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Critiques de Laurence Benaïm (32)
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La sidération

C’est à sa mère, que la maladie a emportée, que Laurence, la narratrice, s’adresse. Les questions restées dans l’ombre et les confidences, construisent une histoire familiale marquée par les émigrations successives et les départs douloureux, ceux qui ont fait la honte de l’Histoire du 20è siècle. Nicole était cardiologue, et dans l’appartement qui abritait sa famille et le cabinet médical, régnait un flou certain entre privé et professionnel. Avec le sentiment, pour la narratrice d’une priorité accordée aux patients.



De l’enfance avec passage obligé en Bourgogne, seule alternative au risque majeur de faire partie des convois vers la Pologne, la fille du chapelier devra se défendre pour être légitime, juive et femme, dans un milieu à l’époque encore très masculin et très machiste.



S’y ajoute l’histoire du père, Paul, juif oranais, concerné aussi par les drames du départ et les massacres odieux, et qui après avoir mené sa carrière de cardiologue, devient peu à peu dépendant. C’est tout le drame de cette génération, en étau entre les enfants à éduquer let les parents vieillissants.



C’est un récit lucide, ponctué par de nombreux drames, mais sans pathos, et sans plainte. Les lacunes ressenties ne sont pas des reproches, envers des parents qui n’ont pas démérité, mais ont dû faire des choix difficiles. Et l’amour n’a pas manqué malgré tout.



Ce type de récit qui offre en raccourci des destinées quelles qu’elles soient et dont ne subsistent que des objets dérisoires m’émeuvent profondément.



L’impact de l’Histoire sur les destins individuels, la question de l’identité, des racines, la complexité des liens familiaux que l’évolution de la société bouscule, tout cela est abordé avec beaucoup de sensibilité.



Merci à Netgalley et aux Editions Stock


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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La sidération

«  Seul celui qui espère peut continuer à vivre . Car celui qui n'envisage plus un avenir a déjà renoncé à son âme . Avant qu'elle ne le quitte. ».



Extrait du livre d’ Ulrich Alexander Boschwitz, «  Levoyageur » que l'auteure , la fille de la narratrice aurait aimé lui faire découvrir avant sa disparition , en mai 2018.



C'est une très longue lettre d'amour un magnifique récit personnel évoquant avec tendresse en phrases élégantes et raffinées pétries de tendresse où pudeur , lucidité , souvenirs , douleurs , s'entrecroisent au fil des pages de ce PUZZLE familial, un témoignage autobiographique accompagné des silences beaucoup de silences de sa mère :



Nicole , née en novembre 1934, enfant cachée durant la deuxième guerre mondiale , de Paris occupé en passant par la Bourgogne ombrageuse à Linant ——-sous la tutelle de la vilaine fermière , en jupon gris , les toisant , elle et son frère d'un air mauvais madame Bouygues ,——Nicole ——devenue, une jeune femme débordée, une cardiologue parisienne éminente , doctoresse tourmentée ,passionnée par son métier , tout près des ses patients du «  coeur » , qui affronta à l'époque l'autoritarisme des chefs de service , la rigidité d'un système établi par l'ordre des médecins lors de sa création , sous le régime de Vichy, en 1942. ….. «  le régime de Vichy, cette tâche sombre au pays des lumières » .



Port de l'étoile jeune , une partie de la famille déportée , Nicole : «  enfant cachée tu as dissimulé des fragments de ton histoire sans doute pour lui survivre » écrit la narratrice .



Elle cherche , elle classe , elle fouille , elle range elle trie les humiliations des parents de Nicole , Rachel et Herman , petits chapeliers juifs , artisans venus de Pologne , Rachel, la grand - mère, tant aimée qui gardait les enfants de deux cardiologues débordés .

Le mari de Nicole : Paul Benaïm , dont en réalité le prénom était Abraham , encore un puzzle entre juifs Séfarades et juifs Ashkénazes, lui aussi cardiologue qui découvrit la détresse et la misère à l'hôpital…..



