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Citations de Luca Tahtieazym (411)


Tuer une bête sanguinaire était un acte discursif. Manger ou être mangé était leur devise et je ne l’avais pas faite mienne. Tuer ou être tué, en revanche...
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Dormir dans des draps, avec des doubles-fenêtres dernier modèle pour faire barrage au vacarme de la vie moderne ; un luxe. Un luxe dont nous n’avions même plus conscience, occupés que nous étions à mettre en exergue la plus futile des contingences.
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À présent, ne subsistait plus que deux catégories d’êtres : les prédateurs et les proies. On n’était pas un prédateur à vie. Une proie en revanche, si, parfois ; souvent. J’étais une proie qui refusait gauchement sa condition.
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Un crépuscule grisâtre s’est posé un jour d’automne, comme un voile se déposant sournoisement sur les regards angoissés, et plus rien n’a été pareil. Il y a encore de beaux décors, mais le brouillard les dissimule. Les couleurs sont mortes ; il n’y a pas que les plantes qui s’étiolent quand ils n’y a pas de lumière.
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(...)
Je ne savais pas, alors, que le temps viendrait où mon vague à l’âme entraînerait l’adultère. Et que cela me conduirait à ma perte.
Je ne savais pas, non plus, que je ne vivais pas dans un paradis, mais au cœur même de l’enfer, et que dans tout enfer trône un Asmodée.
Je ne savais pas qu’il y aurait du sang qui coule et des respirations qui s’éteignent.
Finalement, je ne savais pas grand-chose...
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Luca Tahtieazym
Au-dessus de nous, le soleil a de la fièvre. Des nuages tanguent dans le ciel, intrépides, mais s’évitent au dernier moment. Depuis quelques jours, Gabriel parle vite. Les mots se bousculent, les pensées s’enchaînent et se torpillent avant d’avoir été toisées. Nos décisions récentes annoncent de grands bouleversements, et l’adrénaline qui sinue dans nos veines n’a jamais été si prégnante. Nous sommes tombés d’accord pour quitter cette ville et cette vie, pour tout recommencer, pour jeter un voile opaque sur nos histoires et tout remodeler à notre convenance. 
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J'avais un atout : j'étais baraqué. Bien évidemment, à neuf ans, je ne savais pas vraiment quoi faire de mes muscles, mais je pesais maintenant soixante-dix kilos et je faisais un mètre quatre-vingt. J'étais l'un des plus costauds de l'école et comme je n'hésitais pas souvent avant de me lancer dans une bagarre, j'avais bien remarqué qu'on me respectait plus qu'avant. Avant, on me disait tout le temps que j'étais le fils de ma mère, mais que j'avais un poids chiche dans le ciboulot. Mais j'étais devenu une fabrique à cocards et plus je foutais des avoines aux abrutis qui me cherchaient, plus on me fixait avec crainte. Les moqueries avaient cessé.
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J'enfonce ma main dans le sol, soulève une poignée de sable dont les grains filent entre mes doigts sans que je puisse les retenir En retenant mon souffle, je songe que cette plage est l'humanité, que chacun de ces grains de sable est une âme. Bientôt, un tsunami inexpugnable viendra les emporter. Encore deux heures à faire semblant d'être libre et il sera temps de sauter à pieds joints dans la terreur.
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— Les enfants et les crétins ont en commun leur naïveté, c’est pour ça qu’ils sont tous plus heureux que moi. Les enfants parce qu’ils sont insouciants ; les crétins parce qu’ils sont cons. Et le pire, ce sont les enfants qui sont aussi des crétins. [...]
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Donnez-moi de la lumière que je puisse voir en moi s’il fait jour.
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Autre chose ?
– Oui. Je veux être dans la lumière. Je ne signerai avec vous qu’à la condition qu’il y ait des tonnes d’interviews et de soirées données en mon honneur.
– Ça aussi c’est une condition sine qua non ?
– On verra pour le ciné plus tard. Je ne suis pas contre l’idée qu’il y ait un film qui soit fait à partir de mon roman mais pour l’instant, je préfère qu’on se consacre à ma gloire. Alors ? 
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Comme à chaque fois que le moral des uns et des autres atteignait le fond du gouffre, on pensait davantage à sa propre survie et le meilleur ami d’hier pouvait se muer en adversaire redoutable. L’âme humaine se révélait dans toute sa médiocrité. Quand on constatait sa propre déchéance physique, voir l’autre souffrir davantage mettait un peu de baume au cœur. Lorsqu’il y avait un mort, l’esprit concevait les choses ainsi : un mort signifie une bouche de moins et plus de viande pour moi.
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Lorsque l’individualisme était une tare, il s’éteignait de lui-même. Pour mieux revenir plus tard, quand l’ennemi était vague et difficilement identifiable.
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Comme à chaque fois que le moral des uns et des autres atteignait le fond du gouffre, on pensait davantage à sa propre survie et le meilleur ami d’hier pouvait se muer en adversaire redoutable. L’âme humaine se révélait dans toute sa médiocrité. Quand on constatait sa propre déchéance physique, voir l’autre souffrir davantage mettait un peu de baume au cœur. Lorsqu’il y avait un mort, l’esprit concevait les choses ainsi : un mort signifie une bouche de moins et plus de viande pour moi.
La solidarité était une vertu cyclique.
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Le plus effrayant la nuit, c’était les bruits. Des hurlements angoissants qui retentissaient à n’en plus finir. Une résonance démesurée. Les pires acouphènes que j’eusse pu imaginer étaient ceux que ma propre frayeur chuintait dans mes songes. Les sons portaient loin sur la morne étendue que la neige formait et reformait chaque nouveau jour. Jamais je n’avais pu m’habituer à ces cris macabres qui me prouvaient que je ne serais en sécurité nulle part.
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Ne rien maîtriser dégage de toute responsabilité. Et puisqu’on doit crever à la fin, autant s’en foutre.
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[...] Mais là, sans réellement savoir pourquoi, il avait... la frousse. Oui, une bonne vieille frousse à vous en faire raidir tous les poils du corps. Le genre de panique pernicieuse qui part du ventre, remonte vers le cœur pour le malaxer dans tous les sens, puis sinue en prenant son temps dans votre œsophage, lentement, et qui monte qui monte qui monte encore pour vous chambouler le magma répugnant qui vous sert de cervelle.
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Pour être désespéré, il fallait avoir quelque chose à perdre, et là, après maintes épreuves, chaque membre du convoi était persuadé que la mort serait au rendez-vous très prochainement. Alors autant que cette mort se ramène vite et qu’on en parle plus...
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Là, dans le tumulte et la rage, la peur fut la meilleure des motivations. Certains qui n’avaient même jamais levé la main sur qui que ce soit se retrouvèrent habités par la haine. Les coups plurent.
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Ceux qui étaient cultivés et magnanimes avaient été les premiers à périr. Les brutes, elles, se retrouvaient sur un piédestal.
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