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Marguerite Pozzoli (Traducteur)
EAN : 9782742710089
285 pages
Actes Sud (04/06/1999)
3.42/5   13 notes
Résumé :

Injustement soupçonnée d'adultère par son mari qui la chasse de sa maison, reniée par son père et " bannie " dès lors par toute une petite ville au nom des conventions sociales, Marta Ajala se voit contrainte de se réfugier à Palerme où elle devient enseignante. Son prétendu séducteur, naguère platonique, l'y retrouve et, cette fois, compromet vraiment la jeune femme épuisée et consenta... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Suspense voulu par l'auteur, préservé (plus ou moins) par la quatrième mais divulgâché par la préface. Ne la lisez qu'après.
Un village de Sicile, fin 19ème : accusée d'adultère parce qu'elle a échangé des lettres avec un homme, Marta est répudiée par son mari.
Et pas que par son mari : par le village entier elle est jugée, condamnée, "lettrécarlatée".
Dans sa famille où elle a apporté honte et déshonneur, sa mère fait face autant que faire se peut. Sa soeur doit renoncer à se marier. Son père la condamne lui aussi, et s'isole.
Mais Marta n'est pas une victime.
En plus d'être particulièrement belle (source de son malheur) elle est aussi remarquablement intelligente, pleine de feu et de colère.
Elle étudie, passe des examens haut la main, devient institutrice. Au village ? Impossible.
"Humble, elle serait outragée ; fière, lapidée par les calomnies."
Le style de Pirandello ressemble par certains traits à celui de la Sarde Deledda : famille, honneur et déchéance sont des thèmes communs.
Mais Pirandello est plus incisif, avec un humour caricatural assez savoureux, et davantage d'analyse sociale.
Et son analyse n'est pas tendre avec les hommes : aucun n'est à la hauteur, ils sont bêtes à manger du foin ou bien incapables de dominer leurs émotions.
L'intelligence, la droiture et la justice, pour l'auteur, sont clairement du côté des femmes.
Et pour un roman commencé fin 19ème et publié en 1927, c'est un point de vue tout à fait réjouissant… !

Traduction parfaitement fluide de Marguerite Pozzoli.

Challenge Nobel
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Dans une petite ville sicilienne, un drame vient de se produire : Marta est chassée par son mari pour une question d'honneur. Ce dernier, Rocco Pentàgora l'a surprise avec une lettre de Gregorio Alvignani. D'ailleurs, son père lui avait bien dit que tous les mariages devaient se finir de cette manière, à cause de l'infidélité des épouses ! Dans leur famille, d'après le vieux Pentàgora, les hommes sont destinés à être cocus de père en fils. Voici donc Rocco de retour dans la maison paternelle, et la malheureuse Marta de retour chez ses parents où Francesco Ajala refuse de voir sa fille, qui a jeté la honte sur la famille.
Et si, en réalité, Marta n'avait jamais été la maîtresse de l'Alvignani? Cela signifierait que son mari l'aurait jetée dehors, que toute la ville lui tournerait le dos... pour rien ! Et c'est effectivement ce qui arrive. La pauvre Marta devient L'exclue sur un malentendu.

Dans ce roman, le premier de Pirandello dont le personnage principal est une femme, nous plongeons dans la Sicile du XIXème, qui, à nos yeux, semble plus que bigote et arriérée.
Pourtant, ce voyage est fascinant. Les personnages et leur psychologie sont très intéressants. Marta, sa chute, sa remontée et sa rechute m'ont tenue en haleine durant toute la lecture. Au final, on ne sait pas clairement ce qu'il adviendra de notre héroïne en refermant le livre et c'est peut-être mieux ainsi.

