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Critiques de Liam McIlvanney (40)
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Retour de flamme



Pour le mois du polar, c’est en terre presque inconnue que je me suis aventurée : celle de l’Écosse, de Glasgow et de Liam McIlvanney, publié par les Éditions Métailié. Un prénom et un nom typiquement écossais pour un auteur qui écrit des romans noirs se déroulant dans son pays d’origine alors qu’il vit et enseigne en Nouvelle-Zélande. Il s’agit ici de son quatrième roman publié en France, et la suite indirecte du roman précédent intitulé Le Quaker, qui narrait les périples d’un tueur en série, poursuivi par l’inspecteur principal Duncan McCormack, que l’on retrouve ici même. On ne trouvera pas plus écossais, en l’occurrence glaswégien, que les romans de Liam McIlvanney, qui a véritablement su transmettre l’âme de sa ville, et de son pays, dans ce roman.



Année 1975. L’inspecteur principal Duncan McCormack est de retour à Glasgow, sa ville, qu’il avait quitté après avoir fait tomber Le Quaker, certes, mais surtout après avoir mis à mal la police de sa ville, en mettant à jour les liens qu’il entretenait avec la mafia locale. Il est mal-aimé de son supérieur hiérarchique direct, mais encore soutenu par ses deux N-1, l’inspectrice Nicol, son bras droit, le lieutenant Derek Goldie . Un incendie se déclare à Glasgow, tuant quatre personnes, dont une mère et sa fille. Quelques jours plus tard, un corps est retrouvé dans le quartier de Blackhill, pas celui de n’importe qui. Afin de détacher Duncan McCormack de son obsession à arrêter le parrain attitré de la ville, Walter Maitland, son supérieur l’inspecteur divisionnaire, Haddow de la brigade de répression du banditisme le missionne sur l’enquête, qui va emprunter d’inattendus tours et détours. L’équipe de policiers étant complétée par le sergent, Iain Shand, dont McCormack se méfie.



Pour comprendre le fonctionnement de la ville plus en profondeur, j’ai tenté une immersion dans les explications techniques, et autant vous dire que je n’ai pas compris grand-chose, du moins je n’ai pas pris le temps pour le faire. Économiquement parlant, Glasgow occupe une grande place en Europe, culturellement, elle se partage entre catholiques et protestants, l’Église d’Écosse représentant tout de même une majorité relative du christianisme. Ce que le Wikipédia ne nous dit pas, ce que le personnage de l’auteur écossais, McCormack, nous révèle en revanche, c’est cette animosité ambiante qui pèse lourd : McCormack est comme il le dit lui-même un Highlander catho. C’est là un autre point fort du roman, on pénètre vraiment aux conflits identitaires qui secouent le pays, les Taigs, catholiques irlandais. Dont les conflits de l’IRA, en plein dedans. Plus globalement, des pans d’histoire du pays, du Glasgow des années 30, aux gars des Highlands, les « cosaques » appelés en renfort pour tabasser du voyou jusqu’à la problématique IRA qui englobait même l’Écosse.



Si j’insiste sur le fait de comprendre l’identité de Glasgow, c’est que tout le roman se base sur les problèmes sociétaux de Glasgow, qui d’ailleurs rayonnent bien largement hors de ses frontières. La diégèse est lente mais dense, l’auteur prend le temps d’étudier, de décrire minutieusement chaque recoin de l’enquêteur et de ses tenants. Comprendre d’abord que la ville et la police sont vérolées jusqu’au moignon, par les mêmes groupes mafieux, et que de jouer les héros solitaires ne sert probablement à rien puisque le corporatisme est de mise et que personne n’aime ceux qui « balancent ». Dans le roman précédent de l’auteur slovaque, il était déjà question de clans mafieux, on la retrouve encore à Glasgow avec ses sbires locaux, aussi laids que les Slovaques, issus quant à eux d’une tradition de gangs violents.





