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Citations de Luigi Pirandello (288)


Il n’est pas d’existence dans l’abstrait. Il faut que l’être se prenne au piège d’une forme, et, pour un temps, s’en accommode, ici ou là, de telle ou telle façon. Toute chose, aussi longtemps qu’elle dure, est forcée de subir sa forme, la condamnation, la contrainte d’être ainsi, et de ne pouvoir se modifier.
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La solitude vous épouvante. Et alors, que faites-vous ? Vous imaginez beaucoup de têtes. Toutes pareilles à la vôtre. Beaucoup de têtes qui sont aussi la vôtre, et qui sur un signe donné, mues par vous comme au moyen d’un fil invisible, vous disent oui et non, non et oui, à votre gré. Et ceci vous procure du réconfort et de l’assurance.
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Mais est-ce notre faute, à vous et à moi, si les mots, en eux-mêmes, sont vides ?...
Vides. En les prononçant, vous les remplissez du sens qu'ils ont pour vous ; et moi en les accueillant, je les remplis du sens que je leur donne. (p.48)
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MÉFIE-TOI !…GIACOMINO

…vous vous inquiétez comme tout à l’heure parce que les enfants se moquaient de moi alors qu’ils se moquaient du professeur. La profession est une chose, l’homme en est une autre. Dehors, les enfants me respectent et me baisent la main. En classe, ils font, eux aussi, leur métier d’élèves et fatalement ils se moquent de celui qui fait son métier de maître et le fait comme un pauvre vieux fatigué et qui s’ennuie.
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FILLICO. - Ah, le voilà… le père Dima.

LA JARRE

TARARA, bas à Don Lolo. -Vous savez, il ne parle guère.

LA MÈRE TARA, mystérieuse. - Il parle peu.

DON LOLO. - Ah, vraiment ! (Au père Dima.) Et vous n’avez pas non plus l’habitude de saluer quand vous vous présentez ?

LE PÈRE DIMA. -Vous avez besoin de mon travail ou de mon salut ? De mon travail, je crois . Dites-moi ce que j’ai à faire et je le ferai.

DON LOLO. - Puisque « parler » vous coute un tél effort, pourquoi demandez-vous cet effort à autrui ? Vous le voyez bien ce que vous avez à faire.

