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Critiques de Maïa Mazaurette (207)
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Péchés Mignons, Tome 3 : Garce Attack !

Sondage YouGov pour Happn, site de rencontres: augmentation de relations sexuelles de 5 à 7. Réponse du gouvernement : couvre-feu à 18h...





"Chaude comme la braise":

Clara, une rousse flamboyante tout feu-tout flamme, n'a pas eu son calendrier des pompiers, cette année. Elle fait carboniser sa poêle et ouvre la fenêtre, afin d'attirer un pompier, avec sa grosse... lance à incendie.

Problème : sa voisine à eu la même idée. Surenchère des 2 filles, avec soutien-gorge ouvert et pose coquine... jusqu'à ce qu'une 3ème déclare un vrai incendie...

-"La salope, elle nous a cramées..."





Maïa Mazeaurette, Sexperte ("La revanche du clitoris", chez La Musardine et "Nos amis, les Hommes") est au scénario pour Arthur de Pins. Elle porte un regard tendre et coquin sur les célibattantes.





"Je te kiffe, mais seulement à l'intérieur":

Le garçon est un peu timide ou réservé".Le tout est de le rassurer, ensuite il révélera le mâle torride qui est en lui."

Le garçon parle de la réputation de Clara, au bureau, qui lui fait peur...

#MeToo et BalanceTonPorc ont compliqué les relations de séduction. 61% des femmes avouent être obligées de faire le premier pas. Trop compliqué, pour les mecs qui n'y comprennent plus rien!





"Le meilleur ami de la femme":

Tatie demande à Clara de lui garder son chien, Nelson.

-" Je te garde, ça ne veut pas dire "je joue avec toi", ni " je te gratouille le ventre", pigé?

Et rentre cette langue, c'est dégueu..."

Soudain, Clara devient toute rouge en faisant le rapport avec une gâterie (car elle est seule un samedi), Nelson et sa...langue.





Un album au...poil. Les filles sont girondes et sexys, et c'est péché de ne pas lire la BD.

"Ne la laisse pas tomber.

Elle est si fragile

Être une femme libérée

Tu sais, c'est pas si facile"

Cookie Dingler.
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Dehors les chiens, les infidèles

La 1ère partie du roman nous présente les Quêteurs et leur Quête :

- Spérance Monastère, Guide

- Astasie Abélard d’Abbhaye, Inquisitrice

- Cyphérien des Trois Familles, garant royal

- Lièpre Lardeon, sentinelle

- Vaast, espion

L’auteure donne le ton d’entrée de jeu : nous découvrons les protagonistes et leur recherche de l’Etoile du Matin en train de torturer un érudit au sein de la forteresse de leurs ennemis jurés. Du début à la fin cela sera sombre, violent et amoral !

Amis lecteurs, amies lectrices, bienvenus dans un univers de Dark Fantasy de bon aloi et de bonne facture.

Et comme on aborde des sujets assez sérieux, difficile de ne pas identifier une filiation avec Michael Moorcock tant on sent le parfum des aventures du Champion Eternel (on possède en France de beaux héritiers de Moorcock, profitons-en !)

Ah ça, ici on connait ses classiques (en témoigne la science des scansions qui rappelle la Voix du Bene Gesserit).

Et si uchronie il y a, certains indices laissent à penser qu’elle a eu lieu à la Renaissance (ou au Siècle des Lumières).

Notez aussi que Maïa est suffisamment espiègle pour nous spoiler le roman avec le naming ! blink







Depuis la défaite de Galaad et la perte de l’Etoile du Matin, le monde est non seulement plongé dans l’obscurité, mais en plus divisé entre Auristelle, monarchie féodale et théocratique mélangeant allégrement christianisme et aryanisme, et l’Occidan noir, dictature sataniste qui ne respecte rien d’autre que la loi du plus fort. C’est la Guerre Froide entre les deux grandes puissances d’un univers déserté par la lumière du soleil donc par le Lumière de Dieu, qui semblent aussi avoir maille à partir avec diverses factions (cannibales, païens, Sans-Dieu…)

Ici l’ambiance post-apo est évidente : avec ses mutants honnis et ses chevaliers de la pureté génétique, difficile de ne pas penser aux "Chroniques d’Hawkmoon". Mais il existe une parenté plus large avec les autres cycles consacrés à un Moyen-âge post-apocalyptique : le "Livre du second soleil de Teur" de Gene Wolfe (un cycle référence mais plutôt difficile d’accès), "Hordes" de Laurent Genefort ou plus récemment "L’Empire brisé" de Mark Lawrence…

Il existe aussi peut-être une parenté avec "La Horde du Contrevent" d’Alain Damiasio, tout du moins pour le côté quête absurde, car on dresse des enfants, parfois de manière particulièrement cruelle, à tenir un rôle bien spécifique dans un groupe pour accomplir une quête qui ne doit surtout pas aboutir…

Mais on peut facilement remplacer l’ambiance post-apo par les gastes terres et les royaumes de malédiction des légendes arthuriennes. On peut tout de suite penser à la noirceur et à la désespérance de la 2e partie de l’"Excalibur" de John Boorman.

On veut à tout prix récupérer l’objet sacré pour mettre fin à la guerre et à la misère, mais on échoue par orgueil, par colère, par envie, par jalousie… (sans parler de ceux qui ne veulent pas que les choses changent car ils en tirent profit)

Seuls les nouveaux Perceval emplis de doutes et pas de certitudes ont une chance d’obtenir le pardon des cieux.

Et le Graal tant convoité tient certes de l’Excalibur prise au piège de son rocher ou de son lac, mais aussi du Siège Périlleux : celui qui n’est digne des cieux doit s’attendre à subir de courroux de Dieu.

Car au final Dieu est bien à l’œuvre à travers une série de miracles (il faudra attendre la révélation de l’identité du messie pour assembler les pièces du puzzle divin), mais peut-être aussi le Diable pour qui sait lire entre les lignes…







Une véritable Quête du Graal donc, mais d’abord et surtout une critique féroce de la manipulation de la religion par des animaux politiques sans foi ni loi qui finissent par croire à leur propres mensonges (ni le Cardinal d’Auristelle ni l’Antépape de l’Occidan noir ne veulent d’un retour de la Lumière et des jours meilleurs, car plus les masses souffrent et plus elles se tournent vers l’opium du peuple qui leur assure encore plus de pouvoir).

Toute religion porte en elle les graines d’un possible totalitarisme, et c’est encore sans doute encore plus vrai du christianisme médiéval. Ici associé à des références nationales-socialistes subtilement disséminées à travers le roman, on sent glisser Auristelle vers une forme de nazisme moyenâgeux qu’on du connaître et subir les peuples des rivages de la Mer Baltique. Et puis fatalement vu le sujet une réflexion pertinente sur le fanatisme et l’intégrisme qui renvoie dos à dos tout le monde, les bourreaux comme les victimes.

