha pour Gen, sa famille et les Japonais.



Les magouilles arrivent. Mafia, profiteurs, etc tout y est.



Les américains sont là pour observer les effets de la bombe et non pour soigner.
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Gen d'Hiroshima, tome 1

Art Spiegelman avait lu pour la première fois Gen d’Hiroshima un jour au cours duquel la fièvre l’avait cloué au lit. L’histoire lui avait semblé géniale. Plus tard, il avait voulu la relire pour avoir la confirmation que son appréciation dépendait bien du livre en lui-même, et non pas de l’état second dans lequel aurait pu le placer la fièvre. Conclusion : fièvre ou non, Gen d’Hiroshima est bien une lecture géniale.





Pour ma part, j’ai lu cette histoire dans mon enfance et je l’avais aussi trouvée exceptionnelle. Comme l’enfance et la fièvre sont, à peu de choses près, identiques, j’ai voulu la reprendre aujourd’hui pour avoir, comme Art Spiegelman, la confirmation du talent de Keiji Nakazawa.





Je retourne donc prudemment, volume par volume, dans la série Gen d’Hiroshima qui s’étend sur plus de 2000 pages au total. J’ai retrouvé le jeune garçon –personnage inspiré de Keiji Nakazawa-, avant-dernier d’une famille composée de cinq enfants au cours de l’année charnière 1945, à Hiroshima. Ce premier volume expose au lecteur les conditions de vie quotidiennes au Japon en temps de guerre. La famille de Gen est étonnement moderne et semble guidée par le pacifisme du père, soutenue par l’approbation de la mère et prolongée par l’éducation des enfants. A cette période où chacun doit soutenir l’effort de guerre et où le sacrifice personnel prévaut au-delà de toute compromission individualiste voire familiale, le pacifisme revendiqué du père fait figure de provocation suicidaire. Autour de lui et de sa famille, les voisins, les instituteurs et les marchands forment un bloc de haine massive, lâche et sournoise. Les brimades injustes s’abattent sur les enfants, les champs sont pillés alors que la famine fait des ravages, et toute tentative de vivre dignement et légalement est rendue impossible par l’acharnement d’une population qui n’aime pas voir remettre en question ses convictions. Et pourtant, aucun membre de la famille ne reniera le pacifisme du père. Cette valeur leur permet de rayonner, quelle que soit la quantité de malheur qui leur parvient quotidiennement. Elle fédère les enfants et les parents envers et contre ceux qui défendent le plus ostentatoirement possible les valeurs de l’Empire.





Dans la description de ce quotidien, j’ai retrouvé avec plaisir les personnages au caractère bien affirmé de cette famille. Leur joie et leur bonne humeur alternent souvent avec leurs emportements colériques ou leurs impulsions démentes, comme le bonheur d’une vie de famille soudée est sans cesse remis en question par les conséquences du rejet social et de l’ostracisme dont elle fait l’objet. Hiroshima en 1945… Même si la bombe n’a pas encore été lâchée sur la capitale, Keiji Nakazawa est impressionnant de sobriété et de courage. La force vitale qui émane de cette première partie du récit éclipse presque la suite inéluctable des évènements que nous connaissons pourtant. Mais dans les dernières pages de ce premier volume, la bombe finit malgré tout par s’abattre sur Hiroshima le 6 août 1945. Le dessin, naïf et simpliste, s’enflamme et sert cette fois à représenter des corps dégoûlinants, flambés par la force de l’explosion.





La fièvre ni l’enfance ne permettent de justifier la force véhiculée par Gen et l’admiration que l’on est en droit d’éprouver pour Keiji Nakazawa. Parce que cette histoire n’est pas seulement un récit historique, on a beau se souvenir de la suite des évènements, il apparaît indispensable de poursuivre la lecture de cette série pour le plaisir de côtoyer ses personnages et de se sentir amélioré par leur force et leur courage.
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Gen d'Hiroshima, tome 3

Cette série de Manga, je l'ai dévorée. J'ai été bouleversée, émue. Il m'est arrivée de pleurer, d'être écœurée et parfois plus rarement de sourire.



