AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marcel Proust (3658)


Le bœuf froid aux carottes fit son apparition, couché par le Michel-Ange de notre cuisine sur d’énormes cristaux de gelée pareils à des blocs de quartz transparent.
- Vous avez un chef de tout premier ordre, Madame, dit M. de Norpois.
Commenter  J’apprécie          42

Comme la souffrance va plus loin en psychologie que la psychologie
Commenter  J’apprécie          40
dans ma bouche sa langue, comme un pain quotidien
Commenter  J’apprécie          41
Aussi combien se détournent de l’écrire, que de tâches n’assume-t-on pas pour éviter celle-là. Chaque événement, que ce fût l’affaire Dreyfus, que ce fût la guerre, avait fourni d’autres excuses aux écrivains pour ne pas déchiffrer ce livre – là, ils voulaient assurer le triomphe du droit, refaire l’unité morale de la nation, n’avaient pas le temps de penser à la littérature. Mais ce n’étaient que des excuses parce qu’ils n’avaient pas ou plus de génie, c’est à dire d’instinct. Car l’instinct dicte le devoir et l’intelligence fournit des prétextes pour l’éluder.
Commenter  J’apprécie          40
Née presque sur les marches d’un trône, mariée trois fois, entretenue longtemps et richement par de grands banquiers, sans compter les mille fantaisies qu’elle s’était offerte, elle portait légèrement, comme ses yeux admirables et ronds, comme sa figure fardée et comme sa robe rose, les souvenirs embrouillés de ce passé innombrable.
Commenter  J’apprécie          40
qu’on eût dit qu’elle était un être condamné, comme un personnage de féerie, à apparaître d’abord en jeune fille, puis en épaisse matrone, et qui deviendrait sans doute bientôt en vieille branlante et courbée. Elle semblait, comme une lourde nageuse qui ne voit plus le rivage qu’à une grande distance, repousser avec peine les flots du temps qui la submergeaient.
Commenter  J’apprécie          40
Certes, je m’attendais à vous voir partout ailleurs qu’à un des grands tralalas de ma tante, puisque tante il y a » ajouta-t-elle d’un air fin , car étant Mme de Saint-Loup depuis un peu plus longtemps que Mme Verdurin n’était entrée dans la famille, elle se considérait comme une Guermantes de tout temps et atteinte par la mésalliance que son oncle avait faite en épousant Mme Verdurin, qu’il est vrai elle avait entendu railler mille fois devant elle , dans la famille , tandis que , naturellement, ce n’était que hors de sa présence qu’on avait parlé de la mésalliance qu’avait faite Saint-Loup en l’épousant.
Commenter  J’apprécie          40
« Au commencement de la guerre on nous disait que ces Allemands c’était des assassins, des brigands, de vrais bandits des Bbboches. …. » Si elle mettait plusieurs b à Boches, c’est que l’accusation que les Allemands fussent des assassins lui semblait après tout plausible, mais celle qu’ils fussent des Boches presque invraisemblable à cause de son énormité.
Commenter  J’apprécie          40
Si son mari arrivait vraiment ou s’il n’enverrait pas une de ses dépêches dont M. De Guermantes avait spirituellement fixé le modèle: « Impossible venir, mensonge suit. »
Commenter  J’apprécie          40
les paroles d'Andrée ne me faisait pas assez mal pour qu'il ne me fût pas indispensable de les juger immédiatement mensongères.