Les derniers chapitres abordent des thématiques politiques mine de rien intéressantes car assez actuelles :

- des religieux prêts à tous les reniements plutôt que de se remettre en cause pour ne pas assumer leurs manipulations

- des aristocrates terrifiés par le changement au point d’œuvrer à la poursuite de la lente agonie du monde

- des révolutionnaires tentés par le radicalisme quittes à devenir encore pire que leurs propres bourreaux

La manière dont le chef putschiste enchaîne quelques citations politiques bien connues dans le dénouement est assez éloquente… On retrouve le cynisme à la fois flamboyant et pragmatique d’un Nicholas Machiavel, expert en jeux de pouvoir s’il en est !





Pas mal de trucs empêchent l’auteur d’aller titiller les plus grands, mais en fait tout se résume à 1 seul gros bémols : c’est trop court, c’est trop rapide. La 1ère partie qui présente l’univers et les personnages, ne fait qu’une centaine de pages alors même qu’elle fait la part belle à l’action. La traditionnelle phase dite d’exposition est presque une cavale permanente, or c’est là qu’on aurait pu prendre son temps pour bien exposer les enjeux, développer le background et approfondir les personnages.

- on se concentre sur la rivalité et la confrontation entre Auristelle / Occidan Noir sans vraiment savoir comment les 2 civilisations fonctionnent en interne, l’une vis-à-vis de l’autre, et les 2 face au reste du monde. Et on n’en sait pas guère plus les païens, les sans-Dieu, les cannibales et les mutants pourtant au cœur du roman…



- niveaux personnages le lien entre Astasie et Vaast reste nébuleux (WTF cette histoire de dentition sciemment refaite ?)

- certains points des intrigues et des complots ne sont pas très clairs (quelques lignes auraient suffi à dissiper le brouillard)



- le personnage de Février, qui prend au fil des pages de plus en plus d’importance, déboule un peu de nulle part

- l’équilibre politique de la cour d’Auristelle n’est pas super clair non plus

Du coup tout ce qui passe dans la 2e partie fait précipité et l’évolution des personnages sonne un peu faux :



A ce jeu là par contre Astasie est vraiment bien campée !

Une pucelle qui associe aristocratisme puant et fanatisme religieux… Le Seigneur l’a choisie, c’est sûr, les autres n’existent que pour la servir ou être châtiés. Bref une connasse intégriste qui se croit au-dessus du commun des mortels (souvenez de la Farnese de Vandimion dans la saga Berserk de Kentaro Miura) : on la suit jusqu’au bout sa folie narcissico-religieuse et on assiste à sa chute libre vers l’apothéose dans la 2e partie





Bref un roman de Dark Fantasy trop court mais très bon. C’est fort dommage que Maïa Mazaurette ait si peu œuvré dans les littératures de l’imaginaire. Elle a tout d’une grande et s’il elle revient un jour à la SFFF je la suivrais très volontiers dans ses univers !





PS :

Certains rageux ailleurs sur la Toile on pesté contre d’intolérables coquilles. Du coup je les ai comptées et au final il y a en 2 en 300 pages. Si cela suffit à gâcher la lecture, il faut arrêter de lire...

Certains ont aussi pester contre la froideur et/ou la noirceur d’un univers de Dark Fantasy, et le manque de sympathie dégagé par un personnage conçu pour être le plus antipathique possible… Dois-je expliquer ce qui ne va pas là-dedans ?
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Anthologie des Imaginales 2009 : Rois & Cap..

Je m’attaque enfin aux anthologies des Imaginales d’Épinal, régulières occasions de découvrir ou d’approfondir, par des nouvelles, les univers fantastiques imaginés par quelques-uns des meilleurs auteurs francophones en la matière. Stéphanie lance cette initiative pour les Imaginales 2009 avec le thème « Rois et capitaines », deux figures caractéristiques des récits de fantasy. Le but est ici de mettre en balance deux figures d’autorité et de commandement hiérarchique, les rois et les capitaines, et de considérer leurs interactions dans des univers de fantasy particulièrement divers au vu du sommaire proposé. La majorité des auteurs ont alors opté pour de la fantasy historique, soit comme grande inspiration soit comme véritable toile de fond pour leur nouvelle.



Jean-Philippe Jaworski, l’écrivain lorrain auréolé cette année-là du titre de « coup de cœur des Imaginales » et vainqueur du Prix Imaginales du roman francophone pour son premier roman Gagner la guerre, ouvre cette anthologie de bien belle façon en nous délivrant une nouvelle se déroulant dans le même univers que ce roman-ci et qui aurait pu également se situer dans son recueil Janua Vera. « Montefellòne » est la proie d’un siège dévastateur où se joue sûrement un moment important de la Guerre des Six-Duchés. L’issue vient amèrement conclure notre vision de la relation entre un jeune roi inconsidéré et son fidèle capitaine.

Rachel Tanner, quant à elle, tient à nous narrer l’histoire de « La Damoiselle et le roitelet », où elle s’inspire largement de la destinée de notre Pucelle nationale, Jeanne d’Arc, et de son cher roi, Charles VII, pour raconter une courte épopée guerrière pour son héroïne Catherine. C’est l’occasion pour elle de puiser dans sa connaissance historique du XVe siècle français tout en incorporant la difficile relation entre un roi faible et une capitaine courageuse.

Nous retrouvons ensuite le couple d’écrivains Claire et Robert Belmas, plus habitués à la science-fiction, misent fortement sur des inspirations celtiques pour nous plonger dans une Bretagne féérique mais violente, alors que le roi Artus est mort et que son royaume en proie aux pires tourments, tant guerriers que magiques. Par des chapitres très courts, nous suivons Florée qui, à la fleur de l’âge, fut violemment déflorée, et qui veut devenir capitanea sous l’enseignement du seigneur Bohor. Sa destinée semble alors la porter « Dans la main de l’orage ».

Maïa Mazaurette préfère tourner en ridicule la relation roi-capitaine dans « Sacre » où le très jeune roi Louis est continuellement accompagné de son capitaine Jones, alors qu’Avignon, défendue par sa mère Blanche de Castille, est assiégée par les Albigeois. Dans ce récit largement tendancieux, l’auteur nous narre la découverte du corps adolescent avec juste ce qu’il faut de pensées douteuses et de désirs inavoués. Elle maîtrise parfaitement son sujet et ses sous-entendus.

La glace qui chante, le froid qui prend aux tripes et le désespoir qui envahit esprits, Lionel Davoust opte pour un environnement hostile pour « L’impassible Armada ». Nous suivons une flotte en perdition face à des pirates tout aussi mal en point. L’amour de l’océan et de ses dangers conduit à des dérives meurtrières, mais belles avant tout, autant que le récit de Lionel Davoust.

Avec son décalage habituel, Catherine Dufour nous présente « Le Prince aux pucelles ». Atypique mais chevaleresque de temps en temps, celui-ci porte l’histoire à bout de bras, tout comme ses convictions. Que vaut la fadeur des plus belles entreprises devant la cruauté du quotidien ? C’est un petit peu le paradoxe de ce personnage censé être stéréotypé.