L’ambiance est également rendue par de menus détails, qui ont leur importance, à l’image de tous ces Sir non-traduits, très protocolaires auxquels a droit McCormack : n’étant doté d’aucun titre de noblesse accordé par la reine, il s’agit en fait d’une façon de s’adresser à un supérieur hiérarchique ou à quelqu’un doté d’un grade militaire. Je n’avais encore jamais lu cela avant, ou peut-être était-ce rendu par un chef ou une autre traduction éventuelle ? Un Sir qui est d’ailleurs souvent rendu, aux hommes, par un fiston, très surprenant puisque l’expression est à la fois assez paternaliste et familière en français. De plus, j’ai beaucoup apprécié Duncan McCormack, un Écossais pur jus, un peu rustre mais droit, humain et plein d’autodérision, sa façon de se moquer de son accent, de revendiquer fièrement ses origines catholiques.



Un régal que de lire Liam McIlvanney : j’y ai trouvé plaisir à le lire autant dans le fil narratif, que l’ambiance très typique, la figure du lieutenant McCormack et de la découverte historique et culturelle de Glasgow, et plus globalement d’un pays que je ne connais que très superficiellement, toutes les facettes de son identité, de l’entêtement d’un policier qui apparaît mal dégrossi, mais finalement le plus intègre de tous, au milieu de deux mondes qui s’opposent, mais qui finissent par se mélanger inévitablement lorsque les consciences de ceux trouver les coupables deviennent poreuses.
Lien : https://tempsdelectureblog.w..
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Retour de flamme

C’est grâce à Babelio et son opération Masse Critique que j’ai découvert Liam McIlvanney, l’auteur de « Retour de flamme ». Encore merci à eux ainsi qu’aux Editions Metailié pour l’envoi de ce livre.

De plus, ayant découvert qu’il s’agissait d’un tome 2, avant de me lancer dans cette lecture, j’ai d’abord commencé par le tome un des aventures de l’inspecteur principal Duncan McCormack.

Il s’est passé six années depuis la résolution de l’enquête du Quaker et Duncan est de retour de Londres où il a vécu depuis l’affaire citée précédemment.

Disons-le tout net : j’ai retrouvé avec beaucoup de plaisir cet inspecteur qui se qualifie de Highlander et qui essaye de se faire sa place dans la police de Glasgow. L’enquête et l’histoire sont pour ma part plus abouties que dans le premier tome.

Entre un incendie criminel dans un entrepôt, une bombe qui explose dans un pub, l’assassinat d’un policer, une guerre des gangs, et même l’IRA qui semble être de la partie, Duncan aura fort à faire pour s’en sortir d’autant plus qu’on ne peut pas dire qu’il bénéficie d’un soutien sans faille de sa hiérarchie.

La description de la ville ainsi que la restriction de l’ambiance de cette époque sont à souligner pour leur qualité et leur souffle d’authenticité.

Je me suis félicité à plusieurs moments d’avoir pris le temps de lire le tome précédent avant. En effet, certains éléments de ce deuxième tome auraient trop gâché ma lecture si je ne les avais pas lu dans l’ordre chronologique.

Auteur à suivre pour ma part ….



Challenge A travers l’Histoire 2024

Challenge Mauvais Genres 2024

Challenge Pavés 2024

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Le Quaker

Soyons clairs dès le début : je ne connaissais absolument pas Liam McIlvanney , ni son père, l’auteur William McIlvanney. Comment, me direz-vous, se fait-il que je me sois lancée dans la lecture d’un de ses livres ? La raison est toute simple : grâce à Babelio et son Opération masse Critique.

Alors, c’est vrai que je n’ai pas gagné ce livre-ci, mais « Retour de flamme ». Et c’est en voulant commencer sa lecture que j’ai découvert et réalisé qu’il s’agissait en fait d’un deuxième tome. Et s’il y a quelque chose que je n’aime pas trop dans mes lectures, c’est ne pas pouvoir commencer mes lectures par le premier tome d’une série.

