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Critiques de Luke McCallin (58)
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L'homme de Berlin

Les intrigues criminelles ayant pour cadre l'Europe de l'Est pendant la seconde guerre mondiale semblent avoir la faveur des auteurs de polar ces derniers temps.

L'Homme de Berlin, du Britannique Luke McCallin, met en scène le capitaine allemand Gregor Reinhardt. Cet ancien de la Kripo à Berlin désormais officier du contre-espionnage, doit enquêter en mai 1943 sur un double homicide bien embarrassant pour l'Etat-Major. Stefan Hendel, de la sécurité militaire allemande et Marija Vukic, une journaliste et cinéaste outachi, ont été assassinés dans une villa cossue de Sarajevo.



En ouvrant L'homme de Berlin, nous pensons évidemment à tous les romans lus auparavant, à Empereurs des ténèbres d'Ignacio del Valle, à Ostland de David Thomas, et surtout à l'incontournable série de Philip Kerr consacrée à Bernie Gunther. L'héroïne de son dernier roman, La dame de Zagreb, était une figure connue du cinéma, avait des origines croates et un père nationaliste, comme Marija Vukic, la femme assassinée.

Comme Bernie, Reinhardt est un vétéran de la première guerre, un ancien as de la Kripo, qui a fait la une de la presse après avoir arrêté un assassin en série ( son " Gormann l'étrangleur" est « le Facteur »). Il a eu lui aussi une vie familiale difficile, et se retrouve à l'Est pour traquer un meurtrier en louvoyant au milieu des différents services.

L'homme de Berlin s'est révélé être une très bonne surprise qui nous ferait presque oublier Bernie. Luke McCallin nous offre une intrigue solide redoutablement efficace.



Reinhardt doit mener son enquête dans une ville qui devenue une véritable poudrière, la Croatie des Oustachis étant une zone particulièrement instable. Même si les séparatistes croates ont pris le pouvoir avec le soutien de l'Allemagne et de l'Italie et perpétuent des massacres sur les Serbes, les juifs et les tziganes, les Partisans de Tito gagnent du terrain. (On comprend mieux les événements qui ont secoué la Croatie et la Bosnie-Herzégovine dans les années 90). C'est dans ce panier de crabes que le capitaine du contre-espionnage va devoir agir, en ménageant à la fois la Feldgendarmerie, l'Abwerh, la police oustachi et les Partisans. On retiendra de la lecture de L'homme de Berlin une foule de personnages complexes et passionnants, la femme fatale sadique, le Volksdeutsche de la SS, ancien milicien pendant la guerre d'Espagne toujours armé d'un couteau Bowie volé à un brigadiste américain, un général de la Wehrmacht en proie aux doutes etc…

L'homme de Berlin a le charme du film d'Anatole Litvak, La Nuit des généraux lorsque le major Grau s'obstinait à trouver le meurtrier de prostituées et que le ghetto de Varsovie brûlait. Il poursuivait sans relâche le général Tanz sous le regard attentif de l'inspecteur Morand de la Résistance française. Reinhardt lui aussi poursuit avec obstination sa quête de la vérité au beau milieu de l'Opération Schwartz, la nouvelle offensive allemande anti-Partisans, quoiqu'il lui en coûte, sans tenir compte des forces qui s'affrontent à mort autour de lui.

Il ne reste plus qu'une chose à faire, se procurer illico La maison pâle, second volet des aventures de Gregor Reinhardt en Yougoslavie, pour savoir de quelle manière le limier berlinois va se tirer de cet imbroglio dalmate.
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L'homme de Berlin

Et un nouvel "héros" enquêteur de découvert, Gregor Reinhardt, côté allemand, à la lisière du national-socialisme dans ces périodes plus que troublées de la montée du nazisme à la fin de la seconde guerre mondiale, creuset de situations et de faits hors gabarits, et pouponnière à enquêtes hors normes.



Notre enquêteur, issu de l'Abwehr (renseignement militaire), antinazi désabusé par la vie, va s'acharner à retrouver l'assassin de l'un de ses collègues de travail.



Bien sur rien ne se passe comme la hierarchie militaire le voudrait, et entre pressions et intimidations, compromissions et investigations, Gregor va résoudre cette affaire complexe à souhait au prix de lourdes conséquences tant pour lui que pour d'autres.



Le dénouement est bluffant, indétectable, même si de nombreuses invraisemblances dans les dernières actions font un peu sourire. Mais dans le contexte de cette époque hors normes, où règnent une certaine anarchie et des clans militaires, pourquoi pas, tant que la trame générale se tient.



Sur cette période assez peu connue de la seconde guerre mondiale, la présence allemande dans les balkans, le roman brode une sérieuse histoire policière permettant de découvrir cette occupation, les oustachis croates alliés des nazis et leurs ennemis, les partisans serbes.

Bon évidemment des stéréotypes sont là et les personnages principaux n'échappent pas à un certain manichéisme.

Un peu plus de subtilité aurait été bienvenue.

Certaines longueurs ralentissent aussi le roman, qui aurait gagné à être un peu plus ramassé.



