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Critiques de Marcel Jouhandeau (23)
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Chronique d'une passion

Je continue ma découverte de ces auteurs français du début du XXe siècle, un peu oubliés aujourd’hui. Soupault, Henri Calet et maintenant Marcel Jouhandeau. « Chronique d'une passion » est largement autobiographique. L'auteur nous y relate sa passion homosexuelle pour un jeune homme, Jacques, au détriment de son épouse qu'il semble aimer pourtant. Mais la relation homosexuelle, plus forte, est de ces relations, de ces sentiments si puissants qu'ils paraissent évidents. Il s'en suit bien évidemment une crise du couple et une réaction non moins violente de Lise, sa femme. Puis, comme nous sommes dans les années 30, l'idée de pouvoir entretenir une relation adultère et homosexuelle est, on s'en doute, condamnée par l’Église. L'auteur/narrateur, catholique fervent, se débat dans les affres du péché. On assiste alors à de nombreux allers - retours dans la pensée du narrateur, de la magnificence et la pureté de sa relation avec Jacques et celle, morale, religieuse, extrêmement torturée, avec son confesseur, dont le rôle prendra de l'importance au fur et à mesure du déchirement du couple. Pendant environ le premier tiers du livre, on est littéralement subjugué par la beauté de cette passion amoureuse, décrite dans une langue riche et exacerbée, puis au fil du récit, les élans grandiloquents et théâtraux de cette ardeur amoureuse se font de plus en plus redondants et finissent par fatiguer le lecteur. Il faudra attendre le rebondissement de la deuxième partie du livre pour raviver l'intérêt de la lecture. Rebondissement malheureusement terni par l’omniprésence du prêtre qui fera tout pour réconcilier le couple et remettre le narrateur dans le droit chemin. Ce qui paraît terriblement daté et presque incompréhensible de nos jours. Ma lecture s'est donc faite plus rapide vers la fin, mais pas trop pour suivre l'enchaînement des idées et de l'intrigue. Une lecture qu'il faut absolument replacer dans son contexte.
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La mort d'Elise : Journaliers XXV, Octobre ..

La mort d'Élise est le vingt-cinquième et avant-dernier tome du journal de Marcel Jouhandeau qui couvre quinze années de sa vie.

Ici Marcel Jouhandeau âgé de plus de quatre-vingts ans va vivre le décès de sa femme et le moins que l'on puisse dire, cela ne va pas le détruire. Bien au contraire il dépeint sa compagne comme un tyran domestique qui lui a pourri la vie depuis son mariage qu'il avait accepté à contre coeur...

À la décharge de l'épouse il faut préciser que celle-ci a découvert peu après l'homosexualité de son mari qui fréquentait "les garçons".

Je n'ai pu m'empêcher de penser, à la lecture de ces discordes étalées complaisamment, que Marcel Jouhandeau était le père de cette école nombriliste que nous connaissons depuis des années avec Christine Angot comme porte-drapeaux. Mais la comparaison s'arrête là.

Davantage de classe dans sa plume et les sujets sont plus variées car il a connu beaucoup plus de personnalités importantes.

On découvre dans ce livre que Jouhandeau mène une existence de grand bourgeois avec chauffeur et gens de maison. Qu'il n'a jamais connu de difficultés financières. Finalement c'est un sacré veinard et cela commence de bonne heure : Il sera réformé et connaîtra la guerre de 14-18 à l'arrière bien au chaud dans un bureau.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, lui qui avait fait le voyage, à l'automne 41, en Allemagne sur l'invitation de Joseph Goebbels, qui avait écrit plusieurs articles antisémites pendant l'occupation, ne sera condamné à aucune peine.

On peut dire que Marcel Jouhandeau avait le cul bordé de nouilles faute de médailles...
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Éloge de l'imprudence

Quelles sont les définitions du vice, du Bien et du Mal ?