Donc, je me suis lancée dans cette lecture et j’ai clairement beaucoup apprécié cette découverte.

Nous sommes en 1969, à Glasgow. C’est l’année des premiers pas sur la Lune, du festival de Woodstock et on danse sous la musique des Beatles et des Rolling Stones.

C’était d’ailleurs l’objectif de trois jeunes femmes, de danser les samedis soirs. Hélas, leurs corps vont être retrouvés dans différents lieux de la ville et l’enquête piétine très vite.

Histoire de donner un coup de collier à l’équipe en charge de cette enquête, l’inspecteur Duncan McCormack va être diligenté auprès de ce groupe de policiers.

Apres un début que j’ai trouvé légèrement poussif, j’ai bien adhéré à l’histoire et à l’intrigue. ( inspirée d’un fait divers ayant bien eu lieu )

L’auteur restitue fort bien la ville de Glasgow qui sert de décor à cette histoire ma foi fort bien ficelée et je me suis lancée dans la lecture du tome suivant dès la dernière page de celui-ci tournée.







Challenge A travers l’Histoire 2024

Challenge Mauvais Genres 2024

Challenge Pavés 2024

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Retour de flamme

Tout d'abord merci à Babelio et les éditions Metailié qui m'ont donné l'occasion de découvrir cet auteur. D'autant plus que cette maison est pour moi gage de qualité...

Effectivement ce fut une bonne lecture.

Glasgow en 1975

Duncan McCormack, après un passage à Londres revient dans sa ville. Cet inspecteur la connaît bien. Son équipe et lui vont devoir se confronter à une lutte entre gangs qui exploitent des trafics en tout genre ainsi qu'à des flics plus ou moins véreux.

A l'origine de cette enquête un incendie où quatre personnes trouvent la mort, un cadavre trouvé dans une décharge et une voiture piégée devant un bar.

Y a-t-il un lien entre ces événements ?



J'ai eu du mal au départ avec les noms des lieux, cela a étonnamment freiné ma lecture. Difficulté à me retrouver dans les lieux, les personnages. Le décor a été difficilement planté. Une fois l'acclimatation faite, et ce au tiers du livre, j'étais sur les rails.

J'ai bien évidemment apprécié le lien qui unit Duncan et son équipe, leurs recherches détaillées afin de solutionner l'affaire (les affaires..??)

Mon côté midinette a apprécié les petits moments intimes entre Duncan et son amour du moment.

L'auteur m'a bien embarquée dans les tours et détours de l'intrigue. Je n'imaginais absolument pas l'atmosphère pouvant régner à cette époque dans cette ville et les luttes entre communautés sont omniprésentes (pas de souci pour casser du "catho")sans parler d'homophobie, de sexisme etc..



J'espère que Duncan et son équipe vont oeuvrer à nouveau car Ils ont un sacré talent.



Mr. McIlvanney fait partie des auteurs de romans noirs à suivre.
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Retour de flamme

Après plusieurs années d’attente, voici enfin le retour de Liam McIlvanney et de son inspecteur Duncan McCormack. Quel plaisir de replonger dans le Glasgow d’il y a cinquante ans!



Retour de flamme (2024) est le quatrième roman du critique littéraire écossais et professeur de littérature à l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande après Les couleurs de la ville (2010), Là où vont les morts (2015) et Le Quaker (2019). Il s’agit du deuxième volet mettant en scène l’inspecteur Duncan McCormack, un policier atypique qui détonne doublement dans le Glasgow des années soixante et septante en raison de son orientation sexuelle qu’il doit à tout prix tenir cachée et de son appartenance à l’Eglise catholique romaine.



Retour de flamme (2024) se déroule six ans après les faits relatés dans Le Quaker (2019) et peut tout à fait se lire de façon indépendante, l’auteur rappelant à plusieurs reprises et de façon très explicite les faits antérieurs.