La narratrice évoque , dans la dernière partie du livre : bouleversante, les difficultés actuelles de son père , devenu aveugle , né en Algérie en 1926, une fin de vie douloureuse , un lent glissement ,la non fiabilité des EPHAD, l'impossibilité de trouver pour lui , une résidence sécurisée ,lui, qui pourtant a passé sa vie à soigner les autres avec passion .à l’hôpital.



Un bel hommage rétrospectif , témoignage d'amour intime et universel , aux vivants et aux morts, sur les liens familiaux, les non - dits …beaucoup de non - dits ….

Les faire parler et revivre pour CONJURER l'absence , ce combat magnifique , sur la transmission , la dépendance, le dévouement aux autres et la fin de vie …

Face à cette sidération, le départ de cette mère , si lointaine devient très proche, la narratrice réveille le passé tragique .pour dénoncer l'antisémitisme d'aujourd'hui ——-sa mère partie en laissant en héritage ses doutes, ses conditions ,ses peurs dans un monde pétri d'échardes——



Cette lettre , elle l'a écrite avec son coeur parce que sa maman si occupée par son métier L’ÉCOUTAIT peu, pour tordre le cou du temps , pour avoir sa mère , enfin ,entièrement à elle . ….

Enfin pour témoigner du destin d'une famille éprouvée , pour ne jamais OUBLIER .

Un très beau témoignage complet , dense , riche , foisonnant, éclairant, lumineux malgré tout , à l'écriture magnifique, qui, je l'espère a permis à l'auteure de commencer à faire son deuil.

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La sidération

A la mort de sa mère en 2018, l'autrice vacille, elle est sidérée par cet évènement douloureux

et écrit une longue lettre à celle qui lui a donné la vie.

Elle se souvient de son enfance ; les repas étaient ponctués de conversations relatives à la cardiologie, père et mère étant d'éminents représentants de cette spécialité.

Les enfants et leurs petits tourments étaient à peine écoutés et pas entendus :des patients les attendaient à l'hôpital. L.Benaïm se souvient de cela avec un peu d'humour et beaucoup de mélancolie.

Elle revient sur l'enfance de cette mère tant aimée, née d'une famille juive qui a connu les grands tourments du siècle dernier, la famille exterminée, cette tristesse intérieure toujours à fleur de peau. Elle relate sa longue agonie et le transfert de responsabilité enfants-parents maintenant.

Elle raconte la lente déchéance de son père , qui , médecin reconnu , ne trouve pas sa place en EPHAD.

Quelques réflexions sur la jeune génération, et sur le temps présent.Quel décalage en si peu de temps. Elle dénonce les slogans de tribunal populaire qui remettent en cause l'idée même de tout ce qui nous a construit.

Beaucoup de pudeur et de lucidité dans cet ouvrage écrit avec le coeur.



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Versailles et la Mode

La couverture de Versailles et la mode est intrigante : elle met en scène une jeune femme portant une magnifique robe contemporaine dans un lieu qui, on le suppose, est le château de Versailles étant donné le titre de ce magnifique ouvrage.

Cette couverture est un indice : elle laisse deviner que le sujet de ce beau livre sera bien plus qu'une histoire de la mode au temps où le Château de Versailles était la résidence royale.



La première fois qu'on a Versailles et la Mode entre les mains, on le feuillette comme si on déballait un cadeau dont on ne voudrait pas déchirer le beau papier : on s'attarde sur les belles robes et tenues, celles qu'on a toujours rêvé de porter au moins une fois, on s'extasie devant les détails d'un meuble présent dans une des pièces du château de Versailles, on voyage du XVIIème siècle à nos jours.



Et puis on y revient pour découvrir comment les reines et les maîtresses royales ont établi les codes vestimentaires. On s'imagine coiffée d'une des extravagantes perruques de Marie-Antoinette ou vêtue d'une robe à la française.

On découvre que si Versailles a été le siège de la mode, masculine et féminine, à un instant T, ce lieu mythique n'a cessé d'inspirer les stylistes mais aussi les réalisateurs, les décorateurs, les photographes jusqu'à aujourd'hui.



Il est étonnant de découvrir sur une double page un portrait de Louis XIV en grand costume royal, peint par Hyacinthe Rigaud en 1701 et Marie-Laure Noailles costumée en Louis XIV à l'occasion du bal des Rois et des Reines en 1949.