Challenge Petits plaisirs 2017
Challenge ABC 2017/2018
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La Feuille Volante n°1038– Mai 2016
L'EXCLUELuigi Pirandello. Actes sud.
Traduit de l'italien par Marguerite Pozzoli.
Rocco Pantàgorra est très malheureux. Il vient de surprendre son épouse en train de lire une lettre de Gregorio Alvignani qu'il soupçonne d'être son amant. Est-il à ce point malheureux en ménage, maladivement jaloux ou victime d'un traditionnel atavisme qui veut que tous les hommes mariés de sa famille soient cocu? Toujours est-il que ses craintes ne sont pas fondées, que son épouse, Marta, est effectivement vertueuse et que la lettre qu'elle lisait était bien innocente et en rien chargée de marques adultères. Pourtant, pour ce pauvre Rocco, la graine de la suspicion s'est sans doute semée dans sa tête ou est-il victime du qu'en dira-t-on, dans cette petite ville italienne traditionnelle et catholique ? Il chasse Marta son épouse qui est en même temps reniée par son père. Après la mort de celui-ci et la faillite de son entreprise, Marta assure la subsistance de sa mère et de sa soeur par un travail d'institutrice qu'elle a réussi à obtenir, mais que sa femme, même répudiée, travaille est insupportable à Rocco. Elle se heurte à la vindicte de cette petite ville, doit faire face aux excès de zèle des notables de sorte qu'elle doit déménager pour Palerme où elle a trouvé un poste d'enseignante.
Ce roman qui est le premier écrit par Pirandello à l'âge de vingt ans se situe en Sicile où l'auteur naquit et passa sa jeunesse. Cette île restera un référence dans toute son oeuvre. Il illustre cette grande interrogation sur la vie, l'individu, la société qui est une constante dans sa démarche créatrice. Durant « ce séjour involontaire sur terre » qu'est selon lui la vie, il dénonce cette incommunicabilité, cette incompréhension qui existe entre les hommes et en dénonce l'absurdité. Ce roman souligne le destin paradoxale de cette femme injustement accusée d'adultère et chassée par son mari et qui ne reconquiert son statut social qu'en se livrant effectivement à la faute qu'on lui reprochait. Ici,  les femmes sont systématiquement suspectées sans pouvoir véritablement se défendre. Dans son nouveau poste, elle est l'objet de tentatives un peu gauches de séduction de la part de ses collègues masculins autant qu'une surveillance constante de la part de son mari, malgré la répudiation qu'il a lui a imposée. Alvignani, devenu député la retrouve à Palerme et la compromet. Elle est ainsi rattrapée par le malheur. Elle représente la femme exclue parce que victime de cette société conventionnelle et conservatrice qu'elle subit et qui apparaîtra ailleurs dans son oeuvre future, une véritable « étrangère »pirandellienne ». Pourtant Marta est lucide face à cette absurdité.
Ce roman publié en 1893(remanié puis publié dans sa version définitive en 1927) porte témoignage des croyances religieuses autant que des conventions sociales qui ont cours dans cette petite ville de Sicile à cette époque. Il comporte également une étude psychologique poussée des personnages qui n'est cependant, et malgré le thème de cet ouvrage, non exempte d'humour voire d'ironie. Un texte bien écrit (bien traduit?), une peinture assez juste et pertinente de l'espèce humaine et un bon moment de lecture.

© Hervé GAUTIER – Mai 2016. [http://hervegautier.e-monsite.com ]
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Pas grand-chose à rajouter avec la critique complète avant moi, je n'ai pas vraiment adhéré à l'histoire qui n'est pas très passionnante. Malgré tout, j'ai apprécié le style, le contexte (pays, histoire, coutume) italien. Les choses ont-elles vraiment changé, je l'espère pour les femmes qui sont accusées injustement d'adultère, tout ça pour des lettres échangées.
Le personnage principal, Marta Ajala, est très bien dessiné, dans sa psychologie, dans sa résignation, puis ensuite par sa volonté de surpasser son destin. Une jolie fresque, il est vrai, mais je pense que le sujet ne m'a pas emballé plus que ça.

