Il y a plusieurs manières de décrire un génocide. Il y a la manière Deogratias, où en juxtaposant l’avant et l’après du génocide on laisse imaginer le génocide même. Il y a la manière Maus: Un survivant raconte, où l’histoire d’un survivant est retracée via un dessin très simpliste qui sait rester en arrière plan tout en se prêtant admirablement bien à l’histoire !
Si Gen d’Hiroshima, en grande partie autobiographique, suit plus la manière de Maus (dont l’auteur fait d’ailleurs la préface du premier tome), il faut commencer par déplorer les dessins caricaturaux et expressifs qui ont tendance à pousser l’histoire en arrière plan, voir même de lui enlever de sa crédibilité. Comment ne pas regretter que les coups de poing du petit frère de Gen donnent l’impression de faire plus mal que les séquelles de l’irradiation, comment ne pas s’agacer de la surabondance de coups de poing que se donnent la plupart des personnages de tome en tome, comment ne pas douter de la droiture et de la bonté exagérée du petit Gen qui offre sa nourriture difficilement obtenue aux inconnus alors que sa petite soeur va mourir de faim … ?
En faisant abstraction de l’insuffisance du dessin manga des années 70 à se prêter à se type d’histoire, on ne peut néanmoins s’empêcher de reconnaître le côté poignant de l’histoire et l’honnêteté de l’auteur vis-à-vis du militarisme, de la politique et de la société japonaise.
Ce 5ième tome, qui montre la lutte de Gen et de sa famille (ce qu’il en reste) au milieu d’un pays livré à la mafia et au chaos, se déroule néanmoins déjà plus de 2 ans après l’explosion de la bombe d’Hiroshima, et c’est pourquoi je conseillerais à tout le monde de lire surtout les 2-3 premiers tomes pour la qualité du récit de cette page dramatique de l’histoire et que ceux qui parviennent à assimiler le dessin aillent au bout des 2700 pages …
Personnellement, c’est à la lecture de ce 5ième tome que je m’arrête !
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