Versailles n'a jamais cessé d'être , et cela Laurence Benaïm s'attache fort bien à nous le montrer dans ce sublime ouvrage, tout en s'appuyant sur de magnifiques photographies et images.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Yves Saint Laurent - Biographie

Voici une biographie très complète sur la vie de Yves saint Laurent. Dommage qu'elle soit brouillonne. Les différentes époques de sa vie sont mélangées avec de nombreux retours en arrière et des répétitions. Ceci dit, la vie de cet homme est réellement exceptionnelle.

Il faut remarquer la dichotomle du personnage entre vie privée et vie professionnelle. La première est tumultueuse, marquée par des périodes où il a recours à la drogue et àl l'alcool pour atténuer son mal de vivre et l'exigence maniaque de sa vie professionnelle.

De plus, l'intérêt de cette biographie est de nous rappeler le monde de la mode pendant un demi-siècle et la folle vie parisienne de toute une époque.
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La sidération

Ce projet ne devait être qu’une lettre à sa mère décédée des suites d’une longue maladie mais la disparition des êtres chers bouleverse tant qu’il a fallu un livre entier pour scanner cette relation mère-fille trop distante aux yeux de l’auteure tout en explorant l’histoire familiale marquée par l’exil et la Shoah.

C’est au moment où son père qu’elle appelle étrangement par son prénom, Paul, se débat contre les signes d’une vieillesse dégradante que Laurence Benaïm éprouve le besoin de se plonger dans le passé de sa mère. Elle y découvre l’explication de certains silences : les horreurs vécues par ses grands-parents, des juifs polonais naturalisés et celui de ses tantes. Elle y évoque la rencontre de ses parents, les débuts de leur carrière hospitalière dans les années 60 pour enfin comprendre tout ce que sa mère lui a légué.

« La vie est belle, maman, et je te remercie pour tout ce que tu m’as transmis. Si elle t’avait été plus confortable, tu aurais été moins tournée vers les autres, et je n’aurais pas reçu en héritage ta curiosité, tes doutes, tes convictions, tes peurs. »

Ce livre est un hommage touchant à sa maman, l’écriture y est sensible et certaines phrases sur les EHPAD ont malheureusement fait écho à des situations douloureusement actuelles…

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Un voyage à Cognac

COGNAC POÉTIQUE



Il est 11 heures. Et les dans le grand bureau chez Hennessy jusqu’à midi, les membres décideront des eaux-de-vie élues pour les années à venir. Un pari sur l’avenir. Un pari sur le temps long. Sur la maturation d’une matière première travaillée et retravaillée. Finalement, le cœur de chaque bouteille se situe dans l’organe le plus sensuel du monde : la bouche. Tout se décide dans cette enclave à la fois charnelle et chargée de sens.



Biographe d’Yves Saint-Laurent, Laurence Benaïm vient épouser le territoire cognaçais avec ce livre teinté de douceur. L’autrice s’est construite dans l’ombre comme le cognac, elle écume ainsi l’évolution de Cognac de sa création par François Ier en 1494 à son apogée depuis des siècles. Si la société s’effondre, le cognac résiste et demeure intemporel. On y croise l’état « d’esprit du cognac » au XVIII ème siècle comme celui des lumières, où les maisons Hennessy et Delamain vont faire de cognac la première place marchande. Tirant profit de l’absence de rhum liée à la guerre de sept ans pour dominer le marché, même les années de révolution n’ont pas ébranlé le pouvoir du spiritueux. Laurence Benaïm avec un sens accru du phrasé, une fermentation des sens et l’ivresse d’une eau-de-vie, enrobe son texte d’un élixir littéraire.