Nonobstant ces dernières remarques, ne boudons pas notre plaisir d'une lecture solide sur le fond et agréable sur la forme, et je poursuivrai la découverte des aventures de Gregor au fil des autres tomes.
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Les cendres de Berlin

C’est la dernière enquête de Gregor Reihnardt et, à mes yeux la plus aboutie et la plus intéressante. L’ex-capitaine a survécu à la guerre et a réintégré la Kripo grâce à ses connaissances américaines. Car pour travailler dans la police, il faut montrer patte blanche ou être pistonné. De plus, depuis la fin de la guerre, les Soviétiques ont infiltré les services de police et mis en place de nombreux pions sans parler de taupes. Aussi Reihnardt est-il mal vu par sa hiérarchie. Lorsqu’il est appelé sur le lieu d’un meurtre –un officier anglais retrouvé mort dans la cage d’un escalier- Reihnardt pressent que l’affaire va être délicate. D’autant qu’il découvre un deuxième corps, celui d’un ancien pilote d’une escadrille employée pendant la guerre à des missions secrètes. Le meurtre de ce pilote est suivi par d’autres morts dont le point commun est d’avoir appartenu à cette même escadrille. En suivant le fil, Reihnardt découvre que tous ces hommes sont liés à des recherches scientifiques qui intéressent beaucoup de monde, à commencer par les soviétiques. Dès lors, il est de plus en plus délicat voire dangereux de poursuivre l’enquête.



Des trois tomes écrits par Luke McCallin, c’est celui que j’ai préféré car il installe le récit dans le cadre d’une ville dévastée, partagée entre les 4 grands vainqueurs de la guerre et bientôt en proie aux prémices de la guerre froide. Il est loin le temps où les alliés trinquaient pour fêter leur victoire ; retranchés chacun dans leur zone, ils veillent à leurs intérêts et se soupçonnent mutuellement de cacher des choses. Reihnardt en fait les frais qui se voit régulièrement alpagué soit par les anglais, soit par les américains, soit par les redoutables soviétiques en la personne d’un officier inquiétant du nom de Stokov et sommé de révéler ce qu’il a trouvé en enquêtant. Les morts importent peu, par contre les essais scientifiques réalisés par les nazis avec l’aide de l’escadrille sont primordiaux. Il y a donc beaucoup d’amertume dans ce roman qui montre que le refroidissement des relations entre les alliés, a entraîné un changement dans la conduite à suivre, il est devenu plus important de s’approprier des scientifiques qui, pourtant, avaient travaillé pour les nazis, que de leur faire payer leurs actes. D’où la présence de Stokov qui suit Reihnardt comme son ombre. L’atmosphère de défaite et d’occupation est aussi bien rendue, on trouve de nombreuses pages qui évoquent le quotidien des Berlinois fait de marché noir et de combines pour manger correctement. Enfin, les descriptions de l’ancienne capitale du Reich sont saisissantes : Reihnardt circule dans un paysage défiguré au milieu d’immeubles détruits ou en ruines qui abritent encore des gens, ombres furtives qu’il aperçoit de temps en temps. C’est donc un très bon roman policier historique que je vous invite à découvrir.

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L'homme de Berlin

Ce roman policier, qui se déroule pendant la seconde guerre mondiale en Bosnie, figure, à juste titre, dans la liste constituée par Doublepage intitulée « Les enfants de Bernie ».

Car la filiation entre Bernie Gunther, l’ancien flic berlinois devenu officier malgré lui pendant la guerre, et Gregor Reinhardt, le héros de McCallin, est évidente. McCallin a emprunté beaucoup au personnage fétiche de Philipp Kerr : Rheinhardt est lui-aussi un ancien de la Kriminalpolizei de Berlin, lui-aussi s’est rendu célèbre en démasquant des tueurs en série, lui-aussi n’est pas entré dans la guerre de sa propre volonté, lui-aussi est rongé par les scrupules que lui inflige sa conscience. Tous deux ont vécu, ont de l’expérience, et peu de sympathie pour le régime nazi.



Bernie a connu le front yougoslave en 1943 lors de La Dame de Zagreb, qui mettait en scène une vedette de cinéma d’origine croate. McCallin place son héros la même année à Sarajevo, confronté au meurtre d’un officier allemand et d’une réalisatrice et journaliste diffusant la propagande oustachi. Les deux corps ont été retrouvés dans la maison de la belle et ténébreuse croate, alors que se déroulait à proximité une conférence regroupant les États-majors des armées allemandes présentes dans la région.



Gregor Reinhardt, officier du renseignement allemand, l’Abwehr, se retrouve associé à Padelin, un militaire oustachi aux méthodes cruelles, qui ne cherche qu’à imputer au plus vite le meurtre à des opposants serbes, Partisans ou supposés tels. La Bosnie de l’époque a été confiée par les nazis à leurs alliés croates oustachi. Ces fascistes y ont mené une politique d’extermination et d’exil forcé des populations serbes et musulmanes. Reinhardt voit cette enquête comme une occasion de redevenir un temps l’homme qu’il a été avant la guerre… soit avant la mort de sa femme, sympathisante socialiste... Et avant que les interrogatoires répétés de prisonniers ne le dégouttent de lui-même… Avant que ne lui parvienne la nouvelle de la disparition à Stalingrad de son fils, gamin subjugué par l’endoctrinement nazi...

Petit à petit, l’enquête de cet officier réservé devient le poil à gratter des potentats locaux. Il irrite de hauts-gradés de la Wehrmacht, et, plus grave, des SS. La notion de grade et de hiérarchie n’est pas quelque chose qui peut être bousculé dans l’armée allemande. Il poursuit toutefois ses investigations, devenant de plus en plus impertinent… et de plus en plus seul.