Dans tous les cas je vous défie de sortir indemne de cette lecture.



Sa lecture devrait être obligatoire.

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Gen d'Hiroshima, tome 9

Décembre 1950-Avril 1951





Les survivants se tournent avec voracité vers l’avenir, mais leurs angoisses miroitent toujours du côté de la mort. L’ambivalence est extrême : on prépare son urne funéraire comme on imagine son avenir. Pour Gen, fidèle reflet de Keiji Nakazawa, le dessin est une source d’espoir inestimable qui permet de communiquer au-delà des frontières, de gagner sa vie et de mobiliser toute sa force de pensée en direction d’un seul objectif, au-delà de l’angoisse mortelle. Ce n’est pas une maigre pitance.





Cette atmosphère tragique n’empêche pas l’humour ni l’exaltation des énergies. Le constat, fidèle à lui-même, ne dépareille pas depuis cinq ans : les victimes de la société déconstruite se confondent parfois avec ses nouveaux tyrans et sont ceux qui, faibles et brimés, n’ont pas réussi à résister au choc psychologique de la bombe. Gen d’Hiroshima s’illustre en parfait représentant du relativisme, qui creuse jusqu’aux chairs à vif de ses semblables pour discerner leurs souffrances.





Dans la cohérence de la série, ce neuvième épisode mérite encore toute notre admiration.

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Gen d'Hiroshima, tome 2

Un manga puissant. Vous ne pouvez sortir qu'ébranlé d'une telle lecture.



Entre l'histoire, les dessins... Que dire, c'est d'une force. Ce manga devrait être obligatoire comme lecture au collège et au lycée.



J'ai lu tous les volumes en les empruntant à ma médiathèque.
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Gen d'Hiroshima, tome 1

Une BD inoubliable !

Découverte lors de ma lecture du roman graphique La bombe, ce premier tome d'une série qui en compte 10, a été réalisé par un survivant de la bombe atomique. Né en 1939, Keiji Nakazawa s'inspire de sa propre histoire familiale pour nous narrer la situation au Japon juste avant la bombe. Son père est contre la guerre, ce qui lui vaut d'être traité de traître, d'être battu et emprisonné. Sa famille en subit aussi les conséquences : les deux garçons sont agressés, la fille traitée de voleuse, leur champ de blé détruit, ...

Est abordée également la situation des Coréens: envahis par le Japon et envoyés sur l'île pour y travailler, ils y sont victimes de discrimination.

Cette BD a un message fort antimilitariste mais ce qui est tout à fait original, c'est l'approche de l'auteur : des personnages très caricaturaux, dont les coups et batailles m'ont fait pensé à Nicky Larson, dessin animé que je regardais quand j'étais enfant.

J'ai hâte de découvrir la suite.
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Gen d'Hiroshima, tome 3

Encore une fois Keiji Nakazawa, dessine l'inracontable.

Je n'arrive toujours pas à comprendre par quelle force l'auteur arrive à raconter sa propre jeunesse.



On y voit une humanité livrée à elle même dans ses plus bas instincts : sa peur, son ignorance, son égoïsme, sa haine. C'est comme les autres tomes extrêmement fort. Il y a cependant quelques moments d'amusement, de bonté. Malgré tout à certains moments, les enfants restent des enfants. Il peut subsiter au milieu d'un océan d'horreur quelques preuves d'humanité.



Ces preuves sont rares.



Par certains côtés, l’œuvre rejoint la Métamorphose de Kafka. Qu'est-ce qui fait physiquement des êtres humains ?



J'ai dit au début de l'avis que je ne savais pas comment le mangaka arrivait à raconter sa propre histoire. J'ai trouvé dans ce tome pour la première fois une des raisons (je ne spoile pas).
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Gen d'Hiroshima, tome 3

J + 4 après le bombardement d’Hiroshima.