Le cognac est un spiritueux complexe et imprévisible qui s’est battu tout au long de son existence contre les contaminations, les champignons mais aussi de multiples crises aux 18 et 19 ème siècle, où le froid, la sécheresse, le phylloxéra ravageront des hectares entiers. On souhaite ainsi produire moins et mieux avec la suppression des herbicides. En comparant la viticulture à l’éducation « contraindre sans que cela ne bloque la poussée de la sève », l’autrice nous offre un regard singulier sur la Charente et la « civilisation charentaise » si chère à François Mitterand originaire de Jarnac. Les saisons s’égrènent, la météo vacille, mais les illustrations d’Aurore de la Morinerie demeurent splendides de vitalité. Avec un jeu d’ombre et de lumière où les couleurs viennent donner leur quintessence absolue, on déguste les pages avec délice sans jamais s’abstenir. Vous y croiserez Gracq, Jaccotet, Gide et Montaigne, et une documentation en creux qui ne s’étiole jamais. Comme un sportif dont on ne voit pas le travail technique, comme un couturier dont on ne saisit la portée de chaque geste, Laurence Benaïm écrit avec le sens du détail, juste, sans fioritures où la fluidité réside au gré des arômes charentais. Une double distillation si particulière, technique ancestrale qui sonne comme un savoir-faire unique où le silence prend une place prépondérante. Là où la calligraphie et la symbolique du chiffre 8 de l’infini et de l’octave, viennent enrober la nappe phréatique qu’il faut chérir. Est-ce un livre qui prend une place particulière pour les curieux ? Oui. Ouvrir ses horizons littéraires, telle est la devise de VLEEL, ce voyage à Cognac en est ainsi la preuve, il faut absolument cultiver son jardin (et son vignoble) pour en retirer un sel tout à fait différent. Merci Laurence Benaïm pour cette incursion dans un monde qui mérite toute notre attention.

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Yves Saint Laurent - Biographie

Cette biographie d'un couturier hors du commun réussit le pari de faire découvrir le monde des collections, de pénétrer dans les ateliers, de connaître les angoisses des veilles de défilé, l'isolement du créateur et les jalousies qu'il suscite, de voir le travail dans l'ombre d'une armée de "petites mains".

Le parcours d'Yves Saint-Laurent est aussi exemplaire qu'original : fasciné par le théâtre et ses costumes, attiré par les lignes des silhouettes féminines et capable de les créer d'un seul coup de crayon, il devient l'emblème d'un style, très personnel, une allure Saint-Laurent, fidèle à elle-même et en constante évolution.

Détestant tout ce qui est correct, classique, bien-pensant, il se crée autant d'ennemis que d'amitiés indéfectibles. Ses nombreuses égéries lui procurent l'étincelle créatrice, lui qui "pense à une femme pour habiller les autres".

Pour cet artiste, j'aurais préféré que le style de Laurence Benaïm soit plus fluide, sont récit moins entrecoupé de citations ou d'extraits d'articles de journaux. Il faut pourtant reconnaître qu'elle a réalisé un important travail de recherche, et qu'elle fait entrer le lecteur dans le monde de la haute couture, lui donnant envie d'en savoir plus.

Écrit pour le Prix des Lectrices de ELLE 1994.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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Yves Saint Laurent - Biographie

La biographie d'Yves Saint Laurent par Laurence Benaïm est intéressante à plus d'un titre. Tout d'abord, l'auteur excelle à restituer l'ambiance de chaque époque, que cela soit celle des années 60 ou des années 80, elle nous en restitue le parfum, l'ambiance au travers des propos des journalistes, des célébrités, mais aussi des écrivains et des cinéastes. Elle nous donne le pouls de la société, élément essentiel pour comprendre ce qui va porter la mode.

Ensuite, Laurence Benaïm connaît parfaitement le travail du couturier, ses évolutions, ses recherches et nous resitue ses collections dans la filiation de son travail. Elle a accumulé une masse d'informations sur le personnel qui entoure Yves Saint Laurent, ses fournisseurs, ses clientes... Tout un matériau précieux pour nous rendre plus accessible le monde de la haute couture, son fonctionnement et ses règles.