Dans ce très court ouvrage, agrémenté de quelques esquisses, l'auteur tente de démontrer que ceux-ci ne peuvent exister que dans nos rapports avec les autres et que quelque chose qui peut paraître relever du bien pour une personne peut aussi être interpréter d'une autre façon chez une autre et relever du mal.



Certes, comme il le dit si bien, les forces de l'Ordre sont là pour nous rappeler ce qui est bien ou mal mais en est-il de même devant Dieu ? (c'est là où la religion intervient). Qu'est-il préférable de faire ? Une action condamnable aux yeux des hommes ou à ceux de la divinité ?



Bien que l'auteur ait une idée bien précise sur le sujet (que je ne vous dévoilerai pas), je vous laisse le loisir de découvrir cet ouvrage pour vous forger votre propre opinion.



Une intéressante réflexion sur "l'imprudence" des bonnes et des mauvaises actions mais qui est parfois difficile à cerner dans toute sa portée.
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Trois crimes rituels

L'écriture de Jouhandeau est magistrale : tournures savantes, subjonctif imparfait, etc... Et si on ne connaît pas les 3 faits divers, on se régale. La prouesse de l'auteur : présenter ces affaires sous un angle inédit, loin du compte-rendu journalistique. Résultat : une vraie oeuvre littéraire.
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La jeunesse de Théophile

Bonsoir ,



J'ai lu Marcel Jouhandeau il y a quelques années maintenant. J'ai trouvé magnifique sa littérature.



Sa description de la France provinciale fin XIXeme, début XXeme m'a parut à la fois d'une grande justesse, d'un regard sans concessions sur les travers de la bourgeoisie de Guéret, ses désirs de notabilité Les accommodements avec la morale.



La Vie religieuse du catholique de l'époque est décrite avec justesse.. J'aurais cru avoi lu du Balzac, quoique la place prise par la parole du narrateur y soit importante
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Chaminadour : Contes, nouvelles, et récits

Je fais partie de ceux qui écument les boites à livres, et ne rechignent pas à ramener chez eux l’un de ces vieux livres de poche aux odeurs de renfermé et à la couverture un peu datée. « Chaminadour », de Marcel Jouhandeau, est l’un d’entre eux. Pourquoi, je ne sais pas, j’ai bien aimé le titre, et la promesse de la description de la vie de province dans une petite ville du début du XXème m’a bien tentée. Ce n’est que plus tard que j’ai appris que l’auteur avait été accusé de collabo après la guerre, mais bon, on ne va pas chipoter.

Nous découvrons donc dans ce livre la vie des habitants de Chaminadour, pseudo de Guéret dans la Creuse, où l’auteur a grandi. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’ensemble est très décousu : il n’y a pas vraiment d’histoire, ce sont plutôt des tranches de vie de personnages qui n’ont pas forcément de lien les uns avec les autres, pouvant aller d’une ligne à quelques pages. Un peu frustrant et déstabilisant ! Par contre ce qui est bien c’est que cela donne une photo de cette société du début du XXème siècle, et qui ne correspond pas forcément à celle que l’on a : poids énorme de la religion et du qu’en-dira-t-on, violences conjugales, histoires d’héritage, ça ne fait pas rêver.

Bref, « Chaminadour » va retourner dans sa boite à livres…
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Galande ou convalescence au village

Marcel Jouhandeau est en convalescence dans le Bourbonnais, avec Elise, son épouse pas toujours facile. Il tire de cet éloignement forcé de Paris des merveilles de petits textes, chroniques, notations, portraits de femmes, d’hommes et de bêtes (nous sommes à la campagne).