Thomas Day nous livre avec « La Reine sans nom » un récit mortifère, sombre et plutôt triste. L’écriture charismatique de l’auteur de L’Instinct de l’équarisseur et de Sept secondes pour devenir un aigle vaut toujours le détour évidemment, d’autant qu’il opte ici pour du concis, du « court mais probant ». C’est à la fois beau et pesant dès les premiers mots, rythmé et ciselé comme peu de novellistes savent le faire.

Armand Cabasson nous enjoint à suivre un chemin plus tortueux dans les steppes médiévales des peuples russes et ukrainiens. Devant l’assaut des Mongols, Mikhail se retrouve à battre la campagne pour rameuter des alliés, mais aussi pour se recentrer sur ses propres croyances, mises à mal par la situation dantesque et l’émergence d’un « Serpent-Bélier » bien mystérieux. Les religions locales et l’art de la guerre au Moyen Âge sont à l’honneur ici, dans cette longue nouvelle empreinte d’une violence sèche qui réduit la chute à un moment particulièrement rude mais tout aussi marquant.

Pierre Bordage, lui, nous emmène plutôt « Dans le cœur de l’Aaran » (ou plutôt Aaran, au vu de l’orthographe utilisée dans la nouvelle elle-même) au court du récit d’un vieux loup de mer au sujet d’une expédition à la recherche de « l’esgasse », créature fantastique aux pouvoirs bien étranges. Contre vents et marées, la ruée finale se veut à la fois mystérieuse et lançant la place à notre imagination.

Suivre les aventures rocambolesques de Cyrano et d’Artagnan sur la Lune, ça vous dit ? Tant mieux, car c’est du fameux Johan Héliot que nous trouvons perché « Au plus élevé Trône du monde ». Avec ses nombreuses références littéraires et historiques, il nous emmène dans un solide monde rabelaisien à tendance rostandienne. Dans ce contexte qui fleure bon le « cape et d’épée », les forts liens entre la Terre et la Lune renvoient à tellement d’idées romanesques qu’on se laisse facilement porter par cette petite histoire bien conclue. Les habitués de Johan Héliot seront servis à coup sûr.

Seul « petit nouveau » à participer à cette anthologie, Julien d’Hem s’en sort plutôt bien avec « Le Crépuscule de l’Ours ». Par un onirisme fou, nous revivons les souvenirs de ce capitaine-mercenaire, l’Ours, ayant vécu quantité de batailles ardues. Arrivé à la fin de sa carrière, il en revoit quelques-unes alors qu’il aborde un duel sanglant avec un jeune guerrier défendant sa cité.

Nous terminons cette anthologie avec une autre nouvelle pleine d’onirisme. Laurent Kloetzer parcourt pendant « L’Orage » les rêveries, rarement solitaires, de son héros fétiche, Jaël de Kherdan, déjà largement aperçu dans Mémoire vagabonde. On se perd dans son esprit tourmenté de toutes parts par ses anciennes et prochaines conquêtes, par ses précédentes et futures hantises.



La première anthologie des Imaginales comprend donc un « casting all-star » au sein de l’imaginaire français et c’est ce qui fait sa force, puisqu’en explorant des univers très variés, nous ne restons pas toujours sur la même idée de relations entre les figures du roi et du capitaine. Certains auteurs comme Pierre Bordage ou bien Armand Cabasson, et même Laurent Kloetzer, passent quand même à quelques encablures du thème « Rois et Capitaines », mais c’est finalement leur univers qui charme l’imaginaire du lecteur.



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Péchés Mignons, Tome 3 : Garce Attack !

Clara vient de se faire larguer par Arthur, mais peu importe, elle ne compte pas s'endormir sur ses lauriers. Bien au contraire! La chasse à l'homme est ouverte et tous les prétextes sont bons pour les attirer dans son lit. Elle ira même jusqu'à provoquer un mini-incendie chez elle pour pouvoir voir débarquer les pompiers, noter son numéro de portable dans les toilettes pour aguicher les collègues, tenter l'expérience avec une star du porno, s'occuper personnellement des entretiens d'embauche avec les petits jeunes, draguer en boîte avec les copines pour savoir laquelle d'entre elles a le plus de sex appeal et même prendre des cours avec un sexcoach pour travailler correctement ses muscles... Et tant pis si cela ne marche pas à tous les coups, elle s'offrira le dernier sextoy à la mode!



Arthur de Pins, accompagné de Maïa Mazaurette, nous offre un troisième album où, cette fois, c'est Clara qui prend le pouvoir. Tous les coups sont permis pour aguicher le beau mâle! Beaucoup plus axé sur le sexe ou l'avidité, cet opus est aussi moins drôle et moins touchant. L'on a évidemment beaucoup plus de mal à se reconnaître dans le personnage de Clara, qui est loin d'être représentatif de la gente féminine. Même si certaines scénettes prêtent à sourire, l'ensemble paraît un peu caricatural. Il n'en reste pas moins que l'on est entraîné dans les délires de Clara, surtout que le dessin est, comme les tomes précédents, un véritable régal pour les yeux, toujours aussi énergique, avec des femmes aux formes généreuses.



Pêchés mignons, Garce attack... chaud devant!
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Le sexe selon Maïa

Peut-on parler de sexe en évitant à la fois les clichés, les idées reçues, les injonctions et les tabous ?

Oui il suffit de confier la plume à Maïa Mazaurette, sexperte (oui ça se dit, elle est spécialiste des sujets liés à la sexualité et étudie le domaine avec autant de méthode et de sérieux qu'un sociologue la sociologie) et chroniqueuse du journal Le Monde.

Dans Le sexe selon Maïa, elle reprend ses meilleurs articles enrichis par les illustrations de Charlotte Molas.



Elle répond à des questions aussi variées que Faut il être mince pour coucher ? Le vagin parfait est il souhaitable ? et passe au crible les codes de la sexualité qui ont changé.

Maïa Mazaurette ne porte aucun jugement même sur les pratiques les moins courantes, elle nous rappelle que certaines choses appréhendées comme naturelles sont en fait culturelles.

En analysant nos pratiques sexuelles débarrassées des vieilles culpabilités et du prisme normal/pas normal, elle peint un monde sexuel joyeux, décomplexée et ludique.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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69

Ce n'est pas la première fois que les éditions ActuSF proposent aux lecteurs une anthologie de leur cru rassemblant certaines des plumes les plus en vogue du moment au sein des littératures de l'imaginaire, et c'est à cette initiative que l'on doit la parution de ce « 69 ». Un titre évocateur qui laisse peu de doute quant au thème abordé : la sexualité. A travers les récits de douze auteurs, l'ouvrage se propose donc de réveiller nos sens en nous dévoilant quelques unes des nombreuses facettes que peut prendre l'érotisme. L'idée est intéressante et si l'ensemble de l'anthologie se lit sans déplaisir on pourrait toutefois regretter la façon dont est abordé le thème par la plupart des auteurs. Car si la sexualité est certes omniprésente, elle apparaît rarement sous un jour favorable. Torture pour l’héroïne battue de Stéphane Beauverger (Eddy Merckx n'est jamais allé à Vérone), objet de dégoût pour celle de Daylon, utilisée en tant que sextoys (Misvirginity), ou encore simple moyen d'obtenir vengeance et réparation chez Charlotte Bousquet (Les métamorphoses d'une martyre), l'acte sexuel n'est guère présenté sous son meilleur aspect dans la plupart des nouvelles, ce qui malheureusement dessert un peu le propos de l'anthologie. Il n'y a guère que chez Joëlle Wintrebert et Virigine Bétruger que la sexualité acquière un rôle positif, que ce soit parce qu'elle contribue enfin à l'épanouissement (Camélions), ou parce que rien que le fait d'en parler permet de mettre la mort à distance (Descente).