Enfin, la personnalité d'Yves Saint Laurent n'est jamais abordée par le commérage, l'anecdote croustillante. Le respect qu'elle voue au créateur vaut aussi pour l'homme, ce qui est précieux aujourd'hui. Nul déballage que l'on pourrait confondre avec le vrai travail du biographe qui est de révéler, et non d'exposer un caractère jusqu'à le donner en pâture aux interprétations les plus douteuses. Au contraire, elle procède par petites touches jusqu'à ce que la complexité de l'individu nous apparaisse sans que ses failles n'occultent la force de son tempérament.
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Yves Saint Laurent - Biographie

Voici une biographie très complète sur la vie de Yves saint Laurent. Dommage qu'elle soit brouillonne. Les différentes époques de sa vie sont mélangées avec de nombreux retours en arrière et des répétitions. Ceci dit, la vie de cet homme est réellement exceptionnelle.

Il faut remarquer la dichotomle du personnage entre vie privée et vie professionnelle. La première est tumultueuse, marquée par des périodes où il a recours à la drogue et àl l'alcool pour atténuer son mal de vivre et l'exigence maniaque de sa vie professionnelle.

De plus, l'intérêt de cette biographie est de nous rappeler le monde de la mode pendant un demi-siècle et la folle vie parisienne de toute une époque.
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La sidération

C'est avec une écriture raffinée et poétique que l'auteur Laurence Bénaïm rend ici hommage à sa mère, dans cette autobiographie qui ressemble à une longue lettre où elle lui dit son amour mais aussi le chagrin de l'absence, le vide abyssal qu'elle laisse à son décès. L'auteure évoque la vie de sa mère, cardiologue, entièrement tournée vers ses patients. Elle est hantée par ce que sa mère lui a caché, qu'on lui avait à elle-même caché, de sa famille juive et de ce que certains membres de sa famille ont vécu pendant la Seconde Guerre mondiale. C'est donc également un livre témoignage pour ne pas oublier. Laurence Bénaïm évoque son père, Paul, qu'elle appelle le plus souvent par son prénom où en le désignant comme "ton mari". Cette mise à distance m'a frappée, à tel point que je me suis demandée au début si elle parlait vraiment de son père. J'ai trouvé bouleversantes les pages qu'elle lui consacre, vers la fin du roman, où elle évoque la difficile question de la vie de fin, pour celui qui reste, et la prise en charge de la perte d'autonomie.

Je remercie Netgalley et les éditions Stock pour cette lecture émouvante.

#NetGalleyFrance

#Lasideration
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La sidération

SIDÉRATION, subst. fém.

A. − ASTROL. Influence subite exercée par un astre sur le comportement d'une personne, sur sa vie, sur sa santé. (Dict. xixeet xxes.).

B. − MÉD. ,,Suspension brusque des fonctions vitales (respiration et circulation) par électrocution, action de la foudre, embolie, hémorragie cérébrale, etc.'' (Man.-Man. Méd. 1980).

C. − AGRIC. ,,Fumure par enfouissement dans le sol de fourrages verts, en particulier de légumineuses, appelées plantes sidérales, car elles ont la propriété de prélever, grâce au soleil, l'azote de l'air, et de le fixer sur leurs racines'' (Fén. 1970). [https://www.lalanguefrancaise.com/dictionnaire/definition/sideration]



Sidération : cela résume bien l'état d'esprit dans lequel se trouve la narratrice lorsqu'elle fait face à la maladie, la longue agonie et le décès de sa mère, le 21/05/2018. Sa maman,Nicole, était cardiologue de renom comme son époux, Paul. Nicole et Paul, deux parents absents, absorbés par leur passion, leur métier. Et des enfants élevés par une grand-mère, Rachel, au coeur tendre qui fut une maman exigeante envers ses propres enfants, mais accepte tout de ses petits-enfants, vénérés.

Parce qu'elle connaissait peu ses parents, et que le silence est une vertu cardinale dans sa famille, la narratrice va enquêter et découvrir l'enfance de sa maman, enfant de confession juive, que ses parents (Rachel et Herman Fradjer) ont dû cacher en province pour qu'elle survive, tandis qu'eux-même étaient cachés par des amis à Paris. Une petite fille de Paris dans une province, des années 40 avec son frère, Henry, ex Henri, ex Riri, qui deviendra dentiste. Et une cellule parentale française de confession juive, peu pratiquante qui va survivre, mais va voir déporter et mourir tous ses membres, tous français dans une époque d'une grande violence et d'une laideur ignoble pour la France. Il y a pourtant des Justes, même si ils ne sont pas officiellement recensés dans le registre de Yad Vashem : les Cassemiche, dont le fils Pierrot, Pierre, est le meilleur copain de Riri dans cette province profonde. Ils vont former une famille élargie pour la famille Fradjer.