La suite sur le blog :
Lien : https://livrescapades.com/20..
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Retour de flamme

J'ai commencé la lecture de ce roman avec un apriori favorable car j'aime beaucoup Ian Rankin qui l'a salué, sans en faire des tonnes dans les compliments !



Et je n'ai pas été déçue et si j'avais déjà eu un aperçu de Glasgow au milieu du 20ème siècle, cette fois-ci rien de son côté sombre ne nous a été épargné puisque la ville est l'écrin de ce polar noir, très noir !



Il m'a manqué la lecture du 1er volume des enquêtes de Duncan MacCormarck pour être au fait de la personnalité de cet enquêteur atypique qui a osé prouver la corruption de l'ancien commissaire et ses relations avec le réseau mafieux de la ville ! Il est haï, il est parti à Londres, il est de retour !



L'incendie d'un entrepôt plein d'alcool de contrebande avec le décès de 3 personnes vivants dans le bâtiment voisin permet à son supérieur de l'éloigner de l'enquête sur laquelle planche son équipe depuis trop longtemps sans résultat. le bal est ouvert et les événements s'enchaînent jusqu'à la mort d'un de ses coéquipiers.



Avec une écriture assez rude, incisive, l'auteur ne laisse de côté aucun de ses personnages, ils sont tous mis en scène et il serait difficile de les oublier, surtout son équipière, rare femme policière dans les années 70 ! Un roman qui se lit aussi comme une étude de moeurs, peinture sociale mouvementée, tant au niveau des malfrats que des forces de police, chose que sait aussi très bien faire Ian Rankin qui nous avait déjà donné un aperçu des bas-fonds de Glasgow !



Je vais attendre le tome suivant avec impatience mais je vais aussi lire le précédent qui semble nécessaire pour bien appréhender personnages et intrigues ! Un polar bien noir, avec juste la violence nécessaire aux intrigues et sans un étalage complaisant que je ne supporte plus !



#Retourdeflamme #NetGalleyFrance



Jeux en Foli...ttérature XX

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Challenge Pavés volumétrique 2024

Lecture Thématique Polar mars 2024 : Tome d’une série
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Retour de flamme

McCormak ne se fait aucune illusion sur la nature humaine, celle des riches mafieux qui traitent les femmes comme des esclaves, celle des flics qui ferment les yeux pour ne pas perdre leur place.
Lien : https://www.liberation.fr/cu..
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Retour de flamme



Sous la plume de Liam McIlvanney auteur écossais, nous retrouvons l'inspecteur McCormack précédemment rencontré dans Le Quaker. Nous sommes 6 ans plus tard dans le Glasgow des années 70 où l'on retrouve une jeune mère et son enfant dans les décombres fumant d'un entrepôt ainsi que le corps torturé de ce que l'on suppose être un SDF. La police pense que c'est le résultat sinistre de la guerre des gangs. Duncan McCormack est chargé de l'enquête de ces deux crimes c'est à ce moment qu'une explosion ravage un pub bondé, tuant un policier de son unité. L'auteur excelle a recréer l'ambiance d'un Glasgow où la pauvreté, la corruption, la prostitution sont la voie royale des gangsters et de l'IRA. Les personnages secondaires qui forment les membres de son unité sont plus vrais que nature et donnent une idée des rapports hommes femmes à l'époque, force à Nicol. Les dangers a être gay sont aussi évoqués. On en apprend un peu plus sur la vie privée de MccCormack et pourquoi il a quitté Londres. Personnellement j’adore sa pugnacité, sa droiture et son engagement, tout cela à une époque où il n'y avait pas la technologie actuelle, ADN, portables, GPS etc. Une histoire sombre et complexe avec beaucoup d’éléments réalistes qui donnent la chair de poule. Une page d'Histoire avec le rappel des activités terroristes de l'IRA, des grèves, des bidonvilles et de la religion. Un scénario bien construit, des personnages fascinants et une écriture atmosphérique qui provoque une lecture en immersion. De la première scène jusqu'au dénouement, ce polar historique vous prend aux tripes et ne relâche jamais la pression. Je recommande de commencer la lecture par le premier titre Le Quaker car on retrouve de nombreux personnages et certains éléments de l'intrigue. Un roman captivant qui donne envie de retrouver l'équipe dans le prochain tome.
Lien : http://latelierdelitote.cana..
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Retour de flamme