Après la première vague de morts atroces qui a succédé aux rayonnements de l’explosion atomique, les victimes de la bombe continuent à déclarer forfait dans l’anonymat des chairs décomposées. En ville, les survivants se regroupent en famille dans leur maison et jettent des regards méfiants à quiconque pourrait leur dérober de la nourriture ou propager le virus mortel de la bombe. Keiji Nakazawa nous rappelle que ce qui nous semble évident en tant que lecteur ne l’était absolument pas pour les japonais de 1945. Le ciel leur est tombé sur la tête, mais pourquoi les victimes continuent-elles de se déclarer et de mourir des jours après l’explosion de la bombe ? Les corps décomposés, effilochés, crachant du sang et remplis de vers, semblent en proie à une maladie furieuse qui, après être passée de la bombe aux hommes, pourrait bien se transmettre d’homme à homme. Dans ce contexte de terreur généralisée, les japonais semblent avoir atteint la plénitude de la haine, celle qui leur fait abhorrer leurs tortionnaires américains comme leurs compatriotes japonais.





Nous retrouvons Gen dans la période qui s’étale du 10 au 15 août 1945. Les sentiments anciens d’amitié et de compassion survivent parfois et surgissent, ponctuels et isolés, sous la forme d’un don généreux ou d’une proposition salutaire. Une vieille amie de la maman de Gen lui permet ainsi de s’installer avec ses survivants dans une extension de sa maison, malgré la haine et le persiflage des autres résidents. Ceux-ci préféreraient être seuls pour ne pas avoir à surveiller leur nourriture des estomacs étrangers, et ils font subir une torture lente et sournoise à la famille de Gen pour les mettre à bout et leur enjoindre de débarrasser le plancher. Mais face à une fatigue qui dépasse la sensation ordinaire, ces attaques mesquines font figure de tendres réminiscences du sentiment d’être vivant. Pendant que sa maman essaie de retrouver des forces pour nourrir la petite dernière, Gen parcourt Hiroshima et les alentours pour trouver de l’argent et ramener de quoi manger. Il s’occupera d’un agonisant que sa famille a caché dans une pièce isolée de leur maison avant d’apprendre la capitulation du Japon face aux Etats-Unis. Sa liesse n’est pas partagée par tous : « Ils se moquent de nous ! Nous nous sommes sacrifiés pour le Japon et pour l'empereur parce que nous devions gagner ! Et maintenant on nous demande un effort parce que nous avons perdu ! J'en ai plus qu'assez ! Il ne nous reste plus rien ! Notre maison a brûlé et les nôtres sont morts ! Nous n'arrivons même pas à avoir du riz ! Il ne nous reste que la douleur ! »





C’est vrai. Et Gen passe chaque instant de son existence miraculée pour combattre cette douleur et adoucir les jours de chacun de ses compatriotes. Il lutte pour propager sa générosité, allant parfois même jusqu’à une insouciance qui nous semble inconcevable. Gen le bon samaritain étale sa vertu comme un fardeau impudent. Il paraît incroyable, irréaliste, mais c’est sans songer que dans l’Hiroshima d’août 1945, la générosité se confond avec la survie et qu’elle traduit une terreur frénétique de mourir et de voir mourir ses proches. La menace ne quitte jamais les pages de ce livre et se confirme parfois, au détour d’un ami ou d’un voisin. « L’ennemi s’est mis à utiliser une arme nouvelle et singulièrement cruelle dont les effets semblent être aussi terribles qu’imprévisibles ». La déclaration d’Hiro-Hito faite aux japonais le jour de la capitulation se réalise à chaque instant…


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Gen d'Hiroshima, tome 3

Suite de la vie de Gen, sa mère et sa soeur qui vient de naître dans la deuxième semaine après l'explosion de la bombe atomique.

Les blessés sont totalement rejetés par le reste de la population et c'est ainsi que Gen se retrouve à s'occuper du frère gravement blessé d'un homme qui l'abandonne complètement sous ses bandages.