Nicole va se battre pour s'élever socialement, portera haut l'indépendance féminine dans sa fonction, dans ses actes, ses soutiens.

En parallèle, sa fille, contemple la nouvelle génération, son époque, ses combats et constate que le cauchemar revient (j'ai beaucoup repensé à la chanson "Anne ma soeur Anne" de Louis Chedid, comme souvent).

Il y a aussi le papa de la narratrice, Pau Benaïm, cardiologue lui aussi, après avoir été tenté par la pédiatrie, né à Oran en Algérie et qui avait pour enseignant, Paul et Nicole se sont rencontrés à Lariboisière, tout deux luttant contre l'antisémitisme toujours latent et le machisme.

La narratrice fait face à la vieillesse et la dépendance de ses parents et je me retrouve en elle (nous sommes nées dans les années 60). Son texte fourmille des mêmes références que les miennes et c'est un plaisir doux-amer de se replonger dans ces années là. Je vis les mêmes tourments, je ressens la même colère, la même sensation de décalage avec les nouvelles générations : je dois vieillir moi aussi. Je suis à l'âge où l'on doit faire face après l'éducation des enfants à la dépendance de ses parents, qui deviennent parfois "nos enfants". Je pleure rarement, mais je pleure toujours quand je vois des archives des camps de déportation : je vois ces fantômes, ces personnes et je pleure, c'est insupportable, c'est inconcevable ... Je pleure pour les vivants, je pleure pour les morts, je pleure pour qu'on n'oublie jamais. Un très beau livre sur le souvenir, les liens (parfois douloureux), la transmission et je remercie NetGalley pour l'avoir découvert et pouvoir en faire la critique
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Jean-Michel Frank

Jean-Michel Frank: la belle plume de Laurence Benaïm nous fait revivre l'aventure de cette grande figure des arts décoratifs dans le Paris des années 20 et 30.

Souvent ignoré ou mal connu, il a pourtant fréquenté et a réinventé un style décoratif, de Paris à New York.

J'ai adoré découvrir l'histoire de Jean-Michel Frank, parcourir avec lui la cour de Jeanson de Sailly, l'Avenue Kleber, le salon de Marie-Laure de Noailles, mais aussi Capri et la Riviera jusqu'à New York, rencontrer Drieu la Rochelle, Man Ray, Schiaparelli et Cole Porter à ses côtés. En filigrane, derrière l'histoire de sa vie, la Grande Histoire se dessine.

Je recommande vivement ce roman, écrit par Laurence Benaïm, (auteur de la biographie de référence d'Yves Saint Laurent) qui insuffle vie et beauté à cet artiste méconnu.
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Dior : La révolution du New Look

Publié à l'occasion de l'exposition 2015 du musée Christian-Dior de Granville, ce beau livre s'attache à étudier la rupture - la révolution même, comme l'indique le titre - que constitua la création du fameux tailleur Bar, icône du New Look présentée dans le cadre de la première collection haute couture de Christian Dior en 1947.

Alors que la France est encore dans une situation difficile au sortir de la guerre, le couturier, s'inspirant de la mode du XVIIIe siècle, du Second Empire et de la Belle Epoque, invente un style nouveau, exaltant la féminité et tirant un trait sur les formes strictes et assez masculines promues dans les années 1940 - restriction et contexte politique et social obligent.

Les textes sont tantôt techniques, tantôt un peu verbeux (l'éloge du couturier est parfois redondant), mais globalement intéressants. Mais ce sont surtout les illustrations qui font la valeur du livre : photos d'archives, photos contemporaines des vêtements ou des mannequins portant les modèles liés au New Look - il y a en particulier beaucoup de clichés signés Patrick Demarchelier-, gros plan sur les tissus et les coupes. On rêve devant l'architecture éminemment complexe et la perfection de ces créations qui relèvent de l'art autant que de l'artisanat. Objets de désir, le tailleur Bar, la ligne Corolle dans son ensemble et tous les modèles qu'ils ont pu inspirer jusqu'à ce jour (avec les collections de John Galliano et de Raf Simons) exaltent une mode hélas inaccessible au commun des mortelles, mais qui continue d'enchanter notre univers.
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Marie-Laure de Noailles : La vicomtesse du ..