McCallin passe beaucoup de temps avec les hésitations et les doutes de Reinhardt. Cela conduit à certaines longueurs dans ce (long) roman. Le contexte de la Bosnie de l’époque, écartelée entre conflits ethniques et ralliement des uns ou des autres au nazisme, est très intéressant – et a posteriori éclairant de ce qui a pu se reproduire à la chute de la Yougoslavie entre 1992 et 1995. Aucune partie n’en ressort grandie, même si l’intrigue pousse insidieusement Reinhardt à estimer plus les partisans communistes que les autres parties ; chacun pratiquant une guerre d’extermination assumée.

Certaines scènes, notamment le dénouement final, sont exagérées et peu compatibles avec ce qu’on peut imaginer du fonctionnement militaire en temps de guerre.

L’homme de Berlin – titre étrange d’ailleurs, puisque Reinhardt ne revendique pas plus que cela son origine berlinoise – est un policier historique, réussi dans sa partie historique, mais manquant un peu de rythme pour l’aspect policier.

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Les cendres de Berlin

Après la Trilogie berlinoise de Philip Kerr, Germania d'Harald Gilbers et plus récemment les polars hambourgeois de Cay Rademacher qui tous se déroulent au moment et quelques mois après la débâcle allemande dans un décor de décombres, je viens de terminer la trilogie le Luke McCallin dont je tourne avec regret la dernière page.



Les romans historiques étayés sur une sérieuse documentation permettent de mieux comprendre non seulement les faits historiques, mais surtout la psychologie des personnages, le cadre dans lequel ils évoluent, leurs débats intérieurs, les odeurs d'une ville engloutie sous des tonnes de gravats. C'est sans doute dans ce personnage de Gregor Reindhardt que j'ai trouvé le plus d'affinités, les meilleures clés pour tenter de comprendre comment les Allemands, peuple discipliné, religieux et cultivé avaient pu basculer dans un système totalitaire aussi abominable que le nazisme. Et puis ensuite, l'état de guerre, le piège, le danger mortel à exprimer le moindre doute …



Ce troisième épisode se déroule en 1947 dans Berlin occupé par les quatre puissances victorieuses. Grâce à l'influence d'un officier américain, Gregor a été réintégré à un poste - même si inférieur au précédent, il peut y exercer son talent d'enquêteur hors pair - à la police criminelle, ce qui lui vaut le mépris de ses collègues. Sans oublier que les forces soviétiques ont placé à tous les échelons de cette administration des hommes acquis à leur idéologie. Survient une série de meurtres à la mise en scène étrange, qui décime d'anciens pilotes de chasse d'une escadrille ayant opéré en Afrique du Nord … Les services britanniques, soviétiques et américains s'y intéressent …



Sans trop s'attarder sur les difficultés de ravitaillement encore très prégnantes en cette année 1947 où l'unité de compte est la cigarette américaine, nous suivons dans son raisonnement et ses recherches méticuleuses le héros tout meurtri de cette histoire, accompagné de son vieux compagnon d'armes et qui retrouve enfin son fils, rescapé des camps soviétiques mais dans un sale état. Reinhardt a maintenant 49 ans, souffre de plus en plus de son genou broyé à coup de pelle dans une tranchée britannique en 1918, prend sans cesse des coups et en assène, réussit à se sortir de situations périlleuses où ses collègues le placent.



La fin - Ahhh, l'art du "twist" ! - est stupéfiante … Mais hélas, l'auteur nous dit lui-même qu'il n'y aura pas de suite aux enquêtes de Gregor Sebastian Reinhardt. Dommage !
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L'homme de Berlin

Les faits relatés sont fiction comme nous le rappelle l'auteur, mais l'univers dans lequel ils se déroulent a bien éxisté hélàs...

Une enquête policière, menée dans l'ancien territoire qu 'était la Yougoslavie, par un ancien militaire de la première guerre mondiale décoré de la croix de fer , par un ancien flic de l'Alexanderplatz à Berlin qui a du mal avec le pouvoir en place et qui n'a pas adhéré au parti nazi , mais aussi est en conflit avec son fils.

Dans ce décor de seconde guerre mondiale où les plus jeunes suivent le Fûhrer alors que certains des anciens regrettent la République de Weimar.



Vous me direz : ça me rappelle quelque chose ! et bien non , ici ce n'est pas le Héros de Philip Kerr, Bernie Gunther, mais celui de Luke Mc Callin en la personne de Grégor Reinherdt.

L'histoire est bien construite, les peronnages assez "fouillés" mais ;la ressemblance entre les deux auteurs gâte et gâche un peu la lecture.
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L'homme de Berlin

Ce roman s’adresse à ceux qui aiment les romans policiers se déroulant dans un contexte historique précis et aussi important, sinon plus, que l’intrigue. L’enquête policière menée par Gregor Reinhardt a lieu à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine, c’est une région que connaît bien l’auteur puisqu’il y a travaillé pour les Nations Unies pendant quelques années. Il est donc le mieux à même de parler du lourd passé de cette région et notamment pendant la Seconde guerre mondiale où les Croates (du moins les Oustachis), alliés des allemands, ont pourchassé et massacré aussi bien des Serbes que des Bosniaques. C’est un fait qu’on doit avoir en tête pour mieux comprendre les agissements brutaux des oustachis qui se déroulent dans le roman.