Certains textes valent malgré tout qu'on s'y intéresse. Parmi mes favoris figure sans surprise celui de Mélanie Fazi, auteur pour laquelle j'ai une affection toute particulière et dont j'apprécie toujours la poésie et la subtilité. « Miroir de porcelaine » ne fait pas exception à la règle et on retrouve là encore un thème cher à l'auteur : l'art. Une nouvelle pleine de mélancolie mais aussi de sensualité. Pari également réussi pour Jean-Marc Ligny qui choisit de mettre en scène dans « Vestiges de l'amour » une des créatures surnaturelles les plus érotiques qu'y soit : les succubes. Une histoire glaçante consacrée à la descente aux Enfers d'un jeune couple devenu la proie de l'une de ses sublimes mais terribles sangsues. Maïa Mazaurette nous propose elle aussi un très bon texte basé sur une idée originale (Saturnales). Le lecteur y découvre un univers futuriste dans lequel, tous les problèmes de l’humanité ayant été supprimé, le sexe est devenu la priorité. C'est notamment le cas pour les jeunes couples pour qui rien n'est plus important que de réussir leur nuit de noce et de rapporter à leur famille et amis la vidéo de leurs magnifiques ébats. Installés dans une suite de l'hôtel Honey Moon, deux amant vont toutefois décider de tenter l'expérience folle de se découvrir sans tous les artifices ou stimulateurs traditionnellement proposés et de faire « l'amour à l'ancienne ». Un récit tour à tour drôle ou nostalgique au ton très cru mais paradoxalement dépourvu de tout érotisme.



Avec « 69 » les éditions ActuSF nous offrent encore une fois une anthologie divertissante qui a le mérite de nous faire découvrir un bon nombre d'auteurs. Dommage toutefois que la majorité des nouvelles n'abordent pas le thème de l'érotisme ou de la sexualité de façon un peu plus variée et surtout plus enjouée.
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La coureuse

Maïa change de partenaires environ tous les deux ans, et son histoire avec un allemand n'échappe pas à la règle. Elle le largue avec quelques phrases de cinéma pour se consacrer à sa nouvelle obsession du moment, Morten, un jeune entrepreneur danois. En pleine réussite sociale, ce dernier exige que sa compagne soit aussi parfaite que lui. Il arrache lambeau par lambeau tout ce qui fait la personnalité de Maïa pour les remplacer par ce qu'il souhaite. Les critiques ne manquent jamais : trop grosse, trop française, mauvaise odeur de front (!), …



Curieux personnage que celui dépeint par Maïa : d'un côté, elle n'hésite pas à mettre en pièce par jeu tous les hommes qui semblent s'intéresser à elle, avec toute l'expérience accumulée par des centaines d'articles scientifiques de sexologie ; d'un autre côté, elle renonce à tout ce qu'elle est pour séduire un homme qui n'aime qu'une fausse image d'elle, dans le but d'obtenir une vie qui ne lui convient absolument pas. Difficile de faire plus contradictoire.



Le roman offre une vision assez triste et désespérante de l'amour : à force d'hésiter entre une liberté sexuelle totale et une monogamie classique, l'héroïne n'obtient ni l'un ni l'autre et passe son temps dans des relations où tout est froid et calculé.
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L'o10ssée

Quoi de meilleur, lorsque l'on ne connaît pas trop la science-fiction ni même les plus grands auteurs qui appartiennent à ce monde que de lire une petite anthologie histoire de se faire une idée ? Même si cette dernière est loin d'être exhaustive, elle m'a permis de découvrir certains auteurs vers lesquels j'ai envie de me tourner un peu plus. Certains de ces romanciers m'étaient simplement connu de noms, alors que d'autres m'étaient complètement inconnus et cela m'a permis de me faire une petite idée. C'est donc une superbe idée de la part des éditions "Folio SF" que d'avoir édite cet ouvrage en 2010, à l'occasion des 10 ans de la série. Il était alors offert à tout lecteur achetant deux ouvrages de la dite collection mais si il s'est retrouvé entre mes mains, c'est complètement par hasard puisqu'il s'agit d'un ami qui m'en a fait cadeau.



Bref, plongeons-nous un peu dans ce monde qui nous dépasse, qui dépasse l'entendement et tout ce qu'il est possible d'imaginer : celui de la science-fiction. Dans cet ouvrage se retrouvent réunies dix nouvelles qui n'ont absolument aucun rapport les unes avec les autres si ce n'est celui d'aborder des sujets tout droit sortis, soit de nos pires cauchemars, soit d'un futur que, nous, en tant qu'êtres humains, ne connaîtront probablement jamais. L'univers extraterrestre y trouve bien entendu sa place mais ce n'est pas le seul. Mary Gentle, Jean-Philippe Jaworski, Philippe K.Dick, Maïa Mazaurette, Christopher Priest, Thomas Day, Robert Silverberg, Ray Bradbury, Stéphane Beauverger et Robert Charles Wilson..voilà les noms des auteurs dont vous trouverez une nouvelle représentée dans ce recueil et qui doivent vraisemblablement parler à tous les passionnés de SF. Pour ma part, je dois avouer que je n'en connaissais même pas la moitié (à part les plus connus d'entre eux et encore) et ce que j'ai apprécié, c'est qu'à chaque début de nouvelle se trouvait une courte présentation de l'auteur tout comme à chaque fin, une brève bibliographie de ce dernier. Cela m'a permis de compléter un peu mon pense-bête. Nouvelles inédites pour la plupart, d'autres retranscrites à cette occasion, celles-ci sont complétées par de courts textes (sortes d'interludes) d'autres auteurs qui ne sont pas des familiers de ce genre d'écriture et qui ont pourtant accepté de jouer le jeu en acceptant d'écrire un court texte sur le sujet.



Je crois, pour en revenir au contenu du livre en lui-même que la nouvelle qui m'a le plus plue est celle intitulée "Éthologie du tigre" de Thomas Day où le narrateur enquête sur la mystérieuse découverte de trois cranes de bébés tigres disposés de manière trop appliquée pour qu'elle soit simplement due à la disposition qu'aurait pu en faire un simple animal...à moins qu'il ne s'agisse pas d'un simple animal ou que la raison se trouve ailleurs encore ! Qui sait, dans le monde su surnaturel et de l'étrange, tout est possible et envisageable puisqu'il s'agit justement d'un monde où il n'y a pas de limites...