(la fugitive)
Commenter  J’apprécie          40
C'est tout de même malheureux que ce soit à moi d'apprendre son histoire à un professeur en Sorbonne.
Commenter  J’apprécie          40
Celui qui veut entretenir en soi le désir de continuer à vivre et la croyance en quelque chose de plus délicieux que les choses habituelles, doit se promener. Car les rues, les avenues sont pleines de Déesses. Mais les Déesses ne se laissent pas approcher.
Commenter  J’apprécie          40
Je tâcherai, quand je sentirai mon cœur se détacher d’elle, de le retenir si doucement, qu’elle ne le sentira même pas. (p209)
Commenter  J’apprécie          40
À PROPOS DE BAUDELAIRE
MON CHER RIVIÈRE,
Une grave maladie m’empêche malheureusement de vous donner, je ne dis même pas une étude, mais un simple article sur Baudelaire. Tenons-nous-en faute de mieux à quelques petites remarques. Je le regrette d’autant plus que je tiens Baudelaire – avec Alfred de Vigny – pour le plus grand poète du XIXe siècle. Je ne veux pas dire par là que s’il fallait choisir le plus beau poème du XIXe siècle, c’est dans Baudelaire qu’on devrait le chercher. Je ne crois pas que dans toutes les Fleurs du Mal, dans ce livre sublime mais grimaçant, où la pitié ricane, où la débauche fait le signe de la croix, où le soin d’enseigner la plus profonde théologie est confié à Satan, on puisse trouver une pièce égale à Booz endormi. Un âge entier de l’histoire et de la géologie s’y développe avec une ampleur que rien ne contracte et n’arrête, depuis
- La Terre encor mouillée et molle du Déluge
jusqu’à Jésus-Christ :
- En bas un roi chantait, en haut mourait un Dieu.
(p177)
Commenter  J’apprécie          40
UNE GRAND’MÈRE
Il y a des personnes qui vivent sans avoir pour ainsi dire de forces, comme il y a des personnes qui chantent sans avoir de voix. Ce sont les plus intéressantes ; elles ont remplacé la matière qui leur manque par l’intelligence et le sentiment. La grand’mère de notre cher collaborateur et ami Robert de Fiers, Mme de Rozière, qu’on enterre aujourd’hui au Malzieu, n’était qu’intelligence et que sentiment. Consumée de la perpétuelle inquiétude qu’est un grand amour qui dure toute la vie (son amour pour son petit-fils), comment eût-elle pu être bien portante ! Mais elle avait cette santé particulière des êtres supérieurs qui n’en ont pas et qu’on appelle la vitalité. Si frêle, si lé-gère, elle surnageait toujours aux plus effroyables sautes de la maladie, et au moment où on la croyait terrassée, on l’apercevait, rapide, toujours au sommet et suivant de près la barque qui menait son petit-fils à la célébrité et au bonheur, non pour qu’il en rejaillît rien sur elle, mais pour voir s’il n’y manquerait de rien, s’il n’y aurait pas encore un peu besoin de ses soins de grand’mère, ce qu’au fond elle espérait bien. Il faut que la mort soit vraiment bien forte pour avoir pu les séparer ! (p56)
Commenter  J’apprécie          40
La nature, qui continue les races et ne prévoit pas les individus, lui avait donné un corps élancé, un visage énergique et fin d’homme de guerre et d’homme de cour. (p33)
Commenter  J’apprécie          40
Une œuvre où il y a des théories est comme un objet sur lequel on laisse la marque du prix. (Le temps retrouvé)
Commenter  J’apprécie          40
Les vrais paradis sont les paradis qu'on a perdus. (Le temps retrouvé)
Commenter  J’apprécie          40
La vie nous déçoit tellement que nous finissons par croire que la littérature n'a aucun rapport avec elle et nous sommes stupéfaits de voir que les précieuses idées que les livres nous ont montrées s'étalent, sans peur de s'abîmer, gratuitement, naturellement, en pleine vie (Le temps retrouvé)
Commenter  J’apprécie          40
Mais pourquoi est-ce qu'on ne peut pas tout dire, tout penser? Je peux avoir raison, vous aussi. Comme c'est terrible et étroit d'avoir une opinion.
Commenter  J’apprécie          40



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Marcel Proust Voir plus

Quiz Voir plus

Que savez-vous de Proust ? (niveau assez difficile)

De combien de tomes est composé le roman "A la recherche du temps perdu" ?

5
6
7
8

8 questions
533 lecteurs ont répondu
Thème : Marcel ProustCréer un quiz sur cet auteur

{* *}