Jouhandeau (M. Godeau pour le lecteur) observe, interroge, parle un peu de lui, plus souvent d’Elise et de sa famille. Il y a du La Bruyère dans certains portraits. L’œuvre a certainement vieilli, l’auteur a écrit quelques textes condamnables (Le péril juif en 1937) mais c’était quelqu’un quand il s’agissait de tenir un journal ! Galande ou convalescence au village est à placer dans les journaliers. A lire in extenso ou en ouvrant les pages au hasard.
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Chroniques maritales

Elise et Marcel... Pédéraste et Médisante... Quel couple !
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Chaminadour : Contes, nouvelles, et récits

La Bruyère des temps modernes, fin observateur des moeurs rurales et de la cruauté humaine, Marcel Jouhandeau, injustement oublié, et coupable comme L.F Céline et Brasillach d'écrits et de propos terribles, vaut pourtant la peine d'être relu, tant sa prose est splendide, et son oeil acéré.

Une vie et un esprit torturé, qui se manifestent dans un style parfois tortueux, mais non dénué d'humour : à lire absolument !
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Chaminadour : Contes, nouvelles, et récits

Observation de ses contemporains et peinture caustique, en deux trois pages, façon Colette. Des caractères dont j'ai toujours voulu traduire mon impression par une photo.
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L'école des filles

L'auteur et son épouse, la fameuse Elise, ont adopté une petite fille, Céline, pupille de l'Assistance Publique. Pendant plusieurs années, presque quotidiennement, Jouhandeau a consciencieusement noté, avec toute sa curiosité humaine, sa passion de comprendre et sa pitié, les mots, les réflexions, les actes de l'enfant, puis de l'adolescente qu'elle est devenue. Il a noté aussi le comportement et les gestes d'Elise envers Céline, comportement non dépourvu de dureté, et les conflits très graves en résultant pour le caractère de l'enfant. L'ensemble constitue un portrait fouillé de Céline, très séduisant et parfois cruel, et un réquisitoire contre Elise, "monument de sécheresse et d'insensibilité".
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Chronique d'une passion

J'ai découvert Cocteau parlant de son homosexualité dans "le livre blanc", à la même époque Marcel Jouhandeau en fit de même........
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Journal sous l'occupation

Quelques éléments intéressants sur la vie quotidienne sous l'Occupation, des pages amusantes sur Élise… mais on reste vraiment loin derrière les journaux de Garçon pour les anti-Allemands ou, pour les attentistes, Galtier-Boissière et, côté collaborationniste, Drieu La Rochelle. En outre j'ai du mal à croire que ce journal, où rien de trop compromettant n'est écrit (pas d'antisémitisme virulent, pas de propos hargneux contre les résistants…), soit exactement celui que Jouhandeau ait tenu au moment des événements, mais j'avoue que je ne connais guère le parcours éditorial de cette publication.
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De l'abjection

Le vrai blason de chacun c'est son visage

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 96



C'est un grand danger que d'avoir un trop bel habit ou un très beau profil. On risque de ne pas exiger de soi autre chose.

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 97



Le bonheur dépend d'une des attitudes possibles de l'âme à l'égard de son plaisir.

Beaucoup de gens n'aiment pas le bien qu'ils font : la vertu peut être une forme de désespoir : certains prêtres sans joie, à la bouche amère, en sont la vivante image.

Mieux serait de dire que la pratique de la vertu n'exclut pas plus que le vice désespoir

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 119



Ni la richesse ni le luxe ni la puissance. La pauvreté, la simplicité, l'humilité pour que l'âme rayonne.

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 122





Je pense qu'il y a trois réalités : le temps, l'éternité et les âmes qui participent de l'un et de l'autre.

Je pense qu'il y a pour chaque âme 3 réalités : l'éternité le temps est elle-même qui participe de l'une et de l'autre.

le temps s'écoule impersonnellement et qui s'abandonne à lui sera emporté par lui et ne gardera presque rien de soi ni pour soi.

celui qui vit dans l'Eternel échappe au temps et à soi-même.

Accident rare qu'une âme se refuse au temps et à l'éternité à la fois et se demeure fidèle à elle-même seule : seule solitude

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 122



Si étroite que soit les limites ou Dieu m'enferme, j'y demeure libre.

bien plus, ce sont mes propres limites, celle que Dieu m'impose, qui me délivrent.