Gregor doit d’ailleurs composer avec eux dans le déroulement de son enquête. Une journaliste, très proche des Oustachis, est retrouvée assassinée ainsi qu’un officier allemand et Reinhardt comprend très vite que, seul le meurtre de la journaliste intéresse leurs alliés qui veulent rapidement un coupable. Si possible un partisan de Tito, ainsi, les Oustachis pourront massacrer tout sympathisant ou soi-disant sympathisant de Tito sans scrupules. Mais Reinhardt, ancien inspecteur de la Kripo avant guerre, est sûr que ce double meurtre cache autre chose et qu’un haut gradé militaire est impliqué. Mais ce n’est pas facile de mener une enquête alors que la guerre fait rage et qu’on s’efforce de lui mettre des bâtons dans les roues. Mais Gregor s’obstine quitte à mettre sa vie en danger.

C’est donc une intrigue bien ficelée qui nous est donnée à lire avec un personnage principal intéressant. Gregor Reinhardt m’a fait penser à Bernie Gunther, personnage de Philip Kerr : il a fait la Première Guerre mondiale, il a appartenu à la Kripo qu’il a dû quitter car ce n’était pas un grand supporter des nazis, il a perdu sa femme, il est désabusé. Par contre, on ne retrouve pas l’ironie cinglante caractéristique de Bernie, Gregor est plus terre à terre, un besogneux presque qui cherche, traque, prend des coups et manque d’être tué à plusieurs reprises. Il est plus malheureux aussi que Gunther car il a un fils, porté disparu à Stalingrad (autant dire qu’il est mort), avec qui il était en froid depuis des mois. Cette enquête lui permet aussi de s’interroger sur la présence des allemands dans la région, sur la guerre, sur le parti nazi. Autant de réflexions qu’il vaut mieux garder pour soi mais qui va l’amener à la fin du roman à une décision importante (à vous de la découvrir). Ce roman policier n’est pas facile à lire car il demande au lecteur de se plonger dans un contexte historique bien précis pour comprendre l’intrigue. Je précise enfin que c’est le premier tome d’une trilogie autour de Gregor Reinhardt.

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L'homme de Berlin

l'histoire débute par une enquête sur un double crime commis contre un officier allemand et une cinéaste yougoslave proche des milieux Oustachis. Reinhardt , capitaine dans l'Abwher est chargé de cette enquête

Au début de ma lecture, je m'attendais à me trouver face à un clone de Bernie Gunther le héros de Philip Kerr.

En fait l'histoire est beaucoup plus complexe.Le double meurtre n'est ici qu'un prétexte pour évoquer le destin de l’Allemagne dont l'armée qui occupe Sarajevo est engagée dans une lutte féroce contre les partisans de Tito. Même Sarajevo apparaît déchiré, on a ici les germes du conflit qui embrasera l'ex Yougoslavie dans les années 90.

Quant à ce capitaine il a également ses parts d'ombre, tiraillé qu'il est entre sa fidélité envers son pays, son sens du devoir qui sont sans cesse remis en cause par sa révulsion du régime Nazi.

J'ai apprécié la lecture de ce roman très bien documenté où on est sans cesse sur le qui vive face à la brochette pas toujours recommandable des personnages rencontrés.





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La maison pâle

Deuxième épisode des enquêtes de Gregor Reinhardt affecté désormais, en ce printemps 1945, dans le corps d'élite des Feldjäger, sorte de super police militaire qui ne recrute que des anciens combattants décorés, officiers et sous-officiers, rendant compte directement au haut commandement des forces armées. le Feldjägerkorps dispose des pleins pouvoirs pour maintenir la discipline dans les bases arrière de l'armée.



Retour à Sarajevo dans une ambiance de défaite annoncée. L'armée allemande se replie, les Partisans de Tito, désormais armés par les Alliés - sont aux portes de la ville, les Oustachis cherchent tous les moyens d'échapper aux représailles de la population qu'ils ont massacrée.



Reinhardt, qui a secrètement adhéré à une organisation de résistance au nazisme, va enquêter sur la découverte de trois Feldgendarmes assassinés. Mais il s'agit d'une affaire à tiroirs dans laquelle sont visiblement impliqués des membres des bataillons disciplinaires, composés de soldats passés en cour martiale, des gens de sac et de corde employés à diverses besognes de terrassement.





Gregor Reinhardt n'a rien perdu de ses qualités de fin limier et ses investigations dérangent les différents trafics auxquels se livrent les uns et les autres. Il va être pris en étau entre les factions locales, les autorités militaires pas toujours nettes, la cruauté des massacres qui s'accumulent, en particulier dans la maison qui sert de quartier général aux Oustachis, cette "maison pâle" où l'on torture et assassine en série.



Chacun des protagonistes de cette histoire porte son secret, tout comme Gregor, les plus sympathiques se révèlent parfois des informateurs du camp adverse … mais après tout, qui est ce camp adverse, dans cette phase de fuite éperdue et de repli avant la fin des combats ?



Excellent thriller aux multiples rebondissements, horreurs d'une guerre qui n'est pas prête de s'éteindre et va ressurgir quelques décennies plus tard, analyse psychologique fouillée : ce deuxième opus est encore plus passionnant que le précédent.
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L'homme de Berlin

Gregor Reinhardt est un vétéran de la Première Guerre Mondiale et retrouve l'armée pendant la Seconde, en qualité de capitaine de l'Abwehr, pour échapper à ce que la police est devenue sous le IIIème Reich. C'était pourtant une figure de la Kripo avec quelques têtes de criminels à son palmarès. Mais l'armée n'est qu'une maigre alternative, l'homme se perd en même temps que ses convictions. Avec un double meurtre commis à Sarajevo, l'endroit où il officie dorénavant, Reinhardt est au cœur du Mal et ses choix ne seront pas aisés... 



