Luca Tahtieazym

Sauf que…

Il y a souvent un 'sauf que' qui vient bouleverser l’ordre établi.

J'ai donc été élevé comme un psychopathe. Ce n'est pas que je ne ressentais rien, non,mais plutôt qu'on m'engageait à rester mesuré à chaque fois que mon pouls battait un peu fort. Non dans cette famille, on ne s'emballe pas pour rien. On ne s'emballe pas tout court.

— Juliette, on fait quoi, maintenant ?
— On kidnappe le soleil. Et on ne demande pas de rançon.

Faire vite. Voilà une notion toute relative. J'ai toujours suivi le mouvement. Je me suis toujours hâtée vers une échappatoire dont je ne voulais pas. Et Dieu sait que les résultats n'ont pas été à la hauteur.

La vérité, la voilà, brute de décoffrage et sincère, sans artifice : je n’ai jamais eu d’ambition. À petite vie, petits espoirs. Je menais mon train bon an, mal an, tranquille, sur un rafiot naviguant en père peinard, comme les canards, sur la grand-mare. Pas de tempête, pas de sursaut. Les esclandres en apnée. Les indignations plongées dans un sommeil artificiel. Les vagues mouraient avant d’atteindre ma coque et cela me convenait parfaitement

Denise a raison quand elle clame qu'on ne domptera pas la planète. On devrait accepter notre sort et se dépêcher de vivre, ce sera toujours mieux que de se lamenter et de chercher des solutions qui n'existent pas.

La peur était la plus puissante des motivations ; un moteur qui ne tombait jamais en panne.

Et moi, chaque fois que je lis, je m'évade, je voyage, je vole.

-Mais c'est vraiment comme un livre ?
-Oui. Comme un livre papier. C'est un débat qui fait rage, ça, de savoir si on préfère lire sur du papier ou sur une liseuse. Qu'est-ce que t'en penses, toi ?
-Moi ? Ben je sais pas. Je ne connais pas. Les mots sont les mêmes ?
-Bien sûr.
-Alors je suppose que ça n'a pas d'importance. Ce sont les mots qui comptent, non ? Pas le support sur lequel on les lit.

Papa n’aime pas les livres. Va savoir, peut-être que c’est pour cette raison que moi, je trouve que les livres sont les plus belles choses du monde. Je sais bien que je ne lis que des histoires de bébés, mais tant pis, c’est mieux que rien et j’aime ça, les histoires qu’il nous permet, à Mama Sim et à moi, de dévorer l’après-midi et en fin de soirée.

« Je regarde encore le ciel. La lumière est belle. Le soleil n’est pas bien gaillard mais ses premiers rayons percent la grisaille. Là-haut, entre deux goélands, je vois des idées qui scintillent.
J’ai faim. Mon ventre gargouille. Ça gâche quelque peu la solennité de l’instant. J’ai faim donc je mange mes mots. »

C’est décidé, à partir de maintenant, je vis au jour le jour. Tant pis si ça foire et si je me vautre lamentablement. C’est l’avantage quand on n’a plus rien à perdre : on peut se ramasser les gencives sur le goudron sans que les conséquences soient fâcheuses.

"On n'a qu'une vie, bordel de merde!"

J’ai mal à la vie.

Je suis pas quelqu'un de condescendant, moi. Je suis plutôt du genre à descendre les cons

Divorcer était mal vu en ce temps-là. Mieux valait collectionner les maîtresses et reléguer l’officielle dans l’arrière-cuisine.

le maquis, les enfants, c’est partout. C’est partout dans les montagnes ou dans les coins reculés, là où on se cache pour échapper aux flics ou aux problèmes. Et très souvent, là où il y a des flics, y a des problèmes.

« Le paradoxe de la condition humaine, c’est qu’on ne peut devenir soi-même que sous l’influence des autres. »

- Ce qu’il te faut, c’est te faire bastonner une bonne fois. Après, il ne restera plus qu’à aller tremper ta nouille si tu trouves une fille assez cruche pour accepter ça. Pour la fille, démerde-toi. Mais pour te faire casser la gueule, je peux t’aider.

Je ne supportais pas d’être à la merci de cet abruti notoire, incapable de me rebeller.
Il était plus grand, plus fort, plus rapide, plus confiant, plus cruel. Je pris en horreur l’adverbe « plus » et me jurai de ne « plus » jamais l’utiliser - trop tard...

L'objectif accompli est un glas. La peur de l’après est pire encore que la peur qu'il n'y en ait pas .