L'être infiniment influençable que je suis a-t-il un moyen de se dérober au circonstances ?

Dieu nous impose les circonstances, mais non l'acte, le "oui" ni le "nom" et encore avons-nous quelquefois le pouvoir de déranger les circonstances.

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 123



L'action est incompatible avec un certain degré de sagesse. pour agir il faut être assez ignorant ou inintelligent. Qui serait tout et comprendrait tout croiserait les bras et se tairait, en souriant. une action quelconque à partir d'un certain potentiel de gravité et d'efficacité, dans la mesure où elle inquiète ou rassure, singulièrement ressemble à un crime, à une infamie, ou à une bévue, un défaut d'attention, à un manque de jugement, à une erreur d'imagination ou un écart de sensibilité confinant à la folie, à un accident d'ordre moral dû à une exaltation momentanée ou à une dépression.

Chez le sage elle relève de la catastrophe.

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 127



Ce n'est ni l'illusion de la connaître, ni le droit de l'exiger qui créent l'intimité, ni la durée, ni la familiarité des rapports, pas même le partage ni aucun échange de volupté ; ni l'amitié ni l'amour ne la supposent nécessairement et rien n'est plus désirable.

C'est sur la communauté d'un secret qu'elles se fonde et une complicité l'achève.

L'intimité c'est l'abandon absolu, l'absence de repli.

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 139



L'intimité ne commence que là où il n'y a plus d'amour propre et ne s'achève peut-être que dans une commune abjection.

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 139



La volupté à un certain degré, c'est déjà l'Enfer, la bouilloire, la chaudière. Tout l'être, ce qui est hors de lui et ce qui est en lui se transforme peu à peu en son objet, se spécialise, se monotonise. Plus de variété et comme le plaisir est dans la surprise, malgré toutes les précautions, suit bien vide le dégoût auquel succède un repos court et le désir de nouveau darde son aiguille envenimée.

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 146



Quand il y a danger, moi, je ne pense pas au danger, mais a m'y ouvrir un chemin.

Le courage, c'est une hache

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. page 152



Le mal se présente d'abord comme une difficulté, comme une épreuve, comme une tentation et puis se révèle comme une habitude, comme une servitude, comme une nécessité, comme une tare.

Le mal se présente d'abord comme une difficulté morale et il n'y a rien là que de sublime avant de reparaître, l'habitude prise, la nécessité ancrée, sous les espèces d'une marque indélébile d'infamie.

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 157



La plus grande douleur laisse toujours une si grande part de mon âme vacante pour la Joie de Dieu et la mienne qu'il n'y a pas de douleur complète selon moi pour l'homme.

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 166



Il y a toujours un biais par lequel on échappe à la souffrance.

MARCEL JOUHANDEAU "De l'Abjection" Gallimard 1939 2006. Page 166

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Trois crimes rituels

Découverte fortuite à la librairie de ce livre de Marcel Jouhandeau.

"Trois crimes rituels"

Réédition de 2017 par @le_chemin_de_fer

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L'auteur écrit ses réflexions et analyses autour de trois crimes perpétrés dans les années 1950 et qui ont pour noyau, l'amour. Paradoxale issue engendrée par ce sentiment.

L'amour atteint son point de fusion et se liquéfie alors en possessions mortifères.



Marcel Jouhandeau ne s'interroge pas seulement sur l'élément déclencheur : "Est-ce une phrase imprudente, un écart fortuit d'imagination, plus voisin de la plaisanterie que d'une gageure qui a provoqué le drame ou une proposition lucide, explicite, formulée sérieusement, solennellement ? ", mais également sur le regard que l'on porte sur ces crimes.