Un ouvrage que je ne peux que recommander à tous les férus de science-fiction et à tous les autres, pas simple curiosité !
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L'o10ssée

En 2010, une anthologie a été publiée et gracieusement offerte aux lecteurs par Folio SF pour fêter l'anniversaire de leur dix ans d'existence. L'ouvrage réunit dix nouvelles de dix auteurs phares publiés ces dernières années par la collection, aussi bien des Français (Stéphane Beauverger, Thomas Day, Jean-Philippe Jaworski...), que des étrangers (Philipp K. Dick, Christopher Priest, Robert Silverberg...). Les noms inscrits au sommaire sont prestigieux et laissent présager d'une certaine qualité qui est bel et bien au rendez-vous pour la plupart des textes qui permettront sans doute aux lecteurs peu familiers de ces auteurs de se faire une idée plus précise de leur style et de leurs sujets de prédilection. En ce qui me concerne, les nouvelles signées par ces auteurs érigés aujourd'hui au statut de référence ne sont pas nécessairement celles qui m'auront le plus enthousiasmée (je pense notamment à « La bétonnière à mafiosi » de Ray Bradbury qui nous propose une drôle de réflexion sur le voyage temporel et l’œuvre inachevée de Scott Fitzgerlad ; ou encore à « Vestige » de Christopher Priest, texte pourtant chargé d'une certaine émotion mais à laquelle je suis malgré restée totalement hermétique).



Sans grande surprise, les nouvelles qui m'ont le plus séduites sont celles d'auteurs pour lesquels j'avais déjà une affection particulière, à commencer par Jean-Philippe Jaworski qui nous offre avec « Kenningar » un texte épique mettant en scène la curieuse rivalité opposant un guerrier viking et un barde. Maïa Mazaurette fait elle aussi mouche avec « Chronos », nouvelle cruelle dans laquelle l'auteur aborde le sujet de la jeunesse éternelle et de la nécessité pour les vedettes d'aujourd'hui de paraître éternellement fraîches et belles. Mais à quel prix... ? Belle réussite également que l'« Éthologie du Tigre », nouvelle de Thomas Day depuis parue dans le recueil « Sept secondes pour devenir un aigle » et qui nous fait nous interroger sur la survie de notre monde et de la nature tels que nous les connaissons actuellement. J'ai également spécialement apprécié « Passagers » de Robert Silverberg qui nous dépeint une société paralysée par la présence d’entités extraterrestres possédant la capacité de s'introduire dans le corps et l'esprit de n'importe quel mortel, sans lui laisser ensuite aucun souvenir de ce qui a pu lui arriver ou de ce qu'il a pu faire durant tout le temps de la « possession ». La fin est particulièrement saisissante.



Une anthologie qui célèbre avec succès le travail d'édition réalisé depuis 2000 par la collection Folio SF qui aura permis la publication en format poche de nombreux ouvrages de référence dans le monde des littératures de l’imaginaire. C'est également l'occasion de découvrir un certain nombre de textes inédits d'auteurs d'ordinaire assez discrets (Mary Gentle, Stephan Beauverger...) que l'on retrouve avec grand plaisir. Longue vie à Folio SF !
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Sortir du trou et échapper à notre vision étriquée ..

Un joli double livre, « Sortir du trou », et « Lever la tête » l’un à l’endroit et l’autre à l’envers comme un 69, qui se contrastent par les couleurs du fond et du titre tel le yin et le yang. Tel l’absurde de notre monde d’humains versus ce que devrait être notre monde d’humains.



Ce qui m’a en premier lieu marqué dans Sortir du trou est qu’environ 469 fois, le mot trou et ses déclinaisons ont été dites en 179 pages.



Mais à part cela, Maïa Mazaurette nous explique que notre culture du XXIe siècle est de pire en pire sur la condition féminine : ça commence par l’éducation, la sexualité, le commerce du corps des femmes et ne pas se sentir en sécurité à tout moment de leur vie.



En premier lieu ce manque d’éducation qui est encore imprégné de cette mentalité catho-rétro qui fait qu’on reste dans l’ignorance, et qui si on cherche à apprendre par soi-même on est perdu, puisque nous sommes tellement entourés de mensonges par cette majorité.

Comment les filles, les femmes, les garçons, les hommes peuvent apprendre à se connaître et à connaître l’autre quand cette éducation est faite par des hommes qui ne connaissent rien, dénie la vérité et imposent leur avis par leur statut social de psychanalyste, psychiatre, psychologue, médecin, scientifique... ?!

Et si une femme dit son avis sur son ressenti, sur son corps, trop souvent elle est diminuée, écrasée, critiquée, voire traité de folle et enfermée par des hommes qui ne veulent pas que la femme soit leur égale. Car hélas un grand nombre d’hommes veulent que la femme, reste leur propriété, reste soumise comme du bétail.



Puis quand vient le cours d’éducation sexuelle au collège ou lycée, à part donner un préservatif et omettre tout le reste, nous avons de sérieuses lacunes !



Cela a des conséquences donc sur les comportements masculins qui ne voient dans les femmes qu’un trou à combler via leur pénis, et certains s’étonnent encore de ce qui se passe tous les jours (ou ne s’étonnent plus et banalises) des : viols, violences, harcèlements, et cela dehors, au travail, à l’école, au sport et chez soi !

Et pour les femmes cela les font vivre dans un monde encore plus sauvage, plus à risques qui pour beaucoup peuvent avoir ou auront un traumatisme ou vivront, hommes compris hélas dans le déni de ces violences.





Dans le second ouvrage Lever la tête, Maïa Mazaurette, nous rappelle la réalité de la communication dans un couple. Ce qui doit être fait ou pas, des conséquences de nos actes. Maïa nous donne une base pour celles et ceux qui ne l’ont pas, ainsi que des conseils et des idées pour aller plus loin. Et ça donne envie ♥







Merci à la masse critique de février, aux Éditions Anne Carrière et surtout a l’autrice Maïa Mazaurette pour son livre :)
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Rien ne nous survivra. Le pire est avenir

Si j'avais adoré « Dehors les chiens, les infidèles » mettant en scène un monde sombre d'inspiration médiéval et proche de sa fin, je dois avouer avoir été moins convaincue par « Rien ne nous survivra ». On retrouve pourtant un univers tout aussi sinistre, le notre cette fois, ravagé par la guerre civile. A Paris, les jeunes se sont rebellés contre leurs aînés, lassés de se voir systématiquement stigmatisés et jamais pris au sérieux par les « vieux ». Les vieux ? Tous ceux qui dépassent vingt-cinq ans. L'objectif de la révolte ? Tous les exterminer. Les parents comme les grands-parents, les vieillards en maison de retraite comme les trentenaires ou les soixante-huitards, les riches comme les pauvres... Le mot d'ordre : pas de quartier. Le lecteur, lui, n'assistera pas à la naissance de ce mouvement radical mais découvre ses conséquences près de deux ans plus tard. Paris est alors une ville en ruine où continuent de s'affronter les jeunes et les vieux, obligés de fuir la capitale et de solliciter l'aide des puissances internationales qui voient évidemment d'un très mauvais œil cette incontrôlable épidémie de parricide. La date de leur intervention a même été fixée. Un compte à rebours que la plupart des jeunes n'escomptent d'ailleurs pas dépasser. Mais il peut s'en passer, des choses, en cent-neuf jours.