L'auteur, le livre (592 pages, 2024, 2022 en VO) :

On ne connaissait pas encore Liam McIlvanney, un écossais qui vit en NZ.

Mais on connaissait déjà son traducteur : David Fauquemberg, l'auteur de Bluff, roman lu en 2019 (qui se passait non loin de la NZ justement), auquel on avait décerné un de ces coups de cœur dont nous sommes un peu avare.

Bref, nous voici partis pour ce Retour de flamme, qui passe à un cheveu du coup de cœur.

On vous conseille quand même de commencer par l'enquête précédente, Le Quaker (malheureusement pas lu ici), auquel il est fréquemment fait référence dans ce second épisode.



On aime beaucoup :

❤️ On retrouve avec McIlvanney tous les thèmes chers à son compatriote Ian Rankin au point de se demander si ce ne serait pas leur région, cette fameuse Strathclyde entre Edimbourg (le fief de Rankin) et Glasgow (celui de McIlvanney), qui les inspire tous deux : compromissions policières, mafieuses, politiciennes ou affairistes, guerre des gangs, ...

❤️ On apprécie l'intrigue à tiroirs, riche et complexe, construite peu à peu par McIlvanney qui possède parfaitement l'art de dessiner des personnages aux histoires sombres et denses, les bons comme les méchants. Tout cela pourra bientôt donner un long et superbe dénouement, quand tous les fils seront peu à peu dénoués, quand une justice presque divine sera rendue dans ce pays tiraillé entre deux églises.



L'intrigue :

Comme chez Rankin avec le tandem Rebus/Siobhan, nous voici avec un duo de flics : Duncan McCormack et une jeune collègue Liz Nicol.

McIlvanney y ajoute une touche toute personnelle puisque son enquêteur fétiche ... est gay. Mais nous ne sommes qu'en 1975 et ce n'est pas franchement dans l'air du temps.

D'autant que McCormack n'est plus trop bien vu de ses collègues après avoir dénoncé la corruption d'un grand chef à plumes ... Ça non plus ça ne se fait pas, à Glasgow, en 1975.

Ça démarre avec l'incendie d'un entrepôt qui fait quelques malheureuses victimes collatérales, et la découverte un peu plus loin d'un cadavre salement amoché et torturé.

Tout cela sent le règlement de comptes entre gangs, sauf que McCormack et son équipe, qui n'entendent pas se contenter des porte-flingues, ont bien du mal à coincer les chefs de bande, les caïds de Glasgow.

Quand une bombe explose devant le pub de l'un des gangs, certains invoquent même les fantômes de l'IRA.

Mais nous sommes en Ecosse, dans le Strathclyde, à Glasgow et les choses vont donc s'avérer bien plus complexes. L'intrigue bâtie par McIlvanney est particulièrement riche, matière d'un sacré bouquin, très noir.

Pour celles et ceux qui aiment les whiskies écossais.

Livre lu grâce à NetGalley et aux éditions Métailié.
Lien : https://bmr-mam.blogspot.com..
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Le Quaker

Le Quaker est un roman bien ficelé et très agréable, un exemple remarquable de Tartan Noir(1).Tout écrivain en herbe ayant l'intention de s'aventurer dans ce domaine ferait bien de l'étudier et d'en tirer des leçons, car McIlvanney est un excellent artisan qui sait exactement ce qu'il fait et comment le faire. Il y a un large éventail de personnages, plusieurs stéréotypes comme c'est presque inévitable dans ce qui est entre autres une procédure policière. L'intrigue est compliquée, au bord de l'improbable, sans jamais y sombrer tout à fait. La ville de Glasgow est elle-même un personnage principal et je suppose que si vous suiviez le récit avec un guide de rue à portée de main, vous ne trouveriez aucune erreur.