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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
A ogni donna onesta, che non fosse brutta, poteva capitar facilmente di vedersi guardata con strana insistenza da qualcuno ; e se colta all'improvviso, turbarsene ; se prevenuta della propria bellezza, compiacersene. Ora a nessuna donna onesta, nel segreto della propria coscienza, sarebbe sembrato di commettere peccato in quell'istante di turbamento o di compiacenza, carezzando col pensiero quel desiderio suscitato, immaginando in un sprazzo fuggevole un'altra vita, un altro amore... Poi la vista delle cose attorno richiamava, ricomponeva la coscienza del proprio stato, dei proprii doveri ; e tutto finiva li... Momenti ! Non si sentiva forse ciascuno guizzar dentro, spesso, pensieri strani, quasi lampi di follia, pensieri inconseguenti, inconfessabili, come sorti da un'anima diversa da quella che normalmente ci riconosciamo? Poi quei guizzi si spengono, e ritorna l'ombra uggiosa o la calma luce consueta.
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Marta était agenouillée sur une de ces pierres, et elle attendait que la vieille pénitente lui cède la place dans le confessionnal.
  Tant de péchés, pour cette vieille ! Mais était-ce les siens ou ceux de la misère ? Et lesquels, en fait ? Le vieux confesseur les écoutait à travers les petits trous du bois, le visage impassible.
  Elle baissa les yeux et, pour se distraire, essaya de déchiffrer l'inscription funéraire partiellement effacée, sur la pierre qui portait une effigie usée. Là- dessous, un squelette... Quelle importance avait le nom, désormais ? Mais comme le repos de la mort semblait plus intime, plus sûr, plus protégé, dans la paix solennelle d'une église !....
  Par les grandes fenêtres du haut entrait, frappant de ses rais les grandes fresques de la voûte, l'ardente pâleur du jour mourant, dans le vacarme assourdissant et joyeux des hirondelles... "
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De même qu'après un violent orage, des nuages légers courent, indécis, ainsi, des pensées étranges, des souvenirs perdus, des impressions lointaines se présentèrent à lui.
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Le opinioni sono false? Le credete ingiuste e dannose? Ribellatevi, perdio, invece di scherzarci sù, di farvi sù sgambetti e smorfie, camuffando l'anima da pagliaccio ! No : voi da un canto piegate il collo al giogo, e deridete dall'altro la vostra supinatà. E arte da tristi buffoni !
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Pour un tarif très bas, il dispensait des leçons d'anglais, d'allemand, de français, écorchant l'italien. Son front démesuré était donc une place internationale.
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Videos de Luigi Pirandello (25) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Luigi Pirandello
Dans ce film, la romancière et critique littéraire italienne Daria Galateria et l'auteur et traducteur Jean-Luc Nardone, présentent le roman "Les Dix mille mulets" de Salvatore Maira à paraître le 2 juin 2021.
Sicile, 1949. le jeune éleveur de bétail Pepino Maiorana vient d'obtenir un marché mirifique : fournir dix mille mulets à la Grèce pour solder la dette de guerre de l'Italie. Il devra trouver les bêtes dans toute l'île, les conduire à Messine, les soumettre à une commission et les embarquer pour le Pirée, cent cinquante à la fois, en anticipant les dépenses avec de l'argent qu'il ne possède pas. Pepino doit faire face en outre à deux obstacles majeurs : sa famille et la mafia. Mais il continue obstinément, zigzaguant entre les doutes et les menaces, convaincu qu'il tient là l'occasion de sa vie. Il trouvera un allié inattendu dans un singulier commissaire de police, Giulio Saitta, l'autre personnage central du roman qui, marqué par l'assassinat de son épouse, nourrit son désir de vengeance. Son enquête fait apparaître les puissances politiques, religieuses et mafieuses qui, dans l'ombre, intriguent pour mettre la main sur l'Italie. L'aventure individuelle de Pepino se fond ainsi dans l'histoire générale d'une Italie qui s'efforce de renaître et ne s'est pas débarrassée des forces maléfiques de la Seconde Guerre mondiale. "Les dix mille mulets" est une épopée populaire tragi-comique qui mêle faits historiques réels et intrigue romanesque, dans laquelle on croise toute une foule de personnages désespérés, comiques, solitaires, qui essaient avec autant d'énergie que d'imagination, et sans trop de scrupules, de se réinventer une existence sur les décombres de la guerre. C'est aussi un roman choral qui recrée une Sicile disparue, à la fois séduisante et impitoyable, tragique et incroyablement vivante.
Salvatore Maira, né à San Cataldo en Sicile en 1947, a enseigné le cinéma à l'université La Sapienza à Rome. Il est l'auteur d'essais sur le théâtre baroque, sur la relation entre le cinéma et la littérature, sur Pirandello et Verga. Il a écrit et réalisé des longs métrages reconnus dans de nombreux festivals internationaux : "Valzer", par exemple, conçu avec un unique plan séquence a reçu le prix Pasinetti à la 64e Mostra de Venise. Il est également l'auteur d'un deuxième roman "Ero straniero" (2019).
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