L'idée de Maïa Mazaurette a le mérite d'être originale et, si on a souvent du mal à croire qu'une telle révolte ait pu germer dans notre société et engendrer des actes aussi extrêmes, on se laisse rapidement prendre par l'ambiance à la fois menaçante et tragique qui baigne le roman. La construction narrative est également intéressante, les chapitres alternants deux points de vue, celui de deux snipers particulièrement doués dont les routes vont se croiser de façon inattendue. L'un, Silence, est une légende parmi les jeunes et a tout sacrifié pour que sa révolte aboutisse. L'autre, l'Immortel, développe rapidement une fascination dérangeante pour son aîné qu'il cherche à la fois à faire souffrir, posséder, imiter, adorer. A cela s'ajoutent quelques extraits de tracts exposant les théories des inspirateurs du mouvement et qui nous permettent de mieux comprendre les raisons de cette explosion de violence et les principaux arguments utilisés pour convaincre les jeunes de se retourner contre leurs aînés. Le ton assez distant employé par l'auteur empêche toutefois de se sentir véritablement concerné, aussi bien par le destin des deux protagonistes que par l'avenir de leur révolution. On suit donc sans déplaisir, mais sans grande passion non plus, l'évolution de leur complexe relation qui relève tour à tour de la fascination, de la haine ou de l'amour.



Un roman original et marquant mais trop froid pour qu'on puisse vraiment se sentir touché par l'histoire ou les personnages. La difficulté que l'on éprouve à se mettre dans la peau de ces jeunes et à comprendre leur choix de se tourner vers une solution aussi radicale est un handicap supplémentaire qui m'a à de multiples reprises perturbé lors de ma lecture.
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Victimes et bourreaux

Troisième anthologie ayant vu le jour suite au festival des Imaginales d’Épinal après « Rois et capitaines » en 2009 et « Magiciennes et sorciers » en 2010, « Victimes et bourreaux » nous propose à nouveau de découvrir les textes de certains des plus grands noms de la fantasy française de ces dernières années. Douze nouvelles ont été retenues pour cet ouvrage (dont Stéphanie Nicot assume encore une fois la publication), et si la qualité n'est évidemment pas toujours la même d'un texte à l'autre, il n'en reste pas moins que nous avons ici affaire à une excellente anthologie, presque à la hauteur de la toute première. Si le thème peut, au premier abord, paraître surprenant, il semble en tout cas avoir beaucoup inspiré les auteurs présents au sommaire de l'ouvrage qui ont choisi d'aborder le sujet sous des angles très différents. Certains mettent ainsi en scène des victimes et leur calvaire, comme Charlotte Bousquet et sa « Stratégie de l'araignée » dans laquelle elle reprend le personnage de son dernier roman (« Matricia »), ou encore Sam Nell qui nous fait vivre une scène de torture particulièrement atroce dans « Le deuxième œil ». D'autres, en revanche, s'interrogent sur la frontière ténue qui sépare parfois la victime du bourreau comme Lionel Davoust et son ambiguë personnage d'« Au-delà des murs », ou encore Pierre Bordage et sa nouvelle au titre évocateur « Qui sera le bourreau ? ».



Comme dans toute anthologie, certains textes se révèlent évidemment plus marquants que d'autres, et c'est notamment le cas ici de ceux qui ouvrent l'ouvrage. Parmi les douze, cinq m'ont ainsi particulièrement séduite, à commencer par deux textes parmi les plus courts : « Porter dans mes veines l'artefact et l'antidote » de Justine Niogret qui signe encore une fois une nouvelle follement originale, pleine de poésie et de mélancolie, et « Ton visage et mon cœur » de Nathalie Dau, nouvelle dans laquelle un homme victime d'un trop grand amour en vient à se changer en son propre bourreau. Michel Robert réussit également son coup avec « Qjörll l'assassin » où l'on fait connaissance avec une troupe de mercenaires en mission pour livrer un malfrat de la pire espèce à la justice, de même que Maïa Mazaurette et son « Que justice soit faite » qui nous plonge dans l'horreur de la grande peste du Moyen Age et la folie dévastatrice d'un homme d'église. J-P. Jaworski, enfin, se distingue quelque peu de ses confrères et nous offre avec « Désolation » un texte atypique mettant en scène une troupe de nains en expédition dans une cité oubliée, et dans lequel on reconnaît sans mal le talent et la maîtrise de l'auteur qui répond ici au sujet tout en rendant un bel hommage à une fantasy que l'on pourrait qualifier de plus « classique ».



Des auteurs talentueux, des textes tour à tour originaux, dépaysants, dérangeants ou captivants, voilà ce que vous trouverez en vous plongeant dans cette excellente anthologie dédiée aux amoureux de l'Imaginaire. A noter qu'à « Victimes et bourreaux » a succédé en 2012 « Reines et dragons » (cette fois sous la direction de Sylvie Miller et Lionel Davoust) et qu'en 2013 un « Elfes et assassins » devrait voir le jour.
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Dehors les chiens, les infidèles

Vous aimez la Dark fantasy ? Alors « Dehors les chiens, les infidèles » fait incontestablement partie de ces romans à côté desquels vous ne pouvez pas passer. Si la plupart des auteurs qui veulent donner une touche de noirceur à leur univers se contentent généralement de glisser une ou deux scènes un peu rudes sans guère aller plus loin, Maïa Mazaurette, elle, ne fait pas dans la dentelle : c'est (très) sombre, (très) cru et (très) amoral ! Pour le coup la comparaison avec l’œuvre de Glen Cook (souvent utilisé comme « argument vente » par les éditeurs) n'est pour une fois pas complètement usurpée. Le roman nous entraîne sur les traces d'un groupe de cinq « Quêteurs », guerriers, érudits ou inquisiteurs, lancés à la recherche de l'étoile du matin, une sorte de Saint-Graal censé ramener la lumière sur le monde. Car, fait plutôt original, nous avons affaire à du post-apo... médiéval. Le roman met en scène une société rongée par l'obscurité et ravagée par la guerre que se livrent depuis le déclenchement de l'apocalypse les forces d'Auriselle et de l'Occident noir. « Galaad le Preux partit en plein carême, Mourut le dimanche saint. Quand l’Étoile du Matin tomba au sol, Chacun sombra avec elle. Plus de pape, plus de Lumière, Plus d’autres Guides que ceux de la Quête. » Si Maïa Mazaurette n'est certes pas la première à tenter l'expérience du « post-apo historique », il faut avouer que les romans de ce type ne courent pas non plus les librairies.