Le roman se déroule en 1975 et c'est, pour plusieurs raisons, une bonne chose. Le Glasgow d'il y a 45 ans est reconnaissable aujourd'hui, mais profondément différent. Le cœur était en train d'être dépouillé de la ville victorienne alors que les autoroutes la traversaient et que les quartiers étaient détruits. C'était une époque d'effervescence, l'époque aussi des Troubles de l'autre côté de la mer d'Irlande et Glasgow, comme McIlvanney le dit clairement, avait plus en commun avec Belfast qu'avec Édimbourg. Les chefs de gangs dirigeaient certaines parties de la ville, ou étaient censés le faire, et la police n'était pas contrainte par l'obligation d'enregistrer les entretiens avec toute personne amenée pour interrogatoire. La police n'a peut-être pas été aussi agressive dans la vraie vie que dans ces romans, mais elle était agressive et les aveux ont été obtenus par des moyens désormais illégaux. Il y avait des policiers corrompus, mais pas autant que vous en rencontrez dans la fiction.

Nous nous attendons maintenant à ce que tous les politiciens et avocats soient corrompus et méchants, que la prostitution et les prostituées figurent en bonne place, certaines des femmes comme victimes, et au moins une fille courageuse avec un cœur d'or qui sera persuadée, généralement par une jeune femme détective , de coopérer avec la police au péril de sa vie, et que tout foyer pour enfants abandonnés et endommagés sera un lieu d'horreur. Bref, même un roman aussi bien fait que celui-ci est aussi bourré de clichés.

Cela dit, le héros DI Duncan McCormack est l'un des policiers Tartan Noir les plus intéressants et les plus convaincants. En tant que catholique - quoique Highlander parlant gaélique plutôt que de souche irlandaise de Glasgow - il est considéré avec une certaine méfiance par ses supérieurs. Récemment revenu de six ans au Met, il y a un aspect de la vie de McCormack ignoré par ses collègues, et qui pourrait lui causer des problèmes à l'avenir si, comme je l'espère, il doit avoir le rôle principal dans d'autres romans.

En bref, un excellent polar, difficile à ne pas lire d'une traite.



1 Nom donnés aux romans policiers écossais


Lien : http://holophernes.over-blog..
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Le Quaker

Glasgow, fin des années 60. Une ville glauque dans laquelle les promoteurs immobiliers s’en donnent à coeur joie, dans laquelle tout le monde fume en pat’d’éph’ et où la population a peur car un tueur en série sévit que la police n’arrive pas à attraper. Un roman noir qui prend son temps (un peu trop peut-être), comme la police d’ailleurs qui se perd dans les détails ainsi que l’auteur. Une histoire qui ne m’a pas emballée mais qui plaira sûrement à quelqu’un d’autre.
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Le Quaker

Deuxième tentative, deuxième chance. Hélas ! Toujours la même farine. De la farine mélangée avec de l’eau, sans sel, sans levure. Résultat : un polar azyme. Ce n’est même pas mauvais, simplement ça n’a aucun goût. Beurk !



