Premier tome d'une série consacrée à Gregor Reinhardt, L'homme de Berlin sort des sentiers battus dans une immersion passionnante dans les Balkans et les états d'âme d'un allemand abhorrant le nazisme.



Hors des sentiers battus car peu de romans à ma connaissance se sont frottés à l'histoire très dense et compliquée des Balkans, millefeuille historique et culturel, entre orient et occident. 

Entre croates, serbes, musulmans, juifs, catholiques, partisans, communistes et résistants, la situation de la Yougouslavie est très particulière et l'auteur a su retranscrire cette spécificité et cette instabilité extrême durant le chaos de la Seconde Guerre Mondiale.

Les événements se situent à la veille de l'opération Schwartz, qui consistait à anéantir les groupuscules partisans (communistes et Tchetniks) sur le territoire de la Croatie, État qui s'est déclaré indépendant suite à l'invasion de la Yougoslavie par l'Axe en 1941. Cette opération est menée par les Oustachis (parti fasciste croate) avec la participation active des nazis. Et puis, histoire de compliquer davantage, ajouter une pincée d'italiens et vous avez une vue d'ensemble fidèle et les fondements des conflits beaucoup plus proches des années 90!



Et l'enquête de Gregor Reinhardt le lance sur les traces d'officiers allemands au cœur de ces territoires où il est difficile de savoir qui dirige qui. Alors que l'homme ne sait plus comment mener sa barque. Il est allemand, il s'est battu pour son Kaiser avec courage et honneur, il aime son pays mais n'aime pas le chemin tracé par les nouveaux dirigeants. Et pourtant, il faut survivre, traverser l'Enfer en espérant de jours meilleurs. Mais comment y arriver sans trahir ses convictions profondes? Les dévoiler seraient à coup sûr la peine de mort immédiate dans un Reich où tous les services se tirent dans les pattes, où la paranoïa est à son comble, où tous les vices atteignent leur paroxysme, où les sièges sont éjectables et encore plus les hommes.

Cette ambiance anxiogène est admirablement bien retranscrite au travers du portrait de Gregor qui doit sans cesse se maîtriser pour jouer le jeu de l'autre, se protéger, avancer dans son enquête et qui peu à peu se dégoûte lui-même.

Entre la Feldengendarmerie, la Gestapo et l'Abwehr , la paix et la collaboration ne sont pas de mises et pourtant Reinhardt va devoir louvoyer entre tous pour mener à bien ses investigations, quitte à s'accoquiner avec la GFP, surnommée la Gestapo de la Wehrmacht. Enquête que certains ne veulent pas voir aboutir. Le danger rôde, autant à l'extérieur qu'à l'intérieur des rangs.



Ce roman est passionnant car c'est la conscience de l'individu face à un chaos mondial, qui bouscule les frontières, déverse des torrents de violence et de sang. Et lui, Gregor, frêle esquif, doit braver les tempêtes. Mais à quel prix? Et son existence en vaut-elle la peine? Tour à tour bravache et impétueux ou lâche et silencieux, Reinhard subit plus qu'il ne dirige. S'en sortira-t-il? 

Captivant car l'évocation du climat historique est très précis et très visuel, car l'enquête sur cette femme, journaliste aux mœurs plus que légères, est le catalyseur de l'analyse de toutes les turpitudes qui peuvent s'épanouir en temps de guerre et que le personnage principal est tellement bousculé par ces combats intérieurs, sa recherche d'un but louable, par les dangers qu'il affronte ou ceux qui s'imposent à lui, que les pages se tournent presque seules. 



Un petit bémol pour certaines expressions un peu lourdes qui doivent tenir, à mon sens, davantage de la traduction que du style de l'auteur qui est très fluide, jongle admirablement entre le ton intimiste des introspections et celui incisif des confrontations verbales, entre action, suspense et la paralysie de la peur. 



L'auteur nous ouvre les portes d'une série riche, fascinante et complexe, avec le destin d'un homme attachant, Gregor Reinhardt, sur fond d'enquête criminelle et avec une vue d'ensemble historique de tous les aspects du nazisme, de l'anéantissement des juifs, du combat contre le communisme et tous autres opposants au régime, de la traque des homosexuels et, bien entendu, les guerres intestines et le face à face avec les Alliés.



La suite? Avec un tel coup de cœur livresque, La maison pâle est déjà chargée sur ma tablette! Et vous saurez bientôt quel choix aura été celui de Gregor Reinhardt...
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La maison pâle

C’est la deuxième enquête de Gregor Reinhardt qui se retrouve à Sarajevo deux ans après les événements criminels de 1943. Depuis, il a été affecté aux Feldjaergerkorps, sorte de police militaire, et c’est dans ce cadre qu’il va enquêter sur la mort de soldats allemands. Le contexte est explosif : nous sommes en mars 1945 et les partisans de Tito encerclent Sarajevo. L’armée allemande va se replier et dans cette ambiance tendue, les oustachis vivent leurs dernières heures de pouvoir. Comme ils n’ont plus rien à perdre, arrestations et meurtres de civils se succèdent. Au cours de ses recherches, Reinhardt comprend que les meurtres des soldats allemands cachent des enjeux plus politiques. Des individus peu scrupuleux, prêts à tout pour s’enrichir, ont mis en place une combine pour aider des hommes à disparaître dans la nature pour échapper aux représailles. Que Reinhardt s’obstine à traquer inquiète beaucoup de monde.

