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Citations de Lianke Yan (181)


L'univers était parfum d'automne.
Un automne profond, dont le temps était venu. Dans les monts flottait une odeur sucrée de maïs , si dense qu'elle prenait à la gorge. Sur les auvents des maisons, aux pointes des herbes, et dans la chevelure de ceux qui travaillaient aux champs, partout elle accrochait son jaune, ruisselant à goutte que ceux-ci, chatoyant d'un éclat d'agate à illuminer un village.
La chaîne en était embrasée.
L'univers s' était allumé.
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"Et pourquoi est-ce que je ne pourrais pas passer devant chez toi ?
- je suis désolée mère des quatre idiots, mais nous craignons que cela suffise à transmettre le crétinisme ou quelque chose du genre. Si tu faisais le tour par l'autre bout, en plus du blé et si tu veux, il y aura une panière de maïs."
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Lorsque le monde, aussi stupide qu'un poulet de bois, songea à lever la main pour s'essuyer, quand il leur passa par la tête d'exprimer leur indignation, à leurs yeux écarquillés elle avait disparu dans une venelles.
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Une pute et des porcs ! Il fulminait, habité par la haine et la solitude.Mais tout tenaillé qu'il fût par l'envie d'envoyer valser l'urne et la table , lorsqu'il vit son père, son frère, et même le numéro quatre ,expressément rappelé de son lycée afin de lui apporter son suffrage , il se dit que tout n'était peut être pas perdu, les gens n'allaient pas forcément choisir Zhu Ying.
Elle se prostituait quand même
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Il se déchaussa et s'allongea sur la table où il s'endormit les pieds nus, tournés vers la fenêtre. Ses ronflements faisaient penser à la saison du Réveil des insectes, un coup long, un coup bref, ils résonnaient, faisant trembler et bruire les cartes sur les murs.
Les sept membres du comité permanent se présentèrent peu après à la porte.
Il était conscient de leur présence, ce n'était pas cela qui allait l'empêcher de ronfler, qu'ils attendent que son accès de somnolence soit passé ! Enfin il s'éveilla, se frotta les yeux, bâilla, s'étira, et lorsqu'il eut retrouvé ses esprits, posa les pieds sur une chaise en bout de table, fit asseoir tout le monde, puis comme à son habitude avant d'ouvrir une séance, entreprit de se gratter les orteils. Non pas qu'ils soient sales ou le démangent. Mais les autres n'étaient jamais que secrétaire adjoint du comité du district ou vice directeur du bureau de l'exécutif, alors il se frottait les pieds et les laissait mijoter. En cas de réunion plénière, ce n'est pas pour rien que les hauts dirigeants sont en retard. Liu n'était jamais en retard, toujours le premier dans la salle, mais il attendait que les autres participants soient installés, assis et prêts à commencer pour se tripoter les orteils. C'était sa manière de leur rappeler qu'aussi capables et prestigieux soient-ils, ils n'étaient que ses subordonnés et devaient filer plus doux que des agneaux. Cela ne lui prenait pas longtemps, juste celui nécessaire à l'infusion du thé. A peu près la longueur d'une paire de baguettes. Enfin, il frappa des deux mains sur la table, comme les gens des Balou qui raclent leur houe quand ils arrêtent de sarcler, enleva ses pieds de la chaise, enfila ses chaussures, avala une gorgée de la tasse qu'on lui avait servie et dit en souriant:
"Excusez-moi, je suis un malpropre, j'ai des manières de louveteau dans sa tanière". Puis sa mine se fit sérieuse et solennellement il articula:"Sortez vos stylos, vos carnets et notez, j'ai un calcul à vous soumettre".
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Mon grand-père ouvrit la porte et se trouva nez à nez avec Zhao Dequan qu’il n’avait pas vu depuis plusieurs jours. Il était méconnaissable. Il n’avait plus que la peau sur les os. Son visage était décharné. Il ne restait que son squelette pour soutenir sa peau couverte de vésicules sèches. Ses orbites étaient deux trous béants. Mon grand-père perçut tous les indices d’une mort prochaine. Ce n’était plus seulement son visage qui avait perdu son éclat, c’était maintenant l’intérieur de ses yeux. Tel un squelette qu’on aurait habillé, il se tenait devant mon grand-père. Son ombre projetée sur le mur se balançait comme un linceul dans le vent. Un sourire sinistre et blafard se dessina sur son visage.
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En sortant du restaurant, mon père voulut lui faire visiter la ville. Mon grand-père demanda à plusieurs reprises combien avait coûté le repas. Mon père lui répondit que ce n’était pas son problème. Mon grand-père aurait voulu lui dire que ce repas de luxe ne valait pas un bol de nouilles ou de navets bouillis au vermicelle qu’on mangeait au village mais il jugea préférable de se taire.

Il fut effrayé de voir les changements qui s’étaient produits en un an. La ville ressemblait maintenant à la capitale provinciale. Une forêt de grands immeubles serrés comme les dents d’un peigne montait vers le ciel, le long d’une avenue où pouvaient rouler de front sept ou huit camions.
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L'eau cherche à descendre mais l'homme veut s'élever.
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Nous savons tous que le déroulement de l'histoire ne dépend pas seulement de l'histoire du personnage, il dépend aussi de son passé.