Cette biographie très complète nous permet de traverser le XXème siècle et de suivre la vie culturelle avec cette femme mécène et avant gardiste.

Marie Laure de Noailles a passé sa vie à rêver d'être un personnage historique mais son nom ne figure pas dans la liste des "personnalités" du cimetière Montparnasse, c'est tout dire !

C'est une femme pour laquelle j'ai peu d'empathie suite à cette lecture et je reste songeur sur la fortune qu'elle possédait avec son mari pour assurer un train de vie aussi exubérant.
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Yves Saint Laurent - Biographie

texte très décousu, nombreuses phrases nominales, chronologie confuse. Dommage car très complète.
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Yves Saint Laurent - Biographie

J'ai adoré ! En savoir davantage sur l'un des plus grand couturier, styliste... - si ce n'est le plus grand - Essayer de le comprendre, à travers les moments clés de sa vie - les plus joyeux comme les plus difficiles - de son enfance à Oran en Algérie, en passant par son adolescence et sa vie d'adulte, à Paris, puis au Maroc.



Aller à la rencontre - grâce aux nombreuses anecdotes - des personnes qui lui ont été chers, employés, mannequin, muses, artistes. En apprendre toujours plus, sur son travail et sur - celui de ses prédécesseurs Christian Dior, Coco Chanel entre autres - ses inspirations, l'ensemble de son oeuvre artistique.



Quelle personnalité... quel homme attachant, touchant complexe car habité réellement d'une tristesse infinie d'un mal être profond, mais qui pouvait être tout aussi joviale, et plein d'humour. Yves Saint Laurent a été épaulé, soutenu jusqu'au bout par son compagnon, Pierre Bergé. À eux deux, ils ont entrepris, marqué l'histoire, l'industrie de la mode à jamais.

Cette biographie riche d'informations a été une lecture sublime.
Lien : https://www.instagram.com/so..
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Azzedine Alaïa, le prince des lignes

Ce n'est pas un roman mais plutôt un essai dont le style un peu pompeux rend plus gloire à l'auteure qu'au styliste de talent M. Azzedine Alaïa.

Malgré ce point, un livre qui se lit vite et agréablement. Et l'émotion et l'obsession de ce grand monsieur originaire de Tunis à magnifier les femmes du monde entier de ses doigts de fées sont parfaitement retranscrits. On sent les moindres odeurs, on respire les airs chauds, froids et embruns, on voit la beauté de son travail.

Même si on reste un peu sur notre fin.
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La sidération

Ceci est une lettre à la maman décédée de l'autrice. L'autrice y parle de la vie de sa mère : son enfance de juive cachée pendant la seconde guerre mondiale, sa carrière de médecin et les relations froides qu'elle a eu avec ses enfants. Il y a aussi le thème de la vieillesse de ses parents qui y est abordée.



Je n'ai pas aimé cet ouvrage car je le trouvait décousue, sans ligne directrice. L'autrice allait dans tous les sens sans finalement avoir de but dans la lecture. Je n'ai pas compris pourquoi avoir édité cela. Au bout de ma lecture, cela ne m'a pas enrichie. Je ne m'en serais pas moins bien portée si je ne l'avais pas lu. C'est peut être moi, je suis peut être passée à côté de quelque chose. Cela m'a laissé tellement neutre au bout de ma lecture que je ne sais même pas quoi vous dire. Ce qui est assez rare!

Pourtant certains ont dû y trouver de l'intérêt car il y avait un cœur coup de cœur collé dessus lorsque je l'ai pris à la médiathèque.
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La sidération

Construit sous forme de puzzle qui cherche à restituer l'histoire de sa mère, l'auteure nous perd un peu . Bien sur il y a cet hommage à l'enfance de tous les enfants juifs pendant la seconde guerre, mais le mélange ensuite avec le présent m'a un peu désorientée.
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