Il montre la jarre.
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Salter : Moi, je n’ai jamais menti !
L’Inconnue : Toi ? Mais nous ne faisons que ça, tous !
Salter : A toi, jamais !
L’inconnue : Parce qu’il y a des moments où tu oses m’avouer que…. ?
Salter : Arrête !
L’Inconnue : Tu te mens à toi-même, même avec ta sincérité dégoûtante, parce que même ça, ce n’est pas vrai : tu n’es pas si atroce que tu le dis. Mais console-toi : personne ne ment vraiment tout à fait. On cherche tous à donner le change, aux autres et à nous-mêmes !
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Lorsqu'on a la chance de naître héros - héros de théâtre - bien vivant, on peut se rire de la mort. On est immortel. L'homme, l'écrivain qui est l'instrument de la création mourra, mais sa créature ne mourra jamais. Et, notez que, pour vivre éternellement elle n'a même pas besoin d'avoir des dons extraordinaires ou d'accomplir des miracles. Qu'est-ce que c'était que Sancho Pança? Qu'est-ce que don Abbondio? Et, cependant, ils vivront éternellement parce que, germes viables, ils ont eu le bonheur de trouver une matrice féconde, qui les a enfantés et nourris, qui leur a donné la vie éternelle!
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La libertà delle anime, che tu dici, si riduce a un supplizio per il corpo incatenato...
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L’homme, l’écrivain, instrument de sa création, mourra, mais sa créature ne mourra jamais !
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- La conscience ? Mais la conscience ne sert à rien cher monsieur ! La conscience, comme guide, ne peut suffire. Elle suffirait peut-être si nous pouvions réussir à nous concevoir isolément, et qu'elle ne fût pas de sa nature ouverte aux autres. Dans la conscience, selon moi, en somme, existe une relation essentielle.... certainement essentielle, entre moi qui pense et les autres êtres que je pense ; donc ce n'est pas un absolu qui se suffise à lui-même. Est-ce que je m'explique bien ? Quand les sentiments, les inclinations, les goûts de ces autres que je pense ou que vous pensez ne se réfléchissent pas en moi ou en vous, nous ne pouvons être ni satisfaits, ni tranquilles, ni joyeux ; c'est si vrai, que nous luttons tous pour que nos sentiments, nos pensées, nos inclinations se reflètent dans la conscience des autres. A quoi conscience vous suffit-elle ? Vous suffit-elle pour vivre seul ? pour vous stériliser dans l'ombre ?
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Et les étoiles tremblent toutes au ciel. Vous les regardez. Beau métier aussi que celui des étoiles ! Que font-elles là haut? Rien. Elles regardent également dans le vide et l'on dirait qu'elles en ont un frisson ininterrompu. Et si vous saviez comme j'aime le hibou, au milieu de toute cette douceur, quand il se met à sangloter au loin, angoissé. Il pleure, lui aussi, de la même douceur.
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Au lever du rideau, devant la porte de droite qui donne dans la chambre où l'on suppose que le fils de Donna Anna Luna est à l'agonie, on voit quelques femmes du village, les unes à genoux, les autres debout mais courbées dans une attitude de prière, les mains jointes devant la bouche.
Les premières, qui touchent presque la terre du front, récitent à mi-voix la litanie pour les agonisants ; les autres guettent anxieusement la minute de la mort et, à un moment donné, elles feront signe aux femmes à genoux d'interrompre leur litanie et, après un bref silence angoissé, elles s'agenouilleront à leur tour et tantôt l'une, tantôt l'autre fera les invocations suprêmes pour le défunt.....
(lever de rideau de "La vie que je t'ai donnée", tragédie en quatre actes contenue dans le recueil "Luigi Pirandello - Théâtre II" paru en 1951, chez Grasset à la "Nrf")
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[…] Ce jeu devait fatalement me conduire à la folie : ou, pour mieux dire, à cette chose horrible : la conscience de la folie, fraîche et claire comme un matin d’avril, lumineuse et précise comme un miroir.
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Peut-être, s’il était au pouvoir de l’homme de se choisir un nez approprié à sa face, ou, si, en voyant un pauvre homme accablé par un nez trop gros pour son mince visage, nous pouvions lui dire : « Ce nez me va, et je le prends pour moi », peut-être, dis-je, aurais-je changé le mien volontiers, et aussi mes yeux et tant d’autres choses de ma personne. Mais, sachant bien que c’est impossible, je me résignais à mes traits
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Voyons : je suis malade, je dois mourir demain : il y a un homme qui déshonore mon pays, un homme dont l’existence est une honte : Guido Mazzarini ; eh bien, je le tue et je me tue après ! Voilà comment on agit. Et celui qui agit autrement est un imbécile.
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LE DIRECTEUR, surpris, ahuri. – Moi, je ne comprends plus ni où on en est ni de quoi il s’agit ! (Au Père :) Madame est votre femme ?
LE PÈRE, vivement. – Oui, monsieur, c’est ma femme !
LE DIRECTEUR. – Mais alors comment se fait-il qu’elle soit veuve, puisque vous êtes vivant ?
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En entrant dans la salle, les spectateurs trouveront le rideau levé, le plateau tel qu'il est pendant le jour, sans portants, ni décors, vide, dans une obscurité presque complète.
Il faut, dès le début, qu'on ait l'impression d'une représentation non préparée.
Le couvercle de la boîte du souffleur est à droite du trou.
A gauche du trou du souffleur, sur le devant de la scène, une table et un fauteuil - dossier tourné vers le public - destinés au directeur.
Deux autres tables, une grande et une plus petite, entourées de quelques chaises éparses, comme pour une répétition.
Par la porte des coulisses entrent les acteurs de la troupe, hommes et femmes, isolément ou par couples, à leur gré. Ils sont huit ou neuf, le nombre qu'il faut pour jouer la comédie de Pirandello : "A chacun son rôle", annoncée par le tableau de répétition....
(extrait du lever de rideau de l'édition de poche parue en 1970)
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Chacun veut imposer à autrui l'univers qu'il porte en lui, comme si cet univers était extérieur, comme si tout le monde devait en avoir une vision conforme à la sienne, et comme si les autres ne pouvaient être différents de l'image qu'il s'en fait. (p.123)
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SCIMÈ, levant les mains et les agitant. - Ah ! là, là, là. Demain matin, à l'aube, je rentre chez moi. Il est en train de me faire tourner en bourrique.
'MPARI PÈ. - II ne laisse personne en repos. Et Votre Seigneurie lui a fait un drôle de cadeau avec ce petit livre rouge. Avant, à la moindre contrariété, il criait : « Sellez-moi ma mule ! »
SCIMÈ. - Oui, pour galoper en ville à mon bureau et me faire tourner en rond comme un tamis. C'est pour ça mon ami, que je lui ai fait cadeau du code. Il le tire de sa poche, il s'en va le consulter de lui-même, et, pendant ce temps, j'ai la paix. Mais c'est certainement le diable qui m'a soufflé de venir passer ici une semaine! quand il a su que le docteur m'avait ordonné quelques jours de repos à la campagne, il m'a tourmenté jusqu'à ce que j'accepte son hospitalité. Je lui ai posé comme condition qu'il ne me parlerait d'aucune affaire. Or, depuis cinq jours, il me casse la tète avec une histoire de jarre, de je ne sais quelle jarre...
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COTRONE. Je n'ai jamais rien fait d'autre de toute ma vie ! Sans le vouloir, Comtesse ! Toutes ces vérités que la conscience refuse. Je les fais sortir du secret des sens, ou selon, pour les plus effrayantes, des cavernes de l'instinct. J'en ai tellement inventé au village que j'ai dû le fuir, poursuivi par les scandales. Ici j'essaie à présent de les dissiper à l'état de fantômes et de choses évanescentes. Des ombres qui passent. Avec tous mes amis ici, je m'ingénie à estomper sous des clartés diffuses jusqu'à la réalité du dehors, en propulsant l'âme, comme des flocons de nuages colorés, dans la nuit qui rêve.

II, Les fantômes
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