Sur les ruines de notre Moyen Age, l'auteur bâtit un monde bien plus sombre que l'original tout en s'en inspirant pour développer une critique virulente de la religion et de ses inévitables dérives. Pour ce faire, Maïa Mazaurette nous plonge dans un monde terriblement dérangeant où tout n'est que ténèbres et violence, crasse et désespoir. Une vision inquiétante mais qui fait naître chez le lecteur une sorte de fascination morbide difficile à refréner, quant bien même nous n'avons ici qu'un aperçu très limité de ce Moyen Age uchronique. S'il y a un reproche que l'on pourrait faire à l'ouvrage, c'est d'ailleurs celui-là, car quel dommage de voir un univers avec un tel potentiel être exploité de façon aussi brève ! Les personnages sont à l'image de ce décor désespérant : torturés, complexes et pour la plupart plus intrigants que sympathiques. Le comportement et les exactions de certains laissent à plusieurs reprises un profond sentiment de malaise, à commencer par ceux de la belle et froide Inquisitrice Astasie, ou encore du discret mais sous estimé érudit Cyférien. On ne sait jamais vraiment à quoi s'attendre ni jusqu'où les personnages sont prêts à aller pour garantir le succès de leur quête qui peut s’apparenter par bien des aspects à celle menée par les chevaliers de la légende arthurienne à laquelle l'auteur fait d'ailleurs référence à plusieurs reprises. La chute ne dépareille quant à elle absolument pas avec l'ambiance générale du récit : ambiguë et résolument sombre.



Véritable réussite, « Dehors les chiens les infidèles » nous plonge dans un univers sombre et violent qu'on aurait aimé arpenter davantage et qui propose une réflexion intéressante sur le fondamentalisme religieux et le totalitarisme. C'est torturé (souvent), dérangeant (parfois), mais que c'est passionnant !
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Peut-on être romantique en levrette ? 69 ques..

69 questions semi-sérieuses, de «Ça veut dire quoi, « faut qu'on parle » ? » à «Comment lui faire comprendre que j'ai autant envie de câlins que de me tirer une balle dans le pied ?», en passant par «Suis-je sexy, oui ou merde ?». Les réponses sont données par les deux auteurs, sur le ton de l'humour, tout en restant pertinents.



Dans ce domaine, les donneurs de leçon sont légions, et toujours prêts à nous dire que nous sommes certes libres de faire ce que nous voulons, mais que sans suivre leurs conseils à la lettre, notre vie sexuelle ressemblera au désert de Gobi. Alors tomber sur des auteurs qui déculpabilisent et qui dédramatisent les situations, c'est plus qu'agréable, et je les en remercie chaleureusement !
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Péchés Mignons, Tome 3 : Garce Attack !

Ce troisième tome se penche sur les aventures de Clara, trentenaire croqueuse d'hommes. Changer de partenaires rend-il la vie plus simple ? Pas forcément. Entre les plans annulés pour cause de match du PSG, l'alcool qui brouille sévèrement les capacités de réflexion, et la concurrence plus rude qu'on ne le pense, il y a aussi de quoi se retrouver dans un canapé à regarder des films d'amour, en mangeant du nutella à même le pot.



Maïa Mazaurette fait son apparition dans l'écriture du scénario. Appréciant beaucoup ses écrits, je ne peux que m'en réjouir. Il faut toutefois signaler que l'album devient plus « sexe » que les deux précédents. Tout le monde n'appréciera pas.
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Putain d'amour

Voilà un ouvrage paru fin janvier au Livre de Poche (et qui fait partie de ma sélection du mois de février, je vous avais dit hier que j'irais un peu plus vite là :o) et qui tombe pile poil pour cette Saint Valentin. C'est un recueil de pas mal d'histoires, de format et de contributeurs différentes autour du thème de l'amour.



Tiffany Gassouk et Marie Autier, co-éditrices ont en effet décidé de rassembler 30 talents d'aujourd'hui, pas forcément tous écrivains, mais rappeurs, blogueurs, scénaristes de séries TV éditorialistes acerbes, designers, et même blogueurs influents (mais comment se fait-il qu'ils m'ont rien proposé à moi?:o)) pour que ces derniers donnent leurs propres visions de l'amour, à l'heure des smartphones et autre twitter."Trente jeunes talents issus de tous les horizons nous parlent de l′amour de nos jours avec audace et désinvolture. La Saint-Valentin n′aura jamais été aussi rock′n′roll ".



Alors le livre présente parfaitement bien, la couverture est belle, le graphisme très soigné et la qualité du papier également à souligner. A noter aussi la belle préface signée par l'excellent rappeur Oxmo Puccin.



A chaque nouvelle production, une page en couleur avec le nom de l'auteur du contenu, sa fonction (blogueur, rappeur, etc.) et site Internet. On retrouve ainsi parmi les contributeurs des noms plus ou moins connus tels que Le Gorafi, Ol’Kainry, les auteurs de la série Bref, Sexy Sushi,Aucun Lien,Arnaud Le Guilcher, Julien Blanc-Gras, Héléna Noguiera, Rachid Santaki et bien d'autres...



Pas que des textes au programme, mais aussi des illustrations, des playlists, des photographies, des tweets, des tests à plusieurs entrées des recettes de cuisine, des scénarios (celui de l'hilarant épisode "j'ai un PQR" de Bref, que j'avais vu déjà plusieurs fois- il faut dire que je suis fan de la série) et des paroles de chansons...



Bref, ca fait un peu patchwork, un peu trop fourre tout, il y a un manque d'unité assez évident. Autre petite déception : alors que je pensais qu'il s'agissait que dinédits des auteurs, pour certains textes, notamment celui de Julien Blanc Gras ou les (beaux) slams d'Oxmo Puccino, on a simplement affaire à d'anciennes reprises d'anciennes de leurs anciennes oeuvres



Cela étant, au détour de cet ensemble hétérogène et déjà vu ailleurs, on y trouve quand même quelques perles, notamment l'émouvante nouvelle "J'aurais bien aimé être ton mari" du blogueur Le pédé c'est de la gêne, Le jeu de l'oie du Crew des Haterz, la très belle playlist de l'ancienne actrice X Sasha Grey, ou également la nouvelle noire et intense de Rachid Santaki intitulée « Black Désir. Dans ces 4 textes, les auteurs arrivent à s'approprier le sujet tout en l'adaptant à leurs univers propres.



Bref, un ouvrage inégal mais que les grands romantiques ne pourront que posséder afin d'avoir une carte du tendre assez complète de la France d'aujourd'hui.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Hold-Up 21

L’incommensurable tragédie qui s’est déroulée au Moyen-Orient, dans laquelle le conflit ancestral entre Israël et la Palestine s’est enflammé d’une manière sans précédent, reste gravée dans nos mémoires. La brutale attaque contre un kibboutz par les hommes du Hamas, semant la terreur et causant des centaines de morts, a été suivie d’une riposte d’Israël tout aussi terrifiante. En réponse, l’État hébreu a déclenché une offensive sur la bande de Gaza, provoquant des milliers de morts parmi les Palestiniens. Cette escalade de violence, conduit à des actes inimaginables, plongeant deux peuples dans un abîme de désespoir.



