Citations de Liu Cixin (439)
Tout ça pour en arriver à cette conclusion : la physique n'a jamais existé et n'existera jamais.
la souffrance, la peur, toutes ces sensations, elles n'existent que lorsqu'on est vivant. Quand on meurt il n'y a plus rien que du noir. Plus rien que du noir..il vaut mieux vivre, tu ne crois pas ?
Creuser un tunnel à travers la Terre n’est pas une idée si nouvelle, dit Deng Yang. L’idée avait déjà été soumise par au moins deux individus dès le XVIIIe siècle : le mathématicien Pierre Louis Moreau de Maupertuis, et un autre, mondialement célèbre : Voltaire.
« Le canon de la Terre »
Si, en ce temps-là, un individu s'était inquiété des événements qui auraient lieu quatre siècles plus tard, ses contemporains se seraient sûrement moqués de lui: il était aussi ridicule de se préoccuper du sort de ses descendants que de celui de ses ancêtres.
Était-il possible que la stabilité et l'ordre du monde ne soient qu'un état d'équilibre éphémère dans un coin de l'univers, un tourbillon fugace dans un torrent de chaos ? 87
Quel que soit le soin apporté à leur conception, les petits écosystèmes ne résistent pas au passage du temps.
Wenjie voyait dans ces lignes sans fin comme une représentation abstraite de l'univers : une extrémité reliée à un passé infini, et l'autre à un futur infini. Et, au milieu, une courbe aléatoire sans règle et sans vie traversée de pics et de vallées, comme un désert unidimensionnel tapissé de grains de sable de différentes tailles. Des rangées de grains de sable solitaires, désolées, si longues qu'elles en étaient insupportables. On pouvait longer ce désert d'un bout à l'autre, sans jamais en trouver la fin.
La technologie est, dans son essence même, antipoétique.
Elle capitulait. Elle voyait enfin clair: elle était un grain de sable soufflé à sa guise par une brise céleste, une feuille charriée au loin par le fleuve. Elle s'abandonnait complètement, laissant le vent transpercer son corps et les rayons du soleil, embrocher son âme.
Mike, je vais te raconter comment les dinosaures se sont éteints. Un astéroïde a percuté la Terre, le monde est devenu un océan de flammes, puis a sombré dans une très longue obscurité glaciale… Une nuit, tu t’es réveillé d’un cauchemar, tu m’as raconté que tu avais rêvé que tu vivais à cette époque terrifiante. Je vais te dire maintenant ce que j’aurais voulu te dire à l’époque : tu aurais été chanceux de vivre à la fin du crétacé, car notre époque actuelle est encore plus effrayante, les espèces vivantes terrestres disparaissent bien plus vite que pendant le crétacé tardif. La vraie extinction de masse, elle a lieu maintenant ! Fiston, ce que tu as vu aujourd’hui n’est rien, ce n’est qu’un épisode minime dans une gigantesque tragédie, nous pouvons nous passer d’oiseaux de mer, mais nous ne pouvons pas nous passer du pétrole. Peux-tu seulement imaginer un monde sans pétrole ? Tu vois cette belle Ferrari que je t’ai offerte en cadeau d’anniversaire l’an dernier et que je t’ai promis que tu pourrais conduire après tes quinze ans ? Sans pétrole, ce n’est qu’un vulgaire tas de ferraille, tu ne pourrais jamais la conduire. Si tu veux rendre visite à ton grand-père, il te suffit de prendre mon jet privé et tu traverseras l’océan en une petite dizaine d’heures seulement. Sans pétrole, tu devrais prendre un voilier et tanguer sur les flots pendant un mois… Ce sont les règles du jeu de la civilisation : s’assurer tout d’abord de la survie de l’espèce humaine et lui garantir une vie confortable. Tout le reste est secondaire.
L'hypothèse du fermier, elle, tient du roman d'épouvante: il était une fois des dindes vivant dans la basse-Cour d'une ferme. Chaque jour à 11 heures du matin précises. le fermier venait apporter le déjeuner des volailles. Un scientifique de la société des dindes érudia ce phénomène et remarqua qu'il avait lieu de façon régulière depuis près d'un an, sans avoir jamais connu d'exception. Il en déduisit donc qu'une loi fondamentale régissait I'univers : la nourriture arrive chaque matin à 11 heures. Il présenta cette loi le matin même du jour de Noël à ses compatriotes. Or ce jour-là, à 11 heures, aucun déjeuner n'arriva. Le fermier entra dans la basse-cour et égorgea les dindes.
Quelle est la raison d'être d'une civilisation ? Dévorer, bouffer, bouffer sans arrêt, s'agrandir et s'étendre sans discontinuer. Tout le reste est secondaire.
"Les hommes et le Dévoreur"
Dès que nous savons où nous sommes, le monde devient aussi étroit qu’une carte. Mais quand nous l’ignorons, il est sans limites.
Plus les choses sont transparentes, plus elles sont mystérieuses. L’univers lui-même est transparent : votre regard peut porter aussi loin que le permet votre instrument de vision. Mais plus vous regardez l’univers, plus il vous semble mystérieux.
Fu Xi croit que le soleil est un dieu au mauvais caractère.
.. des débris jaillissaient dans les airs et, avant qu’ils ne retombent, soldats et citoyens se ruaient vers les ouvertures créées par les projectiles telle une colonie de fourmis vaillantes sous une averse de poussière, s’appliquant à colmater les brèches à l’aide de briques et de morceaux de charpente arrachés à d’autres bâtiments de la cité, de sacs en lin bourrés de terre et de précieux tapis arabes… Il était même en mesure de se représenter les grains de poussière imprégnant l’atmosphère du crépuscule et flottant chaotiquement vers le cœur de la ville pour recouvrir peu à peu tout Constantinople sous un linceul d’or…
Elle comprit alors que cinquante-six ans s'étaient écoulés depuis sa dernière brève période d'éveil. Elle passait sa vie à fuir hors du temps et elle se sentait honteuse de voir les autres vieillir autour d'elle. Elle prit la décision que, quoiqu'il advienne désormais, elle aurait vécu sa dernière hibernation.
En Chine, toutes les pensées libres et contestataires, après avoir pris leur envol, finissent toutes un jour ou l’autre par s’écraser sur le sol, car la gravité de la réalité est trop lourde.
Cette idée m’a accompagnée toute ma vie : je me dis parfois que la vie est précieuse, qu’elle est ce qu’il y a de plus important au monde ; mais d’autres fois, je me dis que l’humain est si minuscule qu’il ne vaut finalement pas grand-chose.
Pourquoi un meurtrier était-il passible de peine capitale ? Réponse : parce qu’il avait tué. Mais ce n’est qu’une réponse parmi d’autres. On pourrait aussi répondre : parce qu’il avait tué trop peu. Le meurtre d’un individu vous valait la peine de mort, et c’était la même chose si vous en tuiez deux, ou des dizaines. Tuez des milliers, et vous étiez condamné à des milliers de sentences capitales. Plus encore, des centaines de milliers ? Bien entendu, encore la peine capitale. Mais pour ceux qui connaissent un peu l’histoire, la réponse devient maintenant moins évidente… Et en allant encore plus loin : si le meurtrier tuait des millions de gens ? Eh bien, il n’était pas condamné à mort, pas même puni. Si vous refusez de me croire, vous n’avez qu’à relire vos manuels d’histoire : ces criminels à l’origine de la mort de millions de gens étaient appelés héros ou grands hommes ! Et si le meurtrier détruisait un monde entier, ôtant d’un seul coup la vie de tous ses habitants ? Eh bien, on faisait de lui le sauveur du monde !