J’ai bien aimé ce deuxième opus. L’intrigue est complexe mais plus ramassée dans le temps. Il y a une urgence tout au long de ce roman car les allemands ne peuvent rester plus longtemps à Sarajevo. Et ce que j’aimé, c’est la description de ces quelques jours en suspens où les oustachis, autrefois arrogants et sûrs de leurs droits, cherchent n’importe quelle solution pour s’échapper de la ville et ne pas tomber entre les mains des partisans. C’est une ambiance de fin de règne qui traverse le roman avec son lot de violences et de désespoirs. Seule la volonté de Reinhardt à comprendre ce qui se passe éclaire la noirceur de ce roman.

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La maison pâle

Non, Gregor Reinhardt n'a pas déserté à l'issue de son enquête ciblant le général Verhein (Cf L'homme de Berlin). Non, il n'a pas rejoint les anglais. C'eût été une trahison envers ce pays qu'il aime, qui est le sien, même s'il n'est pas en accord avec ceux qui le dirigent dans cette Seconde Guerre Mondiale qui n'en finit plus. Il reçoit même une distinction pour sa bravoure dans la retraite de Belgrade en Octobre 1944.



Et le voilà de retour à Sarajevo, dans les Balkans, sa situation chaotique, les guerres intestines face au conflit mondial, l'avancée des russes, la débâcle, le flux des réfugiés et de ceux qui aimeraient se faire oublier pour échapper à l'ordre nouveau qui s'amorce.



Reinhardt est transféré aux Feldjaegerkorps, pour mener une enquête sur des exécutions, des meurtres. Civils, militaires, partisans, hommes, femmes et enfants. Le mystère pourrait passer inaperçu parmi la somme devenue banale des décès quotidiens mais Reinhardt soupçonne une série de meurtres prémédités et organisés. Et le puzzle sera ardu à reconstituer en ces temps mouvementés.

La maison pâle est une référence à la Maison de la terreur, QG des oustachis sur les rives de la Miljacka, qui ont étendu leur répression par un nombre ahurissant d'exécutions sommaires assorties de tortures n'ayant rien à envier aux œuvres de la Gestapo quand ils ont senti le vent tourner en leur défaveur. 



J'ai eu plaisir à retrouver ce personnage tourmenté, obligé de survivre, écartelé entre ses valeurs personnelles et son appartenance au camp des nazis mais qui a décidé de reprendre sa vie en mains, malgré tous les dangers et les compromis nécessaires, en évitant toute compromission. Son travail de policier est son essence mais les circonstances et conditions de l'exercice de son travail l'oppressent.

Malgré tout, il est plus sûr de lui, volontaire et frondeur. Il fonce, notre Reinhardt, ne se laisse pas démonter, affronte le Mal sous toutes ses formes. Il tâtonne, rage de son travail de fourmi mais n'abandonne rien. 



Et si les progrès pour retrouver son estime de soi sont lents et sans cesse contrariés par les événements, on sent un homme plus fort et qui reste profondément humain par ces questionnements et surtout la peur qui lui colle à la peau. Il sait qu'il n'est pas seul, même si la trahison est omniprésente dans ses rangs et ceux de ses amis.



Nous recroisons également certains protagonistes du premier tome, avec plus ou moins de plaisir, mais affranchis de la perception de la complexité propre aux Balkans, entre croates, serbes, musulmans, juifs, catholiques, partisans, communistes et résistants. La situation de la Yougouslavie est très particulière et l'auteur a su retranscrire cette spécificité et cette instabilité extrême durant le chaos de la Seconde Guerre Mondiale.



Ajouté à cela une intrigue complexe autour de ce que les historiens appelleront plus tard les ratlines (filières d'exfiltration utilisées par les nazis et fascistes pour fuir l'Europe à la fin de la guerre), je ne vous cacherais pas qu'il faut apprivoiser la bête! La lecture est attentive pour ne pas perdre le fil mais là aussi, l'auteur a le talent de mêler action et réflexion, introspection et contexte historique. Nous avons plusieurs points de vue selon l'intervention d'un partisan comme Valter, d'un Oustachi, d'un nazi pur et dur ou d'un grec embarqué dans un bataillon disciplinaire allemand et nous vivons tout autant la "petite" histoire policière que la grande.



Ce roman, tout comme le premier, est dense, riche, complexe et formidablement bien mené et documenté. Et si quelques détails vous ont échappé au cours de la lecture, quelques notes en fin d'ouvrage mettent à niveau en perspective la vue d'ensemble historique.



De plus, une petite aventure amoureuse vient pimenter, si besoin était, l'action déjà bien trépidante et soutenue du roman! 



Encore un excellent moment passé en compagnie de Reinhardt et de son papa, Luke McCallin, et je recommande très vivement cette série aux fans d'Histoire car je me suis régalée, autant pour le côté purement historique que pour l'intrigue policière qui sont tous deux intiment liés. 



Et vous savez quoi? J'ai hâte de me plonger dans Les cendres de Berlin! Va-t-on quitter Sarajevo? Reinhardt va-t-il réussir à se sortir de son guêpier nazi? 
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La maison pâle

Sarajevo, 1944. C'est la fin pour les Allemands et leurs alliés, les Oustachis qui se livrent à d'innombrables violences. Les partisans sont sur le pied de guerre et se prépare à attaquer la ville.



Notre héros, Gregor Reinhart, muté dans les Feldjägerkops, une unité de police aux pouvoirs illimités , est envoyé à Sarajevo pour enquêter sur les meurtres de civils et de soldats allemands. Ils n'ont pas été tués lors de combats. Quelques-uns sont entièrement défigurés.