Dans une époque empreinte d’une ténébreuse gravité, où chaque événement atroce en chasse un autre, où l’obscurité semble se fondre dans la pénombre, la lecture d’un ouvrage rayonnant comme « Hold-up 21 » peut sembler presque incongrue. Nos contemporains, captifs d’un cirque médiatique, semblent souvent réduits à de simples échos, répétant sans comprendre, laissant un monde en lambeaux dicter leurs cris et leurs chuchotements. Et, face à cette grande scène, le monarque, loin de sa majesté proclamée, apparaît dans sa nudité grotesque, entouré de courtisans déjà pourris par le temps.



En premier que dire de la photographe qui a su, avec une sensibilité rare, capturer l’essence même de ces nouvelles ? Elle ne s’est pas contentée de reproduire des images ; elle a tracé les contours de l’âme des mots, révélant avec justesse l’émoi, la tendresse, la passion ou l’effroi qui se cachent derrière chaque histoire. La subtilité de son regard rappelle à quel point la littérature et la photographie, quand elles sont unies avec tant d’harmonie, peuvent transcender leur nature propre pour créer un chef-d’œuvre d’une autre dimension. Sa présence artistique est l’élément qui relie, telle une trame invisible, chaque nouvelle à l’autre, offrant une continuité et une profondeur inattendues à l’ensemble du recueil. Dans cette osmose parfaite entre texte et image, elle est le témoin silencieux mais puissant de la puissance évocatrice de « Hold-up 21 ».



Malgré le tableau tragique de notre époque, j’ai trouvé dans « Hold-up 21 » une échappée belle, une bouffée d’air pur au milieu du smog brulant et oppressant. Si certaines nouvelles, telles celles de Maia Mazaurette, jouent adroitement avec les conventions, c’est « La perle rare » d’Anne Vassivière qui a touché mon âme en profondeur. Avec une dichotomie saisissante entre l’ancien monde moribond et le bourgeon d’un monde naissant, cette histoire m’a offert un rêve audacieux et une promesse d’espoir. Il y a là, au cœur de cette nouvelle, une étincelle qui propose qu’à partir de la décomposition de notre époque, une renaissance est possible, nécessaire.



De nombreuses histoires de ce recueil brillent de leur propre lumière, mais dans ce tumulte actuel, qui souvent m’échappe et me désespère, je me surprends à méditer sur cette idée : n’est-il pas temps de purifier notre environnement, de retirer les débris qui obstruent notre vision, pour enfin voir clair ?



Comment, en effet, s’épanouir, savourer de brefs instants de bonheur quand le poids des calamités et la bassesse de notre temps pèsent constamment sur nos épaules ?


Lien : https://tsuvadra.blog/2023/1..
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La vulve, la verge et le vibro

Maïa Mazaurette définit des mots appartenant au champ lexical de la sexualité. Des mots connus ; d'autres moins.



Je m'attendais à des propos scientifiques mais Maïa Mazaurette explore plutôt l'étymologie des mots, leurs significations multiples dans nos société. J'ai été surprise mais pas déçue.



Elle maîtrise les mots et les manipule avec beaucoup d'élégance. Malgré tout, je regrette que ses tournures de phrases rendent parfois flou les propos tenus qui sont un peu noyés sous les anecdotes étymologiques. Je préfère les explications claires et concises qu'elle prodigue dans sa chronique de l'émission quotidien, chronique dans laquelle elle excelle.



Néanmoins, Maïa Mazaurette nous offre des connaissances nous permettant de construire ou de renforcer notre culture sexuelle. J'ai appris plein d'informations. Même les petites répétitions n'ont pas altéré mon intérêt. Et cette culture qu'elle nous offre nous amènera sûrement à décomplexer le dialogue autour du sexe pour pouvoir en parler comme nous parlerions de cuisine. Souhait cher à l'auteure.



Je remercie Babelio et les Editions de la Martinière pour cet envoi instructif.
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Les Hommes en 30 modèles - Les reconnaître, les..

Une de mes amies m'a offert ce livre à mon anniversaire : elle en avait beaucoup entendu parler et du coup elle a pensé qu'il me plairait. Et c'est vrai qu'il m'a beaucoup amusée ! Et puis, vu la longueur de son titre, je peux le comptabiliser pour le challenge Lire sous la contrainte de Phildes. ;)



Honnêtement, je n'ai pas franchement reconnu les hommes de mon entourage dans ces portraits. Il faut dire aussi qu'ils sont très stéréotypés et présentés d'une manière assez négative pour la plupart. Bon, par contre, c'est vrai qu'on a toutes nos hommes horizons (ceux qu'on a loupés), nos hommes poster (Johnny Depp au hasard) et nos hommes sympa (les amours pansements)... En fait, ce qui me plait dans ce petit livre c'est qu'on se rend compte assez facilement que nos hommes sont polyvalents et que chacune les placera dans une catégorie différente. Ce n'est qu'une histoire de perception, de sentiments et de moment donné !



J'ai beaucoup accroché à l'écriture très cynique de Maïa Mazaurette. Elle sait parfaitement mettre le doigt là où ça fait mal et j'ai particulièrement apprécié sa catalogasitation cachée des femmes dans ce petit bouquin. Mine de rien, la critique est tout aussi acerbe ! En tout cas, elle m'a beaucoup fait rire.

Les petits dessins de Pacco m'ont également bien plu. Ses caricatures sont bien trouvés et plutôt réaliste : c'est la toute première image que l'on a de chaque portrait et elles ont particulièrement aiguisé ma curiosité tout en me guidant sur la bonne voie du portrait...

Bref, un petit livre humoristique que je vous conseille !
Lien : http://lunazione.over-blog.c..
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Péchés Mignons, tome 4

Arthur et Clara se retrouvent dans ce quatrième tome avec une nouvelle qui bouleverse leurs habitudes : un de leur couple d'ami va se marier ! Et si c'était effectivement une preuve de maturité ? Et s'il était temps d'arrêter d'écumer les bars à la recherche d'un(e) partenaire potentiel ?



Les deux amis se lancent un défi : n'avoir aucune relation jusqu'au jour du fameux mariage, trois mois plus tard. Mais tout est bon pour essayer de faire chuter l'autre : inviter des stagiaires pas farouches ou des strip-teaseurs, ou survenir dans l'appartement de l'autre un dimanche matin pour essayer de le surprendre en flagrant délit. Pendant ce temps, les préparatifs du mariage vont bon train, et soulignent toujours plus la différence entre la vie de couple rangé et celle de célibataire.



Ce quatrième tome a un vrai scénario de cinquante pages qui soutient intelligemment les divers gags. L'humour se fait également plus mordant : les deux amis ne s'épargnent pas pour faire craquer l'autre, et tous les coups sont permis ! Ce volume est pour moi le meilleur de la série jusqu'à maintenant.
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