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Là où vont les morts

Encore un polar de trois cents pages qui peut se résumer en trente, tout le reste est bavardage et remplissage : la vie de famille du personnage principal, sa bonne femme, ses chiares, quand il fait la vaisselle, quand il prend la voiture, description du trajet pas à pas et tout à l’avenant. Gonflant de vacuité. Les auteurs anglo-saxons ne savent plus écrire un livre sans brouiller l’écoute du lecteur. La vie de merde des personnages a-t-elle pour but de rassurer le lecteur et sa propre existence de daube avec marmaille, bonne femme et vie sans intérêt. Donc texte qui devrait se réduire à une nouvelle à lire dans la salle d’attente du dentiste, cela reste tout de même préférable à Closer.
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Là où vont les morts

Après Les couleurs de la ville, Liam McIlvanney nous adresse de Nouvelle-Zélande où il vit, son second opus dont l'action se situe à Glasgow, sa ville natale. Dans le rôle principal, il met à nouveau en scène Gerry Conway, journaliste au Glasgow Tribune, qui rentre au bercail après un intermède de trois ans. En son absence, son collègue et ami Martin Moir a pris de l'envergure professionnelle et fait partie des pointures de la rédaction. L'intrigue démarre au moment de la disparition de Martin, mystérieuse durant quelques jours, avant qu'il soit découvert mort dans sa voiture plongée dans une carrière inondée. le suicide est rapidement établi par la police tandis que ses proches et Gerry doutent. D'une part, comment Martin, tellement respectueux du bon usage des mots et connu pour son langage châtié, a-t-il pu rédiger un sms-charabia en guise de message d'adieu ? D'autre part, est-il possible qu'un homme attache ses mains au volant de son véhicule avant de l'immerger ?





Il s'agit d'un roman dense, aux nombreuses thématiques et ramifications et Liam McIlvanney n'a pas choisi l'année écossaise la plus paisible du siècle pour y planter le décor de son roman ! L'Ecosse s'apprête en effet à vivre un scrutin capital dans son histoire, avec le referendum du 18.09.14 « Should Scotland be an independent country ? », qui enflamme la vie politique et exacerbe les nationalismes. Elle s'apprête aussi à accueillir à Glasgow, en juillet et août, les XXèmes Jeux du Commonwealth. L'odeur des marchés juteux met en ébullition les spéculateurs immobiliers, les hommes politiques véreux, la pègre, la frontière entre leurs activités restant floue, dans une ville qui affiche en outre le plus fort taux d'homicides d'Europe de l'Ouest. Enfin, pour couronner l'ensemble, l'auteur a choisi de faire travailler son héros dans un secteur d'activité moribond, la presse écrite… Ca fait beaucoup.







Là où vont les morts est un très bon roman noir à l'intrigue robustement construite, qui restitue avec soin et véracité l'atmosphère d'une ville frappée par la récession. L'écriture de Liam McIlvanney est souple, empreinte d'humanité, et agréable à lire. J'ai personnellement regretté le trop grand nombre de thèmes abordés, ce qui m'a, dans certains chapitres, procuré la sensation que l'intrigue se disperse. Cet infime reproche n'a cependant pas pollué cette excellente lecture.
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Là où vont les morts

Je ne sais trop comment exprimer mon ressenti après cette lecture. C'est l'année où Glasgow est l'hôte des jeux du Commonwealth et l'Écosse, tête haute, bien indépendante devra décider de son avenir dans le Royaume Uni. Il y a matière. Matière municipale, matière nationale.

Gerry Conway , journaliste, revient à ses anciennes amours en réintégrant le journal The Tribune. Il est à la section politique. C'est dire qu'il a de quoi faire en cette année de plusieurs possibles. Son collègue et ami Martin Moir, journaliste aux faits divers, manque à l'appel. Et Conway doit donc couvrir le meurtre d'une prostituée puis celui d'un joueur de foot. Et c'est là que l'on retrouve le cadavre Martin Moir, son ami, dans sa voiture au fond d'une carrière. Pour la plupart du récit, de manière très intéressante, Liam McIlvanney nous fait le portrait du journalisme écrit alors que plus personne n'achète de journaux papier, presque plus de lecteurs, l'éthique de travail qui ne veut presque plus rien dire, l'avenir du journaliste qui devrait passer par les blogs et les fils Twitter et autres. Il nous raconte aussi les "gangs of Glascow". Ces mafieux qui possèdent des quartiers, qui ont leur clan, qui achètent des politiques, qui magouillent presque au vu et su de tous et qui bien souvent , s'entretuent pour les marchés, pour les débouchés.