L'oppressante ambiance de cette période est bien présente dans cet excellent roman où, au-delà de l'action, nous suivons les pensées de Gregor Reinhart qui est un personnage très attachant et qui est révolté par tout le gâchis humain de cette guerre…



Un récit très prenant et plein d'intérêt historiqu
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L'homme de Berlin

Grégor Sebastian Reinhardt a 45 ans en ce printemps 1943, l'année ou tout bascule pour la Wehrmacht après le désastre de Stalingrad où son fils, nazi convaincu, a disparu.



Reinhardt fut un excellent flic à la Kripo de l'Alexanderplatz qu'il a intégré en 1919. Tombé en disgrâce après son double refus d'intégrer la Gestapo, il est désormais affecté à l'Abwehr, le service de renseignement de l'état-major allemand, en Bosnie. Il a certainement connu Bernie Günther (qui a deux ans de plus que lui) ou encore Richard Oppenheimer, ou même le jeune Gereon Rath. Et pourquoi pas aussi Frank Stave, en passant à Hambourg ? Tous ces héros qui aiment leur pays mais haïssent ce qu'il est devenu depuis la prise de pouvoir des nazis.



Sarajevo, début mai 1943. En marge de l'opération Schwarz destinée détruire les formations de partisans de Tito qui avaient réussi à s'échapper dans le Nord du Montenegro après l'opération Weiss au cours de la deuxième quinzaine de mars.

Il est essentiel pour les Allemands d'éliminer la menace des Partisans et de sécuriser leurs lignes de communication dans les Balkans face à la crainte d'un débarquement allié en Grèce ou sur la côte adriatique, après le repli de Rommel de Tunisie avec l'Afrika Corps.



Le Capitaine Reinhardt est saisi d'une double affaire criminelle : une superbe croate, journaliste, documentariste et photographe (imaginez un composé de Lee Miller et Leni Riefenstahl) travaillant pour la propagande allemande et accompagnant les troupes notamment en Russie vient d'être trouvée sauvagement poignardée dans sa villa. A côté d'elle, un officier de l'Abwehr, lui aussi tué d'une balle dans la tête. La plongée dans le noeud de vipères yougoslave va s'avérer particulièrement dangereuse. D'autant que Reinhardt va retrouver entre ses pattes un de ses anciens collègues corrompu et particulièrement toxique, et que les mobiles de ce carnage sont bien difficiles à cerner …



Comme toujours, l'investigation progresse avec peine dans les 300 premières pages, la pensée de Reinhardt trimballe une masse de contradictions, les différents services qui suivent l'armée allemande se détestent, la violence des factions politiques du pays soi-disant allié de l'Italie et de l'Allemagne est extrême : les oustachis croates au pouvoir massacrent allègrement des Serbes, les Juifs et les Gitans, les ferments des guerres futures sont déjà présents entre eux et les résistants royalistes tchetnicks, les Partisans communistes de Tito, et au milieu de tout ça les Musulmans. La poudrière des Balkans est déjà en implosion …



Ce premier tome des aventures de Gregor Reinhardt est particulièrement efficace, les scènes de combat d'une réalité étonnante, les personnages foisonnants et complexes … Bref, j'entame une nouvelle série allemande, avec une fois encore, un héros du bon côté.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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L'homme de Berlin

Gregor Reinhardt est un honnête homme. Officier de l'Abwer dans Sarajevo occupée, ancien combattant de la Première guerre mondiale, ancien officier de police à Berlin avant guerre, il est écoeuré par le nazisme,



Il enquête sur un double meurtre : ceux d'un officier allemand et d'une journaliste croate pro allemande.



Au-delà de l'intrigue, l'auteur nous décrit les pensées, les souffrances, les incompréhensions d'un Allemand face à la violence et à la bêtise du nazisme…



Le talent de Luke Mc Calin se manifeste au niveau de l'intrigue, des éléments historiques du récit, mais surtout au niveau psychologique de ses personnages.



Ce roman est une réussite.
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L'homme de Berlin

Un roman policier original du fait de son thème auquel nous sommes peu accoutumé. Les personnages ont une psychologie intéressante du fait de la diversité des traits de caractère.

Le héro, un officier de l'Abwehr à la personnalité instable, est appelé à enquêter sur la mort d'une jeune femme et d'un officier allemand assassinés dans un contexte trouble et qui s’avérera relativement pervers. De fil en aiguille, le brouillard environnant les faits se dissipe autour des personnages et des faits en débouchant sur une issue inattendue.

Force reste néanmoins de reconnaître que le cadre historique de ce roman est sulfureux: nazis, SS, oustachis, tchetniks. Ce qui induit une légère sensation de malaise dans cet univers.

Il importe toutefois de reconnaître la valeur des recherches historiques de l'auteur et l'efficacité de son style, précis jusque dans le moindre détail.

Un excellent moment de détente.
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L'homme de Berlin

Nous voilà plongés en plein cœur de la deuxième guerre mondiale dans la ville de Sarajevo en pleine tourmente. Gregor Reinhardt, policier allemand de grande réputation, doit trouver qui a assassiné une journaliste bosniaque renommée ainsi que l’homme qui l’accompagnait.

Une affaire qui nous entraîne dans les méandres historiques de la seconde guerre mondiale, dans un pays (la Bosnie) déchiré entre les différents courants politiques, les différences culturelles, l’occupation allemande.