Douleur et tristesse dans ce tome, notamment quand l'empereur est forcé de reconnaître la défaite. Colère également contre cette guerre inutile aux yeux de la population meurtrie.
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Gen d'Hiroshima, tome 5

Les conséquences de la guerre sont toujours là. Pas de travail. Peu de nourriture.

Encore une fois, il n'y a pas d'angélisme dans ce tome. Les victimes se transforment volontiers en bourreaux.

Les yakuzas exploitent la misère, la faiblesse et l'enfance sans aucun remords. Ils sont bien loin de l'image qu'ils tenteront de fabriquer des décennies plus tard.



Gen parvient quand même a créer un cercle d'amis autour de lui pour rendre la survie possible et plus humaine.



Des thèmes plus globaux transparaissent dans ce tome :



L'empereur qui semble toujours vénéré

Chose peu compréhensible pour Gen né dans une famille pacifiste.

Il ne comprend pas qu'un des hommes qui a précipité le Japon dans la guerre soit encore respecté.

Les tendances antérieures présentes avant la guerre sont toujours là.

À la lumière de ce tome, je me demande :

Quand le peuple japonais est-il devenu pacifiste ?



Les Américains ne sont pas là pour soigner ni aider

Ils sont là pour analyser les effets de la bombe et c'est tout.

Tout discours visant à dire "la bombe a permis de mettre fin à la guerre ..." devrait être sérieusement mis en balance avec le comportement de l'occupant...



Gen est toujours une série de haute qualité, forte, sans pitié ni complaisance.

Il y a malgré tout des moments de délires, de complicité, de jeu, de solidarité ... Ces moments dressent un tableau bien plus nuancé que le dramatique de la situation laisserait augurer.
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Gen d'Hiroshima, tome 4

Les Américains débarquent au Japon, suscitant peur et méfiance tout d'abord puis le contact se noue avec la population. Un moyen d'avoir des chewing-gum pur les enfants, de quoi vivre tout simplement pour certaines.

Deux ans s'écoulent dans ce tome, Gen a retrouvé Akira revenu de la campagne.

Ryuta est démobilisé, la famille est donc au complet mais manque toujours cruellement d'argent et de nourriture.

C'est le règne du marché noir et des mafieux.

Les radiations sont toujours présentes et continuent à faire des victimes.

Une saga familiale toujours aussi touchante.
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Gen d'Hiroshima, tome 5

Après avoir lu les 2 premiers tomes de la réédition en intégrale, j’aurais pu attendre que ma bibliothèque acquière le 3ème tome mais je n’ai pas pu attendre, j’avais trop envie de savoir ce qu’il allait advenir de Gen et ses proches. J’ai donc poursuivi ma lecture dans l’édition précédant la réédition en intégrale. Me voici donc au tome 5 (chacun des tomes de l’intégrale regroupant 2 tomes).



La vie est toujours aussi dure pour les civils, même plusieurs années après la guerre. L’émotion est toujours au rendez-vous dans ce volet mais le ton se fait aussi plus dénonciateur, plus revendicatif. Gen est de plus en plus en colère. Et on le comprend ! Des yakuzas qui profitent des pénuries de l’après-guerre sur le dos des pauvres et utilisent des gamins pour leurs basses besognes. Des américains qui se servent des victimes de la bombe comme de cobayes. Les va-t-en-guerre d’hier qui méprisaient ceux qui étaient contre la guerre et qui prétendent aujourd’hui avoir toujours été pacifistes. L’empereur qui a jeté son pays dans la guerre, le conduisant à sa ruine, est toujours en place et respecté. Il y en a des salauds qui méritent la colère de Gen ! Mais ce petit bonhomme n’est pas que colère et ressentiment. Plein de courage, un cœur énorme, de la ressource, Gen donne envie de continuer à aimer l’humain malgré les atrocités qu’il est capable de commettre.



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