Et dans cette effervescence, on se posera la question si le journaliste Moir du Tribune s'est suicidé ou s'il a été assassiné. Gerry Conway enquêtera, doutera, aura peur mais il finira par se savoir rassurer. C'est une histoire de manipulations, de flics, de truands, de whisky et de bières. Et c'est noir écossais.

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Le Quaker

Glasgow, 1969. Trois jeunes femmes sont retrouvées étranglées avec leurs bas sur un terrain vague. La même nuit elles avaient quitté un dancing à la mode en compagnie d'un homme. L'enquête piétine et est confiée à l'inspecteur Duncan McCormack. En même temps, Alex Patton arrive de Londres pour cambrioler une salle de vente dans sa ville natale.

Liam McIlvanney s’est inspiré d’un véritable fait divers pour raconter sa ville dans les années 60 et dresser un portrait vivifiant de la police locale. L'intrigue, complexe, serpente dans un quartier désolé de la ville écossaise en pleine mutation. Crépusculaire, la cité semble se mouvoir, et chasser une population ouvrière qui n'aura plus sa place dans le quartier métamorphosé.


Lien : https://collectifpolar.com/
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Là où vont les morts

Un roman aux multiples facettes dont l'accrochage dans un contexte politico-mafieux permet une critique en négatif de la classe dirigeante écossaise et, avec elle, de tous les aréopages qui gravitent autour.
Lien : https://www.actualitte.com/a..
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Le Quaker

Efficace ! Personnages et histoire bien construits, incarnés, ancrés dans un lieu qu’on découvre, suspense inattaquable. Petit bémol pour le fin mot, le coupable et sa psychologie me semblent un peu bâclés, ce qui est dommage au vu de tout ce qui précède. Mérite d’en lire un deuxième.
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Le Quaker

Un polar dense et très très noir dont le héros, formidable d’honnêteté et de ténacité, a aussi sa part d’ombre.
Lien : https://next.liberation.fr/l..
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Le Quaker

Un bonheur lorsque le récit et le lieu dans lequel il se déroule sont en parfaite harmonie. Tout comme la ville, on a des histoires de meurtres qui partent à vau-l'eau. Ici, c'est assez terrifiant de constater que la brigade des homicides piétine à retrouver le meurtrier, celui que l'on surnomme le Quaker, de trois femmes. Violées, étranglées, leur corps jeté, abandonné. On leur envoie un autre policier- Duncan McCormack - qui aura le devoir de faire un rapport sur le fait que depuis des années on fait du sur place avec cette enquête. Au final, il devra recommander de clore l'enquête. Mais il se prendra au jeu et sera presque obsédé par cette enquête. Entre temps, un vol de diamants vient encore en rajouter car le corps d'une quatrième femme est découvert là où se cachait justement le perceur de coffre.

Des personnages bien travaillés, en profondeur, des secrets qui risquent de faire basculer la vie de plusieurs et surtout, un vrai cadeau, Glascow. Un portrait juste et réel de ce que l'on a fait de cette ville dans les années soixante. Des quartiers entiers démolis, des familles relocalisées , des édifices à l'abandon, d'énormes projets immobiliers de revitalisation et bien évidemment la pègre locale qui supervise presque le tout ! Et toujours amusant aussi de voir comment travaillaient les policiers à cette époque: sans banques de données, sans téléphones cellulaires, sans Internet et imaginez un peu les séances d'identification où le témoin se promenait devant les personnes à identifier. Ouf la peur que devait ressentir le témoin! Bref, un réel plaisir de parcourir Glascow durant cette période avec la brigade volante des homicides. Le plus triste ? C'est que ce récit s'inspire d'un fait , Bible John, meurtrier non identifié qui a assassiné trois femmes entre 1968 et 1969....
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