J'ai tant aimé les mots de l'auteur que j'ai lu deux fois ce livre. Quoique brèves pour le premier cas exposé, ses interrogations n'en sont pas moins intelligibles et intéressantes. Je salue ce détachement et ce regard extérieur, détaché 👌

Ce qu'il exprime du rôle de juré m'a beaucoup plu également.



Un excellent livre que je vous conseille vivement.





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La jeunesse de Théophile

C'est l'histoire d'un jeune garçon né avec un bec de lièvre, que l'on prend pour une sorte de prophète, étant précisé que le ton est légèrement moqueur. Je ne conseille pas forcément à tous les lecteurs, mais le style est excellent et décrit bien la vie des petits villages à l'époque.
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Correspondance (1923-1977) : Michel Leiris ..

Cette courte correspondance inédite et inattendue entre Michel Leiris et Marcel Jouhandeau (95 lettres) s'étale de 1923 à 1977 ; l'essentiel des lettres occupant les années vingt et trente. Elle révèle une relation peu connue entre les deux grands écrivains. Elle est complétée par des extraits des journaux des deux auteurs.
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Les Pincengrain

Depuis que je lis, il n’y a que deux livres que je ne suis pas parvenue à finir : « Vipère au poing » et « Les Pincengrain ».

Comme je n’aime pas m’avouer vaincue je viens donc de reprendre, bien des années plus tard, ma lecture des Pincengrain, en me disant que la première fois j’étais peut-être trop jeune pour cet ouvrage.



Et bien non… nouvel échec : j’ai renoncé à la moitié de l’ouvrage.



Certes je note des passages fort bien écrits et qui appellent à la réflexion, mais le tout m’assomme et me casse les pieds.



J’essaierai à nouveau dans une vingtaine d’années….

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Mémorial, tome 1 : Le livre de mon père et de m..

Peu nombreux probablement sont les lecteurs à s'intéresser, en 2024, aux écrits de Marcel Jouhandeau. On sait qu'ils portent essentiellement sur sa vie, et particulièrement, comme dans ce premier opus de la série "Mémorial", sur ses souvenirs de son enfance à Guéret.

Les deux jalons de cette enfance furent la boucherie du centre ville où ses parents trimaient, avec pour objectif l'accumulation - ils furent propriétaires de 10 maisons -, et l'église du quartier, son carillon, son rythme, ses offices, ses prêtres.

Il nous parle de son père, le boucher, surtout sous un aspect particulier de ses penchants: un appétit solide pour les femmes. La sienne savait tout, faisait comme si elle ne voyait pas, ou comme si cela était normal. Cela nous vaudra de découvrir quelques scènes, incidents, quiproquos, plus ou moins cocasses. D'accord, mais il n'y a rien de passionnant dans tout cela.

La partie consacrée à sa mère sera très courte. Il est vrai que la dame était sans aspérités: sagesse, ardeur au travail, sens du devoir: une mère de famille courageuse et résignée, bien comme il faut, typique de la première moitié du XXème siècle.

Nous restons par conséquent sur notre faim quant à l'intérêt réel de ce qui nous est raconté là. Pourtant, nous en retenons deux choses: la vie de quartier dans un petite ville de province du début du siècle dernier, ses personnages savoureux, ses histoires de voisinage, joliment décrits, et la façon d'écrire de l'auteur, qui, c'est vrai, est à la fois sobre, juste, implacable et brillante.
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Mémorial, tome 1 : Le livre de mon père et de m..

Marcel évoque son enfance en Creuse avec un père boucher, sa mère tenant la caisse. C'est un portrait à la fois sans complaisance et poétique. Le père aime son métier, sa femme et les femmes. J'ai découvert l'existence de Marcel Jouhandeau dans un numéro spécial d'été, lorsque Bernard Pivot allait à la rencontre des écrivains (vieux) qui ne venaient pas jusqu'à Paris. C'était déjà un vieil homme au milieu des années 70 et j'ai attendu 45 ans pour le lire.
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