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La nuit, le ciel était noir, d'un noir profond, le noir de la tombe, et dans l'école, le silence avait la profondeur du puits. On pouvait entendre les nuages flotter dans le ciel.
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Ceux qui ont découvert que le thé vert convient à la lecture de la poésie, le thé rouge à celle des romans, le Bileichun à la délicatesse des vs de Du Mu, le Baihao ou le Zisun à la lecture des anciens, je pense que ceux-là ont vraiment compris la vie et savent en extraire l'essence poétique, tandis que les grossiers, les ignorants comme moi vivent tout simplement en vain.
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Jouir des prières des autres, c'est notre plus grand bonheur, et prier pour les autres, notre grande impuissance et inquiétude.
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Le regard de ma mère roula telle une pierre depuis le faîte d'une montagne jusque dans la vallée ; mon père leva la tête pour regarder mon visage cireux ; sur son front, le fleuve du temps sembla soudain bien plus profond, mais pour le reste, ses yeux, son nez, les coins de sa bouche qui tremblaient souvent sous le coup de l'émotion, rien ne bougea le moins du monde.
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Il semble que j'aie marché au bord d'un fleuve tari, sans jamais me souvenir de l'eau qui avait coulé dans son lit. Très probablement j'ai oublié que mon père a existé, sans doute l'ai-je la plupart du temps expulsé de ma mémoire, lui et tout ce qu'il a vécu, et je n'ai regardé sa vie et son destin qu'avec légèreté et négligence, allant jusqu'à oublier que son sang coule dans mes veines, que c'est lui qui m'a donné la vie, qui m'a élevé et éduqué.
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Il se déshabilla à son tour. Ils ramassèrent leurs vêtements et les enfermèrent dans l'armoire. Ils étaient désormais dans un autre monde, à l'écart des hommes. Ils éprouvaient un immense sentiment de liberté et un bonheur qu'ils n'avaient encore jamais ressenti. Ils s'enlacèrent. Elle se mit à le caresser partout où elle avait envie de le caresser, et il se mit à l'embrasser partout où il avait envie de l'embrasser. Tout leur était permis. Ils ne connaissaient plus de tabous. Lorsqu'ils étaient fatigués, ils s'arrêtaient pour se reposer. Si ce n'était pas elle qui enfourchait ses genoux, c'était lui qui posait ses cuisses en travers des siennes. Ils s'asseyaient ou s'étendaient à même le sol. Parfois, il posait sa tête à l'endroit le plus tendre de son corps ; ses cheveux en brosse, raides comme le chaume, la chatouillaient délicieusement et il oscillait de la tête pour augmenter son plaisir. Elle riait, d'abord faiblement, puis plus fort et, à nouveau, faiblement. Son désir se réveillait et il voulait recommencer. Alors, telle une petite fille, elle se sauvait pour lui échapper. Il la poursuivait et, lorsqu'il l'avait rattrapée, il la reprenait et s'ébattait sur son corps avec l'insouciance d'un petit berger courant joyeusement sur la pente herbeuse de la montagne.
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Le soir de son mariage, après que le chef de la brigade de production, les gens du village et les enfants qui jouaient dans la chambre nuptiale se furent retirés, Wu Dawang, fou de désir, avait commencé à caresser maladroitement Beauté. Soudain, elle lui avait demandé :
- Dans ton régiment, ne m'as-tu pas dit que tu étais un soldat modèle ?
- Bien sûr que si, mon commandant de compagnie et mon instructeur le disent.
- Alors, comment peux-tu avoir le culot de me tripoter partout comme un voyou ?
En l'entendant, il avait compris qu'il manquait quelque chose à leur mariage, ce que les livres appellent "le grand amour". Il s'assit sur le lit et regarda sa femme. Il ressentait un froid indicible qu'on ne peut ressentir que dans le mariage et qui l'envahissait peu à peu. Il éprouvait une douleur qui émanait du rouge lit nuptial et qui grandissait entre eux, le plus douloureux étant que sa femme ne ressentait absolument rien.
Il se rhabilla. Au moment où il allait sortir, sa femme demanda :
- Où vas-tu à cette heure de la nuit ?
- Dors, je vais aux toilettes.
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Sa vie ressemblait à celle des herbes sauvages qui manquent de soleil ou de ces saules privés de pluie printanière qui ne produiront peut-être jamais de bourgeons.
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Dans sa précipitation, il avait mis son caleçon devant derrière. Il ne savait pas pourquoi il était aussi pressé. Une seule chose ne faisait pour lui aucun doute : Liu Lian l'attendait au premier étage. Il savait qu'il allait tomber dans un piège mais il ne pouvait pas contrôler son envie d'y tomber. La belle peau blanche de Liu Lian l'attirait comme un plat de pâtes attire le mendiant affamé et l'ovale de son beau visage rose, tel un melon mûr à point, appelait sa gorge brûlante et ses mains desséchées. Déjà, sous la douche, il lui avait semblé que l'odeur de fleur d'osmanthe de sa peau parvenait jusqu'à lui. C'était de bon coeur qu'il succombait à la tentation et il était prêt à affronter tous les dangers et à risquer sa vie au nom de l'amour qui avait pris d'assaut et occupé la forteresse fragile de son coeur.
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Ce mal est héréditaire. Vous savez maintenant comment soigner vos enfants. (p.90)
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Le temps s'écoulait à la manière d'une meule qui tournerait en grinçant. (p.87)
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