Alors si vous n’êtes pas féru d’histoire ne vous frottez pas à cette lecture. Une intrigue complexe, un grand nombre de personnages, alliés au côté historique (lui aussi complexe) font que c’est assez ardu. C’est très enrichissant, surtout si comme moi, après avoir lu le livre j’ai pris le temps de lire quelques articles sur cette période. J’ai également consulté des cartes pour me rendre compte du périple parcouru par l’enquêteur Reinhardt.

Un livre que j’ai apprécié mais que j’ai mis beaucoup plus de temps que d’habitude à lire pour un livre de 600 pages (format poche).

Ce ne fût pas une lecture « détente » comme d’habitude mais elle fût toutefois appréciée.

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Conspiration

Gregor Reinhardt le héros récurrent de Luke McCallin c est un peu le Bernie Gunther de Philip Kerr .Comme lui c'est un policier Allemand qui mène des enquêtes pendant la guerre .

Ici c 'est en 1918 où un soldat communiste placé sous les ordres de Reinhardt est suspecté d' avoir commis un attentat contre des officiers de son camp .

Mieux vaut être persévérant pour venir à bout des 600 pages car on peut être vite un peu perdu dés les premiers chapitres par la présence de nombreux personnages mais aussi et surtout se décourager devant la longueur de l enquête qui s' avère bien laborieuse .

Le contexte historique reste intéressant notamment avec l évocation d'un épisode moins connu du conflit :La participation aux combats sur le sol Français de troupes envoyées par la Russie Impériale .
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Les cendres de Berlin

Début 1947, Berlin, secteur américain. Deux cadavres sont découverts dans un immeuble éventré où vivent chichement quelques familles. Reinhardt est sur la scène de crime. Une importante réforme de la police a eu lieu en octobre 1946 et progressivement des services de police se mettent en place mais dépendent encore beaucoup des forces d’occupation. Leurs moyens sont encore limités mais déjà efficaces par exemple en matière de médecine légale. Reinhardt est inspecteur à la division de Schöneberg. L’identification des cadavres s’annonce difficile, une seule certitude, une des deux victimes est un ancien militaire allemand.



Dans les pays anglo-saxons les titres de la série Gregor Reinhardt ont été salués pour leurs qualités historiques. C’est compréhensible tellement « Les cendres de Berlin » fourmillent d’informations habillement distillées au lecteur. Il y a tout ce qui concerne l’organisation administrative de Berlin dans les secteurs d’occupation, l’influence des américains et des soviétiques qui avancent leurs pions dans l’ébauche de reconstruction d’un Etat allemand.



Berlin est en ruine, la population manque de tout. Des gamins orphelins tentent de survivre en chapardant et parfois en se livrant à des trafics. Les soldats de la Wehrmacht sont peu à peu libérés des camps de prisonniers ( c’est le cas de son fils Friedrich qui a combattu sur le front de l’Est ). Ces retours ne se passent pas sans poser de nombreux problèmes. C’est un des points sur lequel Luke McCallin base son récit. Ces militaires allemands doivent tout d’abord obtenir un certificat de dénazification, les archives de la SS et du Parti nazi détenus par les alliés au Centre de documentation de Berlin renseignaient sur les activités autrefois légales et illégales après-guerre. Le retour à la vie civile des anciens militaires est difficile; même sans passé fasciste, ils se retrouvent rejetés par les civils allemands. Ils se réfugient dans la solidarité, la fraternité et l’entraide entre anciens compagnons d’arme alors que les alliés leur interdisent de se rassembler et de se réunir. Gregor Reinhardt n’échappe pas à ce sentiment de défiance et souffre de ne pas pouvoir être l’homme qu’il voudrait être. Cet aspect psychologique est pertinent et ses conséquences jalonnent l’enquête.



Le contexte historique rythme les investigations de l’inspecteur Rheinhardt, que ce soit les relations entre américains et soviétiques qui deviennent vite rivalités notamment pour s’octroyer la collaboration des savants allemands ou le traumatisme des allemands ayant vécu deux fois les déchirements de deux défaites militaires ( Première et Seconde Guerre mondiale ).



Luke McCallin annonce à la fin de ce roman qu’il ne poursuivra pas le récit de la vie de Gregor Reinhardt au-delà de 1947. Mais son passé de combattant de la Première Guerre mondiale est une source passionnante d’inspiration pour l’auteur. Les lecteurs devraient donc retrouver Gregor Reinhardt prochainement …



Luke McCALLIN – Les cendres de Berlin, titre original « The ashes of Berlin », Angleterre 2016, traduit de l’anglais par Nicolas Zeimet pour les Éditions du Toucan, parution avril 2018. ISBN 978-2-81000-817-9
Lien : http://mille-et-une-feuilles..
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L'homme de Berlin

En lisant ce livre on ne peut que le comparer aux romans de Bernie Gunther et ...il ne faut pas. Si les personnages partagent la même détestation du pouvoir nazi, la même époque, le même métier soldat-policier, on sent chez Gregor Reinhardt une douleur forte ainsi qu'une envie quand même de s'attacher aux autres même si le contexte (Saravejo sous la seconde guerre) ne s'y prête que peu alors que Gunther est réellement blasé. Le contexte historique est riche, semé d'embuches, on connait hélas le devenir de cette ville cosmopolite, et ambigue. Je trouve que l'auteur s'en sort pas trop mal en dépit des longueurs, des retournements de situation à n'en plus finir et de quelques jugements péremptoires voire caricaturaux sur certains personnages.

On s'attache au personnage malgré ses lâchetés, on a envie de le suivre dans sa "nouvelle" vie à la fin de ce tome 1.

Bonne histoire à suivre.

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